Qu'on me trouve ce fichu dossier ! Il a pas pu disparaître comme ça !

Branle-bas de combat au sein de la division des soins. Un dossier à été perdu. Pas n'importe quel dossier, puisqu'il s'agit du dossier qui appartient au monsieur qui patiente dans la salle d'attente. Débordé, Shin ne sait plus où donner de la tête. Appelé de partout, il faut qu'il donne de la voix, mais avec tout ce chahut, impossible. Crier plus fort que les autres ne lui donnerait qu'un mal de gorge, rien de plus. Mais où donc est il passé ?

Retournons au commencement. Le gars arrive, se présente et dit qu'il souffre de maux de tête. Rien de bien méchant me direz vous, non. Lui donner de l aspirine ou du paracétamol et le tour est joué. Pas si simple. Le patient est un habitué des lieux, il vient quasiment toutes les semaines pour un check up. Assez âgé, il vient de la Treizième division. Et chaque fois qu'il se rend à la Quatre, il raconte au personnel ses anecdotes de guerre. Du temps où il servait le capitaine Ukitake. Pas l'actuelle, le tout ancien. Fabulations ? Peut être. Mais il s'est bien renseigné en tout cas, tout ce qu'il dit s'avère juste. Pourquoi ne s'est il pas retiré pour avoir une vie tranquille ? Pour l actuelle capitaine de la Treize, récemment promue.

Bref, nous en arrivons au problème. Le dossier est grand, vu l'état de service du sieur. Mais impossible de mettre la main dessus. Il ne s'est tout de même pas envolé, pardieu ! En fouillant sur son bureau, le lieutenant déplace par mégarde une feuille parmi tout le bazar présent. Et comme par magie, le dossier est la.

On arrête tous de chercher, je l'ai !

Cette histoire étant terminée, le garçon peut retourner à sa paperasse. Souffler un bon coup, et hop, de retour sur ce foutu rapport. Attrapant son stylo, il allait devoir faire vite, vu la pile qui s amoncelle petit à petit.
Quelqu'un frappe à la porte, trois fois. Bon sang, qui est l abruti qui se permet de le déranger ? Une voix féminine. Quelle douce voix que voilà, ça a pour effet d'apaiser son esprit. Il lève la tête et aperçoit une fille, portant un haori. Ce n'est pas Miloë, ni sa supérieure, donc il n y a plus qu'un choix possible.

Bien le bonjour, capitaine Ukitake. Ne faites pas attention au bazar. Que me vaut le plaisir de votre visite ? Si c'est à propos du siège Hechiko, il est en salle de soin et se porte bien.

Bon, cela n'avait pas l'air de la préoccuper plus que ca, même si elle se dit heureuse de le savoir en bonne santé. Un capitaine se doit de prendre soin de ses hommes, mais pourquoi cette personne qui se trouve en face du médecin ne donne pas cette impression ? S'asseyant sur un siège après avoir posé les affaires dessus à terre, la haut gradé de la Treize se positionne en face du garçon. Surement une chose d'une importance capitale qui sait. Il la regarde dans les yeux. Qu'à t'elle à lui demander qui nécessite une visite dans son bureau ?

Asuna. Cette visite est pour la Capitaine Commandante. En savoir plus sur sa personne et ce qu'elle est réellement. La Capitaine Ukitake a eu raison de venir voir le vice capitaine, si on suit la logique. Balayant d'un geste de la main la paperasse sur le bureau pour rendre l'échange plus convivial, le garçon pose ses coudes sur la table et croise ses doigts. Soit, il allait en dire plus sur ce point la.

En ce qui concerne dame Asuna, j'ai peur de ne pas vous apprendre grand chose sur sa personne. Mis à part que c'est une femme à l'écoute, qui parle peu mais bien. Je crains ne pas vous en apprendre plus, navré.

Un shinigami vient frapper à sa porte. A en voir sa tête, il s'agissait d'un problème intérieur à la division. Le médecin se leva de son siège, s'excusant auprès de son invitée. Cinq minutes plus tard, il vint se rasseoir à son bureau.

Navré pour le dérangement. Pour la Capitaine Kuragari, je pense qu'il serait plus aisé de prendre rendez vous le plus tôt possible. Votre rang vous permettra sans aucun doute d'y accéder plus vite. Puisque je vous tiens, parlez moi de vous ? Comment considérez vous les décisions de votre lieutenant, maintenant que vous êtes à la tête de la Division qui fut soumise à sa direction pendant quelques temps ?

Ah, les agissements de Clotho, il n'y avait qu'elle pour en juger ouvertement. Il ne s'agissait nullement là une tentative pour descendre son homologue pour Shin, juste avoir un point de vue différent de ce qu'il avait déjà sur lui.

Un court instant, le garçon sembla rire. Bien sur qu'il connaissait sa capitaine avant, mais pas de la même façon qu'aujourd'hui. Il avait appris d'elle via les gens, et à son arrivée, se montrer fier de servir une division faisait de lui le plus heureux des shinigamis. C'est donc avec une mine enjouée qu'il répondit à la capitaine Eirin.

Quand vous dirigez des hommes, il vous faut du temps pour apprendre à les connaître. Et j'avais déjà suffisamment à faire niveau travail à mon arrivée pour me soucier de qui était mon supérieur hiérarchique. Je connaissais ma capitaine, mais bien moins que maintenant.

Ceci étant dit, si elle voulait plus d'explications, il allait falloir qu'elle aille directement demander à la personne concernée. Pour l'heure, il n'allait rien dévoiler de plus sur sa supérieure. C'est un air navré qu'il prit pour afficher ses derniers dires. Il tenait absolument à ne pas paraître trop froid, question de grade vous comprendrez. Et la prochaine réponse venant du haut gradé de la Treizième était très attendue par le médecin, puisqu'elle soulevait un point assez important.

À sa réponse, le lieutenant parut surpris. Elle trouvait les méthodes employées par son bras droit pas mauvaises ? Juste en parler avec lui. Cela se voyait qu'elle venait de prendre le poste, et peut être qu'elle jugeait plus intéressant d'ouvrir les relations avec tout le monde avant de se consacrer à ce qu'il se passe dans sa division. C'est un choix en soi. Mais pour Shin, le devoir d'un capitaine était de prendre soin de ses hommes d'abord et ensuite de s'occuper de ses relations. Il se frotta les yeux entre temps. La fatigue commençait à le gagner, mais il tenait absolument à poursuivre la discussion.

Je pense qu'il faudrait se pencher davantage sur votre division. Du moins c'est ce que j'aurais fait si j'avais été à votre place. Cela rejoint votre demande dans un sens, et vous êtes au même point que moi à mon entrée au sein de la Quatre sur le sujet. Ayant échangé avec votre lieutenant deux fois durant ma carrière ici, je peux vous dire une chose sur lui. Malgré quelques décisions farfelues, il reste un bon lieutenant. Il suffit juste de ne pas le laisser prendre de décisions à la légère. Pour ça, vous êtes la seule à savoir quoi faire.

Il est vrai qu'en soi, Clotho était un homme qui prenait grand soin de ses hommes. Avec un peu plus de recul, il serait une personne digne de confiance. Laisser le temps agir, voilà ce qu'il fallait faire. Peut être qu'à leur prochaine entrevue, il aurait changé qui sait ?

Il semblerait que les propos de Shin aient touché la corde sensible. Voilà une mince affaire dans laquelle il s'était embarqué, en refusant d'en dire davantage sur dame Asuna. Ne pas savoir en parler publiquement, commençant à développer une certaine rancœur. Le garçon ne tenait pas à ce que la Mère Rouge n'aie de sentiments avec toute autre personne mise à part lui. La jalousie, quel sentiment étrange. Mais pour la capitaine se tenant dans son bureau, le lieutenant avait préféré ne pas en dire davantage.

Je suis désolé si cela vous a contrarié. Mon manque de tact dans ma réponse prouve mon manque de professionnalisme. Je tâcherai de me montrer plus courtois désormais.

Le médecin passa une main dans ses cheveux. Lui ne voulant pas aller plus loin sur sa capitaine, elle lui répondait en changeant de sujet qu'elle ne tenait pas à poursuivre la discussion sur son lieutenant. Comme ca, pas de mésentente. Elle tint à savoir si le rythme des visites concernant ses hommes importunait sur le travail au sein de la Quatrième division. Chose à quoi le vice capitaine répondit avec un certain professionnalisme dont seul le personnel médical savait faire.

C'est sur que nous voyons défiler beaucoup de monde ici. En ce qui concerne vos hommes, nous n'en voyons pas tant que ca. Et quand ils viennent, c'est plus pour prendre des anti -douleurs pour les courbatures à cause des entrainements qu'autre chose. Rassurez vous, vos hommes se portent très bien.

Et ce n'était pas des mots en l'air. La Treizième était l'une des divisions qui comptait le moins de patients, si on se référait aux dossiers médicaux. Le siège Hechiko n'est qu'une exception en soi, compte tenu de son âge avancé. Mais il ne souffre d'aucun maux qui serait propice à sa santé.[/color]

Un mince sourire commençait à naitre sur son visage. Cet entretien, il le voyait comme une mère qui vient demander comment va son enfant. Il aimait bien établir ce contact avec les patients. Faire des visites médicales dans le Rukongai, remplir les dossiers, s'assurer de la santé de ses patients. Le métier de médecin lui plaisait définitivement bien. Bon choix de division à la fin de sa dernière année à l'Académie. Il ne le regrettait aucunement.

Les Reapers. Décidément, ils étaient présents dans toutes les bouches, et cela gagnait même la Quatrième. En attendant, toute source de malentendu avait disparu. Feuilletant quelques dossiers sur son bureau pour chercher une quelconque traces de ces envahisseurs. Il savait pertinemment la réponse, et s'arrêta de chercher pour afficher une mine navrée.

Je pense que vous vous doutez déjà de ma réponse. Secret médical. Même à une personne de votre rang, il m'est impossible de vous en dire plus.

Une pensée envers ceux qu'il avait rencontrés. Que représentaient ils dans l'armée ? Avaient ils un rôle à jouer, ou bien étaient ils de la chair à canon pour leur Commandant ? Cela se saurait tôt ou tard. Comme une évidence, la capitaine dévia sur un autre sujet, plus personnel. Se balançant sur son fauteuil, le garçon s'amuse de cette question. Un sujet qu'il aimait particulièrement, et sur ce qu'il fait en dehors de ses heures de travail.

Oh oui, j'arrive encore à faire la part des choses avec tout ca. Quand on aime ce qu'on fait, ca aide grandement dans la vie.

Malgré ses mauvaises habitudes, il aimait par dessus tout son boulot. Les opérations à coeur ouvert, l'odeur des gants couvert de sang et cette sensation de fierté après une opération réussie. Tout ca faisait partie de son train-train de vie. Quelqu'un frappa à la porte. Deux de ses hommes vinrent le trouver, adoptant un visage neutre. Un échange de regard suffit à l'enfant pour qu'il comprenne que les siens avaient besoin de lui dans l'instant.

Ah, je vois que le travail n'attend pas, et qu'ils ont besoin de mes talents. C'est donc là que se terminent nos échanges pour aujourd'hui. Nous parlerons une prochaine fois si vous voulez bien.

Le médecin se leva de son siège, rangea son bureau en vitesse avant d'accompagner son invitée à l'entrée de la division. Tout en rappelant à ses hommes qu'il était sur le coup. Fallait bien se montrer galant avec les femmes, le travail pouvait bien attendre. Cela fait, il se dirigea vers la salle d'opération, enfilant les gants que l'infirmière lui tendait. Après un bref résumé par un de ses hommes, il ferma les rideaux de la salle.

Les amis, nous avons une vie entre nos mains !