Les choses avançaient petit à petit, je commençais à prendre mes marques et à rencontrer de plus en plus d'être spirituels. J'apprenais la formation d'une organisation appelée "Sons of inferno" dirigée par un allumé qui n'avait pas l'air foncièrement mauvais mais qui avait tout de même l'air de trainer dans des affaires pas très jolies. C'est principalement la nature de cette personne qui m'avait poussé à ne pas les rejoindre, ayant un nom et un honneur à défendre, je ne pouvais me permettre de trainer dans des affaires louches. Cependant, ce qu'il m'avait dit de cette organisation semblait tout à fait honorable, tous ceux qui cherchent à protéger la ville de ceux qui lui veulent du mal, ne sont pas forcément bons mais ont quand même de bons côtés. En l'occurrence, lui il souhaitait défendre la ville de tous ses envahisseurs, j'imagine qu'il entendait par là, tous ceux qui n'étaient pas humains. Comprenant donc les Shinigamis et les Arrancars.

Au jour d'aujourd'hui je ne savais pas encore trop ce que j'allais faire pour l'avenir. Peut-être fonder ma structure que je ferais ainsi à ma façon avec mes valeurs et dans laquelle seraient les bienvenus tous ceux désirant m'aider à anéantir les Hollows et autres variantes. Des protecteurs des âmes humaines afin d'éviter que des tragédies se perpétuent encore et encore. Je savais qu'il y avait un certain nombre de Fullbringers en ville et je savais que chacun d'eux avait un jour perdu un être cher. De mon point de vue, cela faisait de nous une grande communauté de compagnons d'infortunes qu'il faudrait unifier pour lutter contre les vrais coupables, ceux qui se nourrissent d'âmes humaines : les habitants du monde creux. C'était un rêve je le savais, mais ce sont ces rêves qui donnaient un sens à ma vie.

Pour l'heure, c'étaient des affaires humaines qui me conduisaient en ville. J'essayais de répartir mon temps le plus équitablement possible entre le monde "réel" et le monde spirituel et de ce fait je ne pouvais me permettre de privilégier l'un ou l'autre. C'est alors que je pénétrais en ville avec la porsche que je ressentis un Reiatsu non loin, à seulement une rue de là. Par chance, ce n'était pas un rendez-vous qui m'amenaient ici mais simplement récupérer quelques dossiers au siège de la société, je pouvais donc me permettre un détour. Aussitôt, celui-ci détecté, d'un mouvement vif du volant et du frein à main, je fis un quart de tour pour m'engager dans la rue perpendiculaire dans un crissement de pneus strident. Arrivé à proximité de la force, je ralentissais nettement ma course et si d'habitude il ne m'est pas aisé de trouver à qui appartient l'énergie ressentie, cette fois cela ne faisait aucun doute. J'en remontais mes lunettes de soleil tant j'avais peine à y croire.

Un énorme type mesurant probablement plus de deux mètres avec un air renfrogné et des cheveux rouges vifs marchait tranquillement d'un côté de la rue. De l'autre se trouvait tous les peureux qui ne souhaitaient pas s'approcher de lui. Je stoppais ma voiture, la laissant garée plus ou moins convenablement sur le côté de la route. Sortant une cigarette de son paquet et me la fichant entre les lèvres, je rabaissais mes lunettes sur mes yeux et marchais derrière lui. Aussitôt à son niveau je m'engageai avec ma politesse habituelle et passe-partout.


- Bonjour, je suis Takamura Cho, je crois constater que nous sommes pareils vous et moi, si vous voyez ce que je veux dire. A qui ais-je l'honneur?


Pareils? C'était vite dit, hormis le fait que nous étions deux Fullbringers, nous n'avions rien en commun et j'espérais qu'il n'était pas du genre belliqueux car ce genre de comparaisons risquerait de mal passer.

Putain. Je hais cette ville. 'Doit bien faire une heure que j'marche et j'arrive toujours pas à trouver un coin où m'reposer un moment. Karakura, c'pas un endroit très accueillant pour les clochards. Oh, des bars y'en a la pelle, c'genre de connerie visé à t'vider d'ton pognon, l'en manque pas. Un lieu pour pioncer deux-trois heures, ça c'est bien trop demandé hein ! J'tire la gueule, j'commence à être saoulé d'pas trouver et j'crois bien que j'ai du mal à m'contrôler. Ma main droite serre fermement la figurine en pierre dont j'me sépare jamais, les sourcils froncés et la mâchoire crispée, j'avance. Dans quelle putain de direction, ça me traverse même pas l'esprit. C'est à peine si j'remarque c'qui s'trame tout autour de moi. A peine hein. Non parce que 'faut pas déconner, même un aveugle l'aurait vu. Je pue la merde pour qu'aucun d'ces glands veuillent bien marcher sur l'même trottoir que moi ?

Un abruti faisant mumuse avec sa caisse m'sort d'mes pensées, c'est qu'il arrive par ici l'abruti, j'préfère jeter un coup d'œil derrière-moi au cas ou qu'il m'écrase sans l'vouloir. Il s'arrête avant, tant mieux. En sort un type dont les fringues m'arrache un sourire moqueur, foutu riche. Sans plus m'attarder, j'me remet à mirer droit d'vant, toujours à la recherche d'un abri. L'fameux guignol en bagnole en profite pour l'ouvrir et forcément, m'arrêter dans mon élan. Quand on m'cause, j'm'arrête pour écouter, j'peux pas faire deux choses à la fois.

Takamura Cho hein ? 'Tain, toi mon gars, tu dois souvent transpirer ! Giah-ah-ah-ah !

Oh oui que j'suis fier d'ma vanne ! L'rire bien gras qui s'échappe d'ma gorge en témoigne, j'ai un humour d'merde, mais qui m'fait sacrément bien marrer. 'Fin, vu la tronche du gars face à moi, j'crois pas qu'il saisira la blague. Et même en la comprenant, il en rira sans doute pas. Trop parfait pour s'abaisser à c'genre de connerie hein ? Pouah. Y'a qu'à voir comment il est fringué sérieux... jamais pu blairer les mecs qui s'affichaient avec un costume. Genre, j'ai du fric et j'le claque dans des fringues dégueulasses, c'est vraiment trop con. Une bonne tête, c'doit être notre différence d'taille. Il s'fume une clope et même pas il m'en propose une, quel connard. J'fronce plus encore les sourcils, j'suis pas vraiment d'humeur à entendre n'importe quoi aujourd'hui et pourtant lui, il fait fort. Pareils qu'il m'dit...

Pareils ? Dis, tu serais pas myope toi par hasard ? Pareils. Toi et moi. Ta tête de con à côté d'la mienne, tu t'es dis qu'elles étaient identiques ? Eh bah...

Ce mec était sacrément con. Ou sacrément amoché. J'sais pas trop. 'Fin, au moins il est pas v'nu chercher les emmerdes, c'déjà ça. J'suis fatigué aujourd'hui, pas forcément envie d'ravager un morceau d'la ville parce qu'un péteux a troué son slip. Plus sérieusement, j'aurais bien aimé savoir pourquoi il s'pense similaire à moi. C'la première fois qu'on m'sort ça.

Moi c'est Kichigai Ganryû, d'mon nom complet. Et comme t'as pu le comprendre, j'pas pigé c'que tu voulais dire, donc va falloir être plus clair si tu veux discuter ! Oh et tant que j'y suis, t'as l'air d'bien connaître la ville toi, j'me trompe ? T'aurais pas un coin où j'pourrai pioncer ? Quelques heures à peine, même pas !

En adéquation avec son physique, l'homme se montrait belliqueux et insultant, comme je m'y attendais. J'avais bien fait de l'accoster en pleine rue, si nous avions été en rase-campagne ça aurait pu tourner en bagarre. En l'occurrence même si il venait à m'attaquer ça n'engagerait que lui, je ne répliquerais pas et il se ferait abattre tôt ou tard. Son comportement me laissa donc totalement indifférent et n'y prêtais aucune attention. Dans le monde des affaires, il n'est pas rare de tomber sur des personnes agressives, certes, ce n'est pas tout à fait pareil car il ne s'agit pas d'agression physique ni verbale, mais disons qu'ils cherchent à dominer à tout prix. Je savais donc parfaitement comment gérer ce genre d'individu en restant le plus calme possible, rentrer dans son jeu ne m'apporterait que des ennuis. Quelque part, il me faisait penser à ce Koshiro rencontré quelques jours plus tôt mais lui semblait plus agressif encore. Ces deux-là s'entendraient bien, aucun doute là-dessus.

Quant à sa blague, je l'avais relevée mais elle n'était pas drôle. Mon prénom entier étant Chosuke, je l'avais volontairement réduit à sa première syllabe pour que cela fasse plus jeune et entre plus en accord avec mon style. Si nous prenions en compte mon prénom complet, son jeu de mot ne fonctionnait plus mais même sans cela, ce n'était pas très recherché, typique d'une personne qui ne devait pas faire souvent marcher sa tête sauf pour taper avec. Je répondais tout de même avec un sourire sur le visage et en reprenant une nouvelle bouffée de fumée.


- Très amusant, dis-je en la recrachant.


Le fait qu'il n'ait pas compris ce que j'avais cherché à dire par le terme de "pareils" était une autre preuve de son manque d'intelligence. Real avait parfaitement compris lorsque je l'avais rencontrée la première fois. Mais effectivement, excepté le fait que nous étions tous deux Fullbringers, tout nous opposait. Je devais me rendre à l'évidence, il y avait des idiots même parmi nous. Enfin, je ne devais pas pour autant jeter l'éponge pour si peu. Il avait lui même du en passer par le même type d'épreuves que moi pour en arriver là, même si en dehors de ça nous étions différents, nous avions au moins ce point commun là et il n'était pas des moindres. Bref, fallait visiblement tout lui expliquer alors je prenais garde aux oreilles indiscrètes en regardant autour mais toutes les personnes changeaient de trottoir en voyant le colosse. Je ne pouvais que les comprendre.


- Par "pareils" je voulais dire que nous sommes tous les deux des Fullbringers. Du moins, je suppose car vous ne ressemblez ni à un Shinigami ni à un Arrancar. Quant au lieu où vous pourriez dormir, en pleine ville vous ne trouverez pas ça sans devoir payer, j'en ai bien peur. Il y a bien un parc à quelques minutes à pieds d'ici mais il se trouve à côté d'un lycée et je crains que vous soyez dérangé par les forces de l'ordre. En revanche autour de la ville il y a une forêt où vous pourriez être tranquille, j'y vais régulièrement moi-même, c'est très reposant.


Tout en lui tendant mon paquet de cigarette afin de lui en proposer une, je poursuivis.


- Bien, monsieur Ganryû, je ne crois pas avoir déjà eu l'honneur de vous rencontrer. Vous êtes nouveau par ici?

Mouai. Pas franchement convaincu qu'il est apprécié ma blague. Oh, j'doute pas que l'sourire arraché est sincère, j'me demande seulement s'il a vraiment pigé ma blague. Cho, chaud, transpirer, est-ce qu'il s'est donné cinq minutes pour la saisir ? J'sais pas. J'doute. M'enfin, j'm'en cogne pas mal maintenant que j'y pense, c'tait qu'une blague destinée à m'faire rire. Qu'il l'apprécie, ça aurait qu'un plus. En même temps, quand j'le mire avec attention, y'a vraiment rien chez lui qui m'donne l'impression qu'il aurait pu aimer. La coiffure impeccable, le costume qui coûte la peau du cul pour un type comme moi, mais qui n'est rien pour lui, sa façon de fumer sa clope, tout. Tout est un signe que c'gars la chie de l'or. Du fric, il en manque pas, reste à savoir s'il est d'humeur à en balancer aux inconnus.

Avant, on va quand même écouter ce qu'il m'veut et peut-être même faire l'effort d'essayer de comprendre le tout. Fullbringers, premier mot. Là déjà, ça craint. J'fais mine de rien, c'qu'un mot après tout. Shinigami, Arrancar, le doublet qui fait mal au crâne. Là par contre, j'tire la gueule. C'est qu'il m'a perdu avec toutes ces conneries. Il pourrait pas causer un langage que j'connais ? Ah oui ! Il m'renseigne sur un coin tranquille, là j'le suis ! Hum, pas le parc proche du lycée, les flics aiment pas les clochards à ce niveau-là. Ou alors c'est qu'ils craignent les types louches qui enlèvent les gonzesses à la sortie des cours pour les ramener une semaine plus tards, dans un carton, en petits morceaux. J'veux bien être totalement barge, j'le suis quand même pas à c'point !

Hum... la forêt qui entoure la ville donc... ok ! J'vais aller pioncer là-bas alors, merci du renseignement !

Pour moi, cela aurait dû s'arrêter là, mais la tête qu'il affichait indiquait très clairement qu'il attendait une réponse à la question précédente. Sommes-nous pareils ? Bah je sais toujours pas hein ! J'ai rien compris à son explication !

Fullbringer ? Non, moi j'suis un Kichigai ! Depuis ma naissance, aussi longtemps que j'm'en souvienne ! Et mes parents avaient pas c'nom là non plus, Fullbringer ! J'crois que tu t'trompes de personne l'ami !

Bon ok. C'tait naze. Même moi j'ai pas rigolé. Mais qu'est-ce que tu veux ? C'plus fort que moi, j'peux pas être sérieux deux minutes, faut toujours que j'embrouille les gens en pleine discussion avec mes délires. Les docteurs disaient que c'tait un des symptômes d'ma maladie. Moi pas. Juste une envie incontrôlable de faire le con et dire n'importe quoi. Des merdeux c'médecins. Bon d'accord, pour les hallucinations incessantes, j'dis pas qu'ils avaient tort. Mais encore que là, d'puis mon arrivée en ville, j'en ai pas eu tant que ça. Une bonne grosse en déboulant, puis plus rien jusqu'ici. J'me demande quand la prochaine va me percuter... Bah ! Ce sera marrant ! Pour en revenir à notre bon Cho, j'bien peur qu'il soit contraint d'se montrer encore plus précis...

En attendant...

Ouai'p, j'suis nouveau dans l'coin ! Un coin vachement sympa pas vrai ? On s'y emmerde jamais, toujours un truc à faire ! Et puis les bars y sont sympa ! L'seul truc que j'pourrais reprocher, c'est les touristes ! Tsé, les trucs gros et moches qui beuglent avant d'vouloir t'bouffer ! Eux, ils sont vraiment dégueulasses !

Et c'est pas ce mec à l'allure impeccable qui va me dire le contraire. Hum, merde. J'ai oublié un léger détail dans l'histoire, j'suis l'seul à les voir...

Oulala d'où il sortait celui-là? J'avais visiblement tiré le gros lot... il ne savait même pas ce qu'il était? A ce stade ce n'était plus un cerveau qu'il avait mais un gravier et fait de la même matière en plus. Comment peut-on ne même pas se poser la question sur ce que l'on est lorsqu'on constate qu'on est visiblement différent des autres? Avait-il seulement remarqué qu'il avait des pouvoirs que la plupart des humains n'ont pas? Je n'en suis même plus sur tellement sa débilité m'éclatait au visage comme une bombe. Il était visiblement aussi stupide qu'il était grand, comme quoi la taille du cerveau n'est pas proportionnelle à l'intelligence. Bref, comment lui expliquer avec des mots que même lui comprendrait? Tout en restant en même temps poli car si il comprenait que je le prenais pour un débile profond, il serait bien capable de devenir agressif.


- Hum, visiblement vous ne savez pas ce qu'est un Fullbringer... Je ne peux malheureusement pas vous faire une démonstration ici en pleine rue car cela manque un peu de discrétion mais je suis sur que vous savez que vous avez un pouvoir particulier n'est-ce pas? Un pouvoir issu d'un objet qui vous est cher. Pour ma part c'est cet anneau, dis-je en lui montrant l'anneau en forme de pieuvre sur mon index droit. On appelle ça un Fullbring et par extension, vu que nous pouvons les utiliser, nous sommes des Fullbringers.

Le bon côté avec ce genre d'individus c'est que les gens s'écartaient en le voyant, allant même jusqu'à changer de trottoir. Y avait donc pas vraiment besoin d'endroit tranquille pour discuter de ce genre de choses, les gens étant trop peureux pour oser s'approcher. De toutes façons, même si ils venaient à entendre ou à écouter, ils ne comprendraient surement pas un traitre mot. Quant à mon nouvel ami, je ne pouvais pas lui faire tout un cours sur ce que nous étions mais au moins connaitrait-il déjà ce terme, c'était déjà ça. En admettant qu'il le retienne... car visiblement il ne savait pas ce qu'étaient les Hollows non plus, lui il les appelait les "touristes" ce qui, je dois l'admettre, me fit rire intérieurement et esquisser un sourire inconscient. Il avait son propre langage ce qui avait un côté amusant. A en juger par son physique et ses balafres, c'était sans aucun doute quelqu'un qui faisait plus marcher ses poings que son cerveau, c'était une évidence même. En gros, c'était peut être pas un mauvais bougre mais il avait pas inventé la poudre, sans doute qu'il était du genre à vendre ses services au plus offrant, qu'il soit Shinigami ou Arrancar, et ce, sans se poser de questions sur eux. Sans doute ne savait-il même pas ce qu'ils étaient et s'en contre-fichait pas mal.


- Vous n'avez jamais remarqué que vous attiriez particulièrement "les touristes" comme vous dites, ces trucs moches et dégueulasses qui beuglent tout le temps? Ce que vous appelez ainsi sont en fait des Hollows, ils sont les ennemis jurés de l'humanité et se nourrissent d'âmes humaines pour évoluer. Seulement, ils ne sont pas très futés et s'attaquent souvent à nous autres, Fullbringers car pour eux, un humain à pouvoir est particulièrement alléchant.

J'essayais d'éviter les trop longs discours car sa capacité d'attention devait probablement frôler le niveau zéro et en même temps d'utiliser des mots simples pour qu'il comprenne. Par la même occasion je tentais également de lui faire prendre conscience que les Hollows sont nos ennemis et ainsi le ranger de mon côté. Quoi qu'il en soit, il serait bon de garder un oeil sur lui et de le revoir par la suite, j'étais sur qu'il était possible d'en tirer quelque chose. Mais peut-être me trompais-je? Attendons d'abord de connaitre sa réaction avant d'en tirer une quelconque conclusion. Je stoppais donc mon petit cours sur ces paroles.


- Excusez-moi pour ce cours improvisé. Avez-vous compris quelque chose?

Et en avant pour les longues et chiantes explications ! Mah, j'lui ai demandé, j'vais pas lui demander de la fermer quand même ! J'écoute. 'Fin, j'tente d'suivre comme j'le peux, c'est que c'pas à la portée du premier débile venu d'tout piger, j'vous jure ! Fullbringer, l'mot revient au tapis. C'pas un nom évidemment, mais une appellation. C'est c'qu'il est. C'est c'que j'suis. Des Fullbringers. Okay. Et ça veut dire quoi exactement ? Si j'ai un pouvoir particulier ? Ouai. Lié à un objet ? Bien vu sherlock ! C'ma figurine de pierre, un truc dont j'me sépare jamais. La figurine, comme l'anneau à son doigt, ont un nom. Fullbring. Et nous qui les utilisons, nous sommes des Fullbringer. J'ai pigé !

Oh... ! Okay ! J'ai compris d'quoi tu causes ! J'suis aussi un Fullbringer ouai ! Et voici mon Fullbring, c'tte figurine de pierre dans ma main. Pas touche par contre. Touche avec les yeux. Pas avec les mains, sinon j'te les arrache. Giah-ah-ah !

C't'une mise en garde prononcée avec humour, mais à prendre au sérieux. J'parle souvent pour rien dire, mais jamais quand il s'agit d'mon précieux. Et j'me fous qu'il le prenne mal, on s'met sur la tronche quand il veut le friqué ! Quoi qu'il en soit, avec son aide, y'avait moins de zones d'ombres dans mon esprit. Des trucs auxquels j'avais pas de réponses avant qu'il l'ouvre. C't'un bon celui-là. Cho qu'il a dit ? Ouai, Cho. C't'un bon gars, j'm'en souviendrai ! En attendant, maint'nant qu'il est lancé, il s'arrête plus. Après le Fullbring, il s'attaque aux touristes. 'Paraîtrait qu'ils ont un p'tit nom eux aussi. Les Hollows, trucs dégueulasses qui beuglent tout le temps. Héhé, d'vrais couillons ceux-là.

Si j'avais remarqué ? Moi j'pensais qu'ils venaient foutre la merde à cause d'ma couleur de cheveux ! T'sais, les roux sont pas très populaires ! Giah-ah-ah-ah ! 'Fin, maint'nant j'sais pourquoi ils m'en veulent ! Ils crèvent juste la dalle !

Un peu comme moi dans un sens. J'irai pas jusqu'à me lancer dans le cannibalisme pour apaiser ma faim, n'empêche qu'un chien, j'dirais pas non hein ! C'de la viande comme une autre. Quand t'as vraiment faim, tu r'gardes pas c'qui a dans ton assiette. Mais j'comprends la situation. Ces Hollows, ils sont dangereux pour nous, humains. Et comme j'suppose qu'on a pas tous des pouvoirs, bah certains doivent pas avoir autant de chances que moi. C'triste. J'souhaite à personne d'finir dans l'bide d'un de ces monstres. 'Doit vraiment s'faire chier à l'intérieur. En résumé, j'suis un humain à pouvoir et j'attire les Hollows, des monstres crèvent la dalle et plus con encore que moi. C'beaucoup d'infos en une fois.

Il veut savoir si j'ai compris quelque chose. Mec, j'suis pas débile hein. J'comprends vite, 'faut juste m'expliquer longtemps. J'suis pas l'seul. 'Faut pas s'moquer.

Si j'ai pigé ? Bordel que oui ! T'sais, ça a été Cho d'te suivre, mais y'a rien qui est mal passé ! Giah-ah-ah !

Avec un nom pareil, impossible que j'le lâche sur mes vannes pourries. Avec un nom pareil, c'beaucoup trop facile d'me faire rire en solo.

Mouai, passons. Toi, ton fullbring, il fait quoi ? Genre, quand un grognard de Hollow se pointe, tu l'défonce comment ? T'y vas quand même pas avec tes p'tites mains ? Comment t'enfilerais un costume pareil après, 'faudrait pas trop les abîmer ! Si tu me montres ton pouvoir, tu pourras voir le mien ! C'pas une arnaque, ça vaut vraiment le coup !

Ah oui aussi, j'ai failli oublier. J'ai quand même une p'tite question que j'me pose d'puis looooongtemps.

Dis, pas que j'en ai envie hein, mais si jamais un Hollow arrive à m'bouffer, il s'passe quoi pour moi ? Genre, j'suis mort et c'est tout ? 'Doit y avoir quelque chose d'mieux quand même ! J'me plante ? Dis, j'me plante ou pas ?

Quel moulin à paroles celui-ci et il lui manquait visiblement quelques cases... Au risque de me répéter, de toute évidence ils avaient du oublier de lui distribuer de l'intelligence à la naissance. Même sans parler d'intelligence, il devait manquer de curiosité. Il s'était fait son propre raisonnement sans jamais demander à qui que ce soit ce qu'il était et ce qu'étaient ces "touristes" comme il les appelait. Il avait du vivre bien seul jusque là, ne survivant qu'avec ses poings. Maintenant qu'il était lancé il ne s'arrêtait plus de parler et la plupart du temps pour raconter des âneries ou pour rigoler avec sa voix très forte. Je jetais un oeil par dessus mon épaule et voyait les gens qui nous observaient d'un drôle d'oeil. J'espérais que personne ne me reconnaitraît car cela pourrait ne pas nous faire une bonne publicité si on me voyait avec un gars comme ça. Il n'avait pas l'air bien méchant mais il attirait un peu trop l'attention à mon goût.


- Je vous promet de répondre à toutes vos questions mais d'abord je vous propose de changer d'endroit. Vous parliez d'un lieu tranquille toute à l'heure, et si nous y allions? Bien sûr, je ne vous oblige à rien.

Je ne souhaitais pas l'embarquer sans son accord, de toutes façons il se défendrait sûrement mais il était hors de question pour moi de continuer cette conversation ici. Si un de ces fichus journalistes passait et me prenait en photo, l'image de notre entreprise pourrait en pâtir et je ne pouvais pas prendre ce risque. Je voyais déjà les gros titres "le fils du très célèbre Takamura Hôjô, président de la célèbre multinationale Tkm corp., parlant avec un individu suspect", en admettant qu'il ne soit pas déjà connu des services de police, ce qui ne m'étonnerait qu'à moitié et cela serait sans doute reporté dans l'article. J'exagérais peut-être un peu, je n'étais pas non plus une superstar mais contrairement à lui qui avait l'air de se ficher de tout comme de l'an quarante, j'avais tout de même une image à défendre. Je lui désignais donc ma voiture du pouce.


- Je me propose même de vous y amener avec ma voiture. Qu'en dites-vous?

J'espérais que faire un petit tour dans mon véhicule ferait l'effet d'une carotte et d'un bâton pour le convaincre de partir. Si il refusait alors nous en resterions là et je monterais dedans tout seul.

Oh la chaudière, tu m'le dis si j't'emmerde hein ! Non parce que j'veux bien écouter, mais faut aussi tendre l'oreille d'ton côté hein ! C'comme ça qu'un dialogue s'fait, tu saisis ? D-i-a-l-o-g-u-e-r.

C'direct, c'franc, ça a le mérite d'être clair. J'aime pas trop comme il fait avec moi là. L'jeu des questions-réponses, il doit pas marche qu'dans un sens, j'vais m'fâcher sinon ! Il voudrait pas que j'me fâche c'couillu quand même ? Il est pas assez con pour ça hein ? Qu'il m'promet d'répondre à mes questions après avoir changé d'coin. Quoi, il t'plaît pas c'lui-ci ? Y'a pas assez d'gars en costume d'pingouin qui s'balade dans la rue à ton goût ? Pas assez d'fric qui tombe du ciel ? Ou c'est peut-être moi qui dérange ? T'aurais quand même pas honte d'traîner avec un gars comme moi ? J'ai bien l'impression que si ! 'Faut pas l'ami, j'suis peut-être roux, mais c'pas contagieux ! M'enfin.

Un coin tranquille ? Un coin pour pioncer, ouai. T'as pas parlé d'une forêt ? Euh non attends, avant d'aller dans un endroit d'ce genre avec un autre mec, à une heure pareille, j'dois savoir. Tu s'rais pas un peu gay sur les bords ? R'marque, ça expliquerait pourquoi t'as un nom si enflammé ! Giah-ah-ah-ah !

Et bim. Deux vannes débiles sur son nom en même pas cinq minutes, ça lui f'ra passer l'envie d'couper court à la discussion. Bref, j'arrête d'faire l'con, il va piquer une crise. Et j'voudrais pas qu'il m'pique avec son dard une fois rendu dans sa caisse ! J'crois bien que j'vais serrer les fesses maint'nant. D'un signe d'la tête, j'l'invite à passer d'vant, c'qui veut aussi dire que j'suis partant pour causer ailleurs. J'préfère quand même l'avoir d'vant moi que derrière moi, on sait jamais, il pourrait agiter l'dard s'non. J'me marre. J'tente d'rester discret pour pas qu'il r'marque que j'me fous d'sa gueule, mais c'dur. Difficile d'pas exploser d'rire avec un humour aussi fort qu'le mien.

Allez champion, fais hurler la bête !
...
La voiture hein ! Pas moi ! Va pas croire que j'suis d'ce bord ! J'aime les femmes ! Beaucoup même ! Et j'comprends qu'on puisse aimer les mecs, 'fin non j'pige pas, c'est assez dégueulasse en fait, mais c'ton choix hein ! Ta vie ! J'respecte !
…
Bon, juste, démarre.

V'là c'que c'est que s'enfoncer purement et simplement. Alors j'préfère la fermer sur l'trajet. 'Fin même pas, j'ai simplement trouvé plus amusant à faire. Avec ma masse et ma taille, j'tais un peu à l'étroit dans sa voiture. En ouvrant la vitre en grand et en y passant le haut du corps, c'tait tout d'suite mieux ! Hurler comme débile, la langue pendante comme le clébard à Fou-Fou, ch'veux qui volent au vent, lunette rabattue sur les yeux, offrant des allures de pilote, c'est la classe ! Pas certain que l'homme torche apprécie vraiment l'spectacle, mais j'm'en cogne complet ! Il a voulu, il assume ! J'garde d'ailleurs un œil sur ses mains, m'assure qu'elles restent bien là où il faut pour diriger la caisse et pas qu'elles s'égarent vers mon pantalon...

Et finalement, c'le terminus. Tout le monde descend.

Aaaah ! Merci pour la balade ! On est quand même mieux dehors, il y fait moins Cho ! Giah-ah-ah-ah !

Sérieusement, 'faut que j'arrête, il va me crever sur place à force. J'prends même pas la peine d'rabattre mes lunettes sur l'front, ni même d'jeter un œil au coin où on a atterit. Tout ça j'm'en fous, j'lui fais confiance mine de rien ! C'que j'veux, c'est savoir.

Bon alors ? J'attends les réponses. J'espère que t'as retenues les questions ! Moi oui ! Et j'ai horreur d'me répéter ! Giah-aha-ah-ah !

T'as la pression la torche ? T'as la pression hein ! Avouuuuuuue !

Comment ça t'as rien ret'nu la chaudière ? Avoue qu'tu t'fous d'moi hein ? Non parce que comme j'l'ai dit, j'vais m'foutre en rogne si j'me répète. Tu le sais ça, qu'j'en suis capable. J'veux dire, t'as vu ma tronche ? J'ai l'air d'avoir toute ma tête ? Nan. J'suis fou. J'suis con. J'suis violent. Et très peu patient. Alors tu vois, si j'ai pu faire l'effort d'te causer jusque-là, c'est parce qu'tu m'avais pas l'air trop con. Enfin si, ça se lisait sur ta gueule, mais j'voulais t'laisser une chance quoi ! Toi, tu décides d'me cracher au visage. Pas cool p'tit gars, vraiment pas cool. Maint'nant, j'ai une réput' à t'nir ici. Tu m'prends pas pour un con à moi ou j'te brise. Et crois-moi, y'a rien d'sympa d'se faire briser par un mec d'ma trempe.

Cho, j'te laisse une p'tite chance, t'es pas si con...

Ah bah voilà, j'le savais que t'étais pas qu'un abruti fumant sa clope sans m'en proposer une ! Tu t'seras au moins souvenu d'la question la plus importante ! Alors c'est ça, ton pouvoir. La fumée. Mouai. C'sympa ! Bon, pas aussi cool que l'mien ou même c'lui d'Koshiro, mais y'a quelque chose ! Maint'nant, tu dois t'douter que c'pas suffisant d'simplement m'claquer un nuage d'ta merde sur la gueule. Moi j'en veux plus. J'veux savoir à quel point ça peut être puissant ! Que tu m'fasses une démonstration qui en jette ! Quoi ?! T'es pas d'accord ? Pas sans raison ? Et y'a personne sur qui faire la démo ? Et les gens dans la rue connard?! Suffit d'revenir vers la ville et y'a des centaines d'cibles à disposition ! C'pas ton genre ?!

T'es pas l'gars qui tue les gens pour l'fun, c'est ça la chaudière ? C'con ça, j't'aimais bien pourtant. 'Fin, ton orientation sexuelle m'effrayait quand même. J'me dis que ce s'ra pas dérangeant si d'mon côté, j'te montre mon pouvoir directement sur ta p'tite gueule d'mec bien. Bah quoi ? 'Faut savoir hein ! Tu veux pas qu'j'cogne sur n'importe qui, alors j'vais l'faire sur toi ! Allez connard, défends-toi !

Et v'là qu'j'lui rentre dans l'lard. Brusquement, brutalement. Mon épaule l'percute sèchement et l'aurait envoyé valdinguer si j'avais pas saisi l'corps gringalet du gars au vol. T'envoles pas j'en ai pas fini ! J'lui claque un coup d'boule comme j'en ai l'secret dans l'pif. D'quoi largement l'mettre à mal. C'tte fois, j'le laisse s'éclater dans l'herbe comme la merde qu'il est. Y'a du sang qui pisse d'ses narines, il semble pas avoir aimé. Moi j'kiff ! Et alors qu'il s'prépare à riposter, mon Reiatsu déferle dans la zone. J'vais l'encastrer dans les arbres c'débile ! Y'a un énorme poing d'fumée qui sort d'son jouet, l'genre assez menaçant et qui pourrait m'faire du mal. Un sourire carnassier déchire mon visage, j'attends !

Frappe fort du con ! T'retiens surtout pas ! Tentes un peu d'me briser !

The Thing. La roche a d'jà recouvert mon corps quand son gros poing nuageux cogne sur ma carcasse. 'Fin, il se heurte plutôt à ma solide armure. Y'a bien une s'cousse à l'impact, une onde de choc qui s'en dégage, mais y'a rien d'douloureux qui m'attaque. Échec. J'me marre. Bien fort. Humiliant. Mes phalanges percutent sa mâchoire tandis que mon genou s'incruste dans ses côtes. Il roule sur l'côté, s'tordant d'douleur, l'sang coule d'ses lèvres, il est pas en forme l'péteux. J'vais lui montrer c'que c'est qu'un vrai coup. The Grave. Quatre plaque d'roche qui tente d'le broyer. Il esquive l'deux premières en s'déplaçant bien trop rapidement, puis les deux suivantes. Tseuh. Rapide l'enflure. J'vais le...

Bordel de.

Vraiment trop rapide. J'pas eu l'temps d'le vois m'débouler d'ssus. Pas l'temps non plus d'faire appel à la roche pour m'protéger des coups qui vont pleuvoir. Bah, c'pas comme si j'en avais b'soin. Les coups tombent comme des p'tits pains. Il alterne bien entre poings et pieds, sa vitesse f'sant l'reste. J'encaisse. C'douloureux, mais j'ai vu pire. J'peux survivre à ça. Il m'brisera pas. N'empêche qu'à la fin d'l'enchaînement, j'suis propulsé dans un arbre qui s'brise en deux à l'impact. L'haut s'écroule à terre dans un vacarme assourdissant tandis que j'embrasse le sol. P'tit merdeux, la riposte risque d'être douloureuse. J'me relève, souriant. Ma gueule saigne, mais c'rien. C'pas contre lui que j'vais chialer. Tiens, v'là la suite.

Earthquake. Mon poing frappe la terre et immédiatement, y'a un truc qui s'produit. Mouvement des plaques tectoniques, rupture des roches, facile pour Ganryû. Survivre à ça ? Difficile pour chaudière. Car l'tremblement d'terre qui secoue la zone est violent. L'sol explose, s'soulève, les fissures sont nombreuses, les arbres tombent comme des mouches et y'a comme quelque chose qui m'dit que l'autre con peut rien y faire. Tu t'attendais pas à ça hein ? Trou du cul. Quand ça s'calme enfin, l'bois r'ssemble plus à rien. Et Cho non plus d'ailleurs. Il est là, gisant à terre, à moitié enterré, pris au piège dans un tombeau naturel. Y'a même un tronc d'arbre qui lui écrase la moitié d'la gueule. Dur.

Giah-ah-ah-ah-ah ! Y'a comme quelque chose qui m'dit que j'ai gagné ! Giah-ah-ah-ah ! Bah alors Cho, on a perdu son ardeur ? GIAH-AH-AH-AH-AH !

J'suis trop fort putain. J'mire un instant sa dépouille, avant d'me tirer d'ici. Un séisme qui frappe la ville, y'a d'quoi attirer du peuple. Mieux vaut pas être pris dans un merdier pareil. J'veux pas r'tourner chez les fous. J'm'amuse bien plus ici !

Citation :

Sujet terminé.