Un toit d'immeuble avec ses conduits d'aération, son escalier de secours et le vacarme de la rue en contrebas, voilà qui était d'entrée typique du monde humain d'aujourd'hui. S'approchant un peu du bord, la capitaine des scientifiques put constater que trente étages les séparaient du plancher des vaches, et que pas un chat ne semblait les peupler. Week-end oblige. Ils seraient tranquilles ici, et elle pourrait donc expliquer son plan à son aise à ses deux compères. Elle posa la valise à terre et l'ouvrit, avant de tendre un Gikongan standard à chacun. Elle ingéra le sien, et se matérialisa, bien visible dans le monde humain cette fois. La capitaine portait un débardeur noir et une jupette rouge bordeaux, avec des chaussures à talons en cuir noir. L'étudiante parfaite, quoi.

Elle se rendit cependant bien vite compte que ses talons n'étaient pas une bonne idée. Non seulement elle n'en avait jamais porté, mais ils faisaient bien dix centimètres. Manquant de se ramasser alors qu'elle essayait de marcher de long en large avec gestes de bras assortis, comme tout bon officier supérieur lors d'un briefing, elle décida finalement de s'immobiliser et de faire son discours de façon stoïque.

- Messieurs, entrons dès à présent dans le vif du sujet. Comme nous l'avons vu lors du briefing, on est ici pour des tests pratiques de notre projet actuel, le KG. Donc, on va tous le tester cette fois, étant donné que vous deux êtes de bons sabreurs et que moi, ben...

Elle eut une ou deux secondes de réflexion intense.

- Je suis juste curieuse. Donc, une fois que vous aurez tous les deux intégrés vos Gigai, nous partirons immédiatement par cet escalier de secours et nous ferons du repérage. Notre expédition ici durera environ une semaine. Ah, et...

Elle sortit de son paquetage trois détecteurs de Hollows MkII, qu'elle tendit la encore à Senji et Akihiko, avant de glisser le sien dans sa poche de veste. Car, sur un toit, il fait frisquet, et elle avait rajouté une veste en jean à son mince débardeur qui n'était absolument pas suffisant pour qu'elle ne batte pas le record du claquement de dents par seconde.
Une fois ceci fait, elle reprit, d'une voix de plus en plus assurée.

- Nous ne nous en prendrons pas au menu fretin, les gars de la treizième sont là pour s'occuper de ça. Nous, ce qu'on veut, c'est minimum un Menos, et en ce moment leur apparition ici prend des proportions inquiétantes. Donc, Senji, tu seras chargé du combat en tant que tel, Akihiko toi tu le rejoindras dès que tu auras monté la caméra sur son trépied, et moi je superviserai et n'interviendrai que si je le juge nécessaire.

Voilà, fini. Elle regarda tour à tour les deux hommes, le grand taciturne et le petit timide. Une sacrée équipe, qu'ils formaient, ces trois là. La douzième division était cependant l'une de celles qui constituaient le fer de lance de la reconstruction du Gotei, à présent, et elle comptait bien l'illustrer une nouvelle fois en compagnie des deux subordonnés en qui elle avait le plus confiance. Ça allait être intéressant, vraiment.

- Des questions ?

Et que vous vous êtes capitaines ? Archi nulle en maniement du sabre ? Incapable de pratiquer du Hakuda ? J’aurais voulu pour la taquiner prononcer l’une de ces phrases à sa place. Mais ne l’ayant pas fait, tenant un tant soit peu à ma vie, ou plutôt à ma possible envie d’évolution dans cette division. Nous n’en étions pas encore à ce stade de complicité où je pourrais me permettre de glisser ce genre de phrase sans que cela ne paraisse être une quelconque forme de non respect de son grade, où je ne sais quel autre connerie qui me mettrait dans une mauvaise position. Définitivement non !

J’écoutais donc d’une oreille plus ou moins attentive ce que ma très chère Capitaine pouvais avoir à me dire. Rien de bien folichon et rien de plus incroyable que ce que je ne savais déjà. Du moins jusqu’à ce qu’elle aborde enfin le thème du Menos. Voilà quelque chose qui me plaisait. Car si je m’étais entrainé assez au Seireitei il est vrai que cela faisait maintenant un moment que je n’avais pas affronté un vrai Hollow, un truc puissant qui est potentiellement capable de me foutre dans la merde. Bon faut avouer qu’avec le quatrième siège à mes côtés y avait pas de grande chance et encore moins avec la présence d’un Capitaine derrière, mais bon, tout de même. Je ne comptais d’ailleurs pas solliciter l’aide de Tsunemi-Taishô et allait bien le lui faire comprendre...

Tout ce que j’ai à dire c’est que si l’on veut avoir de réelle résultat il est évident que votre participation au combat est fortement déconseillé... Pas besoin d’être un génie pour connaître le poids d’un Menos face à un Capitaine. Alors laissez le nous se sera préférable Taishô.

Le tout dit de façon courtoise, comme à chaque fois que je m’adressais à un ou une Capitaine. Je ne désirais absolument pas me montrer vexant, bien au contraire. Tout simplement il est vrai que si l’on désirait réellement obtenir des résultats qui portent leurs fruits il fallait tester les capacités du projet à leur maximum, et non à ba niveau comme le ferait n’importe quel Capitaine qui se respecte... Ce que je pouvais faire était d’augmenter la puissance par palier pour le tester graduellement, car j’étais à vrai dire persuader de pouvoir me faire un tel monstre en un seul coup. Du moins en théorie...

Je me décidais enfin à avaler ma pillule pour libérer mon Gigaï. Me matérialisant enfin correctement dans le monde des humains, me permettant d’être visible de tous, enfin. Je n’étais à vrai dire pas vraiment un fan de ce côté fantôme invisible de tous qui nous caractérisait et préférais que l’on me voit en chair et en os. Ici J’avais vêtu une superbe chemise hawaïenne et mes lunettes classique avait été remplacé par une paire de lunette de soleil du plus bel effet, qui me donnait le parfait look du vacancier, et c’était bien se dont je rêvais à vrai dire. Raison évidente pour laquelle j’avais choisis cet accoutrement il fallait l’avouer.

Kirito regardait la ville autour de lui fasciné. Comme cela faisait longtemps qu'il n'était pas revenu dans le monde réel, il admira la vue depuis le haut de ce toit et sourit. Cette mission devrait bien se passer, même s'il n'en connaissait pas le détail, il le savait au fond de lui. Il finit par se reprendre se souvenant que Ai devait annoncer la couleur. Il se redressa alors et constata que sa capitaine était en train d'ouvrir une valise. Il ne distingua pas en premier lieu ce qu'elle prit mais le doute s'estompa rapidement lorsqu'elle lui plaça un Gikongan dans le creux de la main. Le jeune Shinigami la remercia d'un signe de tête associé à un charmant sourire. Il la regarda par ailleurs avaler le sien et s'émerveilla devant la tenue de Ai. Cependant, son sourire s'effaça rapidement lorsqu'il constata qu'elle tituba à cause de ses talons en marchant quelques mètres seulement. Décidément même si Ai était à la hauteur du titre de capitaine, il lui manquait encore un certain aplomb et du charisme pour s'imposer en tant que tel.

Le jeune Shinigami se concentra alors sur les paroles de son capitaine qui commença à parler. Même s'il savait de quoi la mission relevait, il ne savait pas quel rôle il serait amené à jouer exactement. Il fut surpris par le compliment de son capitaine sur sa maîtrise du sabre et manqua de rougir mais se ressaisit rapidement sachant que ce comportement serait déplacé. Lorsque le capitaine lui donna son détecteur de Hollows MkII cette fois il la remercia de vive voix.

- Merci beaucoup capitaine, je vois que vous êtes très prévoyante, comme à votre habitude.

Ai commença alors à expliquer plus en détails la mission et Kirito s'étonna de l'ampleur de la tâche qui les attendait. Ils devaient coincer un Menos pour les besoins de l'expérience, ce qui l'inquiéta d'abord en premier lieu même si rapidement il se rendit compte qu'il était plutôt excité par l'idée. Kirito remarqua au passage que Tatsugami semblait également intéressé par cette information, il vit même le troisième siège lui jeter un bref coup d’œil. Notre jeune Shinigami songea que son collègue devait être en train d'estimer s'il serait à la hauteur. Après tout il ne pouvait pas lui en vouloir, le physique de Kirito était relativement peu menaçant et sa personnalité si discrète ne laissait rien paraître de sa force. De plus, il était tout fraichement arrivé dans la division, qui plus est directement au poste de quatrième siège, et il devrait donc prouver à son aîné qu'il était à la hauteur. Que pouvait-il bien penser de lui actuellement ? Avait-il déjà seulement entendu parlé de lui ?

Malgré ces quelques doutes, notre jeune gentleman était fier d'être caméraman sur une telle expérience, même si ce rôle semblait ingrat par rapport à celui que jouerait Tatsugami Senji, il savait qu'il n'en était rien. Ai l'avait choisi pour enregistrer les évènements or c'est grâce à cette vidéo que tous les scientifiques de la douzième division pourraient ensuite se baser pour continuer leurs travaux. C'était une véritable preuve de confiance de la part de sa capitaine, il ne fallait pas la décevoir ! Après l'intervention du troisième siège, qui fut courte mais efficace et pertinente, Kirito se gonfla de motivation et prit à son tour la parole.

- Je suis entièrement d'accord avec Tatsugami-sempaï. Il serait préférable que vous restiez en retrait du combat le temps de l'expérience, Taishô. Je m'occuperais de filmer tout ça avec attention et si jamais notre troisième siège ici présent rencontre un problème, bien que j'en doute, alors je serais au plus près de l'action pour intervenir. Par ailleurs, je sais que vous veillerez sur nous.

Kirito se gratta ensuite l'arrière de la tête comme songeur, il aperçut Tatsugami avaler la petite pilule et se matérialiser à son tour puis il posa finalement une question :

- De quelle manière allons nous trouver un Menos ? Même si, comme vous le dites, ils apparaissent de plus en plus il faut tout de même les repérer. Certes nous avons ces détecteurs mais devons nous nous séparer afin de le repérer ou alors avez vous eu connaissance d'un endroit spécifique auquel nous devrions tous nous rendre pour en croiser un à coup sûr ?

Tout en posant cette question Kirito avala à son tour le Gikongan et se matérialisa à la vue de tous. Il apparut alors dans une tenue estivale, des sandales ouvertes au pied, vêtue d'une chemise d'été d'un blanc éclatant avec le dessin d'un dragon noir dans le dos et d'un pantacourt beige. Habituellement il n'aimait pas les habits trop clairs mais comme il se trouvait ici pour mission, il valait mieux adopter une tenue décontractée pour ne pas attirer l'attention sur soi. De plus, il constata qu'il avait adopté un style estival relativement proche de celui de Tatsugami, c'était une bonne chose.

Cependant, c'est à ce moment précis qu'un autre changement survint, ses yeux gris devinrent subitement bleu azur l'espace de quelques secondes avant de retrouver leur couleur d'origine. Même si ce changement fut très bref le jeune shinigami avait croisé le regard de Ai qui avait du comprendre ce qu'il venait de se produire. Kirito se demanda alors si le troisième siège, posté juste à ces côtés, avait également observé le phénomène mais également s'il était au courant de sa personnalité changeante. Il posa une main sur sa tempe et soupira. Il semblerait que l'autre aussi soit content de se retrouver dans le monde réel. Heureusement pour éviter que ce genre de problème ne nuise à la mission il avait tout prévu. Il sortit de sa poche des petites lunettes de soleil ronde d'un noir profond et les enfila ce qui masqua entièrement ces yeux, puis il attendit la réponse de son capitaine.

L'impatience était un trait de caractère qui ne caractérisait pas tant de membres de sa division que ça. C'était d'ailleurs pour ça que la jeune femme les avait emmenés, eux, et pas son vice-capitaine dont les capacités sur le terrain étaient bien moins importantes. Il fallait prendre des décisions vite, et pas tergiverser des heures durant. Chose qu'elle avait apprise à la dure quand elle et Kenji, le troisième siège de la cinquième, avaient du tenir leur division à bout de bras. Akihiko en savait d'ailleurs quelque chose.

Tout le monde en Gigai, donc, et ils avaient l'air de deux étudiants en vacances accompagnés de leur grand frère plus âgé. Ce qui permettrait, coté pratique, de pouvoir acheter de l'alcool sans problèmes. Senji était assez patibulaire et impressionnant pour ça. Elle s'éclaircit la gorge et se mit posément à éclaircir les points demandés, qui mine de rien avaient leur pertinence. Raisonnement logique et division scientifique oblige.

- C'est exactement le point que je voulais soulever par "si je le juge nécessaire". Vous aurez carte blanche pour vous débarrasser de ce Menos de la façon qui vous plaira, en faisant bon usage des Kuron Gigai bien entendu. Quand je dis vous, c'est littéral, puisque tu utiliseras cette caméra Akihiko. Tu n'auras donc pas à rester en retrait, comme tu l'entends.

Elle sortit de sa besace une petite caméra portable pouvant aisément se fixer à l'épaule et permettant une grande liberté de mouvements. Un gadget qu'elle avait développé suite à son visionnage des images de la première mission en compagnie du Kenpachi. Elle permettrait au quatrième siège de s'impliquer plus dans le combat, et elle savait qu'il en mourait d'envie par expérience autant que pour avoir cotoyé le type depuis des années.

Elle décida ensuite, après qu'Akihiko aie posé sa question, de se mettre en marche, et de lui répondre à mesure qu'ils progressaient vers la rencontre éventuelle avec un Menos. Elle était comme ça, l'efficacité incarnée, et l'idée de rester plantés sur ce toit ou il faisait plutôt froid ne l'enchantait guère. Elle fit un pas, d'une prudence extrême, puis deux. Après quatre pas, notre scientifique, analytique, conclut qu'il fallait qu'elle soit plus féline pour porter des talons. Elle soupira. Puis enleva carrément les chaussures, les balançant dans son sac pour continuer pieds nus. C'était déjà son mode de vie à la Soul Society, pourquoi changer ?

Le bruit de ses petits pieds résonna sur les premières marches de l'escalier de secours alors qu'elle reprenait la parole, sa voix se répercutant dans un écho lugubre.

- Nous n'allons pas nous séparer, non. L'avantage du MkII, c'est qu'il peut détecter les hollows dans un rayon plus étendu, et que de surcroit les hollows sont attirés comme des aimants par l'énergie spirituelle. Ça devrait te parler, Akihiko, étant donné la nature de ton propre pouvoir. Et donc... Je vais libérer mon Reiatsu, totalement, en périphérie de la ville. Ça devrait suffire à en hameçonner un. Il faut être très stratégiques et faire attention a être suffisamment éloignés des habitations, ceci dit.

Ils réaliseraient surement que leur repérage serait donc surtout dans le but de trouver l'endroit le plus propice à cette libération. L'escalier de secours descendait en spirale et débouchait dans une autre cage d'escalier plus large, qu'ils descendirent jusqu'à la rue, animée mais sans plus à cette heure. Des passants pressés, des gosses en vacances, un ou deux touristes et quelques lycéens du genre hargneux.

Les gens ne se retournaient pas en les voyant, c'était bon signe. Et surtout les gens ne leur cherchaient pas de crosses, ce qui était surement du la encore au physique impressionnant du troisième siège. Il avait l'air de quelqu'un qu'il ne fallait pas embêter, et ça les arrangeait bien, puisque se faire remarquer et importuner le moins possible était justement une partie non négligeable du plan.

- Bien, on va prendre le bus pour aller au nord à présent.

Elle se posa tranquillement à l’arrêt de bus, et regarda distraitement les horaires. Elle se demandait d'ailleurs si ses deux compères avaient déjà pris le bus dans leur vie. Elle leur coula donc un regard pour observer leurs réactions.

Un brin trop lèche-botte ? C’était ce qui me traversait l’esprit à la première réflexion du quatrième siège. J’avais pourtant cru qu’ils étaient dans la même division avant et donc qu’ils ne partageaient donc une certaine relation. Et le voilà qui lui cirait les pompes avec la manière. Même si chacun le faisait à sa manière devant les Capitaines j’étais partisan de toujours rester courtois tout en donnant son point de vue clairement. Et le miens était qu’à trop vouloir bien faire on finit par s'emmêler les pinceaux et à qui sait en perdre en reconnaissance. J’avais bien compris que c’était ce trait de caractère qui m’avait aidé avec le Kenpachi, et je savais que si je ne représentais pas n’importe qui pour lui aujourd’hui c’était au moins en partie grâce à ma façon d’agir avec lui. Il lui faudrait selon moi faire attention à ne pas vouloir trop en faire, il risquait de se faire prendre pour un lèche-botte, ce qu’il n’était probablement même pas...

Ce qu’il dit par la suite avait du bon, j’aimais bien le fait qu’il ne me prenne pas à la légère c’était un bon point je devais l’avouer, mis à part ça, l’on se rendait compte qu’il n’était pas dans la division depuis longtemps au vue de sa question. Pour moi le principe du MkII était parfaitement logique, et je savais bien avant que la Capitaine réponde ce qu’il en retournait. Ce qu’elle fit d’ailleurs parfaitement, enlevant par la même occasion les quelques doutes qui pouvait encore planer sur le groupe. J’eus tout de même un léger frisson d’excitation en l’entendant dire qu’elle allait libérer son Reiatsu. J’espère qu’elle en avait l’autorisation car il fallait avouer que le Reiatsu d’un capitaine n’était pas du genre à passer inaperçu, bien au contraire ! J’étais des plus heureux à vrai dire, allant enfin pouvoir découvrir la nature du Reiatsu de la capitaine et par la même occasion comprendre de quel bois elle se chauffait. J’avais imaginé plein de possibilité. Mais celle que je trouvais la plus probable est un Reiatsu à son image, calme et posé, avec des teintes de fougues qu’elle faisait de son mieux pour cacher. Ou quelque chose du genre tout du moins.

Et bien après vous.

Lui dis-je en lui emboitant le pas avant de monter dans le bus qui allait nous amener à destination semblerait-il. J’avais volontairement omis le Taishô qui aurait du se retrouver à la fin de la phrase. Nous n’étions plus au Seireitei et il y avait des gens au tour de nous. Je sais que dans cette ville ils avaient du en voir des trucs louches, mais autant leur éviter le coup du trentenaire qui appelait une «simple étudiante» Capitaine... Elle comprendrait j’en étais persuadé, et si ce n’était pas le cas je m'efforcerais de lui prouver son erreur, n’étant pas du genre à me laisser marcher dessus trop facilement non plus.

La technologie humaine était quand même sacrément intéressante y avait pas à dire, nous avions eu l’autorisation d’étudier tout leur avancé technologique en terme de déplacement et c’était tout bonnement incroyable. Ils avaient sur ce point là découvert des choses folles et en un nombre d’année extrêmement réduit. J’aurais presque à un moment soupçonné l’un des ex Capitaine en charge de la 12ème Division d’y être pour quelque chose, mais malheureusement ce doux rêve était parfaitement improbable.

Le trajet lui ne dura pas si longtemps que ça, en moins d’une heure nous nous trouvions là où nous le voulions à savoir dans le nord là où il semblait y avoir une petite concentration sympathique de Hollows et surtout là où selon nos cartes il devrait y avoir des endroits assez tranquilles pour que l’on s’y batte tranquillement sans risquer de tomber sur un humain ou quoi que se soit d’autre. Il y avait bien le Kanshu qui officiait à Karakura mais rien ne prouvait que l’un de ces membres se déplace jusqu’ici pour venir voir ce qu’il se passait. Qui vivra verra après tout !

Kirito écouta attentivement la réponse de sa capitaine essayant d'intégrer toutes ces nouvelles informations. Comme il venait d'arriver il avait besoin d'en apprendre le maximum, autant sur les missions et le matériel que sur ces coéquipiers. Il connaissait depuis longtemps Ai et il savait qu'elle l'appréciait, cependant son amie était aujourd'hui devenue capitaine et ce changement de statut perturbait tout de même notre jeune shinigami. Par ailleurs, Kirito devait également apprendre à connaître son troisième siège. Son aîné était bien plus grand que lui et dégageait une assurance réconfortante, cependant il souhaitait voir ce shinigami en action et le combat contre le menos devrait permettre de mieux cibler le personnage.

Kirito accepta avec un grand sourire la caméra que lui donna sa capitaine, il l'étudia rapidement et, comprenant son fonctionnement, il essaya de l'accrocher sur son épaule en la fixant sur ses vêtements à l'aide d'une sorte de grosse pince. La caméra ne bougea pas. Ce dispositif était efficace, simple et non-invasif, c'était du bon travail, c'était du travail made in Ai ! Le jeune shinigami rangea la caméra dans ses affaires. Il se réjouissait de pouvoir participer à l'attaque du menos, surtout qu'il pourrait lui aussi tester l'un de ses fameux Kuron Gigai dont tout le monde parlait depuis son arrivée à la douzième division. Il était reconnaissant à Ai de lui laisser cette opportunité, elle savait bien que lui et l'autre appréciait le combat.

Alors qu'il avait ses pensées l'autre se manifesta justement encore une fois. Il semblait très excité par l'idée du Menos et il ne faisait plus aucun doute à présent que durant la mission il viendrait taper l'incruste. Kirito le savait mais il était également conscient du fait qu'il ne pouvait rien y faire. Par ailleurs, sa personnalité vicieuse et égocentrique mènerait tout de même à bien la mission il n'en doutait pas un instant. Le sujet d'inquiétude était plutôt de savoir s'il n'allait pas trop en faire comme à son habitude...

Kirito suivit ensuite la capitaine – notant, avec une pointe d'amusement mêlée de compassion, qu'elle avait finit par retirer ces chaussures - et continua à l'écouter. Lorsque Ai parla de son pouvoir il lui rendit un sourire entendu. Le magnétisme était son domaine de prédilection et il apprécia le clin d’œil. Il pensa également que si sa capitaine allait effectivement libérer son reiatsu alors un menos devrait très rapidement tomber dans le panneau car Kirito connaissait bien la puissance de son amie. C'était un bon plan qui nécessitait peu de mise en œuvre mais avait le mérite d'aller droit au but. De plus, s'ils s'éloignaient des habitations les humains ne devraient courir aucun risque.

Ils finirent par arriver près d'un abri bus - cela s'appelait-il comme ça ? - et Ai sembla lire quelque chose dessus. Kirito avait encore du mal avec le monde humain tel qu'il était actuellement : voiture, car, bus, vélo, trottinette, il y avait tellement de moyens de transports différents qu'il lui arrivait de s'emmêler les pinceaux. Par conséquent il préféra laisser sa capitaine se charger de les guider plutôt que de faire une bêtise. Lorsque le bus arriva - enfin si c'était bien ça un bus – il grimpa dedans à la suite de ses compères. Au moment où il jeta un coup d’œil dedans, il sut qu'il était fichu et que l'autre arrivait.

Des filles !!! Pleins de filles partout et en jupe !! L'été chez les humains était vraiment trop cool ! Ras le bol de ces tenues trop longue du Gotei 13 ! Les yeux de Kirito étaient comme affolés, la quasi majorité du bus était remplie de jeunes femmes qui devaient probablement se rendre à un quelconque endroit toutes ensemble. La vue de cette concentration de courbes généreuses avaient signé le début de l'ère du pervers ! Suivant les deux autres shinigamis Kirito jetait des coups d’œil en tout sens à s'en décoller la rétine. Il murmura entre ses lèvres.

- Oulala c'est qu'il y a de la bonnasse dans les environs...

Des filles et du combat en perspective ! Bonne journée en prévision. Kirito savait que si Ai décelait maintenant son changement d'attitude ils devraient sans doute sortir de ce bus paradisiaque, par conséquent le jeune shinigami eut un sourire carnassier s'assurant que sa capitaine ne le regardait pas et se rinça allègrement l’œil durant les 45mn de trajet. Pendant tout ce temps notre jeune égocentrique reluqua à volonté les donzelles proches, se cachant toujours de Ai, profitant du fait que l'autre imbécile n'était pas très difficile à imiter vu qu'il était juste calme en toute circonstance. Kirito gratifiait les jeunes femmes de charmants sourires et de petits clins d’œil se qui fit pouffer d'amusement certaines voire soupirer de désir d'autres. Quand il descendit du bus en dernière position il lâcha.

A plus les poulettes ! Qui sait peut être que l'une d'entre vous recroisera ma route et aura le privilège d'entrer dans mon lit !

Au moment même où il prononça ses paroles le cœur des jeunes filles s'emplit d'espoir. Cette charmante vision dénota gravement avec le regard qu'Ai lui envoya lorsqu'il sortit du bus. Il était repéré désormais, cela ne servait plus à rien de jouer la comédie. Il sourit ravi de son coup, posa ses mains derrière sa tête et annonça :

- Salut Ai-taishô ! - l'utilisation du prénom et du titre était voulue, il aimait bien provoquer l'amie du timide - Ça roule ? T'en fais pas l'idiot n'est pas loin et je suis de bonne humeur je vais pas saccager ton expérience !

Puis se tournant vers le troisième siège il enchaîna.

- Enchanté, je suis Kirito Akihiko version 2.0 ! Je suis le même mais en mieux donc. Il me semble que tu es mon aîné et j'ai entendu dire que tu étais fort. Je suis impatient de te voir en action !

C'est sur ces paroles qu'il attendit la réaction de sa capitaine et de son collègue qui lui était pour le moment très sympathique car il avait un look d'enfer.

Le bus arriva, et Ai soupira en constatant qu'il était plein à craquer d'une classe de lycée allant probablement en sortie scolaire. Elle savait déjà pertinemment ce qui allait se passer, à l'instant même ou elle se leva du petit banc de l’arrêt de bus. Ses yeux d'encre allèrent se poser sur ses deux subordonnés, et plus précisément sur le plus petit, qu'elle perdit de vue lorsque Senji eut la courtoisie de la laisser monter la première dans l'engin. Elle ne se formalisa pas de l'absence d'honorifiques, elle comprenait tout à fait le pourquoi du comment il avait fait ça. Aussi lui glissa t'elle dans un murmure en passant devant lui:

- Merci. Et bonne initiative.

Elle contempla le bus, ou les regards de toutes les minettes étaient tournés vers les trois nouveaux arrivants. Elle avait bien conscience que son apparence physique ne trahissait pas ses 200 ans réels, et qu'elles devaient croire qu'elle avait leur age. Elle se garda bien de faire un quelconque geste dans leur direction, ceci dit, et se hâta de rejoindre un groupe de quatre sièges libres à l'arrière, suivie de ses deux confrères. Une fois assise, elle n'eut qu'à jeter un regard à Akihiko qui remontait l'allée pour s'apercevoir que ses yeux s'étaient teintés d'azur. Et zut.

Elle n'avait fondamentalement rien contre cette personnalité, mis à part qu'un soir elle s'était glissée dans sa chambre avec des intentions tous sauf catholiques en tête (elle l'avait repoussé). Le fait qu'il allait très certainement les faire remarquer plus que de raison n'était pas pour rien dans les réserves qu'elle émettait, lui non plus. Et il commença directement, à entendre les gloussements des cruches qui peuplaient l'autobus. Celui-ci redémarra, filant vers le nord et leur destination finale.

- Mets là en sourdine deux minutes, l'allumé, tu veux ?

Elle avait sifflé ça entre ses dents alors qu'il quittaient le bus. Il était derrière elle, ce qui lui déplaisait encore plus, alors que Senji ouvrait la marche. Bien sur, elle connaissait son quatrième siège depuis des années, ce qui expliquait ce ton familier. Elle voulait éviter que le troisième siège ne se rende compte de ses écarts de langage momentanés, en revanche. Bien sur, il n'allait pas tarder à remarquer les écarts de personnalité de leur jeune camarade, mais elle n'en pipa mot jusqu'à ce que celui-ci se démasque en quittant le véhicule. Elle s’efforça de ne pas lever les yeux au ciel.

- Ça roule, comme tu dis, mais je préfère arrêter de palabrer et poursuivre la mission, si ça ne t’embête pas. J'espère que tu n'as pas perdu la caméra au moins. Excuses le, Senji.

Elle essaya d'adoucir un peu le ton alors qu'elle passait son propre sac en bandoulière et commençait à marcher le long d'une clôture, vers la lisière de la foret. Elle avait parlé du dédoublement de personnalité d'Akihiko à celui qu'elle considérait maintenant comme son bras droit avant même l'arrivée du quatrième siège.

- Contente de voir que tu es en forme, toujours, numéro 2. On va essayer de s'éloigner le plus possible des habitations, comme prévu, et trouver une clairière suffisamment grande pour le combat.

Sur ces mots, elle sauta la clôture qui les déparait encore de l'étendue herbeuse menant à la foret. Elle avait simplement répondu à la provocation manifeste de la personnalité dévergondée d'Akihiko en étant cassante, le gratifiant d'un "numéro 2" bien senti. Il ne fallait pas la chercher non plus. Mais elle savait qu'il tiendrait son rang, surtout en présence de Senji. Elle jeta un regard à son troisième siège, contente de l'avoir avec elle. L'efficacité côtoyait la débauche, un peu comme les mauvaises herbes poussaient entre les pavés des voies.

Kirito version 2.0... J’imagine que c’est de ça que m’avait parlé Tsunemi-Taishô lors qu’elle m’avait évoqué les changements de «caractère» du jeune 4ème siège, pour ne pas tout simplement dire son comportement schizophrénique... Pas besoin d’un doctorat en Psychologie pour s’en rendre compte, et puis j’avais lu un bouquin vite fait après en avoir parlé avec la Capitaine, sur ce genre de dérèglement. En général il y avait un élément visible à l’oeil nu qui prouvait le changement d’état, du moins parfois lorsque le cas était assez grave et que les deux personnalités se partageaient vraiment le corps. Pas forcément lorsque c’était un changement occasionnel. Chez certains Shinigami cela se produisait parfois lors de combat trop rude, où de dérèglement émotionnel trop grand, bien que cela avait parfois tendance à finir par une Hollowmorphose qui se terminait pour ainsi dire tout le temps mal. Les cas de Hollowmorposhe confirmé était vraiment rare, et seul quelques gradés avaient été confirmé comme de véritable Vizard. Le capitaine de la Neuvième par exemple, ou le vice-capitaine de la Onzième pour ne citer que deux des plus grands exemples vivants encore. Je ne vais pas non plus vous refaire un court sur une Histoire que vous connaissez déjà tous par coeur et qui avait déjà assez marqué la Soul Society ainsi !

Je pus néanmoins noté que si la première personnalité du jeune homme semblait timide et calme celle-ci était tout l’inverse. Ce qui en soit n’était pas si étonnant, et il semblerait qu’il soit plus passionné par le combat. Quoi que l’autre n’en a tout simplement pas parlé, alors sait-on jamais... Je compris alors immédiatement un détail qui m’avait précédemment échappé. La raison pour laquelle il avait mis des lunettes, probablement pour cacher les signes d’un changements possible d’état. Mais je n’étais pas là pour le juger, et tant qu’il s’arrangerait pour ne pas foutre la mission en l’air je n’avais que faire de ses problèmes psychologiques. Néanmoins s’il devait devenir une gêne, je n’éprouverais aucun remords à lui en foutre une, ou plus !

Pas de problème Capitaine ! Quant à toi, Enchanté de te rencontrer enfin, j’espère que tu te montreras à la hauteur, sans quoi je m’occuperais personnellement de te remettre à ta place !

Le tout dit sur un ton froid, qui ne dénotait d’aucune trace d’hésitation dans mes propos, s’il essayait ne serait-ce que d’être une entrave à mon projet, dont j’étais maintenant le chef de projet, je m’occuperais personnellement de lui remettre les pieds sur terre !

Une fois mes «recommandations» faites je pus me remettre en route, à la suite de la Capitaine. A la recherche de notre clairière tranquille. Là-bas nous pourrons expérimenter tout en tranquillité et j’avais à vrai dire vraiment hâte de pouvoir enfin tester ce projet sur lequel je bossais depuis maintenant un moment et qui avait avancé parfaitement comme prévu ! Oui j’espérais que tout se passerait à merveille, car si c’était le cas l’on risquait fort de rentrer dans l’histoire du Seireitei et rien que pour ça j’étais heureux !

Kirito se frotta les cheveux écoutant les paroles sèches de sa capitaine d'un air distrait. Cependant il prit le soin de sourire avec provocation lorsqu'elle l'appela numéro 2. Il constatait avec plaisir qu'elle n'avait pas changé, même en devenant capitaine, et cela l'amusait au plus haut point. Qu'elle était geignarde... Il avait pourtant bien dit qu'il allait faire la mission alors pourquoi venir lui prendre la tête et gâcher le merveilleux souvenir de ce bus emplie de pures beautés. S'il résistait dés maintenant elle ne le lâcherait pas, or il avait encore envie de s'amuser un peu, surtout qu'il était question d'un combat contre un menos et ça il ne voulait pas le rater. C'est en gardant cet objectif en tête qu'il lâcha :

- J'ai pigé, c'est bon je sais à quoi m'en tenir. Je suis peut être pas aussi calme que l'autre débile timide mais je suis bien plus fort au combat ! Par ailleurs Ai-taishô...

Kirito sortit de sa poche la caméra qu'elle lui avait confié un peu plus tôt et la jeta en l'air avant de la rattraper.

- ...c'est bon je l'ai ta caméra. Pas d'inquiétude !

Sur ces paroles le jeune shinigami sourit de nouveau avec provocation et attendit de voir ce qu'il allait se passer. Sa capitaine sembla ignorer les propos, elle lui tourna le dos et commença à marcher. Alors qu'il s’apprêtait à bouger ce fut au tour de Senji de prendre la parole. Akihiko apprécia la franchise du bonhomme ainsi que sa tentative d'intimidation. Ce type avait du répondant et cela plaisait au jeune shinigami, il n'aimait pas les faibles et manifestement ce lascar n'en était pas un. Si ça avait été le cas Kirito lui aurait sans aucun doute fait manger deux/trois dents pour cette provocation.

Le troisième siège commença à son tour à partir suivant la capitaine. Profitant du fait que les deux lui tournait le dos, Kirito se frotta le front. Le guignol semblait vouloir reprendre sa place et s'agitait là dedans, il le sentait. Cependant, Akihiko n'avait pas du tout l'intention de lui céder la place, il y avait trop de choses amusantes actuellement pour retourner à l'état de simple spectateur. Du combat de taille enfin ! Le jeune shinigami frissonna d'excitation à l'idée de l’affrontement qui allait bientôt avoir lieu, il en avait marre de rester en retrait comme le timide aimait tant le faire. Il était désormais temps de prendre un peu les choses en mains et de montrer quel pouvoir il avait développé seul et à l'insu de tous... Il avait acquis une force normalement interdite pour son grade et un jour viendrait où on le reconnaitra pour ça !

Sur ces pensées le jeune shinigami suivit alors d'un air nonchalant ces supérieurs en enfournant ces mains dans ses poches. Alors qu'ils avançaient vers une clairière et qu'il ne se passait rien d'intéressant, il décida de passer le corps de sa capitaine au rayon X. Les vêtements humains étaient tellement plus attrayants que ceux des shinigamis... Même sur une femme comme Ai - qui n'avait pourtant pas de réels atouts si vous voyez ce que je veux dire - il put, grâce à eux, dévorer des yeux ses jolies petites jambes fines. Il apprécia également la taille de la jeune femme ainsi que ces bras nus... Puis son regard se fixa brusquement sur la jupe courte tandis que sa main dans sa poche était en contact avec la caméra. Kirito afficha alors un sourire mauvais et empli de sous entendus.

Lorsqu'ils s'arrêtèrent au centre de la clairière le jeune shinigami demanda sans détour :

- C'est ici qu'on vient dérouiller du Menos ? Je vous avouerais que j'en ai déjà marre de marcher alors y a intérêt que ça décoiffe votre truc !

Il retira tranquillement ces lunettes laissant apparaître des yeux bleus azur, les rangea dans son sac en bandoulière puis il sortit la caméra de sa poche. Il la fixa alors sur son épaule et, une fois le matériel mis en place, il se déplaça légèrement pour s'assurer que le dispositif ne bougeait pas trop. Après avoir réglé la fixation plus précisément, il démarra l'enregistrement pour vérifier la qualité de l'image et du son. Lorsqu'il eut finit il déclara :

- Allé les amis ! Chui chaud là !

La fraicheur de l'herbe, de plus en plus présente alors qu'ils se rapprochaient de la lisière, faisait du bien a Ai, qui écartait les orteils afin de ne pas en perdre une goutte. Marcher pieds nus, c'était aussi son moyen à elle de se rapprocher de la nature, en un sens. Elle ressentait les choses de première main, et pas par le médiateur industriel qu'était une paire de sandales ou de chaussures. Elle se demandait d'ailleurs pourquoi elle avait acheté cette paire de talons, qui à présent bringuebalaient dans son sac, inertes.

Les ombres des arbres commençaient déjà à grignoter le pré, s'allongeant toujours plus à mesure que l'après-midi passait. Elle entra sous la canopée, suivie de ses deux hommes de main, et apprécia la fraicheur de l'air de la foret, couplée au doux crissement des feuilles, qui à présent formaient un tapis agréable sous ses pieds. L'endroit était tout indiqué pour une promenade, et pourtant l'équipe scientifique qu'ils formaient à eux trois y entrait avec des plans belliqueux en diable. Le sentant à travers les pensées de sa manieuse, Masshusebone s'agita, murmurant dans sa barbe.

Finalement, ils atteignirent une grande clairière dégagée, ou les arbres étaient assez espacés pour voir le ciel -et donc la fissure qu'ils allaient provoquer-. Ai s’arrêta, et posa lestement ses affaires contre une grosse souche qui heureusement n'avait pas le coté pourrissant de certaines de ses consœurs. Puis, une nouvelle fois face à l'impatience et à l'impulsivité de la seconde personnalité d'Akihiko, elle défit la sangle de son sac besace et en sortit les fameux Gikongan rouge sang, qui étaient la raison de leur présence ici, après tout.

- C'est bien ici, en effet, mais on ne va pas s'étendre davantage en palabres. Messieurs, en position, je vais procéder à ce que nous pourrons qualifier de... hmmmm... invocation ? Pas fameux comme terme, mais ça ira.

Elle leur tendit les étuis, un chacun, contenant les Gikongan. Le troisième serait utilisé par la capitaine Homura lorsqu'elle viendrait un peu plus tard dans la semaine, lorsqu'ils en seraient à la phase de rapports et de montage, pour laquelle ils avaient besoin de studios humains. Elle en avait loué un pour la semaine, ou ils pourraient assembler leurs images de façon à mettre l'importance de leur percée le plus en valeur possible. Elle alla ensuite chercher dans une autre poche du sac un Gikongan vert standard; Elle ne perdit pas de temps et l'ingéra.

L'instant d'après, une Ai en mini-jupe minaudait comme une collégienne à coté de sa jumelle, bien plus sérieuse, dont le Haori aux couleurs de la douzième division ondulait doucement dans la brise. Un sceau pendait à son col, bridant son reiatsu pour le moment. Couplé avec le talent qu'avait Ai à dissimuler son flux spirituel en général, il rendait la jeune femme quasiment indétectable pour qui ne l'avait pas en face de soi.

- Chappy, laisses nous et vas jouer un peu plus loin, s'il te plait.

- Compris ! Z'etes choooooous tous les deux dites-donc, amusez vous bien ! hihi

L’âme modifiée se paya le luxe de faire un bisou sur la joue aux deux officiers de siège, faisant lever les yeux au ciel à sa propriétaire. Ai se mit ensuite elle aussi en position, comptant sur le fait que les deux autres ingéreraient le Gikongan comme convenu, au dernier moment, afin de ne pas perdre en efficacité. Elle fit également un signe codé vers Akihiko, croisant deux doigts, puis les décroisant, afin que celui-ci lance la caméra. Elle respira ensuite un bon coup, et dégaina Masshusebone, tranchant d'un geste sec la ficelle qui reliait le sceau à son uniforme.

Une puissance spirituelle écrasante, au bas mot, envahit la clairière, laissant comme un acouphène sourd dans les oreilles, si oppressant que le chant des oiseaux lui-même se tut abruptement. La capitaine détestait libérer son reiatsu, même un bref instant, comme en ce moment. Il représentait Masshusebone, un moine ermite dont la misanthropie n'avait d'égale que la virtuosité. Il semblait que les arbres eux mêmes murmuraient à ceux qui n'étaient pas Ai de s'enfuit tant qu'ils le pouvaient encore... Puis, d'une main experte, elle renoua le sceau après quelques trente secondes, et rengaina Masshusebone, redonnant à la clairière son ambiance pastorale originale. L'aura cyan disparut comme la flamme d'un mauvais briquet... mais déjà un grondement sourd se faisait entendre, et la capitaine recula jusqu'à être derrière ses deux subordonnés.

Elle superviserait à partir de là. Levant les yeux, elle put apercevoir un début de fissure, et le masque hideux d'un Menos qui commençait à filtrer au travers. Cette partie de la mission était donc un succès, et elle sortit un petit calepin de sa poche, afin de noter ses informations. Elle porta ensuite son attention sur les deux officiers de siège. Elle savait, en son for intérieur, qu'ils seraient à la hauteur surtout avec leurs Gigai clones, mais une fibre en elle s'inquiétait quand même. Elle interviendrait en dernier recours, se rappela t'elle, avant de continuer à couvrir le calepin de quelques lignes en pattes de mouche.

Messieurs en position, il ne m’en fallut pas plus pour avaler la pilule qui allait enfin mettre en teste tous nos rêve les plus fou. J’allais pouvoir découvrir si oui ou non tout ce pourquoi nous avions si dur travaillé allait enfin se réaliser, ou pas... J’espérais que les résultats seraient à la hauteur de nos espérance, c’était le mieux que l’on pouvait espérer tout du moins ! Alors que j’ingérais le fruit de notre labeur mon corps sortit de son enveloppe, me faisant quitter ma superbe chemise hawaïenne pour mon habit usuel de Shinigami, du moins celui que je portais d’habitue qui n’avait en rien l’apparence d’un vêtement de Shinigami classique pour être honnête, mais peu importe ! Mon Double quant à lui se fendit d’un Katana tout comme moi. Je n’allais pas le moins du monde rester inactif, et savait pertinemment que la partie s’annonçait largement assez pleine de fun !

Kaen Izuna.

Comme preuve la plus flagrante ? La libération de mon Zanpakutô. Car si mon clone n’était lui pas capable de le faire, je ne comptais en aucun cas me priver de tester nos capacités combiné sur ce menos, qui serait de toute façon largement suffisant pour voir de quoi nous pouvions être capable et comment réagissais ces clones. Pour l’instant les premiers aperçu semblait bon, de ce que je voyais il semblait bien répondre, et n’était pas au contraire des Gikongan standard qui était il faut l’avouer complètement con... Je n’avais jamais eu beaucoup de plaisir à mettre entre leur mains mon propre corps, des peurs des dégâts qu’ils auraient pu causer. Non ici, il semblait au moins aussi sérieux que moi, ou plutôt que mon Zanpakutô, étant une matérialisation de mon propre pouvoir. Et bien nous allions donc voir ce qu’ils avaient dans le ventre.

La libération de la Capitaine fut aussi sensationnel que je l’attendais pour être honnête. Elle était puissante, comme je pouvais l’attendre de quelqu’un comme elle, et même si j’étais plus que capable de me tenir à ces côtés malgré la pression relâché, je savais qu’elle en avait plus dans le ventre que ce que son côté Kawaï pouvait cacher. Elle n’était après tout pas passé de cinquième siège à Capitaine seulement pour son génie. Il y avait un bon nombre d’autre pré-requis à remplir avant de pouvoir y arriver !

L’on discernait enfin une ouverture dans le ciel, et avec elle l’entré en scène de l’un de ces monstre géant, un Menos. Un monstre comme l’on en voit pas si souvent que ça, un monstre géant à la puissance pas si illimité que ça mais largement assez fort pour nous donner du fil à retordre ! Je regardais Kirito à mes côtés qui c’était lui aussi dédoublé, il n’y avait plus aucun doute à avoir, tout cela allait sérieusement dépoté !!

Et bien les gars, on y va !

Akihiko observa sa capitaine avaler un Gikongan classique et sortir de son enveloppe charnelle. Il fut surpris de constater que l'âme qui avait investi ce corps semblait totalement différente de Ai. La personne minauda tranquillement et leur parla un peu comme une jeune adolescente l'aurait fait. Lorsqu'elle vint leur faire une bise sur la joue, au troisième siège et à lui même, notre jeune pervers en profita pour glisser une main le long des hanches de la jeune femme et descendre lentement vers une anatomie plus intéressante. Lorsqu'il y parvint, il la tripota allègrement appréciant les rondeurs de Ai et il adressa un petit clin d’œil entendu à la dénommée Chappy. Puis il lui envoya une petite claque sur les fesses pour l'inviter à partir. La jeune femme lui répondit par un sourire complice plus une nouvelle bise et fila d'une démarche tout à fait plaisante à observer.

Kirito la regarda s'éloigner ravi puis il fut brutalement ramener à la réalité par sa capitaine qui lui fit le signe convenu au préalable. Elle croisa deux doigts, puis les décroisa. Notre jeune héros soupira, pourquoi ne pouvait-elle pas juste lui demander d'allumer la caméra tout simplement ? Que de complications ! Malgré tout il appuya sur un bouton ce qui provoqua un petit bruit strident indiquant clairement que l'enregistrement venait désormais de commencer et que les choses sérieuses débutaient réellement.

Après quelques secondes d'attente il vit alors sa capitaine trancher la ficelle reliée à son sceau. Une pression monstrueuse se dégagea alors de son amie la rendant tout à coup furieusement désirable et intéressante. Kirito accusa la puissance de Ai durant un dixième de seconde puis il commença ensuite à en apprécier toute l'ampleur. Sous ses airs si frêles cette Shinigami était un véritable monstre et cela l'excitait furieusement. Un jour il l'affronterait et le combat serait des plus intéressant. Il était habitué à ce reiatsu car il l'avait déjà senti plusieurs fois, ce qu'il savait cependant c'est que cette puissance n'était pas si éloigné de la sienne. Il avait beau paraître frêle, Akihiko cachait son jeu, toujours !

Durant cette démonstration de puissance il observa également son troisième siège. Senji semblait très concentré, il regardait leur capitaine et semblait être dans les starting-blocks. Après tout il travaillait sur ce projet depuis un moment. Par ailleurs, il devinait tout de même que comme lui le Shinigami était également pressé d'affronter un menos ! Même s'il voulait faire avancer ses recherches l'appel du combat était bien présent sur le visage de son coéquipier. Mettre sa vie en jeu, puiser dans toute sa puissance et faire fracasser les armes les une contre les autres, voilà ce qu'un homme devait apprécier du combat ! Ai finit par renouer le sceau coupant court à cette démonstration de puissance. Quelques instants après seulement alors que la capitaine reculait un grondement sourd résonna et une fissure se forma dans le ciel bleu. Akihiko avisa son coéquipier et lui annonça sans détour.

- On va lui dérouiller sa face à ce gros crevard. Je compte sur toi Senji pour lui faire bouffer ses dents à c'te bestiole !

Sur ces paroles il vit justement le troisième siège avaler le Gikongan rouge sang et se dédoubler. Même si Akihiko aurait préféré se battre sans l'aide de ce produit il ne pouvait pas couper à ce rituel sinon Ai en ferait tout un flan ! Il regarda alors la petite pilule avec une certaine forme de dégoût puis il ouvrit la bouche et l'avala d'une traite. Il fut aussitôt projeter en dehors de son corps et observa l’apparition d'une copie de son katana étincelant dans le dos de son double. Kirito, sous sa forme de Shinigami des plus traditionnelle, posa alors sa main droite sur le manche dépassant de son dos et dégaina sans détour In'ki Kyuusei. Le tranchant de la lame refléta brièvement l'éclat du soleil rendant l'arme menaçante.

Akihiko se posta à côté de son double qui venait de dégainer à nouveau. L'âme qui avait investi le corps semblait en totale adéquation avec ce qu'il était. Ainsi côte à côte tel deux jumeaux ils firent rouler leurs bras successivement pour se détendre les muscles et s’étirèrent brièvement les jambes. Ils semblaient tellement connectés qu'inconsciemment ils firent les actions en même temps mais de côtés opposés de sorte que l'on aurait pu croire que Kirito se trouvait à côté de son propre reflet dans le miroir.

La fissure dans le ciel commença brusquement à s'ouvrir et la tête du monstre apparut. Akihiko jeta un œil à son double qui se trouvait équipé de la caméra afin de vérifier la présence d'une petite source lumineuse rouge indiquant que l'enregistrement était bien en cours. Il hocha la tête satisfait de trouver cette information et il remarqua que son double s'était directement mis de sorte d'avoir dans son champs de vision Senji et son propre double. Puis il se concentra sur le ciel et regarda le menos sortir de son abri.

Une goutte de sueur due à l'excitation du combat à venir roula le long de la nuque du jeune shinigami le faisant frissonner de plaisir. Il allait se délecter de ce combat, la bestiole qui leur faisait face semblait des plus puissantes pour son plus grand plaisir. Son troisième siège se jeta alors au combat en annonçant la couleur. Kirito afficha un sourire des plus carnassiers devant la remarque et répliqua :

- Let's rock ! On va le déchirer en morceaux c'te raclure !

Puis il prononça avec délectation les mots qu'il aimait tant.

Han'tei, In'ki Kyuusei

Le Zanpakuto du jeune Shinigami s'élargit légèrement passant en forme shikaï. Son tranchant devint soudainement plus menaçant se teintant d'une couleur rouge sang et le katana émit une vibration caractéristique indiquant que le magnétisme entre le shinigami et son arme venait brusquement d'apparaître. Durant ces instants le double de Akihiko se jeta sur le côté de Senji et son double et légèrement en retrait. Le double avait l'arme à la main mais surtout la caméra tourné vers le quatrième siège et sa copie pour pouvoir filmer toute l'action. Le véritable Kirito quant à lui arma son bras et lança.

Iki !

Utilisant son magnétisme il propulsa son Zanpakuto vers le menos et lui octroya également une brutale vitesse de rotation. Emplit d'une puissante vélocité l'arme fila au dessus du troisième siège et fonça vers le monstre. In'ki Kyussei devrait atteindre suffisamment de vitesse pour perforer de part en part l'épaule gauche du monstre. Cette attaque n'avait pas pour but de blesser grandement la créature mais devait permettre de créer une très brève diversion pour que Senji puisse attaquer.

Kirito se jeta à la suite de son aîné un sourire ravit sur les lèvres. Du combat enfin ! Cela faisait beaucoup trop longtemps !

Un Menos. Ce masque, long nez en avant, ces yeux vides, cette taille gigantesque... Ça lui rappelait des souvenirs. De mauvais souvenirs. C'était après avoir abattu deux de ces créatures qu'Ai s'était retrouvée propulsée à un poste de capitaine qu'elle ne convoitait pas. Mais à présent, après ces quelques deux mois à la tête de la division des recherches, elle s'était faite au poste, prise au jeu, habituée. Encore un peu secouée de sa propre libération, la jeune femme vit passer ses deux subordonnés comme des flèches à son coté, suivies par leurs copies parfaites.

Elle les regarda s'élancer et ne put réprimer un sourire. Fière, ça elle l'était. Ses recherches prenaient forme, et avec la manière ! Caméra à l'épaule, son quatrième siège allait enregistrer tout ça, et les images en première personne feraient sensation à défaut de faire l'unanimité parmi les membres les plus conservateurs de la division. Son but n'était pas de faire du grand spectacle, mais d'expérimenter, d’être au cœur de l'action. Elle regardait tour à tour son carnet de notes et ce qui se passait devant elle, donnant tout son sens au mot "superviser"

Senji était, comme à son habitude, tout en sang froid. A coté de lui, la personnalité la plus combative d'Akihiko était plus sanguine, plus "rentre dedans". Tous deux avaient choisi de libérer leur Shikai, et elle les reconnaissait bien là. Les clones s'étaient élancés à leur suite, dans ces habits si peu pratiques pour le combat que portaient les humains au jour le jour. Elle se demandait ce qu'était partie faire Chappy, aussi. La capitaine espérait qu'elle avait suivi ses directives et qu'elle n'était pas partie prendre le bus pour aller en ville ou elle ne savait quoi.

Les errements de mains du quatrième siège ne lui avaient pas échappé, et le voir toucher sa jumelle ne lui avait vraiment, mais alors vraiment pas plu. Elle fit une grimace de dégout à cette pensée. A le voir s'autoriser toutes ces avances sur un corps qui avait été le sien à peine quelques secondes auparavant lui avait filé la nausée. C'était comme si elle avait ressenti ses mains baladeuses. Elle se jura d'acheter un autre modèle qu'un Chappy la prochaine fois. Un qui mettrait des gifles, par exemple, ce serait un bon début.

- Bien, voyons-voir la suite...

Elle nota le titre de l'expérience du jour en caractères calligraphiés, en haut de la première page de son calepin relié cuir noir. Puis nota les participants à ladite expérience, à savoir elle-même, Senji et Akihiko. Après avoir inscrit la date du jour dans un coin de la page, elle releva les yeux, laissant sa plume gratter le papier sans même dévier de la ligne en filigrane. Elle notait chaque détail, mais se tenait prête à intervenir si ça tournait mal.

Quelque chose lui disait qu'elle n'aurait pas à bouger cette fois ci, ceci dit. C'était dommage, car chacun de ses muscles, aussi fins soient-ils, la pressaient de se jeter à l'assaut. De dégainer Masshusebone, qui à présent chantonnait de plus en plus fort dans son esprit, avide de tuer. Il ne se contrôlait plus dès qu'un hollow était dans les parages. C'était notamment pour ça qu'en comparaison la capitaine était si calme... Son Zanpakuto était un sanguin, un sanguinaire même. L'expression parfaite de la notion de moine guerrier. Masshusebone était impitoyable. Et dans ces moments là, il avait tendance à trouver sa manieuse faiblarde, pas assez belliqueuse.

Et bien c’était enfin parti ! Lorsque je vis mon coéquipier du jour dévoilé lui aussi son Shikaï un sourire apparut sur mon visage. Ce Menos n’avait pas la moindre chance de nous résister à vrai dire et j’étais persuader d’être capable d’en finir avec lui en une seul frappe d’Hakuda, mais là n’était pas réellement le problème il fallait être honnête, le test du jour lui allait être plus dur car nous allions devoir nous retenir et ne pas balancer tout ce que nous avions dès le début du combat, le but étant de voir jusqu’à quel point nos clones était performant pas de prouver si oui ou non nous étions le genre de personne capable d’éliminer un de ces monstres d’une frappe ou non...

Je sentais mon clone me suivre d’un pas égal, n’étant qu’à une foulé derrière moi. Nous avancions exactement à la même vitesse sans même s’être concerté et s’en était presque flippant tant la ressemblance physique et psychique était parfaite. Je ressentais qu’il était exactement comme moi sans même lui avoir adressé le moindre mot. Et lorsque je m’arrêtais un instant il en fit exactement de même au même instant. Des mouvements qui pour l’instant était les exactes répliques des miens, c’était parfait je devais l’avouer car jusqu’à cet instant cela semblait être une réussite plus que parfaite. Mais j’allais encore devoir prouver qu’il savait aussi prendre des initiative et faire des choses à l’inverse de moi. Prendre ces propres choix !

On se sépare, chacun d’un côté ! Et vous foirez pas Hein !

Remarque pour tout le groupe, que se soit pour les clones, pour Kirirto, pour tout le monde, je désirais que ce moment aille comme sur des roulettes, pas question qu’il y ait la moindre anicroche pendant le combat ! L’Akihiko 2.0 quant à lui lança immédiatement la frappe avec une attaque de son Shikaï que je n’espérais pas trop puissante non plus, il fallait tester pas tuer pour l’instant, j’espérais qu’il s’en rendait compte ! Pour ma part je bondissais enfin, quittant le sol pour me retrouver dans les airs, et envoyer un coup plus ou moins puissant avec mon marteau sur le monstre. Denka une attaque de bas niveau mais qui ferait tout de même des dégâts, tandis que de l’autre côté mon clone lui envoya un coup de poing à base d’Hakuda dont j’avais le secret !

Exalté par le combat qui venait de commencer, Kirito observa brièvement Senji devant lui. Ce dernier avait une arme étrange mais c'était avant tout son pouvoir qui fit sourire notre jeune combattant. L’électricité ! Quel hasard ! A moins que ça n'en soit pas un après tout... C'était peut être ce pourquoi ils faisaient équipe mais ça il n'en savait rien et surtout dans la fougue du combat il s'en fichait éperdument. Le calme serait à même de savoir tirer parti de cette information en temps voulu, il le savait, car son propre pouvoir de magnétisme pouvait sans doute entraver ou amplifier celui du troisième siège...

Le menos qui commença à bouger pour attaquer ne sembla pas prêter attention à In'ki Kyuusei qui fonçait sur lui, il semblait plus préoccupé par les quatre Shinigamis qui approchaient de lui et ce fut une erreur de sa part. Kirito savait que ces bestioles ne brillaient pas pour leur intelligence mais plutôt pour leur force brute et il comptait bien en profiter... Un sourire ravit apparut sur son visage lorsque le Zanpakuto atteignit sa cible sans rencontrer la moindre résistance. L'arme transperça littéralement l'épaule du monstre de part en part laissant apercevoir un petit trou d'environ 30 cm de diamètre. La créature surprise, plus que réellement blessée, hurla tout de même de douleur – ou serait-ce de la colère ? - détournant ses yeux des quatre assaillants l'espace de quelques secondes. Voilà la diversion tant attendue...

Le troisième siège annonça exactement à cet instant de se séparer pour attaquer, c'était un bon timing. Alors que les deux Senji foncèrent sur le monstre, Akihiko décida pour sa part de se propulser dans les airs ayant une idée en tête. Son double quant à lui lui jeta un regard puis hocha la tête comme s'il venait de comprendre ce qu'il se tramait. Kirito fut étonné par la connexion qui liait le Gikongan et lui même, cela pouvait finalement s'avérer amusant comme expérience... Durant son saut il leva une main devant lui et lança.

Den'pa Kekkaï

Une sceau rond luisant d'une couleur métallique apparut juste devant lui. Le jeune shinigami le traversa le brisant aussitôt. Il reçut une légère décharge électrique, qu'il s'était préparé à encaisser, puis activa le pouvoir de son shikaï en direction de In'ki Kyuusei. Le sceau qui avait augmenté le magnétisme entre le Shinigami et son Zanpakuto permit à Kirito de se propulser vers son arme.

Au même instant il aperçut les deux Senji frapper de plein fouet le Menos. Les deux techniques différentes mais puissantes eurent pour effet de faire reculer d'un pas le mastodonte qui grogna une nouvelle fois et commença à lever le bras droit en vue de répliquer. Mais c'était sans compter que Kirito avait largement anticipé ce mouvement. Même si cette personnalité semblait rentre-dedans sa force au combat était de planifier des attaques en plusieurs temps. En frappant l'épaule gauche du monstre il l'avait forcé à utiliser son bras droit pour attaquer - sans être sûr à 100% qu'il ne répliquerait pas avec l'un de ses pieds certes, mais bon, personne n'est parfait ! Par conséquent lorsqu'il avait sauté et qu'il avait utilisé le magnétisme il s'était positionné au dessus du bras droit du menos. Pendant ce temps son double se trouvait quant à lui sous le même bras et il semblait attendre tout en filmant les mouvements des deux Senji.

Hey toi mon... -comment pouvait-il l'appeler ?? - euh double ! Comme t'as l'air d'avoir pigé ce que je prépare ramène toi on va lui faire sa fête à ce grand bestiau !

Kirito attrapa son katana qui venait de lui revenir au moment où le monstre s’apprêtait à frapper et se laissa tomber alors qu'au même instant son double se jeta vers lui. La synchronisation était parfaite et les deux versions de Kirito qui fonçaient l'une vers l'autre se retrouvèrent au niveau du bras en même temps. L'un par au dessus, l'autre par en dessous ils se croisèrent en assénant un violent coup de katana sur le bras du monstre se servant de leur excellente habilité de sabreur. La caméra sur l'épaule le double filma l'intégralité de la scène en détails.

Quelques instants après Kirito se réceptionna sur le sol en douceur ainsi que son double tandis que dans un grand fracas le bras du menos s'écrasa derrière eux. Ils l'avaient tranché net légèrement au dessus du coude. Le jeune sabreur entendit alors le monstre hurler de nouveau mais cette fois bien plus fort que quand il lui avait simplement traversé l'épaule... Kirito eut un sourire mauvais. Puisqu'il n'avait pas le droit de tuer le Menos en un coup pour le bien de l'expérience il allait devoir le trancher morceau par morceau pour s'amuser, et puis même sans un bras droit bras l'animal restait dangereux. L'effet de surprise était désormais passé, c'était à Senji de continuer l'attaque et de montrer l'étendu de son talent !

Ai n'avait pas eu besoin de lever les yeux de son carnet de notes plus d'une seconde à la fois pour constater que leur petite expérience se déroulait à merveille, et que les images allaient être historiques. Il n'y avait là qu'un Menos et deux officiers de siège, en vérité. Mais le combat se déroulait véritablement à quatre contre un, et c'était là tout le sel de la manœuvre. Les clones réagissaient au quart de tour, se synchronisant parfaitement avec leurs manieurs, attaquant de toutes parts.

La capitaine put donc rester en retrait et faire ce pour quoi elle avait sans conteste un réel talent: le rapport détaillé de cette expérience en particulier. Les pattes de mouches couvraient à présent deux petites pages de son carnet, les assombrissant d'un noir qui serait bientôt le témoignage d'une des plus grandes avancées scientifiques de tous les temps. Ses caractères étaient vaguement déformés, car la jeune femme tremblait d'excitation, un sourire mince mais bien réel étirant ses lèvres.

- Utilisation... de... Hakuda.... Shikai...

Elle marmonnait alors que les coups pleuvaient au dessus d'elle. Totalement imperturbable, si le menos avait eu l'idée de lancer un cero dans sa direction, elle ne l'aurait simplement pas vu venir, à vrai dire. Les scientifiques de terrain étaient réputés pour deux choses: leur attention au détail était parfaite, mais leur conscience de ce qui les entourait laissait franchement à désirer. Paradoxal ? Pas tant que ça.

Remuant un peu les orteils pour sentir chacun des brins d'herbe à portée, la jeune femme finit par relever le nez au moment exact ou l'un des bras du hollow était désolidarisé de son corps par Akihiko, ou plutôt sa personnalité combative. Déjà sérieusement amoché par l'attaque combinée de Senji et de son clone, le gigantesque Hollow fit encore quelques pas en arrière. Elle leur faisait confiance pour la suite. Ils étaient l'équipe qu'elle avait composée, étudiant tous les profils avant même son entrée en fonction.

Repensant au premier test et au mal fou qu'ils avaient eu concernant la caméra, elle se félicita d'avoir pensé à cette machine miniature, qui présentait à la fois une maniabilité évidente et une qualité d'image bien supérieure. Bien sur, elle s'était largement inspirée de technologie humaine, mais elle était tout de même fière de cette petite invention qu'elle comptait bien décliner en caméra de surveillance lorsqu'elle en aurait le temps.

Elle finit par mettre les mains en porte voix, s'adressant aux combattants:

- Parfait jusque là, quand vous voulez pour le grand final messieurs !

Bien sur, elle avait une voix qui ne portait pas tellement, mais même si ses subordonnés ne comprenaient pas tout à ses éclats de voix, elle avait confiance en eux pour les interpréter correctement. Elle revint à sa prise de notes, attendant la suite avec impatience et la paraphant du mot "Conclusion" en caractères calligraphiés. Elle songea avec une pointe de dépit qu'elle avait appris la calligraphie dans les cours du capitaine Aizen.

Le Grand Final, ces deux mots à eux seul résonnèrent dans ma tête et probablement aussi dans celle de mon clone. Il était temps d’en finir. Nous allions l’achever. Je ne savais pas réellement si mon coéquipier serait capable de mettre un seul coup après ce que nous nous apprêtions à faire, mais après tout c’était là les ordres de ma Capitaine et en tant que meneur de l’expérience je n’y voyais bien sûr aucune objection, bien au contraire. Les premiers assaut avaient tous parfaitement fonctionné sur le monstre et il n’y avait aucun doute que la fin de cette mission serait exactement pareil ! Une fin en apothéose ! Surtout après le Show que venait d’offrir Kirito et son clone. Un bras en moins le monstre était maintenant complètement amputé, et si je me savais parfaitement capable du même exploit je n’allais pas simplement refaire le même assaut que cet homme, ou que ces hommes pour être plus exact. J’allais avec mon clone détruire ce monstre en puissance, le défonçant dans le sens propre du terme. Oui j’allais montrer pourquoi j’étais un expert en Hakuda et pourquoi avoir une copie de moi pouvait s’avérer si utile.

Kirito, soit prêt à tout filmer proprement, car après ce que je m’apprête à faire cette expérience touchera à sa fin !

Un regard entendu à mon propre clone, celui-ci savait déjà ce qui nous attendait. Ce qui était en soit le plus gros avantage de travailler avec quelqu’un qui partageait le même esprit que vous. Oui c’était parfait. Je lui lançais un regard avec un petit signe pour lui indiquer de prendre le côté, et c’était déjà presque superflue. Alors que je pris le devant du monstre, le Senji à la chemise Hawaïenne le contourne. Nous nous approchions sans même attendre qu’il se remette de la perte de son bras, profitant donc de l’occasion offerte par mes deux alliés du jour. Nos deux cris se produisirent à l’exact même instant.

Tairyoku !

Un coup de poing, tout ce qu’il y a de plus dévastateur, porté d’un côté comme de l’autre du monstre pour être sûr de ne pas lui laisser la moindre chance de survie. Un coup tellement puissant et concentré qu’il était capable de percer les meilleurs défense et d’aller encore causer des dégâts tant la force de l’attaque pouvait être dévastatrice. Le monstre fut complètement détruit par la puissance du coup qui prouvait que je n’étais pas un maître en Hakuda pour rien, et surtout que le projet fonctionnait à merveille car mon clone avait été capable de porter un tel coup ! Ce qui était une parfaite réussite. Je rengainais immédiatement mon Zanpakutô qui venait de reprendre sa forme normal, me retournant avec un large sourire accroché sur le visage, observant Tsunemi-Taishô qui venait elle aussi de finir de noter sur son calepin ce qu’elle venait de voir.

J’espère que t’as bien tout enregistré hein !

Kirito se trouvait dos à dos avec son clone lorsqu'il vit que Ai semblait dire quelque chose. La voix fluette et trop faible de sa capitaine ne parvint pas correctement à ses oreilles mais il capta finalement les deux seuls mots qui étaient digne de son intérêt « grand final ». Il sourit alors avec envie regardant le Menos derrière lui. Cependant son sourire s'effaça aussitôt car il constata que Senji avait dû mieux entendre les directives et qu'il s’apprêtait déjà à attaquer. Le monstre n'ayant plus qu'un bras il n'aurait sans aucun doute pas de mal à achever la créature. Comme pour le narguer un peu plus et confirmer ces pensées le troisième siège lui ordonna de filmer la scène correctement. S'il avait porté la caméra lui même il aurait sans doute hésité à faire des efforts pour une tâche aussi ingrate mais vu que le dispositif était sur son clone il se contenta juste de hocher la tête en direction du double qui se jeta à la poursuite des deux Senji pour filmer le tout.

Kirito qui n'appréciait pas le Kidô mais qui détestait encore plus rester en arrière sans rien faire décida de chercher dans sa mémoire une incantation puissante. Il en retrouva alors une qui lui semblait pour le moins vicieuse. Kirito rengaina In'ki Kyuusei, qui était revenu sous sa forme scellée et s'avérait désormais inutile, puis il récita alors les mots pour invoquer le sort numéro 54 correspondant au Haien. Une sphère violette se forma juste devant la main de Kirito et s'élança vers le géant. Il contempla alors la scène qui se déroulait sous ses yeux.

Les deux Senji avaient pris en sandwichs le monstre et appelèrent en même temps la puissance d'une technique que Kirito ne connaissait pas. Dans le même temps son double s'était jeté sur le côté pour avoir un plan qui permettait de voir la totalité de l'action. Le clone filmait tel un cameraman expert dans un style des plus efficaces et prenait soin de stabiliser l'image pour rendre l'enregistrement majestueux. Kirito constatait que ce double était bien comme lui car quand il se mettait à faire quelque chose, il le faisait à fond. Avec de telles images et un bon montage il y aurait de quoi faire pâlir de jalousie Steven Spielberg !

Kirito se re-concentra alors sur les deux Senji pour voir ce qu'il allait se passer. Une technique de Hakuda d'une violence rare frappa le Menos des deux côtés. Il pensa que cette attaque devait déjà être dévastatrice une fois mais alors utilisée deux fois de chaque côté du géant cela ferait sans aucun doute des dégâts irréversibles. Il ne fut pas déçu lorsqu'il vit que le buste du menos explosa littéralement sous l'impact. La créature hurla alors avec puissance et notre jeune héros sourit, ravit que ses prévisions s'avèrent une fois encore juste. Il annonça alors brièvement.

Et boum... Dans ta gueule !

La remarque de Akihiko n'était pas pour l'attaque du troisième siège mais pour son sort de Kidô. Ce dernier visait le visage du titan et comme il venait de hurler, il avait ouvert grand ce qui lui faisait office de bouche. Par conséquent, le Haien entra dans la gueule du monstre et des flammes violettes explosèrent dans la bouche du Menos. La créature déjà réduite en miettes par Senji, tomba alors à la renverse et fut dévorée par les flammes du quatrième siège qui semblait satisfait. Même s'il n'avait pas donné le coup mortel il avait ponctué le combat et il s'était tout de même rudement bien amusé.

Notre jeune héros regarda ensuite son clone, qui avait également filmé l'attaque des flammes – prouvant une fois encore la qualité de la connexion entre le Shinigami et le double – et lui fit un clin d’œil mystérieux. Le clone sourit et lui renvoya son clin d’œil puis s'éloigna tranquillement. Akihiko s'approcha alors de Senji tandis que ce dernier lui demandait s'il avait bien filmé l'action. Il arriva à son niveau et lui répondit.

T'inquiète mec mon clone a géré je l'ai surveillé il a fait du bon boulot ! En tout cas bien joué mon gars t'as assuré avec ton clone et puis on s'est bien amusé ! L'autre saloperie qui crame encore un peu là est pas près de revenir nous faire chier.

Kirito s’esclaffa et envoya une grande tape dans le dos de son troisième siège pour ponctuer ces propos. La tape était purement amicale et correspondait bien au caractère bourru et direct de notre jeune héros. Il était content, c'était une bonne journée et il savait désormais que la douzième division pouvait être intéressante après tout. Kirito sourit à Senji puis il regarda Ai qui les surveillait un peu plus loin et l'interpella.

Hey Ai-taishô tu vois j'ai été efficace !

S'arrêtant un bref un instant il se mit alors à sourire à pleines dents et compléta ses propos.

Au fait : Esquive ça !

Sur ces étranges paroles le clone de Kirito qui s'était avancé derrière la capitaine se jeta vers elle ou plus précisément sous elle. Akihiko savait que lorsque Ai était plongée dans un rapport elle réalisait tellement sérieusement la tâche que sa vigilance, pourtant bonne en temps normal, s'en trouvait quasiment réduite à néant. Il se demanda même si la capitaine avait entendu sa mise en garde. La caméra toujours sur l'épaule le clone filmait encore et il visait désormais les dessous de la tenue de la Sinigami. Kirito toujours aux côtés de Senji avait un air amusé et pensa que ces clones étaient décidément bien sur la même longueur d'ondes que les originaux. Avec un peu de chance il verrait Ai sous un angle plus...intéressant !

Et le grand final arriva, un son et lumière de toute beauté parfaitement orchestré, et, elle l'espérait, parfaitement filmé. Ils allaient avoir besoin de ces images tout au long de la semaine pour les phases de montage et de post-production. Elle prévoyait d'impliquer quelques schémas dans le film une fois terminé, afin de le rendre plus clair à la présentation lorsque le projet serait stable et terminé. Pour cela, elle avait prévu une autre expérience plus tard dans la semaine avec la capitaine Takamichi Homura, récemment promue à la cinquième division.

Les limitations en matière de puissance spirituelle avaient toujours été un motif d'inquiétude, depuis les premières étapes du projet. Elle avait eu des crampes à la main des nuits durant à force d'empiler les conjectures afin de corriger cette hypothèse avant même les premiers tests. Aujourd'hui, ils en étaient à la seizième version du projet, qui n'avait souffert que de très légères modifications depuis la précédente version. Ils étaient tout près du but. Et si le test avec la capitaine de la cinquième, une vieille amie d'ailleurs, s'avérait concluant ils pourraient présenter enfin leur projet aux douze autres divisions lors d'une cérémonie officielle.

En tout cas pour l'instant l'expérience était un succès, et alors que ses deux subordonnés retrouvaient le plancher des vaches après la destruction de leur adversaire du jour, elle commença à écrire sa conclusion, détaillant le coup fatale ainsi que l'attaque purement esthétique de la seconde personnalité d'Akihiko. Ils s'en étaient très bien tirés. Et Senji venait même de confirmer une missive qu'elle comptait envoyer au Sotaisho a leur retour. Il lui fallait un lieutenant de confiance avec le raisonnement et les muscles inclus, et elle l'avait trouvé.

- Que...

Son regard, aussi vif que le reste de son corps, avait capté un éclair noir derrière elle. Elle n'avait pas entendu la mise en garde du quatrième siège, mais ses réflexes furent largement suffisants. Elle eut même le temps de lever les yeux au ciel avant de se matérialiser a coté de l'original et de lui mettre une bonne tape sur le haut du crane, tandis que le clone allait salir son shihakusho en pensant filmer l'entrejambe d'Ai. Navrant. Elle avait en effet fait pas mal de progrès pour ce qui était d'avoir conscience de ce qui se tramait autour d'elle en bossant dans un labo. Il fallait surveiller les fioles et autres alambics du coin de l’œil, alors ce n'était pas un pervers du dimanche qui allait l'avoir.

- La prochaine fois c'est la cellule dans la tour des 46. Deux, trois jours, pour que le message rentre.

Le ton se voulait dur mais on y discernait un bref éclat de rire à peine retenu. Elle était habituée aux errements de la seconde personnalité de son vieil ami, et en un sens il était devenu extrêmement prévisible, même si ses combines marchaient très certainement sur des femmes plus naïves qu'Ai. Elle se tourna ensuite vers celui qu'elle considérait comme son bras droit, lequel était resté sobre et efficace après l'expérience. En un mot, parfait, puisque l'autre aurait même pu abimer la caméra avec sa glissade de tout à l'heure.

- Excellent travail, cette opération est pour l'instant un succès.

Elle lança ensuite à la cantonade.

- A présent rentrons au studio, on a encore du boulot, alors on ne va pas s'amuser à sortir les filets à papillons.

Si Chappy avait suivi ses directives, elle se trouvait déjà au studio, sans avoir fait le moindre détour superflu entre temps. Mais ce qui était navrant avec Chappy, c'est qu'elle n'était pas capable de rester au même endroit sans avoir la bougeotte. La meilleure façon de la retrouver était donc d'aller au studio et de quadriller les rues alentour ensuite. Ses subordonnés savaient ce qu'ils avaient à faire, aussi se lança t'elle dans un Shunpo, comme à son habitude, et disparut immédiatement de leur champ de vision.

~~

Quelques minutes plus tard, Ai était étendue sur le lit de l'une des chambres qu'elle avait louées pour l'équipe dans un hôtel à deux pas du studio. Elle avait retrouvé Chappy, pris une douche et laissé les deux autres, qui partageaient des lits simples dans la chambre voisine, commencer les premières étapes du montage sans elle. Elle avait un affreux mal de crane, et il lui suffisait de fermer les yeux pour visualiser une longue table d'ébène, dans un sous sol médiéval, au bout de laquelle Masshusebone faisait crisser ses ongles, son regard dément braqué sur sa manieuse. Une journée en demi teinte, donc. Elle se leva pour aller rejoindre les autres au studio, sans un bruit.

Un Kidô ?! T’es sérieux ?! Sérieusement à quoi ça servait d’utiliser de la magie alors même que je l’avais défoncé ! Je n’aimais pas cet art - probablement car j’y étais très mauvais, mais là n’est pas le sujet - et n’approuvais donc pas du tout le fait qu’il utilise pour frimer alors même que mon attaque était suffisante à tuer le monstre, plus que suffisante même ! J’hésitais un instant à dire quelque chose, mais voyant cet imbécile heureux essayer d’attraper la Capitaine dans un piège si évident me semblait suffisant, et puis la jolie menace à la fin qui sonnait si bien à mes oreilles. Y avait pas à dire, elle gérait notre Tsunemi-Taishô !

Un véritable succès Capitaine ! J’y vais aussi ! On se voit là-bas !

Je disparaissais derrière elle. Car même si j’étais de loin moins rapide qu’elle je réussirais à arriver là-bas assez rapidement. Abandonnant donc le jeune bleu de la division à son sort. Ne comptant pas le moins du monde faire le trajet avec le magicien ! N’espérant à vrai dire qu’une chose que je puisse un jour en rentrant l’affronter pour prouver que le Kidô n’est pas une arme si utile que ce que l’on en dit et que donc être capable de l’utiliser ou pas ne changerais rien ! J’étais du genre fier de moi et avouer une faiblesse n’était en aucun cas quelque chose que j’accepterais !

Et voilà on y es !

J’arrivais là-bas en même temps presque que le bleue un peu en avance, je devais probablement être légèrement plus rapide que lui, qui sait. Ce n’était à vrai dire pas ma première préoccupation pour être honnête. Je comptais simplement compiler les infos le plus rapidement possible pour ensuite pouvoir continuer de profiter de ce séjour. Nous étions après tout en vacance. Du moins je considérais ça comme ça. Car plus vite on finirait de compiler les infos plus vite on serait capable de faire ce que l’on voulait du temps qu’il restait ! J’espérais tout du moins que ce serait possible !

Je me concentrais sur les vidéos pour en faire un montage le plus parfait possible, laissant à Akihiko le soin de finaliser le montage, en créant une bande son parfaite, ajoutant des infos quand cela était nécessaire, bref, s’occuper de faire que notre filme soit le plus parfait possible pour être montrer à l'entièreté de la division et probablement plus tard aux autres Capitaines si le projet se finalisé correctement, ce que j’espérais, car en tant que Chef de Projet je recevrais l’honneur même si le Capitaine avait beaucoup participé. Je m’assurais aussi de repasser derrière Akihiko, pas que je lui fasse pas confiance, surtout car j’étais de nature pointilleuse et je ne laisserais passer aucun détails !

Allez on continue comme ça, et surtout on baisse pas le régime !

Kirito vit son clone rater Ai de peu mais il s'en était douté. Ça aurait été trop beau ! Il sentit alors la tape sur le haut de son crâne avant qu'il ne la vit réapparaître grâce à sa vitesse fulgurante. Il se frotta la tête à l'endroit où elle l'avait frappée et il sourit d'un air narquois. Sa capitaine le mit alors en garde pour le futur mais il voyait là une fausse menace, un genre de jeu qu'ils avaient tous les deux car elle savait pertinemment qu'elle ne pouvait pas le punir par égard pour l'autre idiot qui était innocent et donc elle se sentirait coupable de l'envoyer au cachot. Par ailleurs, elle manquait d'éclater de rire ce qui balaya définitivement la mise en garde.

Ouais ouais pigé Ai-taishô !

Puis soudainement elle félicita le troisième siège, expliqua la suite du programme – qui n'avait rien de bien passionnant - et disparut. Senji en fit de même laissant alors notre jeune héros tout seul au milieu de la prairie.

Roh fait trop chier la flemme de bosser...

Kirito réintégra son Gigaï récupérant ainsi la caméra et le fruit de leur recherche puis il leva la tête et respira un grand coup l'air frais. Il sentit la brise souffler sur son visage et se détendit brusquement. Il ferma les yeux et resta ainsi quelques secondes immobile puis il baissa la tête et lorsqu'il ouvrit les yeux deux billes argentés apparurent soudainement.

Ça ne c'est pas trop mal passé, il a pas fait trop d'ânerie à part ce dernier coup...

Le jeune gentleman était content d'avoir récupéré le contrôle. Lorsque l'autre intervenait c'est comme s'il se trouvait enfermé dans son propre corps, il voyait, sentait et entendait tout mais ce n'était pas lui qui contrôlait ces réactions. Il détestait cette sensation et ne pouvait qu'espérer que l'autre ne fasse pas trop de dégâts, il pouvait aussi essayer de lutter pour reprendre le contrôle lorsqu'il baissait parfois sa garde. Kirito détacha la caméra de son épaule et songea qu'il avait entre ces mains des images exceptionnelles et qu'il devait en prendre le plus grand soin. Il rangea précautionneusement la caméra dans son sac en bandoulière puis regarda la clairière une dernière fois avant de disparaître.

****

Le jeune shinigami apparut devant l'auberge où ils logeaient. Il arriva seulement quelques instants après son troisième siège et le suivit aussitôt en le saluant d'un signe de tête montrant ainsi son regard de nouveau gris. Il devait regagner la confiance de son supérieur en travaillant avec sérieux sur le montage des données. Ils trouvèrent tout deux leur capitaine sur son lit et elle semblait déjà être là depuis longtemps car elle était changée et de l'humidité s'échappait de la salle de bain indiquant qu'elle avait même déjà pris une douche. Malgré cela Kirito comprit aussitôt que Masshusebone devait encore faire des siennes car il reconnaissait le visage souffrant de son amie. Il savait que dans ces instants il ne fallait rien lui dire ou demander, par conséquent il suivit Senji et ensemble ils commencèrent le montage.

Les images étaient vraiment excellentes et montraient à merveille le combat qui avait eu lieu avec les doubles. Le gros du montage étant fait pas Senji, Akihiko se contentait alors de finaliser le tout. Malgré tout il remarqua parfois que la conscience professionnelle de Senji l'obligeait à revérifier derrière lui. Notre jeune héros se concentra alors plus encore afin de réduire l'ampleur de la tâche de Senji pour rendre honneur à son travail. Il était tellement concentré sur son travail qu'il ne remarqua pas le temps passer et ne sut dire avec précision quand Ai avait finit par les rejoindre pour leur porter main forte. Avec les encouragements de Senji, la bonne ambiance et leur efficacité le temps passa rapidement et leurs travaux avancèrent à une vitesse vertigineuse. La douzième division était redoutablement efficace et il était fier d'en faire partie.