La jeune femme se trouvait assise négligemment devant les portes de Las Noches. Elle se tenait le visage dans les mains, sanglotant à chaudes larmes. Son état d'affliction semblait ne pouvoir être consolé. Comme si elle venait de perdre l'être le plus proche qu'elle ait pu rencontrer dans son existence. Comme si elle avait été souillée par l'être le plus vil existant, et qu'elle n'y pourrait rien. Mais quel fait irréparable pouvait bien la mettre dans cet état ? La Mordediosa renifla bruyamment, tentant de reprendre son souffle... mais ce ne fut qu'un instant avant qu'elle ne replonge dans de longs sanglots.

Que faisait-elle là, tout d'abord ? Et bien, elle attendait le chef de l'Exequias. Borick ne devrait plus tarder, après tout il n'était pas du genre à se présenter en retard. Elle avait été convoquée ici. Une histoire de traque. De nombreux Espadas du passé avaient déserté. Et il était du rôle de l'Exequias de les retrouver pour leur faire payer. Il paraissait que l'on ne quittait pas le service du Rey de la sorte. Effectivement, Grimmjow Jaggerjack n'avait pas l'air d'être quelqu'un de particulièrement marrant, du moins au premier abord.

Mais pourquoi pleurait-elle alors ? Elle qui ne cessait de répéter à qui voulait l'entendre qu'elle s'ennuyait ferme à Las Noches, voilà qu'elle avait une sortie programmée avec le beau blondinet, dans une chasse dont la finalité serait une exécution. La Veuve Noire devrait sauter de joie ! Se réjouir d'avoir enfin une réelle activité, et en bonne compagnie qui plus est. Avec un peu de chance pourrait-elle peut-être même copuler, qui sait ?

Et bien, tout simplement, elle réalisa que si à son tour elle souhaitait quitter Las Noches, elle aussi on la traquerait. Et ça, sans savoir réellement se l'expliquer, ça l'attristait énormément. Dans ce monde, ne pouvait-on pas simplement se quitter bons amis ? Poursuivre notre route, chacun de son côté ? Était-ce trop demandé, un peu d'humanité dans ce monde de brute ? Sentant une présence, elle releva ses yeux rougis pour découvrir Borick se tenant auprès d'elle. Lona se releva alors d'un bond et lui sauta dans les bras, nouant ses bras autour de son cou. Et de lui déclarer alors, d'une voix tremblotante :

Chuuut ! Ne dis rien... Serre-moi fort, s'il te plait !