L’hiver, quelle douce saison. Cette eau gelée se transformant en petite particule blanche s’associant pour former ce manteau blanc, je ne connais rien de plus beau qu’un paysage enneigé. Je n’avais que très peut de fois poser le pied dans le monde des humains, à Karakura mais j’en ai toujours profité pour le contempler sous toutes ses formes… Cela est tellement différent de la Soul Society. Perché sur les hauteurs de Karakura, je guettais l’horizon à la recherche du moindre indice pouvant nous sortir de cette pagaille. Et oui, à peine recruté j’étais déjà sur le terrain sous les ordres du grand chef. Je n’avais même pas encore eu le temps et le courage de me présenter à ma division, même si j’ai eu la chance de croiser mon vice-capitaine auparavant pour échanger quelques belles paroles… Il était lui-même à mes côtés pour cette mission. Une opportunité à saisir pour resserrer mes liens avec lui. Alors que quelques flocons tombaient du ciel, j’étais dans mes pensées. D’étranges évènements étaient survenus dans la Soul Society… Ce déferlement de puissance venant de Karakura ne put qu’attiser la curiosité de notre Commandant. Voilà donc la raison de ma présence dans le monde des humains… La recherche d’indice pour résoudre cette affaire au plus vite. Puis un éternuement vint me tirer des nuages.

J’ai beau être fasciné par la beauté du paysage, mon corps a dû mal à le supporter. D’autant plus que je mettais forcé à porter ma tenue officielle avec mon Haori se fondant dans le décor. Pourquoi je le précise ? Et bien c’est surtout pour le fait qu’il ne me réchauffe pas. Nous allions de bâtiments en bâtiments, de quartiers en quartiers et d’éternuements en éternuements… Nous cherchions une chose invisible. Qu’il est difficile de réussir une mission quand on ne sait pas vraiment ce que l’on cherche, tout ce qui paraissait suspect pouvait convenir et pourtant ce n’était peut-être pas la réponse à nos questions. Pendant que d’autres piétinaient le sable fin du Hueco Mondo, nous traquions la puissance émise dans le monde des humains sans savoir d’où elle pouvait réellement provenir… Il fallait chercher, chercher et encore chercher. Non pas que je n’aime pas le rôle que l’on m’a donné mais… Je ne l’aime pas. Je mettais donc posé de nouveau sur le toit enneigé d’un bâtiment du monde des humains pour ainsi parler à mon compagnon de route en soupirant quelques peu avant de prendre la parole.

« Haiko, j’ai un mauvais pressentiment… Ces évènements sont similaires aux prémices d’une bataille. »

C’est ce que je pensais, oui. Je caressais mon petit bouc en regardant autour de moi s’il n’y aurait pas au moins un détail nous mettant sur la bonne voie. Je suis un bon historien qui n’a aucun sens de l’orientation c’était à peu près ça le problème. J’étais perdu mais je n’osais l’avouer à mon vice-capitaine… Allez savoir pourquoi. Je préférais m’entêter à suivre mon instinct inexistant que de m’humilier moi-même pour ma première mission avec lui. Je repartais dans mes pensées… Ce que je venais de lui dire je le pensais vraiment, d’abord quelques phénomènes étranges suivies d’une attaque d’envergure pour ensuite déclencher la guerre… Tout cela ne signifiait rien de bon mais je ne pouvais reculer. Rappelez-moi pourquoi je suis devenu Capitaine ? Ah oui, pour servir à quelque chose, pour protéger et redorer le blason de la sixième division. Je pensais trop, ce fut un énième éternuement qui m’extirpa de cela.

« Et puis j’ai froid. Pas toi ? »

Un détail qui semblait être insignifiant et qui pourtant avait tout son sens… J’allais finir malade. Bon d’accord, c’était inutile mais j’avais besoin de me détendre avant que la tension monte et que les choses deviennent sérieuses. Il fallait que je me prépare à tout et n’importe quoi… Surtout à n’importe quoi. Cela ne pouvait devenir que plus divertissant.

Inlassablement, l'anonyme continuait sa marche.
Ici, la neige remplaçait le sable tout aussi pâle du Hueco Mundo, monde qu'il avait quitté peu de temps auparavant afin de partir à la recherche de cette Quincy en qui tant de ses espérances reposaient. Les longues sangles de sa blanche combinaison propre aux Arrancars creusaient de maigres sillons sur son passage – Depuis quand marchait-il ? Ce dernier n'en avait pas la moindre idée, les événements de cette terre tout comme ceux de son ancien monde ne le concernaient pas assez pour lui imposer un quelconque rythme ; Il n'avait fait que répondre à l'appel d'une puissance lointaine, à ce signal placé sur sa route au moment même où il cherchait une destination initiale et commencer ainsi la nouvelle « enquête » qui l'avait poussé à tourner le dos aux Autres. Sans aucun doute, les conjonctures devaient lui être favorables pour le guider ainsi, lui qui s'avérait si démuni, si seul, et surtout si vide intérieurement.
Et puis, ces lieux ne lui étaient pas étrangers. Car c'était dans les parages que sa rencontre avec l'humaine aux yeux ciels s'était terminée, terres accueillant visiblement le foyer de cette dernière. Oui, cela lui revenait à l'esprit maintenant. Il avait de la chance. Quoique l'intense agitation spirituelle qui perturbait en ce moment l'endroit ne présageait rien de bon : L'expert ressentait clairement les nombreuses auras, des Reiatsu puissants et distincts troublant la zone. Il n'était pas le seul à avoir répondu à ce signal si particulier...

Shirogane Imari... Où es-tu ? Soufflait-il inconsciemment, comme pour extérioriser ses pensées, le but de sa venue.

Elle aussi possédait sa propre substance spirituelle, et l'avoir enregistré une fois suffisait pour la retrouver malgré d'importantes distances. Cependant, le Privaron Espada ne détectait que des présences inconnues, ce qui ne manquait pas de lui remémorer les anciennes traques qu'il avait pu effectuer sur terre pendant de longues périodes. Masquant au mieux de ses performances son propre Reiatsu, ce dernier progressait à la fois discrètement et rapidement à travers le terrain, se dirigeant ainsi vers les différents protagonistes tout en conservant son camouflage – Rares étaient ceux qui parvenaient à localiser sa position lorsque l'Adjuchas assassin se prêtait au jeu de la chasse, et même si ses intentions ne se voulaient aucunement hostiles pour le moment, son comportement instinctif le cataloguait sans problème comme une menace silencieuse.

Pas question pour l'ex-Cuarta de se dévoiler pour le moment.
Le terrain lui appartenait probablement. Du moins, la haute confiance qu'il plaçait en ses capacités actuelles le poussait à le croire ; Visualisant chaque étrangers, celui-ci se déplaçait furtivement pour allier observation et discrétion. Il n'avait plus qu'à étudier l'évolution de la situation avant d'intervenir de quelque façon...

Citation :

Je précise que mon personnage possède un Camouflage Expert (lvl4), si l'un de vous est capable de le détecter alors n'hésitez pas à relever sa position si vous le souhaitez ! Sinon, il reste planqué pour le moment. °° (P'tit edit, j'suis con d'avoir mis ça en Hide ><)

L'hiver, quelle saison morbide. La neige, ces petits grains d'eau glacée qui tombent lentement en narguant ceux qui les observent s'échouer sur leur visage avec émerveillement. Ceux-là même qui jurerons en glissant dans cette boue gelé qui remplacera petit à petit le tapis immaculé, pur. Ah ça, elle cache bien son jeu cette foutue neige ! C'est fade, c'est vide, c'est froid, ça engourdi les membres et ça éblouie lorsque la lumière du soleil s’abat sur elle. L'hiver, voilà bien une chose qu'Haiko avait du mal à supporter. Il avait hésité quelques secondes avant de s'extirper du senkaimon, frappé par le froid et la vision d'horreur... Du blanc, à perte de vue... Il s'était tout de même résolu à suivre son capitaine, fraîchement nommé, sortie de nul part. Lui qui avait l'habitude de gérer les choses dans sa division, le petit shinigami devrait s'habituer à cette nouvelle situation. Au moins, suite aux brèves paroles échangées sur le départ, l'homme semblait avoir la tête sur les épaules. Pourvu que cela reste une habitude...

Quoi de mieux qu'un théâtre d'opération pour briser la glace... Enfin... Pour en apprendre un peu plus sur celui qu'il allait épauler désormais. Vu la mission, il n'y aurait sans doute pas vraiment l'occasion de tailler le bout de gras. Quelle mission d'ailleurs. Le vice-capitaine y voyait enfin l'opportunité de comprendre ce qui avait pu arriver à ces capitaines renégats. Même si son regard se voulait vif et concentré, la présence de son capitaine le rassurait. Le vide laissé par son prédécesseur le hantait toujours, mais ça, il se gardait bien de ne serait-ce que le montrer. Haiko restait concentré, se remémorant certains détails des rapports faisant mention du Mahô Tsukai rencontré près du monolithe du Rukongai. S'ils ne semblaient émettre aucune aura, la tâche n'en serait que plus ardue. En plus, le petit shinigami n'avait rien d'un bon pisteur, et malgré cela, même lui ne pouvait passer à côté de cette sensation. Toutes ces forces déjà en mouvement. Lui et ses confrères du Gotei ne la jouaient vraiment pas en commando sur ce coup. Après tout, comment trouver quelques chose que l'on ne peut ressentir alors que l'on peut très bien l'attirer comme un aimant. Cela comportait pourtant un risque, celui d'éveiller la curiosité des forces résidentes. Haiko n'avait vraiment aucune envie de faire face à un contre-temps.

Tout en talonnant son supérieur, il ne put s'empêcher de réprimer un frisson en remontant son écharpe à son nez. A peine venaient-ils de se mettre en route que le climat tapait déjà dangereusement sur le système du lieutenant. A en juger par ses nombreux éternuements, Masaru non plus n'avait pas l'air à son aise. Tout deux avaient fini par s'arrêter sur l'un des toits enneigés de Karakura. A côté du capitaine, Haiko laissait son regard voguer dans le lointain. Même s'il connaissait plutôt bien la ville, toute cette neige métamorphosait le paysage. Foutue neige... Foutu froid... Foutu caméléon...

Écoutant les paroles de Masaru, le petit shinigami plissa les yeux en abaissant lentement son écharpe. Il scruta lentement le lointain. Mis à part le chuchotement de la neige tombant au sol, parfois d'un bloc trop lourd pour les toitures, il n'y avait aucun bruit, aucun mouvement. Haiko lui lança alors un regard entendu.

« Vous n'êtes pas le seul capitaine... C'est comme si la déferlante d'énergie enregistrée par la douzième n'avait jamais eu lieu. Nous sommes aveugle et je n'aime pas ça... »

Son partenaire au haori blanc semblait soucieux, tout comme lui. Ils avançaient en plein brouillard, une situation idéale pour se faire surprendre, comme le cerf à la vue des phares d'une voiture... Machinalement, Haiko alla chercher son étui à tabac à sa ceinture. C'est un bras reposé sur le manche de son zanpakutô qu'il se roula sa cigarette, l'air absent. D'un geste sec, l'allumette vint allumer le foyer du bâtonnet brun à sa bouche. Une salle habitude qu'il pensait, à tort, bénéfique à la réflexion et à la détente. Au moins, ça lui donnait l'illusion de se réchauffer un peu.

Un autre éternuement de son capitaine attira son attention. Frissonnant nerveusement, il lui répondit en exhalant un panache de fumé à l'arôme sucré.

« Ça n'a pas l'air de vous réussir capitaine. » - Il esquissa un sourire, rapidement balayé par un regard morose - « Moi non plus. Je ne supporte pas le froid... Rien que le fait de voir toute cette neige m'énerve. » - Sur quoi il tira une autre bouffée de tabac. Comme s'il cherchait à évacuer son irritation dans ce geste. - « Si on ne trouve pas rapidement ces Mahô Tsukai, je sens que je vais rapidement perdre patience... »

Il observa son sabre à sa ceinture en expirant longuement. Si cela ne tenait qu'à lui, il aurait eu vite fait de faire fondre toute cette poudreuse. Quitte à se faire repérer, autant le faire comme il faut. Laissant vagabonder son regard, quelque chose l'interpella une trentaine de mètres en contrebas, en face, à l'encablure d'un muret résidentiel. Le jeune homme fronça les sourcils. Il avait cru voir la neige s'enfoncer à la commissure du mur, comme un pas, mais il n'en fit pas de cas. Sa main gauche se posa alors sur le pommeau de son arme, comme s'il hésitait encore à mettre ses pensées en pratique. Si rien ne se passait dans les prochaines minutes, Haiko se mettrait à l’œuvre...

- P’tain, qui c’est qu’a éteint le chauffage ?!

……..

La vérité, c’est qu’il vivait seul dans cette maison héritée de feu son père, et que sa question insensée attestait plus ou moins des sommets qu’avait atteint la bringue de la veille en compagnie de ses collègues mafieux. Une fois n’est pas coutume, Guriko s’était laissé embarqué, après une rude journée de travail – à lambiner dans sa voiture entre deux livraisons ou à se livrer à d’interminables parties de carte avec Roberto sur la banquette arrière – dans un de ces vieux bars du quartier Nord, dans lesquels lui et ses compagnons de route avaient l’habitude de venir jeter leurs gourmes et liquider les stocks de bouteilles - sans toujours payer leurs notes. Une fois de plus oui, il se massait les tempes le regard plongé dans son bol de céréales, ce mal de crâne étourdissant agissant de concert avec les températures hivernales et la tuyauterie défaillante de son radiateur pour lui pourrir son début de journée.

Et si son envie d’alcool s’évanouissait – du moins passablement – sous les coups de marteaux infligés impitoyablement par sa migraine à son cerveau, son incoercible soif de combats elle, était intacte, et plus pressante que jamais. Il s’était réveillé bougon, et souffrait d’un manque de sommeil qui s’accumulait depuis plusieurs jours déjà, mais plus déterminé que jamais à faire parler ses poings sur n’importe quelle espèce de résistance qu’on pourrait lui opposer. Au fond, il priait pour que ce soleil d’hiver ne voit pas une fois de plus se lever sous son éclat timoré une poignée de Hollows de bas-étage, de la piétaille dont il n’avait que faire, et qu’il aurait bien pu éradiquer de ce monde sans même avoir recours à son pouvoir. C’est dire si ce challenge ne présentait pour lui que peu d’intérêt.

Toutefois, le léger pressentiment qu’il avait ressenti au sot du lit et qui lui avait murmuré que cette journée, aussi étonnant que cela puisse paraître, s’annoncerait pleine de surprises, se confirma lorsqu’à la dernière cuillerée, une retentissante explosion détonna non loin de son quartier. Un vacarme sans nom qui l’avait brusquement tiré de son sommeil passif – il avait effectivement tendance à finir ses nuits devant son petit-déjeuner, à fortiori lorsqu’il succède à une nuit d’ivresse -, et cette simple explosion avait suffi à le mettre sur un pied de guerre qu’il espérait annonciateur de belles promesses.

- Oh.....ça.......sent.......la........BAGARRRRRRRE !

Ni une ni deux, il enfila ses deux poings américains, les faisant s’entrechoquer tout en poussant une sorte de cri de guerre, comme pour se stimuler. Il était bouillant, la main déjà leste, sans même savoir si cette explosion allait bel et bien de paire avec des ennuis qu’il recherchait frénétiquement depuis sa tendre enfance. Il était formaté pour la baston. Les moindres pores de sa peau transpiraient cet ardent désir d’en découdre avec qui le veut bien, et qui le VAUT bien. C’est ce genre d’homme qui fracassa sa porte d’entrée d’un franc coup de pied - trop pressé pour utiliser la clenche, et trop insouciant pour penser aux conséquences budgétaires intrinsèques – avant de se ruer dehors, en direction du panache de fumée s’élevant dans le ciel de nacre parmi les flocons.

Il était si excité par ses obscurs et sanglants desseins qu’il oublia même de se munir d’un manteau, la chemise à fleurs qu’il portait alors ne l’immunisant que très superficiellement au froid. Mais son sang palpitant dans ses veines comme les puissants échos d’un tambour dans une salle de concert et son taux d’adrénaline dangereusement élevé suffisaient à lui faire oublier les températures, au moins pour un temps. Et alors qu’il bondissait sur le manteau neigeux pavant les trottoirs de la ville à l’approche du lieu de la catastrophe, deux silhouettes perchés sur un toit de maison l’interpellèrent, stoppant sa course effrénée aussi vite qu’il s’était pressé hors de chez lui lorsque les détonations arrivèrent à ses esgourdes. Haussant la tête, portant ses lunettes sur le bout de son nez pour mieux détailler les deux hommes de son regard libéré du poids des vapeurs d’alcools dissipées par la testostérone, il les identifia rapidement, leurs singulières tenues assez évocatrices de leur état. Des Shinigamis. Chacun de ses muscles se raidirent à leur vue, sans qu’il ne puisse se l’expliquer. Il était épris d’une volonté ferme, presque compulsive, de les éliminer, et cette réaction n’était pas seulement dictée par son habituel penchant pour les empoignades. Attisé tel le taureau face aux nuances carmines.

- J’sais pas pourquoi mais vos têtes me reviennent pas. Vous descendez ou j’vous descends ? Y'a pas 36 solutions quoi.

Aveugle, là était bien le problème. Nous ne savions pas où nous posions le pied. Ce manteau blanc devant de plus en plus important nous cachait les évènements qui allaient se produire. En effet, comment devinez ce qu’il allait se passer en regardant un paysage si apaisant pour ma part. Je cherchais un quelconque mouvement pouvant nous aider à trouver le bon chemin. S’il y avait explosion de puissance, il avait au moins un léger mouvement de panique qui succédait. Mais rien de ça, il n’y avait qu’une certaine tension montant peu à peu dans l’air. Aucuns bruits mis à part ceux de mes éternuements à répétition, mes yeux admiraient le paysage mais mon corps le maudissait et mon esprit, lui, cherchait une ouverture pour finir tout ça au plus vite avant que les problèmes n’arrivent. Mon très cher Haiko était plutôt de l’avis de mon corps vis-à-vis du climat… Chaque coup de vent était synonyme de torture pour eux.

Mahô Tsukai, tel était le nom de la chose que l’on poursuivait sans savoir à quoi cela pouvait bien correspondre. Je ne m’étais pas vraiment assez informé avant notre départ dans le monde des humains, j’étais bien trop occupé à penser à mon investiture en temps que nouveau capitaine. Cette chose avait l’air de foutre un beau bordel au milieu de cette paix illusoire. Il fallait qu’une chose finisse par briser cette petite tranquillité mais j’aurais préféré que cela vienne un peu plus tard tout de même, le temps de me laisser prendre place. Un nouvel éternuement vint me tirer de mes pensées, ce choc violant me poussa à me moucher une nouvelle fois et, en me redressant, je pus apercevoir une turbulence dans le regard de mon vice-capitaine. Je me suis donc permis de regarder dans la même direction mais rien, juste un sentiment étrange s’installant dans ma poitrine. Une gêne s’était installée, je commençais à me dire que tout cela allait dégénérer mais je ne pouvais rien faire d’autre qu’attendre. Parapluie en main, je le dressais au dessus de ma tête afin de le voir s’épanouir et empêcher ces flocons de fondre dans ma chevelure.

« Bon… On va devoir bouger, il n’y a rien ici. Je pense que… »

A peine avais-je terminé ma phrase que je ne pus m’empêché de me retourner d’un coup pour regarder dans la rue derrière moi. Le craquement de la neige sous le poids d’un animal en furie venait de m’interrompre. Quelque chose approchait, une certaine forme de violence approchait et tout cela ne m’inspirait rien de bon. Je posais donc mon regard dans cette direction, cherchant la source de tout ce bruit et après quelque seconde de latence, une touffe de cheveux noirs vint pointer le bout de sa tignasse. La personne commença à hurler quelques paroles dans notre direction… Un humain pouvait nous voir ? Il avait l’air d’être sous l’emprise de l’alcool… C’était peut être une nouvelle découverte pour la Soul Society. Je me tournais donc vers mon compagnon de route.

« Il a plusieurs explications à cela… Soit l’alcool nous rend visible pour les humains, soit le type en bas n’est pas comme les autres. J’aime assez la première solution. »

Bon il est vrai que c’était assez farfelu comme explication mais elle me plaisait. L’homme avait vraiment l’air de s’adresser à Haiko et moi. La seule solution pour en être sûr était de descendre voir cet étrange individu au look tout aussi étrange. Se balader en chemise une journée d’hiver n’était pas très commun. Je me suis donc approché de l’individu en gardant quelques mètres de distance, on ne sait jamais, pour m’adresser à lui… Qui sait, il avait peut-être quelques informations.

« Hé l’ami ! Tu ne pourrais pas nous dire si tu as ressenti un déferlement de puissance il y a peu ? »

Bon d’accord, ce n’est pas une façon d’aborder les gens et il n’avait pas vraiment l’air de vouloir discuter. Je baissais donc mon parapluie en le refermant mais en le gardant en main tout de même. Je fixais l’homme devant nous en attente d’une quelconque réponse. Enfin ça , c’était avant d’éternué une nouvelle fois devant lui. Quelle merde.

Alors que les deux Shinigami discutaient calmement, l'Ombre attendait la venue du troisième protagoniste étranger qui se rapprochait dangereusement ; Pour sûr, celui-ci avait le sang chaud, et son approche frénétique ne faisait que confirmer de meurtrières intentions à l'égard du duo. Une frénésie visiblement contagieuse, car l'Arrancar se sentait comme tiraillé par ces mêmes envies – Il n'était pas là pour ça, et sa nouvelle condition de renégat ne le forçait plus à agir de manière hostile pour des raisons qui le dépassaient et dont il se moquaient éperdument. Les concepts de « camps » ne l'affectaient plus personnellement, désormais, mais pourtant...
Comment l'expliquer ? Au delà de cette nostalgie plaisante qu'il avait gardé de ses anciennes traques, une force indescriptible réveillait en lui une haine jusqu'à présent jamais ressentie. Une haine si intense qu'elle en venait à le trahir, perturbant son propre Reiatsu et dissipant ainsi progressivement son camouflage expert. Pour lui, c'était la fin prématurée de cette partie de cache-cache, mais le mysticisme ambiant ne l'affectait pas encore suffisamment pour le pousser à tuer contre son gré, même s'il n'avait que faire d'une vie de plus ou de moins dans un monde qu'il connaissait à peine. Malgré tout, cette force lui ordonnait de rentrer en jeu dès maintenant.
Et c'est ce qu'il fit.

D'un bond gracieux et furtif, l'ex-Cuarta atterrissait au côté du Shinigami qui venait d'entamer la discussion avec l'impulsif humain. Une action sournoise manquée – L'une de ses stratégies préférées consistait à analyser minutieusement sa proie pour frapper de manière sournoise mais fatale et par conséquent handicaper sévèrement voire éliminer celle-ci. Mais il n'était pas lui même en cet instant, et l'empressement désagréable qui l'affectait en cet instant ne le poussait pas à être aussi « professionnel » qu'il aurait pu l'être.
D'ailleurs, ce n'était pas des frappes qui parvenaient en premier lieu au Shinigami, mais des mots soufflés tels des murmures. Une attitude sans réelle logique, encore que ça, ce n'était pas si exceptionnel chez l'Adjuchas.

Un déferlement des plus intenses, oui... accompagné d'afflux d'énergie spirituelle de toute sorte. Mais dis-moi plutôt... que comptes-tu trouver dans tout ce chaos si tu n'es pas même assez attentif pour repérer ce qui se situe à deux pas de toi ?

L'agressivité ne se ressentait pas encore dans le timbre de sa voix, mais ses yeux ambres guettaient la moindre action pendant que son esprit lisait clairement dans la dynamique des Reiatsu ambiant. D'ailleurs, il libérait soudainement le sien, ce qui n'avait plus tellement d'importance maintenant que chacun ici présent pouvait dorénavant le repérer visuellement.

Je recherche également quelque chose... ou plutôt quelqu'un... mais...

Mais ses paroles s’arrêtaient là. Un vrombissement sourd le torturait de l'intérieur ; Ces intentions propres s'effaçaient pour mieux laisser leur place à une impulsivité qui ne lui ressemblait guère. Posant une main sur sa tempe par réflexe, dans l'espoir de se calmer, Casshern constatait que sa main gauche bougeait d'elle même, tremblante puis saisissait son Zanpakuto, un poignard d'ébène finement sculpté. D'une vive allure, ce dernier semblait le planter dans son propre ventre, libérant une fumée reflétant la lumière brune et orangée qui se propageait l'espace d'un instant – Ses membres se tordaient, puis des claquements d'os se succédaient progressivement...

... « Rôde, Escorpión » ...

Le véritable Hollow se libérait. D'imposantes et larges pinces prenaient place le long de ses bras, le déséquilibrant légèrement le temps que sa colonne vertébrale ne cesse de s'étirer encore et encore, formant une queue démesurée se terminant par un dard caractéristique à celui d'un scorpion. Une nouvelle carapace se manifestait partiellement, ici et là. Le Privaron était prêt pour un nouveau combat : Un affrontement qu'il livrait en tant qu'indépendant, et pourtant sans l'avoir décidé par lui même, une fois encore...
La fatalité, le destin, peut-être que cela existait réellement, finalement ? Peu importe, l'heure n'était pas aux doutes, ni à la philosophie. Les sens de l'Arrancar s'aiguisaient afin de permettre à celui-ci de détailler la moindre action adverse – Après tout, cette transformation tout comme sa pâle combinaison d'origine le désignait comme un ennemi de choix pour des Shinigami quels qu'ils soient... Quant à cet humain ? Aucune idée. Tout le monde était un ennemi potentiel.

Casshern n'avait pu agir autrement, et il était temps d'affronter cette fatalité s'il voulait poursuivre ses objectifs.

Après un énième éternuement, Haiko venait de faire volte face, tout aussi surpris que son capitaine de constater que celui qui les haranguait n'était autre qu'un simple humain. Le petit shinigami ne releva même pas la remarque de son capitaine. Il n'était pas d'humeur. La neige fondue qui lui humidifiait maintenant complètement le visage terminait lentement d'éroder ce qui lui restait de patience. Il suivit doucement des yeux le flocon qui crépita sur la dernière étincelle de vie de sa cigarette. D'un claquement de langue courroucé, le vice-capitaine jeta son mégot d'un coup sec. Il dégaina son zanpakutô dans la foulée, la mine sombre. Le jeune homme n'avait pas suivit tout de suite son supérieur qui croyait bon de se plier aux exigences de ce poivrot en chemise hawaïenne et gaulé comme une montagne. Espérons qu'il savait ce qu'il faisait....

Il s'accroupit sur le toit enneigé, fixant des ses prunelles celui avec qui tentait de converser Masaru. Mais qu'est-ce qu'il se passait dans cette satanée ville ? Un humain réceptif à l'aura des shinigami se pavane en chemise dans la neige avec l'intention de « descendre » des gradés du Gotei ? Peut-être n'avait-il tout simplement pas conscience de ce qu'il faisait, agresser verbalement des gradés... Le fou. Son sang devait encore conserver des résidus d'alcool, affectant son jugement. Haiko ne voyait pas d'autre explication. Soupirant lourdement dans un frissonnement agacé, le lieutenant de la sixième se demandait vraiment ce que trafiquaient les types de la treizième pour laisser traîner en liberté un lascar pareil dans les rues de la ville. Il n'avaient pas besoin d'un type comme lui dans leurs pattes en ce moment. Seul la mission importait et le petit shinigami doutait fortement quant à la possibilité de soutirer d’éventuelles informations à ce fou furieux.

Cependant, il avait froid le Haiko, vraiment froid, et le sourire malin qui ouvrit ses lèvres en disait long sur sa pensée actuelle. L'idée que la température allait grimper d'un cran le séduisait vraiment. Cet humain... qu'il ose porter la main sur eux. Le lieutenant n'attendait que ça, comme si quelque chose d'autre le poussait à réagir ainsi. La neige et le froid alimentant sa mauvaise humeur n'allaient pas favoriser la situation du rebelle qui s'était mit en tête de leur tenir la dragée haute. Le shinigami s'éclipsa dans un volute de poudreuse avant de réapparaître en bas, derrière le touriste, tout en prenant soin tout de même de rester à bonne distance. Ceci lui donnerait déjà l'illusion de ne pas avoir d’échappatoire. Enfin ça, c'est ce que pensait Haiko. Sans même s'adresser à lui, il interpella son supérieur, l'air visiblement agacé.

« Ne perdons pas notre temps capitaine... Vous pensez honnêtement pouvoir tirer quoi que ce soit de cet homme ? Pardonnez-moi mais, je ne suis pas aussi optimiste que vous sur ce point. Vu son état, je ne suis pas sûr qu'il fasse la diff... !!! »

Les paupière d'Haiko s'écarquillèrent de surprise à la vue de l'être qui venait de faire son apparition au côté du capitaine. Il ne l'avait pas vu, il ne l'avait pas senti. Il était tout simplement apparu... Toute l'attention du vice-capitaine se reporta sur lui. Il tentait de percevoir ce qu'il glissa à l'oreille de Masaru, mais tout ce qu'il put comprendre fut la libération de son reiatsu. Arrancar... Les hybrides du Hueco Mundo, les anciens toutou d'Aizen le traître. Franchement, ils étaient pas au point à la treizième... Voilà que déboulait un arrancar en plein Karakura. C'est en croisant le regard ambré du jeune homme qu'une pensée désagréable lui traversa l'esprit. Que faisait un habitant du Hueco Mundo ici ? Était-il accompagné ? Le petit shinigami fronça les sourcils en prenant son sabre à deux main, porté en garde vers l'avant. Cette mission commençait vraiment à prendre une tournure des plus dérangeante, et ce n'était que le début...

Ses prunelles observaient curieusement l'arrancar qui ne semblait pas vraiment maître de lui même. Il devint agité, comportement tranchant radicalement avec la rudesse précédemment affichée. Sa main tremblait... Haiko ne comprit pas son petit manège. Un autre fou dangereux ? Pas seulement non, il y avait autre chose... Il l'avait perçut un instant dans le regard bestiale, comme une sorte d'incompréhension fugace. Le temps ne semblait plus avoir d'emprise sur le shinigami qui se concentrait maintenant sur la scène se déroulant devant ses yeux. Presque figé devant le spectacle macabre, son visage se crispa, partagé entre la surprise et le dégoût. Ce n'est que lorsqu'il entendit la voix lugubre du monstre qu'il comprit. Une résurrection... La première qu'il ne ferait pas que lire dans un rapport. Le gradé héla alors les autres d'un ton d'alerte.

« Écartez-vous de lui ! »

Il bondit alors en arrière afin d'augmenter la distance le séparant du hollow qui venait de déchirer son costume d'humain. Celui-ci se parait maintenant d'une sorte d'armure rappelant un scorpion, sans doute une réminiscence de ce qu'il était autrefois. Haiko ne parvenait pas vraiment à saisir comment la situation avait pût dégénérer à ce point. La collecte d'indices prenait des allures de bataille rangée. Quelque chose ne tournait vraiment pas rond dans cette ville.

Le regard du lieutenant balaya les habitations alentours. Ça ne sentait vraiment pas bon car si les rapport de mission disaient vrai concernant la forme libérée de ces arrancars, les résidents étaient en grand danger. S'ils ne ployaient pas déjà sous la pression spirituelle de cette chose... La mission attendrait, il fallait le contenir. Il lança alors un regard lourd de sens à son capitaine en tentant de lui faire comprendre cela. S'en suivit le nom de son zanpakutô qui se libéra instantanément. Ce qui n'était qu'un katana devint alors une massive épée à double tranchant, déchirée au dessus de la garde par l'ouverture de son cœur de feu. Dès cet instant, la neige autour de lui sa vaporisa en une bruine tiède. Le froid environnant ne devint alors qu'un lointain souvenir.

Recherchant l'humain du regard, il l'interpella finalement en espérant lui faire comprendre le danger qui les menaçaient.

« Toi là-bas ! Je me fiche de savoir si ma tête te revient ou non, mais cette chose devant nous... Si on ne l'arrête pas maintenant, c'est dans la ville voisine que tu te procureras ta boisson à l'avenir ! »

Il continua en direction de son capitaine.

« Shima-Taishô ! Il faut à tout prix neutraliser cet arrancar si on veut éviter un génocide ! La mission peut attendre ! »

Sans attendre, il ficha sa lame à travers le bitume de la rue, jusqu'à la garde, emmagasinant déjà l'énergie nécessaire à son prochain assaut. Le petit shinigami était déterminé, et s'ils agissaient de concert, les trois hommes auraient sans doute plus de chance de mettre à bas la bête. Il ne connaissait pas les capacités de son capitaine, mais il espérait que celui-ci tienne son rang en prenant les décisions qui s'impose. Aussi, le troisième élément restait encore incertain. Après tout, qui pouvait prévoir un raisonnement encore embrumé par l'alcool ? La balle était maintenant dans son camp...

Encore une fois, la ville de Karakura allait être le ring mettant en lumière des forces qui dépassaient l'entendement et Haiko ferait tout son possible pour protéger les âmes de ses habitants. C'était son devoir en tant que shinigami.

Il est vrai qu’outre son fieffé penchant pour les combats, rien ne tenait vraiment à cœur à Guriko. Et dans cette vie qu’il considérait comme une éternelle partie de chasse, parcourant les rues de Karakura à la recherche de quelconque entité spirituelle capable de le distraire et l’abreuver, il venait là de dégoter deux pièces de premier choix. Des Shinigamis. Si d’aventure, il n’avait rien contre ces hommes en robe noire – et au contraire les estimait-il -, en cette froide matinée hivernale, une voie qu’il n’avait jusqu’alors jamais perçu, l’encourageait à réduire ces Dieux de la mot en lambeaux de chair. Les résidus d’alcool qui ruisselaient encore dans son sang semblaient comme accroître cet état de fièvre belliqueuse, les gouttes de transpiration suintant de part et d’autre de son visage, malgré les températures polaires, témoignant de cette lutte intestine qu’il se menait alors.

- Bordel… J’sais pas pourquoi, mais j’ai vraiment envie de les éclater… Faut que j’essaie d’me contrôler… Alleeeeez, dégage l’envie de tuer ! Dégage !, grommela-t-il dans ses moustaches alors qu’un des deux Shinigamis descendait de son perchoir pour honorer Guriko de sa présence.

En y regardant de plus près, l’enfumé reconnu, traits pour traits - ou coutures pour coutures -, l’Haoiri que portait son vis-à-vis. Un Capitaine, rien que ça ? Il avait eu la chance d’en rencontrer un par le passé, en la personne de Tsunemi Ai, et il savait leur force n’ayant rien à envier à la sienne. Imperceptiblement, un frisson parcourut son corps alors que le gradé posait pied à terre. Il jubilait à l’idée de pouvoir croiser le fer avec un des treize fleurons de la Soul Society. Ça, il l’avait toujours désiré, même du temps où il avait les idées claires, c’est dire les hauteurs vertigineuses que put atteindre son excitation lorsque le second Shinigami, à coup de Shunpo, vint se poser derrière lui, comme pour lui jeter au visage son handicap numérique, le mettant dos au mur avant même le début de l’affrontement. Guriko n’avait pas fait cas des paroles du Capitaine, pas plus qu’il prêta l’oreille à celles de son assesseur. Il était bien trop occupé à lutter contre la folie qui s’épanouissait dans chacune de ses fibres, secondes après secondes, son instinct prenant le pas sur sa raison. La situation était alarmante. Le combat, inéluctable. Et la venue d’un troisième acteur, Arrancar à première vue, cristallisait encore un peu plus cette probabilité.

- Allons bon… V’là que se pointe un Alankèr ?! Va falloir que j’fasse un choix… A moins que j’en prenne un pour taper sur l’aut’ ?, continuait de marmotter le Furyo, en proie à la plu grande confusion, la faute à cette mystérieuse tutelle qui se permettait de lui dicter ses actes. Il n’était plus vraiment maître de lui-même, et cette sensation était tout sauf agréable.

Une chose était certaine. Les Shinigamis se méprenaient sur les intentions de la raclure du Quartier Nord. Ou du moins pataugeaient-ils dans l’incertitude quant à ses dernières. Bien mal leur en prenne puisque Guriko n’agissait plus vraiment pour son propre compte. En temps normal, il se serait rué tête la première sur l’Arrancar. En temps normal oui… Toutefois, la normalité n’était plus au goût du jour et ce depuis les premiers regards échangés. C’est pourquoi l’enfumé resta immobile alors que le Hollow libérait une puissante vague de Reaitsu et se métamorphosait. Son corps avait délaissé sa silhouette humaine au profit d’une apparence animale, sa longue queue se balançant de droite à gauche et au bout de laquelle pendait un dard venimeux n'étant pas sans rappeler l'aspect d'un scorpion.

Les hostilités étaient ouvertes. Dans le même temps, le soldat du Capitaine avait libéré son Zanpakutô, une lame fendue en son centre d’une embrasure de lave. Mais depuis le début, l’intérêt de Guriko s’était confiné sur le Capitaine. Il n’avait d’yeux que pour lui, quand bien même il tentait de repousser les susurrations répétés de cette voix machiavélique, et ses premiers assauts lui seraient indubitablement destinés dès lors qu’il cesserait de résister. Ce qu’il fût contraint de faire alors que la situation tournait clairement à la foire au pâté et que les Reaitsus se déployaient autour de lui. Les soubresauts compulsifs dont il était victime s’étaient stoppés nets alors qu’un voile d’énergie se formait autour de ses poings américains. Une explosion d'énergie spirituelle émergea du corps de la raclure. Les dés en étaient clairement jetés, et le Capitaine avait tout intérêt à prendre part au jeu s’il tenait à la vie.

- Sans rancune les gars.. FIRE !

Brandissant ses deux poings vers l’avant, Guriko mitraillait désormais sa cible d’une rafale de projectiles métalliques capables de transpercer un corps humain comme une vulgaire motte de beurre sans défense appropriée. Et alors qu’il s’employait, par le biais de ce tir de sommation, à jauger les capacités de son adversaire et à restreindre sa liberté de mouvement, il profita de ce que lui conférait son bringer light véloce pour se propulser en l’air, espérant que les cartouches métalliques avec lesquelles le Capitaine avait à traiter l’empêchent de remarquer ce déplacement aérien.

- Tu m’en diras des nouvelles de celle-là, Capt’ain : IRON SPHERE !

Le Furyo, aussi farfelue soit son allure, n’était pas à prendre à la légère. Il entendait bien le démonter à tout ce petit monde, et la sphère métallique convexe et compactée d’une importante quantité de Reaitsu qui gravitait alors entre ces deux mains avait les arguments pour. Il la propulsa en direction du Capitaine, bien décidé à lui montrer qu'il en avait sous le pied, et pas qu'un peu. La bombe à retardement qui fusait à vitesse grand V vers ce dernier avait la puissance destructrice d’un Cero de haute volée. Au fond de lui, Guriko priait pour que le Shinigami ne l’encaisse pas de plein fouet. Après tout, c’aurait été dommage de couper court à ce copieux festin comme jamais il n'avait eu le plaisir d'en savourer. Mais ça… l’avenir lui dirait.

Il n’y avait plus de place pour la parole, la zone n’était plus une zone de discussion mais une zone d’action. En effet, je ne sais plus vraiment comment on en est arrivé là mais le fait est que j’étais face à un humain étrange aux allures de fou furieux sorti de prison et qu’un arrancar me sauta dessus par la suite en se plaçant à quelques centimètres de moi. De plus ce dernier me susurra quelques mots dont je ne compris que la moitié étant donné que l’autre gueulait je ne sais quoi de son côté… Enfin j’ai bien compris l’arrivée de sa resureccion lors de ses dernières paroles laissant un flot de puissance déferlé sur nos têtes et repoussant le manteau blanc qui nous entourait. Il devint une étrange créature ressemblant trait pour trait à un scorpion mais blanc… Aussi blanc que la neige tombante offerte par cet hiver. Cela ne sentait rien de bien… Mais je devenais assez excité à l’idée de prendre les armes, ça faisait quelques temps que je n’avais pas fais un peu de pratique.

Mon vice-capitaine ne perdait pas de temps pour agir lui, il bondit de son perchoir pour me rejoindre et s’interposer entre ce monstre blanc et moi. Quel courage, peu de soldats oseraient affronter un arrancar dégageant une telle puissance… Le problème étant que cette fois Karakura était bien réel, ce n’était pas une illusion de notre cher Urahara comme pour la bataille face à Aizen. L’idée de mon Bankai me traversa l’esprit, il nous permettrait un combat sans atteindre qui que ce soit aux alentours… Mais il était hors de question d’en user maintenant, c’était trop tôt. J’essayais de poser la situation, cherchant toutes les solutions, tous les chemins à possibles pour en finir rapidement. D’un côté, l’humain s’impatientait et me regardait d’un regard meurtrier comme si il m’avait désigné pour cible… De l’autre, un arrancar au regard douteux. Il n’avait pas l’air de vouloir ce combat et il est vrai que je n’ai jamais croisé d’arrancar débutant par le transformation. Ils sont bien trop arrogant pour ne pas essayer de nous battre sans comme je le suis de ne pas vouloir utiliser mon Bankai.

Bref, je n’avais plus une minute à perdre… Le combat allait commencer et j’allais en être la première victime. Je regardais aux alentours, croisant le regard de mon Vice-capitaine me disant qu’il fallait s’occuper de l’arrancar en priorité. J’écoutais l’Hiver, je ressentais le vent qu’il nous envoyait… J’attendais un signe pour savoir si oui ou non je devais commencer par éliminer ce monstre qui se trouvait à quelques mètres de moi. Il n’en était rien… Même si les arrancars étaient des adversaires redoutables, il n’était pas seul. Cet humain commençait lui aussi à bouger de son côté et, alors que Haiko libérait son zanpakuto dégageant une chaleur folle, lui aussi rassemblait ses forces autour de ses poings américains préparant la première attaque de ce combat. On ne peut jamais se jeter sur un adversaire en ignorant l’autre. Ni une ni deux, je pris mon parapluie par la pogne et je laissais la pointe saluer le bitume.

« Expires… Souffle de Jashin… »

Mon parapluie disparu laissant place à mon zanpakuto enfoui à l’intérieur. Une odeur sucrée s’évaporait dans l’air qui nous entourait et se fit expulser par un flot de puissance provenant ma lame. Cette odeur sucrée resta encore quelques minutes en expansion pour être sûr et certain que chaque personne s’en imprègne. A cet effet, tous pouvait subir ma folie. Je ne pouvais en aucun prévenir mon vice-capitaine de ce pouvoir, son ignorance ne le rendrait que plus réaliste. Bref, j’avais eu raison de m’intéresser à cet humain, il lançait la première attaque… Des projectiles de ferrailles sortant de ses poings américains. Il en profita pour relancer une deuxième attaque de sa propre personne me prenant encore pour cible. Il fallait commencer fort pour ne pas être hors service d’office.

« …Tsuin… »

Ah la suite de ces mots, une dizaine de copie de ma personne prirent place autour de cet humain. Je n’étais plus celui en face de ce dernier et je n’avais donc plus le risque de me faire frapper par ses deux attaques. Je commandais les copies de sorte qu’elle reproduise le moindre mouvement de ma part que ce soit dans le geste ou dans la parole. Lequel suis-je ? Je ne suis pas un des points cardinaux ni l’une de ses diagonales mais je suis du côté de l’arrancar, devinez. Par la suite je pouvais prendre brièvement la parole.

« Haiko, il est impossible de s’occuper d’un seul adversaire et d’ignorer l’autre. Il va falloir se débrouiller pour les neutraliser en même temps. » Un petit sourire prit place sur mon visage.

Pourquoi ce sourire ? Le combat fait ressortir la vraie personnalité des gens et je n’arrivais pas à être moi-même depuis mon entrée en tant que capitaine, trop de pensée farfelue me hantait et empêchait ma joie de s’exprimer. Sous ses flocons de neiges je me préparais, une dizaine de voix résonnaient à l’unison… Quelle beauté. Je n’avais plus qu’à me lancer à mon tour dans la bataille sans savoir qui attaqué mais, quoi de mieux qu’un ennemi en plein vol.

« Ô souverains… Ô masques de chairs et de sang… Ô univers entier… Ô battement d'ailes… Ô celui qui porte le nom d'humain ! Vérité et tempérance… À partir des murs construits de rêve purs et sans péchés, n'élevez point vos griffes davantage que le strict nécessaire ! » Je marquais un temps de pause pour viser avec précision sans toucher le bâtiment derrière. « Trente-troisième technique ! Sōkatsui !»

Des dizaines de voix résonnaient et des dizaines de rayons de flammes bleutés partaient en direction de l’enragé. La vraie ? Celle qui allait griller sa fesse gauche sur le coup. J’ai toujours aimé de le Kido, je m’y suis perfectionné pour combler mon manque de pouvoir offensif et c’était le moment rêvé pour montrer le fruit de ses entrainements pour accéder à une maîtrise quasi parfaite… Et récité l’incantation ne la rend que plus forte. Ce combat s’annonçait être palpitant.

Finalement, les premières explosions de Reiatsu apparaissaient – L'humain ouvrait le combat, expulsant des tonnes de ferrailles sur le Shinigami en chef. L'anonyme sautait donc en arrière, rejoignant par conséquent le second ennemi qui venait quant à lui de libérer la puissance scellée en sa lame ; Une force embrasée qui ne tarda pas à faire fondre la neige fébrile entourant son propriétaire.
Casshern le dardait un instant du regard. Ses yeux étaient habités par une rage inhabituelle qu'il n'avait jamais ressenti jusqu'à présent. Peu importe l'adversaire, il n'avait jamais porté de véritable jugement le poussant à haïr ou à aimer, cet étrange sentiment ne manquait donc pas de le déstabiliser. L'envie de simplement se jeter sur son adversaire grandissait à chaque instant, mais ce n'était ni dans les habitudes ni dans le style de combat de l'Arrancar qui puisait sa force dans des tactiques moins évidentes. Il envoyait un premier Cero en direction de sa cible de manière à la retenir puis rejoignait les hauteurs proposées par les imposantes bâtisses d'un bond inhumain, détruisant le sol sous ses pieds pour mieux se propulser dans les airs.

En effet, le Reiatsu de son ennemi semblait être puisé à même la terre. Il s'était donc permis une première offensive frontale face à ce manque de mobilité avant de s'éloigner au maximum du sol, et par conséquent de sa proie. Même si ce n'était pas bien difficile de le rejoindre, cette distance et surtout sa position lui offrait un avantage stratégique apparent auquel cas l'un des Shinigami chercheraient à le rejoindre au contact pour lui porter une frappe. Cependant, il n'était pas le seul à représenter une menace maintenant que le fou furieux d'humain avait choisi son « camps », mais ignorer trop longtemps le Privaron Espada ne pouvait que jouer en son avantage ; Il n'aurait plus qu'à dissimuler son Reiatsu et à jouer cette fois-ci la carte de l'attaque surprise... Une bien plaisante éventualité.

Ksss... Approche, Shinigami, approche.

Menaçant, il patientait à la bordure d'un toit, ses deux pinces plantées dans celui-ci et sa queue de scorpion dansant au dessus de sa silhouette stoïque. Et pendant ce temps, ses iris orangés fixaient sa proie, l'invitant à l'attaquer d'une manière ou d'une autre avant qu'il ne s’éclipse à nouveau. Lentement, son Reiatsu parcourait ses pinces afin de les renforcer, développant considérablement son Hierro le long de ses bras puissants et menaçants.

C'était invraisemblable, comme si l'humain n'entendait rien. Que pensait-il prouver, que croyait-il accomplir en agressant ainsi des gradés du Gotei ? Une vengeance ? Un désir d'assouvir sa soif de violence ? Qu'est-ce qui ne tournait pas rond chez lui ?! A l'observer en détail, le vice-capitaine croyait réellement avoir affaire à un fou. Un fou au pouvoir éveillé, ce qui le rendait d'autant plus dangereux. Un fullbringer... Haiko en avait entendu parler. Ces humains, quoique peu nombreux encore, commençaient à faire parler d'eux. Il comprenait pourquoi. Le bretteur étouffa un juron lorsqu'il fut témoin de l'explosion de reiatsu émanant de la brute en chemise. Il fallait le stopper au plus vite. Se concentrant sur son arme toujours ancrée dans le bitume qui commençait à se liquéfier sous l'effet de la chaleur souterraine, il ne perdait pas des yeux l'hybride qui n'avait pas encore esquissé le moindre geste. Un duel visuel opposait les deux âmes. D'un côté, le bleu profond du shinigami transpirant la détermination, et de l'autre les prunelles ambrées de l'arrancar semblant faire de son mieux pour contenir sa haine.

Le petit shinigami tiqua, plissant légèrement les yeux qui jonglèrent un instant entre le scorpion et l'humain qui venait de bondir dans les airs après son premier assaut métallique. Pourquoi ? Oui, pourquoi ? Un arrancar se ruant sur un shinigami, passe encore, mais cet humain... Haiko perçut alors les paroles de son capitaine. Toute en retirant prestement son épée du sol, dégoulinante d'une lave visqueuse, il approuva d'un signe de tête entendu. Ceci avant de constater avec horreur la violente déflagration ayant subitement détonné là où se trouvait son supérieur. Cet humain... Comment osait-il ! Le lieutenant s'apprêtait à se ruer sur lui lorsqu'il décela du coin de l’œil un éclat vermeille, caractéristique. Cero... Le bretteur eut à peine le temps de distinguer la bille écarlate que celle-ci explosa en un épais rayon d'énergie, prêt à lui mordre la chaire.

Comme l'avait dit son capitaine, il ne fallait ignorer personne. Aucun soucis à déclarer de ce côté là vis-à-vis d'Haiko qui venait de laisser passer le rayon mortelle d'un leste shunpô latéral, tel le toréador devant la charge de la bête. Suite à ses nombreuses missions sur terre, le shinigami savait plutôt bien à quoi s'en tenir avec ce genre d'attaque. Si la cible était aux aguets et suffisamment agile, tirer un Cero revenait à vouloir chasser un moustique à la catapulte... Mais, là où le moustique n'est pas inquiété, l'arbre autour duquel il voletait se retrouve bel et bien en miettes. Tout comme une partie du bloc résidentiel dans le dos d'Haiko qui venait de se faire souffler par le rayon carmin. L'humain attendrait...

D'un claquement de langue furieux, le lieutenant imita son adversaire en le précédant d'un bon tout aussi phénoménal, quoique moins destructeur. Il ne le quitta alors plus du regard. Il fondait sur lui en amorçant sa frappe, l'épée tenu à bout de bras sur le côté, prêt à broyer de l'os. Pourtant, il n'en fut rien, car arrivé à la hauteur de l'arrancar, celui-ci s'éclipsa. Imperturbable, Haiko restait de glace... paradoxalement... Pendant que, sans aucun mouvement de tête, ses yeux pivotaient sur le côté. Il ne le lâcherait pas, lui qui venait de quitter vivement son observatoire pour s'écarter du gradé. Si le scorpion croyait fausser compagnie à l'aigle dans les hauteurs, il allait rapidement comprendre son erreur. L'espace d'un instant, leurs regards se croisèrent de nouveau. Ces pinces... Haiko avait un mauvais pressentiment...

Puis, a l'instant où le kidô de son capitaine éclata, le petit shinigami disparut à la vue de son adversaire. Il espérait que son mouvement couplé à la brusque détonation de l'éclair de reiatsu de son supérieur puisse perturber ne serait-ce qu'un court instant sa cible. Ainsi, porté par son shunpô le plus véloce, il réapparut dans le dos de Casshern. Son épée suintant de lave était déjà armée dans son dos à la manière d'un joueur de baseball tenant sa batte. L'énorme lame décrivit alors une ample et rapide parabole dans un mouvement de taille horizontale avec la ferme intention de trancher le membre dorsale de sa victime. Homerun ? Strike ? Telles étaient les questions. Bien en place sur ses appuis, le vice-capitaine se tenait prêt à l'éventualité de devoir s'écarter en urgence si jamais l'ennemi avait le répondant qu'il n'espérait pas. S'il bloquait son zanpakutô, l'arrancar découvrirait également avec délice les bienfaits d'une projection de crème à l'essence de magma...

Si l'Arrancar parvenait à suivre les mouvements de son adversaire, il était désormais évident qu'il ne faisait pas le poids en terme de rapidité d'action. Ce dernier l'avait suivi de près, retirant au passage sa lame magmatique puis le rejoignant en un rien de temps, s'accordant même le luxe de l'attaquer de dos ; L'anonyme fit volte face bien que l'épée de roches embrasées lui entaillait déjà le flanc, la queue s'étant vivement rétractée. Les imposantes pinces n'arrivaient que trop tard pour s'interposer sur la trajectoire de l'arme ennemie, mais parvenaient quand même à amortir progressivement celle-ci après un choc des plus violents. Heureusement, les bras avaient été solidifiés avant de recevoir pareil assaut et pouvaient donc se permettre de bloquer l'offensive assez efficacement bien que tardivement. Puis dans un mouvement brusque, Casshern tordait ses pinces dans les sens opposés dans le but d'immobiliser la lame, ou alors de désarmer son adversaire, s'offrant ainsi un peu de temps en tête à tête avec le Shinigami qu'il dardait d'ailleurs de son regard doré.

Je vois... Tu es rapide – Changeons cela.

Aussitôt, son dard réapparaissait à une vitesse fulgurante afin de se figer dans le corps de son interlocuteur : Ici, la puissance de frappe n'était pas importante, la rapidité et la dangerosité du venin déversé en revanche méritait une dépense conséquente de Reiatsu.
En misant sur l'affaiblissement des sens de son adversaire, il pourrait rattraper certains désavantages au fur et à mesure que le combat se prolonge, car ce poison agissait progressivement, et plus le Privaron Espada parviendrait à faire durer la confrontation tout en encaissant au maximum les assauts plus il aurait de chance de vaincre cet adversaire véloce. L'empressement ne jouait que rarement en la faveur des combattants... C'était d'autant plus vrai pour lui qui se reposait sur de nombreux artifices et divers effets sournois qui ne présageaient rien de bon lorsque son dard frappait.

Voila le prix à payer pour m'avoir blessé, Shinigami...

L'Arrancar relâchait son emprise sur la lame magmatique qui avait considérablement cramé les solides protections pourtant accordées à ses pinces. D'un bond en arrière il reprenait une brève distance, laissant son dard flotter au dessus de sa silhouette fine et osseuse en signe de menace permanente – Il y avait peu de chance de s'en prendre à cette continuité de lui même, son arme de prédilection... Son corps monstrueux conservait son équilibre grâce à elle, et en partie grâce à ses imposantes pinces qui le stabilisait au besoin. La queue du scorpion avait plus de chance de frapper avant de se faire frapper, c'était certain.

A en juger par le chemin que venait d'effectuer sa lame, la rapidité du shinigami avait visiblement pris de cours son adversaire. Aucune émotion ne filtrait sur le visage du vice-capitaine. La phase de négociation n'ayant, pour ainsi dire, jamais été abordée, le gradé venait directement de passer dans sa phase de « tuer ou être tué ». Cet arrancar était bien trop dangereux. En temps normal, Haiko aurait cherché à savoir ce que faisait cet être en ville et dans quel but. Seulement, là, même la mission perdait de son importance face à la menace que représentait le natif du monde creux. Il ne voulu même pas émettre l'hypothèse qu'une tel entêtement de la part de leurs deux adversaires pourrait avoir un rapport avec ces Mahô Tsukai.. Non, seules les lames parleraient...

Haiko maintenait la pression sur son épée qui entamait avec force le flan de l'arrancar. Ses paupières se crispèrent légèrement en constatant que Shitsuren ne ressortirait pas par l'autre côté de l'abdomen de Casshern. Il gardait les yeux rivés dans ceux de son vis-à-vis, froids, implacables. Il se retrouvait maintenant dans une situation périlleuse car force était d'admettre que ces pinces ne lâcheraient pas leur emprise sur la lame ardente. Celle-ci même qui venait d'envoyer son liquide brûlant sur la cuirasse d'os. Le bougre tenait pourtant bon. Le bretteur tenta alors de retirer son épée, mais rien ne vint. Pire encore, les étaux du scorpion se courbèrent en obligeant le lieutenant à subir la torsion. Il ne lâcherait pas son arme, son âme, Shitsuren, jamais ! Serrant les dents, le shinigami s'était arqué sur le côté, offrant malgré lui l'intégralité de son flanc à l'ennemi. Celui-ci n'avait pas mit longtemps pour profiter de l’intervalle. L'aiguillon qu'avait tenté de découpé Haiko réapparut alors en déroulant le tapis rouge jusqu'à son bassin.

D'un mouvement imperceptible, instinctif, le pied du bretteur dérapa en faisant légèrement pivoter son bas-ventre. Trop tard... Le dard lui entailla le flan d'où jaillit un flot vermeille. Le shinigami montra les dents, les lèvres crispées par la douleur. Dans un grognement furieux, il repoussa son adversaire qui venait de relâcher son arme. Le guerrier posa un genoux à terre en tentant vainement de panser sa plaie de la main.

Spoiler:

Haiko jaugea alors sa blessure d'un bref regard dessous sa main déjà couverte de sang. Ce n'était pas bon, mais alors pas du tout. Ses prunelles accrochèrent de nouveau l'arrancar. Son regard noir transperçait l'or des yeux de son adversaire. La douleur se muait peu à peu en une haine féroce, perceptible dans le bleu profond des yeux d'Haiko. Il lorgnait cet être abjecte comme s'il cherchait à lui planter son envie de meurtre directement dans le cerveau. Le vice-capitaine se releva alors doucement... Quelque chose ne tournait pas rond. Il comprit cela lorsqu'il fut pris d'une sensation de vertige qu'il contrôla tant bien que mal. Sa vision commençait également à se troubler par moment. En amenant le poing serrant son arme devant lui, il constata avec stupeur qu'il ne ressentait plus vraiment la force qu'il exerçait sur le manche de son zanpakutô. Il étouffa un grognement en fixant la queue du scorpion qui le narguait de sa danse ondulée au loin. Qu'est-ce qu'il lui avait fait ?

Pas question de tergiverser. Prenant une douloureuse inspiration, Haiko tendit le bras en avant, son épée pointée vers le toit enneigé sur lequel les deux âmes se tenaient. Il hésita un instant... pensant aux humains qui allaient rejoindre la Soul Society par sa main.

« Voila le prix à payer pour m'avoir blessé, Shinigami... »

Le déclencheur... La voix tremblante de haine, Haiko laissa tomber son zanpakutô.

« Bankai... »

Dès l'instant où la pointe s'enfonça dans le toit de la bâtisse, celle-ci prit instantanément feu. La neige ? Évaporée... Le bitume et les tuiles ? Liquéfiés... Les lampadaires ? Fondus... Les dégâts collatéraux ? L'humain et son capitaine ? Il s'en foutait désormais. Il n'avait d'yeux que pour Casshern. Son aura s'envola crescendo, faisant peser sur la zone une nappe de plomb, lourde de chaleur. Les flammes de la maison furent alors littéralement soufflées. L'Ardent laissa pendre la main appuyé sur sa blessure. Il n'avait plus mal. C'est tout juste s'il sentait le liquide vital s'écouler pourtant de sa plaie. Sa vue le trahissait, mais il parvenait encore à se concentrer sur la forme dansante du scorpion. C'était dangereux car à cette allure, Haiko ne pourrait bientôt même plus distinguer son ennemi. Désormais, son seul reiatsu lui permettait de ralentir les effets du poison qui se propageait dans son corps.

« C'est l'enfer qui t'attend, arrancar... »

Rapidement, son bras se tendit sur le côté, paume ouverte. Du toit calciné de la maison émergea alors une épée, attirée par sa pogne comme un aimant. Plus fine, la lame à double tranchant se parait d'un éclat écarlate, semblable au rubis. L'empoignant fermement, le bretteur adopta alors sa garde favorite, celle portée sur l'estoc. Les appuies bien encrés dans le sol, légèrement baissé afin de maintenir son centre de gravité près du sol, il portait la pointe de son arme face à l'ennemi. La lame s’alignait au niveau de ses yeux, la garde effleurant sa joue. Main droite serrant le manche, l'autre près de la pointe, sa pose était... parfaite.

D'un bond, il s'élança subitement à la rencontre de son adversaire. Ce n'est que lorsque il se jugea assez proche de lui qu'Haiko déclencha son attaque. Dix coup d'une vivacité peu commune cherchèrent alors à piquer et sectionner les tendons des articulations de Casshern. Passeraient-ils la cuirasse ? Peu importe, car si le monstre se maintenait à proximité de l'Ardent, son aura aurait tôt fait de lui rappeler le fait que se tenir trop près d'un volcan en éruption a ses conséquences...

Comme la force de la nature répondant à son pouvoir, Haiko chercherait par tout les moyens à maintenir le contact. Il frapperait jusqu'à faire ployer l'arrancar.

La déflagration avait été telle qu’une épaisse nappe de fumée recouvrait maintenant toute la zone de combat. A travers elle, il était impossible à Guriko de distinguer si oui ou non, son attaque avait porté ses fruits, si cette sphère métallique explosive et submergée de Reaitsu avait bien atteint sa cible. Il devait maintenant culminer à 7 ou 8 mètres de hauteur, les bras ballants, à découvert malgré lui pour qui voulait l’atteindre. Et en l’occurrence, il n’avait à redouter une potentielle menace que du Capitaine sur lequel il avait jeté son dévolu un peu plus tôt, l’autre Shinigami étant déjà aux prises avec l’Arrancar. Il espérait que ce travail de sape qu’il avait entamé soit suffisamment efficace et percutant pour lui permettre un atterrissage sans encombres, mais c’était sous-estimer son adversaire que de croire en une telle éventualité. La moindre ouverture se devait d’être exploitée sur un champ de bataille, ce que le Capitaine n’était visiblement pas sans savoir – et quoi de plus normal pour un haut-gradé de la Soul Society.

Alors qu’il subissait le contrecoup de la gravité, attiré vers le sol après son bond surhumain, Guriko put entendre quelques fragments, brouillons, de ce que récitait le Capitaine derrière l’opaque purée de poix. Le torrent de flammes qui le frappa quelques secondes plus tard eut le mérite de faire redescendre ses pieds sur terre – au propre comme au figuré -, son ennemi d’un jour n’étant clairement pas à traiter par-dessous la jambe. Il avait été imprudent dans ses calculs, certainement ce déplacement aérien avait-il été une erreur. Mais c’est en forgeant qu’on devient forgeron, ne dit-on pas ? Une bévue qu’il s’efforcerait de ne plus reproduire, les dégâts occasionnés étant bien trop importants pour être subis par deux fois. Il encaissa cette attaque de plein fouet, et fût propulsé par l’impact sur plusieurs mètres, jusqu’à ce que sa course soit freinée par un capot de voiture, sur lequel il s’encastra violemment. Sonné, Guriko mit plus d’une demi-minute à recouvrer ses esprits. Sa chemise était réduite en cendres, son corps quant à lui, couvert de brûlures plus ou moins graves, d’entailles clairsemées, et l’une de ses épaules démise lors du choc avec la voiture.

- Haha… Hahaha… HAHAHAHAHAHAHA ! P’tain c’est l’éclate ! Là j'prends mon panard !

Sa réaction, aussi surprenante soit-elle, n’était là que le reflet de son intarissable soif de combats – et de sa personnalité, cela va sans dire. Enfin, il pouvait laisser libre cours à son pouvoir. Enfin, il allait savoir de quoi était-il capable. Il avait attendu une joute de cette envergure depuis toujours, le moment fatidique était enfin arrivé, et il comptait bien s’en délecter, sans la moindre modération. Se relevant difficilement, il s’agrippa le deltoïde déboité, puis le remboita d’un geste vif, dénué d’hésitation, dans un claquement sourd, à s’en faire grincer les dents. La douleur était là, perçante, l’épaule engourdie, mais l’adrénaline qui n’en finissait plus d’inonder chacune de ses fibres l’anesthésiait largement. Guriko ignorait totalement ce qui se passait aux alentours. Seul son adversaire comptait, le reste s’évanouissait dans les flammes de rage et d’excitation qui le consumaient. L’état fielleux dans lequel il était entré le remplissait d’une indescriptible joie, et le confortait dans l’idée que sa place était là, au milieu des gravats et des flaques de sang, à imposer sa supériorité à la force des poings, ou à tomber en essayant.

- Bouge pas d’là, j’arrive, et j’suis prêt à parier que c’te fois, tu t’relèveras pas !, héla-t-il à son opposant alors qu’il s’élançait à sa rencontre.

Profitant de ce que la fumée restante offrait comme camouflage, la raclure usa à nouveau d’un bringer light pour atteindre une distance de corps à corps avec le Capitaine. Il excellait dans le combat à mains nues depuis sa tendre enfance, sans pour autant se contenter des bagarres de bar, de rue, et plus globalement d’humains, pour user de ces talents. Dans les joutes spirituelles également, Guriko misait sur cet atout, décisif à bien des égards. Au fil des années, et alors qu’il s’acharnait à parfaire la maîtrise de son pouvoir, il mit au point une technique spirituelle propre à ses compétences de bagarreur chevronné. Il était temps de montrer à ce Shinigami toute l’étendue de cette virtuosité qu’il avait fait sienne, à corps et à cris. Ses poings se drapèrent d’une enveloppe convexe de Reaitsu, le plus concentré, le plus impactant qu’il lui était donné de secréter.

Et alors qu’il s’échappait du voile de poussière face à son adversaire, l’enfumé déjà avait armé son uppercut, animé par une ferme volonté d’en finir une fois pour toutes avec le Dieu de la mort. L’uppercut n’était que la première étape d’un enchainement qu’il lançait d’instinct, comme à son habitude. Son deuxième poing vint achever ce spectacle de puissance brute et de célérité en s’enfonçant dans le thorax du Capitaine. Plus que le visuel, les sensations ressenties, l’impact de ses os sur ceux du Shinigami, étaient riches d’informations ; il était évident que lui et son trancheur d’âmes, deux êtres en un paraissait-il, avaient encaissé ces coups de massue violemment distribués par le Furyo, surexcité. L’instant d’après, Guriko fit s’évaporer ce « Boxer Mode » qui puisait généreusement dans ses réserves d’énergie, et à plus forte raison lorsqu’il était nécessaire de le prolonger. Chose qui n’avait plus lieu d’être ici, puisque ces deux frappes avaient très certainement eu raison du Capitaine. L’enfumé poussa un long soupir, mêlé d’une fatigue naissante et d’une déception qu’il ne se cachait pas.

- J’y ai p’tét été un peu fort là, nan ?

Seuls les chocs qu’offrait le second duel résonnaient sur cette aire de désolation. Un silence de mort s’était installé en contrebas de l’immeuble sur lequel s’affrontaient les autres protagonistes. La carcasse du Capitaine avait été projetée sur plusieurs mètres, si loin que Guriko avait à peine aperçu la silhouette de son ennemi s’écraser contre une structure non identifiée. Voilà une bonne chose de faite, pensa-t-il. Il demeurait tout de même le compagnon du Capitaine dont il lui fallait également se débarrasser. Cette voix, pernicieuse et lointaine, le lui ordonnait. Et il avait beau s’insurger contre toute forme d’autorité qu’il puisse être, celle-ci, il lui était impossible de s’en départir. Cependant, certains de ses traits de caractères n’étaient pas prêts de s’effacer – malgré cette foutue emprise -, c’est pourquoi, avant d’aller en découdre avec cette nouvelle proie, Guriko s’alluma une cigarette, et s’adossa quelques minutes contre le mur d’une maison en partie détruite.

- La vache… ÇA CAILLE GRAVE !!!

Sa sensibilité thermique se manifestait enfin, au gré de la baisse temporaire des vagues d’adrénaline qui s’étaient emparées de son corps à la première seconde ou il avait entendu cette détonation, persuadé – à raison – que ce vacarme était annonciateur d’ennuis dont il était si friand. Ce faisant, Guriko s’empressa de finir sa clope tout en se frottant vigoureusement les bras. Et puis…

- La vache… Il FAIT FOUTREMENT CHAUD !!!

Les variations de température étaient aussi abruptes qu’extrêmes. Un coup à attraper la crève. La faute à ce Shinigami qui dégageait une aura flamboyante, comme jamais il n'avait eu le loisir d'en contempler jusqu'ici. Guriko n’avait pas la moindre idée de ce que cette transformation signifiait, mais une chose était sûre... elle ne lui disait rien qui vaille. Les flocons, désagrégés, laissèrent place à une étouffante chape de plomb, sorte de canicule localisée. Cette atmosphère, lourde et sinistre, rappela le voyou à ses devoirs. Son combat n’était pas terminé, loin de là. Peut-être même, ne faisait-il que commencer, tant la puissance qu’exhalait le Shinigami, quelques mètres plus haut, était pleine de promesses, et n’avait plus rien à voir avec celle à laquelle il s’était confronté. Ce type n’avait plus rien d’un vulgaire troufion, comme Guriko l’avait précipitamment pensé au vu du respect et de la politesse qu’il témoignait envers son supérieur. Mais l’heure n’était plus à la réflexion. Importe peu son grade, le fait était qu’il représentait un véritable danger, mais aussi, et surtout, un challenge digne de ce nom pour le Fullbringer, avide d’adversité.

De nouveau focalisé sur le plaisir qu’avait à offrir cette échauffourée, Guriko jaillit sur le toit de la tour qui voyait se dérouler un affrontement de Reaitsus démentiels, comme rarement Karakura en avait eu dans ses rues. A proximité des deux combattants, la chaleur était devenue insupportable. Son étau semblait se resserrer à mesure que l’on approchait son utilisateur, et l’aura magmatique qui l’enveloppait fit presque plier un genou à l’humain, tant il fût surpris par la pression qu’elle libérait.

- L'a un pouvoir flippant lui…, chuchota Guriko, l’air soucieux, J’vais pas y aller par quat' chemins là.

Plus question de faire dans la dentelle, lorsqu’un tel déferlement d’énergie vous fait face. L’enfumé, bien conscient qu’il lui fallait achever ce Shinigami pour éviter de finir carbonisé, se décida à employer les grands moyens pour le mettre hors d'état de nuire. Tendant ses bras vers l’avant, il fît croître deux gigantesques poings d’acier au bout de ses avant-bras, aux proportions démesurées. L’une de ses bottes secrètes qui lui permettait, l’espace d’un instant, de frapper avec des membres métalliques titanesques, réduisant les obstacles en charpie, quels qu’ils soient. Mieux valait-il avoir la peau dure lorsqu'il s'agissait de recevoir ces coups colossaux. Guriko répudiait le deux contre un, son père, à force de mandales et de sermons, lui ayant inculqué les honorables valeurs du combat d’homme à homme. Mais il n’était plus maître de lui-même - paix à l'âme de son paternel -, et le Shinigami au Zanpakuto de lave l’apprendrait bientôt à ses dépends. D’une bascule vers l’avant, le Furyo fit s’abattre sa sentence sur l’espace occupé par les deux guerriers. Il est vrai que cette technique comportait un léger inconvénient… Elle avait tendance à tout détruire sur son passage.

Tout allait bien trop vite.
Le Reiatsu du second Shinigami semblait inexistant, étouffé par les autres avant même de manifester la moindre puissance alors qu'au contraire, celui du sabreur ne cessait de croître, et la libération de son Bankai confirmait par ailleurs ses quelques paroles : L'enfer se manifestait sous un immense brasier, le terrain retrouvait ses couleurs d'origine l'espace d'un instant puis offrait finalement place aux cendres, charbons, braises et flammes. Ce n'était pas une autre dimension, bien que l'impact de ce Reiatsu sur l'environnement aurait presque pu y faire penser.
Casshern conservait ses appuis bien que déjà la chaleur s'amassait autours de lui afin de le ronger, déformant même sa vision du terrain – Des volutes de fumée s'échappaient des pores de sa peau, confirmant sa vulnérabilité face à cet artifice élémentaire. Bien que ce climat semblait issu de la terre et que le duo se situait dans les hauteurs, l'intensité de pareille chaleur ne manquait pas de le perturber. Et pourtant, ce n'était là que les prémices d'un assaut plus intense encore.

Son adversaire ne comptait pas faire traîner les choses, et sa vivacité dans l'action surpassait encore la sienne pour le moment – Un autre poison aurait été probablement plus efficace dans cette situation, mais il était désormais trop tard. L'Arrancar consolidait sa position, plantant fermement sa queue dans le sol et gardant ses bras en croix, il laissait son énergie spirituelle l'envelopper le temps que le Shinigami orchestre sa danse des lames à une vitesse imperceptible. Ce dernier visait plutôt juste, et l'Adjuchas réalisait que ses limites risquaient d'être bien vite atteintes en continuant d'encaisser ce genre d'attaques, même si son point fort résidait en partie dans son endurance... Tranché de part en part, l'anonyme ne bronchait pas, jusqu'au moment ou son ennemi commençait à fatiguer, baissant suffisamment la cadence pour lui offrir une contre-attaque digne de son sacrifice.

Je... ne peux pas abandonner... maintenant.

Les nombreuses plaies se refermaient progressivement, et surtout partiellement. L'offensive adverse s'avérait bien trop experte et la régénération du Privaron Espada ne suffirait pas cette fois-ci à balayer pareils maux – Mais au moins, il échappait à une fatalité qui ne lui plaisait pas : il en faudrait encore un peu plus pour le neutraliser, assurément.
Maintenant, ce Shinigami se trouvait à proximité, et l'astuce de cette arcane salvatrice lui permettait de contre-attaquer immédiatement. Et la vengeance se devait d'être à la hauteur des blessures encaissées. Dans un mouvement brusque, Casshern ouvrait les bras, frappant de ses paumes le torse de sa cible.

« Seal Fatalista » !

Deux traits d'énergie fusaient : Perforants et précis, ces derniers restaient effectifs quelques secondes, permettant à leur utilisateur de découper et causer de profondes hémorragies en orientant la trajectoire de ses « lasers ». Ici, nulle explosion comme on aurait pu attendre d'un Bala de grande puissance. Une fois encore, c'était une précision chirurgicale qui était à l’œuvre, largement de quoi marquer le corps de son adversaire pour un bon moment... La rage de l'Arrancar le poussait à ignorer la douleur qui le tiraillait tant, mais aussi à en oublier l'imposante explosion de Reiatsu qui surgissait de derrière lui – L'humain en avait donc réellement terminé avec l'autre Shinigami ? Quelle rapidité effrayante. Ou alors quel faible adversaire était ce capitaine. Quoiqu'il en soit, un puissant poing d'acier s'abattait à vive allure en sa direction, et rien ne pouvait permettre à l'anonyme de s'éclipser de cette attaque surprise de grande ampleur.
L'impact le délogea en un rien de temps, écrasant sa silhouette puis la projetant bien plus loin dans un coin encore enneigé, ou du moins jusqu'à ce que son corps embrasé ne fasse fondre le blanc manteau glacée qui l'entourait désormais. Étalé pitoyablement dans une flaque, Casshern observait le ciel, apparemment toujours conscient même si son corps ne répondait plus de rien... Dans tout ce brouhaha d'énergie, il ne parvenait même plus à détecter la présence des autres protagonistes, ni à déterminer s'ils étaient encore en vie ou non. Mais lui, il l'était.


La régénération risquait d'être lente... Tant pis, le temps n'était pas un problème pour lui.
Peut-être que quelqu'un viendrait se pencher sur son cas plus tard ?