Nan mais tu t'es vu ? Sérieux, tu peux pas te permettre de venir me vanner avec ce physique qu'est le tien, c'est insultant tu vois.

Tu t'fous d'ma gueule en plus !?

Bah... Un peu en fait. Non ? À moins que... Ouais, si, t'as raison, j'me fous d'ta gueule.

Je sais pas pourquoi, mais quand je lui ai sorti ça, avec un grand sourire rempli d'innocence, bah il a pas apprécié, fou nan ? Et puis, dans son accès de rage incontrôlé, le gars a cru me mettre une trempe, comme ça, pour le plaisir, cette violence gratuite, j'vous jure. Et moi, douceur que je suis, vous me connaissez, j'ai... En fait, je lui ai rendu au centuple. Bah ouais mon pote, tu me mets une gifle, moi je te mets une MEGA-GIFLE, c'est aussi simple que ça. Au début, ses potes étaient chaud pour s'incruster dans l'embrouille, puis, bizarrement, et surement par le plus grand des hasard, leurs ardeurs furent vite calmées, et ce exactement au moment où la tête de l'aut' con à rencontré le mur, pour finalement s'y encastrer. Dingue non ? C'est quand même magique les gueules que ça peut faire fermer une bonne démonstration de force. Bien sûr, ce n'est pas par plaisir que j'ai fait la chose, le gars n'avait qu'a pas commencer hein. Ah oui, vous êtes arrivé qu'au moment où je m'suis foutu d'sa gueule, bah faut savoir qu'avant ça, le gars m'a bien fait chier. J'vous pose le contexte, là, on est à la onzième, couloir assez vide, je croise le bonhomme et son groupe, bien bourré, sûrement qu'ils revenaient d'une "expédition gustative" dans le rukongai, et là, je vous l'donne en mille, le gars me bouscule, dans une marche plus que douteuse et bien zigzagante, il finit par tomber sur moi, et le gars se casse la gueule. Là, il se relève, avec difficulté en plus, et me regarde comme si c'était d'ma faute. J'la voyais arriver d'ici l'embrouille, le gars bourré qui te fonce dessus comme un bélier et qui t'accuse après, c'est un classique quoi. donc, le gars m'embrouille, et là, il me sort un truc, un truc qu'il ne peut juste pas se permettre de me sortir, voilà c'qui me dit.(attention, là, on rentre dans les hautes sphères du clash, c'est un parrain le gars).

T'as vu ta tronche en plus ? #Hip# S'pèce d'enpa... D'empaffé !

Attendez, c'est vraiment, CE GARS, qui se permet un commentaire sur ma trogne ? Nan, là, faut que j'vous fasse un p'tit descriptif du bonhomme. Petit un, il pue dl'a gueule, mais comme c'est pas permit. Petit deux, il est gaulé comme un vélo pliable. ET GRAND TROIS, il a juste une gueule pas possible. J'veux dire, on est d'accord, y des gens moches partout, mais LUI... LUI... Il est à un tout autre niveau. C'est limite s'il fait pas un peu peur quoi. C'est le genre de gars, même s'il est sympa, gentil et tout c'que tu veux, tu peux pas t'empêcher d'avoir peur quand tu vois sa tronche. Mais bref, j'vais m'arrêter ici avec ce type, c'est lui donner trop d'importance que d'parler autant d'lui, il est moche, con et faible, tout pour plaire quoi. Et en plus il a des potes sur lesquels ils peut compter, à peine je fais un pas vers eux qu'ils se barrent en courant, le laissant encastré dans l'mur. Cool ! Bref, moi, je continuai mon chemin tranquille, parce qu'a l'origine, là, j'devrais déjà être au dojo. Mais bon, je perd pas vraiment au change, sauf que là, la raclée que j'ai mise à l'autre, c'était pas dans l'cadre d'un entrainement.

M'enfin bref, j'étais déjà arrivé devant la porte le temps d'penser à ça. Bon, bah il est temps de casser des bouches alors !

▬ Encore une journée calme... C'est agréable.

▬ Oui Vice-capitaine Tokishi.

▬ Tu sais Ao, je n'ai que ce rang depuis quelques temps. Tu es à la 7ème depuis plus longtemps que moi, tu as le droit de m'appeler par mon prénom.

▬ D'accord... Tokishi-sama

Bon, au moins il faisait un effort, c'était quelque chose à noter. Depuis que j'ai pris mes nouvelles fonctions auprès du Capitaine, je me suis mis en tête de faire quelques rondes en compagnie des sièges à portée de main, si bien sûr cela ne les dérangeait pas dans leurs travaux habituels. Jusqu'à maintenant tout semblait bien se passer, aucun d'entre eux ne pris mal ma compagnie, je sympathisais rapidement la plupart du temps, bien que certains comme Ao étaient plutôt réservés vis-à-vis de la hiérarchie, ce que je pouvais comprendre. J'avoue qu'au début j'étais plutôt sceptique à l'idée d'accepter de devenir Vice-capitaine d'une division qui ne me connaissait ni d'Adam ni d'Eve. Je m'attendais à être plutôt mal vu, dans le sens où je risquais de me faire comme ennemi les sièges qui étaient disposés à prendre cette place. Mais non, j'ai été plutôt bien accueilli par l'ensemble des membres, ce qui était un très bon point. En tout cas, je prenais plaisir à marcher le long des districts, à observer l'organisation des villages et les champs le composant etc. Je voyais chaque jour de nouvelles têtes, ce que j'appréciais beaucoup. Enfin, jusqu'à ce que j'entende du remue-ménage un peu plus loin, tel des tables brisées et des râles d'énervement, avant qu'un groupe de Shinigamis sortent de ce que je voyais comme un bar/restaurant. Je marchais assez rapidement en direction du lieu, soulevant les bouts de tissu qui composaient l'entrée pour voir plusieurs meubles éparpillés un peu partout, en divers morceaux. Personne n'était blessé, mais ils étaient bouleversés, surtout le patron du restaurant. Je m'excusais auprès de lui en disant que j'aurais dû intervenir le plus vite, avant de ressortir du bar pour apercevoir le groupe de personnes saouls partir en direction du Seireitei, je reconnaissais très bien le symbole de leur division...

▬ Ao, apporte moi une jarre de saké, bien frais.

▬ Tokishi-sama ?

▬ On part pour la 11ème.

_______________

Marchant entre les murs de la 11ème division, laissant mes mains pendre le long de mon corps tandis qu'Ao restant juste derrière moi avec une jarre assez grande, remplie à ra-bord de saké, une coupe flottant dessus. Notre direction était le dojo de cette division, là où je pense était le lieu de réunion des petits sièges qui pensent que parce qu'ils font partie de la division, soi-disant la plus forte, alors ils se croient tout permis. Sauf que je n'accepte pas qu'on empiète sur le travail de ma division, surtout quand je viens à peine de l'intégrer. Ao ne disait rien, restant silencieux même si je pouvais imaginer à quel point il n'appréciait pas d'être ici, après tout je pouvais bien le voir tenter d'éviter le regard des membres de la 11ème qui passait par ici, alors que moi qui ait été habitué à l'époque n'hésitais pas à lancer des regards aussi froids que possible, ce qui suffisait à ne pas trop venir chercher les ennuis. Une fois arrivé au fameux dojo, Ao reposait la jarre juste à côté, assez essoufflé d'avoir rapporté ça du Rukongai jusqu'ici. Retirant mon brassard montrant que j'étais Vice-capitaine, je le rangeais dans mon kimono en soulevant la jarre d'une main, la prenant par le rebord où se trouvait le saké.

▬ Tu peux retourner faire ton rapport Ao, je vais terminer ici.

▬ Mais, qu'est-ce que je vais pouvoir dire au Capitaine Chikusa ?

▬ Disons que ce sera notre petit secret.

Je lui adressais un sourire amical avant de le voir partir grâce au shunpo, tandis que j'ouvrais en grand la porte du dojo, ayant pour vision une petite vingtaine de shinigamis installés tranquillement, à ne rien faire. Petit sourire aux lèvres, j'avançais vers le milieu de la place en posant bruyamment la jarre au sol, plongeant la coupe dans le saké pour la ressortir, pleine.

▬ Salut salut la 11ème, peut-être que certains me reconnaîtrons, ou pas, en faite je m'en fous un peu. Vu que vous avez l'air d'adorer le saké, alors je vous en apporte un qui vient directement du Rukongai, et oui, du bon saké fait au riz, à l'ancienne. Sauf que..., je prenais une petite pause avant de boire d'une traite la coupe et de la reposer sur la jarre, Pour en avoir, va falloir que vous arriviez à me mettre au sol. Qui commence ?..

_______________

Une petite demi-heure plus tard, je restais assis en tailleur avec la jarre à côté de moi, presque vide. J'avais un peu d'alcool qui me monter à la tête tellement j'ai dû boire après avoir mis à terre tous ceux qui fonçaient sur moi. Mais je tenais le coup, après tout j'ai bu beaucoup plus lorsque je suis partis de la 3ème, donc c'est pas une petite portion de saké comme ça qui allait me faire tomber, loin de là. En attendant, plus personne ne tentait de venir, on dirait qu'ils ont eu leur compte, ces bougres. De ce que j'ai remarqué, il n'y avait pas de siège assez gradé ici, tant mieux, cela m'a permis de faire ça beaucoup plus vite, et puis je suis sûr que les gradés ne sont pas du genre à causer des problèmes aussi stupides que de ravager un bar dans le Rukongai.

▬ Bah alors ? Le saké à l'air si salé que ça pour vous ? C'est que vous arrivez à vous en passer. La prochaine fois que j'entends du grabuge dans le Rukongai et que j'apprends que c'est vous, vous pouvez être sûr que vous allez prendre cher. Et je m'arrêterais pas à vous mettre au sol.

A peine je terminais ma phrase que j'entendais les portes s'ouvrirent de nouveau, un homme assez grand la traversant. Enfin grand, on pouvait même dire qu'il me mettait une tête ou deux en plus. Je jetais un coup d'oeil dans la jarre pour voir s'il restait du saké : plus rien. Bon... Je ne pris donc pas la peine de défier ce nouveau venu et me contenter de le saluer.

« Yo. »

Ah... Bah apparemment, les bouches présentes ont déjà été cassés, merde alors.

Par qui ? D'après la scène qui s'présente à moi, j'dirais le grand bonhomme pas bien épais, assis en tailleur, une grosse jarre à côté d'lui, entouré des corps inconscient de ce qui devait être mes défouloirs pour l'heure qui suit. Ici, c'est un dojo, donc, normal que ça se foute sur la gueule, mais lui, il est pas d'la onzième, j'l'ai jamais vu, et je connais tout l'monde, de vue du moins. Le gars me salue, j'lui rends son Yo d'un signe de tête. Mais là, y a une question qui trotte dans ma tête depuis que j'suis rentré dans c'te pièce...

Tu m'excuseras, mais... T'es qui toi ?

Bah ouais, parce que, j'suis désolé, mais le gros inconnu qui s'pointe, me démolit ceux que JE devais démolir, me fait un Yo un peu nonchalant comme si y avait pas une vingtaine de corps autour de lui, bah j'aimerais bien savoir qui c'est. Et pas que d'ailleurs, parce que je doute que c'combat ce soit déroulé dans l'cadre d'un entrainement, ça y ressemble pas en tout cas, à moins qu'le gars soit un pro du jarre-fighting, un art martial peu connu et peu exploité, donc, j'avais la question du "tu fout quoi, là ?" . En réserve Y avait aussi la question d'cette jarre d'ailleurs: il fait quoi avec ça ? Les choses ne peuvent jamais s'passer comme prévu avec moi, c'est un truc de malade quoi.Je fais quelques pas vers lui, l'air pensif. Bon, j'imagine que si je veux de réponses, va falloir poser des questions.

Aaaaaaaaalors ! Question ! Dans l'ordre. Un : tu fous quoi ici. Deux : ils t'ont fait quoi pour s'retrouver dans cet état ceux-là. Et enfin trois : quel pourrait être la raison qui justifie que j'te foute pas mon poing dans la tronche, genre là. Maintenant. Pèse bien tes réponses mon gars, parce que jt'explique: Les gars au sol-là, qu'apparemment, TU, as mit au sol, c'était mes punchin-... Partenaires d'entrainements pour l'heure qui suit, et là, j'me retrouve avec une vingtaine de corps étalé au sol comme des merdes, et qui du coup, sont plus trop en état de prendre plus de coups et ça, ça me plait pas, tu voit ?

Voilà, ça, c'est fait. J'avais énuméré les fameuses questions en levant un doigt à chacune d'elles. Une fois ma série terminée, j'attendais ses réponses, bras croisé, sans expression particulière. J'avais rien contre l'bonhomme, mais faut pas oublier ces corps tout autour, s'il avait une raison qui justifie ce chaos, ok, ça passe, je ferme les yeux on va dire. Autrement, va falloir que je "fasse réparation" pour ces hommes étendues au sol. Oui, j'en connaissais pas la moitié, mais faut bien un prétexte pour cogner, ça passe mieux. Toujours est-il qu'ça m'étonnerait pas que ce soit le fruit d'une sorte de vengeance, une sorte de leçon donnée à deux-trois glands d'la division qui se sont amusés à foutre la merde, chose qu'on fait très bien ici, faut pas s'mentir. D'toute, j'aviserais selon les réponses du bonhomme, on verra bien si on reste au stade du simple échange verbal ou bien si j'aurais besoin de m'exprimer de manière plus "musclée". Et je dois bien avouer que ça me dérangerait pas. Là, j'étais clairement venu dans l'but de casser des bouches, comme dit plus tôt. Du coup, j'reste un peu sur ma faim.

Ah et, moi c'est Krow, huitième siège d'la onzième.

J'espère que c'est pas un casse-couilles celui-là, j'ai déjà eu ma dose avec l'autre tête de con et son p'tit groupe de flipette.

On dirait que le nouveau venu était surpris par la situation qui se dressait face à lui, même si j'essayais de déterminer qu'est-ce qui était le plus choquant : que tout le monde était au sol en train d'agoniser silencieusement, ou bien qu'il n'y que moi qui était indemne au centre alors que je finissais la dernière coupe de saké ? Sûrement un mélange des deux vu le regard que portait le grand monsieur sur ses collègues puis sur moi. Même s'il me répondait en me saluant à son tour, il n'hésitait pas à enchaîner par une question qui avait son importance, je vous assure. Il souhaitait savoir qui j'étais. Je réfléchissais un instant, me demandant qu'est-ce que je pourrais bien répondre... A savoir si je devais dire mon nom, avec mon prénom ainsi que mon grade et ma division... Je me le demandais moi-même, parce que si je donnais trop d'indices sur qui j'étais, les gens souhaitant réparation taperont à la porte de la 7ème division. Hum, ce serait problématique en effet... Bien qu'en faite, le temps que je cogite dans mon coin, l'homme a la peau sombre lançait une sorte d'interrogatoire, posant toutes les questions dont il avait besoin de connaître la réponse et il précisait même qu'est-ce qu'il risquait de se passer si je ne répondais pas de façon à ce que cela lui plaise.

Bon... Au moins il n'avait que trois questions, enfin, quatre avec celle où je devais me présenter. De ce que j'ai compris, il m'en voulait parce que j'avais envoyé balader ses partenaires d'entraînements au sol, bien qu'en réalité je pensais qu'il les appellerait autrement mais j'ai dû rêver à ce moment-là. Bras croisés, il attendait sagement les réponses de la part du méchant de la pièce : c'est-à-dire moi. Ah lala... Que c'était ennuyant, rallonger mon séjour ici, ça ne me disait rien, mais je pouvais quand même faire un petit effort pour cette personne perdue qui venait d'arriver, et qui ne comprenait à rien ce qu'il se passait. Bien qu'il réussi à se présenter après tout cela, Krow, huitième siège. Hum... Si je m'attirais plus d'ennuis avec un siège sous la dizaine, cela risquerait de faire plus de bruit que prévu, et donc que ça pourrait retomber sur le Capitaine, mince alors... Bon, autant essayer de sympathiser en étant honnête.

▬ Moi c'est Sada. J'étais venu boire un verre avec les types de la 11ème, pour les féliciter de foutre le bordel dans le Rukongai à cause des histoires d'alcool etc. Sauf que j'ai dis que pour boire, fallait réussir à me mettre au sol, et aucun de ces types n'a réussi, donc pas de saké pour eux, pas de bol hein ?

Ou plutôt pas de jarre pour le coup... Enfin, blague à part, j'esquissais un sourire amical en direction de Krow tout en montrant d'un mouvement de la main ce qu'il restait des types de la division ici, pas vraiment en état de boire, ni même de se lever facilement. Alors que moi, aussi frais que l'était saké, je me redressais aisément pour être debout, face au huitième siège tout en passant ma main sur la poussière qui s'était posée sur mes habits. Je fixais ensuite Krow en perdant mon sourire, prenant plus un air sérieux qu'autre chose, sans être menaçant ou même tenter d'être intimidant.

▬ La vérité est que certains n'ont pas compris que pour boire il fallait se rendre Aux Phalanges Brisées et non pas dans les restaurants pour ensuite y foutre le bordel un peu partout autour, après avoir cassé aux préalables des meubles etc. Je suis donc venu porter personnellement le message à la plupart des fouteurs de merdes.

Je fixais plus ceux qui me regardaient sur le côté pour bien montrer que c'était d'eux dont je parlais, et de personne d'autres. Oh oui certains ont probablement échappés à mon jugement, mais je ne pense pas qu'ils soient allés bien loin, et que j'ai assez d'exemples sous la main pour qu'ils fassent passer le message à ma place. Bon, les explications, c'est fait, à présent c'était à Krow de décider de la suite, à savoir s'il va m'en foutre une ou s'il va me laisser gambader tranquillement, parce que c'est pas ça mais Heiji va sûrement se rendre compte que quelque chose cloche si je disparais plus d'une heure. Même si ça ne servirait probablement à rien si Ao avait tout dit, bien que j'avoue lui faire confiance.

▬ Au moins t'en auras fait des choses en une journée, peu importe si elle se termine avec des bleus sur le visage.

Le chat qui a toujours le petit commentaire... Un point pour le Zanpakuto qui observe la scène de loin.

Je sais pas pourquoi, mais je m'en doutais. Dès que je suis rentré dans cette salle, j'étais quasi-sûr que la raison pour laquelle la moitié d'ses occupants soient au sol, c'est qu'y a un ou deux génies qui ont décidé de foutre la merde quelque part, dans un bar du Rukongai pour le coup. 'Tain, peuvent pas se faire discrets ces cons ? Mais bref, il a bien fait de les corriger, ils le méritent, même si j'aurais préféré m'en charger moi-même, c'est mieux de "laver son linge sale en famille" comme qui dirait. Passons, c'qui est fait est fait, ce Sada devait pas être une merde niveau combat pour avoir envoyé baladé une vingtaine de gars d'la onzième comme ça. Bon, c'était p'tet pas la CRÈME de la division qui était présent, là, mais quand même. J'imagine que les rigolos que j'ai croisés plus tôt faisait parti du groupe de fauteur de troubles.

Ouais, j'vois, j'ai croisé trois/quatre poivrots sur le chemin aussi, y en a un qui doit toujours être en train de commater, encastré dans le mur d'un couloir pas loin d'ici. Les autres se sont barrés, et vont y r'penser à deux fois avant de faire les cons. Tout ça pour dire que j'te crois, enfin, ce genre d'comportement, c'est pas étonnant d'la part des gars ici, on va pas s'mentir... Et j'imagine que c'est parce qu'ils savaient très bien qu'ils allaient déborder qu'il sont pas allés aux phalanges brisées, ils se doutent bien que les choses auraient été différentes s'ils s'amusaient à bousiller des meubles là bas..

Et autre chose, mais ça j'allais pas le dire, c'est que moi non plus j'étais pas le dernier niveau conneries.

Par contre, j'apprécierais qu'tu passes par moi pour se genre de choses, tant que t'es pas agressé par un gars d'ici, évite de v'nir toi-même chercher la merde ou jouer les héros. Si y en a un qui fait une connerie, passe par moi, je m'en occuperais. J'dis ça pour toi, parce que tout l'monde ici aurais pas ne serait-ce que fait l'effort de t'adresser la parole devant ce spectacle, et pas mal se seraient contentés de t'attaquer, sans chercher à comprendre pourquoi y a vingt bonhommes au sol.

Y avait rien d'plus vrai, ce genre de scène, y a plus d'un qui aurait armé ses poings sans chercher d'explication de la part du seul homme debout. Remarque, j'aurais été mal luné que j'aurais certainement fait un truc dans l'genre.

Sinon, j'me trompe en présumant que tout l'monde dans cette salle n'était pas impliqué dans l'embrouille à l'origine ?

Parce que y a ça aussi, s'il c'est amusé à cogner sur des gars qu'ont rien fait juste pour l'exemple, j'vois pas de raison de pas lui cogner dessus aussi. J'envisageais aussi la possibilité que tous ces connards ont été foutre la merde, mais ça m'étonnerait quand même, on avais quelques gars clean ici, même si ça peut paraitre chelou pour certains.

Je repensais au groupe d'abruti que j'ai croisé tout à l'heure, je les avais laissé partir, sachant pas qu'ils avaient foutu la merde, mais là, si je les recroise, c'est clair qu'ils vont en prendre plein la gueule, histoire de leur faire comprendre. Qu'ils fassent quelques conneries de temps en temps, ok, mais si ça vient à se savoir, bah pas ok du coup. Pis là, pour nécessiter l'intervention d'un gars externe à la division, ils ont dû faire une bonne grosse saloperie. Mais c'est pas comme si les gens n'étaient pas habitués nan ?

Hum. A peine venais-je de finir mes petites explications à propos de ma présence que l'interlocuteur toujours debout semblait devenir plus compréhensif que dubitatif. Peut-être s'attendait-il à ce genre de raison venant de moi, après tout. C'était parfaitement plausible car il devait être habitué à l'ambiance de cette division réputée si violente et encombrante - bien que je n'écarte pas le fait qu'il puisse être aussi tapageur que les autres - donc en soi, il n'était pas rare que ce genre d'histoire lui arrive aux oreilles. En tant que huitième siège il devait avoir de quoi se tenir au courant de certaines histoires par-ci par là. Enfin, était-ce réellement son rang après tout ? Rien ne l'empêchait de ne pas dire son véritable poste au sein de cette division, tout comme moi je le faisais en ne disant même pas à quel groupe j'appartenais. J'étais toujours dans l'idée de ne pas vouloir amener le moindre problème avec ma propre division, surtout que je venais de la rejoindre récemment et que le capitaine a placé sa confiance en moi avant même notre premier entretien. Cependant, je ne vois pas comment j'aurais pu fermer les yeux sur de telles actions, saccager un restaurant juste parce que le gérant a décidé de ne plus servir d'alcool aux personnes déjà saouls depuis bien longtemps, c'était... Enfin bref.

En tout cas, le grand bonhomme en face de moi m'informait de certaines péripéties qui se seraient passé plus tôt. Comme quoi, il aurait rencontré un groupe d'ivrognes de sa division, au nombre de quatre ce qui correspondait à ceux dont j'avais prévu de casser la mâchoire si je les retrouvais. Bien qu'il m'expliquait qu'il avait planté la tête de l'un d'entre eux dans un mur, assez fort pour faire fuir les autres, mince j'aurais préféré qu'il leur brise les jambes à tous mais bon, ça m'a pas empêché d'esquissé un sourire satisfait en écoutant sa petite histoire. Même si, très rapidement ce Krow finit par aborder un autre sujet en avançant que je devrais passer par lui pour des événements du genre, qu'il se chargerait de régler les futurs problèmes. Je fronçais légèrement les sourcils à cette soudaine remarque et demande, alors qu'il ajoutait que n'importe qui d'autre en voyant ce genre de spectacle n'aurait pas cherché à discuter et serait tout de suite venu chercher les poings. Un léger sourire malicieux se dessiner sur mes lèvres alors que je regardais Krow sur le même ton.

▬ Qu'est-ce qui te fait croire que j'ai peur que ça puisse arriver ?

Provocation ? Pas vraiment, une simple précision. A vrai dire je m'attendais à ce que des personnes viennent au fur et à mesure que le temps passerait, bien qu'en simplement une demi-heure il n'y avait que ce grand baraqué à avoir ouvert la porte, en retard ou bien trop occupé à encastré des gens dans les murs ? Mystère. Je débarbouillais mon visage en passant ma main par-dessus, lavant ce sourire que j'avais aux lèvres pour reprendre une expression se rapprochant du neutre. Je jetais un coup d'oeil dans la jarre pour vérifier une dernière fois s'il restait du saké dedans : nan, pas une goutte. Dommage, j'aurais bien aimé me resservir. Tout en continuant d'inspecter le vide du contenant, je poursuivais mes paroles.

▬ J'ai précisé que j'étais venu porter un message à une petite majorité qui semblent bien aimer causer des ennuis aux autres. S'il y a des innocents dans la salle, je peux d'avance m'excuser auprès de vous de vous avoir entraînés là-dedans mais après... C'est vous qui avez souhaités relever le défi, j'y peux rien à partir de là.

Je faisais rouler la jarre sur le côté avant de me lever sur mes deux pieds, me grattant l'arrière de la tête et de me planter en face de Krow qui devait faire une tête de plus que moi, mais ça m'empêchait pas de piéger son regard dans le mien, aussi sérieux et amusé que possible.

▬ Bref... Frappe-moi, et fais pas style de te retenir parce que j'ai l'air d'un gringalet à côté de toi.

▬ Ah lala, l'alcool te monte déjà à la tête ?

Et ça le fait sourire, il est sûr de sa force le bonhomme. Ou con, mais ça, c'est un autre problème. quoiqu'il en soit, je pouvais réfréner l'abus de ces deux aspects par un simple procédé qui n'a désormais plus aucun secrets pour moi: le défonçage de gueule. Quoi de plus normal pour quelqu'un comme moi en même temps. Même si j'allais pas l'ouvrir en deux justes parce qu'il fait un peu l'foufou hein, perso moi j'm'en fous, et pour être franc, on m'aurait dit ce que moi-même je venais de lui dire, j'aurais certainement eu une réaction similaire, avec p'tet quelques jurons en bonus... Pas peut-être en fait, c'est sûr à cent pourcent

Et sinon, j'suis le seul à trouver son excuse du "ouais mais z'avez relevé le défi" un peu pourrie ? Parce que, le membre de la onzième qui refuse un combat avec à la clé un peu d'boisson, il existe pas. Ou s'il existe faut que je le rencontre pour le mettre au courant: "mon pote, tu t'es trompé de division". Je sais, c'est pas le moment de débattre de ça, mais franchement quoi, c'est supposé être nous qui utilisons c'genre de méthode bien bourrine !

Là, son p'tit sourire présent depuis tout à l'heure s'efface. Il se lève, affichant une expression plus sérieuse, puis avance vers moi. J'baisse un peu la tête pour me mettre à son niveau, le gars me regarde, il a cette expression qui me fait hésiter entre: A) il se fout de ma gueule ouvertement. B) il est très sérieux. Très sérieux par rapport à quoi ? He ben, c'est très simple, le type veut que je lui foute une beigne. Tranquille. Comment ça, pour le plaisir, quoi. Moi, dans l'idée, j'dit pas non hein ! C'est une aubaine quoi, les gens te DEMANDENT de les frapper carrément, cool nan ? Enfin, là, dans l'contexte, j'trouve ça particulièrement chelou. Maiiiiiiis bon ! C'est lui qui demande hein, faudra voir après si jamais il sort d'ici sur ses deux cannes ou sur un brancard.

Heu.... Ouais bon, je sais pas ce qui t'prend, mais si tu l'demandes hein... J'espère juste pour toi que j'vais pas recevoir une plainte pour agression d'ta part après ça ou une connerie dans l'genre, sinon je viendrais finir le travail, en y mettant les formes qui vont avec.

Ouais, parce que le coup du "tu m'frappes après que je te l'ai demandé et après j'viens dire que tu m'as frappé sans raison", je connais hein. Et j'étais très sérieux. J'espère franchement que c'est pas son style, autrement j'me contenterais pas de ce que je vais lui mettre dans quelques instants... Et qu'est-ce que je vais lui mettre ? Oh, trois fois rien, juste une gifle, une simple gifle...

Certains auront p'tet compris que ce sera loin d'être une "simple gifle", n'est-ce pas ?

Bon bah... Désolé alors !

Là, je lève la main droite, au d'ssus d'ma tête, et d'un sec, j'abat cette main sur la joue du redresseur de torts, et comme je l'ai expliqué plus haut, non, ce n'est pas juste une gifle, c'est une MEGA-GIFLE, ce mot suffit à en deviner l'effet, j'me trompe ? Tout ça pour dire que tel qu'il l'a demandé, j'me suis pas retenue. Sans y aller à fond non plus, mais disons qu'il va la sentir passer s'il la prend celle-là.

Auxquelles cas, il apprendra qu'il vaut mieux avoir une idée de la force du gars en face avant de demander c'genre de choses, quoique, j'étais pas le dernier à foncer tête baissé sur des gens, alors que je n'ai aucune idée de leur niveau.

Bon, où est-ce que je pouvais bien me trouver en ce moment ? Je me souviens d'avoir fait ma ronde habituelle en compagnie d'un siège de ma nouvelle division, d'avoir assisté à une mise à sac d'un restaurant et d'avoir fait voler quelques types chez la 11ème. Là maintenant, qu'est-ce que j'étais en train de regarder ? Je sais pas, j'ai l'impression de voir le plafond, défilant sous mes yeux, lentement, comme si le temps ralentissait. Comme si je me réveillais tous les matins, sauf que le plafond il bouge pas lui. A moins que ce soit moi qui vole actuellement ? Probable, j'avais bien demandé à ce grand baraqué à la peau sombre de m'en mettre une. Aïe ! La douleur à la joue commence enfin à se réveiller, je me demandais quand est-ce que ça arriverait. J'ai pas trop suivi ce qu'il m'a fait là, le type. Il m'a mit une droite ? Ça à l'air plus large que ça, plutôt une claque. Quelle genre de claque d'ailleurs ! Pour me faire voler aussi facilement, faut le faire, par contre j'ai l'impression que ma dentition en a pris un coup, même si je pense pas avoir perdu une dent pour le moment, faudra que je vérifie ça quand j'aurais les pieds à terre. Pour le moment je réfléchissais à ce que je pourrais faire maintenant, puisqu'il m'a frappé il a su me montrer ce qu'il avait dans son bras à l'épaisseur déconcertante. Parce que bon, ok il est fort mais après ? Je m'en vais, comme ça, sans rien répondre ? Nan, ce serait trop lâche de ma part, surtout que, ayant pris de nouvelles fonctions, je vais devoir m'habituer à relever des défis de plus en plus grands au fil du temps...

Rien que l'idée me plaisait.

▬ Et donc ? C'est quand que tu atterris sinon ?

Je sentis la partie supérieure de mon dos rebondir sur le sol en tatami du dojo, le rebond n'étant pas aussi grand que le vol que je venais de faire. Je me rattrapais en forçant sur mes doigts qui glissaient sur la surface du sol, me stoppant au bout de quelques mètres. Penchais vers l'avant, je me redressais en balançant ma tête de droite à gauche, levant les yeux vers le plafond en vérifiant qu'aucune de mes dents ne bouger, ok de ce côté-ci. Je passais ma main sur ma joue rougeoyante, voir s'il ne m'avait pas arraché un peu de peau ou autre, rien. Par contre, un peu de sang sortait du coin de ma lèvre, liquide que je faisais disparaître d'un simple revers de la main. Cela faisait un moment que j'avais pas le goût du sang en bouche, la chasse au hollow étant devenu une activité bien rare dans la 3ème division ces derniers temps. Je souriais en balançant ma main de droite à gauche, telle une pendule, afin de dégourdir mon poignet. Il ne sera pas aussi facile à faire tomber que les autres autour, encore eux il suffisait se saisir leur membre lors d'un moment de déconcentration et le tour était joué. Lui, il va falloir y aller à la manière la plus simple et la plus directe. Je le regardais directement dans les yeux, comme si je ne l'avais jamais vraiment quitté des yeux.

▬ C'est une bonne claque, même si je compte pas tomber face à ce genre de coups.

Et sans prévenir je me précipitais dans sa direction, faisant de grands pas pour casser la distance nous séparant avant d'appuyer sur mes appuis et sauter, la moitié de mon corps dépassant largement sa tête, mon poing droit fermé, armé. Une fois assez proche, je frappais en visant directement sa mâchoire, la dose de mon reiatsu finira bien par trouver son chemin dans son corps afin de lui causer des dommages internes, enfin si j'arrive à le toucher !

Il a pas esquivé. Franchement il aurait fait ça j'me serais énervé. Au moins, il a eu le courage d'aller au bout d'sa demande et de prendre le coup. Et comme je l'avais deviné, il a volé, loin, bien loin dans le dojo avant de se rattraper après le premier rebond, et heureusement d'ailleurs, quelques secondes en l'air et il se retrouvait à l'extérieur. Au moins, il est pas tombé K.O sur le coup. Comme je m'en doutais, il sait encaisser. Il ne compte pas tomber face à ce genre de coups hein ? J'ai limite envie de me battre qu'a coup de gifles dans la gueule pour me foutre de lui, ce serait marrant tiens. Mais de toute, on avait parlé d'un seul coup, n'est-ce pas ?..

... Ah bah nan, on dirait pas puisqu'il se rue sur moi là.

Bah cool ! C'est plus fun un vrai combat que de se contenter de frapper sans avoir de réponses en face, même si ça a son charme aussi. Je fendais mon faciès en deux d'un bon gros sourire sadique en le voyant arriver, ça fait toujours plaisir, un p'tit combat pas prévu comme ça. Pis bon, comme je l'ai déjà dit, d'une certaine manière, qu'on se foute sur la gueule, c'est un peu une compensation pour m'avoir privé de mon entrainement avec les bonhommes au sol, là. Tiens ! Moi aussi, j'vais faire un truc pour compenser ! Il a du être un minimum affaibli par le p'tit combat juste avant, sans parler de la MEGA GIFLE qu'je lui ai foutu dans la tronche, alors, par souci de fair-play -et aussi un peu pour jauger sa force - son coup, j'vais le prendre sans chercher à esquiver ou un truc du genre. Juste, je me le prends dans la tronche, comme ça.

Et comme je l'avais pressenti, ça rigole pas en face, son coup, il a fait mal, et pas qu'un peu. Je recule de trois pas sou l'impact, sentant une onde de choc se propager dans mon corps. J'ai morflé. Un bon coup, on peut pas lui enlever ça. Mais bon, j'ai vu pire, bien pire. ça veut se la jouer coups chargés au reiatsu hein ?

T'inquiètes pas mon pote, j'vais te briser, et ce qu'avec la force de mes poings.

Pas mal ton coup aussi... j'espère qu'on en est qu'au stade de l'échauffement par contre.

Ouais, parce que son coup là, de la puissance, il en avait, pour sûr. j'espère juste qu'il est capable de frapper plus fort, ou au moins d'encaisser plus fort que ça, autrement, ce combat n'aura même pas le temps de vraiment commencer que j'en aurais fini avec lui. Prétentieux ? Nan, c'pas l'genre, vous savez bien, hum ? Bref, Ce coup donc, il m'a fait mal, certes, mais il m'a pas projeté bien loin, et ça, c'est bien. Du coup, là, je me ressaisi après son punch, puis avance vers lui. Là, je l'attrape aux épaules, amènes ma tête en arrière, et lui administre un coup de boule, un VRAI coup d'boule j'veux dire. J'ai bien visé l'arête du nez, faut frapper là où ça fait mal, après tout. J'avais toujours pas lâché ses épaules, donc, histoire d'enchainer, je lève droite et lui fout une balayette, et sans même attendre de voir si le coup porte, j'empoigne avec encore plus de forces ses épaules pour tenter d'le proj'ter au sol. J'pense qu'il est capable d'encaisser, c'pour ça que j'me permets d'y aller assez fort, et pis, d'toute façon, j'ai pas vraiment l'habitude de brider mes coups, même quand j'essaye. J'en profite pour m'excuser auprès des partenaires d'entrainements toujours dans un brancard à la quatrième aujourd'hui, d'solé les gars.

Maint'nant, faut voir si lui il a le répondant que je pense qu'il a , ou s'il va rejoindre nos amis les estropiés à la division des soins.

Moi qui disais plus tôt dans la journée qu'elle était assez calme, donc agréable, alors que maintenant je me retrouve à m'en mettre sur la tronche avec un type de la 11ème Division, un siège passant sous la dizaine. Le sourire qu'il affichait en me voyant répondre à son coup me rappelait cette époque où j'étais à sa place, dans ce groupe violent et barbare, à me battre pour ma place et pour mon respect. Même si je donne l'impression que j'ai dû combattre pour ma survie, c'était une époque où se battre était quelque chose d'amusant, d'excitant. Sentir l'adrénaline monter petit à petit, nous pousser à aller plus loin pour frapper la personne en face, éviter de justesse les coups capables de faire battre le coeur... C'est quelque chose que seul des fanas de la baston pouvaient apprécier. J'ai l'impression de retrouver petit à petit cette époque, alors que j'étais en train d'enfoncer mon poing dans la joue du grand bonhomme, qui prit bien la peine d'encaisser pour reculer de quelques pas. Et pourtant j'y suis pas allé gentiment, tout comme lui. Vu son gabarit je peux comprendre à vue d'oeil qu'il est taillé pour le combat au corps-à-corps, les mains qu'il utilisait pour saisir mes épaules n'étaient pas celles d'une personne combattant avec un sabre entre les doigts. Cette force et cette brutalité, cela relevait plus d'un homme de cro-magnon qui venait de tordre le coup à une biche insouciante, ce qui était mon cas juste après avoir frappé, je n'avais pas préparé une stratégie pour éviter sa prochaine action.

La partie au-dessus de mes épaules bloquée par la saisie, je voyais rapidement venir le coup de boule de la part de mon adversaire, ma seule défense envisageable à ce moment étant de serrer les dents pour éviter de me mordre la langue lors du choc et de pencher la tête vers l'avant, pour que nos deux fronts se cognent mutuellement. Je sentais mon corps vibrer de part en part alors qu'un son semblable à deux rochers se tapant l'un contre l'autre assourdissait mes tympans. Je gardais les yeux ouverts, n'osant pas les fermer afin d'éviter qu'il n'enchaîne immédiatement, mon regard laissant désirer un mélange de férocité et d'amusement, j'aimais les contacts aussi directs et puissants, un échange entre deux hommes qui ne souhaitent qu'une chose : se foutre sur la gueule. En tout cas, je ne pouvais pas le laisser continuer sur cette lancée, avec cette fichue prise il avait nettement l'avantage. Je pris donc les devants en enroulant mes bras au-dessus de ses avant-bras pour saisir ses troncs, m'avançant encore plus en fléchissant ma jambe gauche tout en levant mon pied pour le poser sur sa taille, avant de bondir brusquement pour tenter un rapide coup de genou en visant à mon tour l'arête de son nez, pour plus d'effet. Je ne savais pas si ça suffirait à me libérer de sa prise donc je devais à mon tour enchaîner par un autre coup, plus violent, plus instinctif, qui ne soit pas prévisible. Je pris donc le choix de renfoncer mes doigts sur la peau de ses bras pour renforcer ma prise et reposer mes pieds sur sa taille, les genoux fléchis, bondissant légèrement pour les détendre brutalement sur son torse et donc espérer me libérer de ces liens par la force brute.

▬ Je pense qu'il va te donner du fil à retordre, en sachant que ton vrai style est plus poussé que « les mains vides ».

En effet, le problème va être de gérer le combat à mains nues contre quelqu'un de bien plus grand que moi et qui semblait avoir plus d'affinités à ce style, plus de possibilités de me bloquer grâce à sa taille et à son allonge. L'épaisseur de ses muscles pouvait aussi varier l'impact que pourrait avoir mes coups sur sa chaire. Bref, pas facile facile de combattre dans de telles conditions, comme le précise le chat, j'aurais à ma disposition un plus grand panel de coup si je pouvais utiliser mon shikaï, sans aller dans l'extrême bien entendu... En voilà un challenge intéressant !

Bam ! Coup d'boule dans ta tronche mon gars ! Et ouais ! Ça va lui remettre les idées en place ce p'tit combat, parce que le coup du "j'arrive, j'défonce tous les merdeux et j'me casse" ça marche pas hein. Faut bien que tu affrontes le level au dessus avant de te barrer. Mais j'peux pas lui enlever, il encaisse bien, et il se débrouille avec ses poings. Il m'avait d'mandé d'le frapper, je l'ai fait. Là, on s'bat. Et je compte bien lui montrer que, même si c'est nous qui avons cherché la merde en premier, vaut mieux pas nous faire chier à la onzième. 'Fin, c'est pas vraiment pour ça qu'j'me bats, au fond, j'le comprenais le gars dans sa démarche, faut bien les r'mettre dans l'droit chemin ces cons parfois. Et un gradé est pas toujours présent pour s'en occuper (sans compter que t'as beau être gradé, c'est pas pour ça que tu fais pas de conneries). Là, pour être franc, j'me suis laissé porté par sa proposition. je l'ai frappé, il a répondu, j'ai pas besoin de plus que ça pour commencer un combat. J'en ai déjà commencé pour bien moins, c'est dire.

Bref, je parle trop, il a encaissé l'coup d'boule, mais a évité la layette. Là, il enroule ses bras autour des miens, histoire de se défaire de ma prise, mais je lâche pas. Pas pour le moment en tout cas. Il prend appuie avec ses pieds sur ma taille, puis me met un coup de genou dans le nez. je saigne un peu, tandis qu'mes bras lâche prise. Mais c'est pas fini. ça aurait été trop facile bien sûr. Il rattrape mes bras, ceux-là même qui avaient lâché prise y a quelque secondes, saute, puis me met un coup de pied joint sur le torse. Je lâche pour de bon, recule quelques pas en arrière. Ok. Je vais augmenter la pression à partir de maintenant. Fini le tour de chauffe, on va mettre ses réflexes à l'épreuve. Il frappait fort, et faisait mal, je peux pas lui enlever ça. Mais moi aussi j'frappe fort, très fort même. Et ça, il allait l'apprendre à ses dépens. Il l'avait déjà appris, mais disons qu'on allait approfondir la chose. Je m'approche de lui, d'une démarche lente, lourde et puissante. L'effet d'surprise était pas r'cherché, pas besoin de Shunpo, pas besoin de courir. Une fois arrivé à bonne distance, je penche mon corps vers la gauche, poing droit tendu vers lui, bras gauche plié, prêt à frapper. Ma jambe gauche en arrière, jambe droite en avant, avec cette posture, je devrais pouvoir tenter un truc. Un unique pas un avant, entre les jambes de mon adversaire, de ma jambe droite. Je pose violemment mon pied sur le sol, de manière à faire sauter une planche juste en dessous de lui. Le dos légèrement courbé, le poing gauche prêt à frapper, je mets une bonne détente dans le coup, et frappe l'estomac. Sans attendre, je lui mets un uppercut du droit, puis dans un mouvement de rotation vers la gauche, je frappe sa tempe de mon pied. Je comptais pas lui laisser le temps de souffrir, et qu'il ai esquivé ou encaissé les derniers coups, j'allais enchainer. Un simple coup de paume sur le plexus, ça suffirait pour le moment.

J'attendais sa réaction, s'il y en avait une. Tout sourire, j'avais l'air ravi, et je l'étais. Finalement, il a bien fait d'ce pointer celui-là, il m'offre un bien meilleur challenge que les têtes de con au sol à l'heure où on se bat !

Hey, je m'étais superbement débrouillé pour me libérer de sa prise plutôt gênante. Même si au coup de genou il avait compris qu'il valait mieux me lâcher, je me suis permis d'en remettre une autre couche avec deux coups de pieds simultanés histoire qu'il comprenne bien que je frappe aussi fort avec mes poings qu'avec mes pieds. Pour le coup, son buste était un parfait appuie, qui ajouté à la puissance de mon coup me fit bien voler à trois-quatre mètres en arrière, alors que je faisais un salto arrière pour atterrir sur mes pieds, avec élégance et technique. En tout cas, il savait encaisser le bougre, déjà mon troisième coup dans la partie et il n'a toujours pas montré signe de douleur, pas un seul instant, j'allais peut-être devoir y aller de façon un peu plus forte la prochaine fois. Je pensais qu'après m'être libéré aussi facilement de l'accrochage il désirerait foncer dans ma direction, tel un taureau ayant vu rouge, mais non. Il se contentait de marcher vers moi, d'un pas lourd mais lent. Même si ça m'étonnais, je n'en restais pas moins concentré et accepté ce nouveau défi qu'il me lançait, le laissant venir à sa guise et prenant une position quasi-identique à la sienne, attendant de voir ce qu'il préparait. Ce n'est qu'alors que je le vis lever le pied pour frapper brusquement le sol, une planche en bois cédant sous le poids et la force, volant rapidement en direction de mon menton. Mes réflexes m'obligèrent à décaler ma tête sur la gauche, évitant de justesse, même si je ne pus voir que très tard la gauche de Krow qui fonçait en direction de mon estomac. Pas autorisé à esquiver, je devais l'encaisser pour montrer ce que j'avais dans le ventre, et donc je contractais un maximum pour minimiser le puissant impact contre mon abdomen, serrant les dents.

Ca faisait vraiment mal, s'il y avait mis plus de force et que l'axe de son coup était dirigé vers le haut, mes pieds auraient sûrement décollés. Pour le coup, je sentais mes pieds glisser de quelques centimètres en arrière sous le coup, même si l'uppercut qui en suivi, je ne l'avais pas vu venir. Donc ouais je me le suis pris, gardant les dents serrées pour éviter de me mordre la langue. Ca m'a surpris de le voir mettre moins de force pour ce coup, peut-être a-t-il privilégié la vitesse au détriment de la puissance ? Je peux comprendre son choix alors. Même si la rotation je la voyais venir de loin, cette fois-ci je me laisserai pas avoir par un autre coup surprise et bloquer son coup de pied retourné en levant mon bras droit juste au-dessus de son talon, afin de ne recevoir que le minimum des dégâts. Je repoussais sa jambe en bougeant brusquement mon bras dans la direction d'où venait son pied, afin qu'il repose quand même pied-à-terre. En tout cas, il était décidé à enchaîner le plus vite possible ses coups, à me déstabiliser. Désolé l'ami, mais à ce domaine je suis le meilleur, et je vais te montrer pourquoi. Sa paume venant dans ma direction, mon regard devint perçant, tandis que mes mouvements soudainement vifs. Je profitais de ma vitesse pour saisir de ma main gauche son poignet, tirant dessus avant de m'avancer pour passer sur le flanc par lequel je gardais tendu son bras attaquant. Dans le même mouvement, je serrais fermement mon poing et frapper pile où se trouvait son coude, une charge de mon reiatsu s'infiltrant sous sa peau, destiné cette fois-ci à blesser au mieux son bras.

Passant d'un pas vif dans son dos, mes bras enroulant sa ceinture, le saisissant fermement en plaquant mon torse contre son dos, sourire aux lèvres, j'allais lui montrer de quel bois je me chauffais lorsqu'on me cherchait. J'étais peut-être plus petit, mais cela ne disait rien du tout sur ma force. C'est sans surprise pour moi que je le soulevais pour pencher la majeure partie de mon corps vers l'arrière, effectuant un german-suplex des plus jolis ! Si Krow s'était permis d’abîmer le plancher avec son pied, je me permettais d'en faire de même avec sa tête.

Hm... Il se débrouille pas mal du tout... Va falloir que j'augmente le niveau si je veux lui donner une bonne leçon. Parce que, j'l'ai peut-être dis plus tôt, mais là, l'idée, c'était très clairement de lui en mettre plein la gueule. Pas que j'ai quelque chose contre lui, hein, je compte pas non plus le briser en deux, mais j'ai bien l'intention d'y aller fort. Si je reste à ce niveau, on va stagner dans cette espèce d'égalité, donc, sortons l'artillerie lourde.

Mais deux secondes. Lui aussi attaque.

Il esquive mon coup d'paume, saisi mon bras et fout un coup similaire au premier qu'il m'a mis. BINGO ! Tu m'as pété l'bras coco ! Félicitations. Un cri de douleur, j'ai même pas le temps de me remettre de ça que j'le vois faire un pas de côté pour finir dans mon dos. Il commence à m'attraper par la taille. Oula, hé hé hé hé hé tu fais quoi là, oh putain, l'enfoiré m'soulève. Merde, pas le temps de contrer. Je ferme les yeux, prêt à encaisser. BAOUM ! Le fracas de ma tête contre le sol. ça fait mal. Très mal. Il a bien réussi son coup, là. J'étais bien sonné. La tête qui tourne, les idées pas claires, j'étais juste À L'OUEST. Mais alors, bien. Malgré ça, je pouvais pas le laisser enchainer, ni lui laisser le temps de souffler. Et là, l'astuce, c'est d'ignorer la douleur et de foutre un coup qui mettra le gars d'en face dans un état à peu prés similaire au vôtre. Ouais, j'dirais même dans un état plus grave, si possible.

En bref, en simple, en simple, en quatre mots : J'vais le défoncer.

J'étais toujours les quatre fers en l'air, la tête en train de s'enfoncer dans le sol. J'me défais de sa prise en gigotant un peu, pousse sur me bras pour me désencastrer la tête du sol. Je me remets sur mes debout, sur mes deux pieds, lui toujours au sol. J'l'attrape par le bras aussi vite que j'peux, le remet debout, tire sur son bras pour bien le tendre. Puis j'mets un coup avec le plat d'ma main, sur son coude. J'profite du mouvement pour lui faire tenter d'le projeter. j'fais un tour complet sur moi-même, son bras toujours dans mes mains, et l'envoie faire un tour à l'extérieur du dojo. J'mets tout l'élan que je peux et le projette à pleine puissance. Là, si tout se passe comme prévu, il va voler sur un bon nombre de mètres, se prendre le mur dans la gueule et atterrir dans la salle d'a côté, en tout point similaire à celle-là. J'savais même pas si y avais un entrainement en cours, espérons que non. quoiqu'il arrive, si j'avais pu me ménager jusqu'ici, c'est maintenant fini. Avec son dernier enchainement, il m'a bien entamé. Mon bras me faisait toujours souffrir, et le paysage courbait légèrement sous mon regard. Le coup du crâne dans le sol m'a bien atteint, j'ai l'impression.

Mais là, finit de jouer, j'pense pouvoir dire sans m'tromper que lui aussi est capable de mieux, on va donc y aller à fond à partir de maintenant. Il a en tout cas ton intérêt à le faire, mes dernières manœuvres étaient une sorte de message pour lui, ma manière de lui dire "le tour de chauffe est fini, maintenant on y va franco".

Et si le message ne passe pas, il f'ra pas long feu.

S'il a rien sentis à ce moment-là, c'est qu'il a une tête en acier. Parce que pour l'avoir soulever, il a fallu que j'y mette de la force, il était lourd le bougre ! Mais cette lourdeur lui sera critique puisque dans cette chute c'est tout son poids qui se répercute dans un seul endroit : sa tête. En tout cas, je suis allé jusqu'au bout, j'ai mis pratiquement tout mon savoir sur le Hakuda dans ce combat, si cela n'a pas suffit, c'est que ce type est plus expérimenté que moi. En tout cas j'avoue qu'il m'en a mis pas mal dans la tête, j'ai la tête qui tourne, je sens que mes jambes vont pas tarder à céder avec tous ces chocs. Mais je devais pas tomber, pas maintenant, je le sens encore d'attaque, ça veut donc dire qu'il a réussi à tenir le coup. Il fallait que je me relève, sinon ça signifiait que j'avais perdu contre lui, et ça je n'étais pas d'accord, pas après avoir fait d'aussi belles actions, pas après avoir enduré de coups aussi forts. Alors, au lieu de rester couché par terre, je forçais sur mes jambes et mes bras pour tenter de me redresser au plus vite, posant un pied à plat et un genou sur le sol. Mais le géant se relevait brusquement, le sang coulant sur quelques coins de sa tête - probablement à cause des écorchures du bois au sol -. M'attrapant le bras, il me tirait vers le haut pour que je me relève, forçant pour que mon bras se tende. Ce coup-là, c'est celui que j'avais fais il y a peine trente secondes, s'il croit que je vais me laisser faire il peut courir ! Je levais le genou dans la direction inverse de Krow, avant de frapper violemment dans son ventre, tentant de le repousser au mieux, mais sa paume atteint quand même mon coude, un choc de plus qui me faisait serrer les dents de douleurs.

Avant même que je ne puisse répondre à son coup, je me sentais tirer vers l'avant et je tournais autour de lui, mes pieds finissant par quitter le sol pour qu'au final il m'envoie voler contre le mur en papier le plus proche, passant littéralement à travers en brisant les étables d'une salle adjacente à celle où j'étais précédemment... Si le mur en papier n'avait pas vraiment fait mal, c'était différent au niveau des solides étables en bois qui portaient de nombreux sabres en bois, dont la moitié était désormais sur moi. J'ai mal partout, autant aux jambes qu'au torse, et je parle pas de la tête... Dans un élan d'effort, et de douleur - surtout de douleur - j'envoyais valser tous ces sabres en bois et me relever au plus vite, vacillant un peu de droite à gauche vu que j'arrivais à peine à tenir debout. Je fixais mon regard à travers le trou que mon corps venait lui de même de créer, regardant droit dans les yeux Krow Karlson. « Ca fait longtemps que j'ai pas pris une dérouillée pareille ! » c'est ce que j'aurais voulu dire, mais je n'arrivais pas à parler, ni même à rester debout. Je me sentais petit à petit attirer vers l'arrière, avant de lâcher prise et de me laisser faire, pensant que j'allais me rétamer par terre, mais pas cette fois. J'ai sentis qu'on me rattrapait dans le dos, qu'on passait mon bras au-dessus des épaules de quelqu'un et qu'on me tirait vers l'extérieur... Arf, au final c'est sûrement moi qui ai perdu, tant pis...

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▬ ... Hmm...

▬ Ah ! Vous reprenez vos esprits ?

Je rouvrais les yeux en voyant que j'étais debout, les deux pieds au sol, en train d'être à moitié traîné par mon collègue de la 7ème, Ao. Il était probablement resté en retrait dans la 11ème Division pour voir si j'en ressortirais en un seul morceau. La douleur revenait petit à petit, dans les jambes, dans les poings, mon dos, ma tête... J'avais l'impression que mes nerfs s'étaient réveillés en même temps que moi, bon sang...

▬ Je savais que c'était une mauvaise idée, j'aurais dû vous retenir !

▬ Boarf, j'y serais quand même allé... Dis, tu peux tourner à droite là ?

Il me faisait les yeux surpris sans vraiment être étonné, il avait deviné que je lui indiquais la direction vers mes appartements, j'étais pas vraiment dans l'idée d'aller dans un brancard de la 4ème tout de suite... J'avais juste envie de fumer une cigarette et de me coucher pour dormir, quelle genre de journée j'ai passée...

▬ ... J'espère que vous leur avez montré un peu de ce qu'on est capable à la 7ème.

▬ Qu'est-ce que tu crois, j'y suis pas allé pour servir le thé.

Le rire fort de mon compagnon retentissait dans mes oreilles, alors qu'il m'amenait lentement mais sûrement dans mes locaux pour que je prenne enfin congé...