Âge : Chaque jour le rapproche davantage de l'éternité.
Race : Arrankar - Adjuchas.
Rang : Numéros.

Description : Chaque minute de son funeste passé a stigmatisé son anatomie et son caractère. Ainsi, comme il le sera explicité dans sa biographie, il est plus sage de connaître son évolution aux fils des siècles afin d’en comprendre son profil mystérieux. N’adulant aucunement l’aspect malfaisant de l’entité qu’il est devenu, le serviteur de Dieu substitua le traditionnel uniforme immaculé par un long manteau de cuire, rouge écarlate ne laissant qu’entrevoir d’épaisses bottes de cuire et le crucifix pendant autour de son cou. Jouissant, ou non d’ailleurs, de son trône en haut de la chaîne alimentaire du monde creux, il arbore son épée spirituelle dans un fourreau noir, portée dans le dos. En osmose avec le « Hueco Mondo », le monde creux semble avoir été peint par Caeli tant cet univers lui colle à la peau. En effet, froid, vide, sombre, mélancolique tels sont les adjectifs caractéristiques de feu le Hollow. Antagoniste par excellence, l’être n’exhibe ni prestance, ni charisme ni quelconques autres qualités qui lui octroieraient la sympathie de ses congénères. Nephilim tolère peu de compagnie, il préfère ainsi errer dans la pénombre, solitaire – sa carrure passe partout s’y apprêtant parfaitement –.

Avouant ne pas dépasser les cent soixante-quinze centimètres, sa carcasse trime à dépasser la soixantaine de kilogrammes. Une silhouette fluette qui se contraste avec celles de ses congénères, habituellement titanesques. Amusant paradoxe lorsque l’on sait que l’être axe principalement ses talents sur le combat rapproché. Néanmoins, sa charpente modeste n’entrave guère sa musculature délicieusement sculptée, en attestera sa sangle abdominale agréablement dessinée. Sa crinière ténébreuse tranche avec son épiderme virginal. Effectivement achromique, l’être exhale un faciès juvénile, nonobstant son âge. Ses yeux aux nuances jades couronnent mélancoliquement un visage marqué par les multiples vicissitudes de son passé. Inexpressif, il est rare quand son sourire maladroit vient illuminer cette trombine morne, lassée de sa propre existence. Effectivement, lorsque ses lèvres changent du trait inexpressif qu’elles laissent habituellement transparaître, c’est dans le but d’aboyer quelques jurons, d’un son démoniaque. Seul le fragment opalescent de sourire – résidu de son masque – semble animer sa gueule dépitée.

Même si son caractère atrabilaire outrepasse les simples caractéristiques physiologiques, l'ensemble est harmonieusement amalgamé pour constituer un être impassible. Non pas un de ces merdeux brandissant un air marmoréen dans l'espoir de passer pour un protagoniste austère, mais, un individu complexe tentant de contenir une frénésie incommensurable. Jadis prônant le vertueux, l'ancien prêtre s'insurge désormais contre le monde, entier. Naguère coutumier des messes votives, aspirant à obtenir des faveurs de la Trinité, l'ange déchu s'apparente aujourd'hui à un inquisiteur accomplissant le châtiment divin. Caeli n'appréciant guère plus ses supérieurs que les comparses qu'il a consumés, son seul désir est de se délecter sur les crânes de ces derniers avant de décorer les murs de ses quartiers. Non pour autant suicidaire l'Adjuchas contient son aversion pour ses acolytes en attendant de débrider sa puissance. Aujourd'hui, il pérégrine dans les dunes immaculées de son univers, se contentant d'exhumer ses souvenirs spleenétiques, inaltérables, inébranlables ...

Pouvoir : « Ràton El Exilio ! » tel est l’incantation pour extraire le démon de son cortex. Son aversion pour les Hollows fait qu’il n’en use que rarement lors d’une rixe. Au-delà d’un simple retour à sa physionomie d’origine, un changement total de son comportement s’opère. Une apparence méphistophélique au comportement déroutant. Perdant la raison, il ne distingue pas plus ses alliés – ou tout du moins ceux qui s’en approchent – que ses ennemis. Capacités axées sur la force et la vélocité, sa corpulence modeste lui permet de concentrer plus aisément ses coups, à l'inverse des colosses qu'il affronte, lents et faibles.

Spoiler:

Biographie :

Credo in unum Deum
patrem omnipotentem
factorem caeli et terrae
vibilium omnium et invisibilium
Et unum Dominum Iesum Christum
Filium Dei unigenitum
et ex Patre natum ante omnia saecula
Deum de Deo …

« Angelus Domini nuntiavit Mariæ », doux versicules des anges caressant l'âme des élus de Dieu. Une mélopée qui résonne depuis des siècles dans l'esprit de ce pécheur, à tel point qu'il en oublia le dénominatif que l’on lui avait attribué. Les siècles passent, sa mémoire s’émousse, confondant les secondes, les minutes, les heures, les jours, les mois, les années. Envoyé des dieux ou abandonné de ses géniteurs, toute son existence pris un sens ce jour là, cet instant où un prêtre le découvrit sur les marches de son église … il y a quelques siècles de cela. « Aide ton prochain » clamait la bible, le serviteur de la trinité ne pouvait abandonner cet enfant de dieu à son sort. Le seul objet que ses procréateurs avaient daigné lui laisser était un collier – où pendait un crucifix en bois –, ceinturant le drap blanc dans lequel il était lové. Destiné à suivre les traces de son père adoptif, l’enfant sans nom fut baptisé « Domini » par la populace, devenu en quelques jours la nouvelle attraction du village. Puis, les années passèrent, et jamais il n’eut l’occasion de s’écarter des voix du Seigneur, ni de sortir de l’étreinte dans laquelle ses ainés l’avaient confiné.

« Miserere mei Deus ! » ... Glas sonnant l'auto-flagellation quotidiennement infligée pour endurer la passion du Seigneur. Jeune membre du clergé, l'orphelin reçut la meilleure éducation qu'il était possible d'obtenir antan. Etudiant l'histoire de Dieu, la calligraphie où la lecture sous la houlette de son mentor, il devint un jeune érudit. Additionné à sa beauté olympienne, l'être paraissait divin aux yeux de tous. Cependant, Domini aspirait à plus qu'une vie de labeur et d'abstinence. Les jours se confondaient et sa soif de découverte l'amenait à s'imaginer ce qu'il y avait au-delà des murs de cette église. Que pouvait-il bien se musser derrière ces vitraux multicolores éclairés par le crépuscule ? Ce n'était pas son cilice qui le comprimait le plus, mais bien le cloitre dans lequel il vieillissait, à l'écart du monde. Formellement prohibé de franchir les portes de l'édifice, l'orphelin savait que son acte provoquerait le courroux de son père adoptif. Ainsi, c'est d'un rictus et d'un signe de croix qu'il s'enfuit de cette prison dorée.

« Mea Culpa. » Qui n'a jamais commis aucun pêché n'a jamais goûté au plaisir, se rassurait le vagabond. L'envie, fut le premier. Quoi que pour un déserteur de l'Eglise, celui-ci fut des plus modestes : contempler l'océan, admirer les étoiles, sentir le vent contre sa figure ... des mires simples pour un être qui n'eut pour unique réconfort que ses propres songes. Domini découvrit ainsi les trésors recelés par le monde, appréciant l'iode marin contre sa frimousse, les susurres de la brise rythmant le bal des feuilles cuivrées ou ces étoiles scintillantes illuminant l'empyrée ténébreux. Encapuchonné pour ne pas être identifié, l'homme continua d'errer dans les landes du vieux monde, assouvissant son désir de découvertes. « Vieux monde » abandonné par Dieu, songeait-il en voyant ces hérétiques bafouer ses dernières paroles. En effet, à cette époque, les guerres et les maladies ravageaient le continent, n'épargnant personne. Les quelques survivants périssaient de leurs blessures, peu de temps après et ce, malgré les interventions du jeune voyageur. Etrangé à ces rixes sanglantes, le séraphin savait que son devoir n'était point de prendre parti - nous sommes tous des enfants de Dieu - mais, de répandre sa foi afin de pouvoir sauver le plus grand nombre de rescapés. Ce bienfaiteur pré-pubère découvrit ainsi la fonction attribuée par son idole. Il s'y exécuta durant plusieurs années, jusqu'à que le monde s'engouffre un peu plus dans l'ombre.

« Et concepit de Spiritu Sancto. » L'astre diurne, écarlate, éclairait un champ de bataille où jonchaient tristement des milliers de cadavre. Les rares combattants encore conscients écoutaient Domini prier pour leur salut, avant de s'effondrer dans un ultime soupir. Alors qu'il accompagnait les derniers instants de ces guerriers, une aura démoniaque vint perturber le rituel. Une ombre, un cri puis, le noir. Une opacité pernicieuse, un Hollow, attiré par les myriades d'âmes fraichement extirpées de leurs contenants. Il pouvait désormais le distinguer, cet artifice du diable. Qu'était-ce cet attroupement soudain ? Ce démon sorti des abysses ? Ces cris ? Et ... Cette chaîne sur le torse ? L'esprit de Domini s'empêtrait dans milles et une questions, dont il ne connaissait guère les solutions. Dieu n'entendait rien, aucune réponse pour assouvir ses interrogations. Etait-ce là la sanction pour avoir défié l'Eglise ? Etait-ce la sanction divine pour son exode ? Un frisson lui déchirait le dos, son hémoglobine bouillait dans ses veines, ses muscles se crispaient, ses jambes devenaient lourdes et cette chaîne de karma lui étreignait le cœur. Prie d'une fièvre démesurée, les yeux levés vers la voûte céleste, un sourire machiavélique, il poussa un hurlement frénétique, arrachant peu à peu le lien qui le retenait jusqu'à n'en laisser qu'un trou, au milieu de la poitrine.

« Amen ». Pardonnez-moi miséricordieux ! Pas de linceuls pour les pécheurs. Il n'y aura ni messes, ni chrysanthèmes à poser sur ma tombe, songeait-il avant de perdre peu à peu conscience et de sombrer dans les tréfonds de son esprit. Son apparence humaine s'estompait, laissant place à une entité carnassière dont il n'avait point le contrôle. Impuissant, il se contenta pendant des décennies à dévorer les âmes errantes et ses congénères, rien qui nécessite le besoin d'être narré. C'est d'ailleurs instinctivement qu'il rejoignit l'Hueco Mondo. Si ce n'était pas l'enfer c'était l'univers qui s'en approchait le plus, constata-t-il. Peu importe, nul lieu ne lui seyait aujourd'hui, de toute façon. Il se contentait de subir la morosité du train-train quotidien, affinant ses capacités, reprenant peu à peu la raison, une forme humanoïde, le don de parole. Son assuétude à l'évolution était inaltérable si bien qu'il fut recueilli dans l'armée des récentes « démiurges » de ces contrées dévastées, en échange d'une puissance effréné. Une apparence nettement moins bestiale qui lui permit de regagner un contrôle total de son organisme. Le prêtre découvrit le maniement du zanpakutô, il pouvait désormais contrôler ses transes animales. Daignant condescendre une totale servitude, l'arrankar sans nom patientait, aiguisait son talent et méditait sur le jour où il pourrait poser son cul sur le trône de son maître.

Le temps passait et enterrait ses desseins dans le sable immaculé du désert, la mort des Espadas, la défaite d'Aizen, l'arrivée des Quincy, l'assaut des Shinigami, le coup d'état de Grimmjow jamais il n'eut l'occasion de prendre le pouvoir du palais de la nuit ; le renvoyant à nouveau à ce statut de Quidam qu'il détestait tant. Lassé d'attendre une providence qui ne viendrait jamais, il provoquera lui-même le destin. Soit proche des tes amis, soit encore plus proche de tes ennemis ! Dixit Francis. Il est le bourreau de la Trinité, l'exécuteur de son courroux divin, l'ange tombé du ciel : « Caeli Nephilim ».