Tout en avançant en essayant de ne pas perdre son second, le Kireru cherchait à comprendre ce qu'il pouvait bien lui vouloir. Pourquoi partir si loin, pourquoi ne pas en parler dans son bureau simplement ? La raison était simple, Akihiko était un scientifique et ce genre de lascar, ça aime le mystère le secret. L'interdit. Tout ce que Reisen ressentait n'était qu'une mauvaise, très mauvaise impression. Etait-ce l'atmosphère ? Le quartiers pourris du Rukongai qu'ils traversaient ? Impossible de savoir. Parfois il tournait la tête en arrière pour vérifier qu'il le suivait toujours, brièvement, ce qui était inutile étant donné qu'il pouvait repérer son Reiatsu. Pas précisément, pas au point d'en déceler la nature ni le type et autres conneries propres aux senseurs. Le travail qu'il avait fait sur lui même pour arriver à ce niveau, ce maigre niveau, ridicule... Deux cents ans. Ah on était bien loin des génies comme feu le Capitaine Hitsugaya. Et heureusement d'un côté, quand on voit le destin qui lui avait été choisi.

Une fois éloigné de la civilisation, enfin si on peut appeler ça une civilisation... Reisen s'arrêta aux abords une forêt à plusieurs kilomètres de la dernière cabane de taules et de toiles. Quelques secondes après c'était au tour du Fukutaishō de poser ses pieds sur ce sol poussiéreux. Le Capitaine se retourna, fixant celui qui était encore son bras droit jusqu'à maintenant.

> J'irais pas plus loin, l'impatience a vite raison de moi. Allez, balance.

Voulait-il se... battre ? Non, pas possible. Enfin Reisen n'y pensait pas et puis de toute manière il n'avait pas envie de quitter son Haori. Pendant trop longtemps il n'a pu le porter correctement, il en profitait plus que de raison aujourd'hui. Et puis se battre il n'en avait pas l'envie pour le moment. Vraiment pas. Trop curieux, pas habitué à être emmener par son second si loin pour des cachotteries. C'était nouveau pour lui, une relation toute fraîche et différente...

Kirito marchait avec rapidité pour ne pas perdre de vue son capitaine qui, toujours aussi impulsif, se déplaçait rapidement à travers le Rukongaï. Il sentait que Reisen était en quelque sorte contrarié de devoir s'éloigner autant du Seireitei et le vice-capitaine de la treizième division savait également que la patience n'était pas le point fort de son supérieur. Malgré tout Akihiko affichait un léger sourire car il était tout de même parvenu à faire déplacer le capitaine mais surtout car il sentait qu'au delà de l'impatience il avait piqué au vif la curiosité de son supérieur.

Ils avançaient rapidement passant devant des visions que Kirito ne préférait pas regarder. La misère du Rukongaï était parfois vraiment étonnante mais aujourd'hui il n'était pas là pour ça. Il devait se concentrer sur la manière dont il allait présenter les choses à son capitaine. Tout en cogitant Akihiko avait ses yeux gris rivés sur le Haori du Kireru et plus précisément sur le chiffre treize. Cela faisait déjà un moment qu'il œuvrait pour cette division et à vrai dire il n'avait pas à s'en plaindre. Son supérieur était impulsif certes mais depuis le début il avait tout de même reconnu en cet homme quelqu'un de droit, de fiable et de juste. Avec le temps il s'était rendu compte que ces impressions étaient réelles et ainsi il donnait son maximum pour seconder avec efficacité Reisen.

Soudain il vit que son acolyte s'arrêtait. Ils se trouvaient à la lisière d'une forêt et manifestement très loin de toutes bâtisses et donc de toutes personnes. C'était parfait ! Kirito écouta alors son Capitaine qui exigeait des explications, et il en avait parfaitement le droit.

Merci de vous être déplacé taïshô et désolé pour ce dérangement. Nous commençons à nous connaître et je pense que vous vous doutez que si je vous ai fait cette demande d'aller dans un lieu vide du Rukongaï c'est pour une bonne raison.

Kirito marqua une pause. Il avait fait son choix. Pour expliquer ce qu'il voulait à son capitaine aujourd'hui il allait tout simplement le lui montrer.

Veuillez regarder avec attention je vous prie.

Akihiko s'éloigna de quelques pas. Il vérifia que personnes ne se trouvait alentour puis soudainement une vibration emplit l'air. Notre jeune héros posa alors une main sur son visage et aussitôt une déferlante puissante de reiatsu rouge s'échappa de son corps. Kirito retira sa main de devant son visage dévoilant ainsi un nouveau faciès. Le masque de Hollow qui venait soudain d'apparaître était rouge à droite et blanc à gauche dans la partie inférieure du visage qui s’arrêtait au niveau de la mâchoire. Au dessus de ce point le masque devenait blanc et était parcouru de petites zébrures rouges sang. Les deux yeux du jeune vice-capitaine quant à eux étaient devenus noirs mis à part les iris qui brillaient d'un éclat doré et fixaient avec intensité Reisen. Une voix un peu plus grave que la normale parvint alors aux oreilles du capitaine de la treizième division.

Comme vous pouvez le constater, je suis devenu un Vizard... Cela fait quelques temps mais avant de vous révéler ce que j'étais devenu j'avais besoin de comprendre quel était ce pouvoir et comment le contrôler afin de ne pas mettre des vies en danger. Je vous le montre aujourd'hui car je parviens désormais à brider mon Hollow intérieur qui n'as pas le contrôle, seul moi décide actuellement. Je pense que vous comprenez d'ailleurs maintenant pourquoi nous nous sommes tant éloigné du Seireitei. Je ne pouvais décemment pas vous montrer cela dans votre bureau et je ne souhaite pas exposer au grand jour ce que je suis devenu. Non pas que j'en ai honte, bien au contraire, mais ce pouvoir peut faire peur.

Les yeux dorés de Akihiko étaient toujours rivés sur le capitaine de la treizième division et le jeune shinigami attendait désormais sa réaction. Son supérieur allait-il lui en vouloir d'avoir caché cela ? Comment pouvait-il réagir en apprenant que son second était devenu un hybride particulièrement connu pour être dangereux...

Sans voix. Il restait muet et marquait clairement sa stupeur par son expression : les yeux écarquillés, la bouche entrouverte, les bras pendants le long du corps. Il était rare de surprendre à ce point quelqu'un comme le Kireru, et c'est ce que ce jeune Shinigami venait de faire et en beauté. Il ne cessait de le surprendre, lui, ce scientifique qui avait la tête bien faite sauf que cette fois malheureusement ce n'était pas en bien... Enfin, façon de parler, disons plutôt qu'il s'agit là d'un point de vue propre à Reisen.

Reisen n'aimait pas les Vizard... Déjà parce que, simplement, ils incarnaient la passerelle entre un Shinigami et un Hollow... Et donc donnait naissance à des êtres hybrides. Des Shinigamis qui, au final, étaient corrompus de base. Le Capitaine Yakushiji, Noboru, l'ancien Capitaine Nakatoto, Igarashi Shu... Tous étaient de bons soldats, oui même Noboru ! Mais tous avaient des vices connus et ces derniers étaient bien plus problématique que ceux des autres Shinigami... Et maintenant lui : Kirito Akihiko. Au fond il ne le connaissait pas vraiment mais il l'appréciait. Il n'allait pas le détester, haïssait-il les Vizard ? Non, il ne les aimait pas. Nuance faible, mais si importante pourtant. Il se reprit alors, regagnant son visage habituel, ses sourcils froncés e léger sourire en coin.

> Hum... Akihiko je... comment dire. Je suis surpris ouais. C'est pas contre toi hein mais...

Trouer une solution rapidement, une bonne de préférence, laisser son esprit carburer et vite.

> Je peux pas... Je te remercie de me l'avoir appris en personne, mais je ne peux plus travailler avec toi comme ça. Je vais te recommander pour le poste de Capitaine de la Douzième Division. Ton Bankai est jeune mais ton talent est parfait pour ce poste.

Il s'approcha de lui sans redouter une seule seconde sa réaction. Son reiatsu il s'en fichait pas mal, il lui posa la main sur l'épaule simplement.

> Je te juge pas, je t'en veux pas.. Mais tu seras mieux là bas. A plus.

Puis il disparut d'un Shunpô, effacé, direction son bureau pour faire parvenir au plus vite sa recommandation. Une telle Division ne pouvait rester sans Capitaine. Ai faisait du bon boulot... Akihiko serait meilleur, il le savait. Mais pas pour lui.