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 Kwie Witchita - Roar. [terminée]

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Kwie Witchita
Kwie Witchita - Roar. [terminée] Arr-num
Kwie Witchita
Messages : 5
MessageSujet: Kwie Witchita - Roar. [terminée]   Kwie Witchita - Roar. [terminée] Icon_minitimeVen 18 Oct - 20:15

Kwie Witchita

    Âge : Quelques siècles.
    Race : Arrancar.
    Rang demandé : Je m'en remet au jugement du staff pour ce qui est du niveau, je n'ai pas de requêtes particulières... (et je suis incapable de faire preuve d'assez d'objectivité pour m'évaluer. )

    Description de votre personnage :

    De prime abord, aucun adjectif ne pourrait mieux définir Kwie que ce dernier : jolie.

    Mais quand je dis jolie, je n'entend pas par là "ce qu'il y a en dessous de belle", bien au contraire !

    Si vous voulez tout savoir, il serait aisé de qualifier la jeune Arrancar de belle si elle n'avait pas gardé la petite taille, le visage rond et les grands yeux aux longs cils d'un enfant. En effet, ne dépassant pas le mètre cinquante-huit, elle n'a pas vraiment la silhouette d'une terrible guerrière. Ajoutons à cela des traits fins et doux : pas très impressionnant, vous en conviendrez.

    Oui, mais ces larges yeux, souvent appelés "fenêtre de l'âme" – à juste titre – sont d'un rouge sang tout bonnement effrayant, sans parler de la folie qui anime ces iris les trois quarts du temps. Il en va de même pour cette petite bouche aux lèvres roses et tendres : un sourire de Kwie implique la découverte de deux rangées de dents acérées aux canines dangereusement longues – bref, une mâchoire de bête – transformant chacun de ses rictus en une grimace carnassière. Et ne croyez pas que ces crocs sont là juste pour faire joli : notre Arrancar s'en sert, et plutôt bien, vu l'alarmante manie qu'elle a de dévorer la gorge de toutes sortes de créatures au lieu de les tuer proprement. Le sang est donc bien, vous l'aurez deviné, dans les goûts de la jeune fille, détail illustré par la couleur de sa lourde chevelure : des mèches hirsutes, vivement pourpres, tombant jusqu'au milieu de son dos et sur son front,  traçant derrière elle un éclair rouge lors de ses déplacements les plus rapides. Notons également ces griffes au bout de chacun de ses doigt, courtes, mais effroyablement tranchantes.

    De plus, en tant qu'Arrancar, Kwie possède, à la place de son cœur, un trou d'une quinzaine de centimètres de diamètre. Son morceau de masque, quant à lui, se trouve au niveau de son œil droit, et s'étire vers l'extérieur en une pointe effilée.

    Son uniforme, enfin, s'accorde également plus à son caractère qu'à son apparence enfantine : assez court pour être sexy, mais débraillé.

    Un haut de bandages dissimulant uniquement une poitrine respectable, et pas la moindre veste pour couvrir toute cette peau pâle. Son hakama blanc ne se différencie guère de ceux de ses pairs Arrancars, mais ses pieds, eux, ne son pas enfilés dans ces bottes qu'ils portent tous, ou presque : allez savoir pourquoi, mais Kwie préfère rester pieds nus – marchant le plus souvent sur des sols lisses, elle ne craint pas trop les cailloux pointus, ou quoi que ce soit s'en rapprochant. Son comportement s'approche en fait de celui d'un enfant trop gâté, dont le plus grand plaisir réside dans le cannibalisme.

    Venons-en d'ailleurs à son caractère : si une chose est certaine, c'est que plus d'un mot sera nécessaire pour illustrer sa complexe personnalité.

    D'abord, citons son insensibilité et son extrême passivité : les beaux discours ne l'atteignent pas, et elle n'a que faire de la morale. Cependant, rien ne peut l'exciter davantage que l'appel du sang et du combat : fuyant l'ennui comme la peste, elle considère le danger comme étant l'une des seules choses pouvant animer sa modeste vie d'Arrancar. C'est pour cette raison qu'elle a accepté de rejoindre Aizen, des années plus tôt. Car bon, déambuler au hasard dans le désert du Hueco Mundo à manger les plus faibles en fuyant les plus forts, c'est bien gentil, mais au bout de quelques siècles, ça commence à casser les pieds. Alors comment refuser lorsqu'on vous propose une véritable puissance, susceptible de vous apporter des combats réellement intéressants ?

    Mais comme je l'ai mentionné un peu plus haut, fuir ne pèse pas sur la conscience de Kwie. Elle préfère rester en vie, et si possible, sans bras ou jambes en moins. Pouvons-nous alors la qualifier de lâche ? Pas exactement : plutôt de prudente. ...C'est d'ailleurs étrange de dire ça d'elle, dans la mesure où elle ne peut pas s'empêcher de sauter à la gorge de quelqu'un qui, pour un raison ou pour une autre, lui taperait sur les nerfs. Disons donc que ses réactions dépendent des situations : elle prend le risque de faire face à un combat uniquement lorsqu'elle est directement concernée, et encore, elle ne fait pas toujours preuve d'autant de courage. Éveiller sa bestialité est également un moyen de la faire combattre à coup sûr. Dans ces moments là, Kwie est tout bonnement terrifiante : impossible à raisonner, à contrôler, imprévisible et extrêmement violente. Pour en arriver là, ce n'est pas très compliqué : l'énerver en restant totalement intouchable lors d'un combat, en la prenant de haut, ou encore, en l'acculant au pied du mur. C'est un genre d'instinct qui se met alors en marche ; un instinct de survie, dangereusement développé au cours des années passées en tant que simple Hollow, tout en étant suffisamment désordonné pour être contré.

    Cependant, Kwie sait se faire apprécier de ses camarades Arrancars, et parfois même de certains représentants d'autres races. Car bien que son âme, sauf exception, n'abrite aucune sympathie pour qui que ce soit – éventuellement du respect – sa petite taille, sa légère bêtise concernant les stratégies et sa manie de bouder lorsqu'elle ne peut pas frapper la rendent presque attendrissante. Elle n'hésite d'ailleurs pas à se servir de cet aspect de sa personne, manipulant avec aisance les esprits les plus faibles. Constater que ses qualités d'actrice finissent presque à chaque fois par aboutir fait littéralement jubiler notre Arrancar, et c'est avec encore plus de cœur – si on peut dire – qu'elle reprend le combat une fois ses petites feintes effectuées.

    Mais il faut bien dessiner quelques faiblesses sur cette toile d'insensibilité : si vous voulez tout savoir, Kwie est complètement terrorisée par tout ce qui touche à sa vie d'humaine. Certes, cette dernière remonte à tellement loin, et elle a mis tellement de cœur à la tâche que tous les détails en sont désormais flous, ou même, pour certains, enfouis et enchaînés dans les recoins les plus sombres de son esprit. Cependant, certains éléments peuvent invoquer des souvenirs douloureux : des lieux, des mots, et en particulier, l'eau : être totalement immergée dans n'importe laquelle des substances aqueuse représente, pour Kwie, le pire des cauchemars, l'amenant presque à la folie.

    Pour conclure, il ne faut pas se fier à l'apparence de la jeune Arrancar : chaque fois que vous baisserez votre garde, elle vous le fera payer, d'une façon ou d'une autre, si vous n'avez pas le bon sens de la tuer avant.


    Description de votre pouvoir :

    Tout d'abord, le Zanpakuto de Kwie, Dios Dragòn, (Dieu Dragon) prend la forme d'une épée à double tranchant et à deux mains, longue et large, accrochée dans son dos.

    Enfin, pour libérer ses pouvoirs, Kwie prononce l'invocation "Déchire les flammes impies, Dios Dragòn ! ". Dès lors, c'est son corps qui se transforme : sa peau se recouvre d'une solide couche d'écailles noires, ses griffes et crocs grandissent, et son masque se transforme en une paire de cornes, semblables à celles d'un bélier. Elle devient alors en mesure de créer, et contrôler un feu de couleur rouge sang, qu'elle utilise à travers diverses techniques.


    Histoire :

    Chapter I
    I Reached Existence

    La plupart des vies commencent normalement. Un enfant naît, d'un père et d'une mère, exactement de la même façon que n'importe lequel de ses semblables, à quelques exceptions près. Là-dessus, tous partent d'un pied d'égalité. C'est après que ça se complique.

    Et c'est particulièrement le cas à une époque comme le XIIIe siècle.

    C'est à cette époque Moyenâgeuse qu'est née Kwie, au sein d'une famille assez nombreuse et pauvre pour être qualifiée de misérable. Les premiers jours de sa vie furent aussi hasardeux que pour tout autre nourrisson en ces temps difficiles. Mais le pire commença véritablement lorsque les premières mèches de cheveux apparurent sur sa jolie petite tête ronde.

    Des cheveux d'un rouge sang tout bonnement terrifiant.

    Quelle était la probabilité pour que cela arrive ? Sans doute d'une sur un milliard. Même de nos jours, avez-vous déjà rencontré une personne dont la chevelure est naturellement rouge ?

    Mais le problème n'était pas tant la raison de cet incroyable phénomène. Non ; parce que la raison, elle était évidente. L'enfant était maudit. Un fruit du démon. Une engeance satanique.

    Les frères et sœurs du bébé, trop jeunes pour comprendre, ne furent pas surpris pas sa disparition. Eux-mêmes avaient du mal à survivre aux temps hivernaux. Mais en vérité, la petite Kwie n'avait pas été tuée par le froid : en effet, cet enfant aux cheveux rouges ne pouvait qu'apporter le malheur sur la pauvre maison, attirant les malédictions de Satan, et tout particulièrement les regards des autres paysans. Et l'Inquisition avait déjà brûlé tant d'hérétiques...

    C'est ainsi que, par une fin d'après midi tout aussi glaciale que celles qui l'avaient précédée, le père de la famille se dirigea tel un voleur vers le lac. L'objet de son larcin était ce petit paquet qu'il tenait au creux de son bras – assez insensible le laisser être secoué par sa course, mais également assez paternel pour ne pas le tenir comme n'importe quelle boule de tissus.

    Après avoir traversé une forêt à la boue durcie par le froid, il parvint à son but ; l'eau n'était pas très profonde, en bordure, mais pour une si petite fille, ce n'était pas un problème.

    Les doigts tremblants et le cœur déjà gonflé de culpabilité, le père défit rapidement les linges pour découvrir le bébé, uniquement vêtu de fines guenilles. Soudain privé de la chaleur qui l'avait enveloppée, l'enfant poussa un cri, et son petit visage se tordit en une grimace de colère. Le père détourna les yeux, et la saisit sous les aisselles, tout en l'approchant de l'eau.

    -Arrêtez !

    Le choc paralysa l'homme ; la voix qui s'était élevée était féminine, et venait de derrière lui. Cachant l'enfant dans ses bras, il fit volte-face.

    La personne qui avait parlé était bel et bien une femme ; ses vêtements étaient sales, mais en meilleur état que les siens. Ses cheveux étaient dénoués, encadrant un visage jeune, et un crucifix pendait à son cou.

    -Qu'est-ce que vous voulez ? Grommela l'homme.

    -Vous alliez noyer ce bébé ! S'exclama la femme d'une voix affolée. Vous alliez le noyer !

    -Ça vous regarde pas.

    Il commença à pivoter de nouveau vers la rivière. Croyant qu'il retournait à son effroyable besogne, la femme bondit dans sa direction pour saisir son bras.

    -Non !

    -Va-t-en !

    Il tenta de l'écarter, mais elle l'agrippait avec une force insoupçonnée.

    -S'il vous plaît ! Donnez-le moi ! Il ne vous gênera plus.

    -Elle est maudite ! Maudite ! Elle doit mourir !

    La jeune femme cligna des yeux, et sur son visage passa une ombre d'attendrissement lorsqu'il prononça le mot « elle ». Puis elle le tira loin de l'eau avec plus de cœur encore, encouragée par les cris de fureur du bébé qu'elle essayait de sauver.

    -Non ! Je vous en prie !

    L'homme se débattit encore, laissant un regard méprisant se porter sur son agresseuse. Et avant de s'être rendu compte qu'il avait libéré un de ses bras pour le lever, sa main frappait violemment la joue de la femelle.

    Aussi forte cette dernière soit-elle, la surprise et la douleur l'obligèrent à lâcher prise alors qu'elle s'effondrait sur le sol froid. Immédiatement, elle voulut se relever pour poursuivre le sauvetage de cette vie innocente, mais ce fut inutile : l'homme l'observait, dominant. Elle ferma les yeux, laissant échapper quelques larmes.

    Lorsqu'elle les rouvrit, le bébé était juste à côté de son visage rougi par le froid, au milieu d'un petit tas de chiffons sales, là où l'homme l'avait posé.

    Malgré la haine qui venait de naître au creux de sa poitrine pour ce père, un sourire vint étirer ses lèvres quand elle serra le nourrisson contre elle.

    Voilà voilà. C'est comme ça que ça c'est passé – c'est comme ça que moi, Kwie Witchita, je suis née.

    Chapter II
    I tried to feel


    Cette histoire de noyade, Iselle – la femme dont je viens de vous parler – me l'avait tout simplement racontée. Elle n'avait jamais essayé de me faire croire quoi que ce soit d'autre. Je n'avais jamais eu le souvenir d'une époque durant laquelle j'ignorais ce qui s'était alors passé.

    Ils disaient donc que j'étais donc née sous la bénédiction de Satan ; peut-être était-ce vrai.

    Mes cheveux étaient bel et bien rouges. Et ils avaient la terrible particularité de pousser à une vitesse folle, sans jamais être assombris par la saleté.

    Iselle me les coupait toujours très court – comme un garçon – et les teintait de cendre pour que la couleur soit moins évidente. Les cheveux coupés étaient enterrés derrière la maison. Le reste était toujours couvert de quelque chose, du voile au chiffon.

    Je ne devais surtout pas donner à qui que ce soit l'opportunité de penser que je n'étais pas aussi pure que n'importe qui d'autre.

    Ce n'était pas facile. Je détestais les autres. Sauf Iselle.

    Je détestais leurs jeux. Leur langage. Leurs conversations.

    Je détestais travailler, aussi. Mais je n'avais pas le choix. Dès que j'avais été capable de tenir des outils, j'avais commencé à aider Iselle et son frère dans un peu tout. Son frère aussi, je le détestais. Il ne respectait rien, ni personne, mais il était persuadé qu'étant donné qu'il priait tous les jours et allait à l'église, il échapperait aux brasiers de l'Enfer. Mais au moins, il m'avait appris à courir vite.

    Car il était clair qu'il me méprisait. Parce que j'étais petite, tout d'abord. Et parce qu'il avait vu mes cheveux courts. Ils se sentait supérieur à moi, plus encore qu'il se sentait supérieur à Iselle. Alors je savais m'enfuir ; même si ce dont je courais était toujours là quand je rentrais, je pouvais m'autoriser quelques heures de répit. J'allais dans la forêt, j'allumais un petit feu, et je restais là, à penser. A ne rien faire d'autre que regarder les flammes.

    Et puis je retournais à la maison. Et puis je souffrais. Mais la peine était bien maigre par rapport à ma colère. Cette colère, elle n'était plus entretenue par mes vrais parents et par leur abandon depuis bien longtemps (leur petite maison avait été retrouvée en cendre, un matin, alors que j'avais 3 ans. Personne ne les avait plus jamais revu ), mais par tout ce qui faisait, alors, que ma vie était misérable.

    Et puis les autres du village avaient commencé à ne plus être seulement détestables, mais aussi abominables. Les tortures qu'ils réservaient aux plus faibles qu'eux, même si elles ne me visaient pas toujours, me répugnaient. J'essayais de les fuir, eux aussi, mais malheureusement, ils étaient partout. Et contrairement au frère d'Iselle, ils me suivaient, parfois. Alors, eux, ils m'avaient appris à me battre.

    Lorsqu'un des garçons, d'à peine un an de plus que moi, avait parcouru le village, le cou décoré d'une morsure sanglante que je lui avais infligée en criant partout que j'étais un monstre, les choses étaient devenues encore plus compliquées. Par chance, il n'était pas assez intelligent pour prétendre que je l'avais attaqué sans raison, faisant de moi l'égal d'une meurtrière, mais je n'étais plus la bienvenue nulle part.

    Ça ne me dérangeait pas : je n'avais pas nécessairement envie d'être bien accueillie où que ce soit. Le problème, c'était pour Iselle, qui était vue comme ma mère – la mère du monstre. Le mieux, avions-nous décidé, était que je ne sorte plus que très rarement de la maison le temps que les gens oublient. Et, plus que jamais, personne ne devait découvrir la véritable couleur de mes cheveux.

    Et puis il y eut Liam.

    Liam, c'était celui qui était arrivé tout seul, même s'il n'avait que quelques années de plus que moi, quand j'avais 12 ans. C'était le garçon brun, le grand et fort, le svelte et musclé, celui qui jurait et qui était doux. Qui voulait le bien de tout le monde. Iselle m'avait parlé de lui, car elle se demandait d'où un aussi jeune garçon pouvait bien venir, sans famille et sans argent.

    Il demanda le gîte et le couvert à une famille de paysans qui vivait en bordure du village, et alla travailler dans leurs champs en échange. Le reste du temps, il allait et venait dans les ruelles boueuse, à la recherche d'occupations trépidantes.

    La première fois qu'il me vit, j'étais cachée dans l'ombre de la maison, à prendre l'air. Même si je ne le connaissais qu'à travers les dires d'Iselle, je le reconnus immédiatement ; il n'y en avait pas deux comme lui, par ici.

    Malgré l'obscurité dans laquelle j'étais cachée, il s'arrêta net en me voyant, et m'observa de la tête aux pieds.

    -Tu es qui, toi ?

    Même si son expression avait allumé une étincelle d'amusement, tout au fond de moi, je ne répondis pas. Alors, il s'approcha.

    -Je ne t'ai jamais vue, s'exclama-t-il. Ça fait longtemps que t'es là ?

    -Plus longtemps que toi.

    En déguisant mon mouvement en un simple geste de nonchalance, je vérifiai que mes cheveux étaient bien couverts.

    -Ah bon, fit-il, hébété.

    Je ne sus qu'ajouter – il se chargea de poursuivre la conversation.

    -Eh bien, sors d'ici ! Viens avec moi, tiens.

    D'un élan, il saisit mon bras pour me tirer de mon recoin, et attrapa mon poignet, comme pour s'assurer que je ne m'enfuie pas. Puis il m'emmena avec lui, mais étrangement, il me semblait si peu hostile que je n'eus aucun mouvement de recul.

    Il m'entraîna vers le centre du village, devant l'église. Je ne savais pas vraiment ce qu'il voulait y faire, mais je commençai à concevoir le désir de me dégager de son emprise : cette place, même petite et pauvre, était trop fréquentée pour moi.

    -Mais qu'est-ce que... ?!

    Surprise, je voulus l'interroger du regard, afin de découvrir l'objet de son exclamation. Puis, voyant que son attention n'était plus portée sur moi, je dû suivre ses yeux, et aperçu de ce fait ce qui l'intéressait : une bande de gamins, immobilisant un chat pour préparer je ne sais quelles immondes jeux.

    -Hé ! Cria-t-il afin d'attirer leur attention.

    Je crus qu'il allait s'avancer à grands pas vers eux, m'entraînant avec lui ; cependant, il y alla tout seul, nous laissant moi et mon poignet libre derrière.

    Qu'est-ce qu'il pouvait bien vouloir faire ? Je n'eus pas le temps de le découvrir. Avant même que je réalise à quel point la présence de tout ces gens me mettait mal à l'aise, j'étais déjà partie en courant.

    Nous nous revîmes de nombreuses fois. De très, très nombreuses fois.

    L'année qui suivit aurait pu se nommer «Liam et Kwie ». Il m'avait tout d'abord disputée pour m'être enfuie – mais peu m'importait son opinion, alors. J'étais persuadée qu'il ne pouvait pas comprendre.

    J'avais tort. Au bout de quelques mois, à peine, il était obligé de se cacher tout comme je le faisais. Comme de joyeux voyous, nous nous rencontrions en secret. Et maintenant que je n'étais plus seule, j'étais plus crainte que torturée : les autres idiots ne me suivaient plus. Sans doute avaient-ils peur de lui.

    Pourtant, il faisait preuve de tant de bonté envers moi que je ne parvenais même plus à le visualiser en train d'être méchant à l'égard de qui que ce soit. Il m'apportait les objets de sa chasse pour que nous les partagions, il m'enlaçait pour me réchauffer, et, quelques temps après, il m'embrassait pour que je cesse de voir la vie en noir et blanc.

    Chapter III
    But I'm Mortal

    Lorsqu'Iselle mourut, emportée par la fièvre, il m'apparut comme évident que je ne pouvais pas vivre seule avec son frère – maintenant qu'elle n'était plus là pour tempérer ses crises, je n'allais sans doute pas rester entière très longtemps.

    Alors Liam m'invita à venir vivre avec lui dans son humble demeure : une grange inoccupée dans la ferme de ses employeurs. Ces derniers avaient donné leur accord, et j'avais promis d'aider comme le permettaient mes maigres capacités.

    Une nuit qu'il me tenait contre lui, il me demanda si j'étais triste pour la mort d'Iselle. Je lui répondis que non.

    -Pourquoi ? Demanda-t-il. Elle n'était pas ta mère ?

    -Si. Un peu.

    -Alors, pourquoi tu n'es pas triste qu'elle ne soit plus là ?

    Je mis quelque temps à répondre, tentant de mettre des noms sur mes émotions. Puis je dis finalement :

    -Parce qu'elle n'a plus froid.

    Le lendemain, il faisait beau. Le soleil chauffait la surface du sol, et le ciel était entièrement bleu. Je n'avais jamais rien vu d'aussi beau. Liam, comme il le faisait si souvent, prit ma main pour m'emmener quelque part d'apparemment « secret ».

    J'étais persuadée qu'il m'entraînait près d'un de nos lieux favoris. Mais la vérité m'apparut avec la force d'un coup de lame dans le ventre lorsque j'entendis le bruissement des vagues.

    Il m'avait emmenée au lac.

    Je n'y étais jamais retournée – j'y avais bien veillé. Cet endroit me repoussait tant que c'en était étrange.

    Pourtant, il n'avait rien de redoutable. Le soleil miroitait sur la surface lisse, les oiseaux gazouillaient gaiement, la brise était légère. Mais le clapoti des vagues contre les bords du lac me soulevaient l'estomac, et je mis quelques secondes à me rendre compte que j'avais oublié de cligner des paupières.

    Liam lâcha ma main, et s'éloigna de quelques pas pour retirer ses vêtements. Mais je ne le voyais pas ; je n'avais qu'une envie : m'éloigner d'ici, et oublier que j'y étais revenue.

    -Eh ben, tu viens ?

    Je sursautai. Liam était déjà dans l'eau, jusqu'aux épaules. Une vision abominable m'apparut : son corps, pâle et froid, inerte, flottant au gré des vagues, le dos au ciel.

    Je secouai la tête, dégoûtée par ma propre imagination. M'interdisant toute réflexion, je me déshabillai à mon tour, et avançai rapidement jusqu'à l'eau. Le liquide froid m'accueillit tel un démon jubilant, et je m'enfonçai de plus en plus vite pour le faire taire. Où était Liam ? Je ne l'entendais plus.

    Puis je pris une longue inspiration, en plongeai entièrement.

    L'eau enveloppant entièrement mon corps sembla me compresser. Il ne s'agissait pas d'un liquide, mais d'un million de piques qui s'amusaient à me torturer.

    Je remontai à la surface comme si j'avais passé des heures à me noyer. Immédiatement, deux bras m'enserrèrent, et je faillis pousser un hurlement étouffé, la bouche pleine de l'eau qui coulait de mes cheveux – eau sale au goût de la cendre dont j'avais sali ma chevelure le matin même.

    -Tes cheveux...

    C'était la voix de Liam. Aussitôt, réalisant que les bras qui m'avaient fait peur étaient les siens, je me détendis. Jusqu'à ce que sa main passent dans ma nuque pour caresser ma chevelure mouillée.

    Mon cœur s'arrêta.

    -Ils sont rouges ! Fit-il.

    -Non !

    Je me dégageai de son étau pour me précipiter vers le bord du lac, où j'attrapai le tissus que j'avais enlevé sans réfléchir et glissai mes cheveux dedans. Mais avant même que j'eus fini, des mains puissantes me retournèrent brusquement vers le visage d'un Liam furieux. Apparemment, il n'avait pas arrêté de m'appeler dès que j'avais dit « Non ».

    -Répond-moi !

    -Je ne sais pas ! Sanglotai-je.

    Je voulu libérer mes bras pour cacher définitivement mes cheveux, mais il m'en empêcha.

    -Je ne sais pas, je ne sais pas... répétais-je.

    Il n'allait pas me laisser partir. Or, tout ce que je voulais, c'était m'enfuir, loin,et vite.

    -Ho, le diable !

    Moi et Liam nous tournâmes d'un même mouvement vers l'orée de la forêt. C'était le garçon que j'avais mordu, des années plus tôt. Réalisant que nous l'avions vu, son sourire fier s'estompa lentement, et il détala vers le village.

    -Non, non, NON ! Hurlai-je.

    D'une force invoquée dans mes muscles par le seul pouvoir de ma panique, j'obligeai Liam à me lâcher, et me jetai sur mes habits, dans lesquels je me glissai à une vitesse délirante. J'évitai mon homme, afin qu'il ne m'attrape pas de nouveau, et me lançai à la suite du garçon. Je n'avais jamais couru aussi vite, et je n'avais jamais aussi peu entendu Liam appeler mon nom.

    Tout ce que j'avais protégé dans ma vie, c'était ce secret. Ce qui m'avait permis de ne pas être triste à la mort d'Iselle, c'était ce secret. Tout ce qui pouvait me tuer, désormais, c'était ce secret. Tout ce qui me pouvais me séparer de Liam, c'était ce secret. Ma haine, mon amour, mes peurs, mes espoirs, c'étaient ce secret.

    Et c'était ce garçon qui l'avait.

    Il courait vite. Mais pas autant que moi. Nous avions presque traversé les bois lorsque je lui bondit dessus, l'écrasant sous mon poids par terre. Il se mit à hurler. Je voulus immobiliser sa mâchoire à l'aide de mes mains, mais ses dents se plantèrent dans mes doigts. Je les serrai alors contre ses tempes, sur ses yeux. Il s’époumonait, se tortillait dans tous les sens. Ses talons venaient frapper mon dos, et Dieu, ça faisait vraiment mal. Un frisson délirant, d'horreur et de terreur, me traversa entièrement lorsque mes majeurs plongèrent dans une matière chaude et poisseuse.

    Aux cris du garçon se mêlèrent ceux de Liam, qui me saisit par les épaules pour m'éloigner de lui, soulevant mon corps secoué de spasmes aussi facilement que s'il s'était agi d'une plume. Puis un autre cri ; une vieille femme, je crois. Les miens, également. J'entendais plein de mots.

    « Rouge ». « Démon ». « Sorcière ». « Attrapez-la ». « Monstre ». « A l'aide ». « Rouge ». « Meurtre ». « Au secours ». Après un nouvel « attrapez-la », je ne compris plus rien, je ne vis plus personne. Je crois qu'on se disputait mon corps. Puis beaucoup de douleur, et je sus que ce n'était plus Liam qui me tenait. Je m'obligeai à regarder : on me déplaçait. Je voulus me débattre ; alors on saisit chacun de mes bras, et on me traîna dans la boue. Je criai plusieurs « non », et le sol devint froid, et dur, l'air poussiéreux. La lumière disparut, et les exclamations se mirent à résonner. Il y eut des escaliers.

    La crypte de l'église.

    -Non ! Arrêtez, non !!

    On me jeta le plus loin qu'on put, puis on se précipita en dehors pour fermer la porte derrière soi. Je cru que j'étais seule. Malheureusement, je me trompais. Il y avait quelqu'un, dissimulé dans l'ombre.

    Et la lourde porte de bois était trop épaisse pour laisser passer le moindre de mes cris.

    Chapter IV
    And There's a Demon Inside

    La porte se referma lourdement.

    C'était le sixième à être entré, puis ressorti. Mais l'horreur n'était jamais moindre par rapport à la précédente. Ils avaient même laissé leurs instruments de torture à l'autre bout de la pièce, loin de mon corps ligoté, et de mes idées désespérées et suicidaires.

    Le sol n'était même plus froid. Même plus dur. Il n'y avait plus de cris. Mes cheveux découverts n'étaient plus la raison pour laquelle mes entrailles se tordaient.

    Seules subsistaient l'odeur de sang et de pourriture, la douleur, l'humiliation.

    Certain m'avaient posé des questions sur mes cheveux – rouges. Mes parents – disparus dans un incendie inexplicable. Mon comportement – violent, voire sanglant. D'après eux, j'avais envoûté Liam en me mettant nue devant lui, l'obligeant à faire de même, et à s'abandonner à moi. Ils voulaient que je réponde. Que j'avoue. Au nom de Dieu, il fallait que j'avoue.

    Mais je n'avais rien à avouer.

    J'avais beaucoup pleuré. J'avais hurlé tout ce qui m'était passé par la tête. Je ne sais plus exactement quoi. Je n'avais certainement pas menti, au moins : pour l'instant, je ne pouvais réfléchir suffisamment pour dissimuler la vérité.

    Une nouvelle porte claqua contre le mur de pierre ; les exclamations furieusement revinrent. Je gémis. Mais lorsque quelqu'un entra, il n'était pas seul – ils étaient au moins une dizaine, et plus encore à l'extérieur.

    Ils me soulevèrent à bout de bras, comme dégoûtés de me toucher. Puis ils me sortirent. Il faisait nuit. C'était beau. Les étoiles étaient indénombrables. Mais aujourd'hui, elles se moquaient.

    Plusieurs coups de pieds furent envoyés dans mes côtes. Il y eut des contestations, comme quoi il « ne fallait pas toucher l'épouse de Satan ». J'aurais bien ri, comme les étoiles. Mais je ne faisais que pleurer.

    Puis on me lâcha. Je m'écrasai au sol, le visage dans la boue. Le volume des cris baissa, et une voix que je ne connaissais pas, plus forte que les autres, s'éleva :

    -Accusée d’éréthisme, sans avoir voulu avouer...

    Je me ramassai sur moi-même alors qu'il prononçait ma mise à mort. Un râle s'échappa de ma bouche. J'obligeai mes yeux à regarder partout, à la recherche d'un bûcher.

    -...par noyade !

    Je vidai mes poumons avec l'horreur. Je ne voulais pas. Il ne fallait pas. Je ne voulais pas. Pitié, non.

    -Pitié, non !

    Le feu, je préférais le feu. Je voulais le feu.

    -Le feu, le feu !

    Ils me prirent de nouveau par les bras. Je trouvai la force de me débattre, mais si un lâchait, il y en avait toujours d'autres. Ma gorge ne tarda pas à m'interdire d'autres cris, et je dû me contenter de râles désespérés.

    Je sentis l'odeur de la mousse et de la terre de la forêt que nous traversions, et les cailloux qui raclaient mes genoux. Puis l'ombre des arbres disparut. Le son des vagues me parvint. Je pu encore crier un peu.

    Les sorcières ne pouvaient mourir noyées. Elles pouvaient flotter.

    Mais je n'étais pas une sorcière. J'allais mourir noyée. Je ne pouvais pas flotter.

    Ils vérifièrent mes liens, m'empêchant de m'enfuir. Puis ils m'immobilisèrent sur une surface dure, dans un creux – du bois. J'entendis un craquement, alors que quelqu'un perçait la barque dans laquelle mon m'avait ligotée. J'étais attachée aux lattes. Je ne pouvais pas bouger. Pas bouger.

    -Arrêtez ! Pitié ! Je ne peux pas nager !

    Ils poussèrent la barque. L'eau froide toucha instantanément ma joue et mon épaule, en contact avec le fond. Ça se remplissait déjà ! C'était bien trop rapide, bien trop rapide. Et si je bougeais, ça allait encore plus vite.

    La chaleur des torches était loin. Même leurs hurlements de fanatiques s'étaient atténués. Je criai. Beaucoup.

    Jusqu'à ce que ma bouche se remplisse d'eau.

    Chapter V
    My head, under the water

    J'ouvris les yeux. Ma gorge avait cessé de me faire mal. Mes poumons ne se contractaient plus furieusement suite aux afflux d'eau.

    J'étais tout au fond du lac. La lune et les étoiles laissaient leurs lumières filtrer à travers la surface trouble de l'eau.

    L'eau. L'eau était partout. Elle m'écrasait, et me secouait doucement. Je ne pouvais respirer, je ne pouvais bouger. Si j'ouvrais la bouche, c'était pour cracher une parole muette et vaine.

    J'étais morte.

    Lorsque je fus parvenue à cette conclusion, un mouvement attira mon regard. Plus loin, vers le rivage, le feu des torches illuminait la nuit d'un halo chaud. Une forme sombre flottait. Des mains l'attrapèrent, et la tirèrent de l'eau. Je reconnus la silhouette inerte lorsque l'éclat pourpre de ses cheveux m'apparut.

    -Non... attendez...

    Je n'entendais rien. Je ne disais rien. Mais j'essayai encore :

    -Je suis là... Ne me laissez pas...

    J'étais morte, au fond du lac. Je resterai morte, au fond du lac, à tout jamais.

    Les rayons du soleil vinrent percer les eaux. Puis je vis les impacts des gouttes de pluie. Et encore une nuit.

    Un jour. Une nuit.

    Un jour. Une nuit.

    Encore et encore.

    Je ne sentis même pas l'eau refroidir quand vint l'Hiver. Je vis juste une épaisse couche de glace se former, loin, en haut. Ma terreur s'accentua inutilement.

    « Est-ce l'Enfer... ? Je suis vraiment une engeance de Satan ? »

    Jamais la réponse ne vint. Juste une douleur incroyable et grandissante, à la place de mon cœur. Un creux terrible. Un vide immense. Une souffrance incomparable. Et le chant métallique d'une chaîne aux maillons remués par l'eau.

    Je sentais un étau se refermer sur moi à mesure que le temps passait. La peine était de plus en plus profonde. Comme si, malgré le sol, dans mon dos, je continuais à couler.

    Puis un jour, ce fut insupportable. Je dû véritablement hurler, comme je ne l'avais pas fait depuis si longtemps. L'eau bouillonna pour la première fois. Et mes cris résonnèrent.

    La douleur me tranchait en mille morceaux, me transperçait, me brûlait, me gelait. J'avais l'impression que j'étais vidée. Non... que mon âme était vidée. On creusait dedans, et des griffes en raclaient les bords.

    Insupportable.

    Mon corps trembla violemment, et subitement, l'impression que mes os se brisaient m'arracha de nouveaux cris. Le son d'une chaîne se brisant retentit. Une matière glacée s'échappa de ma bouche, semblable à du plâtre. Puis le froid couvrit tout mon visage. Et mon corps.

    Une force inconnue me propulsa vers le ciel. Je sortis de l'eau comme une comète traverse le firmament, et je vis la forêt défiler sous moi. Je lançai un cri – un rugissement – terrible, et alors, une idée, simple, unique et concrète se présenta à moi, trop nette pour être fausse, trop tentante pour être atteignable :

    La faim.

    Tout brûlait.

    Les gens criaient de terreur, et tentaient en tremblant de sauver leurs petites maisons en feu. Ils ressemblaient à des fourmis sortant de ce qu'ils n'avaient jamais osé assimiler comme leur tombe. Mais je ne voulais dévorer aucun d'entre eux. Je ne pouvais dévorer aucun d'entre eux.

    Je sautai de toit en toit. Je cherchais, mais tout ou presque était déjà en feu. Quelque chose m'attirait ; une odeur ? Un instinct ?

    Un appel.

    Plus loin, une ferme échappait bravement aux flammes. En deux sauts, j'y étais. Le mur de la grange que je traversai se brisa aussi facilement qu'une feuille morte et sèche.

    Mais il n'y avait personne à l'intérieur.

    Je fis volte-face. Alors, je rencontrai deux yeux.

    Je n'avais jamais réalisé que Liam avait les yeux aussi noirs.

    Il m'observait. Pourtant, parmi tous les autres habitants, aucun ne m'avait vue. Une sensation étrange tournoya autour de mon cœur. Alors je réalisai que je me trompais : ce qui était étrange, c'était l'absence de sensations.

    Alors que Liam était là, je ne ressentais rien.

    Lui avait l'air terrorisé. Ses vêtements étaient dégoûtants. Il était couvert de blessures, vieilles de quelques mois. Il semblait vieilli – depuis combien de temps ne l'avais-je pas vu ?

    Et il ne souriait plus. Comme je l'ai déjà dit, il avait l'air terrorisé.

    _Liam, fis-je.

    Je ne pus rien ajouter ; cela n'était pas ma voix. Je ne pouvais avoir dit ça. Cette peine, cette monstruosité...

    Mais lui écarquilla les yeux :

    _Kwie ?

    J'eus un léger frisson.

    Liam grandit. Je me dis que c'était étrange, puis je réalisai que c'était moi qui étais en train de rapetisser. Alors que je le dépassais de deux bons mètres, à la fin, je faisais vingt centimètres de moins que lui. Comme avant.

    Les énormes pattes griffues qui me servaient de mains n'étaient plus aussi grosses. Mes membres étaient devenus fins. Mais mon visage était toujours aussi froid.

    Je l'observai avec insistance. Lui respirait fortement. Il semblait lutter contre l'envie de s'enfuir.

    -C'est... c'est toi ?

    Je haussai les épaules, mais il dut voir autre chose, car il fit un pas en arrière. La peine ne me toucha que du bout de son doigt sale. Le chagrin fut bien pire.

    -C'est insupportable, Liam... Je ne peux pas... je ne peux pas...

    Cette fois, c'était bien ma voix. Je ne pouvais en contrôler les tressautements. Des larmes remplirent ses yeux ; puis il s'avança vers moi, et me serra contre lui.

    Je ne sentais même pas la chaleur de son corps.

    -Je suis désolé... désolé...

    Toujours un aussi grand cœur. Un cœur à la Liam.

    -Je ne peux pas, répétai-je.

    Il se tendit, lorsqu'il sentit mes doigts – redevenus des griffes – effleurer son flanc.

    -Te retrouver changerai tout... Je croyais. Mais non. Ça fait toujours aussi mal.

    -Kwie...

    -Maintenant, ma seule envie...

    Je lui souris.

    -C'est de te manger.

    Il écarquilla de nouveau les yeux. Mais il ne chercha pas à s'enfuir. Il me regarda grandir de nouveau, et refermer de puissantes mâchoires sur lui, et sur tout ce qu'il représentait.

    Chapter VI
    So I'm One Of Those Ghosts

    La mort de Liam n'apporta rien. J'avais toujours aussi mal.

    Le vide ne fut rebouché que quelques instants. Alors, la tristesse m'attaqua cruellement, et ne laissa derrière elle qu'une carcasse vide, et encore plus morte qu'avant.

    Je découvris qu'il existait d'autres créatures comme moi. Aussi perdues, aussi mauvaises, et parfois bien plus puissantes. Je les dévorais également. Je dévorais tout ce que je pouvais dévorer.

    Les siècles passèrent, les paysages aussi. Les souvenirs s'estompèrent. Tout ce qui resta clair, ce fut l'eau, et la terreur qu'elle m'inspirait.

    Je découvris que j'étais un Hollow. Il fallait faire attention : le monde que je parcourais était plein de mes semblables, mais aussi de ce qu'ils appelaient des Shinigamis ; ceux-là, je devais les éviter comme la peste.

    Plus tard, je fus un Gillian. Ça, c'était facile. Les autres étaient plus stupides les uns que les autres. Je n'avais qu'à les manger, encore et encore ; planter mes dents dans leur cou, et me repaître de leur force.

    Puis en quelques décennies, je pus devenir un Adjuchas.

    Je parcourus le Désert Blanc, combattant, combattant, combattant. Parfois, je devais fuir – il y en avait de plus puissants. Tout ce que je devais faire, c'était devenir assez forte pour les vaincre par la suite.

    J'étais l'un de ces fantômes vidés par le temps. J'avais perdu mon âme, mes souvenirs, et mes sentiments. Tout ce que je pouvais faire, c'était remplir ce vide – ce trou, dans ma poitrine – avec de la folie.

    Les décennies. Les siècles. Tout passa. Jusqu'à l'arrivée d'un homme : Aizen. Lui se disait puissant. Et il pouvait m'offrir une force sans limites.

    Alors je le rejoignis. Lui, et tout les autres comme moi. Nous étions devenus des Arrancars ; jusqu'alors, je ne savais même pas que nous pouvions arracher nos masques ; mais cette petite perle qu'Aizen avait amenée, elle ouvrait des portes bien plus grandes que cette simple mutilation : le pouvoir que je gagnai alors, il m'aurait fallu des siècles pour l'amasser.

    Mes cheveux étaient toujours rouges, mais enfin, ils étaient longs et lourds.

    Nous dûmes combattre des Shinigamis. Par manque d'intérêt, je ne m'impliquai que peu dans cette guerre. Aujourd'hui encore, je me félicite de cette décision : nous avions fini par perdre, finalement.

    Puis vinrent les Quincys ; nous dûmes les combattre, également.

    Puis vint le calme. Un genre d'entracte. Un silence tendu. Une attente gênante. Et avec lui, Grimmjow Jaggerjack. Un leader de ma race – de notre race – qui reconstruisit Las Noches. Mais même en compagnie de tous ces autres Arrancars, entourée de tant de dangers, dans l’expectative de tant de massacres, je dois bien avouer quelque chose :

    Je m'ennuie terriblement.



    PS. : j'ai conscience que l'histoire est un peu longue et que vous, membres du staff, avez autre chose à faire que la lire, alors faites ça quand vous voulez ; je ne suis pas spécialement pressée. Smile Merci à vous !


Dernière édition par Kwie Witchita le Sam 19 Oct - 19:17, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Kwie Witchita - Roar. [terminée]   Kwie Witchita - Roar. [terminée] Icon_minitimeSam 19 Oct - 17:03

    Bienvenue Kwie !

    Juste pour t'indiquer que ça :

    Citation :
    Tout d'abord, le Zanpakuto de Kwie, Dios Dragòn, (Dieu Dragon) prend la forme d'une épée à double tranchant et à deux mains, longue et large ; elle prend la forme d'un katana normal lorsqu'elle est encore dans son fourreau, et se transforme comme indiqué précédemment dès qu'elle est dégainée.

    Son pouvoir en lui-même, quant à lui, consiste à transformer son reiatsu en feu ; son ainsi possibles diverses techniques ayant des flammes d'un rouge sang les composant.
    C'est pas possible, désolé. ^^

    Le zanpakutoh scellé qui prend une toute autre forme, c'est pas possible. Ça s'assimile trop à un shikai. Donc, choisis une forme définitive pour ton arme.

    De même, le réiatsu qui devient du feu et tout le reste, c'est pas possible. Tout du moins lorsque ce pouvoir est en liaison avec ton arme "scellée".

    Pour ce qui est de la résurrection et du reste de ta fiche par contre, tout est nickel. Faut juste faire un choix pour ton poste. Nùmeros ou espada ? Tout est possible vu ton niveau. ^^

    N'hésite pas à upper une fois que ta fiche est prête !


Dernière édition par Chikusa Heiji le Sam 19 Oct - 19:25, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Kwie Witchita - Roar. [terminée]   Kwie Witchita - Roar. [terminée] Icon_minitimeSam 19 Oct - 19:22

Merci ! Very Happy

Voilà, j'ai modifié ma fiche ; j'espère que ça convient.

Et pour ce qui est du rang, eh bien, je veux bien être Espada ! Smile J'espère juste être en mesure d'avoir une activité suffisante pour assurer un tel rôle... je ferai de mon mieux !
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MessageSujet: Re: Kwie Witchita - Roar. [terminée]   Kwie Witchita - Roar. [terminée] Icon_minitimeSam 19 Oct - 19:29

    J'espère. En tout cas je te fais confiance. ^^

    Tu es validée au niveau 4 en tant que Quinta espada. Tu bénéficies de 25 PC pour réaliser ta fiche technique.

    Bon jeu sur BBS ! :3
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MessageSujet: Re: Kwie Witchita - Roar. [terminée]   Kwie Witchita - Roar. [terminée] Icon_minitime

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