Ca faisait déjà quelques jours que Juri était au Kanshu, dans la ville de Karakura et elle trouvait ça plutôt sympathique et pour le moment tout était vraiment calme, il n'y avait pas encore eu de cas d'urgence comme une attaque massive de hollows ou même des quincys responsables du carnage dans les trois mondes et c'était tant mieux, cela permettait à la jeune femme de profiter du temps libre qu'elle avait pour multiples choses et notamment s'entraîner avec ardeur pour être prête en ça de besoin, même si elle se disait qu'elle l'était déjà depuis un moment, mais qui sait, elle allait tomber un jour contre plus fort que soi, ce n'était pas impossible, il fallait donc toujours s'améliorer pour être le plus fort.

En parlant d'entraînement, quoi de mieux que des hollows à se mettre sous la dent, même si, comme d'habitude, ça serait des monstres de bas de gamme, même pas capable de réfléchir un minimum avant d'attaquer, on dirait des brutes qui foncent tout droit sur leur cible sans mesurer le danger et lorsqu'ils le remarquent, ils fuient, mais trop tard, ils meurent. C'était comme des animaux qui suivaient leur instinct. C'est ce qui était en train de se passer pendant l'affrontement de Juri face à un groupe de cinq hollows mineurs et très faibles, ils vinrent chacun leur tour l'affronter, mais ils ne purent même pas effleurer la vizarde qui trancha chaque monstre sans pitié. Le dernier voulut fuir, mais fut rattrapé rapidement et aussi tué comme les quatre autres. La jeune femme rangea alors son arme et soupira, encore déçue de ne pas avoir trouvé des adversaires plus forts pour cette ronde de la ville qu'elle allait achever maintenant. Ca sera pour une autre fois.

Juri se dirigea alors en direction du magasin d'Urahara afin de se reposer un peu, mais arrivée là-bas, il n'y avait personne, le magasin était vide, c'était un peu étrange mais tant mieux, elle sera seule sans que personne ne l'embête. La jeune femme se fit un peu de thé et s'assit sur un coussin près d'une table basse, se servant le thé chaud et soupirant après avoir bu une gorgée. Elle était complètement détendue, fermant les yeux pour plus profiter du silence.

Le Shop était désert, fait suffisamment rare pour être noté il fallait bien l’avouer. En général il y avait au moins toujours quelqu’un pour veiller sur la boutique. Que se soit Tessaï, ou n’importe qui d’autre. J’avais ma préférence pour le premier, au vue de la relation qui nous liait. Il restait pour moi un maître dans l’art du Kidô et j’étais persuadé me trouver encore à des années lumières d’un homme de son niveau. Il connaissait des sorts tellement puissant qu’ils étaient interdit et qui ne se passait qu’au mains de son successeur en tant que chef des Nécromanciens. Qui sait peut être aurait-ce été une place qui aurait pu me revenir si je n’avais pas été tel que je l’était ? J’avais eu un talent de génie dans ce domaine, et si je n’avais pas possédé un Zanpakutô et certaines affinité pour le combat il y a de forte chance que je serais rentré dans cet ordre du Seireitei. Pourtant je ne le regrettais pas, car sans ça, jamais je n’aurais pu connaître cet homme qui avait selon moi plus que n’importe qui sa place là-bas !

Mais aujourd’hui je n’étais pas venu pour une raison spécial, simplement il faisait longtemps que je n’y avais pas remis les pieds, et si je tardais trop je connaissais maintenant le Kirin depuis assez longtemps pour savoir qu’il me ferait une de ses scènes exubérante comme quoi je ne venais plus le voir, et ça, non merci ! Mais forcément, il avait du le sentir car il n’était pas là non plus ! Seul une femme se trouvait dans la pièce principal, une femme que je n’avais jamais vu ou du moins jamais en vrai, mais que je ne mis qu’un instant à reconnaitre. J’avais reçu sa photo il y a de cela quelques jours, à l’exact moment de sa prise de pouvoir du Seiryu. Une général tout comme moi !

Bien le bonjour général Blake !

Lui dis-je avec un sourire pour essayer de paraitre polie et de ne pas la faire stresser plus que tant du fait que je sache qui elle est. Le contraire par contre n’était pas forcément sûr. Elle devait avoir été submergé de dossier en tout genre, et si ça se trouvait elle n’avait peut être pas eu le temps de connaître chacun de ses égaux... Il valait donc mieux que je me présente !

Vous n’avez peu être pas encore eu le temps de le savoir, mais je suis Igarashi Shu, Général du Suzaku ! Enchanté d’enfin pouvoir faire votre connaissance !

La Vizarde lézardait tranquillement dans le magasin d'Urahara qui était vide à cette heure-ci, personne pour la déranger, le calme plat, juste le bruit de la bouche de Juri avalant son thé et le bruit de sa gorge hantaient les lieux, il fallait dire que c'étaient des moments agréables, rien de mieux pour la générale que ses moments de relaxation pour oublier les ennuis et les problèmes. Quoi que, cela la fit plonger dans ses pensées, bons et mauvais en même temps comme la fois où elle a failli perdre la vie à cause de l'Hollowmorphose qu'elle a subi mais heureusement, un homme venu de nulle part est arrivé et a réussi à mettre fin au cauchemar de la jeune femme en l'entraînant à canaliser toute la partie hollow qu'elle possédait et même d'utiliser cela comme une arme plutôt puissante. Il fallait dire qu'il n'y avait pas mieux que ça comme atout afin de battre différents ennemis plutôt puissants.

Alors qu'elle pensait qu'elle allait être toute seule pendant encore un moment, dégustant encore son thé assez chaud, quelqu'un rentra dans le magasin. Un client, un membre du Kanshu, un ennemi ? Qui pourrait-il être ? Juri espérait que ça ne soit ni un client, car elle ne savait presque rien de ce magasin, ce qu'il vendait, à qui en particulier ? Ni un ennemi sous peine d'engager un combat contre lui, mais elle était déjà prête à dégainer à la moindre occasion, son coup étant déjà préparé à l'avance, malgré le fait qu'elle soit calme. Et ce fut le dernier cas qui arriva, un homme grand, plutôt musclé, une tignasse noire, la description parfaite qu'on lui avait fait d'un des généraux du Kanshu, grâce à la photo aussi, c'était Igarashi Shu, sans aucun doute, elle avait eu le déclic. La vizarde fit un sourire en retour du sien, posant sa tasse de thé sur la table basse en face et observa le presque-inconnu, hochant ensuite de la tête :

« Je sais qui vous êtes, on m'a presque tout dit. Je suis enchantée aussi de faire votre connaissance et j'espère qu'on s'entendra bien, ça ne peut être que bénéfique. Vous voulez un peu de thé ? »

Elle jouait la gentille car elle savait que ce type était un des meilleurs et sympathiser avec les forts était un avantage, au contraire, Juri se moquait des faibles, mais ce n'était pas le cas ici, loin de là. La jeune femme prit la peine de se lever pour prendre une autre tasse et servir le thé à son compatriote.

Elle me connaissait, ce qui prouvait au moins qu’elle avait pris la peine de se renseigner sur l’organisation dans laquelle elle était rentré. Geste que j’appréciais, car si je m’étais donné cette peine j’attendais que mes égaux en face de même. Qu’ils apprennent à cerner les gens avec qui ils allaient devoir collaborer et qu’ils soient toujours au courant de tout. Nous avions beau être une organisation encore jeune et où les règles n’étaient de loin pas aussi présente qu’elle pouvait l’être au Gotei 13, j’étais persuadé qu’un peu d’ordre ne ferais pas de mal. Probablement ma vie à la Dixième Division qui remontait à la surface, qui sait. Je n’avais à vrai dire que faire de ce que pouvait penser les autres de cet organisation dont j’avais mis des années à me sentir proche et que je considérais enfin comme mon nouveau chez moi. Après des centaines d’années de fuite du Seireitei j’avais trouvé ici tout ce qu’il me fallait, et sortir de ma presque Solitude, seulement percé par cet être qui vivait à l’intérieur de mon corps m’avait fait le plus grand bien je dois l’avouer.

Oui nous aurons sûrement à nous revoir d’ici peu, je n’en doute pas. Et non merci pour le thé, je n’ai jamais été un grand fan de cette boisson...

Je ne sais pas pourquoi malgré le côté tradition et tout cette boisson reste une des rares choses auquel je n’ai jamais pu me faire. Et que j’évite soigneusement, préférant largement ne pas boire plutôt que boire une goutte de cet eau chaude aux herbes. Je m’asseyais néanmoins en face d’elle prenant place tranquillement en la regardant d’un air calme comme c’était souvent le cas. Quand l’on savait que j’avais en moins un être qui était mon exact opposé c’était difficile à croire que je puisse être si calme, mais pourtant j’avais appris à le maitriser, et plus jamais il ne m’embêterait lorsque je ne le désirais pas.

Comme vous le dite notre entente ne peut qu’en être bénéfique pour nos deux Sections, néanmoins je n’aime pas travailler avec des gens dont j’ignore tout. J’apprécierais donc en connaître plus sur vous, mais bonne je suis bon joueur je vais me dévoiler un peu avant.

Un «Jeu» tout ce qu’il y a de plus simple, offrir une information pour en obtenir une, rien de bien méchant là-dedans et qui me permettrait de mieux juger cette Général qui prenait ma place de Jeunot dans le Kanshu. Ce qui soit dit en passant me faisait plaisir, j’avais depuis le temps fait mes preuves, il ne manquait que quelqu’un pour prendre la place pour que ce titre cesse de me coller à la peau.

Je fus il y a de cela environ deux cents ans le vice-Capitaine de la Dixième Division. Et suite à un «incident» lors d’une mission je n‘ai eu d’autre choix que de quitter le Seireitei... Voilà déjà de quoi commencer.

Tant pis pour le thé, même si l'autre général refusa de boire la boisson, pour une raison quelconque, elle continuait à verser, elle le boira elle-même, gaspillant une tasse pour presque rien, c'était assez énervant mais fallait dire qu'elle s'était précipitée comme d'habitude. La majorité des cas, voir même 99 % des gens d'ici ne refusent pas un bon thé chaud pour s'hydrater, il n'y a rien de meilleur. Cette fois, pas de chance, elle est tombée sur le 1 % restant qui n'apprécie pas la boisson pour un motif ou un autre. La suite de la rencontre va sûrement être riche en autres rebondissements ou surprises et Juri comptait bien continuer la discussion entamée, surtout qu'elle pouvait apprendre des choses de la bouche même du général en question.

Elle écoutait attentivement le jeune homme, même s'il a des centaines d'années derrière lui, parler, sirotant son thé, l'énervement au sujet de ce dernier et du refus de la boisson s'étant déjà dissipé rapidement, car oui, elle s'était un peu fâchée à cause d'un sujet banal. Elle hochait doucement de la tête pour lui faire comprendre qu'elle l'écoutait encore et toujours, parce qu'avec le fait qu'elle boive à chaque minute sa tasse pouvait faire croire qu'elle s'en fichait radicalement. Shu voulait en savoir plus sur elle, ce qui fit sourire Juri, elle allait lui dire des choses, mais pas tout bien sûr, chacun a ses propres secrets qu'il ne faut en aucun cas dévoiler, elle avait les siens bien sûr qu'elle gardait pour elle et elle seule. La vizarde déposa alors sa tasse sur la table, s'étirant doucement en l'écoutant toujours puis le fixa avec un petit sourire lorsqu'il finit son petit discours. Elle croisa les jambes et commença à réfléchir :

« Hm, qu'est-ce que je pourrai dire à mon tour ?... »

Elle fit une pause puis reprit la parole :

« J'étais 3ème siège de la 7ème Division, je devais être promue vice-capitaine ou capitaine même, mais un petit incident, comme vous d'ailleurs... »

Elle savait qu'il parlait de la hollowification peut-être, enfin si elle ne se trompait pas, vu qu'elle savait que c'était aussi un vizard comme elle, Kisuke lui avait plus ou moins dit ça :

« ... M'en a empêché et à cause de ça, j'ai massacré pleins de gens innocents, paix à leur âme... Quelqu'un a réussi à me sauver et m'a aidé à contrôler ce pouvoir... Et me voilà ici maintenant. »

Juri fit un nouveau sourire, elle avait l'art de donner des détails plutôt déplaisants, comme ici le fait qu'elle ait massacré des gens, elle voulait voir comment il allait réagir à cela. Elle posa son coude sur la table et la tête sur sa main, soupirant légèrement et jouant avec sa tasse, passant son doigt dessus puis regardant à nouveau le jeune homme :

« Je pense que c’est suffisant, n’est-ce pas ? »