Nerveusement, il sort de sa poche un paquet de cigarettes, marmonnant à voix basse ce qui ressemble à des râlements. De ce paquet de clopes, ses doigts en extirpent une seule, qu'il place immédiatement entre ses mâchoires. Reste alors à l'allumer. Difficile quand on n'a pas l'outil adéquat, comme un briquet ou un paquet d'allumettes. Grognement, des insultes dans sa barbe naissante, un bref regard à son animal totem, comme s'il espérait une solution miracle de sa part. Il n'eut en réponse qu'un regard amusé, Huan se sentant visiblement d'humeur à le taquiner aujourd'hui. Ce qui ne fit qu'accroître sa frustration, manifesté par l'envolée d'un juron prononcé de vive voix et de sa main jetant la cigarette loin d'ici. Il se remit en marche, la démarche pressée, tête basse et mains dans les poches. Une façon de faire qui signifiait deux choses, son agacement d'être le centre de tous les regards et sa volonté de ne plus poser les yeux sur ces sales tronches d'incompétents ingrats qu'étaient les Shinigamis.

Ils commençaient sérieusement à le gonfler, littéralement. En tant que Général, il ne voulait pas donner une sale image des Reapers, mais à l'heure actuelle, faire saigner quelques bouches ne l'aurait pas dérangé. Déjà que la situation actuelle à la Soul Society n'était pas avantageuse pour eux, les Dieux de la Mort semblaient avoir un don particulier pour continuer de s'enfoncer toujours plus profondément. A un point tel que cette fois, le mépris que le Heathcliff éprouvait à leur égard s'était brutalement décuplé. Il n'était pas à son aise en ce monde et cela devait être la seule fois qu'il se trouvait chanceux de n'en voir qu'une faible portion. Sa presque cécité jouant un grand rôle en ce sens. Le myope tentait de s'y retrouver à travers cette espèce de labyrinthe géant dont il était impossible d'échapper sans un minimum de connaissance du terrain. Vespa... quelle foutue idée à la con que de venir mettre les pieds ici ! Il le maudissait avec une telle intensité, ne cessant de râler après lui que ses oreilles devaient siffler.

Le retrouver semblait être une bonne idée au départ, depuis le temps qu'ils ne s'étaient pas vu, il était normal de vouloir prendre des nouvelles de celui qui fut son Général du temps où il n'était qu'un soldat. Il lui avait en quelque sorte tout appris, l'avait aidé à développer pleinement ses capacités et exploiter le maximum de son fabuleux potentiel. Après son affectation et la concentration de son bataillon en Chine, Leeroy n'avait plus eu de ses nouvelles. Par conséquent, en apprenant sa présence à la Soul Society, cela lui était apparu comme une évidence de le revoir. Ce qui aurait dû être un jeu d'enfant une fois que ses hommes lui eurent indiqué son signalement. Au Seireitei, à l'écart de toute agitation certes, le myope ne pu empêcher pour autant une grimace de l'assaillir en l'apprenant. Ces Shinigamis, ils ne supportaient ni leur comportement, ni leur milieu de vie, alors devoir y mettre les pieds et le traverser... Il ferait toutefois l'effort pour lui, il en valait largement la peine.

Ce qui n'empêchait pas le Reaper de voir sa mauvaise humeur déborder, au grand bonheur du panda géant qui se délectait de chaque élan de colère. Finalement, au bout d'une bonne heure d'errance et d'étude du comportement social chez les êtres diagnostiqués psychologiquement bousillés, il parvint à rejoindre son ancien mentor. Sa vision défaillante ne l'aidant pas dans son analyse du terrain, il se fia aux indications que lui lâcha Huan, ainsi que sur la personne à approcher. Ce rouge habillant sa tenue vestimentaire, même aveugle il pourrait reconnaître son style. Et Sting, que l'on approchait pas sans rapidement tombé sous sa surveillance. Il les avait probablement déjà repéré. Aussi bien Sting, que son maître. Loin de lui l'idée de vouloir faire une entrée remarquée, il se contenant de s'avancer tranquillement, sans un bruit, une certaine pression commençant à s'emparer de son être. Ses mains devinrent moites et le température lui parut augmenter en flèche.

Devait-il simplement le saluer comme son égal ? Ou s'approcher et poser genou à terre, comme autrefois, du temps où il servait sous ses ordres ? Fallait-il qu'il s'adresse à lui familièrement ou comme il le ferait avec le Commandeur ? Trop de questions. Aucune réponse. La peur de fauter qui s'installe. Un vacarme de tous les diables qui envahit les lieux, retentissant sur des centaines de mètres. Huan... Elle... Elle venait tout juste de bondir à plusieurs mètres de hauteur pour retomber avec plus de puissance face au Général, rugissant, heureux de le retrouver. Elle n'avait jamais vraiment été douée pour cacher ses émotions... Gêné, la main gauche sur son visage honteux, il observa la scène avec un désagréable sentiment d'impuissance. Ce fut finalement de nouveau son totem qui le pousse à s'approcher, par le biais de la pensée, tandis qu'elle continuait de célébrer ses retrouvailles à sa manière.

Général Vespa... Mon dieu ce que c'est foutrement bon de vous revoir !

Finalement, il agirait naturellement, c'était mieux ainsi.

Beaucoup trop longtemps... Vous donnez pas tellement de vos nouvelles, hein ? Il faudra finalement une connerie monumentale pour qu'on se croise de nouveau...

Il s'interrompit, lui-même embêté d'aborder une fois de plus le sujet qui fâche.

Et sérieusement, c'est quoi cette idée de venir se planquer ici ? Ce doit être le pire lieu que cet horrible monde a à nous offrir...

- Nous aussi, nous sommes contents de vous revoir ici ! C'est moi où t'as encore grandie, Huan ?

- Le pire lieu ? Oui et non, Leeroy. Nos ordres sont de garder un œil sur ces imbéciles. Ici, j'ai la possibilité de les voir s'entraîner. De les voir réagir. Ne sous-estime pas cette étude. Elle pourrait s'avérer précieuse à l'avenir.

- Je suppose que tu le sais déjà mais Mathias aussi est des nôtres. Le Commandeur n'a pas lésiné sur les moyens en nous convoquant. On ne nous apprécie pas mais ils n'oseront pas se mettre en travers de notre route. Ce ne sont que des incompétents, après tout. Vous en voulez ?

- Je trouve fascinant leur capacité à libérer leur pouvoir grâce à leur sabre, même si la méthode est un peu barbare et obsolète. Il faudrait que je mette la main sur l'un d'eux, pour l'étudier. Mais dis-moi : tu comptes faire quoi en attendant les consignes du Haut Commandement ? Huan n'est pas du genre à rester en place. Toi non plus, à ce que je m'en souvienne.

- C'est évident. Au fait, Leeroy, tu sens le tabac. C'est infecte... Je croyais t'avoir demandé d'arrêter, il y a longtemps de cela ?

Tu sais bien que la taille ne veut rien dire pour nous autres, les totems. Par contre toi... n'étais-tu pas plus grand la dernière fois ?

Huan, sacré phénomène. Elle ne perdait pas une occasion de taquiner quelqu'un, d'autant plus lorsqu’il s'agissait d'une personne qu'elle appréciait. Vespa et Sting étaient de ceux qu'elle considérait comme ses petites progénitures, ses protégés. Le fait que le premier soit considéré par Leeroy comme son supérieur à jamais, et que le second soit un frelon, ne changeait absolument rien à cela. Lorsque la bête volante vint se poser sur le panda géant, celle-ci l’accueilli d'un geste affectif, un délicat coup de museau. Le presque aveugle s'autorisa un sourire, rassuré par la tournure des événements et les premiers échanges. Il était agréable de constater que malgré les années passées sans aucun contact avec ses proches, les choses n'évoluaient pas en mal. Huan n'étant pas la seule à les considérer comme de sa famille. Même si ici, c'était différent. Si chacun de ses hommes en faisait naturellement parti, les personnes comme Vespa, Sting ou même James, et quelques autres, étaient encore un cran au-dessus. Indispensables, intouchables.

Les étudier ? Mes hommes en ont eu l'occasion durant deux années maintenant, moi-même je m'y suis essayé, la conclusion reste toujours la même... Ces types sont que des branquignoles, des petits péteux pas foutu de reconnaître quand les événements les dépassent. Ah, pour ouvrir grand la gueule et balancer des conneries plus grand que le nombre de personnes qu'ils ont laissé crever ils sont bon, mais derrière...

Derrière toute cette arrogance ? Que dalle. Le néant. L'incompétence, l'inutilité, la médiocrité. C'est à sérieusement se demander pourquoi cette zone leur a été laissée, pourquoi elle n'a pas été placé sous la surveillance des Reaper, comme toutes les autres. Si le Japon n'avait pas été une zone hors de leur droit d'action depuis si longtemps, les choses auraient été différentes aujourd'hui. La menace Maho Tsukai n'aurait pas été si importante, puisque annihilée prématurément. Ainsi, le massacre aurait été évité, Karakura ne serait pas un tas de ruines et grouillerait d'agitation, sa forte population s'emploierait encore à la faire tourner comme à son habitude. Cet accord mystérieux concernant le Japon, il n'avait jamais pu en apprendre d'avantage, malgré son haut rang, il restait des choses auxquelles même un Général n'avait pas accès. Devait-il profiter de cette discussion pour tenter d'en apprendre plus auprès de Vespa ? Il doutait sérieusement de l'utilité d'un tel acte. Lui-même ne devait pas savoir grand-chose.

Et quand bien même serait-il en mesure de lui apporter des réponses, y était-il autorisé ?

J'ai appris pour Mathias, ouai. Mathias, et tous les autres. Le Commandeur doit vraiment tenir à garder ces lieux sous contrôle pour tous nous réunir ici. J'espère pour eux qu'ils viendront pas faire chier comme tu dis, ils remuent assez de merde comme ça, il faut savoir arrêter de s'enfoncer au bout d'un moment... Oh, merci Général.

De la viande, pourquoi pas ? Il ne se sentait pas particulièrement affamé, seulement le manque de cigarette depuis le début de la journée devait être compensé. Mastiquer un aliment serait une bonne chose pour passer ses nerfs. S'arrachant son propre morceau comme il le pu, il en découpa un autre pour son animal, qui bien que préférant les bambous, n'était jamais contre faire une exception à son régime alimentaire. Gourmande comme elle l'était, elle ne prit même pas la peine de mâcher et engloutit le tout en un rien de temps. Leeroy lui, préféra prendre son temps. Viande entre les dents, il écouta son Général avec une toute particulière attention. Sa remarque sur les compétences des Shinigamis ne l’intéressa que peu, qu'importe comment ils faisaient appel à leurs pouvoirs, ils n'étaient au final jamais foutus de s'en servir correctement. Et quand c'était le cas, la mort les fauchait l'instant suivant, épaulé de sa fidèle compagne, la trahison. Ainsi était mort le dernier dirigeant de la faction. Trahi par un vieil ennemi.

Etudier quoi ? De ce que j'ai entendu, c'est pas bien sorcier leur truc. Les plus mauvais peuvent simplement balancer une phrase à la con. Les plus forts beuglent un mot débile. Et ils sont contents. Limite s'ils voudraient pas qu'on les applaudissent pour ça...

Il s'était logiquement un minimum renseigné sur le sujet, des fois qu'il se retrouverait confronté à l'un d'eux, autant savoir ce qui lui tomberait sur le coin de la tronche. Rien de bien inquiétant, cela dit. Et définitivement non, il ne s'intéressait pas à ces types. Quant à savoir comment il comptait occuper ses journées en attendant les directives...

Bah... C'est que je sais pas trop, en fait. D'un côté, y'a les shinigamis et cet endroit qui reste un putain de labyrinthe. Regard haineux au quotidien, tension palpable, risque que ça explose à tout moment, à la moindre parole de travers. C'était sympa au départ, mais c'est vite devenu gonflant, et je serai bien tenté d'en recadrer quelques-uns. Genre, un Capitaine. J'ai comme l'impression que ces cons ne nous ont jamais vraiment accepté. J'imagine qu'en brisant les genoux d'un ou deux d'entre eux, les autres comprendront qui nous sommes. Imposer le respect par la violence, c'est pas très innovateur, mais ça a fait ses preuves tellement de fois par le passé...

S'il n'était pas connu pour sa patience légendaire, il ne l'était pas non plus pour agir dans la finesse. Cela lui était tout bonnement impossible, de par son pouvoir, mais surtout sa mentalité.

De l'autre, y'a le Ruk'. Une belle blague. Les riches au centre, les pauvres tout autour, les criminels loin derrière. Et les shinigamis qui en ont rien à foutre de ce qu'il s'y passe, dans ces dernières zones. C'est pourtant une erreur, j'y ai traîné quelques fois, j'ai pas été déçu putain. Alors oui, on a un ramassis énorme de déglingués, des psychopathes en puissance, des grosses raclures, mais ils sont un très bon défouloir. Et sur eux au moins, j'suis certain de pouvoir taper sans déclencher une guerre. J'vous conseille le coin, vraiment. On y joue au poker en plus. Bon, jusque-là mes parties ont toutes terminées de la même façon, mais c'est différent du reste de la terre !

Il s'apprêtait à ajouter une dernière chose, quand le frelon l'interrompit, sa question venant le déstabiliser et bloquer en plein élan.

Je... J'avais arrêté, bordel ! C'est cet endroit... ces types... toute cette tension, c'est infecte.

Justification quelque peu foireuse, qui ne plairait probablement pas à Sting. Son premier réflexe fut alors de changer complètement de sujet.

Et vous Général, vous pensez vous occuper comment en attendant ? L'étude du Shinigami finira bien par vous gonfler tôt ou tard...

- Ne crois-pas que tu vas y échapper comme ça, Leeroy.

- Tu en parleras avec lui plus tard, si tu veux bien.

- J'ai parcouru le rapport de tes hommes. C'est plutôt limité, d'ailleurs. Ils n'ont pas été au fond des choses. Ces Shinigamis sont comme l'eau d'un étang... Sales et pollués en surface mais qui recèlent quelques trésors dans les profondeurs. Et je compte bien gratter pour découvrir la source réelle de leur pouvoir. J'y travaille déjà. Le renseignement n'a jamais été ton domaine. Laisse-donc cette branche à mes propres soldats.

- Par contre le problème du Rukongai se pose réellement. Ils ne sont pas capables de purifier leur propre monde. Je crains qu'il ne faille agir à leur place, au moins sur ce point-là. J'en référerais au Commandeur, même si je doute qu'il y prête une oreille attentive.

- Je ne sais pas vraiment. Pour le moment, je me contente de mes petites expériences. Mais j'attends surtout les ordres du Haut Commandement. Je crains que les tensions soient telles qu'une simple étincelle suffirait à déclencher un gigantesque incendie. Raser ce monde serait sans le moindre doute la solution la plus logique. Mais nous n'avons pas tous les éléments en notre possession. Je coordonnerais nos actions sur place. Mais j'aurai besoin d'une chose.

- Crois-tu que tu pourrais aller titiller un ou deux de ces Capitaines, histoire que l'on sache exactement ce qu'ils sont prêts à faire face à notre présence ? LA seule condition, c'est qu'il ne faut pas déclencher de conflits ouverts. Sois plus intelligent qu'eux, ça ne devrait pas être dur. Mais j'ai besoin de savoir qui seraient les premiers à abattre si les circonstances l'imposaient.

Un soupir de soulagement siffla d'entre ses dents, alors qu'il saluait l'intervention de Vespa, prenant conscience que sans lui, il serait encore à se justifier de son addiction au tabac. Sting, lorsqu'il s'y mettait, ne lâchait pas facilement l'affaire. Pourquoi continuait-il de fumer ? Lui-même n'y avait pas de réponse précise, simplement un besoin de répondre à un désir trop fort pour y résister. Psychologique sans doute. Certains diront qu'il suffit de le vouloir sérieusement pour parvenir à arrêter définitivement. Il emmerdait ces gens. Son affectation lui rongeait déjà suffisamment les nerfs, ce n'était pas le moment d'aller en ajouter une couche et augmenter la tension. Leeroy était beaucoup de choses, mais masochiste ne faisait pas partie de la liste, clairement.

Ce n'est pas le moment. Pas ici. Peut-être un jour, quand on en aura terminé avec ce bazar.

Finit-il par conclure d'un ton qui pouvait paraître sec. Loin de lui l'idée de manquer de respect, simplement un besoin urgent de clore le sujet et passer à un autre. Les dieux de la mort, leurs capacités, le rapport de ses hommes à ce propos. Il l'avait évidemment lu, sans grande attention, ne trouvant pas d'intérêt à savoir ce dont ils étaient réellement capables. Oui, il les sous-estimait, sans doute bien plus que la majorité des Reapers en mission à la Soul Society. Ce n'était cependant pas sans raison, les seuls sur qui il aurait souhaité en savoir davantage étaient ces fameux Capitaines de Divisions. Eux et uniquement eux. La prise d'informations n'étant pas la spécialité de ses troupes, le rapport qui en avait découlé était forcément un brin foireux...

Mes excuses pour ce que vous avez dû lire, Général. C'est qu'ils ont pas vraiment l'habitude de ce genre de choses mes gars, et encore, d'ordinaire ils collectent les renseignements avec les poings. La subtilité n'est pas le point fort de mes troupes !

Loin d'être vexé, le Heathcliff préféra en rire. Et de planter ses dents dans le morceau de viande séchée, avec bien plus d'enthousiasme que précédemment. Malgré le goût étrange titillant le palais, il fallait reconnaître la qualité certaine de la viande. Attendre les ordres et s'occuper chacun à sa manière, c'était ce qui semblait être l'unique option s'offrant à nous pour le moment. D'ici à ce que le Commandeur donne les directives et que l'action les accompagne. Assurément pas ce qu'il espérait en venant ici il y a deux ans, aussi peina-t-il à cacher sa joie lorsque son ami fit appel à ses services. Provoquer quelques grosses têtes au sein du Seireitei ? S'amuser à jouer avec les nerfs de certains Capitaines ?

Général, ce serait avec plaisir. Je dois seulement vous faire part de mes craintes quant à la condition imposée. Si je peux tout à fait me contrôler, je n'en dirai pas autant d'eux. Je le sens déjà bien assez à cran depuis notre arrivée, alors si en plus nous en rajoutons une couche, ils vont voir rouge et exploser. M'enfin, je ferai ce qu'il faut pour m'éclipser avant que cela ne dégénère.

Là-dessus, il ne promettait rien. Sachant pertinemment quel genre d'homme il était, et combien il lui était difficile de résister à l'appel de la confrontation. Cette mission, si on pouvait l'appeler ainsi, serait sans doute l'une de ses favorites. Il ressentait déjà une certaine excitation et l'impatience le gagnait, nul doute qu'il se mettrait rapidement à la tache. Son animal totem vint se placer à ses côtés, avant de le harceler de petits coups de museaux, tout aussi pressé que son propriétaire de s'y mettre. Leeroy avait à ce propos dans un coin de sa tête les personnes à qui il rendrait amicalement visite. De fortes personnalités que les rumeurs n'épargnaient pas pour les deux premières.

Ainsi qu'un colosse, pilier de cette armée d'abrutis. Gorille rongé par un complexe d'infériorité pour certains, véritable Berserk pour d'autres. Une machine de guerre pour tous. Certainement que le plus gros du danger viendrait de la rencontre avec ce passionné des combats. Point qu'il détenait en commun avec le Général aveugle.

Je commencerai par l'ultime guerrière divine des treize armées, véritable furie assoiffée de sang et affamée de combats, Aokiji Yoshiko Miloë. J'enchaînerai en plongeant tout droits dans les entrailles de l'enfer, et tenterait de survivre à ses flammes impitoyables, lors d'un entretien avec le Capitaine Igarashi Shu. Finalement, je tenterai d'échanger quelques mots avec le gorille colossal de la division tactique et technique, le Capitaine Kiryû Shinjirô, le tout autour d'une tasse de thé accompagné de quelques biscuits.

- Je vous demanderais alors de nous faire un retour de ces différents entretiens. Certaines des personnes que tu vas voir sont déjà étroitement surveillées. J’aimerai pouvoir établir un profil complet de ces Capitaines et vos observations à tous les deux seront utiles.

- Je vais moi-même aller rencontrer quelques Capitaines. Je pense notamment à Shu, Reisen ou même directement Asuna. Il faut aussi garder un œil sur les autres Généraux. Certains sont comme toi, Leeroy. Mais la puissance en moins. Je vais tâcher de coordonner tous ce petit monde. Notre Commandeur est plutôt à cheval sur l’autorité. Veillons à ne pas l’agacer.

C'est entendu, une fois que j'aurais fait le tour, je reviendrai vers vous faire mon rapport Général.

Il se surprit à sourire, amusé par la situation. Ils venaient de se retrouver depuis quelques dizaines de minutes à peine et déjà, il avait l'impression que les choses redevenaient comme avant. Il était son subordonné, qu'importe l'importance de son grade, l'égalité qu'il existait entre eux au niveau de la hiérarchie. Lorsqu'il se retrouvait en sa compagnie, cela n'avait plus vraiment d'importance. Il reprenait son rôle de soldat dévoué. Cette fois, l'exercice serait périlleux et il lui faudrait un contrôle de soi absolu pour ne pas tout faire échouer. Faire face aux Capitaines du Gotei, se lancer dans une joute verbale, les piquer au vif. Tout cela en restant impassible devant les répliques qu'ils auront, les mots durs qui tomberont, les intimidations qui prendront forme. Malgré son caractère, Leeroy se sentait capable d'accomplir cette mission.

J'irai parler aux autres Généraux, savoir ce qu'ils pensent, comment ils prennent cette affectation, m'assurer qu'ils ne commettent pas d'erreurs.

Du moins, il essaierait. Il avait en tête le visage de quelques-uns d'entre eux, ceux qu'il connaissait le mieux. Si certains ne risquaient pas d'envenimer les relations avec les dieux de la mort, et encore moins de déclencher une guerre, d'autres pourraient être tentés. De fortes têtes, êtres impulsifs et avec une opinion bien tranchée sur l'utilité de ces shinigamis. Généraux, comme soldats de l'élite. Ces derniers n'étaient pas en reste non plus. Il avala finalement les restes de viande occupant le creux de sa main, fourrant le tout dans sa bouche comme l'aurait fait un gamin se goinfrant de sucreries. Mâchant sans relâche, allant même jusqu'à tendre le pouce au Vespa, en guise de remerciement et en témoignage de la qualité du repas. Maintenant qu'il y songeait, il était affamé en arrivant ici. Dommage que son mentor ne veuille pas le renseigner sur la provenance de la viande.

Bien, ce n'est pas que je m'ennuie avec vous deux, mais je vais vous laisser ! J'ai encore James à retrouver avant de me pencher sur le cas de nos chers petits Capitaines. A ce propos, vous ne l'auriez pas vu par hasard ? J'ai entendu qu'il avait été appelé ici il y a des semaines déjà, mais je n'arrive pas à lui mettre la main dessus...

Vespa hochant la tête en signe de négation, le visage d'Heathcliff sembla se décomposer un fugace instant, avant de s'illuminer la seconde suivante.

Cela ne fait rien, je finirai bien par l'avoir ! Merci encore pour la bouffe, Général. On y va Huan.

Il fit volte-face, son animal totem se lançant lourdement à sa poursuite, et tous deux s'éloignèrent...

Citation :

Fin du rp pour moi. Merci Vespouche !