Réveil matin, Quinze heures, Shin se lève comme une fleur. Réveil matin Quinze heure, Coucou ma belle bien dormi ? Pas de réponses tant pis. Attrapant son uniforme, le garçon est excité comme une puce. La raison de cet engouement si soudain ? Le retour du capitaine de la Onzième. Euh oui, mais quel rapport avec lui ? Tout simplement parce que Shin a été désigné pour lui faire un examen, afin de voir si tout est en ordre niveau de sa santé physique. Faut dire qu'après avoir disparu sans laisser de traces et revenir comme ca peut laisser pleins de doutes sur ce qu'il a fait ou les endroits qu'il a pu fréquenter. Etant un bonhomme de la Onze, il a du aller tabasser du hollow et se perdre en chemin. Shin n'avait pas pu s'empêcher de se poser la question du "pourquoi partir pour revenir après" mais laissa tomber pour se concentrer sur son examen de Shinjiro. Que devait il dire ? Devait il la jouer cool, ou bien il faisait son job et il fermait sa gueule de médecin. Mmmh...Raaaah tu verras bien écoutes bonhomme. T'es Septième siège, c'pas rien. Bon ok, c'est pas top. Mais c'est mieux que de ne pas être retenu et d'être placé dans les non sièges. Enfin on se comprend.

Et bien, on panique déja ?
Non non. Je suis calme !
J'vois bien que tu stresses mon chou. C'est juste le capitaine, il va rien te faire de mal si tu fais bien ton taff.
Ouais, fin la c'un autre morceau. On verra bien.

Arrivé à son bureau, il alla prendre son matériel et se rendit sur son lieu de travail, prenant son temps pour tout mettre en place. Depuis son arrivée à la Quatrième, il ne lui avait été jamais demandé de faire des exam' à des capitaines, et des vices capitaines. Le plus haut gradé dont il s'est occupé devait être le huitième ou neuvième siège de la je ne sais plus quelle division. Enfin les soins, quand on lui demandait, le garçon demandait tout le temps à échanger. Non pas qu'il était incompétent, non, plutôt que soigner les gens c'était plus utile en temps de guerre qu'autre chose. Son rang de Septième siège lui offrait des avantages dont il se servait. Bien sur, il n'esquivait pas tout le temps son boulot d'infirmier. Il préférait être tranquille et faire les rapports, car avec cela, il pouvait finir plus tôt que les autres qui s'occupaient des soins. Le garçon pouvait passer plus de temps avec son zanpakuto, chose que les shinigamis de la Quatrième avaient trouvé étranges au début, puis s'étaient habitué au fil du temps. Leur relation était assez tordue, étant donné le fait que normalement c'est le shinigami qui se sert du zanpakuto. alors qu'entre Shin et Kimagurenai, et bien c'était l'inverse. Beaucoup ne comprenaient pas cette domination inversée. Tant que Shin ne faisait pas de bétises, tout allait bien.

Dis, mon chou. Tu crois que ce Shinjiro sera comme son vice capitaine, ou bien il sera plus beau ?
On s'en fout enfin ! C'est juste un examen medical de routine qu'il va passer. Pas un rencard pour toi !
Oh ca va. J'ai le droit de m'intéresser aux autres mecs. T'es pas un mec parfait non plus, tu fais même pas tout ce que je dis. Pas un bon esclave.
Tu pense qu'il fera un bon esclave Shinjiro ? Ma douce, tu ne te rends pas compte des sacrifices que je te fais.

Bien, il va bientôt être l'heure. Et toujours pas de Shinjiro en vue. S'est il perdu ? Quoi qu'il en soit, ca laisse un peu de temps pour remplir quelques dossiers. Shin ne sait plus où il en est, les dossiers se ressemblent tous. Il sature, c'est sans doute mieux pour lui de se concentrer sur son patient, qui ne saurait tarder. Bon, bon, bon, c'est long. Encore faut il qu'il retrouve le chemin de la Quatrième, après toute cette période hors de Soul Society.
Une violente secousse se fit entendre. Ah, le voila. On va bien voir s'il est si terrible qu'on le dit.

Jamais encore Shinjirô n'avait ainsi traîné la patte pour se rendre quelque part. Il râlait, marmonnait, pestait contre le Sotaishô. L'obliger à passer un examen de routine, voilà une insulte qu'il ne pardonnait pas. Mais ce foutu borgne était encore plus fort que lui et tant que cette hiérarchie ne serait pas inversée, il ne pourrait pas aller à l'encontre des ordres. Soldat il était. Il obéissait donc. Puis c'était quand même la moindre des choses que d'obéir, lui qui avait bénéficié d'une certaine largesse de la part de ce même borgne. D'autres que lui auraient sans doute passés un sale quart d'heure. Mais le retrait de Tenzen, les disparitions de certains autres gradés, l'alliance temporaire avec les Arrancars... Voilà autant d'éléments qui ne permettaient pas à Shunsui de se passer du plus puissant Shinigami du Seireitei.

Alors que les locaux se dressaient face à lui, il ne put s'empêcher de repenser à son amie. Elle l'avait soignée à l'époque où il n'était qu'un simple vagabond. Elle avait toujours été fidèle à ses principes, se servant des dons de l'autre vieille sorcière pour apprendre, pour progresser. Mais elle aussi était partie. Aurait-il autant traîné les pieds si elle avait été présente ? Sans doute pas. Pour autant, il ne détestait pas les médecins de la Quatrième. Il en avait besoin et le savait. Seulement l'arrogance de certains l'agaçait. Et il avait surtout mauvaise réputation chez eux depuis qu'il avait décapité un de leur Lieutenant. Un fou furieux qui l'avait défié. Et qui en avait payé le prix fort.

Alors qu'il pénétrait dans l'enceinte, plusieurs Shinigamis se précipitèrent vers lui. Non sans omettre le salue traditionnel, ils le dirigèrent immédiatement vers Hayako Shin. Il ne savait pas qui il était et s'en moquait. Il savait seulement qu'il était attendu. Tant mieux, peut-être que ça accélérerait l’auscultation. Dans son dos, Kaimetsu trônait en maitresse absolue. Sa seule vision gardait les autres à distance. Un tranchoir comme celui-ci ne laissait personne indifférent après tout. Réagissant aux pensées de son porteur, une onde de choc ayant comme point d'origine sa lame secoua la zone. Ce fut bref et sans conséquence. Mais il affichait son arrivée ainsi. Enfin, il arriva à place.

- Yo ! Kiryû Shinjirô. Il parait que je dois passer j'sais pas trop quel test pour être réhabilité. Sérieux, ça me gonfle. Mais ce vieil ivrogne décide alors je m'exécute. T'es Shin, c'est ça ?

Qui d'autre. On l'évitait soigneusement et on l'avait amené ici. Attrapant un cure-dent qu'il plaça entre ses mâchoires, il le mastiqua quelques instants avant reprendre, sérieux :

- J'espère que c'est rapide, la crevette, parce que j'ai autre chose à foutre que de me faire piquer le bras pour savoir si tout roule.

Le mec en question était loin d'être une crevette. Assez grand - encore que face à ses deux mètres vingt, l'autre restait petit - il semblait plutôt sûr de lui. Bon point pour le moment.

Et bien, le voila. Assez grand, à croire que pour être à la Onzième faut mesurer minimum deux mètres. Les autres de la Quatrième l'avaient amené jusqu'a lui, faisant pendant le trajet un bruit pas possible. Faut dire qu'il avait du charisme pour un Capitaine. Non pas qu'Asuna n'en possédait aucun, mais c'était pas le même genre. Il y avait une différence entre la capitaine de la 4e et celui de la 11e. Le calme déja. L'ambiance n'est pas la même chez les deux. Mieux vaut les avoir de son côté plutôt qu'en adversaire. Enfin bref. Plus le temps de penser a tout ca, Tout d'abord, se présenter.

Bonjour Capitaine. Je suis bien Shin Hayako et je me chargerais de vous faire passer quelques petits test.
Hum... Plutôt beau gosse. Avec un si gros engin, il doit en faire des morts !

Laissons la parler, de toute façon, Shinjiro ne peut pas l'entendre jacasser. C'est que même si elle est charmante et tout, ca reste une fille. Et une fille ca parle beaucoup pour ne rien dire. Enfin bon. Il est arrivé et comme tout le monde fait lorsqu'il doit aller chez le medecin, il veut que cela se finisse vite. Shin laissa échapper un sourire et sortit une fiche à remplir.

Normalement je dois vous remettre cette fiche pour remplir votre dossier médical, mais je sais pertinament que vous n'êtes pas spécialement fan des trucs écrits. Vous à la Onzième vous êtes plus axés sur le combat et je respecte tout a fait ce choix de vivre. Néanmoins, vous vous trouvez dans la Quatrième division en ce moment, donc je vous prierais de ne pas casser trop de choses durant votre visite içi. - chuchotte - Je vais m'occuper de ca au plus vite. Je sais bien que devoir faire ca vous gonfle. Vous avez plutôt l'air en bonne santé donc on va faire ca vite fait.

Attrapant un stylo, il remplit de quelques lignes le rapport, demandant à son patient quelques précisions supplémentaires, au vu des questions. Puis, il pose la fiche sur la table et reprend sa discussion avec Shinjiro. Il veut en connaitre plus sur le personnage, sur son expérience passée au Seireitei. La jouer bon pote avec Shinjiro, il ne savait pas ce que cela allait donner. Bon pote, en apparence. En fait, ca le faisait aussi un peu chier de devoir faire ce fichu compte rendu. Shin était plus absorber par le zanpakuto du Kenpachi. Il avait l'air de rester perpetuelement en shikai, ce qui montrait déja la puissance de son manipulateur. Ensuite, fallait pas être tout maigrichon pour manier ce monstre. Ce qui valut une question de la part du jeune médecin dessus.

Dites moi, votre Zanpakuto et vous semblez être assez proche, étant donné le brouhaha que vous avez provoqué lors de votre arrivée. C'est une très belle arme que voila.
Présente moi, présente moi. Moi aussi je veux avoir des compliments. Je veux être au centre de la conversation !
- tire son zanpakuto et le présente à Shinjiro -
Il semblerait que ma douce veuille se joindre à la conversation. Je sais que vous en avez peut être rien à fiche mais je tiens à vous la présenter.
Ca y est t'es contente ?

Ah, elle semble être en état de choc. Bon bah faut la réveiller la princesse. Par un baiser ? Non, c'pas si facile. Tirant sa manche, il se fit une entaille sur le bras pour ensuite laisser quelques gouttes de sang perler sur le sol. Il en profita pour placer son arme à la bonne hauteur pour qu'elle ne rate rien du spectacle. Bon bon bon, allez réveilles toi enfin. La, il vient de se rappeler que Shinjiro etait encore la. Le petit râle qu'il a poussé lors de sa mutilation, il pensait qu'il était seul. M'enfin la, ce n'était pas le cas. Il ne bafouilla pas, et eu plutôt une réaction assez banale.

Ah, vous êtes encore la ?

Là, il lui parlait le même langage et c'était déjà bon signe. Ne pas s'attarder, voilà qui était préférable pour l'un comme pour l'autre. Shinjirô n'était pas dupe et savait que le Commandant avait exigé ces examens pour l'emmerder. Et il avait visé juste en l'envoyant ici. Sacré phénomène que ce Sotaishô mais il ne changerait pas de sitôt. Shin n'était d'ailleurs pas en reste niveau observation : il est clair que le Kenpachi n'était pas très à l'aise avec l'écrit. Pour preuve, il refilait systématiquement les rapports à ses Lieutenants. A l'époque, c'était Noboru qui se tapait les corvées. Il y avait eu ensuite Karot et finalement Krow. Mais jamais il ne s'était farci cette corvée d'écritures. Et ce n'était évidemment pas aujourd'hui qu'il ferait l'impasse sur cette règle de vie.

Le franc parler du Shinigami de la Quatrième lui plaisait en tout cas. C'était toujours mieux que d'avoir à faire à un mec coincé du cul, ne vivant que pour son putain de boulot et ne se permettant aucun écart de conduite de peur d'être mal vu par les autres. La Quatrième possédait quelques pépites, au même titre que les autres divisions. Bien, bonne pioche pour une fois. Par contre le colosse fut quelque peu surpris par la question qui suivit. En quoi l'entente entre Kaimetsu et lui-même pouvait avoir un intérêt dans ces examens ? A moins qu'il ne s'agisse que d'une manière détournée de faire la discussion ? Qu'importe la raison, il semblait disposé à lui répondre. Ne serait-ce que pour faire passer le temps un peu plus vite.

- Yep, j'dois dire qu'on est pas mal lié. Tu m'diras, c'est quand même préférable quand on est capitaine hein.

La symbiose entre un haut gradé et son arme était primordiale. Ce n'était pas sans raison si les Capitaines possédaient tous un Bankai. Ce n'était que la preuve ultime de la symbiose qui les unissait à cette seconde partie de leur âme. Pour ce qui était de Kaimetsu et de Shinjirô, c'est vrai que c'était un peu plus complexe que cela. Le fait que l'arme soit en Shikai en permanence n'était pas une chose très habituelle. D’aucun aurait dit que Shinjirô n'était pas capable de contrôler parfaitement Kaimetsu. Et sans doute qu'ils n'auraient pas totalement eu tort. Mais la véritable raison était que l'aura du Colosse suffisait à maintenir son arme sous sa forme véritable. Et que Kaimetsu détestait prendre la forme la plus primaire.

- Mais merci du compliment. Kaimetsu est assez étrange, j'dois bien l'dire.

Il jeta un œil vers la lame que lui présentait le Shinigami. Il la lui présentait sans même énoncer son nom, ce qui était curieux comme manière de faire. La mutilation légère qui suivit acheva de le surprendre. Qu'est-ce qu'il foutait, là ? Était-ce sa manière de lui présenter sa moitié ? Si tel était le cas, ça n'avait pas l'air de fonctionner. Ou alors il était passé à côté de quelque chose. Se grattant la tête, perplexe, il étudia encore quelques instants la lame avant de porter un regard désabusé vers le médecin qui s'était de nouveau adressé à lui. Étrange bonhomme que voilà.

- Bah oui ! Tu voulais que j'aille où, mon pote ? T'es sur une autre planète toi, hein. Et ton p'tit manège là, c'était pourquoi ? Parce que c'est bien beau de m'montrer ta lame mais j'suppose qu'elle à un nom.

Il semblait qu'il était tombé encore sur un sacré spécimen. A croire que les mecs de la Quatrième étaient tous sélectionnés pour la folie qui habitait leur esprit. Teippei. Shin. Asuna. Sans déconner, c'était une vraie ménagerie. Et le pire dans tout ça, c'est que c'est la Onzième qui passait pour être étrange. L’hôpital qui se fout de la charité. Jamais l’expression n'avait été si bien placée.

Espèce d'incapable ! Même pas foutu de dire mon nom ! Quand tu te présentes, tu dis ton nom. alors rattrape ton erreur, péquenaud va !

Ah oui, il avait omis de présenter complêtement son amante. L'air ébahi, il s'excusa puis représenta son arme à son interlocuteur.

Exact, je vous prie de m'excuser. Je recommence. Voici donc Kimagurenai, ma douce compagne. Le petit spectacle auquel vous avez du assistez me met un peu dans l'embarras. Moi qui pensais être seul, je m'occupais de la satisfaire. Il faut dire qu'elle est assez jalouse, possessive et possède un assez fort caractère de male dominant, bien que ce soit une fille. C'est pas facile à vivre tout les jours, faut avoir de la patience. Entre nous, je lui laisse les commandes comme ca elle m'embete pas
On avait dit que tu devais arrêter de me donner le mauvais rôle ! Pff... J'peux rien te demander hein...

Shin ne l'écoutait que d'une oreille, il restait obnubilé par cette arme si énorme si imposante. Il regrettait presque de ne pas pu avoir la même lors de la découverte de son shikai. Il voulait tout savoir de cette arme. L'examiner comme un patient. Le temps viendra. Ou pas.
Le septième siège revint sur le fait qu'il avait oublié que Shinjiro était la, lui avouant qu'il pensait que le Kenpachi voulait juste faire son examen medical et se tirer d'içi vite fait, comme il l'avait dit à son arrivée. Il constata quelques blessures par ci par la sur ses bras, et se proposa de les soigner. Bien sur, il ne les compterais pas dans la visite médicale et cela resterait...comment on dit déja... ah oui.. le secret médical. Il l'invita à prendre place sur le fauteuil et de se détendre.

Z'inquiétez pas, j'en ai pas l'air mais je sais quand même panser des blessures. Je pense que vous n'aimez pas les piqures, ce que je comprends tout à fait. Pour essayer de combler ce moment guère appréciable, je me permet de vous redemandez ce que vous pensez de ma douce Kimagurenai. Vous m'excuserez, c'est une fille donc elle veut absolument savoir. En plus, elle a l'air de s'intérésser à vous. Elle tient à faire quelques passes en votre compagnie. Si vous le souhaitez bien sur, je ne tiens pas à vous dérangez dans votre emploi du temps. Et voila, vous pouvez vous relevez, j'en ai fini.

Si avec ca, tu n'es pas contente...
Merci mon chou, je t'aime.

Il aida Shinjiro à se relever, lui donna de la bonne soupe de la Quatrième avec un verre d'eau et un cookie fait par leur Capitaine. Fallait bien se nourir après tant de blabla et un examen medical. L'accompagnant vers la sortie, il s'arrêta et demanda une faveur à son patient, laissant passer sa langue sur sa lèvre inférieure. Cela montrait un certain plaisir; chose qu'il n'avait pas éprouvé depuis l'obtention de Kimagurenai et de son shikai...

J'aurais une dernière question, enfin une faveur. Pourrais je voir votre zanpakuto, je veux dire, l'examiner ? Je comprendrais si vous ne voulez pas ou bien si Kaimetsu n'y tient pas. J'espèrais quand même voir de plus près sa forme actuelle en shikai, si je ne m'abuse. Vous êtes d'accord ?

Attends... Ne me dis pas que tu as une attirance pour ce bout de métal ?

Tiens, ton côté possessive se réveille pour un autre zanpakuto ma douce ?

Kimagurenai... Un nom compliqué qu'il ne retiendrait pas, il en était sûr. Mais ce qu'il captait par contre, c'est que le lien qui unissait Shin à sa lame était étrange et puissant. Ce qui était une assez bonne nouvelle puisqu'en général, c'était un gage de force. Alors que le médecin achevait son ouvrage, il lui expliquait les envies de son Zanpakutô. Faire quelques passes avec lui pour en apprendre plus sur sa lame, voilà la proposition de cet étrange personnage. Un sourire apparut sur le visage du géant alors qu'il se relevait : voilà une mentalité qui lui parlait. Il est vrai qu'on en apprenait plus à voir un homme combattre qu'à l'écouter parler. Shinjirô n'était pas très doué lorsqu'il s'agissait de manier les mots mais il en était tout autre en combat. Son esprit de guerrier, de soldat, lui permettait alors de lire au travers des mouvements de l'adversaire. Une longue expérience de combats lui avait donné ce don. Car c'en était un.

Shin lui proposa alors quelques petites collations, que Shinjirô repoussa d'un revers de la main en grognant. Comme s'il allait boire cette maudite soupe ou bouffer ce putain de gâteau. D'ailleurs le colosse n'en revenait pas qu'on puisse encore lui proposer ce genre de conneries. Ils n'étaient pas dans un salon de thé, bordel ! Ces habitudes l'agaçaient, d'autant plus qu'elles étaient devenues presque systématiques dans bien des cercles.

Alors qu'il se détournait pour quitter les lieux, Shin l'arrêta en lui posant une ultime question. Tout du moins en lui exposant une requête. Intrigué, Shinjirô se tourna complétement vers lui. Il est vrai qu'il ne lui avait pas encore répondu quant à sa première requête. Autant faire d'une pierre, deux coups. Sans un mot, il dégrafa les sangles qui rattachaient sa lame dans son dos et fit basculer l'imposante arme face à lui. D'un geste simple mais sec, il planta cette dernière dans le sol. Sans effort, elle s'enfonça dans ce dernier comme s'il n'y avait eu que de la terre. Une fissure qu'il faudrait réparer mais le colosse s'en moquait : il ne faisait que répondre à la demande du médecin.

- Ouais, c'bien sa forme Shikai. Va-y, regarde, ça m'dérange pas. D'ailleurs, tu pourras dire à ta lame que j'suis pas contre la voir en action un de ces quatre. On ne connait la valeur d'un autre qu'en combat, après tout.

Si l'arme impressionnait de par sa taille - avoisinant celle de son porteur qui mesurait plus de deux mètres vingt - elle possédait aussi quelques caractéristiques propres. Pas de garde, pas de fourreau. Une lame unique sur toute la surface, avec des dents sur la partie haute de la lame. Trois poignées lui permettaient de manipuler Kaimetsu à loisir, lui permettant aussi d'améliorer son allonge en fonction de la position de ses mains. Cette lame montrait clairement qu'elle était autant capable de trancher que d'écraser. Un monstre, à l'image du Kenpachi qui le manipulait.

- J'pense pas avoir le même rapport avec elle que toi avec Kimagurenai. Notre association fonctionne car Kaimetsu ne s’épanouit qu'en combat. Mais à côté de ça, elle ne m'emmerde pas trop dans la vie de tous les jours. Seulement lorsque nous combattons.

En disant cela, il sous-entendait seulement que son Zanpakutô avait la fâcheuse manie d'essayer de le défendre lorsqu'ils combattaient ensemble. Shinjirô détestait la défense. Mais sa lame s'évertuait à chaque fois à le préserver. Ce qui pouvait parfois surprendre.

Spoiler:

Il avait repoussé la bouffe, ok. Toute façon, Shin ne faisait que proposer. Il ne voyait pas trop l'utilité de donner ce genre de plateau après un examen medical. Fallait donner plutôt un bon steak bien saignant avec des frites par exemple.

J'vous aurais bien proposé autre chose mais on a que ça donc bon.

Le Kenpachi ne dit pas non pour montrer son arme. Après tout, il aurait pu refuser et se barrer. Mais ce Shinjiro avait l'air d'une personne sympathique. Soit. Il dégraffa les sangles qui retenaient Kaimatsu dans son dos et d'un geste, il la planta dans le sol. Shin nota qu'elle s'enfonca dans le sol avec une étonnante facilité. Il commenca à sortir un petit calepin et nota les différentes caractéristiques du shikai. C'était vraiment différent du sien, mais c'était tout à fait normal, vu qu'il n'était pas fait pour la Onzième, même si le shikai de Kimagurenai était plus dans le style offensif que médical ou défensif. En parlant de Kima', ca fait longtemps qu'elle n'a pas été en shikai. Depuis l'examen à l'Académie quoi. Bof, le garçon ne voyait pas trop l'intérêt vu qu'il n'avait pas le temps et n'en voyait pas l'utilité. Il en apprit davantage sur la relation qu'entretenait Kaimatsu et Shinjiro, ce qui le fit sourire.

Niveau combat, je peux te dire que Kimagurenai est encore plus chiante quand elle est en shikai. La, elle se fait plaisir et ne dépend plus de moi pour la rassasier sur son quota de sadisme.

Evidemment, elle était jalouse et très possessive, donc en combat elle punissait quiconque osait se mettre entre elle et Shin. Une forme de protection a double tranchant.

Ah oui, pouvez vous juste prendre Kimagurenai dans vos mains, elle meurt d'envie de sentir vos mains sur sa poignée. Elle est étrange je sais, m'enfin. Ca sera le dernier service que je vous demanderais cette fois, je vous remercie.
Toi, tu sais que je commences à me demander si tu n'es pas mon ame soeur ?
Pour moi, tu l'es depuis notre rencontre mon aimée.
Je te saignerais avec amour, te montrant ce que j'éprouve.
J'ai hâte...

Le médecin rangea son carnet après une longue examination de Kaimatsu, caressant du regard la beauté de la lame. Il se dirigea ensuite vers Shinjiro et lui passa sa douce, prenant soin de ne pas la faire tomber. Il voulait avoir un avis d'expert en sabre, et personne n'était aussi bien calé en sabre que le Capitaine de la Onizème division, Kiryû Shinjiro, le Kenpachi ?

Spoiler:

Prendre des notes... A quoi bon ? Voilà un domaine dans lequel Kiryû n'avait évidemment aucune compétence. Le simple fait de s'imaginer ouvrir un bouquin pour en lire le contenu lui filer des boutons. Alors prendre des notes pour les relire plus tard lui paraissait encore plus absurde. Quant à la proposition, n'en parlons pas. Il avait raison, c'était une demande étrange. Mais Shinjirô ne voyait aucune raison de le lui refuser. Ainsi, il prit à l'aide de sa main droite le manche du Zanpakutô que son vis à vis lui tendait. Au départ, il ne perçut rien. Rien de bien anormal en tout cas. Mais à un moment, il aurait juré sentir une présence lui effleurer l'esprit. Peu habitué à ressentir ce genre de sensation, il ignora finalement celle-ci pour se concentrer sur la lame en elle-même. De très belle facture, on sentait que le Shinigami en prenait soin. Excellente chose mais plutôt logique : après tout, il s'agissait de l'autre moitié de son âme.

Jugeant bon de lui rendre son bien, il ressentit une fois encore cette sensation alors que la lame passait entre les mains de son véritable porteur. C'était assez désagréable. Surtout lorsqu'on n'en comprenait pas la raison. Un instant, il observa sa main désormais vide, secouant légèrement celle-ci. Quelques engourdissements mais rien de bien méchant. Il chassa ses pensées d'une bonne claque mentale avant de reporter son attention sur l'autre lascar.

- Jolie lame, quoi qu'un peu petite pour moi. Par contre, t'avais raison : elle est active. J'crois bien que j'ai sentis sa présence. Et pour que moi, j'le perçoive, c'est que ça devait être fort. Parce qu'en général, j'suis plutôt une quiche dans c'domaine. Noboru pourrait le confirmer. Plutôt légère mais bonne prise en main. Mais dis-moi : tu combats plus souvent en libérant ton Shikai ou en la gardant scellée ?

La question était loin d'être débile. Il existait des Shinigamis qui préféraient ne sortir la forme Shikai de leur arme que dans de rares cas. Là où d'autres préféraient dévoiler la forme d'origine de leur arme en permanence. Si pour Shin, c'était plutôt la seconde solution, alors cela signifiait que la présence de cette "âme" devenait plus forte lorsqu'il la libérait. Et le Kenpachi était curieux de voir sa vraie forme.

- Nan parce qu'en général, sous la forme scellée, on ressent pas vraiment la présence de l'âme. M'enfin, j'suis peut-être pas le mieux placé pour savoir ça avec Kaimetsu.

Puisque sa lame était en permanence en Shikai, sa présence était continue dans son esprit. Ainsi, il ne savait pas vraiment ce que c'était que d'être seul. Et ce n'était pas plus mal, à dire vrai. Et en parlant de Kaimetsu, il était temps pour elle de regagner sa place véritable. Levant la main vers l'arme sans la toucher, il libéra une parcelle du pouvoir qui les unissait. La lame se souleva du sol avant de se jeter dans la main de son porteur. Le Shikai permettait aux Shinigamis de libérer le pouvoir de leur arme. Le magnétisme étant la base du pouvoir du colosse, il n'était pas étonnant qu'il puisse récupérer son arme sans avoir besoin d'aller jusqu'à elle. Il gardait celle-ci dans sa main pour le moment. Finalement, cet examen n'était pas si chiant !

Le medecin laissa donc le Kenpachi se saisir de son zanpakuto afin qu'il donne son avis dessus. Au moment de lui donner, Shin ressentit une certaine amertume, comme si on lui enlevait une part de lui même. Mais il ne montra rien de tout ca, faisant comme si de rien n'était. Il reçut donc l'avis sur Kimagurenai et fut assez surpris d'entendre le verdict : C'était une très jolie lame, petite pour lui mais ce n'est qu'un détail. Rien d'anormal jusque la. Et c'est la qu'il lui parla de l'ame de son zanpakuto. Shin ouvrit grand les yeux, et écouta avec soin ce que Shinjiro lui révélait.
Il avait donc senti qu'il y avait une présence. Il avait senti la présence de Kimagurenai. Lui. Comme ca. Il rajouta qu'il fallait qu'elle fallait qu'elle soit assez forte pour qu'il puisse la sentir, vu que normalement c'est que le possesseur qui ressent sa présence. Bon après, il se justifia en disant qu'il n'était pas très bon dans ce domaine la, mais peu importe, il l'a admis ! Lorsqu'il la rendit à son propriétaire, il voulut savoir comment cela se passait en combat avec elle, si Shin libérait le shikai ou pas du tout. Le membre de la Quatrième division le remercia de son analyse et lui répondit avec franchise.

Je t'avoue franchement que, pour le combat, ca fait un moment que je n'en ai pas fait. Je dois être donc un peu rouillé. Mais la dernière fois que j'ai du utiliser Kimagurenai, c'était à l'Académie, lors du rattrapage. J'ai découvert mon shikai et puis je me suis effondré par terre, Haha ! Sinon, bah je préfère éviter de me battre. C'est qu'à la Quatrième, on évite plutôt le combat. On soigne quoi. Enfin, il y a bien sur des exceptions, comme notre capitaine. Je pense qu'elle se bat plutôt bien. J'aimerais bien lui ressembler sur ce côté la. Mais ca va être dur vu que Kima' est assez compliquée. Suffit juste de trouver un terrain d'entente et ca serait parfait.

Il se mit à rire tout seul, repensant aux premiers mots de Kimagurenai qu'il avait entendu. "Allumeuse de mes deux". En fait, son caractère était déja tout fait, elle s'était calqué sur ce que Shin contenait au fond de lui. Ses envies de se faire mal, de faire mal aux autres. Tout ça n'était qu'en fait une partie de lui. Une partie rangée dans un coin de sa tête. Kimagurenai ne faisait qu'effleurer la partie supérieure, laissant au repos le reste. Quand tout cela finirait par sortir, qui sait ce qu'il adviendra. Le sourire sur son visage s'effaça peu à peu, laissant place à un air quelque peu sérieux. Shinjiro avait mis le doigt sur quelque chose d'intéréssant.

C'est vrai que vous êtes en shikai constament. Qui sait, chaque zanpakuto est unique. Kaimatsu aussi semble attachée à vous, elle doit beaucoup vous parler. Kima' me parle beaucoup aussi. De ses points de vues. Mais le plus souvent, c'est pour assouvir ses envies. C'est usant d'avoir une âme avec un caractère de cette trempe. Mais d'un côté, c'est ma douce, ma tendre amie. Je lui pardonne tout.

T'as vu, il a dit qu'il me trouvait belle. Hihi... Méfie toi, tu as un maintenant un rival !

Cette remarque fit rire le jeune homme, et ne put s'empêcher de le dire au capitaine de la Onzième.

Elle a un faible pour vous, avec tout les compliments que vous lui avez fait. Vous savez parler aux filles, M'sieur !

Et bien, ce bonhomme n'est pas si terrible en fin de compte ! Même très sympa et passionné par ce qu'il fait. Une bonne chose de faite. Il avait maintenant des notes sur Kaimatsu, et la certitude que l'âme de Kimagurenai était très forte. Si avec ca, la journée n'était pas bien remplie, il y a forcément un problème !
Le Kenpachi reprit son arme en la faisant venir à lui, une sorte de magnétisme sans doute, et la remis sur son dos, à sa vraie place.

Je serais ravi de pouvoir faire quelques passes avec vous. Vous avez du temps libre ?

Cette fois, il explosa de rire. Shin ne pouvait pas le savoir, faut bien l'avouer, mais la remarque l'amusait au plus haut point. La communication n'était pas le fort de Kaimetsu. Ni le sien d'ailleurs. Ainsi ils ne communiquaient jamais. Même en combat, lorsqu'il avait besoin d'une défense, elle s'arrangeait pour la lui fournir sans avoir à prendre la parole, même mentalement. Les deux entités se connaissaient bien et n'avaient désormais plus besoin de mots. Les seuls fois où ils échangeaient des paroles, c'est lorsqu'il se rendait dans son monde intérieur. Et à dire vrai, c'était plutôt rare. Oui... Ils avaient une relation atypique eux aussi. Mais à l'exacte opposée de celle entre Shin et sa propre lame.

S'essuyant une larme qui était apparu suite à son éclat de rire, il se calma un peu avant de retirer de sa bouche le cure-dent qu'il mastiquait. Jetant celui-ci derrière lui - il n'avait que faire des principes de propreté à dire vrai, se méfiant seulement lorsqu'on lui faisait une réflexion - il reporta son attention sur le jeune Shinigami. Que l'âme de son arme puisse avoir un faible pour lui, c'était quelque chose de difficile à comprendre. Il ne saisissait pas les particularités de ce genre de relations. Tenzen était autrement plus doué. Mais jamais il ne lui avait appris à ressentir. Bien sûr, la fierté aurait empêché le colosse de lui demander son aide. Et encore même ainsi, il était presque sûr que l'autre enfoiré l'aurait envoyé chier.

- On s'parle pratiquement jamais. Pas besoin. Puis j’me demande bien c’qu’elle aurait à m’dire quoi. J’lui demande qu’une chose : cogner et faire des dégâts. Le reste, on s’en branle.

Il justifiait son précédent éclat sans entrer dans les détails. Il n'en éprouvait ni le besoin, ni l'envie. Contrairement aux autres, il considérait Kaimetsu comme une véritable arme. Certes, dotée d’une conscience qui lui était propre, mais on ne lui demandait pas de réfléchir. Seulement d’être le prolongement de la pensée du géant. Par contre, il avait déjà une réponse toute trouvée à la proposition du médecin. Quelques exercices ne lui feraient pas de mal. Et il pourrait se justifier auprès de Shunsui... Tant qu'il ne détruisait pas tout, il s'entend.

- Yep, la crevette. J'ai bien du temps devant moi. Ça m'fera du bien de me faire quelques mouvements. Puis j'suis curieux de voir c'que donne votre alliance à tous les deux. T'as un endroit où j'risque pas de casser un truc important ? Kaimetsu a tendance à faire un peu de grabuge, si tu vois c'que je veux dire.

Il était plus facile de reporter la faute sur sa lame plutôt que sur lui. Mais en réalité, celui qui avait du mal à se contenir, c'était bel et bien lui. Pris par l'ivresse d'un combat, il ne réfléchissait plus. Devenant une simple boule d'instincts. Ainsi gérait-il ses combats. Même ceux considérés comme de simples échanges amicaux. Ce qui serait sans doute le cas ici, n’est-ce pas ?

Ainsi donc il ne parlait jamais à Kaimatsu. Mais ils étaient toujours sur le même lien quand ils étaient en combat. En tout cas, il avait explosé de rire. Pour quelle raison, Shin l'ignorait. Il en pleurait de rire même. Serait ce a cause de sa remarque sur Kaimatsu et lui ? Ou bien le fait que Kimagurenai ai un faible pour lui ? Le medecin décida de balayer de son esprit ses futiles questions. Il avait bien plus de choses importantes à s'occuper. Comme la petite mise en jambe qu'il avait proposé. Shin pensait qu'il aurait un peu de temps pour se préparer. Mais c'était pas possible. Il allait donc bien avoir un petit combat. Et contre le Kenpachi s'il vous plait. Le medecin n'avait pas pratiqué depuis l'Académie se trouvait bien embarrasé, mais il préféra montrer un beau sourire.

On peut toujours aller dans un coin de la Quatrième, mais je doute qu'Asuna soit d'accord...Bwarf, allez, je vais tenter le diable. Suivez moi.
Tu as l'air bien sur de toi mon chou. Tu penses sérieusement qu'on peut le battre ?

Faisant quelques mètres, ils arrivèrent à un endroit isolé, où il n'y avait rien que quelques arbres. Parfait, ca sera la l'endroit choisi. Se mettant devant son adversaire, il se prépara à lui faire face. Le Kenpachi le surplombait de quelques têtes, et même pas le combat avait commencé que Shin ressentait des frissons. Non pas des frissons de peur, plutôt de l'excitation. Il allait pouvoir se battre avec son zanpakuto. Ok, il évitait à chaque fois les combat impliquant sa princesse, mais la, il ne s'était pas défilé. Il sentait aussi que Kimagurenai était anxieuse, ce qui ne lui ressemblait pas.

Je te sens ailleurs. Tu ne vas pas me lâcher maintenant hein ?
...

Aïe, c'est mal parti. Raah, qu'elle peut être chiante quand elle s'y met celle la. Va falloir faire sans elle au début. Elle changera d'avis surement lorsqu'elle verra son maitre en difficultés. Ce qui ne saurait tarder. Avec le capitaine de la Onzième c'était chose aisée. Un coup d'oeil vers son zanpakuto, puis lanca au capitaine une offre qu'il ne pouvait refuser, en grand combattant qu'il était.

C'est quand vous voulez !

La main gauche fermement aggripée sur le bas du manche, il tira son zanpakuto de son fourreau. Puis, il se mit en garde de façon à ce que son bras gauche soit perpendiculaire à sa jambe droite. Sa posture de combat était certes très étrange. Il ne se montrait pas de face à son adversaire, mais plutot de trois quarts.

Et bien ?

- T'inquiète pas pour Asuna. Elle me doit un ou deux services. Elle ne t’emmerdera pas.

De toute façon, lorsque Shinjirô était dans un coup, on évitait de le faire chier. Sauf quand c'était Tenzen, bien sûr. Ils allaient pouvoir s'éclater un peu. Mais la première surprise vint à peine était-il installer. Ah ? Quand il voulait ? Petite erreur stratégique... Quand le Kenpachi te propose de débuter, tu débutes. Mais puisqu'il insistait, le colosse n'avait certainement pas se faire prier. Ses yeux gris semblaient se durcir alors qu'il prenait lui aussi en main son Zanpakutô. Fermement maintenue par la poignée centrale, sa lame s'enveloppa d'une aura argentée qui gagnait rapidement après le corps de Shinjirô. Savoir d'où il tenait son surnom n'était pas difficile lorsque l'on voyait ce spectacle. Le sentiment de danger s'accentuait peu à peu tandis qu'il ne quittait pas des yeux son partenaire du jour. Quand il était dans cet état, seul le combat comptait. Il allait seulement essayer de ne pas se laisser trop emporter, même s'ils se trouvaient à proximité des médecins de la Quatrième.

La position de l'adversaire ne le choquait pas. Pour tout dire, il ne se posait même pas la question : qu'importe la posture, Kaimetsu était capable de tout broyer. L'aura déployée par le colosse ne gênerait pas pour le moment son adversaire. Mais ce dernier comprendrait rapidement à quoi servait cette dernière. Puisque la maîtrise du magnétisme et des ondes étaient la base du pouvoir de Kaimetsu, chaque coup de sabre qu'il porterait générerait de petites ondes qui traverseraient la lame ennemie pour affaiblir coups après coups le corps de Shin.

D'un bond, il fut sur l'autre. Et d'un mouvement large, il balaya l'espace devant lui à l'aide de Kaimetsu. Une attaque de Zanjutsu des plus basiques mais qui couvrait une surface plutôt large. Ainsi, il allait pouvoir constater rapidement comment bougeait cet adversaire face à une attaque aussi directe. Pas mal de Shinigamis aimaient tourner autour du pot avant de se lancer. Shinjirô était l'exact inverse : il frappait sans détour. Et si son adversaire avait le malheur de rester, alors il était anéanti. Ici, il retenait évidemment ses coups. Inutile de blesser gravement un allié alors qu'ils n'étaient là que pour se tester. Il voulait voir Kaimetsu à l’œuvre ? Il allait être servi.

Pouvoir analyser les mouvements d'un adversaire, voilà ce qu'aimait le colosse. Et si la Quatrième avait la réputation de ne posséder que des médecins en son sein, Shinjirô savait qu'il y avait quelques perles. Il le savait pour en avoir rencontré certaines. Était-ce le cas de cet homme ? Il le saurait bien assez tôt. Il n'attendait que de le voir à l’œuvre pour tirer des conclusions.

Le reiatsu enveloppait le corps de Shinjiro, ainsi que sa lame. Le combat allait donc commencer. Prenant une inspiration, Shin se préparait mentalement à recevoir un bon gros coup dès le début. Un coup qui montrerait d'emblée la différence de niveau. Le médecin savait qu'il n'avait aucune chance concernant le zanjutsu. Il se débrouillait un petit peu au shunpo, et un peu de kido aussi. Après, évidemment les soins. Fallait faire avec ce qu'il avait sous la main. Il tenta une nouvelle fois de savoir si Kimagurenai était toujours disposé à faire la tête ou non.

Si tu fais la tête, j'vais pas pouvoir y arriver tout seul.
J'veux pas l'affronter. Rien ne me fera changer d'avis.
Ok, mais j'te signale que c'est pas toi qui es face à lui la. Donc réfléchis bien.
J't'ai dis que j'veux pas me battre. T'es sourd ou quoi ?

Bon, ben c'est pas gagné. Va falloir faire sans elle pour le moment, en espérant qu'elle change d'avis entre temps. Bien. Tiens, il est déjà la, devant le médecin. Et d'un mouvement il donne un coup avec Kaimetsu. Faut à tout prix l'esquiver. Sitôt dit sitôt fait. D'un shunpo il se met assez loin de la zone de la portée du Kenpachi. Etant donné qu'elle est quasiment de la même taille que lui, faut environ prendre plus de quelques mètres pour minimiser les risques et éventuels dommages du à l'attaque. Mais ce coup de sabre devait cacher quelque chose. C'est vrai, les poignées sur Kaimetsu montraient qu'elle était assez maniable, enfin pour quelqu'un comme Shinjiro.
Pendant que Shin reculait assez loin, il pensait à une stratégie de contre attaque. Il décida d'employer un kekkai pour gagner un mince laps de temps pour réfléchir, mais aussi pour subir sans trop de dégâts l'onde qui allait suivre le coup.

Faudrait peut être te réveiller mon chou la, non ?

Le septième siège se rendit compte qu'il avait placé son zanpakuto en opposition de l'onde, pour essayer de diminuer la puissance de l'onde. Un voile mauve assez mince avait fait son apparition, diminuant les dégâts de l'onde. Il avait bien fait de mettre au point ce kekkai de protection. Maintenant que Shinjiro avait lancé l'offensive, il fallait riposter.

Tu t'es décidé à sortir de ton silence et venir m'aider alors ?
J'ai murement réfléchi et je me suis dit que ca faisait un moment que nous avions pas combattu côte à côte.
Donc... ?
Raah... Commence pas à me souler toi, j'te dis que j'viens t'aider ! Fais pas chier !
C'est tout ce que je voulais entendre ma puce.

Le shinigami de la Quatrième reprit sa position de combat et commença à canaliser tout son reiatsu dans son zanpakuto. Il n'avait pas de reiatsu monstrueux, d'oppressant, non. Juste un simple reiatsu. Mais on voyait qu'il ne s'était pas battu depuis un petit moment avec Kimagurenai, étant donné le temps que ça prennait pour concentrer assez de reiatsu pour activer le fameux shikai. Enfin, dès qu'il fut prêt, vint le temps du changement.

Anata wa fukigen, Kimagurenai ?

Pas d'effets super cool de la mort qui tue pour illustrer l'apparition du shikai non. En même temps, c'est juste le shikai, pas le bankai. Il en était encore loin. Le zanpakuto s'assombrit d'une couleur pourpre. Sa garde tomba sur le sol avant de disparaître. Son apparence avait changé : d'un simple tachi, le voila maintenant un simple bôken d'entrainement que l'on utilisait au kendo. La lame était néanmoins restée en acier, et le manche était d'une couleur blanche pâle, ) la limite du transparent. Comme du verre. Shin contempla son oeuvre, admiratif et fier, puis se rua sur Shinjiro.
Il traça quelques symboles dans l'air, imprégnant son corps entier d'un halo d'énergie rouge puis la lanca sur son adversaire. Ca avait pour but de le paralyser temporairement, afin d'essayer de se rapprocher de lui suffisamment près pour lui donner quelques coups. Il se rua donc à l'assaut, face à cette imposante montagne.

Allez ma belle !
Oui mon chou.

Le voir libérer son Shikai fit plaisir au colosse, et pour cause : cela prouvait que l'âme de cette arme réagissait pour aider son porteur. Serait-ce suffisant pour le Kenpachi ? Pas vraiment. Mais c'était déjà une victoire et pour l'heure, il s'en satisferait. Et à bien y réfléchir, Shinjirô se demandait même ce que l'on pouvait ressentir lors de la libération de cette première forme. Lui-même n'étant pas concerné, il ne s'était jusque-là jamais vraiment poser la question. Il ne connaissait que la dernière phase, le Bankai, et prenait toujours un plaisir monstrueux à faire appel à cette arcane suprême. Ici, il ne pourrait évidemment pas. Il ne s'agissait que d'une simple passe d'arme pour voir son Shikai en action, rien d'autre.

Mais ce n'était pas une raison non plus pour qu'il le ménage complétement. Encore moins s'il faisait l'objet d'une immobilisation. Là, on tapait pile dans ce qu'il détestait. Par le passé, le colosse aurait réagi en laissant littéralement son Reiatsu exploser. La magie n'étant pas son domaine de prédilection, il avait toujours eu du mal à se sortir de ce genre d'attaque. Fort heureusement, il avait vraiment évolué, depuis. Et ce maudit Tenzen en était l'acteur principal. Les nombreux combats qui les avaient opposés lui avaient appris à gérer ces situations. Face à l'un des maîtres en la matière, il n'avait pas eu le choix : évoluer ou se faire ridiculiser. Et il avait donc progressé.

Alors que le jeune Shin se ruait désormais vers lui, Shinjirô éleva suffisamment son énergie pour briser l'étreinte. Le Geki disparut aussitôt. Et sans crier gare, le colosse profita de cet apport en énergie pour lui aussi se propulser en avant. Un rhinocéros lancé à pleine course. Une charge, purement et simplement. Epaule en avant, main armée de Kaimetsu légèrement en retrait afin de ne pas percuter le Shinigami avec sa propre lame, il n'attendait que le choc entre lui et son vis à vis. Si choc il y avait, bien sûr. Car si le Kenpachi se jetait en avant s'en se poser de question, l'autre avait encore le loisir de feindre et de contre-attaquer.

Précisément ce qu'espérait la brute... Sans sa main, les fourmillements lui indiquaient que Kaimetsu s'impatientait : le sang n'avait pas encore coulé.

Le Geki ayant cessé lorsque Shinjiro eut décidé de s'en débarraser, il était à présent libre de tout mouvement. Et il avait décidé de foncer en direction du médecin. Les deux se croiseront obligatoirement, et ca se dirigeait vers un rapport de force. Rapport que perdrait d'office le chétif et gringalet d'infirmier si n'évitait pas le contact frontal. Il lui fallait donc soit user d'un shunpo, soit réutiliser du kido. Fallait qu'il trouve et vite, car la masse de muscles s'avancait à grand pas vers lui.

Fais vite ton choix, chou, il se rapproche dangeureusement.

Shin opta pour faire face, et continua sur sa lancée. Il allait bien savoir ce que ca faisait de se faire renverser par une montagne de muscle lancée à pleine vitesse. Après il verrai si utiliser le shunpo dans cette situation ou non. Kimagurenai ne lui était d'aucune utilité pour le moment, faisant d'elle une simple spectatrice. Néanmoins, il ocmptait sur ses multiples remarques pour tenter quelques parades.

Je vais devoir esquiver sa charge au dernier moment en utilisant un sort de protection pour me servir de diversion.
Laisse moi au moins gouter son sang...
Ca va venir, ca va venir.
Pff... Tu me dis ça à chaque fois ...

Ah non, tu va pas rebouder toi. J'ai un plan toute façon. Mais ça lui fera aussi mal qu'un cure dent. Enfin ca serait toujours ça de pris. C'est le moment d'y aller.
Shin s'arrêta net dans sa course et se propulsa en arrière une poignée de seconde après. Shinjiro était à même pas un mètre de lui lorsqu'il usa d'un kekkai pour se protéger et couvrir sa parade en préparation. Le voile mauve servait à brouiller pendant ne serait ce que quelques millièmes de secondes la vue du Kenpachi, pour enchaîner sur un shunpo. Non pas pour esquiver sur les côtés, ni pour passer par derrière non. La, il choisit de se déplacer dans les airs, et du se révoquer l'idée d'utiliser son zanpakuto pour lui donner un coup. A la retombée, il pointa son index vers le Kenpachi et créa une légère pression qui l'obligea à reculer de quelques pas. Il avait choisi ce sort pour se donner le temps de prendre du recul et reprendre son souffle.

Bien mon chou. Il serait peut peut être temps d'arrêter la, Il a eu ce qu'il voulait et toi aussi non ?

Le garçon se mit à réflechir sur ce qu'avait dit sa partenaire, puis fit reprendre sa forme originelle à Kimagurenai. Il remercia le capitaine de la Onzième et lui dit que s'il voulait, il pouvait passer à la Quatrième directement par lui pour ses examens en échange bien sur de quelques passes comme celle la. Il se rapprocha de lui et lui tendit la main.

Merci pour tout. Encore désolé pour cet arrêt soudain, je suppose que vous devez être déçu de ne pas être allé plus loin. Je ne suis que le Septième siège, je ne suis pas aussi endurant que vous, haha !
J'ai bien envie de me reposer maintenant moi.
A qui le dis tu !

Shin, tu dois impérativement faire figurer dans ton hide l'ensemble des techniques utilisées lors du combat (ici, ton coup de sabre infligé à Shinjirô). En outre, tu ne peux absolument pas infliger de dégâts au joueur sans que la technique ne le touche, or ici tu joues d'ores et déjà Shinjirô puisque tu lui infliges un coup de ton sabre qui le blesse. Je vais donc te demander d'enlever ce passage puisque tu ne laisses pas le choix à ton adversaire de se défendre de celle-ci.

Pourquoi le colosse ne fit aucun geste pour se remettre dans le bon sens et détruire son adversaire ? Seulement parce qu'il n'en voyait pas l'utilité. Voir Shin réagir avec tant de dextérité suffisait à lui faire comprendre quel adversaire il avait face à lui. Ici, il n'était pas question de victoire. Ici, il était question d'en apprendre plus sur le médecin qui s'était occupé de lui. Sur ce médecin qui avait démontré une relation forte avec son Zanpakutô et qui avait donc attiré son attention. Alors pas étonnant à ce qu'il se tourne vers sa proie alors que celle-ci s’apprêtait à frapper avec la magie. Le voile était trop faible pour perturber le colosse. Ce n'était donc pas cela qui l'aurait empêché de démonter son adversaire.

Le Hado percuta le colosse sans qu'il n'en éprouve la moindre gêne. La déflagration lui irrita la peau mais il ne montrait aucune trace de douleur. Pour un homme habitué à combattre, ce genre de sorts de bas niveau ne lui occasionnait rien d'autre qu'une bonne tranche de rigolade. Il n'était pas le Kenpachi pour rien. D'autant qu'il avait cette tendance étrange à encaisser plus que de raison afin d'évaluer le potentiel d'un ennemi. L'autre jetait les armes suite à cet assaut. Une grimace étira les lèvres de Shinjirô.

L'autre s'approcha, tendant sa main dans sa direction. Elle était pas mal, celle-là. Au-delà de la frustration de ne pas répliquer - bien qu'il ne soit pas sûr qu'il l'aurait fais - Kiryû était surtout stupéfait de voir quelqu'un attaquer et ensuite se replier si vite. Ce n'était pas là l'attitude d'un guerrier. Mais en même temps, il ne l'était pas. Shinjirô se souvint qu'il avait à faire à un médecin, à la base. Une donnée qu'il avait presque oubliée, emporté par l'amusement de cette passe. Il lui rendit son salut, prenant soin de serrer sa main plus fort que de raison, histoire de lui donner une petite leçon. Puis il relâcha l'étreinte. D'un geste, il remit Kaimetsu en place : nul besoin de se trimbaler avec sa lame à la main.

- T'inquiète, la crevette ! J'suis pas déçu. J'me suis juste un peu pris au jeu, j't'aurais bien bousculé encore un peu mais t'as eu raison d'arrêter. Faut pas que j't'abime ou Asuna va tirer la tronche. Déjà qu'elle est pas jouasse d'habitude, la soeur Sourire, alors j'imagine même pas si j'abime ses jouets. Mouhahahahahaha !

Pour autant, maintenant que ces points étaient réglés, il n’éprouvait plus ni le besoin, ni l'envie de rester sans les parages. Ses gars l'attendaient et Shunsui avait eu ce qu'il désirait. Ils étaient quittes, pour le moment. Jusqu'à la prochaine connerie du géant, bien évidemment. Ce pour quoi il adressa ces derniers mots à Shin avant de quitter la place.

- Travaille ta relation avec ta lame. Ce serait con d'en rester là alors que vous avez du potentiel, les gars. Allez, tcho !

Citation :

Fin du rp, merci à toi.