J'ai peu dormi. Enfin, ce n'est pas vrai. J'ai plongé longtemps dans le sommeil, mais j'en suis sortie si peu reposée que j'ai l'impression d'avoir sommeillé à peine quelques heures. Je m'extirpe de mon lit douillet et je révèle un pyjama des plus cocasses. Blanc avec des petits chats dessus. Assez ridicule en somme. Heureusement que je suis seule car se genre de tenue ne colle pas avec le prestige de l'Espada. Allez, je file à la douche, histoire de me décrasser un brin.

Je profite de la douce caresse de l'eau chaude sur mon corps protégée de votre regard par un rideau de douche blanc. Certes de me voir ainsi me savonner en ombre chinoise pourrait en émoustiller certains, c'est donc pour leur bien que je vais passer ce passage.

Propre, et habillée, je sors de mes appartements et je me ballade dans Las Noches. Je discute avec les semblables que je croise. J'essaie de paraître gentille. Mais en fais, je cherche des têtes un peu plus connues. Vacio, ou Lucy. Mais surtout, Aessa.

Mais elle n'était pas là.

Après une bonne matinée à errer dans cet immense palais, je réalise que non seulement, je n'ai trouvé aucune de mes connaissances. Mais qu'en plus, je me suis encore perdue! J'ai tellement honte de moi que j'ai envie de pleurer. Par fierté, je retiens mes larmes. Pas envie de passer pour une émotive devant les autres.

Puis soudain, je perçois une présence familière. C'était elle! Oui! Je file aussi vite que je le peux sans user d'un sonido. Et soudain, après avoir passé l'ange d'un couloir....

Bam.

Je suis rentré dans quelqu'un.

Elle.

Aessa.

Je ne sais pas quoi dire. Je sens mes joues rosir, et j'aurais bien aimé avoir eu un peu plus de contrôle sur moi même à l'instant. Je n'arrive pas vraiment à parler distinctement, je bégaye.

"B... b... bonjour Aessa!"

La vie dans le désert blanc, c'est un peu fatiguant. Ya pas grand chose à faire à part se balader et chasser. C'est pourquoi Aessa avait décidé d'aller faire un tour à Nacimiento, histoire de voir des gens n'étant pas avides de sang. Ne pas être sur ses gardes sans arrêt, pouvoir se balader sans crainte d'être harceler par la petite communauté de groupies complétement gaga de la damoiselle Araignée. Quel plaisir... Éphémère, puisque sans le vouloir, elle s'engage dans une ruelle sombre. Ses sens s'éveillent, une présence familière est pas loin. Approche jusqu'à se dévoiler à Aessa. D'une bien belle façon puisqu'elle tombe en plein sur la poitrine généreuse qui lui fait face. Cette odeur si particulière, ce décolleté... Aucune chance de se tromper. Il s'agit de la nouvelle Arrancar promue au rang de Tercera, celle chez qui la brune est allée pour gouter ce liquide carmin répondant au nom de Vin. Là aussi où elle avait apprit que la boule de gomme était à Vaciò. Leur dispute était retombé au point mort, malgré toutes les tentatives d'accaparer la Tercera dans son camp. Ca n'avait servi qu'à raviver la flamme de l'amour chez la mauvaise personne. Et cette personne se tenait devant elle. Anima Labrusca.

Salut, beauté. Qu'est ce tu viens foutre là ?

Ben oui, qu'est ce qu'elle foutait dans cette rue. Revenait elle des courses, ou bien se baladait elle juste ? Parce que venir se perdre içi et jouer à la fille innocente, c'était assez bas. Aessa savait très bien que personne ne pouvait se retenir face à son charme naturel, mais c'était sacrément tordu de monter ce genre de coup en douce rien que pour l'avoir à elle seule. En tout cas, l'Arachnide la prit dans ses bras et joua la fille triste. Anima lui avait manqué depuis, et c'était pas du chiqué. Et rien qu'à voir sa tête, c'était la même chose de l'autre côté.

Cesse de chialer, et marchons va. Raconte moi quelque chose, que l'on puisse papoter un peu entre filles.

Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas parlé avec une personne du même sexe. La dernière devait être Riful, Rosalie, et quelques autres. Mais aucune d'entre elles n'avaient daigné parler fringues, se concentrant que sur la bagarre, la bagarre et encore la bagarre. Hormis le Novena, personne n'était assez évolué pour outrepasser l'idée de se bastonner. Bien triste constat qu'Anima devait faire remonter. Car chez elle, elle avait dit aimer et apprécier la technologie et tout ce qui touchait aux humains. Le vin par exemple, parfait exemple. Restait plus qu'à savoir si elle tendait aussi vers la mode vestimentaire.

L'exquise exequias était là. Devant moi. Et je n'arrivais pas à parler correctement. J'essaie de reprendre mes esprits. Je suis si contente de la revoir. Je souris et je sèche mon œil larmoyant. Bon sang! Je suis la Tercera Espada! Un peu de tenue que diable! Allez! Je me redonne un peu de courage. Et je la regarde à nouveau. Je ne peux m'empêcher de la reluquer. De haut en bas. Comme si je la scannais. Pour une femme, elle manque cruellement de certains attributs, mais, ce n'est pas ça que j'apprécie chez. je me vois dans ses yeux. Je vois son désir pétiller. Et lorsqu’elle sourit, je sais que ça m'est destiné. Je me sens unique.

Je me sens aimée.

Je la regarde. Et je lui rends son sourire. J'hésite à lui prendre la main alors que nous partons en ballade. Puis soudain, l'envie me prend. Dans cette ruelle obscure. Je me retiens à la dernière seconde de la plaquer contre le mur et de l'embrasser fougueusement. Pourtant j'en brûle au point de consumer ce qui me reste d'âme. Je ne sais pas comment j'ai pu me retenir! Elle veut qu'on discute entre filles. Bien! Faisons ça!

"Dis, Aessa, ça te dirais de venir chez moi? J'ai encore du vin à déguster."

Nouvelle invitation. Je ne rougit pas cette fois. Je sais ce que je veux. Et je sais qu'elle ne refusera pas. Il faut juste que je retrouve mon chemin. J'alpague un hollow au sortir de la rue, et il me guide gentiment vers chez moi. Chemin faisant, je raconte à ma compagne les difficultés que j'ai à me repérer ici.

Enfin, on arrive chez moi.

"Rentre, je te prie. Tu voudras un verre de vin? J'ai quelque chose de différent de la dernière fois. C'est du Chassagne Montrachet Blanc de 1978. Un autre monde. Surtout comparé à celui de la dernière fois."

Je m'arrête. Je ne veux pas raviver les souvenirs de notre dernière rencontre. Aessa et Lucy s'étaient un peu accrochées. je ne voulais pas ternir ce moment avec elle en la faisant penser à ça. Alors je vers le liquide doré dans les verres et je lui en tends un.

"Santé!"

Un petit tintement plus tard, mon verre se retrouve à mes lèvres et je savoure ce vin d'exception. Je vois dans son regard une question. Alors j'essaie d'y répondre.

"Tu te demandes comment j'obtiens tout ça, hein? Facile! J'envoie des Hollows inférieurs voler plein de choses pour moi."

Je fais un petit tour sur moi-même et je me dirige vers un de mes placards. Je l'ouvre et j'en sors plein d'objets divers. Et surtout une jolie petite robe d'été.

"Je suis certaine que ça t'ira à ravir! Dis, vu qu'on a le même gabarit, ça te dirais de faire des essayages?"

Enfin, quand je parlais de gabarit, je pensait plus en terme de taille qu'en terme de morphologie. Mais bon, j'ai surtout l'impression de ne pas avoir répondu à la question que se posait l'arachnide.

Elle sourit. Et ben, il lui en faut peu pour retrouver le sourire. Tant mieux, elle couinera pas plus tard si la brune lui donne entière satisfaction dans les services demandés. Bon, elle est bien gentille de proposer après de proposer à l'Araignée de venir faire un tour dans ses quartiers. Prétexter que des bouteilles de la veille sont encore pleines est suffisant comme approche pour accepter. Après tout, pourquoi pas. La boisson pourpre était délicieuse, alors autant finir ce qu'elles avaient déjà entamé auparavant. C'est donc avec un air totalement calme qu'Aessa se mit à suivre les pas de la Tercera qui l'emmenèrent dans les bas fonds de Nacimiento. Même un moment, la jeune Arrancar se demanda si l'autre ne voulait pas lui prendre la main, comme à une gamine. Ca n'allait bien sur pas être le cas, mais ca prêtait pas mal à confusion. Au final, pourquoi pas après tout. C'est donc dans les derniers mètres qu'Aessa attrapa la main fuyarde de la jeune fille qui l'accompagnait. Au diable les impressions des gens dans la rue. Si on a plus le droit d'escorter une fille chez elle, et ben tant pis !

Du vin si tu veux. Mais pourquoi tu me sors des noms différents à chaque fois ? Ca reste du vin non ?

Même pas le temps d'avoir sa réponse que déjà les verres sont remplis et voilà les deux demoiselles qui trinquent. Coutume venant de chez les humains apparemment. Où donc avait elle pu aller prendre toutes ces choses ici bas, cette question fut aussitôt accompagnée de la réponse appropriée. C'était comme si elle était dans sa tête, ou quelque chose de bien plus bizarre encore. Ici, Aessa jouait le rôle de proie, et elle n'aimait pas trop ce comportement. Les voyages sur Terre, elle connaissait bien. C'était là bas d'ailleurs que la jeune brune avait trouvé les seringues dont son arme avait pris l'apparence. Fidèle petit bijou de technologie qui lui permettait une grande possibilité d'actions, et surtout qui collait parfaitement à son style de combat.

Ca me rappelle mes dernières escapades sur terre..

Dit elle l'air pensive, avant de se concentrer sur la suite des évènements. Anima ramena une petite robe d'été qu'elle accompagna d'une proposition d'habillage et d'essayage. "Ma foi, pourquoi pas." se laissa dire la Veuve tout en allant s'assoir aux côtés de la Tercera, l'habit toujours entre ses doigts. La scrutant de haut en bas, puis zieutant l'arrière, Aessa se décida à l'essayer hors de la salle, par pudeur. Non pas qu'elle se gêne pour palper l'intimité des autres, mais elle ne supporte pas qu'on l'observe lorsqu'elle se dénude. Toutefois, si Anima venait à la rejoindre, elle ne dirait pas non. Après tout, ce sont deux adultes consentants. Et c'est après quelques minutes d'essayages que la jeune Arrancar revint, parée de la robe bleue azur dont l'Espada avait ramené parmi toute la pile de vêtements. Faisant un tour sur elle même, Aessa prit la pose deux trois fois, avant de dire son verdict dessus.

Elle est pas mal ouais. A ton tour maintenant, et je sais exactement ce qui va t'aller.

Courant jusqu'au dressing, Aessa revint avec deux trois vêtements dont le haut était assez plongeant. Bel habit pour une tenue de soirée ou juste pour une soirée. Restait plus qu'à voir si l'Arachnide ne s'était pas trompé et que la plantureuse Tercera soit d'accord pour poursuivre les essayages.

"Tu s sublime!"

C'est ce que je lui dis après avoir émis un sifflement admiratif. Elle est belle. Encore plus qu'elle l'était auparavant. Mais... ele m'amène une tenue. Je me dois de l'essayer aussi.

Contrairement à elle, je n'ai pas de scrupules. Je me désape devant là, dans la pièce à vivre. Et j'enfile la tenue qu'elle me propose. Le pantalon en jean est bien moulant et met en valeur ma chute de reins. Tandis que le haut possède un décolleté un brin plongeant. Ça me fait bizarre. Je ressemble à une humaine. Je me mire dans une glace. Oui, j'ai presque l'air d'une adolescente normale. Avec ma main, je cache les résidus de mon masque. Là, c'est parfait. Pour le première fois depuis plus de deux mille ans, je me sens... vivante. Je me tourne vers mon invitée.

"Alors, comment tu me trouves?"

Je minaude. Mais c'est agréable d'avoir avec soi quelqu'un qui a du raffinement. Et les mêmes passions. Je bois une bonne gorgée de mon verre de blanc. C'est tout simplement sublime.

"Tu vois Aessa, le vin, c'est comme nous et ces habits. Si on change de tenue, nous avons une apparence différente. Mais, nous restons nous-mêmes. Les vins sont pareils. En fonction de là où on les fait et de quand on les fait, ils se goûtent différemment. Pourtant, comme tu le dis si bien, ça reste du vin.Du jus de raisin qui a fermenté. Rien de plus, rien de moins."

Je fais un petit tour sur moi-même et je m'approche d'Aessa. Je suis si près d'elle qu'elle peut sentir mon souffle sur son visage, et moi le sien. Je la regarde avec envie comme si je voulais la dévorer.

"Et toi, penses-tu que nous avons un goût différent avec ces vêtements qui nous habillent?"

Cette fois, c'était plus qu'une invitation.

S'il y a une chose que permet le physique d'Aessa, c'est qu'elle a beau essayer n'importe quoi tout lui va. Alors lui rappeler qu'elle est sublime est le minimum minimurum. Mais bon, comme la Tercera est une belle jeune fille, la brune accepte le compliment sans trop demander en retour. Et se déshabille devant la jeune Arrancar qui n'en rate pas une miette. La peau albâtre de la demoiselle semble si douce que la membre de l'Exequias s'en mordit la lèvre inférieure pour ne pas être tenté d'assouvir sa soif de chair et de sang. Suffisant donc, puisqu'un mince filet carmin coula le long de sa lèvre jusqu'à son menton. Elle avait voulu jouer et désormais cette Anima se montrait un brin trop collante. Un jour où l'autre, il faudrait se débarrasser d'elle. Si jamais elle venait à se montrer trop gênante. Même s'il s'agissait d'une épée du Rey. La surveiller du coin de l'oeil, au cas où.

J'te croquerais bien toute crue.

Elle l'avait dit en riant, mais elle désirait vraiment l’engloutir vivante. Commencer par ses mollets où quelques particules de graisses constituaient un semblant d'apéritif. Ses courbes généreuses feraient le plat principal et les bras seraient servi en dessert. Voilà qu'Aessa a droit à un cours d’œnologie personnalisé. Pas très intéressant, et la Vedova perdit vite patience. Se levant d'un bond, elle s’élança sur son hôte et la plaqua au sol. Elle voulait savoir pourquoi l'avoir trainé ici, pourquoi jouer à ce petit jeu. Mettre les points sur les i.

A quoi ca rime tout ca ? Pourquoi tu me parles sans arrêt de vin ? Parle !

L'attrapant pour la faire revenir à la hauteur de ses yeux, l'Araignée se demande si elle peut éventuellement lui laisser le temps de répondre. Faire un dialogue de sourd ne l'intéresse pas, et c'est certainement pas la plantureuse Arrancar qui en sera la gêne. Lui arracher le haut du col pour planter sa dentition au niveau de la nuque, patienter quelques instants avant de retirer sa mâchoire tout doucement. Et couvrir la marque douloureuse par un frôlement de ses lèvres, pour marquer sa propriété. Avec ce petit manège était désormais achevé la procédure d'appartenance. Anima avait beau servir le Rey Santo, qu'elle servait aussi Aessa. Elle lui serait utile pour se tenir informer de tout ce qui se trame au sein de l'Espada, comme savoir si quelqu'un a pour projet de quitter l'unité. Il fallait que la brune soit informée au plus vite, que même le Rey n'ait pas à lever le petit doigt pour dire quoi faire. L'Exequias était une unité agissant dans l'ombre, et tout les moyens étaient bons pour parvenir à ses fins.
Aidant à remonter la Tercera, la jeune demoiselle la fait s'asseoir et se mit à la fixer droit dans les yeux. La petite série de questions réponses version sommelier allait elle continuer de plus belle, ou bien les choses allaient devenir plus sérieuses dès à présent.

Tu n'as pas un gout différent, juste que ces habits cachent tes attributs. Tu es la bouteille d'un bon vin, comme tu dis. Un récipient quoi.

Elle restait jolie parmi toutes ces tenues, juste qu'elle le dissimule avec toutes ces couches de vêtements. Si ca ne tenait qu'à elle, Aessa l'aurait privé de tout ces subterfuges en soie, et fait restée en tenue d'Eve. Juste pour rire. Et pour en profiter. C'est pas tout les jours qu'une sublime créature vous passe sous le nez.

Je ne comprend pas ce déchainement de violence soudain. Sans crier gare, Aessa me plaque au sol et elle m'embrasse. Non, en fait, elle me mord! Aie! Ça fait mal, espèce d'idiote! Tu me fait quoi, là? Hein? Je ne me débats pas. je continue à passer pour plus faible que je ne suis. Seulement, je ne peux réprimer une grimace de douleur. Je ne sais pas et je ne comprends pas la raison de son geste. Mais, je ne suis pas contente. Bien qu'elle m'aide à me relever et qu'elle me pose sur une chaise, je ne peux lui pardonner son geste. Je ne souris plus. Je n'ai même plus envie de continuer cette conversation.

Elle m'a refroidie.

J'ai envie qu'elle parte.

Alors quand elle me dit que je ne suis qu'un récipient vide après m'avoir demandé le but de tout ça, je soupire. Une profonde lassitude étreint mon âme. Je suis déçue. Elle m'a déçue. Je ne masque pas mon émotion pour une fois. L'arachnide devoir le voir dans mon œil cyclopéen. Je tremble, mais ce n'est pas la surprise de son assaut, où le choc que ça aurait pu produire en moi qui cause ça. Je suis énervée. Je déploie un trésor de maitrise de mes émotions pour ne pas libérer mon Zampakuto et lui arracher la tête, ici et maintenant.

"Je pensais que les Arrancars étaient des Hollows évolués. Visiblement, ce n'est pas le cas. C'est très décevant. Aussi vrai que du vin sera toujours du jus de raisin fermenté. Certains ici seront toujours esclaves de leur nature. Incapables de transcender leur condition. Des bêtes."

Ma voix est froide, et le ton que j'adopte est clairement celui du reproche. Je lui en veux. Et je veux qu'elle le sache.

"Tu avais piqué ma curiosité Aessa. Mais je crois bien que j'ai vu tout ce qu'il y avait à voir. Enfin... tu comprends que je ne te retienne pas..."

Je ne le lui dit pas explicitement, mais, j'espère qu'elle comprendra que c'est mieux pour elle qu'elle parte de son propre chef. Après tout, chez moi, ce n'est pas grand, elle trouvera vite la sortie.

L'autre fait la tronche maintenant. Voilà ce qu'il y a à gagner quand on veut faire d'Aessa sa propriété. Mais elle ne comprend pas la réaction qu'à Anima. D'après elle, la brune n'est qu'un Hollow non évolué ? Pardon ? Et serre le poing pour contenir son émotion. A peine installée, la nouvelle Tercera se faisait déjà des aprioris sur les gens. Mauvaise chose quand on tient à sa place dans le désert où jamais le soleil ne se lève. Un sourire mesquin sur son visage. Ah, elle pense avoir tout vu ? Que nenni ! On ne met pas Aessa à la porte avec si peu d'accusations.

Tu tiens à te débarrasser de moi donc ?, réhausse ses bottines, Mais dis moi, ne jugerais tu pas les gens trop vite ?

Et visiblement, Aessa avait aussi mal jugé la maitresse de maison. Elle la pensait bien plus aventureuse puisqu'elle disait faire de nombreux voyages et autres dans le monde des humains. A force de trop exposer ses passions, Anima avait attiré l'attention de la Veuve. Et maintenant, elle apparaissait bien moins intéressante avec sa déclaration. En temps normal la jeune brune aurait claqué la porte après avoir balancé sa main sur la tronche de son hôte du moment, mais ce serait admettre le verdict de la belle borgne.
Donc, c'est en retournant s'assoir en face d'elle qu'Aessa tint à mettre fin à ce petit manège.

S'installant dans un fauteuil, elle prit ses aises en étendant ses jambes au nez de la Tercera dans le but de l'énerver. La Vedova attendait patiemment que l'autre perde patience et en vienne aux mains. Là il y aurait du spectacle, de la casse et de l'amour. Lui effleurant le bout du nez de son orteil, Aessa commença par chercher du regard quelque chose à manger. Si Anima voulait la virer de chez elle, la violence allait être la meilleure solution car l'Arachnide ne comprenait pas autrement. Enfin si, mais pas cette fois.

Viens me foutre à la porte. Du moins, essaye.

Si jamais elle pose ne serait ce qu'un doigt sur sa ravissante peau, le Rey devra se chercher une autre Tercera. Conseil d'ami qu'Aessa s’abstint de dévoiler, autant rendre les choses plus amusantes. Elle ne bougea pas, continuant de se prélasser dans son havre de paix. Voilà un meuble qui serait tout à fait bien placé dans le salon. Sum aurait droit aussi à une babiole de son choix. Inutile que la nouvelle venue prenne ses aises directement. Ce n'était qu'une question de temps avant de plier bagages.

Je la regarde faire. De la provocation. Comme c'est stérile comme attitude! Je ne hausse même pas un sourcil en la voyant effectuer son numéro. Elle veut être attaquée. C'est si évident que je ne vais pas entrer dans son jeu. Je ne suis pas le genre de personne à agir selon les expectations des autres. Sauf quand c'est dans mon intérêt, évidemment.

Je décide donc de l'ignorer, tout simplement.

Sa présence m'indiffère. Son existence aussi. Elle a perdu l'intérêt qu'elle avait provoqué en moi. Une flamme vite éteinte. De celles qui donnent deux fois plus de chaleur, mais qui durent deux fois moins longtemps. Quel dommage! Je range donc les bazar dans ma chambre. Je passe plusieurs fois à coté d'elle. Je ne détourne pas le regard. Ce serait trop lui faire d'honneur que de paraître gênée. Au contraire, je la regarde bien. Mais plus comme une pièce de mobilier qui aurait toujours été là que comme une gêne parasite qu'elle était.

Devant elle, j'enlève ces frusques humaines et je reprends l'apparence de l'Espada numéro 3. Je me sers un verre de vin, tandis que j'emporte le sien au delà de sa portée. Je savoure ce nectar lentement. Religieusement. Le vin me ravit les papilles. Il est parfait. Pas comme elle. Je contemple sa robe en laissant filtrer la lumière au travers de ses reflets dorés. Je profite de ses arômes, floraux et épicés. Oui, ces humains savent faire des choses magnifiques. Des choses qui touchent mon âme. Le vin, en tant que boisson alcoolisée ne m'intéresse pas. C'est en tant qu’œuvre qu'il m’enivre. Je me laisse porter par sa finesse et son élégance. Et pendant un instant, j'oublie cette fichue Aessa qui a gâché ma journée. J'en oublie sa présence parasite qui pollue ma chambre. Je pose mon verre sur la table et je vide ce qu'il restait dans le gobelet de mon invitée dans le mien. A quoi bon essayer de savourer des plaisir exquis avec des gens vulgaires.

Je décide qu'il est grand temps que je me lave. Histoire de me purger de son contact. Je vais donc dans la pièce d'à coté me doucher. J'aime les choses délicates et raffinées. Les savons aux senteurs exquises, les huiles essentielles parfumées. Ah! Quel bonheur! L'eau chaude rince mes souillures autant que mes soucis. Je m'attarde un peu, histoire de profiter du moment. Ainsi que de fait de faire poireauter cette fille de basse extraction. Mais bon, je n'ai pas envie de faire trainer ça plus que nécessaire. Alors je sors du bac et je me sèche puis je me rhabille.

Je suis de nouveau dans ma piaule, et je constate avec un certain amusement qu'elle n'a pas bougé.

"Tu es encore là, toi? L'Exequias n'a décidément rien à faire de ses journées."

Un petite provocation après l'avoir ignorée tout ce temps, j'en rigole intérieurement. Puis soudain on frappa à ma porte. Un hollow mineur m'apporte quelque chose qu'il à ramené du monde réel. Un bouteille de vin. Du champagne cette fois. J'enlève le collier qui retient le bouchon, et là, c'est le drame!

Pop!

Flosh!

Le hollow ne savait pas ce qu'il m'apportait, et, il avait un peu trop secoué la bouteille. De ce fait, dès que j'ai enlevé le muselet qui retenait le bouchon, ce dernier est parti sous l'effet de la pression du gaz. Fort heureusement, il ne cassa rien, mais par contre, une généreuse partie du flacon s'est fait la malle par la même occasion. Pour aller doucher Aessa.

"Hé bien, tu as enfin bon goût. Dommage que ce ne soit pas pour longtemps."

Bien, elle joue donc la carte de l'ignorance. Pourquoi pas après tout, elle est chez elle, la Tercera fait ce qu'elle veut. Parfait, Aessa en profite pour continuer de plus belle à faire la chipie. Attrape une bouteille posée non loin de sa position, elle joue avec, la lance dans les airs et prend la peine de la secouer avant de la reposer. Non mieux. Pendant qu'Anima part se doucher, la Veuve en profite pour aller vers la porte d'entrée. Ouvrant la porte, elle cherche du regard quelqu'un et interpelle un petit hollow pour lui confier la bouteille. En lui disant bien de revenir plus tard pour offrir la bouteille à la Tercera. Ceci fait, la Vedova prit soin de retourner à sa place sans qu'elle se fasse attraper la main dans le sac. Sans attendre, elle se plaça de façon à observer la Tercera dans le plus simple appareil.

Vingt bonnes minutes passèrent avant qu'elle sorte enfin de la salle d'eau. L'Araignée avait commencé à jouer avec ses mèches de cheveux en les enroulant autour de son doigt. Un jeu comme un autre, et quand Anima lança sa petite pique, Aessa lui offrit son plus beau sourire. Faux sourire pour exprimer une gêne factice. Bien sur que l'Exequias n'avait rien à faire de ses journées, elle aurait même pu répondre à cette petite piquouze. Cela ne l' intéressait pas plus que ça et le petit hollow de tout à l'heure allait apporter un peu de fantaisie dans cette demeure bien vide de joie.
On toqua à la porte, le plan se mettait doucement en place. La bouteille en main, Anima l'ouvrit et le bouchon partit dans la pièce à toute vitesse.Ca aurait pu être drôle quand le liquide s'échappa de la bouteille. Ca aurait du arroser la Tercera mais cette dernière s'était mise de façon à ce qu'Aessa se prenne tout dans la tronche. Et la voilà toute trempée, dégoulinante de ce liquide qui n'avait pas la même consistance que le vin.

Je....

Toute trempée, l'Arachnide se regarde dans la glace. Ouais, elle a méchamment morflé et la Tercera a bien joué le coup. Bien bien, mais maintenant il fallait qu'elle aille d'enlever toute cette eau sucrée. Sans pudeur, elle se dessapa et se dirigea vers la salle de bain pour se rincer. En jouant d'un clin d'oeil en direction d'Anima pour l'inviter. Libre à elle de venir ou non, de toute façon, Aessa n'avait pas prévu de rester très longtemps sous l'eau de la douche. Elle avait repérer des fringues intéressantes dans l'armoire d'Anima, le choix lui appartenait. Et Anima était bonne prêteuse non ?

Et voilà l'arroseur arrosée! Bien fait! Enfin, encore aurait-il fallu que je soupçonne le petit manège d'Aessa. Mais bon, je me délecte de voir l'exequias ressembler à une mouette mazoutée. Cette dernière file dans ma sale de bains non sans m'avoir dardé au passage d'un petit clin d’œil provocateur.

Décidément, je ne sais pas ce qu'il se passe dans la tête de l'arachnide, mais ce doit être un joyeux bordel! Une personne qui change d'avis aussi souvent ne peut pas être très "saine". Cependant, je ne suis pas le genre de personnes qui aime rester raisonnable. Je sais qu'elle est mauvaise pour moi, mais j'ai vraiment envie d'y goûter. Elle était la pomme, et moi, j'étais Eve.

On peut résister à tout, sauf à la tentation a dit un certain Oscar Wilde. Je le comprends maintenant. En moins de temps qu'il ne faut pour dire "sonido", je la rejoins sous la douche. Je suis déjà propre, moi, mais je m'en fiche. Ce n'est pas pour le surplus d'hygiène que je la retrouve. Je ne lui laisse pas le temps de me causer. Je colle ma bouche contre la sienne dans une étreinte passionnée et...

Un voile de pudeur tombe.

Lorsqu'il se dissipe. Aessa et moi somme dans mon lit. un drap blanc couvrant nos corps. Je suis échevelée et essoufflée. Elle aussi. Je regarde le plafond, un sourire ravie accroché à mon visage. J'essaie de dire quelque chose depuis tout à l'heure, mais je ne sais pas quoi. Que ça a été bien, elle le sait, je le sais, et les voisins aussi d'ailleurs, je pense. Alors ça tombe comme ça. Un truc intime. Qu'on ne confie que sous l'oreiller.

"Dis, Aessa, tu te souviens de quand tu étais humaine?"

J'avais besoin de savoir. Parce que moi, depuis le retrait du masque, je me souvenais. Et ça me perturbais.

Elle était bien venue rejoindre la jeune brune et avait fait bien plus que ce à quoi Aessa s'attendait. D'accord, le coup de l'invitation sous la douche était gros comme une maison. Mais c'est pas pour ça que l'Araignée eut été surprise. C'est au contact de sa bouche suivi de l'étreinte passionnelle que la brune découvrit un tout autre aspect de sa personnalité. La satisfaction de se sentir désirer, quel délice. Tout ensuite ne fut qu'un ballet d'impureté à l'allure gracieuse, Aessa prenait son pied, on peut dire ca comme ca oui. Tant de fougue, de plaisirs salaces vinrent s'ajouter au spectacle. Et ce n'est pas le volume de la salle qui allait changer tout. Non, il accompagnait très bien la scène, permettant à un non voyant de ne pas en perdre une miette. Enfin bon, toutes les bonnes choses ont une fin.

Le show terminé, les deux créatures de rêves se retrouvent sur le lit défait. Passant une main dans la chevelure de la Tercera, Aessa caressa sa joue lentement avant de ramener le drap vers elle. Ce moment de partage étant terminé, il fallait profiter un peu du calme qui dominait à présent dans la salle. Satisfaite d'elle, la brune s'allongea de façon à être à moitié sur sa comparse de la journée. Et vint une question surprenante, mettant un terme au silence ambiant. Si elle se souvenait de sa vie humaine ? Bonne question. Elle s'était façonnée physiquement selon ce dont elle avait souvenir, mais pour ce qui était des souvenirs, elle n'en avait aucune foutue idée.

Tout ce que je sais, c'est que je devais ressembler à cela.

Dit elle en se désignant du doigt. Mimant du doigt la forme de ses courbes, la jeune Arrancar se montra satisfaite de son travail. Parce que fallait dire qu'elle était bien foutue, si cela était son apparence en tant qu'humaine. Glissant son doigt sur le drap, elle dessina la silhouette de sa partenaire. Cette bien étrange question devait sans doute vouloir dire qu'Anima attendait qu'on lui pose la question. Elle devait en avoir à raconter, cette beauté n'ayant qu'un seul œil. Déposant un baiser au creux de sa nuque, Aessa se résigna à poser la question fatidique.

Je parie que tu t'en souviens, n'est ce pas ? Ca doit pas être rose tout les jours j'imagine.

Il lui fallait bien une histoire avant de pouvoir s'endormir. Mais quelque chose lui disait que ça n'allait pas être celle la. Passionnante, elle avait l'air. Aessa se mit à l'écouter de ses deux oreilles.

Elle est contre moi. Tout simplement. Je me sens si complète que je ne suis pas certaine d'être encore un Hollow. Je me sens humaine à nouveau en fait. Et j'aime ça! Je souris. Je la regarde. Aessa, ma partenaire. Ma moitié? Non, plus que ça. Mon tout. Par contre le fait qu'elle ne se souvienne pas de sa vie d'humaine me chagrinait. Et bien qu'elle me pose la question, j'hésite à lui répondre. En tous cas, elle avait vu juste. Elle avait su lire en moi la véritable intention derrière mes mots. Je lui devais donc la vérité, à présent.

"Oui, je me souviens de quand j'étais humaine. C'était il y a très longtemps. Je faisais partie d'une famille bourgeoise et je jouissais de pas mal de pouvoir. C'était une bonne vie."

Je soupire. oui, ma vie humaine était chouette. Ma vie de Hollow a été tout aussi sympa, mais dans une autre mesure. En fait, ce n'est pas tant ma vie terrestre qui me manque. Ce qui me chagrine, c'est la façon dont elle s'est terminée.

"J'ai été violée, torturée, et pour finir, on m'a égorgée et jetée dans un puits de flammes."

Ma vie, si on peut appeler ça ainsi, s'était terminée d'une façon terrible et brutale. Lorsque j'en parle, je frissonne, et ma voix se fait plus grave, solennelle presque. C'est pour moi une blessure invisible qui ne guérira sans doute jamais. Et le fait que j'en parle à Aessa est un signe indéniable de la confiance que j'ai en elle et de l'amour que je lui porte.

"J'en fais des cauchemars, c'est pour dire."

J'évite son regard. Je ne veux pas voir dans ces yeux la déception. Je suis faible. Bien plus que mon chiffre d'Espada le laisse supposer. Et maintenant, j'ai peur. Je crains qu'elle me rejette à cause de ma faiblesse. Je ne sais plus quoi dire. Le silence s'installe, gênant, oppressant presque. Plus les secondes s’égrainent, plus ma panique s’accroissait.

Aessa, dis un truc! Et par pitié, fais vite!

En effet, l'histoire de la Tercera en tant qu'humaine avait de quoi donner envie. Être dans une famille de la bourgeoisie apportait pas mal de bonnes choses comme des mauvaises. Et vu la tournure qu'a prit la fin de sa vie de mortelle, il n'y avait pas que des bons côtés visiblement. Aessa voyait bien qu'Anima était mal à l'aise, et elle fit preuve d'une qualité qu'elle n'avait jamais révélée jusqu'à présent. Avoir de la compassion. Mis à part pour ses enfants et récemment pour la fille qui squattait son chez soi, Aessa s'était pourtant juré de rester aussi neutre que possible concernant les autres. Mais avec la membre de l'Espada bien roulée, il s'était passé quelque chose. Ce n'était plus maintenant une simple arme du Rey, mais une amie plutôt proche.

Se rapprochant de la jeune fille, Aessa la prit dans ses bras pour tenter de la consoler. Elle n'avait pas souvenir de ce genre de souvenirs dans sa vie passée, et se considèra plutôt chanceuse. Une chance que n'avait pas eu Anima. Passant sa main dans la chevelure incolore, l'Araignée essaye de cacher sa tristesse. Elle doit se montrer forte, ne pas se laisser aller par tout ca. Et entrainer Anima dans la spirale où elle est déjà bien empêtrée.

Tout ca, c'est du passé. Désormais, c'est à ton tour maintenant de briller. Comme tu sais si bien le faire.

Dit elle en déposant un baiser au creux de sa nuque. Ca représentait beaucoup pour elle ce geste. Et juste parce qu'elle et Anima avaient passé un peu de temps ensemble, Aessa se sentait bien plus responsable de sa protégée qu'avant. Il fallait à tout prix changer cela, la brune ne voulait pas tout de suite d'une autre personne à s'occuper. Déjà que Sum lui prenait toute son attention, si en plus Anima s'y mettait...

C'est fini, là du calme...

Caressant le dos de la demoiselle, un petit sourire mesquin se dessine sur le faciès de l'Araignée. C'est qu'elle y croquerait bien une deuxième fois, histoire de sentir à nouveau le liquide carmin couler le long de ses lèvres... Goûter à nouveau au plaisir de la chair l'aiderait surement à se détendre qui sait. Attrapant sa chevelure, elle l'a tire vers le bas de façon à mettre en évidence ce corps bien proportionné. Aessa ne fait preuve d'aucun complexe et plonge à nouveau ses yeux perçants dans ceux de sa victime. Encore une fois, il fallait remettre le couvert. Faut bien profiter des bonnes choses dans la vie, non ?

Je m'apaise doucement alors qu'elle me prend dans ses bras et que je me serre contre elle. Je crois que je mets un peu trop de force dans mon étreinte. Mais je suis si désemparée que je ne m'en rends pas compte. Je sens sa main me caresser les cheveux. Son souffle me caresse la peau. Je frémis. Ses mots me donnent un peu de courage et son baiser est tel un baume sur mon âme blessée.

Et puis, on repart pour un second round. Et comme Jacky Chan, nous faisons nous même nos cascades. Encore une fois, un voile de pudeur laisse les deux Arrancars s'aimer passionnément à l’abri des regards indiscrets.

Je suis de nouveau sur le dos. Et de nouveau, j'ai le souffle court. Cette fois, ça a été plus... comment dire... intense. Je me sens comme une éponge gorgée de plaisir. Je me tourne vers Aessa, je la regarde dans les yeux. Mes lèvres vont rencontrer les siennes dans un baiser plein de tendresse et d'amour. Puis, alors que nos visages s'éloignent, ma bouche forme ces fameux trois mots. Cette déclaration silencieuse me soulage. Même ainsi, j'ai l'impression d'avoir exprimé ce que je ressens. Du coup, je peux quitter ma couche et me servir un verre de champagne.

Après le goût des baisers d'Aessa, même ce grand cru me parait fade. Mais, il a quand même pour effet de me sortir de cette délicieuse torpeur amoureuse. L'effervescence du champagne et de mes sentiments se mélangent. Je souris. Un vrai sourire. Le premier depuis si longtemps que je ne m'en souviens même plus. Je propose un verre à mon amante qui est restée dans les draps. Je la regarde. Je ne sais pas trop comment elle a pris ce que je lui ai suggéré tout à l'heure, mais là, je n'en peux plus. j'ai besoin de savoir si nos sentiments sont réciproques.

"Aessa, que ressens-tu pour moi?"

Elle s'était finalement calmé et s'était servi un verre pour se remettre de ses émotions. Aessa la suivit du regard, silencieusement, avant de la rejoindre à son tour pour prendre un verre également. Humant le parfum du liquide gazeux appelé "Champagne", l'Arachnide le vida d'une traite et le déposa sur un coin de la table pour repartir se plonger dans les draps tièdes. Retourner dans ce confort, se prélasser quelques minutes. En profiter un petit peu de cette matière qu'elle n'avait pas chez elle, pour enfin répondre à la question qu'Anima lui avait posé juste avant. Qu'est ce qu'elle représentait pour Aessa ? Un bout de viande parmi tant d'autres, ou bien était ce plus poussé niveau relationnel ? Phrase ô combien dangereuse à laquelle il fallait répondre avec des pincettes.

Tu es mon Anima à moi.

Que fallait il répondre de plus sans toucher un point sensible ? Pas grand chose. Il était temps pour elle de repartir à ses occupations, sa petite créature l'attendait bien sagement et il fallait bien qu'Aessa retourne chez elle à un moment donné. Pas qu'elle n'aime pas ce mode de vie, mais l'Araignée avait ses habitudes. Un ultime baiser, dernière caresse et la voilà qui se rhabille déjà. Ces quelques vêtements s'enfilent tour à tour, fermant toute possibilité de troisième round. Non, ca se passerait chez elle, dans son Antre. Si toutefois il y en aurait une. Bon nombre de gens étaient tombés dans la toile de la Veuve, et peu y étaient sortis en un seul morceau.

Je vais devoir y aller ma belle, je te dis à une prochaine fois., la regarde droit dans les yeux, Libre à toi de venir à la maison, ma porte t'y es grande ouverte.

Sa main passa au niveau de la poitrine de la Tercera, comme pour prendre une dernière fois les mesures, et qui sait, sans doute auraient ils grandi d'içi là. Choppant la bouteille déjà entamée, Aessa la but d'une traite avant de partir du domicile de la Tercera. Une bonne descente qu'elle avait, donc nulle crainte qu'il y ait une quelconque casse sur le trajet retour. Et puis bon, Sum serait là pour limiter les dégâts. Une bonne fille celle la quand même !

Sum ! Je SuIs rEnTréE !

J'entends ca.

Fais couler un bain tiens, et viens me rejoindre. L'heure est venue pour toi d'apprendre le sens du mot "Laver" !

Un soupir, puis plus rien. Elle ne pouvait pas dire non à sa maitresse, et puis alla s’exécuter dans la tâche qu'elle avait à faire. Après tout, elle était là pour apprendre.