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 Rokkaku Roméo [Reroll]

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Rokkaku Roméo
Rokkaku Roméo [Reroll] Hum-ind
Rokkaku Roméo
Rang : Distributeur d'hormones

Messages : 70
MessageSujet: Rokkaku Roméo [Reroll]   Rokkaku Roméo [Reroll] Icon_minitimeSam 13 Déc - 21:19

    Avatar : Frey de Fisheye Placebo (à priori c'est un comic encore en construction...)
    Parrain : -
    Comment avez-vous découvert le forum ? Reroll de Leon

Rokkaku Roméo

    Âge : la vingtaine.
    Race : Humain.
    Votre précédent rôle : Etudiant

    Description de votre personnage :

    Sous son apparence civile, Roméo ressemble à s'y méprendre à une sorte de petit rockeur high school pour minettes à tendance acnéiques. Tout ce qui caractérise en fin de compte un adulescent. Une veste à capuche, comme pour tromper son origine noble par un accoutrement nonchalant et négligé. Avec, notons-le, une petite fourrure noire dessinant l'atour de son couvrechef qu'il n'utilise jamais, qui n'est là que pour donner l'illusion d'un pro-banditisme en herbe. Un casque audio, comme pour exprimer son désaccord sociétal et ses idées pro-anarchiques à peine justifiées. Une coupe de surfeur démodée, comme pour désigner ses tendances rebelles et sa fainéantise considérable à entretenir son faciès. Vous l'aurez compris, Roméo laisse son accoutrement traduire son idéologie et son identité : c'est un vaurien vingtenaire en voie de devenir végétatif.

    Sous son regard bleu d'azur et ses mèches blanches se cache pourtant tout sauf un séducteur. Il s'agit en réalité de l'un de ces geeks qui n'entretiennent que leur personnage virtuel, et qui vivent à travers leur imagination un rêve numérique. Il est de la génération 2.0, cette génération de zappeurs, de casaniers sédentaires, d'intellos précoces pour les quelques marginaux qui font preuve d'un peu de jugeote. Son corps manifeste d'ailleurs le manque de travail manuel. Il est frêle et peu robuste, du moins en apparence. Les choses ont maladroitement changé depuis qu'il a éveillé ses capacités de fullbringer, mais les conséquences de sa nouvelle gymnastique n'ont pas encore produit d'effets esthétiques. Il faut dire qu'il passe le plus clair de son temps sur l'ordinateur, appareil à travers lequel s'exprime tout le sens de sa triste vie de célibataire asocial.

    Néanmoins, dès qu'il s'agît de flirter avec le monde surnaturel des shinigamis, arrancars et autres êtres spirituels, c'est sous son apparence de fullbringer qu'il se présente. Inutile de préciser que c'est une manière de rester anonyme et de garantir son intégrité ainsi que celle de son entourage. Dès lors il se montre plus audacieux, volontaire et soigné. Il est vêtu d'un costume semblable à celui d'un homme d'affaire, portant un blaser et une cravate noirs, et une chemise blanche. Une apparence bien plus enthousiaste et rigoureuse que celle du squatteur des bacs à sable. Concernant sa voix, le masque provoque une sorte de cristallisation qui rend la voix de Roméo semblable à celle d'un vizard. D'un charisme indiscutable, il en profite pour mener toutes les actions contestataires dont il se sent responsable. Alpha Revolution (le symbole de son mécontentement et des procès qu'il entame) est en passe de devenir un personnage publique. C'est sous cette identité qu'il envahit les réseaux sociaux et qu'il fait sa propagande.

    Description de votre pouvoir :

    Alpha Revolution

    L'objet auquel tient particulièrement notre protagoniste est son casque audio, qui lui permet de se détacher du monde matériel, de se déposséder de sa chair et de devenir le personnage qui porte son idéologie contestataire: Alpha Revolution. Il lui suffit de le déposer sur ses oreilles pour qu'immédiatement il s'incarne en tant que personnage virtuel, avec le costume adéquat (notamment son masque portant le slogan "You are free").

    Le pouvoir de Roméo consiste à libérer des hologrammes "équipés" de neurotoxines. Quand ces hologrammes rencontrent une cible, ils libèrent leur substance dans l'organisme de l'adversaire. Différentes conséquences peuvent se manifester : troubles moteurs, pulmonaires, cardiaques, nerveux, sensoriels. Ces effets sont plus ou moins importants en fonction de l'infection. Les toxines se multiplient dans l'organisme du sujet proportionnellement à son activité métabolique. Mais il peut aussi s'agir de troubles positifs : amélioration des sens, des fibres musculaires, des connexions nerveuses, de l'activité ventilatoire, etc... ce qui se traduit par des boost (vitesse, force, régénération cellulaire). Cela dit des effets secondaires à retardement apparaissent inévitablement.
    Il faut souligner au demeurant que les hologrammes sont identiques à Roméo sous sa forme fullbringer.


    Histoire :

    Les problèmes ont démarré avec un selfie.

    Etudiant célibataire, studio sombre et en pagaille, odeur masculine pour le moins nauséabonde si tenté qu'on n'ait su s'y habituer, vaisselle, résidus, linge mal rangé, quelques bouquins existentialistes et un porno sur l'ordinateur. J'étais un animal comme les autres et je le vivais bien. Je me croyais lucide et clairvoyant, du moins plus que les autres, quand bien même je n'étais en vérité qu'un mouton de panurge. Un rebelle du dimanche parmi tant d'autres. Un "adulescent".
    Tout ça c'est à cause d'Elsa. Quand elle m'a regardé ce matin-là à la faculté, j'ai cru que le monde s'était retourné. La courbe de ses yeux a fait le tour de mon coeur. Cet instant, d'une durée totale de trois secondes à peine, était comme suspendu de la réalité, comme une sorte de rêve idyllique et de plaisir fatal. C'était atroce tellement c'était voluptueux. Ce moment-là m'a condamné pour l'éternité. En rentrant dans mon taudis, j'ai tapé "les yeux d'Elsa" sur internet, et je suis tombé sur Aragon. Je me souvenais de ce poème car mon père était passionné par la France et toute sa culture. D'où l'originalité de mon prénom et le fais que je parle français couramment. Et je retrouvais dans les vers enchaînés de ce poète maudit ces doux yeux d'azur qui m'avaient crispé. Terrible sentiment.

    Elsa poursuivait tout comme moi un cursus universitaire. Elle était issue tout comme moi d'une famille assez noble et amoureuse de l'occident. Il me semblait que nous avions tellement de points en commun qu'il était inévitable que j'en fasse ma dulcinée.

    Par espoir de conquête, je lui ai envoyé un message. J'y ai mis du vocabulaire, de l'originalité, un peu d'humour. J'y ai mis beaucoup de prudence aussi. Je savais que je n'avais aucune chance, mais j'avais 19 ans et j'étais dans la fleur de l'âge. J'étais rêveur. Je me suis lavé, habillé proprement, coiffé, rasé et tout le pataclan cérémonial pour être présentable. Puis, satisfait du résultat, je me suis emparé de ma tablette numérique. C'est là le hic.

    Je n'osais pas y croire. Sur la photo que j'avais prise apparaissait, derrière mon dos, une femme d'à peu près mon âge, avec une chaîne au niveau de la poitrine. Elle était brune et plutôt jolie, mais elle ne se mettait pas en avantage. Elle me regardait avec un air de lassitude, comme si elle était désemparée. Je suis retourné sur l'ordinateur et j'ai tapé "fantôme".
    Mon coeur battait la chamade. J'étais terrifié. En jetant un coup d'oeil au-dessus de mon épaule, je ne voyais plus l'intruse. Mes doigts tremblaient au-dessus du clavier et des gouttes de sueurs froides commençaient à perler sur mon front. Mon regard faisait des parcours illogiques et ma recherche sur la Toile était tout à fait vaine. Seulement il s'agissait d'un exutoire. Internet occupe l'esprit, et je voulais gommer de mon cortex visuel cette image tracassante.
    J'ai parcouru les résultats quand tout à coup l'ordinateur s'est mis à agir seul. La page web s'est close en un rien de temps et la webcam s'est activée aussi vite. Elle était là. Nous regardions tous deux l'écran avec la même curiosité, affichant sur nos visages le rictus de l'épouvante. Elle semblait aussi surprise que moi. J'ai pris mon casque, mon portable, ma tablette et mes clés, et je me suis sauvé en hâte.

    >> Allô papa. Oui. Je crois qu'il y a un problème au studio.

    * * *


    Ma famille est parfaite. J'ai un jeune frère et une jeune soeur, des parents unis et cultivés. Ils habitent une grande maison entretenue par plusieurs personnels. On ne manque de rien. Tout est là pour qu'on puisse s'épanouir intellectuellement. Ma soeur par exemple fait de la peinture sur toile. Mon frère quant à lui passe le plus clair de son temps sur l'ordinateur, comme moi. Il aime pouvoir accéder à n'importe quelle donnée de manière instantanée et se divertir sur les jeux en ligne. Notre père nous le reproche souvent mais il est impuissant face à notre conviction que le web est indispensable aujourd'hui.

    >> You are free.

    Disait-il constamment, non seulement pour traduire son soucis de nous accorder une grande liberté, mais aussi pour témoigner de sa faculté à discuter en anglais. Mon père baissait facilement les bras quand il s'agissait d'être autoritaire avec nous. Un grand laxiste.
    C'est lui qui m'a inscrit en lycée privé pour ma scolarité. Mon frère et ma soeur y sont encore actuellement. C'est dans ce lycée d'ailleurs que j'ai rencontré Elsa. Le professeur était amusé de voir que nous avions tous deux des prénoms occidentaux. De prime abord, je dois avouer qu'elle ne m'intéressait pas beaucoup. J'étais plus stimulé par les jeux en ligne que par la sentimentalité mielleuse des amourettes d'adolescents. Ce n'est que depuis que nous nous sommes retrouvés à la faculté qu'elle m'attire.

    Après avoir partagé mon problème à ma famille et raconté que quelqu'un s'était introduit chez moi, mon père et moi sommes revenus au studio ensemble. J'étais angoissé à l'idée de retrouver ce fantôme qui errait dans ma pièce personnelle. En arrivant, nous ne vîmes rien, sinon que mon studio ressemblait de près à un zoo, ce que mon père ne manqua pas de me faire remarquer. Négligeant cette boutade, j'ai allumé l'ordinateur et j'ai activé la webcam, espérant vérifier que je ne devenais pas cintré. Elle n'était plus là. Plus de trace, ni d'elle ni de la chaîne. Mon père était furieux. Selon lui, je passais trop de temps sur l'écran, et cela risquait de me rendre fou. Il voulait que je me reprenne en main.

    >> Tu iras étudier à l'étranger, ça te fera les jambes !

    C'est sur ces mots qu'il claqua la porte, dévala les escaliers et reprit la voiture, résolu à me trouver une nouvelle école, un nouveau cadre de vie. C'est l'une des rares fois où je le vis furibond. M'étalant nonchalamment sur mon lit, je repris ma tablette, casque sur les oreilles, écoutant la musique pour m'évader. C'était prévisible. S'il ne voyait rien sur la photo, il ne verrait rien dans l'appartement. Et pourtant, elle était toujours là, me regardant de ses yeux usés par la mort. Mémorisée dans le numérique. Dans mon regard numérique.

    * * *


    Faire mes études en Angleterre fut pour moi une aubaine. J'ai pu découvrir toute une culture, une façon de vivre, une langue et toute sa finesse. J'ai visité des villes, des villages, des monuments, et même d'autres pays, comme l'Allemagne, la France et l'Espagne. J'aime leurs musiques et leurs spécialités : paellas, bières, vins, fromages, thés, cookies. Il est curieux de voir avec quelle facilité des tendances se créent, se normalisent pour devenir culturelles.

    Toutefois je suis toujours resté addict à l'écran. J'ai toujours aimé m'évader de ce monde trop réel pour moi. Mon voyage démarre quand je mets mon casque sur les oreilles pour écouter la musique. L'isolation sonore est au service de la transposition spirituelle. Ce détachement de l'âme permet d'être complètement soi, d'être intègre dans le personnage que l'on souhaite être. C'est ma façon de concevoir le phénomène.

    Au reste, j'ai commencé à voir des choses de plus en plus étranges sur l'écran. En prenant des nouvelles du Japon entre autres, j'ai vu des créatures envahir Karakura et détruire la ville. Des scènes vidéos courtes et de mauvaise qualité montraient des personnages déguisés en je ne sais quoi s'affronter de manière épique sur des terrains dévastés. Mais il ne s'agissait que de bribes d'images, et personne ne semblait s'en apercevoir. Probablement des montages me disais-je. Rien d'alarmant. A vrai dire, j'étais plus préoccupé par ma vie anglaise que par les informations anecdotiques japonaises.

    Cela dit, au terme de deux ans d'étude, ma mère contracta une sorte de psychose. C'est ce qui me décida à rentrer au bercail, afin de pouvoir soutenir celle qui toute sa vie avait sacrifié ses forces à peaufiner mon éducation. De toute manière, j'avais terminé la première étape de ma formation et j'avais de bons résultats, malgré la difficulté d'apprendre dans une langue étrangère. Je me disais que j'avais fait le plus gros du chemin, et si je voulais passer à la vie professionnelle je pouvais largement m'y lancer.

    Le constat en arrivant au Japon fut bouleversant. Mon père l'avait placé malgré lui dans un centre spécialisé. Il vivait mal cette séparation, et mes deux cadets aussi. Il me semblait comme anéanti à l'idée de la perdre. Il ne se rasait plus et souriait beaucoup moins. Ce jour-là je compris que mon père était d'une extrême sensibilité. Cependant la première chose qu'il me demanda me troubla.

    >> Vois-tu encore des intrus que je ne vois pas ?

    A fortiori, ma mère présentait les mêmes symptômes. Elle disait voir des fantômes. Croyant devenir folle, elle s'était enfermée dans le silence. Le psychiatre assista impuissant à la décadence de sa personnalité. De peur de troubler l'éducation de ses enfants, elle décida d'être internée. Mon père, démuni lui aussi face à ce phénomène qu'il jugeait absurde, n'eût pas droit de contestation.

    Quand je la vis, elle ressemblait à une femme désubstantifiée. Elle me regardait d'un air songeur, comme si elle ne me reconnaissait pas. J'étais révolté. Les médecins devaient sans doute lui administrer des doses colossales de calmants, tant et si bien qu'elle était dépossédé d'elle-même, elle qui jadis était si brillante et dynamique. Je fis toute une esclandre dans l'établissement. J'avais appris en occident à me plaindre, à accuser les autres, à faire le procès de l'incompétence hiérarchique. C'était très mal vu au Japon, je le savais bien, mais je me fichais de ce que l'on pouvait penser de moi. Je m'imaginais plus intelligent que les autres, puisque j'avais des qualifications universitaires étrangères, je me croyais donc en mesure de leur remonter les bretelles. D'autant plus que je possédais pas mal de connaissances pcyho-physiologiques, et que je n'étais guère convaincu par la médication psychiatrique dans la résolution des psychopathologiques. Je les voyais détruire ma famille et je ne pouvais me permettre de supporter cette idée.

    Bien entendu ma révolte fut vaine et insignifiante, et je rentrai bredouille.

    * * *


    Cet épisode fut néanmoins important par rapport au regard que je portais sur toutes ces hallucinations. En me documentant sur internet, j'avais découvert toute une foule de théories, dont certaines semblaient plus ou moins pertinentes. Mes enquêtes étaient de plus en plus pointilleuses sur le sujet. De manière certaine, Karakura était le centre de toutes ces formes d'agitation surnaturelles. La zone était cependant proscrite à l'accès publique, pour des raisons sécuritaires.
    En outre je m'engageais de plus en plus dans les mouvements contestataires. Ma petite révolte, aussi cocasse fut-elle pour les plus vieux, m'avait fort plu, et j'en redemandais encore. Il me semblait de surcroît que le Japon était plongé dans le marasme du monde du travail, et que les citoyens du pays ne pouvaient être épanouis en subissant une loi aussi tyrannique que celle de la chaîne. Beaucoup de philosophes occidentaux dénonçaient l'aliénation de l'individu par les "cadences infernales" et il me paraissait judicieux de nourrir tous les mouvements qui prônaient une réduction du temps de travail pour vaincre la dépression nippone. Si le mécontentement occidental me semblait exagéré au regard de tous leurs privilèges, le mécontentement japonais était insuffisant. J'étais donc l'un des partisans de la désobéissance civile, et le slogan de mon père, "you are free", devint mon propre slogan. Je m'étais inventé un personnage numérique et je tenais plusieurs blogs afin de sensibiliser les internautes au sujet de leur condition de vie. Ce personnage numérique se nommait Alpha Revolution.

    S'il est une chose où je me sais meilleur que la plupart, c'est dans le domaine informatique. Je suis un hackeur sans égal. Je sais m'introduire dans presque tous les systèmes et devenir le chef d'orchestre des différentes commandes envisageables. Je sais que je pourrais me faire des millions avec mon talent, mais je tiens à garder une certaine éthique. J'éprouve déjà une certaine culpabilité à pirater des sites qui me déplaisent pour y répandre mon slogan et mes personnages, alors s'il s'agit de voler la bourse à ceux qui n'hésiteront pas à affamer davantage les pauvres pour continuer à s'en mettre plein les pognes... Mais mes compétences dans ce domaine m'ont permis d'étendre le personnage et d'en faire un problème public. Une bonne manière de sensibiliser les internautes. Par le biais de petites séquences vidéos sordides accusant entre autres l'exploitation des ouvriers japonais, je suis parvenu à me faire un nom. Dans l'univers du numérique, je suis presque un héros.
    J'ai à ce compte pu lire sur internet qu'une enquête avait été ouverte sur mes manoeuvres. Heureusement je sais ce qu'il faut faire pour être hors d'atteinte, et le fait que je travaille en équipe me permet de me masquer davantage. En effet, j'ai trouvé quelques échos de la part d'autres mordus de l'informatique résolus à en découdre avec le gouvernement. Certains d'entre eux sont carrément fanatiques, et je concède qu'ils m'inquiètent un peu. Ceci dit, au regard de leur efficacité, l'idée de m'en défaire est fortuite.

    * * *



    Karakura. Il était inévitable que j'ignore plus longtemps les décombres de cette ville couleur fantôme. En piratant, grâce à deux camarades, le système de vidéo surveillance mis en place autour de cette ville, j'ai pu m'infiltrer sans difficulté. Il est relativement simple de sauvegarder une image et de la diffuser sur les écrans de surveillances les trente secondes qui m'ont été nécessaire pour dépasser le périmètre de sécurité. De plus, déguisé en agent de sécurité, je suis difficile à démasquer, sauf par les autres professionnels. C'est pourquoi mes équipiers et moi-même avons piraté depuis longtemps ce système de surveillance, afin d'étudier les rondes de nos antagonistes. Ce que nous avons vu est à ce titre révélateur de l'état d'esprit dans lequel se formatent les agents : ils restent tout au plus quinze minutes avant de se relayer, et ils mettent plus d'une heure à effectuer ce relais. Une manière comme une autre de rester le moins longtemps possible à proximité de cette zone hantée. Le côté froussard de ces pères de famille est une aubaine pour mon enquête.

    C'est en me promenant dans les vestiges de Karakura que j'ai à nouveau ressenti ce frisson que j'avais ressenti lorsque la femme fantôme s'était introduite dans mon studio. Tout était prêt dans le sac que je portais sur le dos. J'ai sorti la tablette et activé la caméra.
    Ce que j'ai vu sur l'écran me frappa. Toute une famille pleurait. Il y avait deux filles et une femme un peu plus vieille. Des chaînes les retenaient à une zone de débris. Sur un panneau dépassant en vrac des décombres, je pus constater qu'il s'agissait d'un ancien orphelinat. La chaînes reliaient ces trois âmes à celui-ci. Une des hypothèses que j'avais lu sur la Toile trouvait ici un argument. Certains fantômes ne bougent jamais de leur lieu de vie. Ils y sont enchaînés, captifs.

    Toutefois je fus encore désemparé. J'étais venu avec l'espoir que mes convictions étaient fausses et que je ne trouverais rien ici. Et je tombais malgré moi sur trois preuves, au grand dam de la logique humaine. Terrorisé par cette découverte, j'ai pris mes écouteurs et je les ai mis sur mes oreilles. Transposition. Virtualisation. Déshumanisation. Je les avais prévu au cas où, pensant que comme l'ordinateur ils m'occuperaient suffisamment pour que l'angoisse soit moins prégnante. Je fermais les yeux, espérant que j'entendrais moins les cris de ces trois féminines souffrant le martyr.

    Mais tout à coup, j'eus envie d'ouvrir les yeux. Les chaînes, la torture, ... rien de tel pour aliéner un individu. J'avais entendu parler de la légende des hollows sur le web. Les fantômes désemparés se transformaient en être immondes, abjects et affamés, dévoreurs d'âme. Mon slogan apparût dans mon esprit de manière irrépressible.

    >> You are free.

    La lutte que je menais depuis le début de la psychose de ma mère consistait à forcer l'émancipation des individus. Et, me retrouvant devant trois captives, je restais passif. Quand bien même il s'agissait d'être surnaturels, elles ne semblaient pas me menacer. Au contraire. Je les voyais en détresse, criant au secours. Il fallait que je réagisse, que je respecte mes convictions et le devoir de mon engagement idéologique. Que je sois au réel le héros que je suis au virtuel. Que je devienne Alpha Revolution.

    C'est là qu'il apparût. J'y songeais si fort qu'il se présenta à moi comme un songe. Mon pseudo-moi, virtuel mais visible, comme existant en réalité. C'était troublant, mais il me semblait que je pouvais contrôler chacun de ses actes. Il me regardait, et je constatai avec stupéfaction que tout mon accoutrement avait été modifié. J'avais le même costume et le même masque que mon sosie. Nous étions identiques. Nous étions tous deux des Alpha Revolution. Je lui tendis la main, l'engageant à faire le même geste. Il s'exécuta immédiatement, commandé par le moindre de mes désirs.

    Cet instant où je serrai pour la première fois la main de mon hologramme fut suspendu à la réalité. Il fut encore plus grand que le souvenir d'Elsa. Plus grand que la peur que j'ai eu en croisant la première âme errante. Plus grand que tout mon voyage pour mes perspectives diplômantes. Il fut la consécration ultime du sens que j'avais donné à ma vie. Il fut le prélude de la vraie révolution.

    Je ne revis jamais les trois âmes errantes de ce jour-ci, étant incapable de les libérer et de contrôler correctement mes pouvoirs.

    * * *


    J'ai appris de source sûr que d'autres activités spirituelles avaient émergé dans la ville de Tokyo. Cela fait plusieurs mois que j'ai découvert Alpha Revolution et je maîtrise de mieux en mieux ses possibilités de manoeuvres. J'ai aussi réalisé de nombreuses découvertes, toutes plus originales les unes que les autres. J'ai cru comprendre par exemple que nous étions sans nous apercevoir dirigés par des forces surnaturelles, les dieux de la mort, les shinigamis. L'idée d'être soumis à une hiérarchie ne m'est guère séduisante. J'ai appris aussi que les âmes mauvaises ou en errance devenaient progressivement des hollows, et que la légende de ces monstres était vérifiée. J'ai en fait croisé d'autres âmes qui m'ont tout expliqué. Je n'ai plus besoin de la tablette pour pouvoir communiquer avec elles.

    Je suis cela dit encore trop ignorant pour pouvoir me faire une idée du rôle que je tiens vis-à-vis de toutes ces extravagances fantomatiques. Dois-je lutter contre la désinformation et instruire le monde ? Ou dois-je m'engager à garder le silence ?
    Dois-je lutter contre les shinigamis ou leur cirer les chaussures ?
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Kazegai Taka
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Kazegai Taka
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MessageSujet: Re: Rokkaku Roméo [Reroll]   Rokkaku Roméo [Reroll] Icon_minitimeLun 15 Déc - 20:38

Rebienvenue.

Je te valide en tant que Fullbringer Indépendant. Toutefois, étant donné que tu as joué Léon pour moins de deux mois avant ton départ, tu perds 5 PC et la totalité de l'XP accumulée. Tu disposes donc de 15 PC et 0 XP à répartir comme bon te semble dans ta fiche techniques, que je t'invite à réaliser au plus vite dans la section prévue à cet effet, pour pouvoir participer aux différentes missions et events que nous organisons régulièrement.

Bon rp avec ce nouveau personnage !
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MessageSujet: Re: Rokkaku Roméo [Reroll]   Rokkaku Roméo [Reroll] Icon_minitimeLun 15 Déc - 21:18

Merci beaucoup ! x)
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MessageSujet: Re: Rokkaku Roméo [Reroll]   Rokkaku Roméo [Reroll] Icon_minitime

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