Le bleu de la rivière

Sujet: Le bleu de la rivière Lun 14 Oct - 18:30

La nuit, ou plutôt le noir. Uriô crut bien penser qu’il eut pu se réveiller, mais finalement, sa tête lourde et la douleur l’accompagnèrent à nouveau vers des lieux inconnus. En réalité, il s’était rendormi. Mais ça, comment aurait-il pu le savoir ? Car lorsqu’il se réveilla quelques heures plus tard, la même atmosphère étrange lui fit croire qu’il était mort. Ne l’était-il pas réellement ? Il ne le sut pas immédiatement, car tout était sombre autour de lui. Mais lorsqu’il vit la lumière gagner la pièce suite à l’ouverture d’une porte, il commença à comprendre. Il n’était pas mort.

Etrangement, il ne s’intéressa pas à la personne qui était rentrée. Non, il regarda le lit sur lequel il était allongé. La douleur l’entravait toujours, mais il reconnut des bandages autour de ses membres. Mais une voix le ramena à l’essentiel. Sûrement.

─ Tu es réveillé, enfin.

Une voix féminine, qui retarda le Shinigami à regarder son interlocutrice. Il n’avait pas peur des femmes non, il n’avait pas peur du tout même. Lui qui avait été prêt à mourir, venait d’être sauvé. Mais il y avait plus intriguant. Au-delà des bandages qu’on lui avait mis, Uriô portait ses vêtements de Dieu de la Mort. Ce qui signifiait que cette femme pouvait le voir, et qu’elle avait donc des pouvoirs spirituels.

Enfin, il se tourna vers elle. Grande, mince, brune : en somme belle. La vingtaine en âge humain. Mais elle portait un large habit en tissu noir. Il était impossible de sentir la moindre trace spécifique d’énergie spirituelle en elle. Était-elle Shinigami, Arrancar, Humaine, Quincy ? Non, ce n’était pas la bonne question…

─ Qui êtes-vous ?
─ Tu peux me tutoyer.
─ Sûrement pas. Réponds-moi.
─ Quand tu m’auras tutoyé.

Uriô se leva, la situation ne lui plaisait pas. Malgré la douleur, il ouvrit la première fenêtre qu’il trouva, après y avoir tiré les rideaux. D’un bond, il sortit et découvrit des ruelles qu’il avait déjà vues. Il était à Karakura. Personne ne pouvait le voir sous sa forme actuelle dehors, et c’était tant mieux. Parce qu’il souffrait trop pour avoir à courir. Son bond lui avait déjà valu une grimace.

Du coin de l’œil, il vit la mystérieuse inconnue le regarder de la fenêtre. Elle ne semblait pas vouloir le suivre. Tant mieux. Ainsi, une quinzaine de minutes plus tard, il retourna à la rivière où il avait voulu mourir. L’Arrancar n’était plus là. Alors il s’assit sur l’herbe, et reposa ses pupilles fatiguées vers le bleu de la rivière…

Sujet: Re: Le bleu de la rivière Lun 14 Oct - 19:09

Karakura, de nuit. Minuit, l'heure du crime.

Brrr, j'en frissonnerai presque. Mais bon, les peurs des humains étaient loin d'être les miennes. Les bêtes que je craignais, terrée dans la nuit, était bien plus terrifiante. Terrifiantes à en faire perdre la raison. Là, je frissonnais. Je grimaçais, alors que solitaire, ma silhouette se découpait au clair de lune. Qu'est-ce que je faisais à cette heure de la soirée, seule dans la rue ? J'avais eue à travailler un projet, à la fac'. Puis, Tomoe m'avait appelée pour me demander de lui faire quelques cours, tant que j'y étais.

Un fin manteau me couvrait, et quelques volutes de vapeur s'exhalait de mes lèvres. Il commençait à faire froid, je sentais malheureusement l'automne sur nous. Et me voilà, vagabondant du coté de l'extérieur de la ville, près de la rivière. Pas de supérette ouverte à cette heure, 'faudrait que j'aille voir un peu plus loin. Un peu perdue dans mes pensées, contemplant le croissant de lune, j'aurai failli la rater. Cette silhouette, au bord de la rivière. Je me stoppais nette, sourcils froncés. Ca faisait quoi à cette heure, quelqu'un, ici qui plus est ?

Pas que j'étais vraiment curieuse, mais une a quand une certaine affection pour son prochain. Dangereux ? Sans nul doute, après tout je ne savais pas déceler la présence de Reiatsu. L'individu qui était là pouvait très bien être dangereux. Ce pouvait être un Shinigami. Ou pire. Un Arrancar. Cette dernière pensée m'envahissait d'amertume. Faible, si faible ... A tel point qu'un misérable Arrancar m'avait tabassée, humiliée, et était reparti comme si de rien n'était. Je serrais les dents.

Si cet individu, au bord de la rivière, était un Arrancar ... J'allais lui faire payer, pour ce qu'avait l'autre. Je plissais les yeux, alors que je l'appelais.

- Eeeeh oooh ! Est-ce que vous allez bien ..?

J'étais restée à une distance respectable, histoire de pouvoir réagir. Ma main était à l'intérieur de mon manteau, et s'était refermé sur le réceptacle de l'âme artificielle qui me permettrait de libérer ma pleine puissance. Et de partir chercher du renfort si jamais la situation m'échappait. Il était toujours nécessaire de garder la tête froide, et de penser à toutes les possibilités.

Sujet: Re: Le bleu de la rivière Lun 14 Oct - 19:31

Le silence, voilà le principal compagnon du Shinigami depuis ces dernières années. Mais ces dernières semaines, tout était allé trop vite. Trop de questions, trop de rencontres mêmes. Trop de jours pris à vouloir s’entraîner, alors que d’autres se voyaient passer à se reposer tranquillement. Mais il était clair que le plus souvent, Uriô n’était plus arrivé à se séparer longuement de sa véritable nature. Ses vêtements noirs, sa puissance spirituelle… Il était un Dieu de la Mort, après tout. Alors à quoi bon faire semblant d’avoir une nouvelle vie, si c’est pour renier sa vraie nature et vivre avec des questions sans réponse ?

Il se le demanda, pendant une bonne dizaine de minutes. La nuit l’empêchait de savoir avec précision l’heure qu’il était. Et cette femme, elle ne lui avait rien dit de plus. Qui était-elle ? D’où venait-elle ? Et surtout… pourquoi l’avait-elle sauvé et soigné ? Cet Arrancar l’avait attaqué sans la moindre hésitation. Uriô n’aurait pas pu survivre, probablement pas. Jamais il n’avait été dans une pareille situation. Et soudain, une voix.

Ce n’était pas l’Arrancar, mais une nouvelle voix de femme. Légèrement différente de la brune. Mais pour autant, il ne put être sûr que celle qui s’adressait à lui était une nouvelle interlocutrice. Il se retourna donc, et repéra des cheveux d’une autre couleur, assombris par la nuit certes, mais plus… colorés. Du rouge, peut-être.

─ Oui, ça va.

Il ne l’avait même pas remercié, trop absorbé par d’autres pensées aussi sombres que cette présente nuit. Il pensa à un moment que cette femme était peut-être la même, et qu’elle avait faussé son identité, mais après tout, il s’en moquait. Que ce soit elle ou l’autre, il n’avait que faire d’elles. Seule une question importait.

Que devait-il faire ?

Sujet: Re: Le bleu de la rivière Lun 14 Oct - 19:45

Si il y avait bien une chose à avouer, c'était que mon interlocuteur était, ahem ... Pas très loquace, pour dire la chose. Peut-être n'avait-il pas envie d'être dérangé, et je le comprenais. Si j'allais à ce genre d'endroit à ce genre d'heure de la nuit, ce n'était pas pour qu'un ou une inconnu vienne et m'adresse la parole. Ça se tenait. N'empêche que j'avais toujours aucune idée de ce que ça pouvait être. Vizard, Quincy, Shinigami, Arrancar, ou simple humain ? Zut ... Si j'avais pris le temps de m'entraîner en détection, je ne serai pas dans cette situation ! En tout cas, j'avais une conviction à son sujet : C'était quelqu'un qui ne souhaitait pas être dérangé.

Mais si il ne souhaitait l'être, car c'était un sombre dessein qu'il alimentait, bah ... Il fallait que j'en ai le cœur net. Je m'approchais, alors que j'essayais d'engager la conversation. Avec une banalité affligeante, hein.

- 'fait un peu froid pour se balader dehors comme ça, vous trouvez pas ?

Je continuais de m'approcher, et la silhouette était masculine. Et portait un vêtement que je commençais à reconnaître de part sa familiarité : Le kimono noir d'Ange de la Mort. Ce constat me stoppa nette dans mon allure, alors que je plissais les yeux, un peu plus méfiante. Bon okay, ce n'était pas un Arrancar au moins. Pas d'inquiétude à se faire. Mais quand même ... Eu égard à mon statut, m'approcher un peu trop d'un Shinigami n'était pas la chose la plus intelligente à faire. Bref.

- Ah, j'suppose que vous souhaitez pas être dérangé hein ... Ne vous inquiétez pas, je pars, je voulais juste m'assurer que tout ... allait bien.

A cette distance, il pouvait sûrement reconnaitre mon accent coréen, mais qu'importe. Je faisais une courbette, et me préparais à quitter les lieux. J'avais toujours des courses à faire, moi !

Sujet: Re: Le bleu de la rivière