Diego était perdu dans ses pensées. Décidemment, Las Noches lui donnait mal au crâne. Tout ce blanc, toute cette lumière. Malgré tout ce temps passé au sein du palais, il ne s’y faisait pas. Tous les Hollows ont toujours vécu dans l’éternel ciel nocturne du Hueco Mundo et le soleil artificiel de la voute royale. Ainsi, le Decima tentait tant bien que mal de se remémorer quelques souvenirs passés. Celui-ci se trouvait dans une salle, non loin de ses appartements. Comme toute autre pièce des Nuits, celle-ci se trouvait immaculée jusqu’au mobilier et c’était justement sur un long canapé, au centre de la salle que le Brando se trouvait. Le Prédateur était avaché, les jambes posées nonchalament sur le dossier du sofa et la tête à l’envers, allongée sur un des appuie-bras. Sa tête était découverte. En effet, sa fameuse bombe signée DIO était délicatement posée sur la table basse, juste en fasse du canapé.

À première vue, le Dinosaure ne semblait être qu’un pantin désarticulé, jeté sur le meuble et pourtant, celui-ci était on ne peut plus sérieux. Son air réfléchi pouvait se déceler facilement par certains tics qu’il ne pouvait s’empêcher d’accomplir. Par exemple, il faisait souvent tourner une de ses mèches blondes autour de son doigt ganté ou alors il bougeait de haut en bas l’un de ses pieds comme s’il suivait le rythme d’une mélodie sortie tout droit de son esprit.

En réalité, Diego était contrarié. Contrarié car au fil des jours – des nuits, il se demandait si sa place était encore là. Lui qui avait rejoint l’Espada en quête de pouvoir se retrouvait reléguer au rang de simple garde dans un bidonville gigantesque. Elle est lointaine l’époque où Las Noches était aussi silencieuse que le désert qui l’entourait. Désormais, il ne se passe pas une minute sans entendre une foule brailler, crier, hurler… rugir et ce malgré la distance entre les tours des Lames et les favelas. Quoi qu’il en soit, le but de Sima était bon. La suprématie, rien que ça. C’était ce à quoi Diego avait toujours rêvé à la seule différence qu’il avait toujours imaginé sa propre suprématie et non celle de toute son espèce. Toutefois, le blond savait se faire patient. S’il s’était contenté de la place de Decima depuis tout ce temps, il pouvait hisser les Hollows toujours plus haut pour être le premier à planter le drapeau.

Pourtant, l’idée d’avoir été dupé de la sorte continuait de le tourmenter mais surtout… ce Sima… Si Diego ne croyait pas au caractère divin de cet entité, il devait avouer que cette force existait sans quoi, son appel n’aurait pas retenti dans tout le Yermo.

Tout en pensant à ce soi-disant dieu, Diego tourna la tête vers sa bombe, posée sur la table. Ses yeux tournèrent au jaune avant de se fendre à la manière d’un reptile. Il s’agissait là des effets secondaires de son zanpakuto. Tant de soif de pouvoir qu’il transformait sans cesse son possesseur si celui-ci lâchait le contrôle plus d’une seconde. Sur ce couvre-chef, il y voyait inscrit ces lettres pendantes. D. I. O. Cette identité, il l’avait volée, elle était sienne et tout comme ce nom, il avait décidé d’être dieu. Pas Sima, pas Santo, lui.

Tout à coup, des pas retentirent dans le couloir. Evidemment, Dio ne chercha pas à se relever de sa position quelque peu compromettante. Celle-ci s’avérait confortable, il y resterait donc. Lorsque les pas devinrent plus graves, une silhouette passa prêt de la porte grand ouverte. C’était une femme. Elle devait sûrement penser passer inaperçue et continuer sa route sans qu’on ne la remarque. Pas de chance.

Toi. Un sourire sur les lèvres marmoréennes du jeune arrancar. Oui, toi. On se promène ?

- Oui et non, Seigneur. Je suis à la recherche de mon maître et je crains de m’être quelque peu égarée. Je ne suis pas encore très habituée à ces couloirs. Ils se ressemblent tous.

- Je vous prie de m’excuser. Je ne souhaitais pas vous déranger ainsi. Je suis Rhodé.