Impassible, Haiko commençait à avancer doucement en direction de Tenzen et de son opposant, lame portée sur le côté. Son bras engourdit commençait à récupérer de l'éclair de kidô. Cependant, à peine avait-il fait deux pas que quelque chose le perturba. Un faible sifflement, allant crescendo dans l’aiguë. Fronçant les sourcils, sa tête se tourna vers ses cibles précédentes en arrière. Ils se tordaient de douleur et pas seulement à cause de son attaque. Il fallait dégager, voilà ce que son instinct disait au jeune homme. Le petit shinigami s'élança alors en arrière d'un shunpô, mais il était trop tard. Les deux pauvres types explosèrent à son passage. Une déflagration puissante perturba alors le mouvement du vice-capitaine qui fut propulsé contre les habitations proche. Il les percuta avec violence, réduisant plusieurs constructions à l'état de gravas saupoudrés d'un nuage épais de poussière.

Que s'était-il passé ? Ça, Haiko n'aurait su le dire. Pendant quelques instant, il se retrouva bloqué sous les décombres, légèrement sonné. A l'autre bout de la rue, les deux capitaines faisaient état de leur puissance en mettant à mal les défenses des deux renégats qui s'effritaient inexorablement. Le petit shinigami toussa, à moitié noyé dans la poussière flottante autour de lui. Tout ce qu'il pouvait percevoir de l'affrontement en cours à cet instant étaient les sons... Des cris indistincts, suivit d'une forte détonation. Suite à ça il s'extirpa rapidement des débris comme si ceux-ci n'étaient que sable. Lorsque le nuage de poussière se dissipa, il ne voyait plus Kaito. Avait-il explosé comme les deux autres ? Le géant était par terre, le corps lacéré, reposant devant Haruki qui semblait lui aussi accuser le coup.

De nombreux détails échappaient au petit shinigami. Tournant toutes les hypothèses possible dans son esprit, il sentit un liquide chaud couler de son front et suivant la ligne de son sourcil gauche. Il porta alors la main à son front, touchant de ses doigts la piquante blessure d'où s'écoulait son liquide vital. Il n'avait pas été assez prudent. Du moins, il l'avait été. Seulement, il restait perplexe quant à la subite explosion des shinigami auparavant présent sur le champs de bataille. C'est lorsque son comparse de la onzième déploya l'étendue de sa puissance, lâchant une phrase qu'Haiko ne comprit pas immédiatement. Il tiqua. Tuer ses alliés ? Était-ce donc l’œuvre de cet homme ? Ce Haruki ? Ce lâche ? Comment deux haut-gradés avaient-il bien pu tomber aussi bas pour soulever une armée de pécores en guise de bouclier humain ? Un seul châtiment leur serrait réservé... La mort.

Son visage devint froid, s'armant d'un marbre impénétrable au regard perçant. Son sang bouillonnait, tout comme l'air autour de lui. Son reiatsu s'élevait du sol en courbant l'air de ses mirages. A quiconque s'approcherait de lui désormais, la chaleur serait insupportable. Il ne pouvait laisser passer ça, cela allait à l'encontre de ses valeurs. Il avançait lentement, tel le bourreau montant à l’échafaud pour appliquer sa sentence. Tous se concentraient désormais sur Haruki, faisant tomber sur lui la sentence du Gotei. Les enchaînements de Noboru étaient magnifique, saisissant. Couplé aux chaînes spirituelles du troisième siège, la scène donnait a cette débauche d'énergie une allure d’œuvre d'art. En d'autre circonstances, Haiko serait resté ébahi devant un tel spectacle. Seulement, lui aussi voulait faire comprendre à cet homme qu'agir de la sorte requérait une sentence des plus zélée.

Il avançait encore, raffermissant sa prise sur son arme. Il attendait le moment propice pour s’élancer sur Haruki, tel un un tigre marchant à pas feutrés dans les hautes-herbes, prêt à bondir sur sa proie. Ce moment approchait, inéluctable, sous la lumière superbe des coups de Noboru dessinant son lotus.

Non, quelque chose d'autre attire son attention. Il aperçoit un mouvement du coin de l’œil. Dans d'autres décombres à sa gauche. Il se fige, portant discrètement son regard vers les taudis en ruine son bouger la tête. De petits éclairs s'arquent entre les gravas, la nécromancienne n'avait pas succombé au coup de Kyôya. Personne ne semblait l'avoir perçu, mais il ne faudrait pas longtemps au groupe pour la débusquer. Qui sait ce qu'elle préparait dans son coin, et puis peu importe si elle était véritablement sonnée ou si ce n'était qu'un leurre. Il fallait prendre les devants, pas de pitié pour les traîtres.

Dans la main d'Haiko, le cœur de feu de son zanpakutô flamboyait. Puis, dans un murmure, il incanta sa technique...

« Sukima no ennetsu... »

Subitement, sa tête se tourna vers sa cible. Sa large épée décrivit une ample parabole au dessus de lui avant qu'il l'abatte au sol. De la pointe de la lame qui s'enfonça de quelques centimètres en terre, le sol craqua en une fissure fusant sur l'éventuel position de Kokoa. De la fissure s'extirpa un haut rideau de lave traçant déjà sa route à la suite de l'ouverture terrestre. Il allait faire chaud dans les taudis...

- Votre petite révolution s’arrête ici et maintenant. J’sais pas pourquoi vous suivez ces Kamikazes mais à votre place, j’ferai demi tour et vite. Un mec qui fait péter ses potes pour tenter de nous atteindre ne mérite pas qu’on le suive. Allez… Faites pas les cons et rentrez tranquillement chez vous. J’préfère être clair avec vous les gars : avancez encore et vous m’obligerez à mettre un terme à votre marche.