Un carton entre les mains, le Midorima avançait d'un pas calme dans les couloirs de la Yonbantai. Quand il ne faisait pas attention, un petit sourire fier naissait sur ses lèvres. À chaque fois, il voyait son paternel lui faire un sermon sur le fait que ce n'était même pas le minimum pour un membre de leur clan. Pourtant il revenait de loin. Son voyage entre les divisions, s'il avait bien commencé avait fini en un particulier incident réduisant tous ses progrès à néant. Passant de cinquième siège de la kyuubantai à simple patient de la quatre. Depuis, il avait dur de remonter la montagne qu'était la hiérarchie du Gotei 13.

Mais il y était arrivé. Pas encore au sommet certes mais il avait mis son piston dans la roche et s'y accrocherait avec toutes ses forces. Ce n'était que le début, voilà tout. Une de ces voix lui souligna que contrairement à ce qu'il pensait, son père saurait trouver des bons éléments dans sa renaissance. Des promesses principalement mais aussi quelques faits déjà matière à lui faire plaisir. Notamment la façon de marcher sur les autres pour passer devant. Après tout, ne venait-il pas de griller la priorité à plusieurs siège déjà en place?

Des moustiques insignifiants, il n'en doutait pas. Même aux trois quarts fous, il s'estimait meilleur que la plupart des membres de la Yonbantai. La quatrième division n'avait pas une réputation de faible et soumis pour rien. Si petit à petit, ces préjugés commençaient à changer comme le caractère de la section des soins, il n'en restait que tant de manant, tant de moutons ne pouvaient que s'écarter face au charisme d'un noble comme lui. Du temps de Fumiko, la douce vice-capitaine, il aurait probablement eu des remords et des hésitations. Depuis sa disparition, que lui est-il arriver d'ailleurs? Plus rien ne pouvait le retenir si ce n'était la puissance brute. 

Pour avoir affronté deux fois sa capitaine, il se savait très loin de son niveau. Même s'il tentait de la manipuler grave au pouvoir de Megasamete Kyoumu, son zanpakuto, elle le verrait probablement venir de loin. Peut-être même qu'elle pourrait contrecarrer les effets malades de la lanterne par simple manipulation de reiatsu. Non, il n'était pas prêt. De plus, avant de s'attaquer à la dame de glace, il fallait s’entraîner sur de plus simple cible. Comme un chef de clan mineur tel que le clan Midorima. Alors qu'il s’apprêtait à pousser la porte de son tout nouveau bureau, Teippei s’arrêta. Un air affamé venait de se former sur son visage. Une joie d'enfin se débarrasser de l'ombre autoritaire de l'homme qui l'avait éduqué. L'envie d'utiliser les totalement les pouvoirs de son allié sur quelqu'un également.

Le shinigami immobile, ferma les yeux, savourant ces sensations tout en s'ordonnant de les calmer. Mission difficile avec les cinquante voix dans sa tête jouant à l'ange et au démon. Une jouait aussi au canard mais bon, on ne peut pas non plus tout avoir dans la vie. Avec un visage plus approprié, plus neutre, il poussa la porte des bureaux communs aux sièges trois à sept .Asuna l'avait depuis peu nommé cinquième siège de sa division. Un boulot de secrétaire à peine plus honorifique que celle- à l'accueil de l’hôpital certes mais cinquième siège tout de même. De fait, il ne possédait désormais plus que quatre supérieurs. Le blondinet savait que le troisième siège était absent pour la journée, une histoire de formation de la dixième division à laquelle Teippei n'avait prêté aucune intention. La femme entre eux deux était quant à elle, momentanément dispatchée à la seconde division. Résultat, il n'y avait plus que lui et trois larbins.

Alors qu'il ouvrait la porte en grand, il ne put que tomber des nues en observant certains. Surtout celui au bureau du sixième siège est son sourire à faire froid dans le dos. Un autre froid que celui de leur capitaine. Plus le genre à foutre au grenier dans une malle et le ressortir pour Halloween. Le sourcil du Midorima se leva, exprimant sa surprise. Un instant, son carton tenu par un bras, l'autre main plaqué sur la porte d'entrée, il silence gênant s'installa dans la pièce.
Une des voix dans son esprit, ne put s’empêcher de déclarer que décidément, on prenait vraiment n'importe qui à la Yonbantai. Pourquoi pas un schizophrène autiste et paranoïaque pendant qu'on y était?

-Yoooooooooooooooo !

Le Midorima afficha un grand sourire à ses collègues et tout nouveaux subordonnés. D'un pas calme, il se dirigea vers son nouveau bureau que pour mieux le voir encombrés des affaires de son prédécesseur. Une des voix l'informa que ce dernier avait été viré par la directrice de la division. Qu'avait-il fait pour être ainsi traité? Être trop gentil? Avait-il retrouvé les cendres des morts de certaines divisions, trier les pots et rendre les restes de leurs propriétaires? Peut-être lui avait-il fait des avances. Dangereux territoires que voici... y en a qui ont essayé, ils ont eu des problèmes.

-Bon tant pis !

Décrochant son zanpakuto sans le sortir de son fourreau, le shinigami effectua un large mouvement latéral pour virer toutes les affaires de l'ancien membre de la Yonbantai. Photos, paperasses, ciseaux et autre stylos ou agrafeuses et objets personnels, tout s'envola pour aller s’écraser contre le mur d'à côté. Le schizophrène observa le tas d'objets brisés un instant avant qu'un grand sourire se dessine sur ses lèvres. Une de ses voix, sympathisant avec ses pensées se mit à crier qu'ils devaient les faire brûler en enfer ! Pour ça, bien sûrs, il fallait un sort d’envergure, un truc qui impressionne, la respiration de Satan lui-même ! Pointant le doigt vers les déchets, Teippei libéra une vague violette qui s'alluma lorsqu'elle percuta sa cible. Un simple haien des familles, de quoi faire un joli feu de camp. Le jeune homme posa son carton sur le bureau désormais libre et se réchauffa les mains un instant devant les flammes avant de se retourner vers ses nouveaux collègues.

-Bonjour ! Je suis Midorima Teippei du clan du même nom, je serais votre nouveau cinquième siège. Quelqu'un à des marshmallows à griller pour fêter ça?

Calme plat et forcé. Un délice que le sixième siège s'imposait au moins une fois par semaine de peur qu'on ne le taxe de négligence. En effet, de temps à autres, Kei devait quitter son antre des stocks afin de mettre les pieds dans cet infâme bureau commun ou pourtant était entreposée toute sa paperasse personnelle ainsi que les commandes pour la semaine à venir, qu'il devait transmettre à ses fournisseurs à divers endroits du Rukongai par plantons interposés. Hors de question qu'il y aille lui même, quand bien même il était sans doute le seul à comprendre son écriture complètement hachée et bavant sa quantité d'encre telle un authentique encrier. Être gaucher et savoir à peine écrire son prénom étaient décidément des handicaps certains pour quelqu'un occupant sa fonction. Disons qu'il n'avait pas été franchement assidu aux cours de calligraphie, mais que ses stocks demeuraient irréprochables en vertu des heures, non, des dizaines de minutes, passées à apprendre seulement les noms des antibiotiques les plus usuels. Derrière sa pile de notices, Kei ne tolérerait aucune perturbation de la part des deux autres présents dans la pièce, qui avaient également leur travail, après tout.

Il y avait à présent des vagues d'encre plus hautes que lui, l'encerclant de leurs ardeurs, qui déferlaient autour de sa plume maladroite. Comprenez là qu'il venait tout à coup de s’arrêter d'écrire, et de se pencher dangereusement sur sa feuille, visiblement absorbé dans la contemplation d'un pâté d'encre tout disgracieux que sa paume venait généreusement d'offrir à son rapport sur les propriétés médicinales de l'ortie commune. Il s'imaginait dès lors que sa plume était, telle l'arche des chansons, en proie à une crue apocalyptique que seule sa volonté d'acier pourrait surmonter, repeuplant ainsi le reste de son manuscrit de courbes aussi gracieuses que nécessaires à la survie du peuple de l'encre. Ils comptaient sur lui, et son prochain mouvement serait crucial. Il resta un moment en contemplation, angoissé, ne sachant que faire, sachant que son mouvement pourrait très bien être la dernière chose que ses sujets en détresse verraient. Finalement, une courbe tremblante mais bien définie fit son chemin hors de la tempête, loin du désastre, et un sourire triomphant naquit sur les lèvres de Kei, qui se redressa pour partager sa joie avec le monde...

- ...

Il avait tout bonnement oublié qu'il se trouvait encore dans le bureau exigu qu'il partageait, quelle honte, avec le ramassis d'infirmiers et autres brancardiers qui avaient le mérite insigne de faire partie des cadres de la division des soins. Et d'ailleurs, souriant bêtement vers la porte, son regard bleu tomba, indolent, sur le nouvel arrivant du jour. Il ne l'avait jamais vu par ici, celui-là. Il ne pouvait pas en revanche certifier qu'il ne l'avait jamais aperçu dans les couloirs de la quatrième, mais après tout il prêtait autant d'attention aux sans grade qu'aux cafards qui pourtant avaient construit un véritable empire féodal entre ses étagères. Pis encore, le blondinet, après une entrée fracassantes, leur souriait à tous. Et Kei, bien malgré lui, se surprit à troquer son sourire idiot de jadis contre un regard bref en direction du septième siège, Hayako Shin, suite à quoi l'escogriffe leva les yeux au ciel... Avant de suivre, silencieux, le cheminement du nouvel arrivant. A sa droite se trouvait le bureau de l'ex-cinquième siège, un type transparent sur lequel il n'avait jamais vraiment eu d'avis bien qu'il soit à priori son supérieur direct.

Il comprit brusquement mais surement ou l'autre voulait en venir. Il venait de se faire catapulter depuis les bas fonds dans un siège qui, il l'espérait, aurait sans doute été à lui dans quelques semaines tout au plus. Son grincement de dents fut audible alors qu'il portait un long doigt osseux à sa tempe. Il avait besoin, là, maintenant, de ces petites gélules blanches et bleues dont sa doublure regorgeait. La troisième poche. Il eut tôt fait d'en ingurgiter trois sans verre d'eau aucun. Cet arriviste se permettait à présent de faire un feu de joie avec les affaires de son infortuné prédécesseur. Kei le mutique, d'ordinaire, sentit soudain un besoin impérieux de donner une leçon à ce type un poil trop arrogant à son gout. Mais... La tension dans la mâchoire du sixième siège s'évanouit à mesure que ses yeux allaient se perdre, bleus et opaques, dans les flammes violettes générées par le hado. Ils l'avaient de nouveau perdu, de par leurs actions de saltimbanques, dans un rêve éveillé ou il devait à présent combattre un terrible dragon avec pour seule arme une fourchette à gâteau. Autant dire qu'il n'entendit rien de ce que le nouveau venu articula dans les minutes qui suivirent, tourné de trois quarts vers le feu, le regard aussi vide que le pichet d'un pilier de bar endormi.

Cela faisait que depuis très peu de temps que la discussion avec son supérieur avait eu lieu. Depuis, peu de choses s'étaient passées dans son quotidien. Des patients, des rapports, des patients, des rapports, des patients... Avec tout ce boulot épuisant, pas étonnant qu'il y ait si peu de gens dans cette division. Entre la capitaine qui terrifie les gens, les autres pensionnaires étant tous aussi étranges les uns que les autres, il y avait de quoi devenir fou. C'etait en gros un test d'entrée, une sorte de bizutage, comme dans toutes les entreprises. En parlant des autres de la Quatrième, le garçon n'avait pas encore vu tout le monde. Ses supérieurs dans la hiérarchie par exemple. Il se dit que ca pouvait être sympa de les voir, comment qu'ils bossent et tout.

C'est donc avec entrain et bonne humeur qu'il se remit à la tâche. Tout ces rapports amassés dans un coin de son bureau montrait qu'il avait baissé le pied depuis un certain temps. Chose a laquelle il avouait commencer à saturer. Il leva les yeux au ciel et laissa s'échapper un long soupir de ses entrailles, montrant ainsi son désarroi. Il avait également oublié qu'il se trouvait dans un bureau commun, où se trouvaient les sièges cinq à sept. Dans la salle se trouvait Soma Kei, sixième siège. Il était dans son monde, désintéressé de celui la. Shin jeta un coup d'oeil rapide à son bureau et sourit quand il aperçut la pile de dossier sur le bureau de son colocataire. Ah, il relève les yeux, vite fait genre tu travailles. Trop tard, le septième siège croisa le regard de Kei. Shin fit la moue, puis leva les yeux au ciel, repensant à la tonne de dossiers à remplir. Le bureau du cinquième siège était vide, ce qui mettait un peu plus la pression sur le septième siège. Être avec Kei dans une pièce aurait pu le déranger, étant donné le peu d'intérêt que lui trouvait le sixième siège. Mais pas Shin. Après tout, il était un peu comme lui, mais dans une autre catégorie.

T'as de la chance, au moins un qui te souleras pas en paroles.

Un sourire qu'il se força à dissimuler face à Kei. Il est vrai qu'il n'était pas causant, m'enfin chacun à ses problèmes après tout. Ca viendra surement avec le temps, chacun ne se connaissait pas encore et ils avaient tout le temps pour. Asuna avait parlé aussi d'un certain Midorima qui devait être à la Quatrième division aussi. Où était il donc ? Une question qui obtint sa réponse quasi immédiate avec l'arrivée d'un trublion. Des cartons sur les bras, il devait surement venir pour s'installer à la place du Cinquième siège. Ou bien livrer quelque chose pour Kei, parce que Shin n'avait rien commandé. Ah bah non, il
vient bien pour le bureau vide, vu l'intérêt que lui porte Kei. Il fait un petit
boucan le nouvel arrivant dites donc ! Et apparement, il n'aime pas le fait qu'il y ait encore les affaires de l'ancien occupant du bureau qu'il convoite. Un petit barbecue qu'il proposait, tout ca en ayant brulé les affaires du cinquième bien sur. Et il propose de bruler quelques marshmallows en plus, si on lui en donnait ! Si ca ce n'est pas un chic type !

Tous des rigolos tes potes de la Quatrième dis donc. En tout cas, il a l'air plus aimable que l'autre silencieux la.

Le septième siège se leva de sa chaise et se dirigea vers le bureau du nouvel arrivant. Sur la faible distance qui les séparait, le garçon se demandait si ce Midorima Teippei ne jouait pas un jeu. Après tout, l'impression que tu donnes la première fois c'est celle que tu retient pour après. Fallait il que se mettre dans la peau d'un personnage, ou y aller comme il était ?

Salut, je suis Shin Hayako, septième siège. J'espère que tu vas te plaire içi.

C'quoi cette phrase bidon que t'as mis a la fin ? "j'espère que tu vas te plaire içi"... Pourquoi pas lui faire le ménage et tout pendant que t'y es ?

Le garçon alla même jusqu'à proposer ses services pour aider le nouvel arrivant à installer ses affaires. Ce qui lui valut une nouvelle intervention de son zanpa, mais il n'y prêta pas attention. Quand on joue un rôle, il faut le faire jusqu'au bout. Pour parler de Kei, lui ne semblait définitivement plus de ce monde, il devait être plongé quelque part où les poneys voyagaient sur les arc en ciel, au dessus des fontaines de bonbons. Après les affaires de Midorima rangées, il leur fallait une occupation, faire quelque chose pour les occuper, Kei compris. Et la, Shin n'avait plus trop d'idées sous la main.

-Non, non c'est bon ! Pas de marshmallows par contre? Vraiment?

Le Midorima était embêté. Quels étaient les incapables qui ne trimbalaient pas de paquet de ces petits trucs absolument horribles sur eux ? Devait-il vraiment penser à tout ? Ça commençait bien. Il comprenait pourquoi Asuna l'avait mis en charge. D'un autre côté, sa promotion ne ressemblait plus trop à une promotion. « bravo, tu es désormais le chef des singes » ou à peu près. Quoique, en seconde réflexion, les primates étaient plus les gens de la onzième division. À part Krow le rhino. Le seul à peu près sympathique malgré ses goûts bizarres dignes de Tojo, feu directeur de la seconde académie.

Le shinigami jeta un regard au clown sorti tout droit d'un film pourrit dans un dernier salut. Mais n'est pas jésus qui le veut. C'est dur de faire le ménage et de tenir le hall. Sans compter toutes les blagues sur les Portugais. Et visiblement, Kei n'était pas porté par une envie insolite de se faire planter sur une croix. Le feu dans le dos de Teippei bien qu'apportant une douce chaleurs en devenait dès lors particulièrement inutile. Joignant son index et son majeur, il leva la main nonchalamment, créant un petit cube d'un mètre de côté autour du feu de joie. La combustion continua quelques secondes avant de s’éteindre, faute d'air à l’intérieur du kekkai.

Un instant, une petite déprime lui tomba sur les épaules. Décidément, un gars qui leur passait devant en matière de hiérarchie et qui brûlait des affaires c'était un jour comme les autres. Et après c'est lui qui était fou? Techniquement, un capitaine avait fait brûler l'équivalent d'un arbre au milieu des jardins de la quatrième division. Si l’élite possède un cerveau vrillé alors peut-on vraiment blâmer les suiveurs? Apparemment oui vu tout ce qu'il avait pris dans la tête. Tout ça pour un pauvre épisode frénétique face au capitaine de la seconde division. Y en a qui comprenne pas les génies, que voulez-vous. Une de ces voix suggéra qu'on aurait pu utiliser le sixième siège pour étouffer les flammes. Le médecin aurait probablement pu mettre ça sur le compte d'une non-salutation à un supérieur. Une punition comme une autre en sorte. Seul soucis, est-ce qu'un corps spirituel pouvait éteindre un feu? C'était une bonne question. Il faudrait qu'il essaye un jour ou en parle à Akihiko.

Se demandant tout ceci, le jeune homme était resté les yeux posés sur le gradé amorphe. Était-il toujours comme ça? Une de ces voix lui murmura quelques choses à l'oreille, en résultat, un sourire moqueur se dessina sur les lèvres de Teippei. Il se rapprocha du bureau rempli de paperasse. Se penchant légèrement par-dessus, il passa sa main devant le champ de vision de son sous-fifre.

-Hello ! Il y a quelqu'un ici? Wouhou ! Si tu veux je peux te prêter des voix.

Lesdites voix furent absolument furieuses que leur propriétaire suggère une telle chose ce qui ne fit qu'agrandir le sourire du jeune homme. Il fut un temps où elles lui auraient infligé des maux de tête phénoménaux. Heureusement pour lui, sa capitaine avait eu la gentillesse de l'aider à les maîtriser. Enfin, à coup de bankai dans la tête. « Gentil » est un mot qui colle pas trop à la dame de glace. Il suffisait d'aller voir Oni dans l'aile 6. Lui aussi avait eu un gentil tête-à-tête avec la directrice de la Yonbantai. La rumeur voulait que la seule parole qu'il est pu prononcer avant d'être mis aux soins intensifs étaient « hot ». Ce qui avait démarré nombre de fantasme et autres rumeurs insensé.

Le Midorima se releva, apparemment désintéressée de Kei et alors qu'il revenait auprès de Shin, quelques pas vraiment, pas non plus tout le Gotei à traverser, son esprit continuait de travailler sur le cas qu'était l'étrange face blanche.

-Il est tout le temps comme ça? Si...immobile. Peut-être que c'est l'un des projets de la douzième division. Tu savais qu'il pouvait faire des robots? J'en ai rencontré un, un jour. Très bien fait, très « samourai » dans le design. Seule une fente au niveau des yeux balancé une douce lumière jaune. Dakufogi qu'il s'appelait je crois. Il m'a demandé où se trouvait Sarah Connor mais je la connaissais pas. Et toi?

Le cinquième siège jeta un dernier coup d’œil à est collègues clownesques. Étrange bonhomme. Beaucoup moins réussi que le dakufogi. Peut-être un modèle précédent. Tel que le bakufogi, le modèle bêta.

-En tout cas, il ne marche pas vraiment, faudrait penser à l'envoyer.Le côté chaire humaine par contre est vraiment bien fait. Un peu maladif à mon goût mais je suis sûr qu'ils vont l’améliorer avec la prochaine version. Le but était qu'ils se mêlent dans la foule, incognito tout ça? Ils ne sont pas loin du but. Si ça se trouve un jour ils vont tous nous remplacer par des machines. 

Le septième siège s'était présenté, et était allé se rassoir, se servant un verre d'eau au passage. Kei ne réagit pas quand Midorima vint lui parler, une sorte de snobisme ? Ou ne l'écoute t-il pas sans doute ? Bah peu importe, il vit sa vie. S'il a evnie d'être associable c'est son problème. Mais qu'il vienne pas demander de l'aide aux autres hein ! Tu choisis ton mode de vie, tu l'assumes ! Teippei vint ensuite voir Shin et commenca à lui parler du sixième siège, disant qu'il était peut être un robot de la Douzième division, infiltrée chez eux. Chose qui le fit rire joyeusement. Cet énergumène s'annonçait amusant, avec des phrases bizarres certes, mais étonnament divertissantes.

Sarah Connor ? Celle qui cache son trésor ?
Ah tu rentres dans son jeu ?

Il disait vraiment ce qui lui passait par la tête, ne sachant pas quoi répondre. Le coup des robots envoyés de la Douzième l'étonnait vraiment. Ca se trouve, il racontait pas des conneries l'autre ! Il se leva et alla se servir un café, ramenant aussi une tasse à Midorima.

Tiens, un café. C'est le point faible des robots. Tu crois que si on en balance sur l'autre la bas, il va disjoncter ? Vas-y viens on essaye !

Avec lui, Shin se sentait redevenir comme un petit n'enfant, capable de tout pour faire des bétises et attirer l'attention. Et ca lui plaisait bien d'un côté. Après tout, on a bien le droit de s'amuser, avec tout le travail qu'ils avaient à faire, une petite pause était la bienvenue. Il bu un peu de son café, avant de s'approcher de Kei, toujours immobile. D'un côté, il ne voulait pas aller emmerder son supérieur, mais d'un autre, ca mettrait tellement d'ambiance dans ce lieu de vie si...silencieux. Jettant un dernier coup d'oeil en direction du Midorima, il décida de la jouer fin en feintant une perte d'équilibre et renversant ainsi son verre. Le liquide se déversa sur le sol, éclaboussant quelques dossiers et l'uniforme de Kei au passage. Il prit ensuite un air désolé pour s'excuser.

Oups, je suis désolé. J'ai cru voir trois points rouges sur ma main, j'ai paniqué et c'est tombé. Tu savais que il y avait des Hollows terrifiants chasseurs de primes revêtant une armure capable de traquer n'importe quelle créature du Hueco Mondo, que ce soit des Shinigami, Hollow, et autres ? On les appèlle des Mercenaires. Et aussi que, quand on entends une sorte de gargouillis, ben ils sont pas loin ? Enfin je dis ca, je suis pas sur qu'ils existent. Faudrait demander à la Douzième, comme le truc des robots la...

Il alla tirer un peu les joues de Kei, puis celle de Midorima, pour s'assurer que c'étaient bien des shinigamis et non des robots, comme l'avait évoqué le Cinquième siège. Il conclut que non, enfin au toucher. Si c'était le cas, c'était vachement bien fait en tout cas. Shin retourna s'assoir, lachant un soupir. Jouer au débile c'était épuisant. Midorima avait plus d'expérience dans le métier. Balayant du regard la pile de dossiers sur son bureau, il décida de se remettre au travail. Et oui, la pause était finie. Et il tenait absolument à en finir vite pour rentrer se poser dans son lit.

Ton speech sur les hollow chasseurs de primes, c'est totalement faux hein ?
Je l'espère ma douce. J'ai inventé l'histoire mais rien n'empêche que cela peut être vrai.
Pour ton copain le silencieux la, il n'a pas l'air d'être impliqué dans son rôle. A croire que vous êtes tous des fous dans cette division !
Et c'est pour ca que j'aime cette division. Être ici, c'est le paradis pour moi. Pas de jugement, ni rien.
Si t'es heureux avec ces dégénérés, alors ca me va. Tant que tu me restes fidèle.

Teippei regarda le septième siège de sa division faire le malin avec son café. Était-il vraiment sérieux? Le blondinet ne saurait dire. Mais lorsque son collègue fit tomber le liquide sur une pile de dossiers et le mec tétraplégique, plusieurs voix se firent un face palm dans l'esprit du schizophrène. Et faire un face palm, quand u'es juste une voix c'est un effort hors du commun. Shin ne venait-il pas d’énoncer ce qu'il allait faire ? Comment pouvait-il penser que ça pourrait passer pour un accident? Entre lui et la statue, le Midorima était servi. Il comprenait désormais pourquoi il leur était passé devant en matière de hiérarchie. On ne pousse pas mémé dans les orties mais un sixième ou un septième siège... un accident était si vite arrivé. Comme l'Hayako le disait « oups ! » voilà qu'il glisse dans l'incinérateur de la Yonbantai. Too bad.

Pris dans son délire, le malade ne fit pas attention au retour du membre de la team rocket pour lui jouer un mauvais tour. C'est le pincement sur sa joue qui le ramena à la réalité. Un de ses sourcils partit faire un tour sur son front de surprise. Choqué, il ne réagit toujours pas quelques secondes plus tard alors que l’énergumène repartit se mettre au travail comme si de rien n'était. Il lui fallut un gros effort pour revenir de tout ceci. Il aurait pu voir ses parents en train de lui fabriquer un petit frère qu'il n'aurait pas été autant traumatiser. Un paysan. Qui lui touchait la joue.

Un grand sourire se dessina sur le visage du cinquième siège. Un air sympa, aimable en apparence et pourtant, des yeux revolver. Qui n'était pas vert mais ce n'est que du détail. Surtout que des yeux bleus ça rime avec aucune arme particulièrement dangereuse. Personne ne dit qu'il a des yeux bleus comme des matraques(uh). À la limite marron comme un avion. Mais encore une fois, c'était des détails et qui se soucie du détail? Sans dire un mot, l'exercice était particulièrement simple pour lui, le malade créa un mur les dissimulant lui et son subordonné des yeux des deux autres. Il disparut l'instant d'après pour réapparaître dans le dos de Shin, ainsi en parfaite position pour frapper. L'index gauche du noble se tendit en direction de sa cible, libérant six traits d’énergie dorée tandis que sa main droite s’ouvrait matérialisant une corde de la même couleur, les deux bakudo fusant vers leur victime aux cheveux blancs pour l’emprisonner dans un double Kido.

-Que ça soit clair. Je suis un membre du clan Midorima. Je fais partie de la noblesse du Gotei 13. Je ne suis pas votre ami et je n'accepterais pas que vous mettiez vos affreux doigts de paysan sur ma personne. Si vous n'arrivez pas à comprendre cette hiérarchie naturelle, peut-être comprendrez-vous celle de l'armée. On ne leva jamais la main sur un supérieur. Ja-mais.

Tout en parlant, le cinquième siège revint devant le bureau de son subordonné, toujours caché à la vue des autres. Ce faisant, il put leurs jeter un coup d’œil. Kei était toujours recouvert de café tandis que l'autre avait des yeux grand comme une soucoupe, ne comprenant visiblement pas la situation. À peine pensait-il à venir aider son ami taché. Les mains libres, Teippei secoua l'index ayant servi à lancer le rikujokoro pour métamorphoser la négation qu'il exprimait, son doigt dansant de droite à gauche. Le blondinet attrapa une chaise pour la retourner et s’asseoir sur le dossier.

-De plus, je ne peux pas laisser passer votre tentative de brûler votre camarade le jour même où je prends mes fonctions. Il faut que je fasse bonne figure tu comprends.

Le schizophrène changeait régulièrement du vouvoiement au tutoiement, suivant son état d'esprit, son humeur se calmant avec les secondes passantes. Il restait tout de même toujours aussi hautains, sûrs de sa supériorité sur le septième siège. Il jeta un nouveau coup d’œil à Kei qui visiblement, avait décidé de ne plus réagir de la journée.

-Heureusement pour toi, je doute qu'il ne s'en souvienne un jour. Reste les taches sur son shikahusho et sur nos dossiers ceci est embêtant. Cela m'oblige à faire un rapport à notre « chère » capitaine. Peut-être ne t'abandonnera-t-elle pas sur terre, qui sait? Maintenant que tout est clair... et si on parlait de ces fameux hollows?Ceci est bien plus intéressant. J'ai entendu des rumeurs que certains se nichaient dans des âmes comme toi et moi pour en sortir une fois formé. Une expérience des scientifiques l'espada je crois. Voilà qui fait froid dans le dos.

D'un claquement de doigt, le noble brisa le kyokko, apparaissant de nouveau aux yeux de tous. Kei n'avait toujours pas bougé et l'apparition soudaine fit une peur bleue au huitième sièges. Le Midorima délaissa temporairement son prisonnier pour se retourner vers l'effrayer.

-Ne t'inquiètes pas, j'apprenais les bonnes manières à ton compagnon ici présent. Comme tu vois, il est juste un peu immobilisé. Par contre, si tu pouvais t'occuper de ton autre compagnon. Vu son état vaut mieux l’amener dans les salles de soin. Qu'il ait vraiment quelque chose ou non, ils s'occuperont de lui. Merci !

Le blondinet n'allait tout de même pas s'occuper d'un mec en léthargie. Il devrait probablement, responsabilité du supérieur et compagnie mais c'était d'un ennui mortel. Les sièges moins élevés et les médecins de l’hôpital, juste à côté sauront très bien s'en charger.

-Ho ! Et... pas un mot de tout ceci, je ferais remonter les infos.

Cela serait un peu bête d'être accusé de maltraitance. Peut-on être accusé de maltraitance sur un maltraitant? C'est un peu comme voler un voleur, ou l'arroseur arrosé, ça ne compte pas. Encore que le dernier cas...

Ca pour une surprise, c'en est une. Midorima avait semblé être buggé tout sourire pendant un court instant, avant de disparaître de la vue du septième siège. Un mur vint les isoler du champ de vision des autres occupants du bureau.

Qu'est ce que...

Il n'eut pas le temps de réagir que le cinquième siège, se trouvant désormais derrière lui, balança un kido. Deux précisément. Tous pour l'immobiliser bien sagement. Monsieur le plus haut gradé des sièges fit comprendre qu'il ne tolérait pas qu'on le touche. Rectification : qu'un "paysan" mette ses affreux doigts sur sa personne. Le septième siège ne comprenait pas ce geste. N'était ce pas son supérieur qui avait commencé à parler de ses délires bizarre juste avant ? La tactique de Shin n'avait donc pas porté ses fruits, se soldant par un cuisant échec. Teippei se révélait être bon au kido, meilleur que lui. En même temps, se faire nommer au cinquième siège voulait dire qu'il était plus apte au niveau des compétences et de son travail. Et n'en restait pas moins sérieux tout en faisant n'importe quoi. Hum... Intéréssant.

Il m'a l'air moins aimable d'un coup. En tout cas, tu as récolté ce que tu as semé. A trop vouloir entrer dans son jeu, t'en as payé le prix.
J'avoue que je ne m'y attendais pas. J'ai tendance toujours à oublier que c'est une division pas comme les autres, et que je ne suis pas le seul timbré à y être.

Le discours de Teippei qui s'ensuivit montra néanmoins qu'il avait fait cela pour faire en gros bonne figure, vu que c'était son jour de prise de fonction. Donc Shin ne pouvait s'en prendre qu'à soit même sur ce coup la. S'il tenait à répliquer, tout irait contre lui. Autant éviter de mettre de l'eau dans le gaz encore plus.

Je n'aurais pas cru que cela te blesse dans ton estime, et je tiens à m'en excuser.

Le nouvel arrivant de la division insista sur le fait que la bétise de Shin était plus grave, dans le sens où les rapports sur le bureau de Kei avaient été tâchés par le café, et qu'un rapport allait devoir se faire à la Capitaine. Serait il en train de le menacer ? Bien qu'elle soit froide, Shin aimait bien sa capitaine. Pas de chichis et de discours inutiles avec elle, allant toujours droit au but. Et puis Teippei décida de revenir sur le sujet qu'avaient lancé le septième siège sur les hollows mercenaires, rajoutant qu'il y en avait aussi qui nichaient dans les âmes pour en ressortir une fois formés. Alors cette histoire de Mercenaires s'avérait bien réelle...
Le blondinet claqua des doigts et fit disparaître le kyokko, se ramenant avec Shin à la vue de tous. Il chargea le huitième siège d'emmener Kei dans les salles de soin, histoire que les infirmiers s'occupent de lui. Il rappela aussi de ne rien divulguer, insistant bien sur le fait que si cela venait à se savoir, il ferait remonter les infos.

Le septième siège, toujours prisonnier des bakudos de son supérieur, commençait à trouver le temps long. S'il tenait à le punir, autant le faire avec des outils et non du kido. Ou alors du kido offensif, et pas du défensif. L'immobiliser, c'était juste pour préparer le terrain. Enfin Shin pensait cela. Il voulut en toucher deux mots à Teippei, tout cela sans se montrer impoli bien sur.

Tu peux peut être me détacher si tu penses en avoir fini avec moi. Si tu veux continuer, utilise au moins ton zanpakuto, les plaisirs de la lame au contact de la chair sont toujours plus excitants que du kido.
Ca, c'est bien vrai. Tu as bien appris ta leçon, mon Chou.

Un petit regard moqueur, provoquant même. Il savait qu'il ne fallait pas trop en faire, mais quand même. Son ego prenait le dessus. Celui qui aimait se faire mal et ne jamais rechigner. Un petit tour en salle de soin s'imposait vite, avant que le masochisme ne prennent totalement le contrôle de son corps.

Spoiler: