Surveillance du monde humain. Qu'est-ce qui n'était pas clair dans ce simple énoncé ? La Treizième Division étant en charge de garder un œil sur les agissements à Karakura, les ordres du Sotaishō étaient clairs, une mission simple qui se résumait en quelques morts. Alors pourquoi le Vice-Capitaine de cette même Division avait été convoqué d'urgence pour exécuter une mission classée secrète dans le Rukongai ? Pénurie de Fukutaishō ? La Seconde Division se chargeait habituellement d'attraper les Shinigami abrutis qui foutaient la merde était le Deuxième, et la division qui se charge de la sécurité du Seireitei aussi... la... Ouais, tant pis, en tout cas c'est pas travail de la Treizième ! Peut être que le gros lard bourge qui seconde le Capitaine Fon était trop "occupé" pour se charger de ça... La noblesse avait de beaux jours devant elle au Gotei 13 ça ne faisait pas un pli.

Reisen venait de passer le mur d'enceinte du Seireitei, cela faisait bien longtemps qu'il ne l'avait pas franchit. Après tout, La vie était tellement meilleure du bon côté du mur... Il ne voulait pas y retourner, il avait tout fait pour ne pas y aller, mais la hiérarchie militaire ne tolérait pas souvent les coups de gueule. Les ordres étaient clairs, la personne la plus gradée et présente au Seireitei de la Division sera envoyé en mission pour attraper un groupe organisé de Shinigami inconnus qui sévissait dans le Rukongai depuis plusieurs mois. Kurubara-Taishō étant parti pour Karakura, une VRAIE mission pour la Division, c'était lui qui devait exécuter l'ordre.

District 58, dernier crime connu du groupe. Une petite maison, quatre corps spirituels desséchés. Comment la vie éternelle pouvait-elle se terminer ainsi... Ces être ignobles devaient être punis, la Soul Society n'existe pas pour faire souffrir les morts. Il est clair que la vue de ces cadavres venait de changer la donne ; il n'avait eu aucune information mis à part le lieu du crime. La souffrance des âmes du Rukongai était forcément quelque chose d’inacceptable pour le Vice-Capitaine, il l'avait vécu et n'acceptait pas que des Shinigami en soient coupables. La rage l'avait envahi. Sortant d'un pas décidé de la petit maison de bois, il hurla dans la ruelle.

- QUE TOUS CEUX QUI ONT VU QUELQUE-CHOSE VIENNENT ICI IMMÉDIATEMENT !

Ses poings étaient serrés, son regard grave. L'ambiance de toute la rue avait changé, un silence et une immobilité digne d'une église. Un vieillard s'approcha timidement, Reisen parti à sa rencontre pour lui éviter l'effort. Espérons que ses dires pourront faire avancer l'enquête.

- Mais… Kiryû-Taishô. Cette mission est indigne d’un capitaine. Nous allons nous en charger, vous n’êtes pas obligé de vous déplacer en personne.

Quelques Shinigamis de la Onzième Division s’étaient dressés sur le passage de leur capitaine en apprenant la contenance de sa mission. A leurs yeux, ce n’était pas à lui de faire la traque d’un petit groupe de renégats. Ils se mettaient donc en avant pour remplir cette mission à sa place. Ce qu’ils ne savaient pas, c’est que Shinjirô s’était porté volontaire, trop désireux de se défouler un peu et de traverser de nouveau le Rukongai. Pouvoir ramener un peu de calme était certes une bonne chose mais ce qu’il appréciait dans cette mission, c’était la notion de « mort ou vif ». Bien sûr, la plupart du temps ces gens étaient emprisonnés mais cette fois, la donne risquait d’être différente. Et il n’allait certainement pas s’encombrer avec des petites mains pour agir. Réaction infantile, certes, mais il l’avait vu le premier !

- Vous voulez me priver de mon jeu préféré ou quoi ? C’est mort, les gars. J’y vais, point barre. Et inutile d’insister. Non mais sans déconner quoi… Comme si j’allais rester ici pendant que vous vous fendez la gueule dans le Rukongai.

Eclatant de rire, il reprit sa route tandis que ses hommes s’écartaient, dégoûtés de ne pas pouvoir accompagner Shinjirô sans sa quête. Ce dernier se doutait que ce ne serait pas très long mais il s’en foutait royalement. Seul l’amusement primait et il comptait bien se rappeler aux bons souvenirs du Rukongai. Lui qui avait été boxeur itinérant, il connaissait parfaitement certains des districts. Notamment celui où s’était passé le grabuge.
Mâchouillant son traditionnel cure-dent, il passa enfin les portes du Seireitei, Kaimetsu dans son dos, d’excellente humeur. Il ne lui faudrait pas longtemps pour atteindre le quartier en question, c’est pourquoi il prit son temps. Il ne voulait pas bouder son plaisir. Bien sûr, qui disait problème, disait également enquête. Il n’était pas spécialement le mieux placé pour cela mais il ne s’en inquiétait outre mesure. Car nul doute qu’il parviendrait à mettre la main sur ces rebus. Shinjirô n’avait pas oublié la pauvreté de certains de ces districts. Et de mémoire, le 58 n’était pas le mieux loti, même s’il n’était pas le pire pour autant.

Alors qu’il arrivait à place, il fut prit d’une soudaine colère. Et la raison en était évidente… Au loin se dressait la silhouette d’un autre Shinigami. N’avait-il pas été clair au sujet de son envie d’agir seul ? A mesure qu’il approchait, il distinguait les traits de l’homme qui l’avait devancé. Cette fois, la colère fut rapidement remplacée par de l’amusement. Reisen. Le hasard aimait l’ironie, visiblement. En grande discussion avec une des âmes du coin, le Vice-Capitaine de la Treizième Division semblait avoir prit un peu d’avance sur lui. Poussant un soupir, il arriva à hauteur des deux hommes.

- Bah tiens… Dis-moi que t’es là pour voir de la famille et pas parce que ces incompétents du Seireitei nous ont filés la même mission.

La seconde hypothèse paraissait plus cohérente. Quelle plaie, pour une fois qu'il avait une opportunité de s'éclater, voilà qu'il avait dans les pattes un Fukutaishô. Kireru Reisen en plus. Pas comme s'ils avaient un passif ensemble. M'enfin, l'avantage, c'est qu'il le connaissait quand même. Et que mine de rien, il appréciait sa mentalité qui se rapprochait plus de la sienne que de celle de son propre Capitaine, ce gros mou de Kurubara.

Le vieil homme avait vu dix hommes en Shihakusho sortir de la demeure, il le savait lui qui était un mendiant siégeant juste en face. Et pourtant malgré cette information de taille Reisen ne parut pas plus surpris que ça car au même instant, une chose bien plus imposante venait d'attirer son attention. Shinjirô. Sa rage s’échappa alors, laissant place à l'excitation. Que venait-il faire ici ? Un combat ? Non, malheureusement ce n'était que la bêtise du Gotei 13 qui l'amenait au Rukongai.

- J'ai entendu dire que deux capitaine avaient foutu le bordel à la Dixième, ça vient peut être de là non ? T'es au courant de quelque chose toi qui bois le thé avec eux maintenant ?

Reisen se rappela alors sa première entrée dans la salle des réunions officielles à la Ichi Ban Tai. Il venait d'être promu Fukutaishō et rentrait timidement dans la pièce derrière le Kurobara jusqu'au moment où il passa devant Shinjirô. A ce moment là il se stoppa net, les yeux gros comme des œufs de poule, les sourcils froncés. Ils se regardaient de même manière qu'il y a deux cent ans jusqu'à ce que le Capitaine Shiba vienne tirer son Vice-Capitaine de son monde. Reisen s'excusa auprès du Sotaishō puis se plaça derrière son Capitaine. Une entrée en scène remarquée pour sa première réunion...
Mais revenons à l'instant présent, Reisen savait bel et bien quels Taishō avaient détruit une partie des quartiers de la dixième, l'histoire avait déjà fait le tour du Seireitei. Reisen délaissa son petit vieux et fit signe à Shinjirô de le suivre dans la maison. A vrai dire, Reisen était très respectueux envers tous ses supérieur, mais le Kiryû lui échappait à cela. Il était avant tout un rival, et traiter un rival avec un air écrasé n'était pas dans son genre. Il lui montrait alors chacun des corps desséchés.

- T'as déjà vu ça quelque part toi ? P't'être un Zanpakutô comme le Vice-Capitaine Ayasegawa... Tu l'as déjà vu à l'oeuvre non ? Ca y ressemble ? Ah au fait, ils sont dix, c'est tout ce que j'ai pu récolter pour le moment...

Il fallait oublier les querelles pour le moment, leur revanche pouvait attendre encore un peu...

Touché. Il est vrai que la petite dispute entre Tenzen et le colosse avait quelque peu semé le trouble parmi l'administration du Seireitei. Il faut dire que même en mettant le frein, ils avaient détruit quelques bâtiments et que ça ne devait évidemment pas faciliter la réorganisation des armées. Ce que sous-entendait clairement Reisen, c'est que si cette mission avait été confiée à deux unités différentes, c'était en parti à cause de lui. Non là, il avait raison, ce pourquoi Shinjirô ne répondit que par un sourire féroce. Il assumait. Le reste n'avait finalement aucune importance.

- Pas ma faute si les bâtiments sont si fragiles en même temps. Du carton. Pas étonnant qu'ils passent leur temps à réparer les dégâts hein.

Haussant les épaules, il attrapa le cure-dent qu'il mastiquait encore pour le jeter à ses pieds, reportant son attention sur le Fukutaishô. Celui-ci lui fit rapidement signe de le suivre, ce que fit Shinjirô sans poser de question. Contrairement à tant d'autres Capitaines, l'Argenté se fichait du respect le plus élémentaire qui était dû à un gradé. Qu'on puisse le considérer comme un simple Shinigami ne le dérangeait absolument pas. Les grades, il s'en foutait complétement, tant qu'on le respectait lui en tant que guerrier et en tant qu'homme. Le reste, ce n'était que poudre aux yeux. Il ne pouvait s'empêcher de penser que si les autres étaient un peu plus comme lui, il y aurait moins de soucis. Ce qui l'amenait directement à Tenzen. Ce vieux débris était tant attaché à des valeurs inutiles qu'il avait la réputation d'être l'arrogance réincarnée. Certains faisaient dans son dos le parallèle avec le défunt Byakuya. En expliquant que ce dernier n'arrivait même pas à la cheville du Capitaine de la Neuvième Division. Passons...

Les corps asséchés que lui montrait Reisen étaient autrement plus intéressants. Plus dégueulasses aussi. Aux yeux du colosse, tuer de cette manière était une insulte et un manque de respect total envers ses propres valeurs. Tournant son regard vers le Vice-Capitaine de la Treizième, il se mit à réfléchir rapidement au nom qu'il venait d'énoncer. Il n'avait guère eu le temps de le voir à l'oeuvre, Noboru ayant été assez expéditif lors de son combat. Si l'ancien Vice-Capitaine avait caché sa botte secrète, il avait été idiot. Noboru n'était pas du genre à prendre son temps dans un combat et se retenir face à lui, il le savait, était une chose prohibée. Sous peine de mort. Ayasegawa en était la preuve.

- Je ne peux pas te dire, il est mort trop rapidement. Je sais juste qu'il avait une sorte de lame multiple mais contre Noboru, c'est franchement pas suffisant. Il l'a juste défoncé. Pour eux, je pense que t'as raison. J'en ai vu des corps... Mais là, ce n'est pas l'effet d'un Zanpakutô normal. Pas de sang, pas de fluide. Rien. Kidô ? Une arme basée là-dessus ? Ça parait logique, ouai !

Il détestait vraiment cela. Ce n'était franchement pas une mort propre. Dix hommes pour quatre cadavres. Le rapport de force était clairement inégal. Mais face au Kenpachi et à un Lieutenant, qu'est-ce que dix hommes ? Inutile de perdre plus de temps à observer des corps, Shinjirô sortit de la maison, suivi de Reisen.

- On va les chopper. Le gars que tu interrogeais, il t'a dit vers où ils sont partis, ces gars ? Et quand ça s’est passé ? Et je te préviens... S'ils sont vraiment dix, je les prends tous.

Cette fois, il souriait véritablement. Un défi intéressant même s'il se doutait que jamais Reisen le laisserait combattre seul. Lui aussi aimait cela, le sang, la passion des combats. N'était-ce pas comme ça qu'ils s'étaient rencontrés la première fois, après tout ?

Kidō... Reisen n'aimait pas les arts démoniaques, certes il avait du apprendre les bases pour arriver là où il en était. Mais vraiment les bases. Il n'utilisait la magie qu'en dernier recours. Et là il fallait affronter des types spécialisés là dedans, autant dire que ça allait être une belle merde car en général les utilisateurs de Hadō et Bakudō sont des purs lâches. Pour preuve le massacre organisé dans cette petite hutte, une honte et de la part de Shinigami qui plus est. Il était sur qu'ils ne savaient pas qui allaient leur tomber sur le coin de la gueule ça non... Surtout que les deux gradés étaient en compétition, sans aucun mot ils cherchaient à s confronter de toutes les manières possibles et malheureusement dans une mission officielle un affrontement pur et dur faisait tache entre "équipiers"... Shinjirô prit alors les devants et ouvrit les hostilités. Savait-il que le Kireru relèverait le défi ?

- Tu les prends les dix hein ? Trouve les avant moi pour ça...

Sa phrase a peine terminée qu'il avait déjà disparu. Shunpō. Oh certes, Reisen n'était pas le meilleur dans cette discipline, mais son niveau n'était pas non plus négligeable. Le vieil homme lui avait indiqué l'est, et c'est donc dans cette direction qu'il fila en marchant sur les toits des petites maisons du Rukongai. Le pari était risqué, c'était un Capitaine derrière lui et il ne connaissait absolument pas son niveau de vitesse. Certes il se doutait très bien que vu la finesse du bonhomme, à peu près égale à la sienne, il n'était pas du genre à repérer le Reiatsu, mais c'est avec une bonne dose d'adrénaline qu'il se dirigeait vers son but : la foret du 58ème District.
En temps normal, Reisen aurait abandonné la mission, tout autre capitaine que celui de la 13ème était plus apte que lui à effectuer cette mission, surtout que deux hauts gradés pour ce genre de mission étaient largement de trop. Mais là, il ne s'agissait plus seulement d'un ordre du Gotei 13 : La mission serait une réussite, cela ne fait aucun doute, mais les enjeux que cette dernière représentait pour les deux Shinigami relevaient purement de la compétitivité.

Arrivant devant forêt le Vice-Capitaine stoppa ses pas. Si son Shunpō n'était pas le plus rapide il pouvait le maintenir pendant de longs trajets. Aussi, il n'était pas essoufflé. Il avança d'un pas décidé, laissant le colosse d'argent derrière lui, la main sur son Zanpakutō toujours bien au chaud : le Kidō il fallait s'en méfier. Cette forêt il ne la connaissait pas et savait que dans quelques instants il ne serait plus seul ; Shinjirô n'était pas un pisteur certes, mais il était loin d'être un abruti sachant seulement se battre... Surtout dans une situation comme celle la !

- Tsss ! P'tit joueur.

Alors que Reisen disparaissait d'un Shunpo, Shinjirô lâcha ces quelques mots entre ses dents, non sans se parer d'un gigantesque sourire. Finalement, cette mission tenait toutes ses promesses. Et ce pseudo défi était là pour rendre les choses plus intéressantes encore qu'elles ne l'étaient déjà. L'Est hein ? Qu'il en soit donc ainsi. Lui aussi prit la direction empruntée par son rival, préférant ne pas lui laisser trop d'avance. Connaissant le caractère emporté du Lieutenant de la Treizième Division, il n'hésiterait pas à se jeter dans la mêlée sans même attendre le Kenpachi, ne serait-ce que pour s'assurer d'avoir une part plus importante à se mettre sous la dent. Et ça, c'était mal connaître Shinjirô.

Suivre quelqu'un avec une telle puissance spirituelle, c'était à la portée d'un Capitaine, même d'un Capitaine dont il ne s'agissait pas de la spécialité. Le colosse reconnaissait l'endroit à mesure qu'il suivait la trace de Reisen. La direction empruntée ne faisait désormais plus aucun doute : une forêt dense se trouvait au bout de ce chemin, une forêt que la plupart préférait éviter tant les mauvaises rencontres pouvait être nombreuse. L'idée de ces traîtres n'était pas absurde après tout... Qui irait les chercher là-bas ? Malheureusement pour eux, ils étaient tombés sur ceux qui n’hésitaient devant rien. Reisen et Shinjirô n'allaient certainement pas hésiter à pénétrer dans l'antre des démons, comme aimaient à l'appeler les habitants du district 58.

Il parvint enfin à retrouver le lieutenant qui s'était visiblement arrêté, préférant attendre le Capitaine. Un défi était un défi, cela n'empêchait pas de se montrer prudent. Là-dessus, le Kireru avait bien réfléchi. Main sur son Zanpakutô, il montrait de la prudence. Le sourire du géant s'estompa quelque peu alors qu'il arrivait à hauteur de son allié du jour. Kaimetsu semblait vibrer dans son dos, comme si la lame sentait le sang à proximité. Comme si elle savait qu'un combat aurait lieu. Pour le moment, il était trop tôt pour qu'il décroche sa lame. Expert en Hakuda, il n'en avait pas nécessairement besoin. Son regard parcourait l'étendue face à lui. Autant chercher une aiguille dans une botte de foin.

- Ils ont pas beaucoup d'avance sur nous. Et ils sont sûrs que personne ne viendra les traquer là-dedans. Conclusion ?

Attrapant un nouveau cure-dent qu'il glissait déjà entre ses mâchoires, il étudiait la place. Son raisonnement n'était pas mauvais mais il ne s'agissait que d'une hypothèse. Ils allaient devoir pénétrer sur leur terrain.

- Te creuse pas trop le crâne, petite tête, je vais te le dire... Ils doivent forcément se trouver près de la lisière, sans doute une grotte naturelle ou une putain de cabane laissée à l'abandon. S'ils doivent bouger vite, c'est le meilleur choix. Ça devrait être facile de les trouver. Le problème, c'est qu'on devrait éviter de se séparer. Je suis pas expert en Kidô et je ne connais pas les sorts de communication. S'ils perçoivent notre Reaitsu, ils se tirent. T'as une meilleure idée ? Quoi qu'il arrive, ils ne doivent pas se barrer de là. On a pour nous la surprise. Ils ont pour eux le nombre.

Reisen restait perplexe aux dires du Kenpachi, il n'était pas dans le faux l'un comme l'autre ne pouvait les repérer et se séparer sans moyen réel de communiquer était trop risqué ; pas pour eux, mais pour la mission. Le nombre était une chose, si l'on rationalise les choses cela donne de cinq contre un. En soit pas très important, tous n'étaient pas officiers il s'agissait certainement de simples soldats réguliers. Ce qu'il fallait redouter était le fait qu'un l'un d'eux puisse s'enfuir.

- Je pense pas qu'ils possèdent des aptitudes de traque ou sensorielles développées, ils nous auraient déjà repéré si c'était le cas.

Il était clair que ni le Kiryû ni le Kireru étaient du genre à contrôler ou cacher leur puissance spirituelle, si les renégats possédaient des pisteurs ils ne seraient déjà plus ici.

- J'vais voir au sommet des arbres si y'a pas une clairière ou un rocher à l'horizon.

C'était là la seule chose à faire vu la taille de la foret, ils ne pouvaient se permettre de les laisser s'échapper, leurre attaque surprise devait être rapide, puissante et meurtrière. Pas question ici de jouer les espions discrets, seule l'efficacité comptait. Reisen grimpa d'un Shunpō jusqu'à la cime d'un des arbres, au bas mot quinze mètres, puis se mit à scruter autour de lui, cherchant le moindre petit détail qui viendrait guider les deux nerveux. Et le Fukutaishō ne fut pas déçu de sa petite enquête verte : au loin une faible lueur jaune et discrète. Pas d'erreur possible sur sa provenance. Il sauta alors, atterrissant à côté de Shinjirô.

- Par là y'a une lueur jaune, j'peux me tromper mais ça émane certainement d'une putain barrière magique...

Reisen commença alors à courir, Shinjirô le suivrait certainement aussitôt. La distance n'était pas très longue et ils n'avaient que quelques minutes pour préparer leur assaut et qui dit barrière dit... casser la dite barrière !

- S'ils sont dans une barrière ils ne peuvent normalement pas en sortir sans la lever et sont donc "piégés"... Je dis que tu la défonces et ensuite chacun sa part !

Peut importe la puissance de la protection Shinjirô pouvait la pulvériser. Après il y avait le cas de barrières successives...
Sans aucun mot le Vice-Capitaine dégaina son Zanpakutō et dans un geste rapide dessinant un "S" il transforma Kaabukasen en un glaive courbé. L'assaut allait bientôt débuter... Enfin !

Alors que Shinjirô se frayait un passage pour atteindre l'emplacement localisé par le Vice Capitaine, il se mit à réfléchir à ce que lui disait son allié du jour. Une barrière... Il ne manipulait absolument pas l'art du Kekkai et autres, pourtant il n'était pas inquiet outre mesure quant à leur chance de passer au travers de cette défense. Avec le temps, Shinjirô avait appris une chose simple : il n'existait rien ou presque qu'il ne pouvait détruire à l'aide de Kaimetsu. Après tout, sa plus grande force résidait là. Son Zanpakutô n'était qu'un type "physique", toutefois les caractéristiques de son pouvoir étaient telles qu'il était capable de forcer n'importe quelle défense. Du moins était-ce le cas depuis bien des siècles. Alors ce n'était certainement pas une barrière érigée par des traîtres qui allaient le retenir. Ils arrivaient. Et Reisen en profita alors pour libérer la seconde forme de son Zanpakutô.

Un sourire apparut sur le visage du colosse alors que lui même dégrafait les sangles qui retenaient Kaimetsu, faisant basculer l'arme devant lui d'une main sûre. Il aimait ces moments, ceux qui précédaient un assaut particulier. Cette barrière était sans doute un moyen de défense efficace mais visiblement, elle étouffait les reaitsu des deux Shinigamis approchant. Ou alors ils avaient baissés leur garde, trop sûr de leur puissance. L'un dans l'autre, ils risquaient de rapidement comprendre leur erreur. Il ne défiait pas impunément le Seireitei. Encore moins lorsque l'équipe en charge de leur traque comprenait le Kenpachi comme membre. Le Kireru cessa son avancée, immédiatement suivi par Shinjirô. La barrière se trouvait devant eux. Et plus loin, juste derrière, une sorte de cabanon visiblement abandonné. Ils ne voyaient personne. Mais des traces de passages récents se trouvaient ça et là. Sans doute se reposaient-ils suite à leur méfait.

- Une fois que j'aurai pulvérisé cette merde, faudra pas perdre de temps. On les brise. Ils risquent de sortir à la hâte et je risque de faire un peu de boucan. T’oublie pas ! Ta mission est de leur couper toute retraite. Aucun prisonnier. Aucun survivant. Je me moque de leurs raisons. Qu'ils crèvent. Point barre. Recule-toi !

Le colosse n'était pas homme à plaisanter. Une aura argentée se mit à l'envelopper lui et son sabre. Si les ennemis ne les avaient pas repérés auparavant, là il serait étonnant que ce soit toujours le cas. En effet, la pression spirituelle du Kenpachi atteignait des sommets tandis qu'il déversait son reaitsu dans la lame de son arme. Subitement, il leva ses bras au dessus de sa tête et abattit Kaimetsu avec hargne sur la barrière. Le choc fut rude. Et puissant. Ne fléchissant pas, Shinjirô forçait sur ses bras pour ne pas cesser la pression qu'il imposait désormais sur cette barrière. Et alors qu'une fissure apparaissait, il libéra son énergie. Une puissante onde de choc se produisit, faisant littéralement voler en éclat la protection et poursuivant sa route jusque percuter un des murs de cette cabane. L'onde fut telle que le mur explosa. Reisen venait de disparaître. Il avait son propre objectif. Déjà les Shinigamis sortaient en hâte, sabre au clair.

- Hey ! C'est vous les responsables des attaques du Districts 58 ?

- Qu'est-ce que ça peut te foutre à toi ! T'es un homme mort !

Une réponse qui signifiait clairement "oui" aux yeux de Shinjirô. Qui se jeta sur le malheureux si rapidement que ce pauvre bougre n'eut même pas le temps de crier. Kaimetsu venait de fendre en deux le corps du Shinigami, tandis que d'un simple mouvement, le Kenpachi tranchait un nouvel adversaire, lui sectionnant le bras portant le Zanpakutô. S'effondrant au sol, en état de choc, ce dernier reçut finalement un terrible coup de poing au niveau de sa tête, lui broyant littéralement la boîte crânienne. Les autres se réorganisaient déjà, prêt à se défendre. C’est là qu'ils remarquèrent le Haori particulier du Kenpachi, se rendant compte qu'ils étaient face à un Capitaine du Gotei 13. Sans doute ne s'étaient-ils pas attendus à avoir pareil adversaire.

- Il est trop tard pour regretter. Vous êtes déjà mort !

Une nouvelle onde de choc fut alors envoyée vers le groupe, disloquant leur regroupement improvisé. Reisen allait s'amuser lui aussi.

C'était la première fois, oui. Reisen n'avait jamais vu Shinjirô au combat avec son arme, le résultat était simplement impressionnant. Il se souvenait encore de la puissance de ses poings à l'époque, et voyait que celle-ci n'était vraiment plus la même. La barrière se fissura rapidement avant d'exploser comme une simple vitre, et déjà le premier pouvoir de Kaimetsu venait faire son show. Une puissante onde de choc vint éclater le mur de la cabane, faisant sortir les renégats comme des rats et à peine l'assaut lancé que déjà l'un d'eux était coupé en deux. De l'art. Ils se mirent majoritèremebnt en un petit groupe alors que quelques uns s'empressaient de fuir en hurlant. Ceux là ils avaient compris vu les mots qu'ils hurlaient.

- Ke... KEN... KENPACHI !

Le groupe se resserra alors, ils venaient à leur tour de comprendre qui était face à eux et dans un geste simple, il envoya ses dernier voler et s'écraser contre les restes de la cabane. C'était le moment pour Reisen. Il sauta littéralement sur celui qui s'était éloigné le plus, son sabre était prêt à s'abattre sur lui. Sa cible le remarqua et mit son sabre prêt au contre dans un réflexe immédiat. Reisen se mit alors à sourire, espérant que le Kiryû regardait cette scène. Kaabukasen traversa le katana dressé face à lui comme s'il n'existait pas, la lame courbée percuta alors l'épaule droite du malheureux sans perdre un brin de vitesse avant de le trancher jusqu'à la hanche. Ce qui était le plus surprenant c'est qu'après le coup le Shihakusho du malheureux était intact. Sa partie tranchée semblait glisser dans son propre vêtement, comme s'il se noyait tout en s'écroulant. Le Rageux trouvait ce genre de scène absolument sublimes, une mort propre en apparence... Mais cette fois pas le temps de voir, il disparut aussitôt son coup donné pour s'attaquer au prochain. Il courait et était dos à lui, trop facile. Reisen frappa de son arme dans le vide pour lancer une ligne de balles aqueuses droit dans ses jambes. Il sembla trébucher, quelques balles devaient avoir touché leur cible. D'un petit Shunpō il arriva sur le dos du renégat avant de lui trancher directement la tête.

Un type hurlait en s'approchant de lui. Courageux. Kireru se retourna alors faisant face à son assaillant. Il ne bougeait pas d'un pouce. Le type leva son sabre pour attaquer le Vice-Capitaine, ce dernier lui ne bougeait toujours pas. Le coup arriva, basique, l'autre avait fait le même mouvement qui avait tué un de ses potes y'a quelques secondes mais cette fois... La lame traversa Reisen simplement, un tic nerveux le fit rire avant de de placer son poing droit dans son nez. S'en suivit un coup de lame pointé droit dans son coeur. Un reflet de lumière fit briller l'eau sur son corps. Un pouvoir magistral.

- Ça commençait à me manquer !

Mais le plu intéressant était encore à venir. La cabane explosa alors, un morceaux de bois vint frôler le visage de Reisen au moment ou il avait désactivé sa technique. Il vit alors un géant se lever, le Shinigami faisait facilement 4 mètres et ses muscles semblaient être gonflés au point d'exploser. Dégoûtant. La reaction du Fukutaishō fut imédiate.

- Gekiryūmo.

Une longue lame aqueuse vint s'abattre aux pieds de Shinjirô, coupant au passage en deux le dernier jouet restant au Colosse d'Argent. Provocation ? Oh oui ! Mais le but premier de l'attaque était tout autre, un des énorme bras tomba au sol. Le géant se mit alors à rire à gorge déployée.

- INUTILE !

Des bulles de chair éclataient sur le moignon nouvelle formé et quelques secondes après un bras en jaillit. Un bras neuf. Tout devenait clair. Reisen alla rejoindre Shinjirô en une seconde. Celui la allait être nettement plus chiant que les autres...

Voilà qui n'était pas courant. Même Shinjirô pouvait en attester. Les autres ne comptaient désormais plus, tant ils venaient de se faire déchirer ou peu s'en faut. Mais combattre ce colosse, qui dépassait au passage la taille de Shinjirô - ce qui était assez peu commun pour être relevé - c'était déjà une autre histoire. En combat, la taille importait peu. Le problème ici résidait dans la régénération des membres du lourdaud. Un problème assez handicapant pour le Kenpachi qui avait coutume d'amputer ses victimes. Un jeu auquel se prêtait aisément Kaimetsu. Un jeu dont raffolait son âme en vérité. Reisen apparut à ses côtés immédiatement après, ce qui était préférable. Kiryû avait tendance à se jeter dans la mêlée sans même se soucier des dons des uns et des autres. Mais là, il savait en quoi constituait le pouvoir du type. Grâce à l'attaque précédente du Lieutenant de la Treizième Division.

- T'as voulu me piquer ma cible, enfoiré. J'te savais mauvais perdant mais quand même pas à ce point. M'enfin. On réglera ça plus tard. Un gros morceau que ce gars hein.

Morceau, le terme était encore trop juste pour désigner leur adversaire. Là où certains capitaines auraient réfléchis pour connaître l'origine de ce don, le colosse lui s'en moquait. Ses membres repoussaient ? Mais cela ne durerait pas éternellement, c'était une évidence. Et s'il devait tailler dans le gras jusqu'à ce que les bras ne poussent plus, alors c'est ce qu'il ferait. Un immense sourire apparut sur son visage. Il reporta brièvement son attention sur Reisen. Les capacités dont il venait de faire preuve risquaient d'être utiles dans ce cas précis. Un don étrange mais qu'il semblait gérer à la perfection.

- On se le fait vite fait, bien fait. J'trouve son truc dégueulasse et j'en ai marre de perdre mon temps avec ces moins que rien.

Se mettant de nouveau en position d'attaque, Shinjirô était désormais prêt à en découdre. Concentré sur sa proie, il allait devoir combattre aux côtés d'un allié et faire donc attention aux coups qu'il allait porter. Ce qui n'était pas un vrai souci, habitué qu'il était de s'entraîner et de combattre aux côtés de Noboru. Le Kireru allait devoir s'adapter au style brutal du Capitaine. Mais il ne doutait pas de ses capacités, sans quoi il y a longtemps qu'il l'aurait déjà déchiqueté. Peut-être que dans ce cas, le Kidô aurait été utile. L'argenté ne se posa toutefois pas la question longtemps, tant il détestait cet art idiot. Ici, il se satisferait de sa maîtrise du Zanjutsu et du Hakuda. Le reste importait peu. Sans même crier gare, alors que le mastodonte continuait de rire comme un gros débile, il se rua en avant, levant son arme au-dessus de lui pour l'abattre presque aussitôt afin de lui trancher un nouveau bras. Cette fois, il ne fut pas assez rapide et le renégat le repoussa en arrière à l'aide de son propre sabre. Il avait tenu le choc face à la puissance du Kenpachi. Il n'était pas si mauvais ce gars au final.

Qu'il en soit donc ainsi. D'un bond en arrière, Shinjirô se recula tandis que Reisen entrait dans la danse. Le laissant agir pour l'instant, il concentrait son reaitsu dans la lame de Kaimetsu, faisant tournoyer cette dernière au-dessus de son crâne. Peu à peu, la pression s'accentuait. Peu à peu, le colosse préparait une attaque qui emporterait ce monstre dans les limbes. Lorsque tout fut enfin prêt, il beugla ses consignes à Reisen. Et il frappa à trois reprises dans l'espace le séparant du shinigami. L'air semblait comme se fissurer sous l'impact et trois terribles ondes de choc se précipitaient vers sa cible. Le sol éclatait sur le passage de cet assaut d'envergure. Kaimetsu s'était réellement surpassé !

- Reisen ! Bouge de là et vite si tu ne veux pas être prit dedans ! Ashi setsudan !

Shinjirô avait légèrement changé son faciès. Certes il aimait se défouler mais il était clair que le groupuscule d'avant n'était pas ce qui lui fallait loin de là. Le bonhomme qui s'était dévoilé correspondait déjà plus à ce qui pouvait attirer l'attention, après l'apparence ne faisait pas tout mais aussi crade soit sa capacité elle restait néanmoins intéressante. Comment faire durer un combat face à des professionnels du démembrement ? Faire repousser ses membre était une bonne solution.

L'Argenté entrait dans la danse, décidé à mimer le Kireru en tranchant l'autre bras, malheureusement il fut repoussé d'un coup de sabre. L'instant était parfait pour attaquer, le Fukutaishō se projeta droit vers l'ouverture offerte par son équipier, le sabre prêt à tailler du gras. Il planta la moitié de sa lame dans l'abdomen du géant, cette prouesse ayant été réalisée par un petit saut pour atteindre cette zone. D'une habile pirouette il tourna pour trancher vers l'extérieur et ainsi libérer son Zanpkutō. Un coup parfait qui aurait découpé en deux n'importe quel gugusse mais le type n'était même pas entaillé de moitié. Pire encore Kaabukasen n'était pas traversé son buste. Il était rare que le Vice-Capitaine se sente petit mais cette fois cette impression dépassait toutes les précédentes. Reisen regardait la plaie se refermer tout en retombant au sol.

Cela ressemblait fortement à de la régénération rapide qui était en soit un vrai truc de casse couille. Mais une chose était sure, il ne faisait pas le poids, sans cette capacité il n'était rien et le Kenpachi allait le prouver en une seule attaque. Sa voix forte percuta Reisen qui venait de comprendre qu'il n'était pas au bon endroit. Il fallait réagir vite. Les ondes de choc arrivaient et ces dernière semblaient plus perçantes que celles utilisées contre le groupe de base. Elles fendaient l'air. La solution la plus simple n'était pas la plus glorieusement mais il n'avait pas le choix. Il se plaqua au sol.

Les vagues tranchèrent l'homme en deux et elles ne furent pas trop de troois. Les deux parties s'écroulèrent par terre, était-ce la fin ? Peu probable. Reisen n'eut même pas le temps de se relever que déjà les corps s'activaient. Les corps ? Oui.

- Bordel de merde...

Deux géants se relevèrent, l'attaque de Shinjirô avait été parfaite, parfaite pour doubler les ennuis. Cette expérience était sacrément crade, voilà maintenant que deux géants tous musclés se relevaient lentement en riant toujours de la même manière. Il fallait voir le positif non ? Les deux équipiers étaient de nouveau côte à côté face à leurs deux ennemis.

- Bon, un chacun ça te va ?

Une question rhétorique évidement, Reisen s'étant jeté sur le monstre de droite juste après avoir fini sa phrase. Si Shinijirô voulait le lui piquer qu'il abatte d'abord son propre morceau de viande.

Là, ils avaient un gros problème. Jamais Shinjirô n'avait été témoin d'un pareil spectacle. Jamais il n'avait été opposé à ce genre de magie et il devait admettre qu'il commençait à être passablement excédé. Que cette chose puisse se faire repousser un membre, c'était déjà incroyable. Qu'elle parvienne à se relever après avoir encaissé une telle technique et à se dédoubler, cela approchait le miraculeux. Les moyens déployés par Shinjirô avaient été conséquents mais il savait désormais qu'il ne devait plus se fier à ce qu'il connaissait auparavant. Quant au Kireru, il paraissait tout aussi dépourvu de chance que lui. Son attaque précédente avait été exécuté à la perfection et nul doute qu'un tel coup aurait achevé n'importe quel adversaire. Mais aujourd'hui, il n'était pas face à un être lambda. Ils s'y prenaient mal, vraiment mal, et les deux hommes allaient devoir se montrer plus ingénieux s'il désirait s'en tirer sans dommage.

Alors que Reisen semblait aussi surpris que lui, ce dernier se jeta en avant, ciblant celui qui se trouvait à sa droite. Au moins ne perdait-il pas de temps. Shinjirô, lui, se mit à rire, imitant celui qu'il allait devoir affronter. D'un coup sec, il plantait Kaimetsu dans le sol, laissant la lame s'enfoncer de plusieurs centimètres. Faisant craquer ses cervicales, il prit une poste ressemblant à celle qu'il avait à l'époque de sa carrière de boxeur. Kaimetsu avait en quelque sorte crée ces deux êtres. Il était donc important maintenant de régler les choses d’homme à homme. L'aura de l'Argenté se mit à croître de manière exponentielle, l'enveloppant dans une sorte de manteau de reaitsu. Le regard de ce dernier changeait à mesure qu'il se laissait dominer par sa puissance. Si ce gros tas voulait du combat, il ne serait pas déçu du voyage. Puisque les coups de sabre ne fonctionnaient pas, on allait passer à la méthode préférée du colosse : les claques dans la tronche.

- Marre toi tant que tu le peux, petite merde. J'vais juste t'écraser la gueule par terre !

L'adjectif "petit" ne collait évidemment pas au monstre qui se dressait face à lui mais Shinjirô n'était pas homme à s'arrêter à ce détail. D'un simple shunpo, il réapparut juste devant le renégat. Et d'une droite en pleine mâchoire, il le fit décoller du sol. Ce dernier allait s'écraser lourdement au sol lorsque la silhouette de Kiryû se matérialisa sous lui. Joignant ses mains l'une à l'autre, il balança ses membres comme s'il ne s'agissait que d'un vulgaire marteau, atteignant cette chose en pleine côte avant même qu'elle n'atteigne le sol. Le résultat fut immédiat : un craquement sinistre se fit entendre tandis que le shinigami s'écrasait quelques mètres plus loin, gémissant de douleur. Régénération spectaculaire, peut-être, mais visiblement ce n'était pas le cas de ses os en interne. Cette réflexion arracha un immense sourire à Shinjirô. Un simple coup d'œil vers Reisen lui permit de voir que celui-ci ne s'en sortait pas si mal non plus. Avait-il compris comment faire lui aussi ou avait-il trouvé une autre méthode ? Il le saurait en temps voulu. Pour le moment, le colosse gardait sa découverte pour lui. Après tout, un défi restait un défi et s'il souhaitait avoir la part du lieutenant de la Treizième, il se devait d'abattre sa proie avant tout.

Surtout que celle-ci ne semblait plus prendre ce combat avec autant d'amusement que précédemment. Venant de se relever, il paraissait excessivement en colère. Portant sa main sur son flanc droit, il grimaçait de douleur. Shinjirô avait visé juste. Et ce n'était pas terminé. Sauf que cette fois, il comptait en finir. L'autre se mit à gronder et à courir dans al direction du colosse. Aussitôt imité par ce dernier. A mesure qu'ils approchaient l'un l'autre, la puissance dégagée par le Kenpachi augmentait. Le premier coup fut porté par le renégat, esquivé par Shinjirô qui, d'un pas sur le côté, s'offrait sa première ouverture. Trois coups très rapides plus tard, il faisait reculer son adversaire, en sang. Bien que les plaies se referment, le colosse ne s'en inquiétait pas. Il allait frapper si souvent et si fort que bientôt, l'organisme du type ne saurait plus quelle blessure soignée. Le déluge commençait. Et pendant plusieurs secondes, chaque impact, chaque coup porté libérait une pseudo onde de choc dans le corps de l'étranger. Jusqu'au coup final. Passant outre la garde de son adversaire, le Kenpachi plaça un terrible uppercut qui atteignit le Shinigami en pleine mâchoire. La puissance de l'attaque fut telle que le poing du colosse arracha une partie du crâne de celui qu'il combattait. Le corps massif tombait au sol tandis que Shinjirô levait la main vers Kaimetsu, murmurant simplement un mot. La lame sortit du sol pour se précipiter dans sa main. Il était prêt à aider Reisen. Mais était-ce utile ?

- Un coup de main ?

Reisen était fou de joie et empli de rage. Un adversaire comme celui là il n'en naissait pas souvent, cette capacité dégueulasse se rapprochait fortement de celle des Hollows et la voir sur un Shinigami était tout bonnement surprenant. Savoir que des âmes de pauvres habitant du Rukongai avaient été utilisé à cet escient venait gonfler la colère du Kireru. Il désactiva l'Eirifūtō, la taille imposante de la lame de son opposant devait être contrée, passer au travers pouvait se réveiller assez suicidaire. Premier choc des lames. Le Fukutaishō fut repoussé en arrière, sa force pure était impressionnante et dominait la sienne. Seulement ses mouvements semblaient lents, en tout cas plus lents que les siens et ça c'était parfait. Sa masse allait l'empêcher de riposter convenablement, et quoi de mieux que de ralentir un ennemi déjà lent ? Alors qu'il se préparait à lancer son attaque, le Perce-Neige fut distrait une fraction de seconde par le cri de douleur venant de l'opposant du Kenpachi, et cette seconde d’inattention l'autre allait l'exploiter.

Le coup fut puissant, une baffe digne d'un géant vint percuter Reisen sur flanc gauche le faisant s'écraser contre un arbre. Sans réel problème Reisen se releva, le végétal qu'il venait de percuter était en train de tomber, preuve de la puissance du choc. Il inspecta rapidement ses membres et ne vis aucune blessure, jusqu'à ce qu'il cherche à bouger son bras gauche. Impossible. L'autre gredu lui avait certainement déboîté... Il n'avait aucune autre trace, tant mieux, un bras en moins n'était pas trop handicapant pour ce genre de combat. Profitant de la poussière levée par la chute de l'arbre, le Vice-Capitaine allait pouvoir en finir avec ce combat. Il entendait son adversaire courir avec des pas lourds tout en continuant de rire comme un abruti.

- Shusui.

Il murmura ses mots tout en donnant un coup simple avec son Glaive. Quatre serpents aqueux se jetèrent alors sur les membres du renégat, bloquant ainsi son avancée et ses mouvements futurs. Là, tel une statue il ne bougeait plus, seuls ses grognements permettaient de dire qu'il était encore vivant. Ses lianes aqueuses n'avaient pas pour but de le stopper ici, aussi Reisen desserra lui même l'emprise pour qu'il puisse se libéré, ce qu'il fit en projetant ses bras vers le haut.

- GHAUAUAHA ! TU CROYAIS M'ARR...

Fin. Il n'eut pas le temps de terminer sa phrase, le temps qu'il se libère Reisen était déjà face à son énorme tête, son sabre planté dans son front. Son corps pouvait se régénérer pour tout le reste, mais une lame dans la cervelle était signe de mort. A chaque fois. Pour se rassure, il leva son sabre vers le haut, tranchant son crâne verticalement. Son énorme corps s'écroula au sol, le Kireru lui s’échappa d'un petit bond en secouant rapidement Kaabukasen, enlevant ainsi le sang impur sur sa lame. Il reprit sa forme scellée avant que son maître le replace dans son fourreau. Shinjirô arrivait, proposant de l'aide à son équipier.

- T'as gagné cette fois on dirait Shinjirô... J'veux bien de l'aide pour mon épaule.

Il savait qu'une droite du Kiryû serait efficace pour ce genre de "soin". Il soupira alors... C'était un détail mais le Kenpachi n'avait pas une seule blessure, Reisen lui n'avait qu'un épaule déboîtée rien de plus, mais à ses yeux cela représentait un échec. Il le savait, si son rival était aujourd'hui Capitaine et lui seulement Vice-Capitaine ce n'était pas pour du flan... Mais il n'abandonnerait pas car au fond ce n'est pas le grade qui fait la puissance.

Un jour, il sera devant lui.