~ Aux phalanges brisées ~
Mizuki était accoudée au bar et sirotait innocemment sa boisson, une sorte de bière, enfin un breuvage fait à partir d'un processus similaire à la fermentation servant dans la fabrication de la bière. D'ailleurs lorsqu'elle avait demandé au barman ce qu'il avait de "pas trop fort" il lui avait répondu sur un ton moqueur qu'il avait de la "presque bière", alors elle avait choisit ça. Même si elle tenait relativement bien l'alcool, la jeune femme savait parfaitement se limiter dans la consommation de celui-ci et se montrer donc très prudente et puis, il fallait bien s'amuser un peu. Par habitude, le soir, elle restait dans ses appartements où elle se contentait de lire ou de jouer de sa yokobue. Deux activités qui lui prenaient pas mal de son temps libre mais qui étaient follement enrichissantes selon ses propres dires. Mais ce soir là, elle c'était décidée à découvrir la vie nocturne de la Soul Society ou plutôt de la redécouvrir. Qui sait, peut-être elle ferait des rencontres intéressantes? Elle avait demandé aux personnes de sa division avec qui elle s'entendait le mieux si elles voulaient bien l'accompagner. Les réponses furent toutes négatives, l'entrainement du lendemain se faisant à une heure plus que matinale et auquel Mizuki n'y participait pas pour des raisons administratives. En revanche, ses camarades lui avaient gentiment donné une adresse très prisée des Shinigamis et dont il paraîtrait que le patron ne serait d'autre que le Kenpachi en personne. Elle s'y était donc rendue sans sa tenue d'Ange de la mort et s'était installée au bar.
Derrière elle, un groupe d'une division quelconque rentra et s'assit juste à la table à laquelle la jeune femme tournée le dos. Quatre hommes d'après ce qu'elle entendait d'une oreille distraite. Elle ne s'en occupa pas plus que ça et se contenta de boire à petite gorgée sa "presque bière" en regardant négligemment une danseuse en tenue légère se pavanait sur une table non loin de là.
- Excusez-moi?Elle braqua ses yeux fluorescents sur l'importun. Il appartenait visiblement au groupe de derrière, ses amis lui adressant des clins d’œil peu discrets. Mizuki soupira, elle avait beaucoup de mal avec les hommes et celui là n'était pas vraiment de la catégorie qu'elle appréciait, du moins à ce qui lui semblait tant ses amis louchaient sur son postérieur. Malgré un Zanpakuto pervers au possible, elle n'aimait pas qu'on la détail comme ça, cela la mettait très très mal à l'aise. Elle rougit donc avant même que l'autre ne continue à lui parler. Il interpréta certainement cela comme de la timidité ou une réponse positive à sa tentative d'approche car il bomba le torse comme un coq.
- Excusez moi mademoiselle, j'aimerais connaitre votre nom s'il vous plait!
Elle rassembla ses forces pour ne pas le frapper directement au visage. En plus il était du genre relou familier, la pire espèce de boulet qui existe dans les trois mondes réunis. Le tutoiement, elle détestait ça. Elle tourna la tête, s'arrachant aux yeux de l'autre. Même pas il ne c'était présenté et il demandait déjà son nom, un peu plus et il lui demanderait ses mensurations, c'était certains.
- Itô Mizuki. Pas la peine de me donner le votre, cela ne m’intéresse pas.Elle entendit un
"Ouuuuh!"général provenant de la table, il blêmit mais ne se démonta pas. Il avait sa proie tel un chasseur et il ne voulait la laisser filer. Il commença alors à lui raconter ses faits d'armes dont la jeune femme n'en avait rien à faire, il était le X
ème siège de la dixième division, c'est tout ce qu'elle retint de son discours. Et il était toujours en train de parler lorsqu'elle se leva pour quitter l'établissement et prendre l'air. Au moment où elle allait ramasser son Nodachi posait à côté du tabouret, il lui saisit la main. Elle fut prise de panique et cria, l'autre souriait et elle regarda autours d'elle pour voir si quelqu'un allait bien vouloir lui porter assistance avant qu'il ne commette l’irréparable. Bien sur elle aurait pu se défendre d'elle-même, mais à ce moment, la jeune femme était terrifiée et s'imaginait déjà les pires scénarios possibles. Mizuki la trouillarde. Heureusement pour elle, une main saisit l'épaule de l'autre et le tira en arrière. Elle reprit son calme et salua, reconnaissant au passage le manteau blanc des Capitaines.
- Merci.