Ordre de mission :
Tibors Tiesce
Chikusa Heiji
Cajsa
Kôgami Kazunaga
Krow Karlson
Ginshiro Toria

Je voulais la lumière, et la lumière vint. La nuit éternelle fut blessée dans ses plus profondes ténèbres quand, de par ma volonté, il s’ouvrit une plaie éblouissante qui déchira sa noire essence. Me tenant face à l’ouverture, auréolé d’une aura chatoyante, j’eus tous les airs d’un de ces prophètes saints. Je me tournai vers mes compagnons pour leur adresser le plus brillant, le plus tendre de tous les sourires. Je quittai l’ombre et m’avançai jusqu’au milieu du jour.
Là, j’y découvris pour la première fois cette fameuse Société des âmes. En plus d’un millénaire d’existence, je n’avais jamais poussé l’audace jusqu’à m’aventurer au milieu des Dieux de la mort ; m’y trouver en cet instant me procura un de ces frissons enivrants, mélanges d’appréhension et plaisir, que seuls les explorateurs pouvaient ressentir face à un immense et nouveau monde. Pourtant je ne pus m’empêcher d’être un poil déçu. Nous nous trouvions dans une grande avenue bordée de bicoques en bois, chancelantes sous une misère discrète, auprès desquelles s’affairaient diverses personnes à leurs différentes occupations. Du moins, devait-ce être le cas avant que l’espace ne s’écarte pour nous laisser entrer ; chaque badaud nous fixait, interloqué, oscillant entre incompréhension et crainte, figé dans son activité. Le temps eût pu s’arrêter, le résultat en aurait été similaire.

Ils étaient ignorants de qui nous étions mais nos attitudes, notre apparence, et la faim secrète, compagne de toutes nos heures, suffisaient à leur faire comprendre notre nature. Combien d’entre eux avaient échappé à la gloire de devenir Hollow sous l’action absconse d’un Shinigami pour finir ici, à s’entasser les uns sur les autres dans une pauvreté pitoyable qu’un mendiant répudierait. Ces âmes-là pensaient avoir été sauvées : un fantasme véhiculé par la propagande des Shinigamis, voilà la seule vérité qu’il y avait à comprendre. J’en vis quelques unes trouver refuge dans leur habitation de brindilles alors que d’autres continuaient de nous dévisager béatement. Comme je souhaitai sincèrement leur épargner quelques crampes, je levai mon doigt vers le ciel. Mon plus beau mais aussi dérisoire Cero s’y forma en une sphère carmine avant de fuser en un rayon d’énergie à l’assaut des nuages. Une manifestation de pouvoir parfaitement inoffensive mais suffisamment impressionnante pour créer une véritable débandade de terreur :

« Qu’ils sont remuants, ces gens là, dis-je aux deux autres alors qu’on se bousculait tout autour sous couvert de peur, si les Shinigamis n’ont pas détecté notre arrivée, c’est à présent chose faite. Tenez-vous prêts, ils seraient tout à fait capables de nous attaquer sans nous laisser la moindre chance de parler. Que chacun reste près du Garganta, sait-on jamais. »

Sur ces mots, j’abaissai ma main qui rejoignit sa sœur dans mon dos. Vigilant, anxieux mais réjoui, j’attendis que viennent à nous les premiers acteurs de ce nouvel acte qui se jouait pour nos deux races.

A bien des égards, ma situation actuelle était paradoxale. Elle avait même suscité certaines plaintes au sein de mon tout petit clan. Comment pouvait-on rabaisser un natif du seireitei à surveiller les pauvres et bas quartiers du Rukongai ? Un gros problème que voilà. Seulement, j’avais royalement ignoré toutes ces réflexions et commentaires, pour mener à bien la mission permanente incombée depuis peu à ma division. Elle ne me dérageait nullement et n’était pas forcément déplaisante, contrairement à ce que mes vassaux disaient ou pensaient. C’est parti de cette ferme intention, que l’on pouvait souvent me croiser dans les différents districts du Rukongai, pour m’assurer du bon fonctionnement des unités d’interventions que j’avais moi-même formé depuis ma promotion. Une habitude qui avait vraiment du bon.

En effet, c’est sous un beau ciel ensoleillé, lors d’une énième patrouille en solitaire, que je sentis soudainement l’afflux d’énergies spirituelles au district vingt. Pas bien loin du seireitei donc. Quelques secondes me suffirent à remarquer qu’elles n’appartenaient pas à des shingamis et leur soudaine apparition ne me dit rien qui vaille. C’est donc soucieux de savoir de qui lesdites énergies que j’avais détecté découlaient, que j’avais commencé à multiplier les shunpos comme jamais. Sur le chemin, je vis bon nombre d’habitants courir comme des dératés, ce qui m’interpella encore plus. On avait affaire à des personnes dangereuses. Probablement un ou deux Maho Tsukai, et j’étais prêt à le parier. Mais alors que je fis enfin mon apparition sur une toiture d’un taudis proche des lieux, quelle ne fut pas ma surprise de voir une garganta…

- CAPITAINE !

Une vingtaine de shinigamis sous mes ordres et l’un des soldats de la première division, venaient également de débarquer dans les environs. Malgré le fait quelques-uns m’avaient rapidement approché, je gardais les yeux rivés sur l’homme au costume noir. De près, force fut de constater que je m’étais lourdement trompé. J’avais plutôt affaire à… « Trois énergies spirituelles ont été détectés depuis le centre de recherche et de développement. Mon capitaine m’a ordonné de vous… » Celui qui m’avait parlé n’était autre qu’un messager de la première division. Nonobstant ce fait, je ne l’avais pas du tout écouté, puisque j’avais aussitôt disparu de la toiture, pour réapparaitre en silence et comme par magie à quelques mètres seulement des nouveaux arrivants, arme en main, et visage dénué de toutes expressions chaleureuses.


Et malgré le fait que je ne pipai mot sur le moment, ces arrancars pouvaient juger d’eux-mêmes l’aura meurtrière qui animait tout mon être.

>> Capitaine, je suis Kôgami Kazunaga, Vice-Capitaine de la Troisième Division et envoyé sur place pour vous soutenir.

>> Vous faites feu les premiers et vous contentez d'attendre par la suite ? Malgré ce comportement étrange, je ne saurai que vous conseiller de battre en retraite dès l'instant, nul doute que vous ne pourrez survivre bien longtemps si vous décidez de rester en monde.

Le petit monde qu’était la Société des Âmes s’agita dans ses froufrous inconsistants de danseuse acariâtre. L’Ordre bouleversé par un peu de lumière et de bruit, les Dieux de la mort s’agitèrent en fourmis opiniâtres, défenseuses de leurs cloaques branlants.
Il vint en premier un garçonnet. Porteur de l’Haori, un capitaine, certes, il n’en restait pas moins un garçonnet. La bouille fermée qui se voulait probablement intimidante, les bajoues repliées en une mine boudeuse, ses yeux flamboyant d’une espèce de rage toute enfantine, je ne pus m’empêcher de trouver attendrissants les efforts du petit bonhomme pour paraître plus grand qu’il ne l’était en réalité. Son énergie spirituelle, pour le peu dont j’étais capable d’en juger, était de très haute volée, et je ne doutais de sa maîtrise du combat, mais tout de même, le bambin demeurait rigolo dans ses prétentions.
Le bout de chou fut rapidement rejoint par un homme – malgré sa dégaine androgyne, je pus l’identifier comme tel –, à l’aspect aussi incisif que les mots qu’il prononça dans ma direction. Je me gardai de lui répondre pendant quelques secondes, le temps pour moi de le jauger de bas en haut. Il m’évoquait une épée. Un de ces sabres d’une finesse exemplaire, qu’on pouvait briser de deux doigts tant ils étaient fins, mais dont la mortelle précision avait aussi tôt fait de vous les couper, vos doigts. Son allure austère piquée de la morgue des gens habitués au pouvoir ainsi que son regard d’aigle furent des indications suffisantes pour savoir que ce type ne se prenait pas pour de la merde, et qu’il allait falloir éviter de malmener son orgueil feuilleté d’or.
J’accordai à peine un demi-regard au balourd qui les rallia. Chaque société avait besoin de ses bouffon bavards.

« Ouvrir le feu, vous y allez, dites. J’ai souci de m’annoncer lorsque j’entre chez quelqu’un, il m’aurait semblé tout à fait inconvenant de devoir errer sur vos terres sans l’avoir fait au préalable. Navré pour la terreur que cela a pu susciter, vraiment. Je suppose qu’il est bon ton de vous remercier de ne pas nous avoir mis en morceaux dès votre arrivée, dis-je à l’adresse du chérubin et de l’androgyne. »

À ceci s’ajoutait une raison que je n’énonçai pas. Plus tôt, j’avais saisi le regard affamé de Cajsa porté sur les âmes errantes, quant à moi, si je pouvais refreiner mes appétits, je nous figurai tous deux comme des loups introduits dans la bergerie. Des loups civilisés, il va s’en dire, mais des loups malgré tout. Il aurait été bien plus pénible de justifier la disparition d’âmes qu’un Cero dont le seul effet avait été de causer un gros trou dans un nuage cotonneux.
Soudain, le Vizard du Roi – que je ne pourrai jamais qualifier de frère – reconnut l’androgyne comme un élément de son passé. Je priai intérieurement pour que la Seconde Lame, par nostalgie de ce temps, ne retourne une nouvelle fois sa veste dans un grand élan de déloyauté. Autant dire que si pareille chose devait se produire, Cajsa et moi ne ferions pas le pli. Par ailleurs, si ce Kôgami avait rancune contre le Vizard, nous partirions d’un plus mauvais départ encore. Pourquoi diable n’avais-je recommandé au roi de mettre un sac sur la tête de ce Toria ? Ne laissant la situation s’envenimer plus, je coupai :

« Nous sommes des Espadas, mais surtout, des envoyés du Roi auprès de votre Seigneur Commandant. La Panthère souhaite qu’une alliance soit formée entre nos deux espèces le temps que les Maho-Tsukaï soient détruits, ou du moins, rendus inoffensifs. Il apparait impératif que cette menace qui pèse sur tous les mondes passe avant la divergence d’opinion séculaire qui nous oppose. »

>> Aucun de nous n'est encore à son ancien grade comme tu le vois. Mais moi au moins je ne suis pas un traître.

>> Peut être allez vous trop vite en besogne Capitaine Chikusa. Ces êtres sont des ennemis et vous voulez les conduire à nos portes ? Alors même qu'ils ont déjà fait preuve d'une action offensive et se ramène accompagnés d'un de nos anciens guerriers devenu visiblement leur allié ?

>> De plus, votre Roi souhaite une alliance mais considère qu'une telle action ne vaut même pas la peine qu'il se déplace en personne ? A moins que vous ne soyez ici que pour mettre en place une rencontre entre nos deux chefs, auquel cas je pense qu'il serait plus simple de nous transmettre toutes vos idées sur cette coopération afin que fassions passez le message.
En tous cas, je refuse de vous laissez approcher le Seireitei aussi simplement, le retrait des armes ne permettant de s'assurer que vous ne présentiez aucun danger.

Je levai les yeux au ciel, soudainement très las. Si le Capitaine avait fait montre de compréhension, son agilité mentale d’enfant, probablement, l’autre gradé avait la souplesse d’esprit d’un butor. Quant au troisième larron, je m’interrogeai encore sur son utilité parmi nous. D’un claquement de langue agacé, je répliquai sèchement :

« Nous ne sommes pas ici pour subir vos procès au nom de lois qui ne nous concernent en rien, Shinigamis. Toria est une Lame du Roi, arrêtez-en vous à ce fait. »

Grimmjow avait tout de même bien foiré son coup en me refourguant la Seconde Lame. Ce dernier s’avérait probablement un protecteur des plus compétents, mais son ancienne identité faisait clairement tache. J’avais beau dire, je me faisais tout de même l’effet d’être l’avocat du diable. Peut-être était-ce justement dans ce rôle-là que le Roi avait voulu me mettre pour me tester. L’idée se révélerait déplaisante si elle s'en trouvait fondée.
Je me tournai vers le lieutenant dont la lame ne ceignait ses flancs, mais se trouvait bien au chaud dans son fondement :

« C’est à votre Seigneur Commandant que nous parlerons, et à lui seul. Un message peut être transformé, déformé, modifié, et la Panthère ne tient pas à ce que telle chose arrive. Nous vous remettrons nos armes si cela peut vous tranquilliser, mais nous repartirons si notre souhait ne peut être exaucé.
L’Histoire se souviendra que la seule alliance qui a été tentée entre Hollows et Shinigamis a échoué à cause d’un gradé trop zélé. Nous vivons une époque où mordre la main tendue est de la dernière imbécillité, à l’heure où tous sommes menacés par un danger plus grand encore.
Nous sommes trois, vous êtes des milliers, et votre Commandant est certainement capable de se défendre par lui-même. Nous sommes de bonne foi, toutefois, et personne n’aura à se défier de nous. »

J’ouvris ma veste afin de dévoiler le fourreau d’une dague accroché sous mon aisselle. Je fis un geste apaisant aux Dieux de la Mort, qui ne manqueraient d’y voir une énième forme d’agression, et dégainai l’arme. Cette dernière rutilait d’entrelacs d’or, d’argent, d’airain, à l’image de ce que j’avais voulu qu’elle soit. Je la saisis sans broncher par la lame et la tendis au Capitaine afin de l’inviter à s’en saisir.

« Que décidez-vous à présent ? »

Alors qu’encore une fois, tous parlaient, j’avais fait un signe de la main que seuls mes hommes purent voir et comprendre. Automatiquement donc, les vingt shinigamis disparurent des environs avec pour objectif, celui de prévenir toutes les autres divisions de l’arrivée de visiteurs plutôt indésirables. Il n’était pas encore question de sonner l’état d’alerte, mais plutôt d’être sur le qui-vive au cas où. Car oui, j’avais l’intention de les emmener aux portes du seireitei, malgré les protestations de l’ex-capitaine de la troisième division. Je n’avais pas envie de donner raison aux dires de l’espada, mais force était de constater qu’il n’avait pas totalement tort. Après analyse rapide mais plutôt minutieuse, il apparaissait évident que trois espadas ne pourraient rien tenter contre tout le seireitei…

- Gardez votre arme. Je ne la prendrai que lorsque notre commandant voudra bien vous recevoir. Nul besoin de se presser.

Immédiatement, je tournai le dos aux espadas, avant de faire face à mes deux alliés. Je reconnus immédiatement le vice-capitaine, de par son allure et son maintien digne d’un noble. Il était presque de la trempe de maitre Yakushiji : Un exemple pour notre génération. « Je comprends votre inquiétude, maitre Kōgami, mais je pense qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter. De plus, je suis persuadé que notre force de frappe suffirait amplement à étouffer dans l’œuf, toute offensive visant à déstabiliser le seireitei. Si dommages il y aura, j’en prendrai l’entière responsabilité. » Malgré mon grade supérieur au sien, je m’inclinai légèrement devant lui, avant de me redresser et de reporter cette fois-ci mon attention vers le soldat de la onzième division. Le stéréotype même de la brute épaisse.

- Je vous en saurai gré de porter une attention particulière à la dame de ce groupe, que lui avais-je dit d’un ton tranquille, avant de me retourner vers le vice-capitaine. Maitre Kōgami, quant à lui surveillera de près monsieur Toria. Je pense que vous êtes le mieux placé pour avoir un œil sur lui. Je compte sur vous, messieurs.

La demande était peut-être polie en apparence, mais le fond ne laissait pas de doutes : Il s’agissait d’un ordre. Un ordre qu’ils devaient exécuter bon gré, mal gré. Dans mon esprit, il était clair que je n’allais pas tolérer une contestation de plus. Jeune, je l’étais, mais il n’en demeurait pas moins que j’avais un haori sur les épaules. Je n’étais seulement apte à combattre, mais aussi à gérer un groupe, à analyser une situation et faire les choix qui s’imposent. Ledit haori le prouvait aisément. « Veuillez donc nous suivre. Nous partons pour le seireitei. » Je fis alors signe aux espadas de nous emboiter le pas, avant de passer entre mes frères d’armes et de commencer à me diriger vers le seireitei. A l’heure actuelle, tous mes hommes devaient certainement avoir prévenu toutes les autres divisions...

>> Si leur vie prendrait aussitôt fin, il ne faut pas négliger les dégâts qu'ils pourraient provoquer. La rencontre pourrait au final tout aussi bien avoir lieu au Rukongai.

>> Mais je n'ai nul pouvoir pour empêcher votre décision. Je tiens simplement à vous rappeler que l'arme n'est pas forcément le plus dangereux chez un Arrancar. Ni chez Toria, autrefois Capitaine des Nécromanciens.

Au moins les choses avançaient. À la vitesse d’un vieillard arthritique, certes, mais je saluais l’effort. Manifestement, les Shinigamis savaient user de leur organe cérébral, un bon point pour leur espèce qui put ainsi se hisser dans mon estime, en intellect et en dignité, au niveau de l’anémone de mer. Bravo à eux.
Je rengainai la dague dans son fourreau sans me formaliser du refus essuyé. Je réajustai la veste, ma cravate et me préparai à entamer la marche lorsque je fus retenu par un des échanges entre les deux plus hauts gradés.

« Je vous trouve un peu trop enthousiastes à l’idée de nous mettre à mort, lançai-je tranquillement, sachez qu’aucun dégât ne sera fait à quiconque, et il n’y aura pas lieu de dégainer la moindre arme, si vous respectez l’immunité diplomatique. Nous vous suivons. »

Ce que nous fîmes, avec plus ou moins de bonne volonté selon chacun. Le bambin Capitaine ne se dérida pas une seule seconde, lancé à corps perdu dans son rôle de chef flegmatique ; le lieutenant eut tout l’air d’imploser de l’intérieur tant sa fierté s’y agitait en vesses courroucées ; quant au bœuf, il roulait des mécaniques afin d’épater Cajsa dans une tentative de séduction plutôt ridicule. Elle-même avait tout l’air d’avancer à reculons, mais ce fut incontestablement la Seconde Lame qui décrocha la palme du moins motivé d’entre tous. Sa mine boudeuse en révéla grand sur son sentiment.
Pour ma part, j’analysai avec curiosité les différents lieux que nous traversions. Je fus frappé de noter l’enrichissement progressif des constructions au fur et à mesure que nous nous approchions de leur centre militaire. Manifestement, les Shinigamis se contentaient de faire passer mécaniquement les âmes ici sans se préoccuper ensuite des différentes inégalités sociales, qui allaient croissantes parallèlement à l’éloignement du cœur de la ville. J’en souris : leur idyllique société ne possédait aucun mal à assumer sa propre hypocrisie. Les dieux noirs valaient finalement moins que des anémones de mer.

Nous arrivâmes à la limite des quartiers résidentiels, à l’orée des complexes militaires. Notre groupe s’immobilisa à quelques mètres des murailles. L’instant d’après, la Seconde Lame ronchonnait (encore), et manifesta son complet indésir d’entrer. J’eus l’envie de lui lancer vertement qu’il pouvait garder la porte si cela pouvait l’amuser, mais que nous allions entrer. Pourtant, le bougre n’avait pas nécessairement tort dans le fond, et une rencontre sur un terrain neutre pouvait accroître nos chances de survie en cas de dérapage. Je songeai toutefois que cette place-ci possédait une neutralité des plus relatives.
Je me tournai vers le bout de chou à l’Haori :

« Mon frère-lame est dans sa raison juste. Nous ne pouvons nous permettre de vous remettre les clefs de nos vies sans la moindre garantie de sécurité. Je vous ferai bien volontiers jurer sur votre honneur le respect des droits d’hôte, néanmoins les mots doivent également s’accompagner d’actes. Nous vous remettrons nos armes, comme prévu, mais nous attendons également un geste de votre part. Faites venir votre Seigneur Commandant, nous le rencontrerons ici. »

>> C'est une blague j'espère...

>> Lorsque je fais part qu'il s'agit d'une mauvaise idée de vous faire entrer dans le Seireitei, vous insistez pour que cela se produise malgré tout, ou en tous cas ne faites rien pour cela ne se produise pas. Et c'est seulement une fois les termes décidés et le lieu atteint que vous vous exprimez ?
Je peux comprendre le malaise de Toria à revenir en ces lieux vu sa situation, mais pour des diplomates on peut dire que vous êtes bien mauvais en négociations.

>> Insister pour les faire pénétrer au Seireitei quand on a l'impression qu'il s'agit de la seule façon de faire progresser la situation reste compréhensible. Continuer à le faire lorsqu'ils font part de leur refus, aussi mal soit-il présenté, est une erreur. Dans tous les cas, et avec tous le respect, il s'agit d'une décision que même vous ne pouvez pas prendre.
Faites part de la situation exact au Capitaine-Commandant et laissez le décider des détails de sa rencontre avec eux. Alors nul ne pourra contester s'il souhaite que cela se produise.