Humblement, Tenzen se présenta au Quartier Général de la Première Division. C'est en simple tenue de Shinigami qu'il le fit, dépourvu de ce Haori qui lui avait pourtant couvert les épaules tant d'années durant. Ces dernières semaines n'avaient pas été faciles, des décisions particulièrement ardues avaient été prises. Au retour de la mission dans le Rukongaï où d'anciens éminents membres du Gotei avaient tentés de retourner de simples âmes errantes contre les forces du Seireitei, le Shirohasu avait douté. Trop que pour pouvoir encore occuper ses fonctions... Cela ne lui était que rarement arrivé à ce point là. Est-ce que leur cause était réellement la bonne ? Est-ce qu'il ne valait mieux pas au final laisser les choses suivre leur cours sans tenter d'y imposer une vision précise ? Après tout, si tant de forces s'opposaient aux leurs, c'était sans doute qu'il y avait une bonne raison.

Les âmes errantes, le Hueco Mundo, sans parler des Mahotsukaïs... Tous étaient contre eux. Le Yakushiji avait pour le coup ressenti un besoin irrépressible de se mettre à l'écart. De réfléchir longuement à cette situation difficile, d'essayer de comprendre l'ampleur de la situation. Ainsi retiré de ses fonctions, il put prendre le temps de méditer – ce qu'il fait sans doute de mieux – afin de recentrer ses priorités tout en tentant d'assimiler les raisons et motivations de leurs opposants et d'en faire le tri.

Ils n'en savaient encore que trop peu sur les inquiétants mages que pour pouvoir tirer des conclusions à leur encontre. Concernant les âmes errantes, ce n'était pas la première fois que certains districts du Rukongaï jugeaient bon de s'élever contre le pouvoir central du Seireitei. Mais pour quelle raison d'honnêtes Shinigamis s'y étaient mêlés ? Haruki et Kaito s'en étaient fait les meneurs. Tenzen les connaissait tous deux et n'aurait jamais douté de leur fidélité jusqu'alors. C'est cette incompréhension précisément qui l'avait réellement perturbée. Avait-il pour autant réussi à tirer cela au clair à présent ? Le délai que lui avait accordé le Sotaishô était écoulé et sa décision finale devait être prise en ce jour.

Après les salutations d'usage, la question lui est posée par un unique mot. « Alors ? ». Serein, le Yakushiji fut encore moins loquace. Il opine simplement du chef en toute réponse. Shunshui se lève alors et s'approche, emportant une étoffe blanche soigneusement pliée sur son bras. Son Haori, signe distinctif des fonctions qu'il acceptait de reprendre. Un simple doute ne peut décemment pas faire chavirer une si longue vie de convictions. Et s'il ne comprenait toujours pas le pourquoi de ces Capitaines tourne-casaques, il est inconcevable qu'il devienne l'un d'eux. Le bien du plus grand nombre nécessite que la situation reste telle qu'elle est. Que le Gotei même devienne plus puissant encore. Et dans ce but, il ne pouvait pas se permettre de ménager ses efforts, en tant qu'exécutant de la justice des âmes...