La demande était officielle. Et il la maudissait presque. Comme s'il n'avait déjà pas de travail en suffisance. Le Kenpachi n'aurait-il pas été un meilleur choix en fin de compte ? Tout à fait le genre de tâche pour laquelle Shinjirô aurait été le parfait candidat, il y aurait même pris beaucoup de plaisir sans doute. Mais non... Malgré cela, le choix du Capitaine-Commandant s'était porté sur Tenzen afin qu'il préside ce petit test.

Ce dernier donc, n'ayant pas vraiment le choix, s'était donc rendu au lieu désigné. Shunsui connaissait forcément les habitudes du Yakushiji concernant ses combats hors des limites du Rukongaï et avait donc jugé qu'une fois de plus cela conviendrait. Légèrement en avance, le Capitaine de la Neuvième Division s'y était présenté. Arrivé le premier il pourrait déjà étudier légèrement le terrain – bien que cela ne puisse avoir une réelle importance primordiale dans le cas présent.

Cela lui offrirait également l'occasion de peser la situation. À l'heure actuelle, n'y avait-il donc pas d'autres préoccupations que de vérifier les capacités d'un malade de longue durée ? Hier seulement, deux Shinigamis avaient perdu la vie. D'un autre côté, peut-être que le Kyôraku estimait que cet homme pourrait servir à l'effort de guerre. D'après les renseignements qu'il avait réussi à arracher au Commandant, l'homme qu'il devait rencontrer aujourd'hui avait porté le Haori à une époque lointaine. Gravement blessé lors du premier affrontement face aux Sternritters, il avait été depuis dans le coma le plus profond.

Donc, en gros, cette homme dormait paisiblement depuis l'époque où Tenzen lui-même était devenu Shinigami. Un simple vestige du passé... Même le meilleur des katanas ne peut rester insensible aux outrages du temps. La rouille... Oui, ce Shinigami ne devait certainement plus se trouver au niveau qui avait été le sien. De plus, comment croire qu'un combattant de l'époque puisse faire le poids face à un Capitaine actuel ? Les enseignements avaient évolués. Les stratégies étaient plus fines et nombreuses.

En vérité, n'importe quel Capitaine, même parmi les plus récents, aurait parfaitement convenu pour la tâche à son sens. Alors, franchement, pourquoi lui ?

Les yeux de Kazunaga glissaient sur le message qu'il tenait entre les mains, tandis que son esprit imprimait sa signification. Et à l'issue de sa lecture il effectua un rictus agacé alors que son poing froissait la feuille qu'il tenait, avant de la balancer dans un coin de la pièce. Cela ne faisait que quelques temps depuis son retour, mais s'il se trouvait à cette position, c'était uniquement en raison d'une chose. Car il savait qu'il ne possédait pas sa puissance d'antan. Il ne l'avait nullement caché, et surtout pas à l'actuel commandant de la Soul Society.
Et voilà pourtant que ce dernier lui demandait d'effectuer un combat d'évaluation. Contre un actuel Capitaine qui plus était. Le résultat serait pourtant évident. L'ancien premier Capitaine de la Troisième Division ne pouvait pas tenir contre un adversaire d'une telle puissance, et cela l'énervait déjà suffisamment pour préférer qu'on ne le lui rappelle pas en permanence. Mais il connaissait suffisamment les usages militaires pour être conscient d'une chose. Il valait mieux éviter de désobéir aux ordres, sauf peut être dans certains cas. Et celui-ci n'était clairement pas l'un de ceux là.

Ce fut donc sans conviction qu'il se rendit dans le Rukongai où le lieu de cette évaluation avait été fixé. Il n'y avait pas besoin d'être devin pour en deviner la raison. Au sein du Seireitei, il était interdit de libérer son Bankai. Or, le but étant de voir sa puissance, il semblait évident qu'il valait mieux pouvoir en apprécier toute l'étendue. Le problème étant que son « opposant », ou inspecteur peut être, pourrait en faire de même, ce qui n'était pas pour le rassurer.

Et finalement il se retrouva face à la personne en question, qu'il examina pendant quelques instants. Un manque de sympathie évident était la première chose se dégageant. Dédain envers les autres ? Confiance en soi abusive ? Ou bien le contraire mais volonté de montrer autre chose ? Les explications étaient nombreuses, mais une chose semblait plutôt certaines. Ils n'allaient certainement pas faire ça dans la bonne humeur.
Kazunaga se retint alors d'effectuer de nouveau un rictus, préférant à la place réaliser un salut digne de la plus grande des politesses. Tout en réfléchissant un instant avant de se souvenir du nom du Capitaine lui faisant face.

>> Yakushiji-Taishô. Je suis Kôgami Kazunaga. Je suis désolé de devoir prendre de votre temps afin qu ce qu'il reste de mes capacités puisse être évalué.

Dans un sens il l'était vraiment. Mais uniquement car cela prenait aussi du sien. Cependant, il fallait faire contre mauvaise fortune bon cœur. Ce petit exercice pourrait lui apporter des choses également. Tout d'abord lui montrer un exemple de la puissance qu'il se devait d'atteindre, ce qui était déjà pas mal. Ensuite, il pouvait tout simplement considérer ça comme un entraînement. Et il n'était pas du genre à en ressortir sans rien apprendre.

Les présentations n'avaient pas réellement lieu d'être, le message qu'ils avaient reçu en faisait déjà office. Bien que cela ne soit que protocolaire, Tenzen n'estimait pas devoir perdre un temps supplémentaire à cela. Un simple signe de tête suffirait donc, le salut étant tout de même de rigueur. Son humeur pas particulièrement réjouissante ne l'incitait pas à se faire amical... déjà qu'il n'y avait pas tendance en temps normal. Autant aller à l'essentiel directement, et faire fi des futilités qui pourraient faire irruption ici.

Faisons ce pourquoi nous sommes là. Je donnerai le signal.

Et il se retourna, faisant déjà quelques pas pour s'éloigner de celui qui fut un des premiers Capitaines. Pas de quoi l'impressionner et cela allait être démontré très rapidement. Le signal fut soudainement donné, par la simple libération de son énergie spirituelle. Un message très clair, tant son Reiatsu passait du murmure à l'explosion prodigieuse en un instant.

Dans sa main gauche vient déjà naître une boule lumineuse d'énergie spirituelle, se changeant dans l'instant en une épaisse corde jaunâtre se précipitant en direction de Kazunaga afin de l'entourer et le compresser, et ainsi diminuer drastiquement ses mouvements. Dos à sa cible, les yeux fermés, le Yakushiji ignorait totalement de l'efficacité de cette technique, ce qui ne l'empêcha pas de se retourner pour lancer de la main droite une salve de pétales de lotus faites d'énergie spirituelle pure. Ces pétales allaient entourer le Kôgami avant de s'abattre sur lui en provenant d'une multitude de directions. Le Shirohasu y allait fort, sans le moindre remord. S'il fallait voir de quoi cet homme était capable, il était alors inutile de le ménager. Un conseil se devait cependant d'être donné, et ce même si le combat avait déjà fort bien débuté...

N'hésitez pas à faire appel à toute votre puissance. Ne vous inquiétez pas pour moi. Vous n'avez pas à vous caler sur mon rythme, je ne suis pour ma part même pas sûr de faire appel à mon Zanpakutô...

Un peu de provocation ne faisait jamais de mal, et Tenzen n'avait jamais hésité à en faire usage à doses mesurées lorsqu'il estimait cela comme nécessaire au dépassement de son interlocuteur. Dans le cas présent, faire prendre conscience à ce désormais Vice-Capitaine qu'il n'estimait pas avoir besoin de son arme, et ce même s'il l'incitait à pour sa part ne pas se retenir devrait le pousser justement à y avoir effectivement recours. Cela ne fonctionnait pas toujours bien entendu, mais au moins n'avait-il rien perdu ce faisant. Lui qui était très peu loquace en combat, autant en profiter que ce ne soit que l'entame pour tenter de le presser à libérer sa puissance au plus vite. Ne restait qu'à voir à présent l'efficacité de la chose...

Kazunaga fut peut être quelque peu surpris lorsqu'il se rendit compte que l Capitaine n'était pas le genre à perdre de temps. Il n'était pas question d'explication, pas question de consignes, rien. Juste un combat. Déséquilibré certes, mais un combat malgré tout. Cette différence de puissance, Kazunaga s'en rendit bien vite compte. Il lui suffit de sentir la puissance du Reiatsu adverse peser sur lui. Mille ans avaient suffit à faire du sien quelque chose de négligeable en terme de pression, voir d'inexistant. Ce n'était pas le cas de celui lui faisant face. Pourtant, il n'était pas question de se faire écraser de la sorte. Il pouvait tenir, bien que cela lui ferait un handicap de plus.
Léger sourire de sa part à cette pensée. Comme s'il en avait besoin. Le dirigeant de la neuvième division prenait cette histoire au sérieux et il n'était pas question de faire dans la retenue. Si c'était cela les évaluations maintenant, il considérait qu'il y avait un léger problème.

Prenant son arme en main, il se prépara à la suite. Suite prenant la forme d'une corde d'énergie. Un Bakudô aussi connu qu'efficace. En temps normal du moins, car ce genre d'attaque était inutile contre le Vice-Capitaine, à condition qu'il puisse les anticiper. Comme ce fut le cas en cet instant précis, il lui suffit de donner un coup dans le sort avec son Zanpakutô pour que ce dernier soit purement et simplement réduit à néant, tandis que le Shinigami sentait la puissance au sein de son sabre augmenter d'un coup. Si jamais Tenzen continuait à utiliser des attaqus de ce genre, nul doute qu'il serait rapidement chargé.
Et une nouvelle opportunité de le faire s'offrit bien rapidement à lui. L'attaque était, cette fois-ci, différente, plus personnelle. Un grand nombre de pétales se dirigeaient sur lui et, bien qu'il ignorait le rôle exact de cette technique, il préféra ne pas prendre de risque. De nouveau il trancha la menace avec Hiteiken. Malgré le nombre, ils étaient tous liés et en atteindre quelques uns permettait à sa capacité d'agir sur l'ensemble de l'attaque.
Du moins en théorie, car en vérité la puissance de l'assaut était supérieur à celui de la défense, si bien que plusieurs des pétales réussirent à passer outre et à atteindre leur cible. Lacérations de toutes parts, coupures digne d'une arme bien aiguisée. Ce sort était réellement dangereux.

Pourtant, de nouveau un sourire venant de Kazunaga. Sauf que cette fois-ci, il s'agissait de satisfaction. Le guerrier qu'il était apprécier d'avoir l'opportunité de faire face à un adversaire de valeur, même s'il ne s'agissait pas d'un véritable combat.

>> N'est ce pas pour ça qu'on est ici ? Si le Bankai est interdit dans le Seireitei, il en est autrement ici.
Pourtant, l'heure n'est pas venue de le montrer. Puis, je possède d'autres atouts dans ma manche !

Son Bankai n'était pas le genre à être utilisé dès l'ouverture d'un affrontement, pour une simple raison technique. Cela n'aurait aucun effet. Mais en temps que maître épéiste, il espérait bien pouvoir représenter une quelconque menace autrement que par le pouvoir de la libération interdite. Son excellence dans l'art du sabre lui avait déjà valu de nombreuses victoires. S'il n'en espérait pas une aujourd'hui, il comptait au moins montrer un aperçu de ce qui lui avait valu de devenir Capitaine à l'époque.
Se dirigeant droit sur sa cible, il arma son bras et lança son assaut, constitué d'une seule et unique frappe. Commencer à viser l'un des flancs de sa cible, partant du niveau de sa taille, pour remonter jusqu'à l'épaule opposée. Un coup facilement mortel, avec un pas de plus du moins. S'il était manquant, c'était en partie dû au fait qu'il ne s'agissait pas d'un duel à mort, mais également à cause de la pression du Reiatsu pesant toujours sur les épaules de l'épéiste. Là, il était simplement question d'une attaque pouvant se révéler efficace, dans la théorie du moins.

Sous-estimer son adversaire, n'est-ce pas là souvent une cruelle raison de se voir mordre la poussière ? Se refuser à déployer toute sa puissance face à un Shinigami millénaire et n'ayant cessé de s'améliorer pouvait s'y voir comparé sans nul doute. Ses bottes et autres « atouts dans sa manche » pouvaient-ils vraiment palier au fait qu'il ne s'était pas battu depuis une époque où le Yakushiji lui-même avait acquit pour la première fois ses pouvoirs de Dieu de la Mort ? Tous deux se trouvaient en effet à une croisée des chemins. À l'époque où Juha Bach avait réalisé sa première incursion mortelle au sein du Seireitei, le Lotus Blanc se trouvait toujours n'être qu'une âme errante dans certains districts plus ou moins éloignés du Rukongaï. Déjà ses pouvoirs s'étaient éveillés, mais il n'était encore rien, bien loin de ses capacités actuelles et particulièrement redoutables si l'on n'y prenait pas garde. Il ne possédait pas encore toute sa sapience du combat qu'il avait pu obtenir par dix siècles d'étude et d'affrontements.

Son adversaire quant à lui portait déjà le Haori, sérieusement blessé par la première génération du Vandenreich et depuis lors abandonné à un coma profond. Ses capacités ne purent bien sûr pas se contenter de stagner, et après un aussi long sommeil son corps devait même lui paraître celui d'un étranger. Comment pourrait-il donc penser pouvoir rivaliser sans la libération interdite ? Peut-être ne pouvait-il tout simplement pas pour une raison ou une autre. Mais cela n'intéressait de toute manière aucunement le Yakushiji qui n'était là que pour une chose : tester cet homme, quitte à le renvoyer d'où il venait... Oh, il n'en arrivait peut-être pas exactement à ce niveau de cruauté sans quoi ses bouclier-miroirs en seraient déjà à flotter autour de lui. Toutefois, il n'escomptait pas non plus le ménager. D'aucune sorte.

Kazunaga tenta une percée sabre à la main dans un coup de tranche ample. Puissant, mais simple à parer, surtout face à un maître à la défense impénétrable. Aucune lame ne pouvait espérer franchir aussi simplement la forteresse implacable qu'était Tenzen. L'on pouvait trouver là une autre simple explication à son surnom. Le Lotus Blanc faisait bien entendu référence non seulement au symbole de la Neuvième Division, mais également au fait que le Yakushiji est depuis toujours réputé pour ses longues séances de méditation, l'ayant même mené à s'imposer dans le rôle de professeur de Jinzen. Mais le Lotus pouvait également faire référence à cette succession de pétales, comme autant de bouclier, autant de parades prêtes à s'opposer, l'une derrière l'autre, à toute menace venant à son encontre. Et si cela valait pour l'art habile du débat où il avait toujours quelques coups d'avance, il y avait de quoi largement l'appliquer également dans le domaine du combat.

Loin d'être la brute épaisse reconnue aisément pour ses prouesses barbares comme pouvait l'être le Kenpachi pour qui il avait si peu d'affection, Tenzen quant à lui n'omettait pas que le cerveau était également un muscle duquel il convenait de se servir amplement lorsqu'il venait l'heure de croiser le fer. Son pied gauche se recula d'un pas afin d'y prendre bon appui, tandis que son bras droit se levait devant lui pour se défendre. Geste qui pourrait paraître ridicule face au fil d'une épée, mais qui fut néanmoins efficace. Pour n'importe qui d'autre, cela se serait soldé par un moignon et quelques gerbes de sang, mais dans le cas du Shirohasu, la lame vint à la rencontre d'un bouclier énergétique. Un Kekkai simple, placé à l'avance sur chacun de ses bras, en permanence, et dont il pouvait ainsi user à volonté lorsque l'utilité s'en plaçait.

Cela fait, voici donc poindre la contre-attaque. Fourbe et sans la moindre forme de compassion, son Hanabira Bakku lui permit de se retrouver instantanément dans l'angle mort de l'épéiste, et de lui prouver que lui non plus ne déméritait pas un sabre à la main. De sa senestre il vint en effet tirer sa lame au clair, glissant directement du fourreau au dos de son adversaire – du moins c'était là l'objectif visé – dans un coup si puissant qu'il laissait dans son sillage une lame d'énergie. Cette combinaison était inédite, fruit de ses longs entraînements solitaires. Quelques nouvelles techniques dans son éventail de possibilités, visant à se voir plus efficace pour claquer le bec du macaque de la Onzième Division ou quelconque ennemi de la Soul Society qui pourrait se dresser.

Il en possédait d'ailleurs encore d'autres à tester. Ce qu'il allait faire bien entendu, et pas plus tard que tout de suite. Pendant qu'il avait frappé de la main gauche, la droite s'était mise à émettre une douce lueur bleutée. Cette énergie fut alors relâchée l'instant d'après dans une tornade visant non seulement à repousser Kazunaga, mais également à lui infliger de nombreuses coupures. Pouvait-il toujours se plaire à ponctionner son énergie dans ce genre d'enchaînement ? C'est ce que nous allions pouvoir constater bien rapidement, alors qu'il se permet calmement de remettre son katana au fourreau...

S'il était évident que son coup ne serait pas de nature à représenter un réel danger pour un adversaire du niveau de Capitaine, Kazunaga avait malgré tout espéré que les choses ne paraissent pas aussi faciles pour celui lui faisant face. Un simple bras en opposition ? Au moment où il le vit, le sabreur esquissa un léger sourire. Expression bien vite dissipée lorsqu'il vit le Kekkai apparaître et faire obstruction à sa lame. Celle-ci fut en effet remplacée par un rictus.
Jamais le premier dirigeant de la Troisième Division ne s'était attardé à l'apprentissage de ces techniques. Il était guerrier à se battre par les armes ou les poings. Le soutien des arts spirituels n'était pas son fort et l'un de ses seuls rapports avec eux était de les trancher de son sabre pour les faire dissiper.

Conscient qu'une ouverture s'était faite, il tenta de reculer d'un léger bond, dégageant sa lame afin de se préparer à toute éventualité. Pensée des plus efficaces en théorie, plus difficile à mettre en pratique. La différence de niveau entre les deux intervenants était évidente. Lui avait grandement perdu de sa puissance d'antan durant son long sommeil. Au contraire, Tenzen était devenu quelqu'un durant cette période. C'était uniquement pour ça que Kazunaga n'avait même pas tenté de défier son actuel Capitaine afin de prendre sa place. Il aurait tout simplement été incapable de l'emporter.
Un simple déplacement. Rapide, bien plus que ce dont était capable le Kôgami. Un simple déplacement plaçant son opposant dans son angle mort. Il ne pu le situer qu'en raison de ses capacités de détections, l'une des rares choses qu'il n'avait pas perdu en mille ans. Inversant la prise de sa lame, il commença à tourner sur lui-même afin de ne plus être frappé directement dans le dos. Le tout ne dura qu'un instant. Son sabre ne bloqua pas vraiment celui de son adversaire, mais frappa plutôt sur sa lame. Ce qui fut suffisant pour exploiter toute la capacité de Hiteiken.

Ainsi, lorsque son demi-tour fut terminé, une entaille était visible sur son corps. La rapidité de l'action ne lui avait en effet par permis de totalement annihiler l'attaque adverse, mais il avait pu s'en sortir bien mieux que s'il avait totalement encaissé. Mais il n'était pas question de souffler, son adversaire ayant réellement décidé de ne pas laisser le moindre instant de répit durant cette épreuve. D'une main il frappait de son sabre, de l'autre il utilisait les arts spirituels.
La tornade fut immédiate. Encore une fois le corps du Shinigami ne put réagir assez vite et l'attaque commença à faire effet alors qu'il tentait de trancher le Kidô. Il fut repoussé et de nouvelles lacérations s'étaient placées sur lui. Mais, encore une fois, il était persuadé d'avoir évité le pire. Ce qui ne l'empêchait pas d'être conscient de son état.
De multiples blessures, bien qu'aucune était réellement d'importance, et le souffle court. Telle était la preuve du gouffre de niveau entre les deux en ce jour. Conscient que son temps était limité, il se décida à passer à la vitesse supérieure.

Nulle parole fut prononcée. Aucune phrase de libération n'était nécessaire. De Shikai, son sabre passa en Bankai. La lame gagna en taille, les bandes disposées sur celle-ci disparurent laissant apparaître des inscriptions. Persuadé de ne pouvoir perdre de temps, il s'élança sur son opposant, réfléchissant à la meilleure attaque à porter. L'une d'elle n'était qu'une frappe classique possédant une importante puissance, l'autre était plus particulière.
Vue la réussite de sa première offensive, l'hésitation ne fut pas très longue. Lorsqu'il porta son coup, ce fut en estoc. Sauf que la puissance physique n'était pas là. Le seul et unique but était de mettre en contact le bout de son arme et le corps de son adversaire et d'y déverser sa puissance. Les effets d'une explosion directement à l'intérieur du corps de son ennemi. De quoi mettre plus d'un adversaire à terre.

De plus en plus, le Yakushiji comprenait le pouvoir qui était celui du Vice-Capitaine de la Troisième Division. Au final pas si éloigné de certaines des capacités du Lotus Blanc. Un principe d'absorption des chocs et de l'énergie spirituelle. Un pouvoir principalement défensif donc, et Tenzen est donc parfaitement placé pour connaître la manière d'outrepasser un tel pouvoir. Une alliance de vitesse et de diversité. Ne pas lui permettre de reprendre son souffle. Le frapper si puissamment que ses murailles ne pourront que s'en fissurer. En faudrait-il réellement autant ? Kazunaga paraissait déjà essoufflé, ses blessures s'accumulant même si toutes se trouvaient n'être que relativement superficielles.

Mais pour en finir rapidement, il faudrait tout d'abord faire face au Bankaï de l'ancien Capitaine. La transformation se produisait sous ses yeux, sans qu'un nom n'ait eu à être prononcé. Rien d'impressionnant cependant, la lame gagnant juste en taille. Là où la plupart des Bankaï étaient imposants, celui-ci au final n'incitait pas vraiment à nourrir un véritable respect. Le Yakushiji a cependant assez d'expérience que pour ne pas s'y fier. Ne jamais prendre un Bankaï à la légère... Et ce même si ce pouvoir était axé sur la défensive. Peut-être pouvait-il désormais aspirer le Reiryoku directement à la source ? À vrai dire, il n'avait pas réellement envie d'en faire l'expérience pour pouvoir ensuite en parler. Sa barrière se dressa alors. Un nouveau Kekkai, formant un dôme protecteur autour de lui. Son étude de ce type de sort ces dernières années lui était grandement profitable, et lui permettait désormais de se battre sans jamais avoir à user de son Zanpakutô s'il ne l'estimait pas nécessaire. Une complétion de ses capacités bien utile comme il le prouvait ici.

Bien sûr, il ne fallait pas s'arrêter à cela désormais... Surtout maintenant qu'il avait pu avoir un aperçu des capacités de cette libération interdite. Un souffle d'explosion important, contrastant vivement de ce qu'il avait pu voir de son pouvoir jusque là. Comme il le pensait, mieux valait clairement ne pas se faire toucher par cela. Alors que sa bulle salvatrice se fissurait et se brisait, le Capitaine de la Neuvième Division en était déjà à incanter.

Ô Souverains, Ô masques de chair et d'os, Ô univers entier, Ô battement d'ailes. Pétales en ma paume, lames en mon coeur. Et que s'apaisent enfin les tourments de nos âmes... Mairu Hasu no Hanabira !

Ses deux mains s'ouvrirent alors, laissant s'échapper un millier de pétales blancs. Une terrible offensive qui exprimait clairement une idée. Voilà pourquoi il appréciait tant de comparer un combat à une discussion : certaines actions pouvaient représenter des mots. Ici, le message semblait n'être autre que « vas-y, arrête ça ! ». Et alors que l'épais nuage qu'il venait de créer s'abattait sur son adversaire, il se décida même à y apporter une nette ponctuation. Un Shunpô pour le rapprocher soudainement du Kôgami, suivi d'un coup de sa paume gauche visant le front du plus long pensionnaire de la Division des soins...

Au moment même où sa lame entra en contact avec le Kekkai, libérant l'attaque dans le néant, Kazunaga fut bien conscient d'une chose. La différence de niveau entre lui, ancien Capitaine, et son opposant, actuel Capitaine, était encore plus importante qu'il ne l'avait imaginé. En ce jour, il ne représentait pas mieux qu'un léger contretemps là où autrefois cela aurait pu donné à un combat des plus intéressant. A ce moment, il ne pouvait même pas passer outre la défense qui lui était opposée. Il se contentait simplement de la briser tout en étant bien incapable de profiter de la faille.
A la place vint la réponse du Yakushiji. Implacable, ne laissant pas la moindre marge de manœuvre au Vice-Capitaine. De nouveau le sort qui fut utilité en introduction de cette épreuve. Il avait déjà pu en diminuer grandement l'intensité une fois. Mais ce fut uniquement grâce aux capacités défensives de son Shikai. Car telle était la principale faiblesse du Zanpakutô de Kazunaga. Il empêchait ce dernier de mêler efficacement attaque et défense. Il se devait de choisir entre les deux et, bien qu'alterner soit possible, cela lui demandait un instant de répit suffisant.

Le Kidô utilisé contre lui n'était pas de nature à permettre une telle manœuvre. Il était impossible pour le Shinigami de faire passer à temps son sabre sous sa forme première afin de pouvoir contrer l'offensive. Puis son œil, expert lorsqu'il s'agissait d'analyser les différentes attaques, lui confirma que cela aurait de toutes façons été inutile. L'intensité était trop importante pour qu'un simple Shikai puisse la réduire à néant. Ce sabre dont il était si fier possédait ses limites, comme lui-même.
Et les siennes étaient atteintes. Son corps ne put vraiment contenir l'attaque et il se retrouva en sang, tenant à peine sur ses jambes, le souffle court. Puis un simple coup que lui-même aurait qualifié de minable eut raison de cette dernière preuve d force. Sous l'impact de la paume, il tituba légèrement, reculant avant de tomber genou à terre. Et encore, s'il ne s'écroula pas totalement, ce fut uniquement que par la présence de son sabre lui servant d'appui.

Il resta quelques instants dans cette position, tentant de reprendre le contrôle de sa respiration. Et en profita pour faire le constat. Il se battait comme si sa condition physique n'avait pas évolué durant son long sommeil, accélérant ainsi sa fin. Ses faiblesses, il les accentuait lui-même. Mais il était également évident que son orgeuil l'empêcherait d'en faire autrement. Au contraire, il n'hésiterait pas à pousser son corps de plus en plus loin, jusqu'à pouvoir l'utiliser avec la même intensité qu'auparavant.
Sans se relever, il redressa la tête, fixant son supérieur. Outre sa défaite incontestable, cet affrontement avait également était l'occasion d'observer un exemple du niveau actuel de la structure militaire dont il avait vu la naissance. Et, contrairement à son impression première, tout n'était donc pas à jeter. Cependant, il y avait maintenant le risque qu'il soit considéré ainsi, tout juste bon à être jeté.

>> Je n'espérais pas la victoire, mais au moins pouvoir vous blesser. Mais mes limites actuelles se trouvent être bien plus basse que ça.

C'était en effet le cas de le dire. Bien qu'il était persuadé que, comme lui, Tenzen possédait un style solide lorsqu'il s'agissait de pouvoir se défendre, il suffisait de voir la facilité déconcertante avec laquelle il le faisait, cela n'excusait pas tout.

>> Quel est donc votre verdict ?

Est-il réellement nécessaire de le préciser ?

Tenzen n'était pas disposé à montrer la moindre forme de compassion, manifestement. Coma de mille ans ou pas, il restait un être comme les autres, et le Capitaine de la Neuvième Division n'avait pas vraiment coutume de faire montre de mansuétude envers ses congénères. De sa propre expérience, il estimait que c'était ainsi que l'on poussait le plus les gens à progresser. Si l'envie de lui faire fermer son clapet pouvait être une motivation de plus, alors il n'hésitait pas à en user. Quitte à paraître pour l'être le plus infâme de la Soul Society. Cela lui était bien égal après tout, et sa réputation n'était plus à faire depuis longtemps. Il aurait très bien pu en rester là, et quitter les lieux sans demander son reste. Lui qui avait déjà tant à faire à côté de cette altercation commandée par le Capitaine-Commandant... Mais au moins pouvait-il lui accorder quelques paroles supplémentaires, qui resteraient néanmoins dans la même veine.

Je suis debout sans le moindre égratignure pendant que vous vous videz de votre sang, tâchant lamentablement de ne pas vous écrouler. Quel verdict en tirez-vous vous-même ?

Il n'était pas nécessaire de poursuivre dans cette voie. Pourtant, bien des choses auraient pu être ajoutées. Le fait qu'il ait fait usage de son Bankaï alors que pour sa part le Yakushiji n'avait même pas libéré son Zanpakutô, par exemple, était un fait tout à fait notable et pouvant s'avérer humiliant. Pourquoi se priver de le faire remarquer alors ? Tout simplement car il en avait sans doute déjà fait assez... ou bien simplement que le fait de posséder le Bankaï lui permettait tout de même de se situer au-dessus de la masse. Cela faisait en effet figure de point positif, et ce même s'il n'y avait rien de plus normal pour quelqu'un qui fut Capitaine, aussi éloignée en soit l'époque. Non, le laisser simplement remâcher sa défaite et les paroles du Shirohasu, voilà quelque chose de suffisant.

Sur ce... je pense que nous avons tous deux de quoi faire, bien plus important que de vains discours sur ce combat futile. Essayez de vous rendre à la Quatrième Division sans trop attendre... Il pourrait m'être reproché de vous avoir abandonné comme un déchet dans cette partie éloignée de la Soul Society...

Relevant la tête et se tournant en direction du Seireitei, il disparut l'instant suivant d'un Shunpô véloce. Plus rien à rajouter et il se moquait éperdument de ce que cet homme pourrait avoir à répondre. Autant donc ne pas perdre plus de temps.