De son vivant :

Une âme saine au sein d'un corps sain... Ce fut les seules mots qui furent répétés inlassablement aux oreilles de l'homme qu'était Grimm. Dépourvu de souvenir, d'émotion propre, de réelles ambitions, il n'était qu'un rouage d'une mécanique perverse et malsaine fondée par les hommes eux mêmes. A cette époque, un orphelin devait se montrer fort sous peine de nourrir la terre de ses entrailles dans le cas contraire. Ainsi, on avait formater cet être fait de chair et de sang telle une machine sans pitié, sans aucune forme de volonté propre. Bien avant sa mort, Grimm était déjà un assassin, quelqu'un qui tuait au profit d'une autre personne. L'ordre était simple, l’exécution pouvait l'être encore plus mais, le constat était une lame acérée qui venait déchiqueter son cœur à vif. Il répandait la mort, ses mains n'étaient capable de manipuler une arme seulement pour abattre son prochain. Il était la fierté de ses maitres, un chien qui ne posait pas de question et qui exécutait ses taches sans se poser de question, sans remettre en cause le fondement de ce spectacle macabre. Homme, femme, enfant jonchaient son chemin sous forme de cadavre, il en était aller jusqu'à oublier le sens du mot vivre. en réalité, il ne valait guère mieux qu'un cadavre, lui qu'on appelait démon chez les humains.

Son cas n'était pas singulier, son talent par contre était digne du plus brillant des génies de ce monde. Semant la mort aussi bien qu'il respirait, seul son nom était connu dans l'esprit des hommes. L'entendre signifiait une mort prochaine, crainte et peur avaient germé autour de sa propre existence. Mais, un homme aussi démon soit il reste un homme, sa conscience ayant été entravé par tant d'atrocité commis par sa propre chaire se souleva un jour. Une vague ravageant le feu dévastateur qui brulait au sein de son âme, voilà la forme que pris sa conscience dans cet esprit pourri par la vie elle même. Lui avait obéit aveuglement développa peu à peu une indépendance, il se donna le droit de penser même si cela lui procurait une douleur encore plus profonde. La douleur des souvenirs de ses actes, celle-ci lui était pire que la mort mais, il ne pouvait désormais plus s'en soustraire. Ainsi, il disparut des yeux du mondes, de ses propres maitres gras et pervertis par l'argent et autre forme de luxure.

L'ironie du sort frappa sa petite existence, pour la première fois, le prédateur devint la proie. Ce n'était qu'un chien boiteux, ayant eu l'espace d'une seconde l'illumination de sa vie aux yeux de ses anciens maitres. Leur jouet était cassé, désormais, il devait faire en sorte de le supprimer une bonne fois pour toute. Plusieurs assassins se mirent à sa recherche, ils n'étaient pas aussi doué que lui, ne pouvaient même pas prétendre posséder une once de son génie. Mais le nombre et l'acharnement qu'ils éprouvaient était une chose qui pesait en la défaveur de Grimm. Au final, peut être qu'il ne recevait que son juste châtiment après tant d'année d'obscurité et de sang. Sa traque dura plusieurs années, la proie avait des crocs bien plus affutés que les dagues de ses chasseurs, mais, tôt ou tard, son gout même de la vie disparut. Il n'aimait pas ce monde ni même ce qu'il avait été et ce qu'il était en cet instant. La fatigue rongeait son être, peu à peu sa conscience qu'il avait réussi à éveiller auparavant se refermait de nouveau sur elle même. Lui qui était pris dans un cercle infernal de sang, cherchant désespérément la rédemption qu'on lui confisquait délibérément.

Le dernier assaut qui marqua la fin de sa vie fut sans doute le plus sanglant. Un nombre incalculable d'assassin avait été mis sur sa trace. La lune suintait d'une couleur rouge rappelant son propre sang, il savait que son heure était proche, jusqu'au bout la paix lui aura été inaccessible. Lui qui s'était engagé dans un combat semblable à l'enfer sur terre allait sans nul doute rejoindre le vrai enfer très bientôt. La nuit défilait au son de l'acier s'entrechoquant, ses blessures se faisaient de plus en plus nombreuses mais, aucun n'arrivait à bout de celui qu'on qualifiait de démon. Avec lui, il emporta tous ses traqueurs leurs accordant ainsi un repos éternel. Il fut le dernier debout, son corps transpirait de sueur aussi bien que de sang, tout son énergie se déversait au travers ses plaies. S'appuyant difficilement contre un arbre, il avait vécu comme un chien et mourra avec un traitement guère plus approprié à un homme. Ses yeux se vidèrent de l'éclat de la vie et son âme fut extraite de son corps pour un long voyage vers une autre vie.

Après son vivant (Remarquez l'originalité):