Un autre s’te plait !

J’étais assis à ce que l’on pourrait considérer comme les sièges VIP de cette salle à l’arrière du bar si connu qu’était les «phalanges brisées» le non moins célèbre par du Capitaine de la Onzième Division, Kiryû Shinjirô. Cette salle était celle avec un ring en son centre. Un endroit où les membres de Division pouvait venir se battre sans que personne n’ait rien à leur dire. Le Kenpachi avait pu faire rire lorsqu’il avait annoncé prendre la gestion d’un bar. Et si l’on pouvait imaginer que celui-ci ne serait qu’un bar minable où les pochetrons s’entasserait c’était en vérité tout autre. Véritable bar de renommé au sein même du Seireitei, bien des hommes s’y rendait pour prendre du bon temps. Il y avait a peu de chose prêt tout ce qui pouvait être imaginable en terme de plaisir humain. De la boisson à n’en plus pouvoir, des femmes, des salles de jeu en tout genre et pour finir cette salle où l’on pouvait assister en tout temps à des combats. Il avait même fait venir des hommes de la Division des Nécromancien pour venir protéger le terrain et éviter à son bar d’être réduit en miette. Alors bien même qu’il n’était pas réellement possible de se laisser complètement aller, il fallait tout de même avouer qu’il y avait déjà bien suffisamment à faire !

J’étais donc assis sur une place privilégié, d’où j’avais une vue parfaite sur toute la salle et d’où je pouvais voir les combats sans avoir à ne serait-ce que bouger de ma place. Il y avait beaucoup de monde comme à chaque fois. Les combats du soir étaient ceux qui attiraient le plus de monde, comme aujourd’hui. La plus part des hommes importants du Seireitei ayant fini leur travaille, ceux qui venaient se battre à cet instant était plus facilement des sièges haut placés, voire même en de rare occasion des gradés. Je m’étais battu ici contre Otsu, l’ancienne Capitaine de la Hutième Division. Nous avions ce jour là attiré les foules, et notre combat restait l’un des plus importants qui s’était déroulé ici selon ce que j’avais entendu. Mais il fallait avouer que c’était seulement car nous étions plus connu. Quelques hommes c’était fait un petit nom à force de revenir ici et il y avait sans cesse des combats incroyablement intéressant à observer ! J’avais même conseiller à mes hommes de venir ici parfois pour en apprendre plus. C’était après tout un des meilleurs moyens d’en découvrir plus !

Mon verre de Saké arriva enfin alors que j’observais un combat plutôt amusant ! Une femme de la Huitième Division affrontait un homme de la Onzième. Celui-ci avait tellement joué au malin en essayant d’effrayer la demoiselle, en essayant de lui faire comprendre qu’il risquait de lui faire mal et d’autre bêtise du même genre... Il devait à force de côtoyer des mecs en oublier qu’ici le genre n’avait rien à faire dans les combats, et cette Shinigami s’occupa de le lui prouver. Elle le surclassait dans absolument tous les domaines et si Shinjirô avait été là, je suis certains qu’il aurait collé une bonne raclée à cet homme pour avoir commis tant d’erreur et avoir subis une défaite si cinglante !

En l’observant je compris immédiatement ce qui avait la différence, plus que ces capacités bien plus impressionnantes que celle de l’homme. Elle avait surtout cette caractéristique que l’on retrouvait souvent chez les femmes Shinigami, elle utilisait les capacités qu’elle possédait à la perfection, chacun de ses mouvements était parfaitement maitrisé et elle ne dépensait alors pas plus d’énergie que nécessaire. C’était tout simplement parfait ! Le Speaker monta sur le ring pour annoncer sa victoire. Il prit le bras de la demoiselle et lorsqu’il le leva pour faire son annonce la foule se déchaina, éblouis par la performance ! Ils avaient bien raison !

Et maintenant Mesdames Messieurs ! Shinigamis de toutes Divisions ! Qui sera celui, ou celle, qui osera monter sur ce ring pour affronter cette Shinigami de la Huitième ! N’ayez pas peur, elle ne vous fera pas de mal, Ahaha !

L’annonce était on ne peut plus clair ! J’espérais que celui ou celle qui monterait là dessus serait un peu plus intéressant que le dernier, j’étais ici pour voir du combat, du vrai, pas un lynchage comme avant !

Hé putain, on m’avait pas parlé de ça ! Un ring, une arène où on pouvait se mettre sur la gueule à pleine volée, sous la surveillance attentive de crétins de Nécros, avec la foule pour applaudir, un arbitre pour chauffer la pièce et glorifier le vainqueur et enfoncer le vaincu, et mieux encore, ce ring n’était que le centre d’un bar. Je vous le dis les gars, quand un établissement renfermait en lui la boisson et la baston, il était promu à un avenir brillant. En tout cas, s’ils avaient besoin d’un seul client pour survivre, ils venaient de le trouver. Faudrait que je dise à Lehto d’y ramener son cul, je suis pas sûr qu’il survive à l’enchantement. Et maintenant que j’y pensais, je n’étais pas sûr que le bar survive non plus d’ailleurs. Lehto ne comprenait du combat que la victoire devait être attribuée qu’à celui qui détruisait le plus de choses.

Mais me v’là, après avoir entendu parler de cet endroit, et comme je n’étais pas en mission officielle et que j’étais en-dehors du Seireitei, j’avais pioché dans ma garde-robe autre chose que l’uniforme traditionnelle des Shinigamis : un jean noir avec des poches bouffies, des baskets, une chemise à carreau par-dessus un tee-shirt blanc sur lequel il y avait marqué : « Born to be a Backbreaker ». Dans un élan de réflexions, je décidai de ne pas boire tout de suite, car je savais que la fureur du combat m’inviterait en plein milieu de l’arène ; si je voulais briller, et dieu sait que je e voulais, alors je devais avoir la tête claire. Bien Nath, tu pars d’un bon esprit…

Mon cœur, rythmé par les pulsations du combat qui se jouait devant moi, battait de plus en plus vite ; il appréhendait déjà mes premiers pas sur le terrain. Et si le cœur le voulait, alors je lui faisais confiance. Pour une fois que ce dernier et le cerveau se mettaient d’accord sur un truc… Attiré par le ring comme un mâle solitaire par une succube, je marchai les bras ballants, observant la bataille sans regarder les protagonistes, et déjà, je partais sur des simulations mentales, des schémas d’affrontement. A la fin, je gagnai (je gagnai toujours de toute façon, dans ma tête). Sans prendre une chaise, sans rester immobile, je regardai tout, et je souris. Et à la fin du combat, quand le perdant perdit, ma main s’agrippa au pommeau de mon épée, comme si elle manquait de défaillir. Ça allait être à moi, ouais, c’était certain. Je le sentais comme je sentais l’herbe après une pluie bien forte. Je le sentais comme je sentais le fer, quand je collai mon sabre contre mes narines (je ne le faisais jamais, mais la comparaison m’avait sauté à l’esprit).

Sortant un peu de mon rêve, je me rendis compte que le gagnant était une fille, et que la pauvre merde qui venait de bouffer sa virilité était un de mes anciens camarades, un gars de la 11ème. Je l’aimais pas comme j’aimais pas la grande majorité des Shinigamis, mais celui-ci venait encore de baisser dans mon estime. J’aimais pas les perdants, sauf quand ils venaient de se faire mettre minable par moi. Je les remerciais de ne pas avoir inversé la tendance. Histoire de lui faire bien comprendre mon ressenti vis-à-vis de sa personne, je le hélai alors qu’il sortait, blessé, du ring :

« Hey ! Oran !
_ Quoi ?
_ C’est moi, Nath !
_ Ah… » Il était super heureux de me voir. C’était soit sa dernière syllabe désabusée, soit son froncement de sourcils qui traduisait tout le bien qu’il pensait de moi. Je continuai la discussion, un grand sourire traçant un trait entre mes deux oreilles :
« C’est parce que tu veux te la taper que tu l’as laissé gagner ?
_ Ta gueule, Nath. J’ai rien à dire à un crétin comme moi.
_ La défaite te rend amer, Oran.
_ Te voir, aussi.
_ C’est juste de la jalousie. Je suis en première Division, l’élite de l’élite.
_ T’as été viré de la Onzième.
_ Promu.
_ Y a que deux cons dans tout le Rukongai qui en sont persuadés, ouais. »

Il me fit une bourrade de l’épaule avant de repartir, la tête tournée vers le sol tant les blessures l‘incommodaient. Le speaker se mit au centre de l’arène, et devant une foule qui se levait pour la gagnante, invitait le prochain combattant à venir les rejoindre. C’était pour moi, ça. Avant de m’en aller pour le combat, je réussis tout de même à placer :

« Hey ! Oran ! Tu viens voir ce que fait le gars viré ?! » Il ne répondit pas, et je n’étais même pas certain qu’il ait entendu. C’était un connard de toute façon.

Pour être certain que personne ne me prendrait la place, je me retournai et hurlai que j’étais le prochain à me battre. Tous mes voisins firent un pas en arrière pour me laisser passer avant de me dévisager. Ça chuchotait sous les chaumières quand ils virent qui avait postulé au prochain affrontement, mais je n’étais pas certain qu’ils me connaissent tous : le Seireitei était composé d’un nombre important d’individus, et un pauvre gars qui faisait du tapage nocturne ne devait pas être connu de tous. Si seulement je pouvais être Capitaine ou Vice-Capitaine… Assez tergiversé, je devrais déjà être content de mon tremplin ascensionnel vers les hautes sphères du Gotei 13. Le reste attendrait. Déjà, si mes anciens profs de l’Académie qui n’auraient pas parié un kopek que je devienne officier devaient être babas. Même si je pense qu’ils l’étaient encore plus concernant la performance de Lehto.

Tandis que je rentrais sur le ring, mon sabre bien attaché à la ceinture, le speaker se remettait déjà à parler et à tonitruer avec son micro dans la main :

« Voilà notre prochain participant ! Un bon gars qui n’a pas peur de la jeune demoiselle. Mais a-t-il bien raison ? La réponse dans quelques instants ! Comment tu t’appelles ? » Et il approcha son micro de moi. Je répondis spontanément :
« Capitaine Crack.
_ Un surnom de scène ?
_ Je m’appelle Capitaine Crack.
_ Allons-y pour Capitaine Crack ! Les paris sont ouverts ! Notre combattante expérimentée ainsi que le Capitaine Crack ! »

Il se retira discrètement du ring tandis que mon adversaire se mettait déjà en position. Elle gardait quelques stigmates de son combat passé, mais rien qui n’allait trop la gêner, sinon une respiration légèrement sifflante. Son sabre brillait sous la lumière, et j’aurais parié qu’il me fit un clin d’œil menaçant. En ce qui me concernait, je restais les bras croisés, attendant que le gong ne sonne. La fille était très douée ; une tête froide, c’était un énorme avantage. Ensuite, vu ses mouvements, y avait de grandes chances que je puisse la battre ; si on partait du principe qu’elle n’était pas à fond. Pas, voyons, on verrait bien ça. Je frottai ma chaussure contre le sol histoire de voir si le terrain dérapait. Je ne sortais pas encore mon sabre, non pas tant par frime que par esbroufe, ce qui n’était pas exactement la même chose. Je ne cherchais pas à humilier mon adversaire, mais à imposer une image. Pas sûr que ça fonctionne, surtout si je me faisais battre comme une quiche.

« Que le combat commence ! »

Et voilà le trouble fête tant attendu !

Lâchais-je d’un air amusé, marmonnant tout seul à voix basse. J’étais seul à ma table et cela ne semblait pas prêt de changer. C’était bien là le seul problème de cet lieu si sympathique. Si l’on désirait rencontrer du monde il fallait à tout prix frayer avec le tout-shinigami, ici, dans le coin réservé au plus haut gradé, à savoir tous les Shinigamis à partir du troisième Siège, il fallait espérer que plusieurs gradé fasse le déplacement, ce qui n’était pas réellement le cas aujourd’hui. Il y avait bien du monde, mais que des têtes inconnues à mes yeux et qui ne semblaient réellement pas enclin à la conversation et l’amusement... Je resterais donc seul de mon côté, à profiter du Show.

Car il allait commencer rapidement ! L’invité tant attendu de cette soirée de folie venait de se montrer. Celui qui allait m’assurer un spectacle non interrompu ! J’avais bon espoir que quoi qu’il fasse cet homme soit capable de me divertir ! Il semblait extrêmement motivé à se montrer et à se battre, le genre de gars que j’appréciais d’avance ! Après tout il avait tout du parfait luron, un look atypique pour un Shinigami, une envie de se la jouer super star à l’identité masqué, et surtout une bonne gueule de gars qui lâchait rien. Les promesses d’un combat sympa à l’oeil et que quoi qu’il se passe ensuite l’on entendra à nouveau parler de lui dans la soirée. Le genre de gars à gagner et le fêter toute la nuit en se battant à la chaîne, ou perdre et faire payer son entourage pour cela. Je pouvais me tromper, mais j’espérais pourtant qu‘il tiendrait les promesses qu’il semblait offrir ! Je versais d’ailleurs une petite somme sur son combat, sa victoire pourrait me rapporter gros, après tout il était l’outsider dans ce combat, malgré son apparence de Badass, la demoiselle venait d’exploser un homme de la Onzième elle prenait forcément les devants. Et il n’était après tout qu’un parfait inconnu !

Le combat semblait donc lancé, les deux opposant se faisait face, et chacun d’eux s’observait, attendant que l’autre prenne l’opportunité d’attaquer. Du moins c’est ce qui semblait se passer. Alors qu’en réalité c’était plutôt un véritable combat d’observation qui se déroulait. Chacun essayant de trouver des informations sur son adversaire, le moindre détail qui offrirait un avantage. Le Trouble Fête avait un oeil en moins c’était plutôt évident comme désavantage, mais s’il était aussi bon qu’il semblait sûr de lui alors ce problème devrait être corrigé depuis bien longtemps. Il aurait du apprendre à travailler avec, elle devait le savoir. Pourtant rien d’autre ne semblait sauter aux yeux, elle ne devrait selon pas avoir le choix que de tenter d’y aller avec ça.

On va voir ce que tu vaux, Cap’taine Crack !

La demoiselle disparu d’un Shunpô, usant d’une stratégie tout aussi improbable que bien réfléchi. Attaquant sur le côté de son oeil valide, ne profitant pas un instant de l’avantage que lui offrait son oeil de moins. Et c’était bien là que se cachait tout le génie de cette attaque. Car cet homme avait du recevoir ce genre de technique depuis la nuit des temps. Qu’on l’attaque de son côté sensible devait être la chose la plus commune et il devait être devenu un expert là dedans. Elle risquait de le surprendre, qui sait. Ce n’était qu’un détail, mais en partant du fait qu’ils avaient un niveau à peu près égal et bien c’est ce genre de «petit détail» qui feraient la différence !

Une attaque aussi vive que décisive. Un Bakudô pour créer un courant sur sa lame, sans pour autant avoir eu besoin de la desceller. Une technique de base et pourtant si utile, rajoutant des dégâts électrique à chaque attaque. Ce n’était qu’une broutille encore une fois, mais tout détail ajouté, la victoire pouvait se jouer sur ce genre de petite pensée, mais surtout, sur les habilités de notre mystérieux Capitaine Crack. Serait-il à la hauteur d’une demoiselle perfectionniste à souhait ?

Un autre niveau, un autre niveau. Bouarf, ce gars était juste meilleur qu’elle. Mais y avait pas non plus de quoi en faire toute une histoire hein ! C’est pas avec ce qu’il avait montré qu’il risquait d’impressionner n’importe quel bon Shinigami de la pièce. Néanmoins il avait battu celle qui avait One Shooté le boulet d’avant, et donc il méritait toute mon attention. J’était néanmoins heureux de ne pas m’être trompé, j’avais parié et gagné, l’on m’apportait déjà mon argent. J’étais un bon analyste, raison pour laquelle j’avais souvent de la chance en paries. Après il était vrai que cela pimenté les choses, comme ce dernier paris avec Krow lors de notre entrainement. J’étais sûr que ça lui avait plus ce jour là ! Tout autant que je m’étais amusé ! Mais aujourd’hui notre trouble fête venait de remporter sa première victoire, et j’espérais pour mon porte monnaie qu’il ne me décevrait pas, car je venais de tout miser sur lui une fois encore. A la différence que j’avais doublé la somme.

Hey toi, va voir me chercher Attila, dit lui que j’ai un combat un pour lui qui devrait promettre d’être intéressant !

Maintenant que mon message était passé, j’allais pouvoir me lever, et aller m’amuser à pimenter les choses !

Hey le Speaker ! J’me suis permis de sélectionner le prochain combattant ! Question de hausser correctement le niveau !

La foule c’était tue en un instant, un Capitaine qui venait de prendre la parole si simplement au milieu de ce petit monde, toujours depuis mon espace réservé. Je les regardais un sourire souriant sur le visage qui pourtant on pouvait le ressentir en cachait bien plus. Car je connaissais la force du dénommé Atilla. Il était un Shinigami qui ne payait vraiment pas de mine mais qui était pourtant un redoutable membre de la Onzième. Pour l’avoir déjà vu à l’action il était du genre rapide et à savoir parfaitement utiliser l’allonge de son Zanpakutô. Il était venu faire une démonstration pour mes hommes à la Dixième, et je gardais contact depuis. Il était le genre d’homme à ne pas beaucoup parler et ne le faire que pour des choses importantes. Malgré tout il appréciait se battre et ne refusais jamais un combat. Le speaker semblait reprendre de l’assurance maintenant que j’avais finit ma petite intervention, c’était le moment !

Un jeune homme sélectionné par le Capitaine de la Dixième Division Igarashi Shu ! Il n’y a pas de doute, le prochain combat risque d’être palpitant ! Et voilà donc l’opposant de Capitaine Crack, le non moins célèbre Attila !

Celui que j’avais selectionné c’était au file de ses combat fait un petit nom dans ce bar et il fallait avouer que c’était à raison. De loin pas de la chance, il était d’une efficacité redoutable, et allait probablement le prouver aujourd’hui. Pourtant je pensais encore le Trouble fête capable de nous surprendre, car je venais de renverser la tendance, et une fois de plus il serait l’outsider !

Le Shinigami de la Onzième dégaina son sabre, et sans attendre une seconde libéra son Shikaï. Une hache imposante relié à une chaine. Un Shikaï singulier qu’il utilisais à la perfection, usant de la longueur de sa chaine pour surprendre ses ennemies et les cueillir avec sa hache. Car il était aussi rapide qu’un homme de sa stature pouvait l’être et c’était probablement l’un de ses plus grandes force !

La température grimpait dans le stade, et d’anxieux, je passai à un autre sentiment tout aussi dangereux : l’assurance qu’on avait peur d’ébranler, ce genre d’assurance où on se disait qu’arrêter maintenant sur une victoire serait plus intelligent que de risquer son auréole. Cependant, il fallait continuer, the show must go on ; je le voulais, le public le demandait, et je n’étais pas encore blessé. Le combat avait légèrement rogné mon état, provoqué ma fatigue, mais il fallait que je récupère rapidement. Le prochain combat n’allait certainement pas tarder, et le prochain gladiateur serait pas de la petite bière. Et vus l’impatience manifestée par les Shinigamis aux alentours, ils devaient tous penser la même chose.

Quelques instants plus tard, considérant qu’il était le moment d’aider son adversaire à s’approcher, je me mis debout et fis un petit tour de parade en demandant qui était le prochain, avec un sourire goguenard, et je n’hésitais pas à faire rouler mes muscles. Le public était majoritairement masculin, ce qui n’était guère étonnant, mais il y avait certainement quelques dames qui devaient me prêter de l’attention. Les cherchant encore, ce fut une toute autre intervention qui fit avancer les choses ; venant d’un petit coin, un homme seul qui suivait le combat, imposa derechef le prochain adversaire. Tout le monde s’était tu, et dieu savait que ce n’était pas facile de réussir à calmer une foule ardente rien qu’en prononçant quelques mots. Je toisai l’individu avec un visage sur lequel il y avait une sorte de respect ; ce qui était totalement faux par ailleurs, je n’avais aucune idée de qui c’était. Et j’avais la nette impression que si je faisais part de mon ignorance à tout le monde, je serai frappé et hué. Donc je faisais croire que je le connaissais, et de peur de ne pas m’adresser à n’importe qui, je simulai que je l’avais reconnu.

C’était tout simple, clair comme de l’eau de roche : le prochain combat serait bien plus sérieux que le précédent. Et tandis que l’arbitre en profita pour présenter le prochain match, et comme par miracle, m’apprendre que ce gars était effectivement un Capitaine (Dixième Division, et le seul patronyme que j’avais malheureusement retenu était Shu), le dénommé Attila, un nom qui sonnait incroyablement guerrier à n’importe quelle oreille prit possession de l’autre bout du ring. Il était baraqué, même plus que moi, et même si j’étais fier de ma taille, l’autre me prenait quelques centimètres faciles. Et merde… Capitaine Crack allait avoir fort à faire. On prit lentement position, lui et moi, à un coin du ring et à l’autre, tandis que l’arbitre en quelques mots, parvint à faire augmenter l’excitation. Et d’un coup, comme percé, tout le monde se tut. Calme plat, mis de côté quelques chuchotements : c’était le signe indéniable d’un grand combat. J’avais rapidement écouté les acclamations avant, et cet Attila avait plus de fans que moi, bien plus. Niveau paris, je ne devais avoir pour supporters que ceux qui aimaient prendre des risques. On allait bientôt commencer le combat, j’en profitai pour tâter le terrain et le provoquer :

« Attila, ça fait pas prénom de meuf ? » L’autre ne prit même pas la peine de répondre, il me salua et dégaina son sabre d’un mouvement extrêmement vif. Il y eut la cloche qui annonça le début du combat, et son sabre se métamorphosa en belle hache dont le manche était entouré d’une lourde chaîne d’acier. Je le sentais pas…
« Direct le Shikai ? Quoi, t’as peur de m… ? »

De bons réflexes valaient mille fois de bons bras. La hache traversa la distance qui nous séparait en moins d’un dixième de seconde, et elle fut parée par mon sabre. Le temps d’un choc, et les deux lames formèrent un angle droit parfait ; juste après ce temps, sous la puissance du coup, je m’envolai, passai par-dessus les cordes, et je serais tombé par terre, détruisant tables et chaises si je ne m’étais pas mis à voler et rétabli sur le sol. Ça ne comptait pas comme une sortie de ring ? Quelqu’un s’en souciait ? Allez, bien sûr que non, j’imaginais pas tous les combats de super courte durée entre des puissances supérieures. Arrête de réfléchir comme une merde et fonce, pauvre tâ…

La hache encore une fois, propulsée si vite que je fus coupé de mes réflexions. Au lieu de parer, j’utilisai un Shunpo fait à la va-vite et me retrouvai derrière le Shinigami. Mon sabre fonça chatouiller ses omoplates, mais il se retourna prestement et para avec la paume de sa main. Ma lame courte cliqueta férocement contre la chaîne qui protégeait la peau comme une cuirasse. Ce type était un vrai bâtard. En plus de se défendre contre une attaque surprise à toute vitesse, il tira d’un coup sec sa chaîne, et la hache revint quasi-instantanément se planter férocement à l’endroit où je me trouvais la seconde d’avant. Des éclats de bois volaient partout. Je n’étais pas dans la merde, tiens.

Attila récupéra son arme en faisant brutalement tourner sa main ; tous mes sens me dirent que le combat n’aurait pas lieu d’être si je n’utilisais pas mon Shikai : le sabre n’était pas mon point fort, et ce qui fallait pour abattre un gars dont l’arme nécessitait un (très court) moment de préparation, c’était de la vitesse. Le baraqué fut sur moi d’un battement de cils ; j’esquivai partiellement la hache, qui me laissa une traînée rougeâtre en bas de la joue, qui se dépêcha de me brûler. Ma lame tenta de déchiqueter en retour son bras, mais rongea à peine la tenue noire.

« Premier sang pour toi », lui lâchais-je en essuyant d’un geste de la manche le filet de sang qui coulait le long de mon menton. Ça me distrayait légèrement.

Je fus tout de même prêt à esquiver la prochaine attaque en usant d’un autre Shunpo qui me plaça à dix mètres au-dessus de lui. D’un coup, sa hache monta vers moi dans le but de me mordre les côtes, et je ré atterris aussi sec d’une pirouette, entendant presque l’arme vibrer et siffler. Je revins sur le sol en même temps que la hache retrouvai la main de son propriétaire. Ce connard ne perdait pas son temps à parler, il était assez costaud pour manier son arme, maîtrisait cette dernière comme un chef, et de surcroît, était très rapide, et très précis. Il était en bref hyper expérimenté. Mes petits tours avaient peu de chance de marcher contre lui. Je murmurai la libération de mon Shikai avant qu’il ne réattaque : ce type n’était pas du genre à attendre tranquillement que je formule mon incantation pour gagner en puissance. Il était rationnel, un caractère qu’on ne pouvait que lui envier. Tant mieux pour lui, j’espérais qu’il allait rationnaliser ça.

Mon sabre s’était volatilisé, et deux jambières venaient d’apparaître, remplaçant mes superbes tongs. Et ce mec continua à m’envoyer sa hache : il répétait toujours le même coup, mais il était assez perturbant pour m’empêcher de trouver une contre-attaque. Je partis en arrière à toute vitesse, d’un coup de Shunpo, tandis que sa hache me poursuivait. Elle frôla si bien mon abdomen dans cette course qui dura deux dixièmes de seconde que du sang se mit aussi à couler ici aussi. Sa hache repartit, toujours un coup d’estoc qui était toujours aussi efficace. Mais cette fois-ci, terminé de jouer à l’abruti qui attendait de se faire désosser : ma jambe se souleva et frappa la hache sur le côté dès qu’elle s’approcha trop près. Quand on ne pouvait pas parer, on déviait, technique de base. Le Shikai de mon adversaire dévora les cordes plus loin ; moi, je partis sur mon adversaire en utilisant un Dash qui secoua tout l’ait environnant. Je me retrouvai devant lui avant même que sa hache ne revienne, et mon coup de pied frappa, là aussi sublimé d’un Dash afin de faire le maximum de dégâts. Il para encore une fois avec sa main renforcée par la chaîne, mais ce ne fut pas suffisant pour parer totalement le coup : à son tour, il s’envola et sortit du ring en serrant les dents.

Sans se laisser démonter, il repartit à l’assaut à tout vitesse, et le véritable combat démarra : la chaîne faucha tout le ring d’un mouvement circulaire tandis que je pliai ma colonne vertébrale vers l’arrière pour éviter la décapitation. Je voulus m’approcher de lui, mais il me repoussa sans ambages en anticipant ma manœuvre. Il para un coup de pied, je m’éloignai vite fait tandis que son Shikai balaya l’espace devant lui, et un début d’onde de choc naquit, me blessant légèrement et déchirant ma veste. Il courut vers moi sans hurler, faisant tourner sa hache grâce à des torsions sur sa chaîne, laissant un mou de dix centimètres. J’évitai la première attaque, la seconde, et la troisième étant plus lente que les autres, j’en profitai pour le frapper au bide d’un coup assez puissant pour renverser un bœuf (voire des bœufs). Il encaissa le choc en serrant là encore les dents, et le temps de m’en apercevoir, il m’avait déjà enchaîné les deux poignets avec sa chaîne. Il fit un large mouvement des épaules, et il me souleva de terre comme si je ne pesais rien, avant de me fracasser contre le ring. Je rentrai littéralement dedans en défonçant le plancher et quelques poutres.

J’attendis quelques secondes bien pesées avant de ressortir du cratère de bois tel un mort-vivant. J’étais bien moins blessé que ce que voulait faire croire l’impact du coup ; j’avais des années de tabassage dans ma gueule derrière moi, et depuis, j’étais fait de métal. Je laissai un sourire m’échapper devant Attila. Il se réarma, prêt à m’affronter. Je fis craquer ma nuque. Maintenant, j’allais y aller pour de vrai. Je ne foncerai plus dans le tas et n’attendrai pas une action de mon adversaire pour réagir : réagir tout le temps, c’était la définition d’être mené. Encore une fois, on renversait la vapeur. Alors j’utilisai un Dash pour foncer en hauteur, et un autre pour arriver derrière son dos. De son point de vue, il entendit deux boulets de canon, puis mon coude lui rentrer dans la colonne vertébrale.

Pas mauvais...

Il avait du potentiel, c’était au moins une chose de sûr. Il était capable de rivaliser avec Attila ce qui était en soit déjà une preuve de Capacité au dessus de la moyenne. Son Shikaï était tout autant interessant que celui de l’homme de la Onzième. Des bottes, c’était au moins singulier, et il fallait avouer qu’il était semblerait-il capable de les utiliser a leur plein potentiel. Cela pouvait paraître stupide, mais bien des Shinigami était capable de développer un Shikaï, mais pourtant bien moins était capable de l’utiliser à son plein potentiel. C’était par exemple le cas d’Attila. Bien qu’il ne maitrise pas la puissance ultime de son Zanpakutô, si l’on comptait l’utilisation de son Shikaï uniquement il rivalisait alors avec les plus puissants du Seireitei. Pourtant, grâce à son propre Shikaï le borgne semblait gagner en vitesse et donc prendre l’avantage, du moins c’est ce qui se dégageait comme impression du combat. Car il fallait qu’avouer qu’au début du combat c’était clairement Attila qui menait. Et de loin. L’autre ne faisait qu’esquiver de justesse et encore.

Ce que je désirais voir ici c’était un véritable bon combat, un combat où je ne pourrais pas facilement prédire le gagnant ni le perdant. Et c’était ce qui semblait être en train de se produire devant mes yeux. L’attaque de l’homme à la hache fut tout simplement spectaculaire. Il encastra l’autre Shinigami dans le sol comme s’il n’avait s’agit que d’un clou et qu’il était un puissant marteau. Mais le meilleur fut encore lorsqu’il en ressortit, tel un mort vivant pour venir finir le combat. Ou du moins essayer de le finir. Oui car essayer de prendre Attila de vitesse était probablement possible, surtout avec un tel Shikaï, pourtant, croire qu’il vous laissera se faire toucher sans rien faire, était une erreur que bien des personnes avait commise. La chaîne de son Zanpakutô se mit en mouvement, comme si elle était possédé, venant s’enrouler autour d’un pied du Borgne pour un résultat tout simplement grandiose !

Alors oui l’homme à la hache fut touché, et pas qu’un peu. Il vola pour aller se fracasser contre l’extérieur du ring, finissant sa chute contre un élément en bois duquel il ne se relèverait probablement pas. Et le combat aurait pu se finir ainsi. Malheureusement pour le borgne la chaine s’enroula bien autour de son pied, et Attila qui avait la défaite rancunière s’assura d’entrainer dans sa chute celui qui l’envoyait au tapis. La chaîne se tendit subitement pour faire chuter le borgne qui risquait bien de se fracasser la tête suite à un tel choc. J’étais heureux le combat avait tenu toutes ses promesses. Il ne lui en restait à vrai dire plus qu’une seule à tenir.

La brutasse. C’est vrai qu’après tout il en avait tous les qualificatifs. Je regardais d’un air inquiété les décombres où se trouvait Atilla, celui-ci venait de morfler, et par ma faute... Je savais qu’il ne m’en voudrait pas, c’était sa décision, et sa défaite, malgré tout je me ferais pardonner en le faisant revenir à la Division un de ces quatre, il le méritait bien. Néanmoins son adversaire n’était définitivement pas n’importe qui. Ce relever après tant de coups pris dans la gueule ce n’était clairement pas donné tout le monde. Il avait une résistance plutôt impressionnante il fallait bien l’avouer. Néanmoins s’il désirait survire réellement durer trop longtemps sur ce Ring n’était pas exactement conseillé. Le fait d’avoir gagné ces deux derniers combats lui offrirait une certaines confiance en soit c’était évident, mais malgré tout il n’y avait ici pas que des brêles, et si quelqu’un du niveau d’Atilla, ou plus devait se montrer alors il serait surement capable de renverser la tendance.

Selon moi, le meilleur moyen de quitter ce Ring était de partir la tête haute, après une ou deux victoires, mais de ne surtout pas continuer jusqu’à ce que forcément, quelqu’un vienne vous démonter la gueule... Car ici, avec toute cette confiance accumulée il risquait surtout de ne plus se sentir, et de réellement se faire défoncer la gueule. Mais cela risquait d’être un spectacle en soit, et après tout, pourquoi pas. Néanmoins même si j’avais beau être joueur, au moment où le jeune Shinigami s’occupant des paris revint avec mon argent et me demanda si je désirais miser encore, je lui répondais pas la négative. Je faisais exactement ce que j’aurais conseillé à ce jeune loup de faire. Quitter la partie, la tête haute !

Par contre je reprendrais bien un saké !

Je sentais déjà l’alcool envahir mon corps, et il y avait fort à parier que ce soir je finirais mal, vraiment très très mal ! Je buvais toujours plus et là, à regarder ces matchs, j’avais une sacré descente. Néanmoins à ce rythme là, je risquais de rentrer dans un état misérable... Et c’était peut dire, au vue de ce qu’il se passerait plus tard dans la soirée... Mais ça, c’est une autre histoire.

Pour l’heure j’avais encore les idées plus ou moins clair, j’étais donc encore capable de boire un peu et surtout d’observer ce qui allait se passer, après tout ce jeune homme semblait réellement décider à se battre, il allait donc devoir affronter son troisième adversaire de la soirée, même si sans parier d’argent je dirais que ce serait son dernier combat de la soirée. Soit il finirait dans le même état qu’Attila, soit il n’aurait plus l’énergie pour continuer. Perte ou victoire peu importe, je ne le pensais pas capable de se prendre un combat après celui-ci, surtout si l’intensité continué d’augmenter ainsi. Avec un peu de chance, quelqu’un serait là pour venger Atilla ?! Mais je n’allais pas envoyer une fois de plus quelqu’un que je connaissais, j’avais causé assez de gars pour ce soir, je resterais donc silencieux dans mon coin. Attendant que le destin lui choisisse quelqu’un de bien !

Je pouvais sans trop d’hésitation penser que qu’il y aurait bien quelqu’un de puissant dans ce bar capable de rabattre son claqué à ce Shinigami qui avait acquis toute mon attention. Espérant qu’il serait capable de nous offrir un troisième combat digne de ce nom, car à n’en pas douter, Capitaine Crack était en train de se faire un nom ici. Le nombre de personnes dans la salle n’ayant cessé d’augmenter toujours plus, la rumeur de ce combattant serait bientôt connu des plus grand fan de cette «arène». Il lui suffirait de revenir ici une fois ou l’autre pour définitivement marquer les esprits !

Qui aura donc l’audace de l’affronter...