Vaciò était retranché dans ses quartiers depuis les événements qui l'avait conduit à retrouver sa forme d'Adjuchas. Il n'avait pas envie qu'on le voit dans cet état et ce malgré qu'il ai démontré être capable de défendre la cité. Il restait nouveau dans l'Espada, et sa réputation ne tenait qu'à un fil. Et avec les derniers événements, il était clair que sa réputation allait sombrer tant qu'il n'était pas guéri. S'il guérissait un jour. Quel était donc ce mal qui c'était abattu sur lui? Pourquoi s'était-il retransformé en Adjuchas?

Il repensait à ce qu'il s'était passé. Qu'est ce que pouvait bien être cette créature? Était-ce Sima? Non, il ne pouvait imaginer que sa divinité lui fasse du tort…
L'Octava en avait assez de continuellement se poser des questions sans jamais en trouver les réponses. Pour la première fois depuis qu'il était revenu au palais, il se décida à sortir. Bien entendu, il était évident que personne ne devait le voir. Vaciò s'élança donc dans les airs. Volant tout près du ciel artificiel de Las Noches, faisant le tour du palais mais aussi de la cité. Joignant l'utile à l'agréable, il en profita pour faire une ronde sur tout Nacimiento. Qu'est-ce qu'il aimait voler. C'était la seule activité qui lui permettait de ne penser à rien et c'était surtout la première fois depuis sa transformation en Arrancar.

Finalement ce retour à l'état primitif n'avait pas que du mauvais. Il pouvait profiter de ses ailes comme jadis, sans toutefois avoir à craindre de se faire attaquer. Mais cet espace restreint ne lui suffisait pas, il voulait voler plus haut, plus loin. Profitant que personne ne regardait, il se faufila en coup de vent dans l'une des sorties de la cité, pour se retrouver sous la nuit éternelle du Yermo.
Étrangement, il ne s'était jamais senti aussi libre de toute son existence. On l'avait plutôt laissé tranquille depuis son retour, et il pouvait voler comme autant sans avoir à se soucier de se faire attaquer.

Il prenait de la hauteur, redescendait en piqué, planait sur de longues distances, revenait près de la cité. Il ne s'en lasserait jamais.
Mais, alors qu'il planait près du sol, il sentit un poids sur son dos, l'amenant à s'écraser sur le sol. Qui cela pouvait bien être? Que lui voulait on? Ne serait-il jamais tranquille? À peine avait-il touché le sol que Vaciò se posait à nouveau des milliers de questions. La plus importante étant: qui pouvait bien l'attaquer si près de la cité?

Une fois qu'il se fut relevé, il vit son agresseur. Une jeune Arrancar, pas bien épaisse, pas bien grande, pas bien menaçante. Elle le dévisageait cependant sans peur, avec même une once d'agressivité dans le regard.
l'oiseau qu'il était déploya ses ailes, et poussa un long cri en direction de l'Arrancar. Il espérait lui faire peur, ou tout du moins la déstabiliser assez pour éviter le combat, bien qu'au fond de lui, une petite voix lui hurlait de dévorer celle qui se trouvait en face de lui. Il luttait contre cette petite voix, il n'avait jamais été un être avide de sang, du moins, aussi loin qu'il se souvienne, et il ne voulait pas le devenir maintenant.

Il en avait assez de se battre, que ce soit contre les autres ou contre lui-même. Il voulait juste qu'on lui laisse un peu de repos…

Quelques mètres. La cible était à quelques mètre. L'Arrancar s'était approché doucement jusqu'à une distance qu'elle jugea parfaite. L'objet de convoitise volette dans le ciel. Un oiseau, ou pour être plus précis, un corbeau. Pas très glorieuse comme prise certes, mais les temps sont durs. N'oublions pas que le désert n'est pas une jungle luxuriante où la bouffe se trouve partout, même dans les arbres. Dans cette vaste étendue qu'est le désert blanc, les arbres sont inexistants. Du sable à perte de vue. Pour que la Vedova en arrive à chasser ce croque-mort, elle avait eu envie de changement, d'ajouter un autre style de proie à son palmarès. Même si sur le papier, la corneille n'avait pas de quoi casser trois pattes à un hollow : même pas assez de viande pour un goûter. Un hors d’œuvre, voilà ce qu'il représentait pour l'Arachnide.

L'oiseau restait dans le ciel, planant assez haut pour être hors de portée de la prédatrice, voila pourquoi elle patientait. Dissimulée sous le sable, elle attend le bon moment pour agir. Le sable s'infiltrait sous ses vêtements, provoquant une horrible envie de se gratter. Mais elle devait faire avec, et puis selon ses calculs, l'oiseau devait redescendre à la bonne hauteur dans très peu de temps. Les proies volantes n'étaient pas sa spécialité, préférant les cibles mouvantes sur terre. Mais il fallait bien commencer quelque part. Le vent souffle dans la direction contraire au volatile, avec un point d'appui suffisamment solide ne serait ce que quelques secondes, Aessa serait en mesure d'atteindre sa proie en atterrissant sur son dos.

Au moment propice, l'Araignée sortit de sa cachette tout crocs dehors. Arrivant comme prévu sur le verso de sa cible, la Vedova mit tout son poids lors de l'impact afin de plaquer l'oiseau au sol. Ce qui fut fait une poignée de secondes plus tard. L'oiseau s'écrasa au sol, la fille aussi mais un peu plus loin. Le corbeau poussa un cri strident, déployant ses ailes et dévoilant par la même occasion une corpulence bien plus importante que prévu. Parfait, ça sera donc un gros hors d’œuvre. Un sourire en coin dévoilant un crocs, la fille est ravie. Si le cri du corbeau était assez dérangeant, la membre de l'Exequias savait que c'était là une invitation de sa part. Jouer avec sa mâchoire inférieure, faire en sorte de faire grincer ses dents. Elle répéta l'opération jusqu'à produire un son quasi identique à celui de l'oiseau de mauvaise augure, avec un peu plus de décibels et quelques gouttes d'acide sont projetées en sa direction. En matière d'intimidation, elle s'y connaissait la p'tiote !

Alors, mon coco, t'en pense quoi ? Ca déboîte hein ? Haha !

Enfin quelqu'un qui adressait un semblant de défi à la Veuve. Mais plus elle regarde sa proie, plus il lui revient une image en tête. Un des Espada possédait la même forme en resureccion pendant le combat lors de l'intrusion à Nacimiento. Vu la taille du machin, cela ne pouvait pas être...

T'es pas un gars de l'Espada, à tout hasard ?

Évidement. Il fallait que, non content d'être tombé sur une Arrancar cherchant à en découdre, il fallait qu'elle le reconnaisse, malgré sa transformation. Que pouvait… Que devait-il faire maintenant? Engager le combat pour préserver son identité, ou dévoiler son identité afin d'éviter un combat? D'un côté il se sentait capable de gagner cet affrontement. De l'autre il en avait assez de se battre.
Il devait réfléchir plus loin que ça. Si elle le connaissait, c'est qu'elle l'avait déjà vu, en sachant qu'il était l'Octava. Et surtout elle l'avait vu d'assez près pour le reconnaître sous cette forme. Cela voulait donc dire que c'était au moins un citoyen de Nacimiento. Que faisait-elle en dehors de la cité?

Puis, en regardant bien, Vaciò se rendit compte qu'il l'avait déjà vue quelque part… Mais où? Il fouilla dans sa mémoire atrophiée pour se rendre compte que là où il l'avait vue, c'était lors du combat contre Riful! Aessa de l'Exequias! Décidemment ses pertes de mémoires ne sont pas que pour celle à long terme.
L'oiseau replia donc ses ailes, il n'allait pas s'attaquer à membre de l'Exequias.

"Vaciò Busen Memoria, Octava Espada, en effet. Je vous prie d'excuser mon attitude, je ne vous avais pas reconnue et au vu de ma… Condition, je reconnais avoir des réactions un peu disproportionnées. Disons que je n'ai pas envie qu'on dise que l'Octava est devenu faible, vous voyez? Je suis quand même censé faire parti de l'élite de Las Noches…"

Puis il se questionna sur la présence de l'Arrancar en dehors de la cité.

"Et vous, que faisiez vous ici à attaquer le premier Hollow venu?"

Il se doutait qu'elle était là pour se nourrir, après tout elle était en dehors de Nacimiento, il n'y avait pas de réglementation dans le Hueco Mundo. Mais il était quand même curieux de savoir quelle excuse elle allait lui sortir. Si elle lui en sortait une, après tout il y en a qui n'ont aucune honte de ce genre de choses et, au vu de sa réaction quand il lui a hurlé dessus, il ne serait pas étonnant qu'elle lui annonce qu'elle était venue ici pour becter.

En tous cas, pour une fois que son grade lui épargnait un combat au lieu de le forcer à se battre!

Effectivement, il s'agissait bien d'un Espada. L'Octava pour être précis. Un nom bien compliqué à retenir, encore un. Chose intéressante, il s'excuse de pour son comportement. En continuant sur le fait qu'il ne veut pas que l'on suppose les derniers numéros de l'Espada soient faible. Surtout lui. Aessa ne peut que s'incliner devant tant de franchise. Ranger ses armes pour remettre à plus tard. L'heure est à la parlotte, enfin un peu.

C'pas grave, t'en fais pas Vaciò. Je ne t'avais pas reconnu sur le coup, avec le sable et tout. Pardonne mon assaut, j'espère que je ne t'ai pas fait peur. - esquisse un vilain sourire - Pour ce que tu dis après sur ton grade, j'tiens à dire qu'un faible est pour moi quelqu'un qui n'affronte pas ses problèmes et se barre à la première occasion. Mais c'est mon avis, fais en ce que tu veux.

Ce qu'elle ne trouva pas nécessaire à dire, c'est qu'il n'en faisait pas partie. Si ca avait été le cas, il se serait sauvé sans demander son reste. Un peu comme une certaine connaissance. En restant, il se montrait à lui même comme à la chasseresse qu'il n'était pas un lâche. Encore fallait il qu'il le comprenne, et cela ne dépendait que de lui.

Je pense que tu es assez grand pour répondre à ton interrogation concernant ton sort.

Regarder ses ongles l'air ravi. Aujourd'hui, elle n'aurait pas besoin de faire une manucure. L'Octava était bien tombé en fait, la chasse attendra. Un gloussement, puis elle se couvre la bouche avec une main. Voilà qu'elle se prend pour une dame de la haute, une bourgeoise. Quelle est amusante cette fille, toujours à trouver un truc pour montrer sa supposée supériorité. Elle n'a rien de tout cela, juste une forte personnalité et une arrogance à toute épreuve. Seul signe distinctif qu'a le public dont elle se croit issue. Tout ce petit manège était là pour répondre à la question sur sa présence ici. Plongeant son regard perçant dans les yeux de Vaciò, elle cherche une petite lueur. Celle de l'autorité, voir le genre de personne qu'il est au fond. D'après ses souvenirs de l'affrontement contre Riful, l'Octava avait fait preuve de bravoure, montrant son dévouement au Rey. Encore une preuve qu'il savait se défendre. Décidément. Ce qu'elle releva juste en l'ayant écouté et observé, elle allait y venir. Mais après avoir répondu à cette question dont elle voulait répondre. En faisant preuve de franchise, pour une fois.

Je chassais. Ni plus ni moins.

D'un air tout décontracté. Ouais, y a pas de mal à dire ses occupations. Pourquoi les cacher ? A part le fait de montrer encore une fois cette lâcheté, rien. C'était l'heure de faire un petit bilan, et connaitre les valeurs morales de ce cher Vaciò.

J'ai remarqué à tes gestes et à ta façon de parler que tu n'as pas confiance en toi, ou pas beaucoup. Pourtant, pendant l'invasion de Nacimiento, tu as fais preuve d'un courage exemplaire en allant défendre Santo. Pourquoi doutes tu de toi ? As tu peur de mourir, ou est-ce un autre souci ? Dis moi tout, va. J'ai fait psycho dans ma vie antérieure, haha !

"Qui crois-tu être pour t'adresser à moi de la sorte?"

Vaciò avait, pour la première fois depuis son arrivée à Las Noches, troqué le vouvoiement contre son homologue moins respectueux. Il est vrai qu'il n'a pas une grande confiance en lui, et d'ordinaire il n'aurait pas réagi aux propos de la jeune Arrancar. Mais suite aux derniers événements, durant lesquels l'oiseau avait vu son existence menacée de nombreuses fois, sa foi être ébranlée, son Vide devenir de plus en plus grand, sa patience était à bout.
Il est l'Octava Espada! Ce n'était pas comme si elle s'adressait à n'importe quel troufion! Il était grand temps qu'il affermisse sa place, en tant que membre de la garde d'élite du Rey.

Il s'approcha d'Aessa, la dominant de plusieurs têtes. Il ne cherchait pas à lui faire peur, ni à l'impressionner, car il savait que c'était peine perdue au vu du caractère de la chasseuse. Non, il cherchait simplement à lui montrer qu'il lui était supérieur. Elle ne répondait certes qu'au chef de l'Exequias, mais ce n'était pas pour autant qu'elle avait le droit de faire preuve d'irrespect envers l'Espada.
Vaciò trouvait lui-même que sa réaction était étrange. Il n'avait jamais fait attention aux marques de respect qui lui étaient adressées, il essayait d'ailleurs de toujours créer un climat de confiance quel que soit le rang du Hollow en face de lui. Sauf bien sûr dans le cas où l'interlocuteur avait un rang supérieur au sien. L'Octava n'était pas du genre à profiter de sa place au sein de l'Espada pour se faire masser les pieds par les Hollows "inférieurs" bien au contraire.

Mais là, il semblerait qu'il fut dans un très mauvais jour. Ou alors l'impertinence d'Aessa l'avait vraiment énervé. Il ne le savait pas et, à vrai dire, il s'en fichait. Il était en rogne, c'est tout. Loin de lui l'idée de chercher le combat, il voulait juste passer sa colère.
Il déploya ses ailes un instant, rapidement, soulevant un nuage de sable, avant de les replier dans une meilleure position. Là il cherchait à l'impressionner, quand bien même il savait que c'était inutile.

"Même si j'avais un problème, penses-tu une seconde que ce serait à toi que j'en parlerais? Penses-tu une seconde que tu peux te permettre ce genre de familiarités?"

Puis la raison revint à Vaciò. Ce qu'il avait fait était stupide, c'était évident. La transformation avait dû le rendre bien plus agressif qu'avant, et il espérait que cela partirait avec le temps.
Il recula, ferma les yeux, et prit une grande inspiration.

"Il y a certaines choses dont il vaudrait mieux ne pas parler. Et cela en fait partie."

Faut dire qu'il avait pas froid aux yeux l'piaf tout noir. Et voila qu'il se prenait pour quelqu'un d'important. Il prenait peut être enfin son rôle d'Espada au sérieux qui sait ? Lui qui doutait au début, voila qu'une soudaine envie venait de s'emparer de lui. Magie ? Fierté ? Peu importe. Il commençait sérieusement à casser les bonbons à la jeune fille. Se trouvant dans une position qu'elle n'aimait pas du tout, sa main commença à trembler. Rester calme lui demandait beaucoup d'efforts, et elle n'allait pas tarder à craquer s'il continuait avec ses manières. Aessa croyait pourtant bien faire en s’inquiétant des problèmes de l'Octava, voilà qu'il mettait en l'air toutes les tentatives de la brune.

Déjà, tu baisses d'un ton. C'pas parce que t'es dans l'Espada que tu dois te croire tout permis mon coco.

En réponse à la question de Vaciò, la Veuve cracha par terre. A quelques millimètres du pied de désintéressé. avec ca, il était prévenu qu'elle ne se laisserait point faire par une quelconque méthode d'intimidation dans ce style. Passant la main pour s'essuyer la bouche, la fille maintient le regard. Elle ne lâchera pas, tenant absolument à garder sa fierté dans cet échange d'opinions. Un pas en arrière lorsque l'oiseau de mauvaise augure déploya ses ailes pour soutenir ses propos, créant ainsi un nuage de sable qui se rua à l'assaut du visage de l'Arachnide. Mais... C'est pas vrai ! Qu'est ce qu'ils avaient tous à envoyer balader une des représentantes de l'Exequias ? Cet Espada était vraiment rempli d'Arrancar tous les plus bizarres les uns que les autres, mais qui avaient une chose en commun : cet air hautain, ce ton supérieur qui énerve tant. Ce trait de caractère qu'Aessa préfère avoir à elle plutôt qu'aux autres.

C'quoi votre problème à tous, membres de l'Espada ? Pensez vous que vous êtes les seuls péquenots que Santo emploie ? Et bien non, l'Exequias en fait aussi partie, au même titre que l'Espada ! Sache mon grand, que je faisais cette démarche en vue de t'aider, pas pour me moquer de toi. Et pour ces "familiarités" comme tu le signales, c'est ma façon de parler. Si t'es pas content, je peux faire en sorte de te faire une petite manucure au niveau de tes ailes pour te faire comprendre.

Mettre ses ongles manucurés et vernis en évidence. Lui montrer que même toute belle, elle peut se montrer cruelle. Cela ne la dérange en aucun cas, elle est contente au contraire. Plumer un corbac' ca avait l'air d'être comme désosser une patte. Cependant, il n'y avait pas de quoi se remplir la panse avec si peu de chair. Un soupir. Peut être s'était elle montré trop agressive envers l'Octava après tout. Elle rejetait la faute sur la réponse de Vaciò mais ne s'était pas remise en question sur elle même, chose qu'elle ne ferait jamais tant sa confiance en sa manipulation est grande.

Si j't'ai blessé par mes mots, c'est en réponse à toi et ton accueil. Comprend moi, je veux en savoir davantage sur toi afin d'étendre mes relations. Faire de toi un allié potentiel, un ami même. Te voir monter sur tes grands chevaux pour une incompréhension m'a mise en rogne.

Mettre les choses au clair, tenter une approche plus douce. S'il ne veut pas causer sur ses problèmes, trouver un autre sujet. Contourner le problème n'était pas chose aisée, avec le comportement qu'il adoptait.

C'est bon, tu t'es calmé ? On peut causer d'autres choses maintenant ?

Quelle étrange manière de se faire des relations. Certes, il s'était énervé trop vite. Mais il avait eu une raison de s'énerver, le comportement de la jeune femme était plus qu'horripilant. Mais bon, même si sa manière de parler à un membre de l'Espada était déplorable d'irrespect, elle n'était pas hostile, et déclarait même tenter de se faire des amis.
Bon, c'était une amitié intéressée évidement, mais vu que c'était la seule membre de l'Exequias à être venue lors du combat contre Riful, l'intérêt pouvait être dans les deux sens.
Vaciò n'était pas du genre à faire dans l'espionnage, le complot et autre. Mais avoir un oeil dans l'Exequias ne pourrait que lui être bénéfique.

Le volatile recula de quelques pas, sans quitter l'Arrancar des yeux. Très bien, ils s'arrangeraient, mais qu'elle ne prenne pas ça pour une marque de faiblesse.

"Soit. Mettons fin à ce malentendu et reprenons sur de bonnes bases."

Vaciò ne savait pas quoi dire. Comment reprendre sainement une conversation qui avait débuté de la sorte? Bon, il pouvait déjà s'épargner les politesses et autres fioritures de la discussion. Au vu du caractère de la jeune femme, il savait qu'il pouvait être direct. Chacun avait un intérêt à entretenir une bonne relation avec l'autre.
Toutefois, le corbeau se demandait où était celui d'Aessa. Elle n'avait pas l'air d'être le genre d'Arrancar à se reposer sur ses relations pour la protéger, bien au contraire. Était-ce une manœuvre de l'Exequias? Dans ce cas là, leur conversation serait surement rapportée au chef, Talion. Et ce serait embêtant qu'on pense de lui qu'il veuille surveiller l'Exequias, car ce n'était pas le cas.

Il n'aimait simplement pas quand quelque chose le concernant se passait dans son dos. Hors c'était la spécialité de l'Exequias de faire les choses dans l'ombre. Vaciò, dont l'esprit était continuellement assailli de questions en tous genres, sombrait peu à peu dans la folie. Enfin c'était ce qu'il pensait. Était-il fou? Simplement paranoïaque? Était-ce normal de se poser des questions sans jamais s'arrêter? Était-il normal de douter de tout?
Il doutait même de sa propre foi! Croyait-il réellement en Sima? Était-il vraiment fidèle au Rey? Toutes ces questions qui ne peuvent pas avoir de réponses simples.

S'il savait tout, il n'aurait plus peur de rien. S'il savait tout, il arrêterait de se poser toutes ces questions.
Mais d'ici là, il aurait à supporter sa migraine encore un bout de temps.

"Pourquoi veux tu te faire des relations dans l'Espada?"

Une question pleine de sens, qu'il avait eu le temps de se poser une dizaine de fois dans sa tête avant d'estimer qu'il serait peut-être judicieux de la poser directement à l'intéressée afin d'en avoir la réponse. Ses spéculations ne lui apporteraient rien, mis à part une prolongation de son mal de crâne. Était-ce dû à la transformation en Adjuchas ou était-ce une évolution psychologique naturelle? Aucun moyen de le savoir. De quoi rendre fou n'importe qui. Et en l'occurrence, c'était lui qui le devenait.

Il devrait peut-être se concentrer un peu plus sur la discussion en cours. Cela serait plus utile.

Pourquoi se faire des relations dans l'Espada. Quelle bonne question. Un sourire s'afficha sur le faciès. Il voulait savoir, et bien il connaitrait la partie visible de l'iceberg. Uniquement celle la. Si d'autres questions lui venaient, qu'il aille demander à Santo ou à Talion. Ce nouveau venu à la tête de l'Exequias. Il allait falloir qu'elle le rencontre aussi, car son nom lui disait quelque chose. Pour avoir l'occasion de se faire un avis sur ce que pense l'Espada personne par personne. Avoir le point de vue sur telle ou telle situation s'il y a conflit intérieur. Et puis cela lui servait aussi de distraction. Si jamais l'ennui venait frapper à sa porte, il y aurait toujours quelqu'un à embête. Donc que lui répondre ? Était ce trop tard pour essayer de renouer le contact ?

Je vois chacun de mes contacts comme un ami. Donc c'est une façon comme une autre de prendre des nouvelles, garder le lien. Je suis sure que tu ne diras pas non à une possibilité d'amitié, me trompe-je ?

Elle savait qu'il hésitait. Il lui fallait maintenant tenter de jouer avec lui, savoir ce qu'il voulait. Faire le choix de la franchise n'était pas envisageable. Toutefois, il fallait rassurer ce pauvre petit oiseau. Il avait l'air si triste.

Rassures-toi va, l'Exequias ne fera rien qui sera dans ton dos. Tu fais partie de la garde du Rey, tu ne risques rien. Tu as ma parole.

Son ventre émit un gargouillis qui la coupa de toute pensées extérieures. Elle avait oublié qu'elle était venue pour se repaitre du corbeau avant qu'il ne change de forme. Du coup, elle avait du faire impasse sur son déjeuner tout ce temps. Elle l'avait oublié, mais son organisme non.

Je suis désolé, mais je vais devoir te laisser. Mon estomac vient de me rappeler qu'il avait pas encore mangé. Contente d'avoir pu parler avec toi en tout cas, tu es intéressant Octava. Prend confiance en tes capacités, en toi même. Nous en reparlerons plus tard.

Prenant appui sur sa jambe droite, elle disparut en un nuage de sable sous la lune resplendissante. Elle allait le revoir, bientôt. Sauf si le sort en a décidé autrement. Chacun est maitre de son destin après tout. Cet Espada irait loin.