La mort, quelque chose qui était inconnu à Mizuki et qu'elle craignait pourtant particulièrement. La jeune femme n'était pas du genre à se mettre en danger et les missions qu'elle avait exécutée jusqu'ici n'étaient pas dangereuses au point de menacer sa vie. Enfin, si, elle l'avait connue une fois mais c'était il y a bien longtemps et elle n'en gardait aucun souvenir, aucune trace. Pour elle, son existence se résumait à la Soul Society, le passé, même si elle savait qu'il avait été un jour là, elle ne s'en souciait guère et c'était un élément d'elle même qu'elle ne souhaitais pas connaitre, c'était bien mieux comme ça, elle était Itô Mizuki,quatrième siège de la septième division et c'était tout. Pourtant, son statut de soldat , qu'elle assumait avec un peu de dégoût, préférant le terme "d'aide à la préparation militaire", aurait du la confronter plusieurs fois avec la mort. Mais il n'en était rien, elle ne connaissait même pas une personne de son entourage qui était tombée et c'était plutôt logique, les morts ne parlent pas, ils ne racontent pas leurs exploits, ils disparaissent tout simplement et comme les fréquentations de la jeune femme étaient récentes et bien aucunes n'avaient eu le temps de trépasser en ce laps de temps. Même ses deux amies du Rukongaï étaient vivantes malgré leur âge avancé.
Bref ce rapport qu'elle avait avec la mort, fut bouleversé, quelques semaines plus tôt, alors qu'elle rentrait de son district une fois sa journée de travail terminée, journée relativement tranquille comme à l'accoutumer. Elle emprunta un chemin différent pour se rendre au Seireitei et bien mal lui en pris. Elle traversait rapidement à coup de Shunpo la forêt qui la séparait de sa destination, perdue dans ses pensées qui étaient orientées vers l'activité qu'elle allait pouvoir faire en rentrant chez elle le soir même. Flûte, lire, dessin...Flute, lire, dessin... Tel était le dilemme qui accaparait Mizuki à cet instant et il aurait continué pendant un petit moment si un râle en dessous d'elle n'avait détourné son attention de ce programme réjouissant. Elle s'arrêta sur une branche et guetta un autre son, celui-ci se reproduisit. Un gémissement plaintif qui fit froid dans le dos à la Shinigami. Elle attendit un troisième appel de détresse pour localiser la source et descendre sur le planché des vaches. Elle couru en direction des plaintes, la végétation fouettant ses jambes et ses bras et les zébrant de marques rouges. Au détour d'une fougère, elle reconnu l'uniforme caractéristique d'un de ses comparses. Elle s'agenouilla, paniquée, auprès de l'homme et lui souleva doucement la tête, il articula quelque chose d'inaudible, la bave pleine de sang coulait le long de sa bouche meurtrie. La jeune femme aux yeux fluorescents auraient voulu appeler du secours mais l'urgence en était à soigner l'homme, du moins, le soulager. Elle ouvrit donc le kimono noir et ce qu'elle vit la terrifia. On avait sauvagement éventré l'inconnu, mais pas assez profondément pour faire sortir ses tripes, ce qui le laissait là, agonisant. Il balbutia des mots et elle se pencha pour l'écouter.
- S'il vous plait...la purifi...
Elle comprit se qu'il attendait d'elle, l'homme n'aurait pas le droit à reposer en paix si elle ne le purifiait pas, l'ennuie est que la belle, dans sa détresse avait perdu ses moyens. Elle lâcha le soldat et dégaina San'San et maintenant quoi? Le mourant sourit pour l'encourager à continuer. Elle inspira un grand coup et planta son Zanpakuto. Avant qu'il ne disparaisse en poussière d'énergie, elle put distinguer un regard reconnaissant. Elle remis son nodachi dans son fourreau et le cœur encore tout chamboulé, repris son chemin pour le Seireitei, en prenant bien soin de noter l'endroit. Le soir, ce n'était ni la flûte, ni la lecture, ni le dessin qui l'attendait. Elle rédigea son rapport et l'envoya à la première division, le défunt n'ayant pas de signe d'appartenance à une quelconque division.
Les jours passèrent, et son rapport n'obtint pas de réponses. Le Shinigami était inconnu, comme s'il n'avait jamais existé. Mizuki continuait amèrement son train train quotidien, mais tout lui semblait beaucoup plus fade. Nul doute que l'expérience de la mort l'avait traumatisée. Alors un soir où elle rentrait de sa surveillance, elle acheta des fleurs et se dirigea vers le lieux où l'inconnu s'était éteint. Elle fut surprise de voir qu'une stèle sommaire avait été dressée, elle ne portait ni nom, ni inscription mais on voyait bien qu'elle n'avait pas été posée au hasard. Elle y déposa donc son offrande et s'agenouilla, priant d'une manière quelconque pour le défunt. Et puis un craquement lui parvint de derrière elle. Elle se retourna et tomba nez à torse avec un colosse dépassant très largement les deux mètres qu'elle identifia sans peine. Intimidée, elle s'inclina respectueusement.
- Kiryû- Taisho. Itô Mizuki...je...me recueillait sur la tombe...J'ai assisté aux derniers instants de cet homme et heu...
Ses yeux s'embuaient de larmes, en plus de ressentir une incroyable tristesse, la présence du Kenpachi, dont elle avait seulement entendu des dires, l'effrayait et elle se fit toute petite.