La pluie... Ne serait-ce pas là le céleste ennemi de tout bon incendiaire ? Autant dire que Koshiro n'apprécie pas particulièrement de se retrouver ainsi trempé, même s'il s'épargne tout de même de réagir comme ces simples humains, ces imbéciles qui pensent que s'abaisser et courir leur permettra d'être moins mouillés. Pas étonnant qu'il ne leur offre pas plus de considération qu'à de futiles insectes n'attendant que d'être écrasés sous l'autorité d'êtres plus puissants et donc plus légitimes. Alors, même si lui-même n'en est pas friand, il encaisse les gouttes avec dignité, tête haute, cherchant juste un endroit peinard où s'abriter. Dans les vieux quartiers, à l'écart du centre ville, ce genre de coin ne manque pas. Vu l'état de délabrement de cette bâtisse, l'endroit conviendra amplement !

À peine y est-il entré qu'il soupire, en se rendant compte que l'averse en est à son terme. Ça valait bien la peine, franchement... Cependant, à présent qu'il est sur place et qu'il ressent en ses tripes cette petite gêne qu'il a appris à analyser, il serait idiot de s'en aller aussi vite. Un être à pouvoir se planque ici, il le sait. Il n'est pas capable de suffisamment interpréter ce signal et n'a donc aucune idée de l'endroit exact ni de qui il peut s'agir. Pour ça, Koshiro se devra de se fier à d'autres sens plus fiables... À l'ouïe, rien qui puisse l'aider en tout cas, tandis qu'il pointe son regard alternativement sur les cachettes possibles qu'il a déjà pu identifier. Tout en continuant de s'avancer, il discerne une silhouette qui n'a pas grand chose à faire là, trop faiblement pour qu'il puisse en conclure quoi que ce soit.

Bien vite, les doutes tombent lorsqu'elle se rapproche, se mettant bien en vue. « Elle », oui. Voilà une chose dont il n'est pas permis de douter, et ce dès le premier regard. Il faut dire que cette tenue ne laisse pas vraiment de place à l'hésitation sur ce sujet...

Et ben... On t'a p't'être pas mis au courant, mais on s'gèle les miches là !

Une excellente manière de résumer ce qu'il en pense. Bien sûr, ce n'est pas là une manière très habituelle d'entamer la discussion, mais le déséquilibré notoire n'est pas réellement homme de convention. Un second regard plus poussé – et moins axé sur une partie ciblée de l'anatomie féminine – lui en apprend plus encore. Pas de bout de masque sur la tronche. Pas de lame pendant à son flanc. Tout lui porte à croire qu'il s'agit là d'une humaine. Sa voix rocailleuse reprend alors là où il s'était arrêté alors que ses pas continuent de le rapprocher d'elle.

Pas qu'ça me dérange hein ! Disons juste qu'c'est un coup à choper la crève ça...

Le Jimushi renifle en guise de ponctuation. Pas un visage connu en tout cas. Dommage, il avait espéré tomber sur Imari de préférence. Mais il ne peut pas non plus dire que cette nouvelle rencontre lui déplaît jusque là...

Citation :

Encore une fois désolé pour l'attente, du mal à m'y mettre...

T'inquiète pas pour moi va...

Marquant une pause, il alla piocher un cigare dans la poche intérieure de la lourde veste qui lui couvrait les épaules. Montant le « barreau de chaise » à ses lèvres, il le décapita d'un coup de dent coutumier de la manœuvre avant d'ouvrir son briquet à essence d'un coup de pouce et de s'en servir pour allumer sa précieuse source de nicotine. Ce ne fut pas la seule chose qui s'alluma cependant... Son aura brûlante venait de s'éveiller, chassant l'humidité de sa tenue en quelques volutes de vapeur.

... j'suis un grand garçon !

Son énergie spirituelle ayant accompli son œuvre, le Jimushi la laissa chuter à nouveau, retrouver sa pulsation d'origine, mettant déjà fin à ce chaleureux show. Voilà qui devrait être parfaitement suffisant pour confirmer ce qu'il venait de dire : s'il y avait bien quelqu'un qui ne risquait pas de tomber bêtement malade à cause de quelques gouttes, ce n'était pas lui... Il se permit même un bref ricanement, tout fier de lui qu'il était.

Là, la courtoisie aurait voulu qu'il accepte l'invitation du geste qu'il venait de recevoir, et qu'il aille s'asseoir auprès d'elle. Tout comme il aurait sans doute dû se défaire de sa veste pour la lui confier, par galanterie. Mais l'incendiaire n'était tout simplement pas ce genre de gars. Ni courtois, ni galant, ni altruiste, rien de tout ça. Aussi préféra-t-il rester debout bien qu'il s'approcha tout de même, allant même jusqu'à s'accroupir mais pas plus.

Quant à faire du feu... Ah, j'crois qu't'aimerais pas ma méthode. C'tas d'débris au d'ssus d'nos têtes non plus !

Voilà qui se passe de commentaire... En effet, s'il décidait d'user de son pouvoir, cette bâtisse qui les abritait ne serait bientôt plus qu'un petit tas de cendres. Et ce n'était là pas du tout le but recherché, n'est-ce pas ? Tirant quelques bouffées supplémentaires sur son cigare, sa main droite s'éleva au niveau de son torse, se pointant lui-même du pouce.

Moi, c'est Koshiro ! Et toi ? Qu'est-ce tu fous là ? Genre « Kanshu toujours prêt ! » ou juste une p'tite escapade perso, hum ?

Les deux pieds dans le plat, et à pieds joints qui plus est ! Franc et direct, n'usant pas de détours pour obtenir des informations. L'attaque frontale, c'est là que réside le style du balafré. Or, d'expérience, il avait déjà pu remarquer que généralement, les gens qui possédaient un pouvoir dans cette ville faisait partie du Kanshu ou portaient un bout de masque sur la tronche. Et là, pas d'ornement facial pour la belle, aussi trouve-t-il sa question parfaitement légitime. Imari, Terumi, Shu, Kamui,... Déjà de nombreux adhérents à cette organisation rencontrés. Une de plus ou pas ?

Le Jimushi note mentalement le nom de la plantureuse créature – même s'il ne le retiendrait sans doute pas, peu doué qu'il est à se remémorer des patronymes exacts – mais décide unilatéralement que "Yoru" suffira amplement. Par contre, il ne sait pas le moins du monde ce qu'est censé représenter ce grade qu'elle lui décline. C'est la première fois qu'il en entend parler. Pour lui, le Kanshu, c'était un rassemblement de types à pouvoir, pas franchement au top d'ailleurs. Mais il ne cesse donc d'en apprendre plus, même si au fond il s'en moque un peu tant qu'ils ne venaient pas lui chercher des noises. Il sait pourtant qu'un jour ou l'autre, il devra peut-être en découdre avec eux s'il veut mener ses ambitions à bien... sauf s'ils ne se concentraient bel et bien que sur les attaques ciblant les âmes des misérables insectes qui peuplent cette cité. Un marchand de bien-être comme lui n'a peut-être finalement pas à s'en soucier. Chose dont il ne pourra de toute façon être certain qu'à l'usure. En tout cas, et malgré ses quelques dérives – que l'on pourrait également nommer "carnages" – il avait toujours à se présenter à chaque nouveau représentant de cette organisation qu'il rencontrait. Ce qui voulait donc dire que malgré les morts qu'il cause, il n'est pas encore considéré par eux comme une menace, ou bien tout simplement que le Kanshu n'est réellement pas doué pour faire tourner l'information... Quoi qu'il en soit, c'est au balafré de répondre à la question posée.

Boh, quelques rencontres par ci par là, rien d'plus. J'ai l'contact facile tu vois, alors du coup y a pas eu d'difficultés à taper la causette avec queq'z'un d'tes potes.

"Taper la causette", oui, c'est une manière de présenter les choses... Pas sûr qu'ils partagent tous cet avis à l'exception d'Imari cependant. Des prises de tête, de la baston, des incendies... Cela correspond un petit peu plus à la réalité des choses. Le balafré se gratte négligemment le menton tout en tirant une grande et profonde bouffée sur son cigare, un sourire en coin se dessinant sur son visage lorsqu'il recrache la fumée tel un écran se plaçant entre eux deux.

C'la dit, t'as pas répondu à ma question. Qu'est-ce tu fous là ? C'quand même particulier comme coin pour protéger la veuve et l'orphelin et tout l'bordel qui va avec, nan ? J'te préviens, si ça cause de Maho Tsukaï, ça m'intéresse... J'dois toujours lui faire bouffer sa barbe à c'vieux déchet !

Pour sûr, voilà un fait que l'incendiaire n'a pas oublié. Il ne sait certes toujours pas comment il pourrait s'y prendre pour le terrasser alors que lors de leur première rencontre l'humain avait été totalement dominé. Pas pour autant qu'il hésiterait une seule seconde si l'occasion venait à se présenter.

Citation :

Un mois sans réponse ni nouvelle, je me permets de clore ce RP.

De toute évidence, la dénommée Yoruichi n'avait pas l'intention de lui délivrer la moindre information. Si elle avait reconnu connaître le Kanshu, elle ne se sentait pas d'en faire plus, se contenter d'en rester là et de garder le silence. Quelle ennuyeuse rencontre au final, alors que ça avait si bien commencé... Une amazone au teint halé, garnie d'une poitrine généreuse et vêtue bien légèrement par un temps si humide. Et finalement... Koshiro poussa un bâillement, non sans avoir au préalable écrasé son cigare sous son talon. Ouais, vraiment déçu. Il en a d'ailleurs un peu de mal à se décider de décamper, prenant encore un peu de son temps pas si précieux pour se rincer l'oeil cordialement. Si la guerrière se faisait si peu réactive, après tout, elle ne viendrait sans doute pas s'opposer au fait d'être quelque peu reluquée, surtout compte-tenu de son accoutrement qui y incitait clairement. Aussi ne chercha-t-il même pas à se faire discret.

Cela lui fit penser à Paloma, seule et enchaînée dans sa cave en sa demeure. L'envie de l'y rejoindre, maintenant que la pluie s'était tue. Il avait certes eu besoin de prendre un peu l'air, cherchant à tuer son ennui, mais la tentative avait été si peu concluante que s'occuper un peu de son esclave ainsi que la possibilité de se défoncer un peu la tête lui venaient à présent telles des évidences incontournables. Le moment donc de mettre réellement un terme à cette entrevue improvisée.

Bon... C'est pas que j'm'emmerde mais... Si, en fait j'me fais chier, mais d'une force... Allez, à la r'voyure, femme !

Et sur cette clôture condescendante, s'en aller, tout simplement, sans laisser possibilité de réponse. C'est qu'il est pressé le bougre, quelques envies qui le démangent à présent...