Regard songeur le haut d'un gratte-ciel, son champ de vision couvrant un océan d'une multitude de petites étoiles artificielles ; pas moins esthétiques que celles, authentiques, parsemées sur la voûte céleste. Viscéralement nocturne, et pourtant, des excursions moins rares en plein jour. Un gradient positif, depuis cette fois là où l'effort avait été fait de surmonter son traumatisme. Un effort parasité par un souvenir des plus graves, sans n'être porteur d'un soupçon d'espoir. Celui de la chaleur humaine, désormais à portée. Une ombre sur ce tableau, qu'elle se faisait, en cet instant, une priorité de dompter à jamais et ce, dans l'optique de ne plus en souffrir ni causer le moindre tort à un tiers.

Un vacillement dans l'atmosphère, ses sens réagissent. Sa trombine tournée vers un point fixe, précis, la bouche légèrement entrouverte. Le moment attendu. Se lever, doucettement, puis se laisser tomber dans le vide tête la première, nonchalante. Dans sa chute, l'air glisse puissamment sur sa peau, notamment sur son visage, insipide. Agréable. Savourer cette caresse, jusqu'à arriver au pied de l'immeuble. Juste avant d'épouser l'asphalte, disparaître, au grand désarroi des nombreux passants fourmillant l'avenue.

Ses déportations successives l'amènent vers un quartier peu animé de la ville. Se tenir droite, éclairée par un lampadaire au milieu de l'allée, tandis que la toisait une silhouette cauchemardesque, si grande que la lumière ne parvenait jusqu'au sommet de son corps squelettique. Qu'il s'approche, appâté par l'énergie délectable dégagé par l'humaine ; cette dernière ne bronche pas le moins du monde. Immobile. Les serres de la bête levées, elles s'abattent avec virulence sur sa cible, sans que cette dernière ne fasse rien pour se protéger. Simplement, encaisser, en s'efforçant de ne pas gémir. Quelle valeur pouvait-elle prêter à sa détermination si ce rien trouvait raison sur sa contenance ?

Serre-t-elle ainsi les dents, alors que s'ouvrait des plaies profondes le long de son buste. Moins profondes que si son cuir protecteur ne s'avérait si résistant. La chair dense et épaisse, supportant tout entier les coups de ce monstre n'ayant d'autre dessein que celui de la dévorer. Supporter... dans l'attente d'une réaction particulière. Quand ce pouvoir allait-il se manifester ? Que grimpe la douleur, cette interrogation s'en faisait plus forte encore. Se vider petit à petit de son sang, comme cette fois là. Une dizaine de minutes. Se demander, inconsciemment, si elle ne prenait pas là le mauvais pari. La vision trouble. Chancelante. Un coup violent, lui faisant perdre ses appuis. Propulsée au loin. Qu'elle roule contre terre et s'y arrache la peau ; ce qui suivait allait pour la contredire, à son plus grand soulagement.

Rebattement cardiaque familier. Ses sens profitent d'une seconde vie. Aiguisés comme jamais. Son corps bouillonne d'une énergie vitale jubilatoire, à condition d'ignorer le risque encouru. Que ses blessures vomissent par à-coups de son hémoglobine, là où on aurait imaginé qu'il ne lui reste plus qu'une infime réserve de sang ; ses iris de rubis s'incrustent dans ceux de son prédateur, devenue proie. Se relever. Il s'approche. L'attendre. Un coup armé. Esquisser prestement sa première esquive, millimétrée. Simultanément, lui arracher un bras. Fend-il les environs d'un hurlement strident qu'une ultime attaque vient traverser sa boîte crânienne, pour l'éteindre à jamais. Dans ce temps, statique.

Alentours, un environnement marqué par un affrontement unilatéral, jusqu'au moment décisif. Que se marque un silence profond, des portes se déverrouillant la rompent. Une poignée de personnes ordinaires, qui sortent interpellées par tant de boucan. Trouver devant elles une semblable sanguinolente. S'en approcher, plus ou moins prudemment. À proximité directe, un homme, l'expression inquiète.

-Jeune fille, vous allez bien ?

Silencieuse. Son voisin suggère d'appeler l'hôpital. Qu'il rentre pour s'acquitter de cette tâche, une nouvelle tentative d'établir le contact s'opère.

-Vous m'entendez ? Une ambulance va arriver. Ce n'est qu'une question de m...

Un tressaillement au moment de trouver son regard. Entreprend-il de reculer d'un pas qu'il ne dispose déjà plus de cervelle connectée au reste de son corps pour communiquer l'ordre. Tête s'entrechoquant puis roulant contre le trottoir quelques dizaines de mètres plus loin. Les réactions tardent à se manifester. Des observateurs pris de court, incapables d'assimiler une information trop en rupture avec leur quotidien. Des premiers élans de panique après qu'une deuxième victime passe sous les griffes de ce qui s'apparentait de plus en plus à une bête sauvage, animée par une soif de sang insatiable. Puiser des ressources dans les carcasses environnantes. La promesse d'un massacre.

Selon toute vraisemblance, un échec. Le pire qu'il lui avait été donné d'éprouver. Du moins, si personne ne venait interrompre sa démence.

Yo, tu te souviens de moi ? Dis, ça n’a pas l’air de s’être arrangé en deux ans ma veille.

Ne te fais aucune illusion Muda, je mettrais fin à ta folie meurtrière pour ce soir et pour tous les autres. Défend toi ou non cela ne changera rien à ma décision.

Brauer, comme l’as-tu trouvé ?

Pas dur. Elle n’a pas changé sa façon de procéder depuis votre première rencontre. Avec les deux autres, on a fini par tomber sur elle. On s’est tapé un spitch à la con, on a obéi. Ahahahah j’me rappelle encore de la tronche qu’elle nous a tirée. Bon bref, Goria était resté dissimulé et l’a pisté, fin de l’histoire.

Dépêchons-nous. Le risque qu’elle meure des mains d’étranger est minime, mais toujours réel. Elle disparaitra cette nuit, mais par mon biais et par aucun autre.

Jouissance bestiale. Ses pensées noyées sous une trombe d'émotions toutes plus primales à mesure que s'exprimait l'irrépressible. Des mouvements qui ne répondent qu'à ses plus bas instincts. Rien d'ordonné. S'abaisser ? Se laisser tomber à hauteur du premier cadavre à portée. Cadavre ? Quid de ce cri strident tandis qu'elle rentrait d'un geste sec ses doigts dans le torse de sa proie ? Quid de cette agonie palpable tandis qu'elle en sortait les viscères dans un geste ample ? Quid de ce regard en passe de s'éteindre tandis qu'elle allait chercher son épine dorsale à pleine dents, arrachant tout obstacle organique avec hâte, avant d'enfin toucher au but ? Se revigorer. Insuffisant. L'impression viscérale que ce ne sera jamais assez. S'en contenter ? En allonger d'autres. Le plus grand nombre. Assurer un festin. Éteindre à jamais cette faim assez vorace pour la dévorer elle-même.

Se relever ? S'élever. Se donner l'impression d'effleurer le ciel. Voir du gibier s'agiter ? Percevoir. Silhouettes abstraites, difformes, ne faisant guère penser à des humains. Se déplacer, comme magnétisée. D'alors rencontrer une force contraire. Stoppée dans son élan. Un visage familier ? Une force menaçante. Un regard déterminé ? Une aura qu'elle comprenait bien, au point que son identification relève de l'automatisme. Des mots ? Des sons. Tout au mieux des grommellements, qu'elle rendait au plaisir. Instable. Hors d'elle.

Une entrave ? Que tremble l'environnement proche. La fin de sa folie ? Sa chasse gâchée, au regard du bestiaire achevant de s'échapper. Ressentir ? Éprouver. Paralysée par une émotion des plus négatives. De la haine. Flot de haine au fond de ses iris de rubis. Payer. Lui faire payer. Mourir. Qu'elle meurt. Inerte. Explosion de son énergie interne, bonne à expliciter ce qui la travaillait. Envie graduelle. Cet animal debout en opposition. La voir déjà inerte, sa chair décapée, ses os effrités, son sang écoulé. Morte. Déjà morte. Pensée oppressante. Ferait-elle son effet ?

Selon toute vraisemblance, l'heure n'était pas aux mots, mais à l'action. Atmosphère froide, rompue par un claquement. Déplacement rapide. Propulsée par un claquement de son fémur contre l'asphalte jusqu'à sa cible. Faire pour la heurter. Que la force de son poids s'adjoigne à la vitesse à laquelle le bitume devait gratter son dos, elle en ressortirait broyée. Faire pour ne pas perdre le contact. Sa main gauche tenant fermement son cou, tandis que ses tibias sur ses bras allaient pour l'immobiliser. Un bras de libre. Bras qui exprimerait l'étendue de sa rage. Salve de coups puissants. Lui fracasser la boite crânienne. Frapper. Toujours plus forts, toujours plus frénétiquement. Frapper. Prévisualiser ce son languissant. Celui du craquement froid d'un crâne fendu et éclaté, avant que ne s'entende la viscosité de la cervelle portée à l'air, puis écrabouillée, dans un dernier coup écrasant.

Je ne sais comment tu peux te permettre d’être aussi lourd en ayant uniquement la peau sur les os, mais tu m’auras pas deux fois saleté.

Brauer on a un gêneur, un reaper qui arrive.

Elle tape. Frappe. Augmente sa puissance à chacun de ses coups. Une furie embourbée dans une mélasse d'incompréhension kinesthésique. N'arriver à l'effet désiré. Ne sentir le plaisir des gémissements désespérés de sa proie. Ne sentir le la délectation d'un corps sanguinolent qui délivre le parfum si délicat du sang d'ordinaire tapi sous cette coquille de chair. Ne sentir la jouissance d'un crâne qui rompt sous son poing. Pourquoi rien de cela ? Pourquoi cette résistance ? L'impression de ne jamais frapper assez fort. Sensation d'impuissance. Mère de frustration. Que s'accentue sa rage, ses sens s'estompent, ne percevant rien de l'efficacité balbutiante de son acharnement, ni même du dégagement de sa victime.

Se recroqueviller sur elle-même, étreignant le vide dans un grognement rauque à peine contenu. Éclater. Elle va éclater. Disparaître. Existence vacillante. Un palimpseste duquel où pouvait discerner une terreur indicible, si tenté qu'on prenne le temps de l'observer la tête froide, ce que la situation présente était loin de permettre. Éphémère. Tout d’éphémère. Se redresser, dos voûté vers l'avant, peinant à simplement rester debout. Poisseuse de sa propre hémoglobine ruisselante. Un organisme monstrueux, dont on ne pouvait ne serait-ce qu'entrevoir les limites.

Un temps figée, silencieuse, toisant l'ennemi sans réellement le voir pour ce qu'il était. Tout au plus, un nuisible. Une mauvaise herbe. De lui, n'entendre que des sons. Ces sons... des... mots ? Marque infime de lucidité. Cette sensation de flottement... le même que dans ses rêves. Penser rêver. Loin du rêve... un cauchemar. Avait-elle déjà connu cauchemar qui soit si afflictif ? Spectatrice, mais également actrice. Assister à son propre déchaînement, apathique derrière ses prunelles enragées. Des mots, peut-elle en prononcer ?

-Quoi ? … C'est quoi ? … ça... J'ai... mais... les nuits... Maison... je...

Déblatérer des mots décousus, saccadés par des temps morts, absolument dépourvus du moindre sens. L'incapacité manifeste de construire la moindre pensée pertinente. Pensées éclipsées par une masse écrasante d'émotions chaotiques. Une lutte intestine qui ne devait trouver de résolution que dans le sang versé. Celui de cette femme, ou le sien. Qu'aucune place ne soit laissée à la pitié. Quitter ce monde à jamais au moindre relâchement. Tel était le degré de tension qui engourdissait l'environnement, lourd, au point de rendre désirable l'abattement.

Un pas devant. Ne pas simplement s'avancer. Répondre à un appel. Poussée par sa soif insatiable. Fondre sur la promesse du liquide vermeil autant que de la charpente craquelée. Attraper un poignet, presser de toutes ses forces en vue de le broyer. Derrière ça, ne laisser passer l'ombre d'un temps mort. Attirer brusquement le corps vers elle. Que se fracasse sa figure avec la sienne. Battre la chair pour l'attendrir. L'attendrir jusqu'à ce que plus aucun mouvement ne soit possible. La charcuter. Hachée menue. Des sons visqueux s'entendant de sous sa propre chair. L'instant d'après, les os de ses côtes passaient au travers de son enveloppe charnelle, par le dos, allant pour empaler sa cible. Pourrait-elle enfin satisfaire sa faim ?

Spoiler:

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Commencer à trouver un plaisir inconscient dans la souffrance de sa proie. La sentir s'affaiblir de secondes en secondes, à mesure que les coups s'enchaînaient. Les os craquent. La chair s'ouvre. Le sang coule. Autant de prémisses à un délice irrésistible, dont la créature aurait tôt fait de goûter. Les yeux révulsés. Un filet de bave glissant sur son menton. Le paradoxe que ses sens lui étaient étrangers, mais qu'elle demeurait esclave de ceux-ci. Sa cible, esclave de sa rage ?

Selon toute vraisemblance, que cette dernière se dépêtre d'une situation où ses choix se résumaient à encaisser au mieux la frénésie de la bête enragée. Ne rien voir de l'artifice de sa vis-à-vis qui devait l'aider à arriver au bout de son action. En revanche, changer d'expression du tout au tout au moment de sentir un objet coupant glisser sur son épine dorsale, traversant son buste. Ses iris s'abaissent sur la lame surplombant son buste. Comme médusée, le bout de son index amorce d'effleurer le métal rougeoyant. S'en approche-t-elle qu'une douleur innommable l'arrête net. Ses côtes et poumons en passe d'être pourfendues. Que ça grimpe, menaçant d'arriver jusqu'au cou ; le sang imbibe ses papilles et l'empêche de hurler. Les yeux exorbités, la vue vacillante. La sueur perle à foison sur son visage.

Mettre un terme à cette torture... prestement... que ça ne puisse durer. Ses mains saisissent la lame et bloquent son avancée. Serrer, de sorte à l'immobiliser, à déposséder son ennemie de son arme. Un grognement rauque, alors que l'hémoglobine continuait de jaillir à un débit anormal de ses plaies et autres orifices, lui donnant une silhouette sinistre. Se laisser tomber en arrière, en vue de faire perdre l'équilibre à l'autre malheureuse. Qu'à cet instant, la Muda redéploie son fémur, celui-ci s'écrasant de nouveau contre le bitume. Frapper dedans, en vue de trouver matière à se propulser elle et son passager sur son dos. Aucun appui nulle part. La promesse d'épouser la maisonnée derrière. Promesse tenue. Non sans un bonus épineux. En témoignent la déferlante de piques depuis sa colonne vertébrale, traversant sa chair pour transpercer de part en part sa proie, avec une vélocité sans pareil.

Nul temps mort ne lui serait accordé.

Spoiler:

Navré, Jeonsa cette fois il n’y aura aucun lendemain pour toi et moi. Ses yeux devinrent à nouveau malfaisants et fixèrent Muda. Toi, je ferais tout pour que tu nous accompagnes dans l’au-delà.

Que t’arrive-t-il ? Pourquoi n’attaques-tu plus ? Comment se fait-il que tu sois encore debout après avoir était perforé ? Qu’est-ce qui te pousse à vouloir vivre ? Que… Toi ?!

Ma pauvre Chun-Hei, tu es… stupéfiante. Qui d’autre serait en colère et debout alors qu’il est presque transformé en gruyère ? Quel dommage que l’on ne soit pas de la même espèce je suis certaine que la raison aurait fini de prendre le pas sur ton entêtement ! Notre pouvoir de guérison combiné à ta ténacité hors norme, personne ne serait parvenu à te tuer. Si je te corromps tu…

Muda, s’il te reste encore un peu de cervelle pour raisonner et t’exprimer de manière audible. Je te remercie d’avance de ton explication sur ta folie de ce soir et surtout fait vite je ne tiendrais pas toute la nuit.

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Alors que ses épines dorsales se rabattent dans sa coquille de chair, le temps se suspend. Le souffle profond. L'a-t-elle atteint ? Sentir glisser du sang de sa proie sur son dos. Une proie ? Que cette dernière l'obnubile de moins en moins. De plus en plus, la conscience de sa propre déraison. Que faisait-elle, au juste ? Une rage retombant d'un cran, éveillant une pointe de désappointement. Les genoux contre terre après que le poids en son dos ait achevé de retourner dans son fourreau organique. Se relever tant bien que mal et, entendant comme un son effleurer ses tympans, se retourner vers l'origine de ce dernier.

Une sensation aussi brève que brutale, faisant s'écarquiller ses yeux pendant que ses iris tombaient sur son torse en vue d'y constater un trou béant au niveau de sa clavicule gauche, non loin de ses organes vitaux. D'abord, ne rien éprouver. Simplement, être emportée par la force du projectile, perdant l'équilibre et s'effondrant en arrière. Effleurer sa plaie. Une plaie par laquelle continuait de s'écouler plus de sang que de raison, jusqu'à sentir le liquide se coaguler pour en atténuer l'écoulement, finalement. Se redresser péniblement, comme noyée devant l'énormité de la situation. Que faisait-elle ici ? Essayait-on... de la tuer ? Qu'elle lève les yeux, et y reconnaisse, à sa plus grande stupeur, cette femme rencontrée cette fois là, alors qu'elle cherchait trace de son géniteur. Le plus perturbant n'était pas encore de la retrouver, mais plutôt de la retrouver dans cet état. Une femme aillant un lien avec la surveillance qui était jadis faite de ses faits et gestes.

Et là, l'interrogation la plus pertinente par rapport à la situation dans laquelle la Muda s'était embourbée, à ses dépens. Qu'était-elle venue faire là ? Pour ne rien simplifier, la présence d'une étrangère. L'une de ces créatures à l'odeur si particulière. Incapable de déterminer si elle représentait ou non une menace. Commencer tout juste à distinguer les bruits pour ce qu'ils étaient, des paroles. Son nom ? La gorge nouée, de n'être capable d'exprimer le moindre mot. Même au-delà de cela, de ne s'en sentir l'envie. Une conscience de récupérée à un moment où son corps avait été meurtri. De là, une méfiance des plus légitimes portée à l'encontre des divers protagonistes en présence.

Qu'alors, Kae arrache plus particulièrement son intention. Son corps se trouvait dans un état encore plus déplorable que la sien, sur sa fin. Une interpellation contre elle ? Sentir de ses yeux une rancune profonde. Renvoyer son incompréhension sincère, cédant vite à une espèce de consternation par rapport à ce qu'elle entendait et pensait comprendre. Folie... Que voulait-elle dire ? Que faisait-elle là... Folie... Qu'était-elle venue faire là... Des réminiscences de plus en plus nombreuses, portées par une migraine brusque. Une intention. Une résolution. Un échec. Des yeux exorbités. Une vision cauchemardesque. Des meurtres. Ce champ de vision... La place qu'elle se trouvait dans ses souvenirs...

-Non... C'est pas vrai... C'est pas moi... J'ai pas fait ça...

Un regard porté sur son interlocutrice, ô combien désagréable à maintenir tant cette vue portait les traits d'une trace évidence de ce qu'il s'était passé. Des éléments qui se recoupent, s'assemblent, trouvent une logique. Une tragédie dont elle se fait l'instigatrice.

-Non... C'est pas ça que je voulais... Je suis pas venue pour ça... Non... Non !

Panique bouillonnante. Incapable de soutenir le regard de quiconque. Perdue en elle-même. Ne comprendre la raison de tout ça. D'où cela venait. Une réponse de plus en plus évidente. N'avoir pu se contrôlée. N'avoir pu se contenir. Avoir explosée, cédée à son instinct apparemment irrépressible. Celui de combler un manque, une faim. Mettre à son terme une retenue éternelle, de ce qu'elle ressentait. Un échec, très nettement. Incapable de l'accepter. Incapable d'en accepter la portée, ce qu'il était coutume d'appeler des dommages collatéraux. Ne les affronter en face. Une vision trop douloureuse donnée d'elle-même. La fuir. Quitter les lieux à toute vitesse. Disparaître dans les ruelles. Une pratique ancienne, qui faisait monter sur son visage un torrent de larme. Sanglotante. Ça ne pouvait être elle... ça ne l'était pas...

Spoiler:

Arturia ?!

Je pense avoir compris ce qu’il sait produit ici ce soir. Maintenant, laisse-moi faire je m’occupe de tout et surtout pour une fois écoute et... laisse-toi partir.