>> Vois ce que tu es devenu vieil ami...

>> A une époque maintenant révolue !

Tōjō ...

Il était là ... Face à elle. Elle était souriante. Comme soulagée à dire vrai de le voir. Ils n'avaient pas eu l'occasion de se parler grandement, ces derniers temps. La faute à Yoshiko. Enfin, pas qu'elle à dire vrai. Parce qu'elle avait eu l'impression qu'il l'avait comme quelque peu évitée. A moins qu'elle ne se faisait des idées. Quoi qu'il en soit, c'était avec un grand sourire qu'elle s'était rapprochée de son homme. Parce qu'elle se fichait bien de ce qu'il pouvait être. De ce qu'il pouvait faire. Elle se fichait que ... Et bien, et bien, qu'il avait un visage qu'elle ne connaissait pas. Tant qu'il restait avec elle et qu'il parvenait à se contrôler, et bien, ça lui allait. Ca lui irait. Elle ferait comme si tout irait bien. Elle le canaliserait. Elle ferait en sorte de l'aider. Dans le mesure du possible. Elle l'aiderait. Oui, elle le ferait. Sans trop discuter.

Seulement, tandis qu'elle se rapprochait, elle avait l'impression ... Une drôle de sensation ç dire vrai. Voilà que le visage de Tōjō se tordait dans tous les sens. Voilà qu'en un clin d'oeil, ou presque, il se retrouvait avec tout un tas de cadavres autour de lui. Une sacrée montagne même. Du sang. Du sang. Et encore du sang. A droite. A gauche. Y'en avait partout. Tout comme les cadavres. Et voilà que Tōjō se mettait à rire comme un imbécile. Un rire glauque. Un rire à vous faire froid dans le dos. Un rire terrible. Elle avait comme l'impression qu'il grandissant, petit à petit. Que son ombre devenait de plus en plus grande. C'était étrange. Et pas agréable du tout comme sensation à dire vrai. Son rire terrifiant lui faisait froid dans le dos. Elle se retrouvait comme piégée. Et là, le drame. Elle se retrouva transpercée par le Zanpakutoh de Tōjō.

C'est à ce moment là que Yoshiko se réveilla. Complètement perdue. Elle s'était assoupie. Elle cligna des yeux. Regarda à droite, à gauche. Elle était tranquillement dans son bureau. Un cauchemar. C'était un cauchemar qu'elle venait de faire. La Shinigami passa une main dans ses cheveux et elle poussa un soupir. "La vache ... C'était ultra violent ..." Ouais. Carrément à dire vrai. Suite à ce réveil, Yoshiko avait quitté son bureau. Elle avait eu besoin de faire un tour. Et sans tro comment, elle avait fini par se retrouver au Rukongaï. Bah ... Peut-être qu'un petit verre de saké ou deux, ça ne lui ferait pas de mal. Ca lui donnerait, sans doute, le courage, au final, de rendre visite, par la suite, à Tōjō et qu'elle ... Et bien, qu'ils se parlent. Et qu'ils tentent d'arranger les choses. Ouais, ça serait une bonne idée. Une très bonne idée à dire vrai. Elle salua les quelques personnes qu'elle avait pu croiser sur son chemin. Et s'arrêta soudainement. Son regard venait de se poser, à dire vrai, sur un visage qu'elle avait ... vu à plusieurs reprises, déjà, à dire vrai. Sauf que dans ces souvenirs, ce visage là ... était endormi. Et non pas réveillé. Yoshiko en fut intriguée. Dans le sens où elle ne savait pas qu'il avait pu se réveiller. Elle se rapprocha alors de son interlocuteur. "Kazunaga-san ?" Se hasarda-t-elle à dire. Elle préférait demander. Parce que peut-être qu'elle se trompait et qu'elle le prenait pour quelqu'un doute. "Je doute ... que nous ayons déjà eu l'occasion de parler de vive voix. Et je me doute aussi ... que vous ne devez pas forcément me connaître." Du tout même. Les seules fois où elle avait pu lui rendre visite par le passé, il était inconscient. "Je suis le Capitaine de la Huitième Division, Aokiji Yoshiko." Parce que c'était pas plus mal de se présenter mine de rien. Il ne la connaissait pas vraiment. "Et je me souviens vous avoir rendu quelques visites, lors de mes plus jeunes années au sein du Seireitei, quand vous étiez encore dans les locaux de la Quatrième." Sombre période pour lui sans doute. "Cela vous ennuie-t-il ... Si je reste un moment ici, avec vous ?" Lui demanda-t-elle en penchant la tête sur le côté.

>> Boire seul n'est guère la chose la plus intéressante que je connaisse.

>> C'est donc ce que j'étais ? Une pièce de musée témoignant du passé ? Peut être même utilisait-on mon exemple pour rappeler qu'il est inutile de défier un adversaire trop puissant pour soi.

>> Mais ne vous trompez pas, je suis heureux de ne pas avoir été totalement oublié. En vérité, jusque là nul ne semblait savoir qui j'étais. Non pas que je puisse leur en porter rigueur. Mille ans, ce n'est pas rien et je m'en rends bien compte aujourd'hui.

>> Ceci était le dojo de mon école. Auparavant, il était toujours animés, de nombreux élèves venant chercher un enseignement plus poussé qu'à l'académie concernant le sabre.
Maintenant, cet endroit n'est que ruine et je dois être le dernier à utiliser ce style...

Boire seul n'était effectivement pas tip top. Du tout même. Seulement, fallait pas compter sur Yoshiko. Parce qu'elle était une très mauvaise accompagnatrice dans ce domaine. Oui, elle buvait beaucoup de thé. C'était un fait. La buveuse de thé. Mais quand l'alcool, pur et dur, disons que la jeune Capitaine avait plus de mal à dire vrai. Il fut un temps où oui, elle avait pu le faire. Seulement, ça remontait à ses jeunes années au sein du Seireitei. Et depuis un petit moment, elle ne se souvenait pas d'avoir pris une cuite. Pas, du moins, depuis qu'elle avait quitté le Gotei 13 y'avait de cela quelques siècles. Quoi qu'il en soit, Yoshiko eut un hochement de la tête. "Je suis tout à fait de votre avis. Néanmoins, je ne serais sans doute pas la meilleure des compagnies pour vous accompagner." Ce qu'elle entendait par là ? Elle boirait peut-être un verre. Voire deux. Mais elle n'irait, sans doute, pas plus loin. La brune à la longue chevelure finit par s'asseoir aux côtés de son homologue. Homologue dans le sens où il faisait partie des hauts gradés du Gotei 13. Il n'était, certes, pas Capitaine, comme elle. Mais elle se doutait, ou du moins, elle espérait pour lui qu'un jour ou l'autre, il finirait par atteindre ce grade. Tant de Shinigamis n'attendaient que cela. Avoir une occasion pour prendre la place de tel ou tel Capitaine. Elle faisait peut-être exception à la règle. Elle n'y avait jamais pensé avant que son homme n'en vienne à lui parler d'ailleurs. Elle avait toujours pensé qu'elle resterait avec lui. Certes, dans son ombre, mais ils auraient bossé ensemble à la Septième. Comme quoi, les choses changent, n'est-ce pas ?

Assise, elle avait récupéré la petite coupelle de saké et elle l'avait portée à ses lèvres. Elle n'avait pas bu cul sec. Pas son genre. Et elle ne voulait pas se déchirer la gueule dès le départ. Lentement, mais sûrement, elle avait porté à ses lèvres le saké. Ni trop fort. Ni pas assez. Le juste milieu. Yoshiko lui avait, dès lors, adressé quelques mots. Sur le fait qu'elle avait eu l'occasion de le visiter, à quelques reprises, lorsqu'il était, bien malheureusement, inconscient, dans les locaux de la Quatrième. Peut-être s'était-elle mal exprimée. Mais elle déclencha une vive réaction de la part de son interlocuteur si bien qu'elle crut que ... Et bien, qu'elle avait fait une bêtise. Yoshiko, elle était comme ça. Quand elle avait quelque chose à dire, elle le disait. Quitte à avoir quelques remontrances ou quitte à se faire quelques ennemis. Là, en tout cas, elle avait l'impression d'avoir mal fait, en quelque sorte, et qu'il avait été blessé. Ou un truc dans le genre. "A notre manière, nous sommes tous une pièce du musée. Appartenant à un passé plus ou moins lointain. Mais je n'irais pas jusqu'à dire que vous étiez une pièce de musée. Certains prenaient soin de vous. Et attendaient, patiemment, le jour où vous finiriez pas vous réveiller." Ca avait pris du temps. Mais il était en vie. En pleine forme ? Elle ne pensait pas que c'était le cas, parce qu'on ne se sort pas indemne d'une aussi longue "retraite", si on peut dire ça comme ça.

Le ton du Shinigami se fit un peu plus doux par la suite. Il n'hésita pas à lui dire que ... Et bien, qu'il était content, au moins, qu'on le connaisse. Enfin, qu'on le reconnaisse. Il avait, sans doute, eu peur de tomber dans l'oubli totalement et qu'on ne pense plus du tout à lui. Yoshiko eut un sourire à son entente. "Vous n'avez pas été oublié, rassurez-vous. Je ne pense pas être la seule qui me souviens de vous. Je me rappelle que vous aviez souvent de la visite. De qui ? Je ne saurais réellement vous dire." A sa manière, Yoshiko essayait de lui remonter le moral. De lui dire qu'il n'avait jamais été oublié et que certains avaient pris soin de venir le visiter, de temps à autre. Ca ne l'aiderait sans doute pas totalement, mais bon. Peut-être que ça lui permettrait de se sentir mieux. Kazunaga lui parla brièvement de son passé. Enfin, plutôt du fait qu'il venait, souvent, par le passé, dans ce dojo. Et que d'une certaine manière, il était sacrément triste de voir la gueule dudit dojo. "Et bien, maintenant, vous avez un style unique. Et puis, quand bien même c'est un amas de roche, il est peut-être possible de refonder ce dojo qui vous tient tant à coeur. Et qui sait ? Pourquoi pas avoir quelques Shinigamis à entraîner de temps à autre ? Je suis sûre que ça pourrait fonctionner. Certains adorent s'améliorer et se perfectionner aussi." C'était une sacrée aventure, en quelque sorte. Et ça ne serait, sans doute, pas évident de ... et bien, de reconstruire le dojo et de faire en sorte que les autres s'y intéressent. Néanmoins, c'était une idée comme une autre et ça pouvait être sacrément intéressant. "Enfin, ce que j'en dis ... Je sais que ce n'est pas toujours la meilleure des choses de se raccrocher au passé. Mais parfois, ça peut faire des étincelles étonnantes." C'était une manière de l'encourager, en quelque sorte.

>> Cette idée mérite d'être approfondie, en effet. En l'état, elle semble difficile, mon nom seul ne pouvant réellement attirer. Mais à terme cette objectif pourrait être réaliser.

>> Je suis d'accord, mais actuellement je n'ai pas de présent. Je suis une relique du passé et cela ne fait que peu de temps que je me suis éveillé à cette époque. Je n'y appartiens pas. Et je t'assure que m'y sens comme un étranger.
Les choses ont bien changées, et je doute que cela soit forcément en mieux.

Yoshiko ne pouvait se mettre à la place de Kazu'. Et elle ne le voudrait pour rien au monde d'ailleurs. Pourquoi ? Pour la simple et bonne raison que ça ne devait pas être facile pour lui. Elle le comprenait d'ailleurs. Il se réveillait tout juste. Il ne connaissait plus rien. Ou ne reconnaissait pas ce qui l'entourait. Il avait perdu ceux qu'il avait pu chérir, qu'il avait pu aimer. C'était un sentiment cruel que de se retrouver dans une époque, dans une ère bien différente de celle qu'il avait pu connaître par le passé. Et pour rien au monde, elle n'aurait souhaité que leurs places soient échangées. Déjà que la belle brune avait eu un peu de mal pour s'adapter après sa fuite de plusieurs siècles. Revenir au sein du Gotei 13 n'avait pas été une mince affaire, surtout en terme d'adaptation. Non pas que c'était un univers d'hommes où les femmes n'avaient pas leur place. Ca n'avait rien à voir avec cela à dire vrai. Mais il lui avait fallu réapprendre de nombreuses choses. Des choses qu'elle pensait ne plus jamais avoir besoin. Comme quoi, on ne sait jamais ce qui peut se passer dans la vie. Parfois, on regarde par dessus son épaule et on se dit que tout ira bien. Et d'autres fois, et bien, ça partira littéralemment en sucette. Mais passons.

Yoshiko se voulait rassurante. Ou du moins, elle essayait de l'être. Kazu ne devait pas perdre espoir. Il devait, tout simplement, faire les choses à sa manière. Et reconstruire, petit à petit, sa vie. Comme le dit le vieux proverbe, Rome ne s'est pas construite en un jour. Il ne retrouverait pas tout ce qu'il avait eu en une fraction de seconde. Il devait, tout simplement, se montrer patient. Et la vie finirait bien par lui sourire à un moment ou à un autre. Et il y avait une chose ... par laquelle il pouvait commencer. Une chose dont il pourrait être fier une fois qu'il y serait parvenu. Encore une fois, il n'allait pas réussir du jour au lendemain, même si Yoshiko lui espérait qu'il y parvienne rapidement. "Quand bien même votre nom n'attirerait pas les foules, cela ne veut pas dire pour autant que des petits curieux ne viendraient pas. Le bouche à oreille fonctionne très bien." Du moins, jusqu'à présent. "Il suffit d'attirer les bonnes personnes. Et du jour au lendemain, le dojo pourrait être reconnu." dit-elle en souriant. Ce n'était pas son projet. Mais la jeune femme se montrait optimiste à ce sujet. Ca pouvait fonctionner. Kazu devait y croire. Et se donner une chance d'y parvenir, de réussir. Sans doute qu'il lui faudrait de l'aide et qu'il devrait s'entourer de personnes de confiance qui pourraient l'assister, le cas échéant. Mais Yoshiko ne se faisait pas trop de souci sur le sujet. Car même s'il était un vestige du passé, elle était certaine qu'une idée de ce genre ne passerait pas inaperçue et qu'il y aurait, sans doute, des volontaires. Trop optimiste ? Peut-être bien. Mais ça réussirait. Elle ne savait pas pourquoi. Peut-être parce qu'elle se doutait que Kazu' était un acharné du travail et qu'il ferait donc tout pour réussir.

Néanmoins, Kazu n'était pas si optimiste que la jeune femme. Et elle avait l'impression qu'il baissait les bras avant ... Et bien, avant d'avoir pu commencer. Parce qu'il pensait qu'il était une relique du passé. Et qu'il n'avait pas vraiment sa place en ces lieux. Elle eut un demi-sourire. "Je comprends. Je t'assure que je comprends. Car moi-même j'avais l'impression ne plus être à ma place. Comme un poisson hors de l'eau. Je ne suis pas restée absente aussi longtemps que toi néanmoins. Mais ... j'avais ce sentiment aussi." Et parfois même, elle avait l'impression qu'il était encore là et qu'elle n'avait toujours pas sa place. Et le fait d'être, en ce moment, en froid avec l'homme qu'elle aimait, ne faisait que lui rappeler cette sombre réalité. "Je ne dis pas que c'est facile. Et je ne dis pas que se réhabituer à tout cela après une longue période se fera en un claquement de doigts. Mais je suis sûre que tu finiras par t'adapter." Comme toujours, elle se voulait rassurante. "Et puis, si tu as l'impression de perdre pied ... N'as-tu pas d'amis ? Ou bien de proches à qui tu pourrais te confier si besoin était ?" lui demanda-t-elle en penchant la tête sur le côté. "Si tel est le cas, je veux bien t'offrir une épaule." Il n'était pas obligé d'accepter, certes, mais Yoshiko serait ravie de l'aider si besoin était.

>> Mes amis appartenaient également à une autre époque. Cependant, ils n'ont pas réussi à traverser les âges visiblement. Certains ont dû mourir durant les combats, le reste à eu mille ans pour trouver une occasion de disparaître.
Au final, je suis l'exception. Même dans un état lamentable je me suis accroché à la vie.

>> Redonner vie à ce dojo fera un bon objectif sur le long terme. Et pour y parvenir, je dois réussir autre chose, peut être encore plus important à mes yeux. Retrouver la force qu'était la mienne autrefois. Je ne suis plus que l'ombre de moi-même et si un de mes amis était encore présent, nul doute qu'il se moquerait bien de moi.

>> Cependant, je manque à toute politesse. Depuis toute à l'heure il n'est que de moi. Quelle est donc l'histoire d'une Capitaine ayant elle aussi été absente du Gotei 13 ? Si la raison de mon propre retrait est solide, je suis curieux de savoir la votre.

De part son sourire, cet espèce de rictus qu'il avait au coin des lèvres, Yoshiko comprit qu'elle n'aurait, sans doute, pas dû poser la question. Mais bon, c'était une question comme une autre. Des proches, il n'en avait plus autant que cela. "Allons, il ne faut pas dire cela." dit-elle dans un sourire. "Ca sera difficile. Mais je suis sûre et certaine que tu auras l'occasion de te faire des nouveaux amis. Regarde moi ... J'ai été absente longtemps. Et j'arrive à me faire quelques amis." C'était pas facile. Pas évident du tout. Je n'irais pas jusqu'à qu'elle était associable et qu'elle se liait difficilement aux autres. Seulement, elle avait besoin de temps. Pour se réhabituer au Gotei 13. Temps de tisser des liens à nouveau. Cela faisait à peine quelques années qu'elle était revenue. Et elle n'allait pas copiner avec tout le monde du Gotei 13. C'était impossible. Elle ne pouvait pas avoir des affinités avec tout le monde et s'entendre avec tout le monde aussi. Seulement, elle tentait de faire des efforts. Pour ne pas rester dans son coin. Parce que c'était pas une bonne chose à faire. Et si un jour, elle venait à remarquer qu'elle n'avait plus sa place, nul doute qu'elle ferait comme précédent ... Elle s'en irait, à nouveau. Pour ne jamais y revenir cette fois. Nombre de fois elle avait pensé à le faire. Mais elle n'avait jamais été jusqu'à cet extrême. Pourquoi ? Pour la simpel et bonne raison qu'elle comptait pour Tojo. Et que l'inverse était tout aussi vrai d'ailleurs. Elle ne pouvait se résoudre à le laisser, même s'ils étaient dans une situation ... un peu ... comment dire ... Et bien, disons que c'était pas la grande joie entre eux mais elle comptait bien arranger les choses. Rien n'était moins sûr, néanmoins, et si ça se trouvait, ce qu'elle avait découvert était trop ... comment dire ... Peut-être que ça avait été trop loin pour qu'elle puisse balayer tout ça d'un revers de la main. Mais elle n'en savait trop rien.

Il était vrai que la discussion avait pas mal tourné autour de Kazunaga et de ses états d'âme. Et le Shinigami avait envie d'en savoir un peu plus sur sa comparse Capitaine. Comprendre sa vie. Pourquoi elle avait été absente durant autant de temps et pourquoi elle ne revenait que maintenant. Des questions légitimes, surtout si on considérait le fait qu'il n'était revenu que depuis peu de temps. Façon de parler, bien évidemment, puisqu'il n'avait jamais quitté le Gotei 13. Mais bon, on se comprend. "Hélas, la raison de mon exil ... est loin d'être autant valable que la tienne." Elle prit une lente inspiration. Parce que c'était un sujet douloureux. Tout autant douloureux, sans doute, que pour Kazunaga. Parce que ça n'avait pas dû lui faire que du bien de lui parler de tout cela. Elle se devait d'être franche. Tout autant qu'il avait pu l'être avec elle. "Je suis restée absente ... Un peu moins de deux siècles. Enfin, c'était pas vraiment une absence. Plus un exil nécessaire pour éviter que je ne perde le contrôle." Un commun accord, en quelque sorte. Elle avait eu besoin de temps pour elle. Beaucoup de temps. Je n'irais pas jusqu'à dire qu'elle ne pensait pas à tout cela. Qu'elle avait totalement tourné la page et qu'elle n'y pensait pas. C'était toujours présent. Dans un coin de sa tête, et ce même si elle voulait croire que c'était fini.

Yoshiko reprit une lente inspiration. Avant de reprendre. "J'ai, hélas, perdu un être qui m'étais cher. Je dois bien avouer que ma vie s'est effondrée ce jour là." Et encore, c'était en deça de ce qu'elle avait pu ressentir sur le moment. "J'ai cru qu'on m'arrachait le coeur. Je ne sais pas si tu as déjà ressenti cela. J'avais comme l'impression ... de mourrir une seconde fois. Et c'est très désagréable." ajouta-t-elle dans une pointe d'humour, histoire de ne pas trop dramatiser la situation. "D'un commun accord, j'ai pris congé du Gotei 13. Une affectation ad vitam sur Terre, si on peut dire ainsi. On ne viendrait pas me chercher. Et je remettrais pas les pieds là-bas. Ca ne m'a pas empêché de protéger les quelques âmes que je pouvais trouver sur mon chemin." Laisser de pauvres âmes sans défense, hors de question. "J'aurais pensé, tu vois, finir ma vie, là-bas, parmi les terriens. Je m'y étais faite, d'ailleurs, à la vie là-bas. Et j'y serais probablement restée. Mais j'ai vu débarquer le Capitaine de la Septième Division, un matin, sur le pas de ma porte. Et malgré mon refus de lui ouvrir, il est revenu, jour après jour, pour me parler à travers cette maudite porte. Et me voilà." dit-elle dans un léger haussement des épaules. Regrettait-elle d'avoir ouvert sa porte à Tojo ? Non. Il faut savoir avancer.

On part sur "vous" ou "tu" ? Parce que d'un post à l'autre, ça change, et c'est un peu perturbant