Un nouveau monolithe au Rukongai [- # Mission 4 -]

Akucho Uragami a écrit:: L'ordre de mission était clair maintenant que nous en savions un peu plus sur l'ennemi. Il fallait le détruire et anéantir son ou ses défenseurs si défenseurs il y avait.

Ah, apparemment, l'ordre de mission n'est tout compte fait pas assez clair. L'ordre est d'étudier le phénomène, et si cela est impossible (seulement dans ce cas), le détruire.

Citation :: *Informations sur le monolithe : si le premier qui fut tombé sur le Rukongaï pulsait d'une lumière rougeâtre, c'est aussi le cas de celui-ci bien que la lumière en soit beaucoup moins vive et que le rythme s'en trouve plus lent. Pourtant un bon nombre d'âmes errantes fut tout de même aspiré, bien que sur une étendue plus faible que la première fois. Les yeux les plus affûtés pourront peut-être apercevoir également un autre détail : une forme humanoïde discernable dans ce monolithe.*

Ai était partie en trombe, et n'avait pour ainsi dire presque pas pris le temps de souffler, ayant glané le matériel adéquat avant de partir se frotter avec la petite expédition qu'elle devrait mener au vif du sujet, c'est à dire le monolithe. Elle avait préparé une sacoche complète comprenant le matériel afin d'effectuer les prélèvements demandés, mais elle avait également et surtout Masshusebone en bandoulière. Elle ne savait pas si une simple opération scientifique comme celle-ci pouvait mal tourner, mais selon les rapports ça pouvait très bien être le cas. Elle se chargea ensuite de sortir de son bureau et de récupérer les coordonnées du point de rendez-vous auprès de l'agent de la seconde division qui patientait dans le couloir. Une fois ceci fait, elle n'avait plus à se préoccuper de quoi que ce soit concernant la manière dont la division tournerait aujourd'hui.

En effet, durant son absence au Rukongai, elle savait que Senji savait exactement quoi faire, c'est à dire diviser les troupes en deux équipes, chargées respectivement de préparer une salle du laboratoire pour recevoir un éventuel échantillon, voire des échantillons dans le meilleur des cas, et de se plonger dans les archives afin de trouver tout ce qui de près ou de loin avait trait au sujet qu'ils allaient étudier. Elle avait laissé une note à ce sujet sur la porte de son bureau. Un battement de cils plus tard la jeune capitaine se retrouva derrière une épicerie évacuée, à quelques mètres du monolithe lui-même, lequel avait l'air en pleine forme, si l'on pouvait dire d'un monolithe qu'il avait un état de santé. Un bref regard autour d'elle lui indiqua qu'elle n'était pas seule sur les lieux, sans surprise, puisqu'une silhouette en tenue civile, afin de passer incognito, sans doute, se trouvait déjà à quelques pas d'elle, de l'autre coté de la rue. Elle n'eut aucun mal à reconnaitre le vice-capitaine Akucho, auquel elle fit un petit signe de la main. Il n'aurait sans doute pas manqué de remarquer le blanc éclatant du Haori qui venait de se matérialiser à sa gauche.

Ils attendaient donc encore les troisième sièges Nakatoto et Kuragari, ainsi que la Vice-Capitaine Asatsuyu. Se recentrant sur l'objectif, elle l'observa, aussi bien qu'elle le put depuis sa place, c'est à dire exagérément bien. Elle remit la paire de jumelles dans la doublure de son Shihakusho, puis entreprit de réfléchir à la situation en passant en revue non seulement son matériel de recherche mais les options qui s'offraient à elle. Elle distribuerait les rôles une fois qu'ils seraient tous sur place. Armée des conclusions de son équipe de recherche quant aux Maho Tsukai, elle se savait être la plus à même de s'approcher du monolithe, qui semblait être sans la moindre garde, seulement une vague silhouette humanoide qui semblait encastrée dans le cristal. Mais les apparences pouvaient s'avérer trompeuses. Elle allait donc utiliser les compétences de chacun afin de rendre le périmètre le plus sur possible et d'offrir une réaction maximale en cas de confrontation. Oui, c'est ce qu'elle ferait. Elle croisa les bras et s'adossa au mur de l'épicerie, détaillant son acolyte du moment de la tête aux pieds. Décidément, il mettait un accent tout particulier sur la sécurité et le camouflage, celui-là. Il serait très utile dans le plan qu'elle pensait mettre en place.

Otsu rêvassait dans son bureau, les pieds nus posés sur le meuble destiné à la paperasse. Elle jouait négligemment avec le ruban vert du fourreau de Hisuizaiku, l'entortillant autours de son doigt comme elle pouvait le faire avec une mèche de ses cheveux. Elle ressassait, les yeux mis-clos, le compte rendu qu'avait bien voulu lui faire Haiko rentré en trombe et reparti aussitôt de la réunion des Capitaines. Rien de bien fructueux, elle ressemblait en somme à la première à laquelle elle avait participé et apparemment la priorité était toujours donnée aux Maho Tsukaï. La jeune femme se souvenait de sa confrontation avec l'une d'entre eux, maîtrisant le pouvoir du sang et se rendant insensible à la plupart des attaques grâce à cela. Son ami lui avait appris une toute autre nouvelle également : lors de la réunion des Capitaines, un messager avait interrompu le conseil en entrant en trombe dans la salle: un nouveau monolithe s'était écrasé dans le 52ème district. Cette nouvelle avait grandement affecté la belle qui avait alors bombardé son supérieur de questions. Mais apparemment, cette fois ci Shinsui avait décidé d'étudié le phénomène plutôt que de le détruire et avait donc délégué Tsunemi Ai, la capitaine de la division scientifique pour remplir cette mission. Rien de bien étonnant, à vrai dire Otsu se demandait pourquoi aucun membre de cette section du Gotei ne s'était rendu sur place le jour où elle et ses compagnons avaient détruit le premier cailloux comme elle aimait l'appeler. Ils l'avaient bien sur étudié, ce qui avait d'ailleurs provoqué la mort d'un de leur Shinigami et non pas le moindre, mais il avait était auparavant explosé par les assauts répétés de Reisen, et ne l'avaient pas donc observé vivant si l'on pouvait dire ça comme ça.

Elle fut tiré de ses songes par des petits coups sur sa porte. Elle leva un sourcil d'un air inquisiteur et invita la personne, qui l'importunait dans sa presque sieste, à rentrer, d'un ton glacial. L'homme entra, les joues rougies par l'effort, et lui tendit un papier sans même prendre le temps de se présenter. L'hybride enleva les pieds de son bureau,posa son Zanpakuto contre le mur, fit le tour de l'obstacle en bois massif et arracha des mains du messager, la missive. Elle la parcourut d'un œil sévère, ce qui instaura un certain malaise au porteur de la lettre. Les joues de la belle s'empourprèrent au fur et à mesure de sa lecture, une fois celle-ci finie, elle replia le papier en quatre et le plaqua violemment contre la poitrine du Shinigami, le fusillant d'un regard noir.

- Très bien, j'irais donc.

Elle le congédia d'un geste de la main et celui s’exécuta sans demander son reste, content de s'éclipser à la présence d'une Otsu peu enclin à la bonne humeur. Une fois celui-ci parti, la belle s'empara de son sabre et se dirigea vers le district indiqué à grand coup de Shunpo. Ainsi donc le Vieux, voulait qu'elle participe à l'étude du monolithe? Soit elle le ferait, elle apporterait tout son savoir sur cet artefact pour aider au mieux Ai, mais qu'il ne compte pas trop sur elle pour dire Amen à tous les ordres qu'on pourra lui donner. Elle avait déjà fait cette erreur dans les mêmes circonstances elle ne recommencerait pas et si elle jugeait les gens peu à même de diriger alors elle prendrait elle même les décisions. Mais elle doutait que la chef de la mission soit aussi incapable que Kaito, du moins elle l'espérait.

Elle arriva sur le lieu de rendez-vous, et vit qu'elle n'était pas la première arrivée. Le vice-capitaine de la deuxième division et Ai était déjà présents. Elle leur adressa un signe de la main et s'assit par terre en contemplant la forme vaguement humanoïde contenue dans le monolithe.

Il ne restait plus qu’un silence oppressant dans ce triste quartier dont le seigneur, monolithique, surplombait l’ensemble de sa menaçante allure rouge. Quelques fous pourtant s’aventuraient encore sur ces terres d’abandon pour défier leur sinistre régnant. Il y avait quelque chose dans l’air qui tenait lieu d’avertissement, quelque chose de difficile à ignorer pour ceux capables de la déceler. Plus terrifiant que le silence, plus inquiétant que la désolation, les absences pesaient bien plus que tout le reste.
Ci et là, il y avait des silhouettes invisibles à l’œil nu. Elles flottaient, immobiles, sans bruit ; les derniers traces d’individus dont l’âme avait été arrachée par le monolithe, et dont la disparition laissa une brèche dans la toile du monde spirituel. Il y avait des trous aux derniers emplacements de ces malheureux, des gouffres qui vibraient, le vide appelant d’autres vides.
Le vide répondrait, bien sûr. Il avait pour seule ambition que sa propre extension.

Quatre errants s’étaient rejoints au milieu d’une rue. Une jeune femme chétive, dont la carrure ne laissait que peu supposer la force, en contraste avec l’haori posé sur ses frêles épaules. À ses cotés, deux autres femmes. La chevelure d’ébène de la première contrastait avec celle d’or et de blé de la seconde ; l’une respirait l’impatience, l’autre une assurance délicate. Il y avait un homme également, avec eux, plus discret et réservé, imposant le sérieux. Quelqu’un d’autre vint les rejoindre. Des bruits de pas se firent entendre au loin, d’abord discrets, ils se firent plus retentissants au fur et à mesure que la source s’en rapprochait. Une autre femme surgit brutalement des ombres d’une rue. Elle n’offrit à voir que son profil durant quelques secondes puis se tourna lentement vers le petit groupe. Habillée comme tout membre de la Quatrième Division, Asuna portait au flanc une besace remplie de produits curatifs dont elle ne doutait pas de l’utilité pour les prochaines heures. Sa mine, toujours aussi inexpressive, ne permit de saisir ses pensées, pas plus que son énergie spirituelle parfaitement camouflée ne sous entendait le moindre trouble ; égale à elle-même, Asuna se rapprocha de ses nouveaux alliés, finalement peu pressée par l’urgence de la situation.

Elle les rejoignit, les jaugea. Elle en reconnut deux, qu’elle salua d’un signe de la tête en murmurant leur nom et leur grade d’un ton révérencieux. Elle se tourna vers les autres. Elle identifia le brassard de la femme aux cheveux d’or, la salua en omettant son nom, car elle ne le connaissait pas. La dernière femme par manque d’identification visible n’eut qu’un signe de la tête.

« Je suis Kuragari Asuna, Troisième Siège de la Quatrième Division. Je suis ici pour vous épauler si l’un de vous venait à être blessé. En cas de décès, je ferais mon possible pour ramener votre dépouille à vos proches, conclut-elle laconiquement »

Elle évalua rapidement le potentiel de chacun, et fut plus ou moins satisfaite. Il lui semblait être la plus avancée à ce niveau-là, chose curieuse au coté d’une capitaine et deux lieutenantes, pour autant tous ici pourraient probablement se défendre correctement. Jouer les anges de la Mort était tâche usante, Asuna préférait s’en passer.

Tout le monde avait fini par arriver et la jeune capitaine avait salué, salué et salué encore, adossée à son mur d'épicerie, de signe de tête en signe de tête plus appuyé à la seule qu'elle ne connaissait que de nom, l'ancienne capitaine Nakatoto Otsu. Ils étaient tous fidèles à eux mêmes, Akucho dans la discrétion et Asuna dans le laconique pur et dur, avec un regard qui comme à son habitude n'exprimait rien, ni excitation d’être là, ni autre chose. Ai en revanche commençait sous ses airs de scientifique réserver à sentir l'adrénaline monter. Ils allaient peut être faire une découverte capitale, et cette forme encastrée dans le monolithe qu'elle avait pu discerner au moyen de ses jumelles l'intriguait grandement. Elle choisit donc de ne pas perdre de temps en courbettes et prit aussitôt la parole dès que tous furent alertes et dispos.

- Bien, merci d'avoir fait si vite, et merci au vice-capitaine Akucho pour avoir repéré le terrain. Comme vous le savez notre équipe a été constituée par le Sotaisho en personne, et nous sommes tous très différents. J'ai donc réfléchi à comment utiliser les compétences de chacun au mieux...

Elle marqua un silence, passant sur les quatre visages successivement.

- Je vais donc aller directement vers le monolithe, en tête de colonne, avec le troisième siège Kuragari pour ses connaissances scientifiques et la vice-capitaine Asatsuyu afin d'isoler la zone de recherches grâce à une éventuelle barrière. Troisième siège Nakatoto, vice-capitaine Akucho, vous êtes chargés quant à vous de constituer notre force d'intervention rapide: vous surveillerez la zone depuis les toits et avez ordre d'attaquer à vue quiconque voudrait perturber les prélèvements. Vous bénéficierez bien sur de notre soutien le cas échéant.

Elle commença tout de suite à se diriger vers le monolithe, tapotant sa besace, la sangle dessinant un x dans son dos avec le fourreau de Masshusebone. Elle avait confiance en ses capacités et en celles de son équipe. Ils mèneraient à bien cette mission, et elle l’espérait, la mèneraient a bien avec les renseignements cruciaux qu'on lui avait demandés.

- Ne perdons pas de temps, allons-y.

Ce ne fut que lorsqu'elle fut à quelques mètres du monolithe qu'elle s'immobilisa quelques secondes. Elle ne l'avait jamais rencontré en personne, mais elle en avait entendu parler par des descriptions que lui avaient fait les membres de la treizième et les anciens du Kanshu qui avaient récemment rejoint le Gotei 13. Ce bob et ces getas... Il n'y avait pas le moindre doute. Mais était-ce une imitation ou le vrai ? Ils devraient s'en assurer sans perdre de temps. S'agenouillant, ressentant la pression spirituelle du monolithe, elle commença à déployer son matériel de recherche sans quitter le corps dans son cocon de cristal des yeux. La lumière rouge avait un je-ne-sais-quoi d'hypnotisant. Elle détourna les yeux prestement, et repensa aux recherches préliminaires qu'elle avait pu effectuer sur ce phénomène. Elle attendit ensuite que tout le monde se mette en place.

- Je m’attendais à un plan moins sommaire de la part d’une scientifique. Mais bon c’est vous qui commandez après tout et puis au moins vous en avez un ,pas comme l’autre incapable auquel j’ai eu le droit la première fois. Je dois juste vous prévenir que ce monolithe absorbe l’énergie spirituelle, j’en ai moi même fait les frais et les attaques à bases de Kido sont moindres à proximité de celui-ci.

Otsu avait dit ça toujours assise et fixant le monolithe, d’un ton blasé avec une pointe d’ironie dans la voix. Ainsi elle resterait donc à l’écart, soit, mais au moins elle avait prévenu Ai. La Capitaine de la division scientifique n’ignorait certainement pas les dangers qu’elle courrait en ce mettant à porter de l’aura de l’artefact maudit et elle avait certainement une solution si son âme se faisait extirper de son corps de la même façon que c’était arrivé à la jeune femme. Du moins la Vizard l’espérait, sinon dans le cas contraire, ils seraient dans une sacrée panade. Privés de la tête pensante de l’expédition, ils seraient dans l’incapacité de prélever des échantillons et faire des tests pour l’étudier plus en détails, autant dire que la mission serait fortement compromise.

Elle se redressa et épousseta tranquillement ses vêtements. Aujourd’hui elle serait un second couteau aux vues des ordres de la Tsunemi. Extérieurement, elle était calme mais à l’intérieur d’elle même, elle bouillonnait de rage. Elle ne supportait plus aucune autorité d’autres personnes que Haiko et encore pouvait on vraiment penser que son ami avait une quelconque emprise sur elle? Rien n’était moins sur mais au moins il la traitait en égal, à vrai dire pas mal de personnes continuaient à lui parler comme si de rien n’était. Avant de partir à son poste, sur un toit non loin de là elle cria à Ai qui se diriger déjà sur le monolithe conformément au plan qu’elle avait établi plus tôt.

- Au fait, merci de m’appeler juste Otsu.

Cela fait elle alla à son poste de garde, sortit Hisuizaiku de son fourreau, et se prépara à parer toutes éventualités. Si un Maho Tsukai décidait d’attaquer le petit convoi, elle l'intercepterait. Elle adressa un petit signe de tête à Uragami avec qui elle avait déjà pu échanger quelques mots alors qu’elle était Capitaine, un homme bien sympathique par ailleurs, mais n’accorda aucun regard aux deux autres membres du groupe de tête. Elle savait que le troisième siège Asuna, avait eu un “différent” avec son frère... Enfin, elle n’avait eu que la version de Tojo. Quant à la Vice-Capitaine de la division des nécromanciens, et bien elle n’en avait jamais entendue parler jusqu’à ce jour. Elle déplorait par ailleurs le fait qu'il n'y ait pas un Capitaine supplémentaire pour épauler le petit génie qu'était Ai.

- Otsu-san, je vais faire le tour du monolithe,

chuchotais-je,

, il me parait plus prudent de quadriller la zone du mieux qu'on puisse car nous ne savons pas d'où viendra l'attaque, si attaque il y a.

Asuna découvrit un aspect de la personnalité de Tsunemi qui lui déplaisait particulièrement. Un trait de caractère regrettable, d’autant qu’il était probablement répandu chez ceux de la Douzième Division. La Capitaine était victime de cette passion dévorante du savoir ; une ferveur pour la connaissance dont Asuna se méfiait, car elle n’était pas raison, mais sentiment. Pour la Troisième Siège, il était absolument impensable qu’une personne censément logique accepta avec un tel entrain de mettre sa vie en jeu pour quelques connaissances. La jeune femme était pragmatique ; le savoir, s’il était utile sans aucun doute, ne méritait clairement pas que l’on meurt pour lui. Les scientifiques de la Douzième, s’ils étaient faits à l’image de leur plus haute gradée, n’étaient pas des scientifiques. Mais des religieux zélés fanatisant l'érudition.

À ce détail déjà gênant, il s’en ajoutait un autre, bien plus préoccupant. Si Tsunemi acceptait de mettre sa vie en péril pour grappiller quelques données, elle exigeait qu’il en fût pareillement pour tous ceux l’accompagnant. Il était évident pour Asuna que son existence valait bien plus que l’intérêt de cette mission. Si les êtres à l’origine du rocher pourpre devaient attaquer le Gotei Treize, Asuna les affronterait. Il était en revanche hors de question de s’approcher plus avant d’un monolithe dont elle pouvait percevoir le potentiel destructeur.
Elle fut plutôt soulagée de constater que les autres manifestèrent un total manque d’entrain pour les ordres donnés, et plus particulièrement la Lieutenante des Nécromanciens qui annonça clairement qu’elle ne s'avancerait pas plus vers le monolithe. Asuna ne pouvait prétendre à un tel retrait en raison de sa position hiérarchique, mais sa nouvelle place lui assurait d’être un minimum entendue.

« Capitaine Tsunemi, mes connaissances scientifiques se limitent aux corps composés de chair, de muscles, de fibres, d’os et de sang, dit-elle, le plus doctement possible. Les rochers n’ont pas tout ceci, je serai inutile. »

Il y avait bien cet homme dans le monolithe que tous parurent identifier, mais Asuna le rangea dans l’ordre du détail. Urahara fut le nom lancé par la Nécromancienne, nom qui évoqua vaguement quelque chose pour la Troisième Siège, qui cependant ne chercha pas à creuser plus profondément la question.

« Ma mission n’est pas l’identification Capitaine, elle est de vous relever si vous veniez à tomber. »

Il n’y avait plus qu’à espérer que la gradée entendrait raison sur les faiblesses de son plan. Foncer tête baissée vers le vampirisme fait pierre était de loin la plus mauvaise idée, ajoutée à ceci l’inconscience de sacrifier les composants de soutien de leur groupe hétéroclite. Mais si tous ces arguments logiques devaient être écartés, Asuna suivrait les ordres de mauvaise grâce. Ce jusqu’à trouver une issue pour s’esquiver.
À l’image de la Lieutenante, la Troisième Siège dégaina sa lame par mesure de précaution. Mais les épées n’étaient d’aucune utilité contre la bêtise.

Elle ne stoppa pas sa progression pour autant, marchant vers le monolithe avec toute la tranquillité du monde. Elle comprenait les différents points de vue, mais quelque chose lui disait qu'au vu de la personne contenue dans le monolithe il leur fallait agir, et agir vite. Elle entendit les chuintements de lames que l'on dégaine derrière elle, les deux femmes se tenant prêtes au cas ou elle même aurait à faire face à quoi que ce soit. Elle n'avait pas une centaine d'alternatives, privée de soutien, elle concentrerait toute la puissance vampirique du monolithe au fur et à mesure qu'elle s'approcherait. Elle la ressentait déjà, mais elle était très légère. Sa présence était pourtant indéniable, et la scientifique avait une idée de la meilleure manière de la contenir. Elle amena une main derrière son dos, et alla chercher la poignée de Masshusebone, qu'elle dégaina prestement. Sa pression spirituelle, qui était digne de son rang, quoi qu'on puisse en dire, éclata alors au grand jour: oppressante et bleutée, elle ne démontrait d'aucune chaleur humaine. Une pression de machine, pure et dure.

Elle était à présent à quelques pas, se concentrant afin d'évaluer la meilleure manière d'effectuer ce prélèvement. Mais elle savait à présent que ce n'était que la première partie du plan. Ils ne pouvaient décemment pas, en tant que membres du Gotei 13, laisser un ancien capitaine et allié notable de la Soul Society dans un cocon aussi effrayant que celui-ci. Elle détailla le visage immobile, comme gravé dans le marbre, de celui qui avait fondé le département de recherche. En effectuant cette mission, elle voulait non seulement prouver de nouveau qu'elle était digne d'occuper le poste qu'elle occupait au sein du Gotei, mais aussi prouver sa filiation spirituelle envers ce grand homme. Elle s'agenouilla donc près du monolithe, jetant un bref coup d’œil en arrière pour étudier les positions de ses subordonnés. Étant l'une des shinigami les plus rapides du Seireitei, elle savait qu'elle pouvait sortir du rayon d'action du monolithe en un battement de cils. Mais elle devait rester plus longtemps, afin d'avoir matière à expériences. Elle planta Masshusebone dans le sol à coté d'elle, ignorant ses murmures, et s'empara de son matériel de prélèvement. Suite à quoi elle fit quelque chose d'inattendu: une pyramide de lumière bleue vint envelopper le monolithe, l'isolant des autres avec la petite capitaine. Elle n'avait pas prononcé la moindre incantation, et même si elle était touchée, avec les prélèvements elle savait qu'ils pourraient annuler les effets. Elle avait simplement besoin que son équipe soit en sécurité. Le Tozansho était donc le Bakudo parfait pour cela, la protégeant des menaces extérieures par la même occasion. Suite à quoi elle s'attaqua au prélèvement proprement dit, faisant encore augmenter son niveau de Reiatsu pour combattre le monolithe et ses effets néfastes.

- A nous deux...

Marmonna t'elle. Elle savait que le monolithe était extrêmement dur a briser, comme l'avait prouvé le capitaine Kireru quelques temps auparavant lorsque le premier monolithe était tombé. Elle se trouvait presque au centre du cratère, face à la paroi et à son rougeoiement malsain. Quel pouvait bien être le but de ces créatures ? La réunion avait apporté certaines réponses, mais elle était toujours dans le flou à leur sujet. Ces prélèvements et les recherches qui s'ensuivraient seraient donc capitaux, en tous points. Le Sotaisho comptait sur eux, le Seireitei en son entier comptait sur eux. Elle et son équipe d'un jour ne les décevraient pas, et elle avait confiance en la force de ceux qui l'accompagnaient, ainsi qu'en la sienne, ce qui était relativement nouveau. Elle avait muri. Elle essayait à présent plusieurs outils, envoyant de temps à autres des décharges de reiatsu concentrées afin de les renforcer. Si elle ne trouvait pas le succès, elle utiliserait son zanpakuto. Elle se savait capable, à bout portant, de l'abimer. Oui, elle le savait.

Otsu regarda Ai s'avancée lentement vers le monolithe en retenant son souffle. Elle ne doutait pas que la Capitaine de la douzième division faisait une grave erreur en s'approchant de cet artefact maudit et elle n'était visiblement pas la seule à penser cela. Masaye refusa catégoriquement de s'en approcher, allant ainsi contre les ordres d'Ai. Elle resta en place et se contenta de libérer quelques papillons noirs qui se posèrent sur chacun des membres de l'expédition y compris l'hybride qui se contenta de se questionner sur l'utilité de l'insecte de Reiatsu, peu familière à ce genre de pouvoir spirituel. Néanmoins elle éprouva une certaine once de sympathie devant cette femme. Elle semblait bien plus sage et plus réfléchie qu'elle même et cela la rassurait d'être en quelque sorte encadrée par une personne beaucoup plus mature et expérimentée que sa petite personne. Elle héla en direction du monolithe le prénom de la silhouette humaine qui se dessinait dedans comme un fœtus dans le liquide amniotique mais aucune réponse ne revint et aucun effet ne se fit sentir.

Et puis vint le moment où la Capitaine de l'expédition, s'approcha un peu trop près au goût de la borgne du cailloux translucide. De là où elle était Otsu pouvait observer avec angoisse chaque mouvement de sa supérieure, qui planta son Zanpakuto dans le sol et sortit un petit burin pour extraire un échantillon. Elle avait créé un champs de protection pour se prémunir des attaques extérieurs, c'était intelligent de sa part. Au moment où le marteau s'abattit sur le monolithe, le temps sembla se stopper pour la Vizard, elle observa Ai renouveler l'opération plusieurs fois, jusqu'à ce que...

L'artefact explosa en une multitude de morceaux tous aussi bien acérés les uns que les autres.La vitesse était elle que la jeune femme, qui pourtant était la plus éloignée du point d'impact, fut prise par surprise et de petits éclats éraflèrent sa chaire ou s'y enfoncèrent, pour des dégâts physiques mineurs. Elle avait quand même eu la présence d'esprit de se protéger le visage en interposant ses bras. Elle resta debout et attendit un temps qui lui parut être une éternité avant de baisser sa garde de fortune. Elle put voir que le rayons de l’éjection des débris était suffisante pour atteindre toutes âmes passant dans la zone, son regard se posa sur le corps gisant au sol de Urahara Kisuke qui avait été libéré de sa prison. Elle s'élança de son perchoir et s'approcha de l'ancien chef du Kanshu. Elle pouvait ressentir les effets qu'elle avait pu expérimenter auparavant lors de cette première mission, mais cette fois ci, la cause en était à la nature des égratignures qu'elle venait de subir. Nausées et vertiges se firent de plus en plus intense. Elle s'agenouilla auprès de l'homme et posa son arme à coter d'elle, en jetant un coup d’œil à Ai, non loin de là, elle avait visiblement bien morflée, normal vue la distance à laquelle elle était lorsque le cailloux avait explosé. Elle passa la main au dessus de la bouche du Kirin.

- He Ho! Tout le monde va bien? Il respire! Urahara Kisuke respire!

Elle se releva, vacillante et attendit qu'on vienne l'aider pour transporter le corps de l'ancien chef de la division scientifique. Elle se saisit de son Zanpakuto et libéra son Shikai, prête à toute éventualité.

- Faites attention, notre ennemi ne s'est pas encore dévoilé ! Réfléchissez, je ne crois pas que les Maho nous feraient ce genre de cadeau gratuitement. Restez vigilants, même envers Urahara-san, nous savons qu'ils ont le pouvoir de contrôler tout ce qu'ils souhaitent !

Il sentait que l'on s'affairait autour de lui. Peu à peu, il reprenait conscience après son passage au cœur du monolithe. Combien de temps cela avait-il duré ? Quelques dizaines de minutes ? Quelques jours ? Des semaines peut-être ? Aucun moyen de le savoir exactement, mais à son sens cela ne faisait pas bien longtemps.

Physiquement, il n'avait rien. Aucune blessure. Sa pression spirituelle quant à elle était stable bien que faible. Et cela n'avait rien d'étonnant compte-tenu de son passage dans ce monolithe... Personne n'avait touché à son Zanpakutô qui était accroché dans sa ceinture, à son flanc, sous sa forme de canne. Ses mains gantées d'épaisses mitaines recouvrant jusqu'à ses premières phalanges – Urahara n'avait-il pas été capturé en plein hiver ? – laissaient pourtant le bout de ses doigts glacés. Son visage pourrait sembler différent également, comme très légèrement vieillit. À cela on pouvait ajouter une odeur étrange qui émanait de lui... Une espèce de mélange de vieille sueur, de moisissure et de renfermé. Et une pointe d'ammoniac peut-être... Il méritait un bon bain, en somme !

En dehors de ces détails, c'était le Urahara habituel qu'ils avaient sous les yeux. Puis, lentement, ses paupières s'ouvrirent à moitié, un soupir s'échappant de ses lèvres. Le Kirin venait de se réveiller...

Qui êtes-vous ?

Sa vue était encore trouble, aussi ne pouvait-il pas identifier ceux qui se pressaient à ses côtés. Ses mouvements étaient entravés par un simple Bakudo. S'il avait été en pleine possession de ses moyens, il n'aurait eu aucune difficulté à s'en défaire. Quoi qu'il en soit, il n'avait pas l'intention de faire le moindre mouvement brusque. Il préférait attendre de reprendre ses esprits, de pouvoir évaluer la situation au préalable.

Où suis-je ? C'est le Rukongaï, n'est-ce pas ?

Lorsque Urahara avait été capturé, cela s'était fait sur les ruines de son magasin, à Karakura. Peut-être était-ce là son dernier souvenir... Sa voix était faible en tout cas, à peine plus fort qu'un murmure. Tout l'indiquait pour le moment comme inoffensif...

La Capitaine n’émit aucune protestation, chose étonnante aux yeux de la Troisième Siège. Cette dernière voyait les hauts gradés comme forcément imbus de leur autorité, qui ne souffraient de se voir contester, mais Tsunemi faisait figure d’exception. Les quelques fois où Asuna l’avait croisée, la jeune femme fut toute en délicatesse et prévenance, mais entre ce portrait et celui qu’on aurait pu attendre d’elle sur le terrain, il y aurait dû y avoir un monde. Ce qui visiblement n’était pas le cas. Non pas que cela gêna excessivement Asuna, au demeurant ; il lui suffisait déjà largement d’être la victime quotidienne d’une lieutenante psychorigide, et la proie d’un capitaine obsédé, sans avoir à rajouter l’inimitié d’une autre haute gradée du Gotei Treize.

La Troisième Siège se contenta donc de rester en arrière aux cotés de la Nécromancienne. Toujours en alerte, elle surveilla les environs grâce aux flux spirituels, et plus encore le Monolithe dont le profil paraissait toujours aussi menaçant. Tsunemi se positionna au plus près du rocher, et ses actions semblèrent à la fois excessivement audacieuses et pourtant d’une prudence avisée. Il était certain qu’il fallait être fou pour s’approcher aussi près d’une telle chose de bon gré, mais la folie sous-jacente de la gradée n’entamait en rien son intelligence. Elle dressa autour du Monolithe un Kidô, probablement pour réduire le vampirisme du rocher, et protéger ses subordonnés en cas d’attaque. Si Asuna apprécia l’acte de Tsunemi, car en étant l’une des bénéficiaires, elle sut également que si leurs places avaient été inversées, elle n’aurait rien fait de tel. À ses yeux, la protection des autres aurait été un gaspillage de ressources, lorsque sa propre vie était en jeu.

L’impensable se produisit quelques secondes plus tard. Le Monolithe explosa purement, et simplement, alors même que la Capitaine venait à peine d’entailler sa surface rougeoyante. La structure se gondola sous le flux de milliers d’éclats, aussi acérés que des lames, qui se précipitèrent dans toutes les directions possibles. Le quartier fut soudain pris dans une tempête de tessons pourpres, et chaque membre du groupe put goûter leur tranchant. Asuna fut prise au dépourvu, ne s’attendant clairement pas à tel événement, et se fut l’intervention de la Lieutenant qui la prémunit de nombreuses coupures. La barrière qu’elle dressa face à la Troisième Siège écarta un certain nombre d’échardes, dont le restant fut paré par la lame d’Asuna, hormis pour quelques unes qui parvinrent à trouver un chemin jusqu’à sa chair. Les plaies furent légères mais la nausée bizarre ainsi que la sensation de faiblesse qui en découlait se révélaient bien plus déroutantes. La Troisième Siège soigna ses blessures avant même de se tourner vers ses alliés, sa propre survie lui important avant toute chose. En relevant la tête, Asuna vit ses partenaires se ruer vers les deux corps au milieu du cratère, emportés par leur surprise.
La Troisième Siège se rapprocha plus prudemment du groupe, la main toujours serrée sur la garde de son sabre, les sens en alerte. Elle avisa l’homme, le prénommé Urahara, et ne sachant s’il représentait une menace ou non, la jeune femme décida de ne pas s’en approcher plus que nécessaire, en dépit de l’état épouvantable dans lequel il se trouvait. Elle se rendit le plus rapidement possible auprès de la Capitaine, qui avait été celle à souffrir le plus de l’explosion, de par sa proximité avec le Monolithe.

« Ne bougez pas, lui ordonna-t-elle d’un ton autoritaire, l’importance de son action supplantant le grade de chacune. »

Elle retira d’abord tous les éclats du cuir de la femme, sans la moindre douceur, pressée par l’ignorance des effets de ces choses sur l’organisme. Quand tous furent retirés, les mains d’Asuna brillèrent d’azur et elle les appliqua sur toutes les plaies visibles, graves ou non, de la haute gradée. Lorsque la tâche fut accomplie, Asuna aida sa patiente à se redresser, puis à se relever. Quand son état fut plus ou moins stabilisé, elle s’en écarta afin de rejoindre l’attroupement autour de l’homme. L’autre Lieutenant avait semble-t-il détalé ailleurs, mais Asuna le repéra sans mal un peu plus loin. Arrivée auprès des deux femmes, elle lança un regard inexpressif à Urahara sans prendre la peine de répondre à ses questions. Ni même de s’en rapprocher pour l’ausculter. L’explosion brutale du Monolithe fut trop rapide par rapport aux quelques coups donnés par la Capitaine, et la paranoïa d’Asuna lui fournit suffisamment d’autres raisons pour ne pas s’aventurer près d’un homme à ce point suspect, aussi faible parût-il. Elle ne le prendrait en charge que lorsque toute suspicion de danger aurait été écartée.

« Et maintenant ? »

Alors que le tout premier coup s'était révélé inefficace et que l'esprit vif de la capitaine songeait déjà a aller saisir son zanpakuto, le bruit et la fureur se déchainèrent si brutalement que les bakudo élémentaires qu'elle aurait du effectuer en temps normal lui sortirent de la tête. Ça avait été trop vite, beaucoup trop vite. Projetée en arrière par l'onde de choc, au milieu d'un Tozansho qui se désagrégeait et sentant encore une fois la sensation de lacération qu'elle avait déjà ressentie au Hueco Mundo, elle réfléchissait pourtant à toute vitesse à la suite des évènements. Elle se savait épaulée par Asuna, alors elle ne se faisait pas de souci pour ses blessures personnelles, mais elle ne pouvait s’empêcher de faire la conjecture que cette explosion, loin d'avoir été provoquée par ses petites mains à elle, était tout à fait intentionnelle. Et que, donc, la méfiance était encore de mise. Elle faisait confiance à son équipe pour le comprendre comme elle, mais elle le redirait au cas ou. Ceci dit les quelques secondes suivant l'explosion lui confirmèrent qu'ils n'étaient pas dupes.

La capitaine, toujours dans les airs, profita de cette lucidité toute naturelle pour expédier un Tsuriboshi vers son point de chute. Son temps de réaction, s'il n'avait pas été suffisant pour éviter l'impact des éclats, lui permit tout au plus une réception en douceur à quelques douze mètres du point d'impact. Elle annula ensuite l'incantation, et se tint immobile, préfigurant l'injonction de la troisième siège de la division des soins. Elle se faisait mentalement une rapide évaluation de la douleur qu'elle pouvait ressentir. Elle n'était pas si salement touchée que cela. Le fait qu'elle soit encore consciente et vive en était la parfaite illustration. Elle se laissa donc faire, ne risquant aucun coup d’œil vers celui qui avait l'apparence de Kisuke Urahara.

- Excellente idée, ces Bakudo, Vice-Capitaine Asatsuyu.

Sa voix était claire et forte malgré sa position horizontale actuelle. Une fois que la lumière bleutée eut complètement disparu, elle se redressa, et étudia la position de chacun des membres de son équipe par rapport au cratère. Puis elle se rapprocha elle même d'Urahara, son haori en piteux état ondoyant sur ses épaules, ramassant Masshusebone au passage. Elle aurait pu être scientifiquement en émoi de rencontrer un tel génie. Mais elle avait un esprit analytique avant tout, et elle pouvait détecter le fait que la ponction du monolithe avait complètement cessé. Mais elle ne pouvait décemment croire que les Maho Tsukai leur aient rendu la tache aussi facile. Le fait qu'il soit immobilisé la rassurait, même s'il semblait faible, et Ai esquissa un signe de tête vers Masaye pour lui signifier son assentiment quant à cette initiative, une fois de plus. Puis elle reprit la parole, de nouveau en première ligne, soucieuse de démêler cette affaire.

- Vice-capitaine Akucho, pourriez-vous m'assister dans un interrogatoire du sujet, je vous prie ?

Elle faisait confiance à un membre de la division des renseignements pour avoir plus d'expérience qu'elle en la matière. Mais elle savait pertinemment que, si elle avait effectivement affaire au vrai Urahara, il s'agissait donc d'un ancien membre de l'Onmitsukido, et qu'il connaissait donc les techniques d'interrogatoire sur le bout des doigts. L'important était de savoir s'il leur cachait des choses. Elle commença donc les débats par des civilités sans grande portée. Elle énonça donc les noms et grades de tout le monde ainsi que le fait qu'ils se trouvaient bel et bien au Rukongai...

- ... et pour finir je suis Tsunemi Ai, capitaine du département de recherche.

La réaction pouvait être tout l'un ou tout l'autre, elle le savait. Est-ce que, sachant qu'il avait affaire a un haut gradé, le Maho Tsukai se dévoilerait, ou est-ce que le regard de l'homme se mettrait à briller en entendant parler de l'organisation qu'il avait lui-même mise en place. Le mystère restait entier, et les yeux noirs de la capitaine restaient rivés sur la moindre réaction, le moindre tic facial de l'ancien chef du Kanshu.

Citation :: vous vous sentez nauséeux, vue trouble, perte d'équilibre possible pour les plus touchés.

J'me permets d'insister. Merci d'en tenir compte (au moins un minimum Ai, surtout vu ce que t'as pris...).

Au final plus de peur que de mal dans l'explosion du monolithe. Les membres du groupes semblaient tous êtres plus ou moins atteint. Contrairement à Otsu ils avaient su se protéger correctement, minimisant l'impact des débris. Quant à la jeune femme, après avoir brièvement et très sommairement examiné l'ancien chef du Kanshu, elle céda sa place à la Vice-Capitaine des Nécromanciens au chevet de celui-ci. Elle en profita pour s'asseoir et reprendre ses esprits, un peu sonnée par l'explosion. Si les blessures physiques étaient moindre, la vue de la borgne vacillait à chaque battement de paupières, et la nausée ne cessait de la harceler. Elle c'était pris au bas mots une dizaine d'éclats dont certains étaient encore enfoncés dans sa chaire. Elle enleva donc son Shikai de son sabre et le posa sur le sol. Puisque les autres étaient plutôt concentrés sur Ai et Urahara, et à forte raison, elle remonta la manche de son vêtement où un éclat semblait s'être logé. Elle palpa le petit bout de cristal, serra les dents et l'arracha d'un coup sec.

- Et de un.

Sans ce soucier de ce que faisait ses compagnons, elle réitéra son opération avec les morceaux restants, qu'elle déposa à coter d'elle au cas où la chef des scientifiques voudrait emporter des échantillons. Cela fait, elle se leva, non sans s'y reprendre à plusieurs fois et écouta Ai prononcer ses ordres. Elle soupira et tourna le dos au petit attroupement qui c'était formé autours de l'ancien Shinigami au bob et adressa un petit signe de la main.

- Bon Bah! Etant une "experte" en monolithe, celui-ci étant détruit, mes compétences en interrogatoire et en soins étant limitées je ne vois pas pourquoi je resterais plus longtemps ici. Surtout que aucune menace ne semble se présenter. Je lirais le rapport.

Et la Vizard commença à s'éloigner, sans utiliser son Shunpo néanmoins de peur que les effets de l'artefact ne la fasse dévier en l'air et s'écraser contre un arbre. Elle était convaincue de son inutilité à ce moment là de la mission, comme elle l’avait dit auparavant, elle n’avait plus rien à faire, les Maho Tsukaï semblaient se désintéressés d’eux. Bien sur, si la jeune femme avait eu une once de jugement elle aurait pu se dire que l’artefact n’avait pas été envoyé pour rien et qu’il y avait certainement ennemis sous monolithe, mais les troubles qu’elle ressentait et son énervement l'obnubiler. Pour le coup, Otsu avait vraiment eu l’impression de perdre son temps dans cette mission, tout ce qu’elle avait récolté était quelques égratignures et les symptômes d’une gueule de bois plutôt féroce.

Au fur et à mesure qu’elle marchait la colère et son malaise ne cessaient d’augmenter. Elle se retourna pour voir que ses compagnons s’affairaient à la tâche. Elle fit encore quelques pas et trébucha. Une énergie sombre bien connue commença à l’envahir alors que son énervement était à son paroxysme et elle porta la main à son visage qui commençait à se recouvrir de l’ornement néfaste. Elle tenta de canaliser la venue de son Hollow, mais les effets du au contact avec les éclats du cailloux, l’empêchait de se concentrer correctement.

- Et merde...fais chier.

- Senritsu !

- Urahara-san, je suis Akucho Uragami, fukutaishô de la seconde division. Avant toute chose, veuillez vous détendre et vous concentrer sur le son qu'émet mon Zanpakutô,

dis-je d'une voix posée.

- Essayez de vous souvenir de tout ce qu'il vous est arrivé depuis votre enlèvement et racontez nous je vous prie.

- Masaye-san, voudriez vous retirer votre sort sur notre ami s'il vous plait? Je souhaiterais qu'il soit dans les meilleures conditions pour se concentrer. De plus, le danger n'étant pas écarté, il serait préférable que nous gardions chacun un maximum de force.

Ses sens commençaient à lui revenir peu à peu. Sa vue, même si toujours troublée, lui permettait déjà un peu mieux de discerner ce qui l'entourait. Les visages proches se faisaient de moins en moins flous. Par contre, l'on ne pouvait pas vraiment dire qu'il se sentait bien mieux. La bouche sèche et pâteuse, la gorge presque grinçante. Le cœur au bord des lèvres... Toutefois, il était assez conscient déjà que pour pouvoir se rendre compte d'une certaine tension autour de lui. Les présentations avaient été faites par la Shinigami manifestement en charge des opérations. Capitaine de la Douzième Division. Un titre qui le ramènait forcément à bien d'autres souvenirs d'un temps où lui-même occupait cette fonction. Toujours accroché, il se sentait toutefois apaisé – même si cela n'était réellement pas nécessaire – et quoi qu'il en soit, il allait coopérer et répondre aux questions qu'on lui posait. Aucune raison de faire autrement après tout.

Ce dont je me souviens... Bien. Je me trouvais dans les sous-sols de mon magasin. Je supervisais l'entraînement de nouvelles recrues du Kanshu. Puis... nous nous sommes fait attaquer. Notre Quartier Général a été dévasté... J'ai pu m'en sortir, mais de nombreux n'ont pas eu cette chance. Ensuite, tout a été très vite... Certains de mes généraux affrontaient une Maho Tsukaï. Du sang de partout, dans des quantités que je n'avais jamais vues auparavant. Cependant, je n'ai rien pu faire. J'ai été emprisonné et depuis... Plus rien... Depuis combien de temps cela s'est-il passé ?

*tousse* Est-ce que je pourrais... *tousse derechef* à boire... s'il vous plait !

» Rukongai
» Au-delà du Rukongaï
» Une journée au Rukongai [PV - Shinjirô - Fou-Lu]
» Nouveau job... [Pv Shinji']
» Nouveau modérateur !

Un nouveau monolithe au Rukongai [- # Mission 4 -]

Un nouveau monolithe au Rukongai [- # Mission 4 -]

Sujets similaires

Sujets similaires