» Venez voir mes choux ! Ils sont bons mes choux !
» Et les lampadaires Gégère ce sont les lampadaires qui gèrent ! N'hésitez pas plus d'une seconde pour essayer les lampes Gégère !
» Si vous gagnez trois fois de suite ! Vous remportez une voiture ! Et ce ne sont pas des conneries !

Les hurlements différaient à chaque achalandage, agressant ses tympans à chaque fois qu'elle passait devant ceux-ci. Tant de bruits et de personnes rassemblées en un même endroit… Imari n'avait pas l'habitude de telles foules et elle traversait ce marché sans présenter grand intérêt aux produits fournis. Cela semblait plus être des objets de mauvaise qualité mais bien traités plus que de la fabrication par des travailleurs reconnus pour leur art. Une dame lui avait-même tendu une robe beige qui ressemblait fort à la sienne hormis les couleurs et le fait qu'une fois portée, elle laissait transparaitre les sous-vêtements d'une manière particulièrement dérangeante. Imari refusa d'un petit geste de main et continua son chemin. Il faisait doux en cette fin de matinée et la Quincy avait sorti les bottes et jeans ainsi qu'un gilet noir pour bien se protéger du froid. Et c'était aussi plus agréable pour effectuer ses rondes.

Elle n'avait pas l'habitude de patrouiller en présence d'autres personnes, profitant de ce moment de solitude pour se retrouver et respirer un peu. Car durant les missions ou à la base, elle ne trouvait rarement la paix malgré son absence de grade. Les affres de l'ancienneté au sein du Kanshu et aussi de sa puissance brute. Dans tous les cas, Imari appréciait ces rondes solitaires même si cela l'exposait à un certain danger si elle se retrouvait face à un groupe d'assaut. Enfin… elle pouvait toujours fuir dans l'attente de renforts ! Vérifiant par mécanisme que Nina Von Blut n'avait pas bougé, elle leva alors les yeux vers le ciel avant de ressentir une présence non loin. Plusieurs, même, qui descendaient des cieux pour avaler quelques passants dans des coins de rues sombres. Tout cela ne sentait pas très bon… pressant soudainement le pas, Imari se dirigea vers de petites ruelles jusqu'à être seule avant d'user de son hirenkyaku pour atteindre le toit rempli de graviers du bâtiment adjacent. Les hollows se rapprochaient et elle devait agir vite.

Faisant apparaître son arc de Reishi, Imari se posta au bord du petit immeuble et posa un genou à moitié dans le vide avant de bander son arc et d'y faire apparaître une flèche. La première cible se dessina alors dans le ciel, au milieu des nuages, et ne tarda pas à se désagréger, une flèche ayant traversé son masque. Sentant que leur ami venait de rencontrer la mort ou peut-être avaient-ils simplement plus faim, ces derniers accélérèrent dans des directions différentes. Voilà qui rajoutait un peu de piment mais rien de bien dangereux au final. La quincy décocha trois nouvelles flèches à quelques secondes d'intervalles et la menace fut éradiquée. Un des hollows avait même failli gober une âme mais la précision chirurgicale de la dame d'Argent l'en avait empêché. Imari releva son corps et laissa Nina s'évaporer. Elle s'apprêtait alors à redescendre lorsqu'elle sentit une faible présence derrière elle…

» Qui va la ? demanda simplement et sans animosité Imari en se retournant pour faire face à l'intéressé. Il ne semblait pas hostile mais plutôt curieux. Cela était néanmoins loin d'être une raison pour baisser sa garde…

Il n'allait plus falloir bien longtemps avant que Koshiro ne se décide finalement à passer à l'action dans le coin. Il lui fallait cependant faire encore quelque peu de repérages. Une manière de procéder bien plus prudente qu'à son habitude, mais après tout il souhaitait réellement s'établir sur le long terme à Karakura Town. Y poser les premières pierres, les fondations de son futur empire. La ville nommée « le siège vide » serait donc effectivement le trône qu'il allait prendre et à partir duquel il allait étendre son influence. Mais pour cela bien sûr, il se devait de connaître parfaitement le territoire sur lequel il souhaitait faire main-basse.

Pour cela, le Jimushi passait un temps considérable à arpenter les rues de la ville. Mémoriser l'importance des forces de police, localiser les hypothétiques caméras de sécurité dans les grands axes, situer les cibles potentiellement les plus juteuses. Il aimait aussi à traîner parfois dans les coins un peu plus sombres, tenter de dénicher les potentiels concurrents qu'il pourrait avoir. Rien qui pourrait tenir la route bien longtemps face à lui, de toute façon... Son grand point fort étant qu'il n'avait besoin ni d'une grande organisation, ni de nombreux larbins à son service. Sa seule puissance était suffisante pour écraser quiconque se mettrait sur sa route !

Mais ce que Koshiro ignore encore, c'est que Karakura n'est pas une ville comme les autres. Malgré qu'il dispose de ses pouvoirs depuis une vingtaine d'années environ, il ne sait rien des Hollows, rien des Shinigamis... Si on le lui demandait, il dirait certainement qu'il est le seul être en ce monde à posséder de pareils pouvoirs ! En effet, comment aurait-il pu croire qu'il en était autrement alors que rien de tel ne s'était jamais manifesté à lui ? Sa mère n'avait jamais pris la peine de lui conter cet incident survenu alors qu'elle le portait en son ventre depuis quelques mois seulement. Cette attaque d'âme corrompue qui était à l'origine de sa particularité. Lui qui se voyait comme un Super Vilain ignorait même que l'on pourrait désigner les êtres comme lui du nom de Fullbringer... De ce fait, la concentration d'énergie spirituelle de Karakura n'est forcément qu'un mystère.

Il faut croire pourtant que cette ignorance trouverait en ce jour de quoi être balayée. Au loin, un trou qui s'ouvre dans le ciel. Une sensation étrange, comme une espèce de grésillement en ses tripes. Sans se poser trop de questions – mais après s'être tout de même assuré de ne pas être vu – il s'élève peu à peu dans le ciel grâce à son Bringer Light, de là il pourrait s'en approcher au plus vite sans être trop inquiété. En effet, personne ne lève jamais les yeux au ciel sans bonne raison, n'est-ce pas ? C'est là qu'il aurait le plus de chance de rester discret. Alors qu'il s'approche, il distingue des formes. « What the Hell », pensée fugace devant ce spectacle heurtant son sens commun. L'on est bien loin de tout ce à quoi il a déjà pu assister dans sa vie, lui qui pensait ne plus pouvoir être étonné... L'une de ces... choses s'approche dans sa direction, aussi l'incendiaire serre-t-il le poing, prêt à cogner. Il n'en aura pas l'occasion... Un trait lumineux vient perforer le monstre par derrière, le faisant disparaître dans une nuée de poussière scintillante.

Son regard balayant les alentours, il repère d'où vient la source. Cette silhouette tire encore à une reprise avant de ranger son arme. Koshiro est encore trop loin que pour en discerner la forme exacte, mais il sait déjà cependant que cela n'a rien de courant. Il se jette vers l'avant, rejoindre le toit d'où les tirs ont été expédiés. S'y posant sans délicatesse après son dernier déplacement, il se redresse. Une femme. Mignonne qui plus est. Mais il va falloir freiner ses hormones, il n'est pas là pour ça... pour le moment...
Il réajuste sa lourde veste sur ses épaules, et préfère rallumer son cigare avant toute réponse à la question qu'elle venait de lui poser. Recracher quelques nuages du fumée tout en lissant sa chevelure noire vers l'arrière. Puis s'approcher d'elle en répondant enfin.

C'plutôt moi qui devrait poser c'te question ! Hé ! c'est pas moi qui vient d'flinguer une demi-douzaine de croque-mitaines comme si d'rien n'était. C'était quoi c'bordel, femme ?

L'élégance dans sa plus prodigieuse expression, n'est-il pas ? Koshiro n'est pas du genre à mettre les formes lorsqu'il s'adressait à un simple humain. Et même si elle n'était pas qu'une « simple humaine », la force de l'habitude ne lui permettait pas de revoir sa coutume et d'improviser en conséquence. Toutefois, il espérait bien tirer d'elle suffisamment de lumière pour éclairer sa lanterne sur ce mystère auquel il venait d'assister...

Protéger les humains hein ? Peuh ! Comme si ça en valait la peine. C'sont qu'des pantins qui valent pas l'coup d'bouffer l'air d'êtres supérieurs. Comme moi. Ou comme toi, Imari !

Si elle lui donnait son nom, autant en user. Ce ne serait pas une bonne chose pour Koshiro que de se la mettre à dos alors qu'elle avait sans doute beaucoup à lui apprendre. Déjà rien que sur ces monstres qu'elle appelait « Hollows ». Qu'est-ce que ça peut bien être que ces trucs ? Et cela ne prenait pas en compte la possibilité qu'elle sache d'où venaient les pouvoirs qu'ils partageaient, même s'ils s'exprimaient d'une manière différente. Tout en parlant, il s'était approché du rebord, ou d'un coup d’œil en contrebas son visage avait parfaitement affiché le mépris qu'il avait pour les simples humains. C'est-à-dire tout ceux qui n'étaient pas lui ! Enfin, et elle en plus à présent qu'il savait qu'il n'était pas le seul à disposer de dons particuliers. Quelques tafs tirées sur son bâton de chaise fumant, il s'assied les pieds dans le vide, profitant de la vue imprenable qu'il avait d'ici.

'fectivement, j'viens d'débarquer. Ce merdier avec ces... Hollows... c'est courant pour les gars d'ici ? Ça sort d'où c'merdier ?

Sa tête était tournée vers elle de manière à ce qu'il puisse l'observer en lui parlant. Néanmoins, sa manière d'évoquer ce qu'il venait de voir était étonnement détendue. Pour un type qui venait de voir des monstres sortirent d'un trou noir dans le ciel, il n'avait pas l'air particulièrement chamboulé. Après tout, il avait fait flamber sa propre mère à l'âge de six ans... Après ça, beaucoup auraient tout comme lui bien du mal à fournir des émotions naturellement.

Ah... J'oubliais ! Moi, c'est Koshiro ! *dit-il en pointant son pouce vers son torse* Et... aut' chose... y en a beaucoup des gens comme nous dans c'pat'lin ? J'veux dire... Ton rôle est d'abattre les machins, tout ça tout ça... Y en a qui t'filent tes ordres, ou t't'es juste investie d'une pseudo quête morale et tout l'blabla qu'ça implique, hum ?

Ici, sa curiosité n'était pas la seule chose mise en cause. Il voulait savoir à quoi il pouvait s'attendre s'il créait quelques « soucis » dans cette cité qu'il pensait tranquille jusqu'alors. Pour que cette femme se dise chargée d'exterminer les Hollows, cela voulait certainement dire qu'il y en avait pas mal qui passaient dans le coin. À partir de là, il paraissait plutôt logique qu'elle ne soit pas la seule à s'en charger... Enfin, il ne suffisait à présent que d'attendre sa réponse, inutile de se faire ses propres conclusions d'ici là...

Elle se moque de lui là ? Boh, il s'en fout en fait... Il en est pas à juger des raisons de ce rire, tout ça, peu importe. Là, tout ce qu'il souhaite, c'est d'avoir des réponses à ses nombreuses questions. C'est que notre homme est du genre curieux, c'est comme ça. Et s'il en venait à prendre mal cette réaction en l'analysant de travers, il perdrait pour rien une source d'information qui pourrait s'avérer précieuse. Première chose à noter : elle faisait partie d'une organisation. Carrément. Lui qui pensait être sur un terrain libre de tout clan, il se trompait manifestement. Second point : cette ville était peuplée de nombreux humains à pouvoirs, sans parler des autres. Des autres ? Ouais... Venant d'autres mondes et tout... Genre des martiens ? Mieux valait qu'il y réfléchisse un peu avant de poser cette question, histoire de formuler ça au mieux et qu'elle n'en vienne pas à se foutre de sa tronche... Tertio et sans doute le plus important : elle offrait la boustifaille ! Bon, pour lui, ça signifierait surtout picole... Hé ! c'est qu'il allait commencer à bien l'aimer cette poulette !

Yep, toujours partant pour un verre. Allez... hop!

Sur ce, il se jeta dans le vide en ricanant, non sans oublier de maintenir sa veste sur ses épaules d'une main. C'est qu'il l'aimait bien celle-là, il n'a pas l'envie de la perdre pour rien. Il ne se laisse pas tomber jusqu'au sol cependant, se reprenant rapidement en changeant de direction. Autant ne pas trop trop attirer l'attention et tenter d'atterrir dans un coin peu visité. Dès lors qu'ils se seraient posés – il ne doutait pas qu'elle puisse réussir à le suivre – ce serait à elle de montrer le chemin. C'est elle qui paie, à elle donc de choisir l'endroit où elle dépenserait son argent ! Koshiro n'en manquait pas de son côté, mais ce n'est pas son genre de cracher sur le mot « gratuit ». En chemin, il est toujours temps de replacer la conversation.

C'quand même bizarre... Une organisation... T'as pas l'air d'avoir b'soin d'ça pour dégommer les « croque-mitaines venus d'ailleurs ». Ca fait un peu film de science-fiction à deux balles, nan ? Le coup des « autres mondes » et tout...

Enfin... Il ne faut que peu de temps pour rejoindre l'endroit choisi par Imari. Là, ils s'installent, et un bref instant plus tard on vient prendre leur commande... Mais tout d'abord...

Je suis désolée, mais vous ne pouvez pas fumer ici monsieur!

Dit la serveuse en montrant un caractéristique cercle rouge contenant une cigarette barrée. Koshiro la regarde d'un œil torve avant de soupirer bruyamment tout en expulsant un dernier nuage de fumée. Il se saisit alors de son cigare et... se l'éteint sur la langue sous le regard médusé de la femme entre deux âges. De là, il se replace sa grosse sucette à tabac entre les dents. À défaut de le fumer, il pourra toujours le mâchouiller... Après quoi il laisse Imari commander la première avant d'enchaîner sur sa propre demande.

Du Sake ! Une bouteille ! Hé ! Si j'tousse pas, c'est qu'c'est pas assez fort, pigé ?

L'homme est du genre à rechercher l'ivresse plutôt que le simple plaisir de la dégustation. Rien de bien étonnant vu le spécimen...

Bon... et maintenant... Faut qu'tu m'en dises plus là ! J'pige pas grand chose à tes histoires d'autres mondes. C'est quoi ces Hollows, et ils sortent d'où à la fin ?

Bien la première fois qu'il se retrouvait face à une jeune mignonnette et que ses questions n'étaient pas portées sur les classiques « c'quoi ton numéro ? est-ce que t'aimes le cinéma ? et surtout après, est-ce que tu baises ? ». Pas qu'il ait viré sa cuti hein, mais chaque chose en son temps...

Aaaaaah !

Pousse-t-il de satisfaction en voyant arriver son rince-gorge. Il en a bien besoin, le goût de cendre qu'il a sur la langue se trouve être particulièrement déplaisant tout de même ! Aussi n'hésite-t-il pas pour s'en remplir une coupole qu'il vide d'un trait, fait tourner le liquide dans sa bouche, s'en gargarise brièvement même avant de finalement avaler et se resservir dans la foulée. Bon, il n'a pas toussé mais la chaleur qui l'envahit est néanmoins suffisante pour qu'il n'en fasse pas de scandale. Bibine acceptée ! Et pendant qu'il vide son second verre, il peut écouter ce qu'Imari a à lui répondre. Donc, s'il pige bien, en plus de la Terre il existe la Soul Saucitruc et le Hueco Machin. Le premier nom lui évoque une espèce de confrérie sectaire new-age tandis que le second ressemble plus à un plat épicé mexicain... Il ne tente même pas de faire un effort de mémorisation là-dessus, au final comment ça s'appelle, ça n'a pas vraiment d'importance, si ?

Il se fait un peu plus attentif sur la suite. Les Hollows voyaient donc les villes humaines comme d'immenses terrains de pique-nique où le self-service était de rigueur. Bah... Ouais, un peu comme lui quoi ! Sauf qu'il s'est pas fait cannibale ou quoi que ce soit du style, mais le principe de se servir joyeusement tout en se moquant éperdument des pertes humaines, ouais, ça c'est un principe qu'il connaît bien. Et tout comme eux, on lui mettait des bâtons dans les roues. C'est que Koshiro s'en ferait presque une sympathie, de ces « petites bêtes » là. Décidément, on ne laissera jamais tranquille les pauvres travailleurs luttant juste pour pouvoir avoir de quoi se mettre sous la dent ! Ou dans le pif en ce qui concerne le Jimushi, mais ça, c'est encore autre chose...

Tu dis que ces bestioles pourraient s'intéresser à moi, hum ? Ouaaaais ! Viv'ment ! J'ai vu l'massacre que t'en as fait, et franchement ça risque d'être une bonne partie d'rigolade. J'avoue qu'j'ai hâte d'en pulvériser quelques-uns, ouais !

Effectivement, de ce qu'il a pu en voir, il estime n'avoir rien à craindre. Il est confiant – trop peut-être – en sa propre force, et si quelques petits traits de lumière pouvaient en finir si rapidement, que pourraient-ils face à ses poings et ses flammes ? Enfin, afin de s'éviter une surprise, mieux vaut toujours poser une petite question...

J'veux dire, s'ils sont tous aussi faibles que ceux qu'j'ai vu d't'alleurs, ça risque même de pas durer assez longtemps qu'pour être marrant. C'est l'cas ? C'est tous un peu pareil, ou bien y a des niveaux différents, genre comme dans ces jeux à la con pour mioches là... ? Enfin, j'suis paré, j'm'en fais pas !

Koshiro ricane avant de vider sa troisième coupole de sake. Les premières d'une série qui ne s'achèverait que lorsque la bouteille serait terminée... ou pas !

Après avoir tout bonnement refusé de commander un plat, préférant poursuivre sur sa lancée, il eut droit à la suite de l'explication. Plus Koshiro y pensait, plus tout cela ressemblait à un jeu enfantin. Différents mondes en plus de la Terre, dont l'un qui était le berceau d'une race étrange venant envahir les humains pour s'en nourrir. Un thème dont avaient pu s'inspirer un grand nombre de navets qu'il avait pu mater à l'occasion, le Jimushi n'étant pas très exigeant sur la qualité de ses programmes télé. Jusque là, ça faisait en effet très série B. Mais là, avec l'ajout de précisions sur ces croque-mitaines – comme il aimait les appeler – qui pouvaient évoluer à différents stades de puissance, on se croirait vraiment dans un jeu pour gamins, ou un grand nombre de dessins animés destinés au même public. Ouais, plus elle en parlait, plus ça l'intéressait. Si comme il le pensait, il l'avait vu affronter de simples Hollows, cela voulait dire que la puissance des derniers cités se devaient d'être particulièrement intéressante ! Par contre avant d'approfondir sur le sujet, il eut l'impression de se faire légèrement gronder. Imari, pour une raison ou une autre, semblait avoir mal pris son enthousiasme, même si elle avait pris la peine de tout de même lui sourire. Mais il comptait bien défendre sa position...

D'm'arrêter ? J'pige pas là... Ton but, c'est d'zigouiller ces trucs, on est d'accord ? J'vois pas qu'est-ce ça peut changer qu'moi j'mâche un peu du taff... Si tu crois que j'peux pas être à la hauteur, tu t'plantes, sois-en sure !

Il marque une pause par une nouvelle gorgée de Sake.

Vasto Lorde... Arrancar... C'eux qu'ont l'air le plus marrant, j'me plante ? Y ressemblent à quoi ces trucs ? S'ils sont rares, j'aime autant pas les louper si jamais j'en croise un... Alors, à quoi j'dois m'attendre avec ces p'tites choses là ?

Elle devait finir par en avoir marre de ses questions, non ? Mais Koshiro s'exprimait avec la curiosité d'un enfant découvrant une nouveauté sensationnelle qui pourrait lui offrir quelques bons moments. Frapper sur les humains, avec leur organisation dans le coin, vaudrait mieux qu'il fasse gaffe. Mais se mesurer à ces monstres, ça ferait de mal à personne ! S'ils bectaient vraiment les humains, il rendrait même plutôt service ! Bon, c'est sûr, c'est pas sa motivation première... mais le justificatif reste bon, si jamais !

» Oh mais je ne doute pas de tes capacités à tuer les hollows mais plutôt de la manière. Nous apprenons à maîtriser notre pouvoir et user tout juste ce qu'il faut justement dans le but d'éviter d'attirer encore plus de ces bestioles ici. Un Gardien qui déploie trop d'énergie se voit vite repris, cela en va de notre sécurité à tous.

Finissant son verre de bière, elle songea au même moment à toutes les informations qu'elle-même détenait sur ces arrancars. Elle n'en avait vu qu'un évoluer et pas beaucoup plus user de leur resurreccion. Mais c'était bien suffisant pour qu'Imari en devine le procédé. Organisant sa pensée, elle respira un bon coup avant de débuter sa tirade.

» Alors, en fait, lorsqu'un menos évolue en arrancar, ce dernier arrive à arracher une partie de son masque. Généralement, ils adoptent alors une forme plus humaine mais ont encore des parties où la carapace de hollow primaire demeure. Les Vasto Lorde, eux, ont quasiment une forme humaine et on pourrait se tromper sans trop de mal si l'on ne voit pas leur trou de hollow ou le reliquat de masque.

Subrepticement, un frisson parcourut son échine lorsqu'elle énonça les Vasto Lorde. Cette race normalement extrêmement rare des hollows détenait une force surhumaine et la quincy se rappelait encore de la peur d'en rencontrer un lorsqu'elle s'était enfuie du complexe d'expérimentation. Et même maintenant, elle craignait d'en rencontrer un… Nombre étaient les gens qui mettaient en garde les nouvelles recrues sur le danger que représentaient ces êtres et Imari en faisait partie en tant qu'instructrice novice et plus particulièrement des quincy. Les informations faisaient même mention d'une capacité qui pouvait enfermer quelqu'un dans une sorte de monde alternatif… Non, elle ne souhaitait définitivement pas en affronter un et surtout pas seule.

» Et une fois leur masque retiré, ils obtiennent je-ne-sais-pas-trop-comment un Zanpakutô, qui est un katana à pouvoir. Les Shinigamis en possèdent un aussi. Bref, ils ont de nombreux pouvoirs comme le cero qui est une sorte de rayon de pouvoir ou encore la resurreccion qui est une symbiose avec le Zanpakutô afin d'obtenir plus de puissance. Là où les shinigamis font apparaître l'âme de leur Zanpakutô, les hollow, gloutons qu'ils sont, l'assimilent pour adopter une forme plus puissante qui a souvent une apparence d'animal. — Imari marqua une petite pause, observant le regard de Koshiro — J'imagine que tu ne souhaites pas me rejoindre au sein des Gardiens alors j'espère que tu feras gaffe quand même. Même moi ai peur d'affronter un Vasto Lorde, donc avant que t'aies envie de sauter sur l'un d'eux, j'espère quand même que t'auras à affronter de petits arrancars… en tout cas, tu feras gaffe, ok ?

Sa voix se faisait douce, protectrice. Même si Koshirô était un gaillard deux fois plus épais qu'elle, cela ne voulait pas pour autant dire qu'il était plus apte qu'elle à combattre des ces êtres abominables. Et s'il pouvait contribuer à la destruction des hollows, autant qu'il survive le plus longtemps possible… Et il demeurait attachant dans le fond, cela lui faisait du bien de discuter avec une personne qui usait de références humaines par rapport aux Trois-mondes. Oui... cela lui faisait presque oublier un instant qu'ils étaient dans un monde où la sécurité parfaite n'existait pas.

Koshiro ne fait que souffler lorsqu'elle lui évoque les risques d'affronter un Hollow en émettant trop d'énergie spirituelle. C'est donc ça... Et effectivement, elle ne se trompe pas en pensant que l'incendiaire n'est pas du genre à se retenir. Boh... Qu'ils viennent, qu'ils osent seulement, et le Jimushi en ferait une hécatombe ! Peu importe le nombre, il les détruirait tous, et au pire ces fameux gardiens pourraient se tailler une part du gâteau, non ? Les liquider au fur et à mesure ou tous d'un coup, où est la différence finalement ? Plus nombreuses ces bestioles tomberaient, et plus les humains seraient à l'abri, ce qui au final rejoignait selon lui les buts d'Imari. Enfin, il ne cherche pas à discuter sur ce point, au pire s'il en vient à créer des problèmes, il sera toujours temps d'évoquer cette explication.

Puis la suite, des précisions sur les plus puissants de ces monstres. Bon, il risque d'en faire une grosse bouillie dans ses souvenirs, mais il note tout de même quelques points. En arrachant le masque de ces trucs, ils se transformaient en se rapprochant d'une apparence humaine, ce qui les rendait alors plus puissant. De plus, ils disposaient de katana qui pouvaient alors agrandir leur pouvoir. Koshiro ne voit pas trop le rapport avec un sabre et pourquoi ils chopaient soudainement une arme en se transformant, mais bon, il n'est pas là pour discuter de la logique de la chose. Si Imari le lui dit, c'est que ça doit être vrai, autant donc ne pas la remettre en cause là où lui n'y connaît strictement rien. Après, les différences entre Vasto Lorde et Arrancar, il n'a pas trop tout saisi, mais ça n'a pas l'air très très important.

Par contre, de nouveaux mots sont évoqués. Cero... Boh, il oublierait sans doute rapidement ce point. Shinigami... Comme les Dieux de la Mort ? Bon, là, on virait dans le compte pour enfant, à quand la venue du père Fouettard ? Enfin soit. Sur les dernières paroles d'Imari, son visage se fait autant étonné qu'amusé. C'est qu'elle avec l'air de se faire du souci...

Hé ! Mais c'est qu'tu t’inquiéterais pour moi ?!

Il se penche vers elle par dessus la table, tendant sa main droite pour aller lui saisir délicatement le menton entre le pouce et l'index, si toutefois elle le laisse faire.

T'es mignonne, mais t'en fais pas, tu veux ? J'suis bien plus costaud et dang'reux qu'j'en ai l'air !

Après quoi il ricane. Oui, il sait parfaitement de quoi il a l'air. Autant dire qu'il ne prend vraiment pas sa propre puissance à la légère, ayant une très grande confiance en ses capacités. Trop peut-être, mais c'est là un point où il ne pourrait entendre raison qu'après être tombé sur un plus gros morceau que lui-même. Ce jour là il sera peut-être en effet trop tard, mais les mots ne peuvent suffire à faire rentrer cette réalité dans une tête aussi dure que celle de Koshiro.

Il relâche son menton et se réinstalle confortablement. Il estime désormais en avoir peu ou prou appris assez, en tout cas il n'a plus de question sur le sujet qui lui vient naturellement. Peut-être plus tard. La discussion pouvait donc reprendre sur un ton un peu plus léger.

Sinon, 'ffectivement, ça m'intéresse pas trop d'me mêler à ta p'tite confrérie... J'bosse pour personne d'aut' qu'moi-même, et c'est déjà pas mal ! 'fin, on sait jamais... ça paye bien ton truc là ? Combien d'temps qu'tu fais ça ?

Toujours dans le domaine de l'interrogatoire, certes, mais le tout prend désormais une tournure plus personnelle. Sa curiosité sur ces Hollows rassasiée, il semble se souvenir être en face d'une jeune femme pas désagréable à regarder. Et comme toutes les femmes, elle devait aimer qu'on s’intéresse à elle et qu'on l'écoute parler. Et faire sembler d'écouter, c'est un truc que le Jimushi sait faire, autant mettre cette compétence à profit à présent !

Capté en plein vol ! Et ouais, la belle ne se laissait pas pêcher aussi facilement. Enfin, ce n'était pas comme si Koshiro tentait une réelle approche au corps, juste un geste amical, un placement. Mais si elle ne lui en laissait pas l'occasion, il ne s'en offusquerait pas pour autant. Elle n'était pas la seule nana bien foutue dans le coin, et il en trouverait sans doute de moins farouches sans trop de problème. Il en ricane simplement, récupérant juste sa main plus tôt qu'il ne l'avait prévu. En attendant... De ce qu'elle dit dans un premier temps, il ne retient que deux choses : buter des Hollows, ça paie un peu ; et ça fait deux ans qu'elle vit dans le coin. Bon, pas grand chose à tirer de ça, aussi l'oublierait-il assez rapidement. Tout comme il zapperait bien vite le contenu de ce plat qui arrive et qui ne le tente en effet pas le moins du monde, c'est qu'il a bien fait de ne rien commander. Il préfère picoler un peu, sa bouteille se vidant à vue d’œil. Et il tient très bien le coup, la force de l'habitude ! En vérité, il en venait même à se demander ce qu'il pourrait encore tirer de cette discussion avec Imari. Elle avait ravi sa curiosité portant sur ces bestioles. Elle pourrait sans doute lui en apprendre un peu plus sur les différents mondes évoqués, mais cela il s'en moquait. Quant à imaginer une suite dans cette relation, Koshiro n'en était pas à chercher à se faire des amis, et elle venait de lui mettre un râteau sur la seule possibilité qui aurait pu provoquer son intérêt. Enfin, il pouvait au moins se donner la peine de répondre à ses questions. Elle avait répondu à tout, autant lui rendre la pareille...

Moi ? J'viens d'nulle part et d'ailleurs ! J'ai pas mal traîné ma bosse on va dire... C'est ça les affaires !

En termina-t-il de manière énigmatique. Pas question d'aborder dans quoi il était mêlé. Stupéfiants, braquages, meurtres et incendies... Ce n'est pas vraiment le genre de CV que l'on révèle au premier rendez-vous ! Cela ne répondrait peut-être pas aux questions d'Imari, mais peu importe... Pour sa part d'ailleurs, une autre interrogation se devait de se poser !

Hmm... Dis-moi... Ton... organisation là ! *elle n'avait pour lui toujours pas de nom, aussi comment la nommer autrement ?* Servez juste qu'à vous occuper d'ces bestioles ? Ou bien, p't'être que vous vous prenez un peu pour des flics, en plus... ? Simple curiosité...

Mais ouais, bien sûr... Ce qu'il voulait surtout savoir là, c'est si ses quelques activités pourraient amener à se faire des ennemis dans le coin. Autant les poulets, il savait comment les gérer – quelques flammes par ci, quelques pots de vin par là – autant une nana qui balançait des flèches énormes et ses acolytes, ça, c'était encore une autre affaire...

Mauvaise nouvelle. Ce qu'elle lui annonce là ne l'arrange pas réellement. Toute menace aux simples humains se soldera par des représailles de son organisation, c'est bien ce qu'elle vient de lui annoncer. Il lui faudra donc faire des choix. Soit restreindre ses activités au simple commerce illégal, soit s'attendre à devoir la revoir mais dans un climat moins amical qu'autour d'une table. Mais avant de prendre sa décision, mieux vaut tout d'abord se renseigner sur l'ampleur des effectifs et la puissance qu'ils sont capables de déployer. D'après ce qu'elle dit, ils disposent d'une force de frappe conséquente, mais ça peut tout aussi bien n'être que du pipeau, une manière de gonfler l'estime qu'elle a de son propre clan. En effet, présenter son groupe comme deux ou trois pélos aux faibles capacités ne se serait pas fait très vendeur.

Cependant, de toute évidence, Koshiro n'aura pas l'occasion d'approfondir le sujet. Soudainement, elle sort quelques billets qu'elle plaque sur la table avant de se lever et de partir en urgence. Elle prend tout de même la peine de lui dire au revoir – tout en lui glissant la possibilité de rejoindre son groupuscule, ce dont bien sûr il se gardera – avant de filer.

C'est ça ma jolie, fonce ! On aura bien l'occas' de s'revoir un d'ces quatre, j'compte plus trop bouger, j'aime bien c'coin...

Oui, ils risquent en effet fort de se revoir, mais dans des circonstances bien moins plaisantes. Enfin, plaisantes, plaisantes... Il s'est quand même pris un râteau pour qu'elle se casse dans un coup de vent quelques instants plus tard. Voilà qui aurait pu être plus réussi tout de même, m'enfin bon... Le Jimushi termine sa bouteille jusqu'aux dernières gouttes en la retournant directement au dessus de son gosier grand ouvert. Il glisse son pouce et son majeur formant une boucle entre ses lèvres, puis souffle en provoquant un sifflement strident.

En attendant que la serveuse se pointe – c'est là tout l'intérêt de la manœuvre – il se saisit de l'assiette d'Imari qu'il dépose devant lui. Même si ça ne lui a pas fait grande envie, ça serait bête de gâcher tout compte fait. Il dépose son cigare à côté de son couteau qu'il n'utilisera pas. Il pique ensuite un gros morceau de canard de sa fourchette et se le fourre en bouche, le gobant après l'avoir à peine mâché... C'est là que la serveuse se magna finalement. D'un signe du menton, il indique les billets.

Une fois qu'j'aurai payé avec ça, j'pourrai me r'prendre une bouteille ?

Elle fait un calcul mental assez rapide, pour finalement lui annoncer que non, ce ne sera malheureusement pas suffisant. Le Jimushi prend une mine renfrognée, presque menaçante.

Et si on décompte le pourliche ?

Un « non » de la tête... Mais elle se rattrape, ayant sans doute peur de sa réaction.

J'ai bien peur que tout ce que vous puissiez vous offrir avec ça ne soit qu'un petit pichet de moindre qualité... Désolée monsieur, vraiment...
Ça ira, apporte-moi c'que t'as ! Et essaye pas d'm'entuber hein, j't'ai à l’œil toi !

Un signe de tête positif. Elle semble avoir compris le message. Mais il ne la laisse pas partir, pas déjà.

Oh ! Attends ! J'ai une question haut'ment philosophique à t'poser ! La nana qu'était avec moi, elle a mangé avec c'te fourchette... y a laissé d'sa salive... Comme j'bouffe après elle, c'un peu comme si j'lui avais roulé une pelle, nan ?
*Un instant de silence... elle le regarde médusée*
Je vous apporte votre commande tout de suite, monsieur...

Elle s'incline puis s'efface sous l'éclat de rire peu discret de l'incendiaire, trop gênée pour répondre à la question. Rire qui s'arrête lorsqu'il se rend compte que le verre d'Imari est déjà vide et qu'il ne pourra donc pas s'y désaltérer en patientant... Fait qu'il comble d'une autre bouchée, ingérant bien plus que goûtant...