Le soleil n’allait pas tarder à se coucher et Idjouher n’en était qu’à sa quatrième douche de la journée. Certes, brèves mais méthodiques, son corps pulsait de besoins qu’aucun métronome ne pouvait suivre. Jamais elle ne se risquait de prendre sa douche sans avoir posé ses prismes. Elle n’allait pas faire une montagne si on la voyait mais elle avait horreur de ça. De plus, c’était un plaisir solitaire : une douche chaude après une journée consacrée à l’entraînement, à rester sous l’eau, la sentant serpenter le long de sa nuque, les yeux clos, n’écoutant que le doux clapotis sous ses pieds. Instinctivement, la Shinigami passa de l’eau dans ses mains en frottant ses poignets. Trois fois. Doucement, elle porta l’eau dans sa bouche pour la laver. Trois fois. Rapidement, elle aspira l’eau par le nez pour la rejeter toujours avec sa main droite. Trois fois. Les mains de nouveau saines, Idjouher prit l’eau entre ses mains et la répandit sur son visage. Trois fois. La main droite à laver jusqu’au coude. Trois fois. Puis l’autre. Trois fois. Les mains toujours humides, elle les passa sur ses cheveux jusqu’à la nuque d’avant en arrière. Au tour des oreilles à l’aide du pouce et l’index, de l’intérieur vers l’extérieur. Enfin ses pieds en commençant par le droit. Trois fois. Enfin le gauche. Trois fois.

Puis, elle leva la tête vers le ciel, les mains jointes comme pour recueillir la pluie.

Pourquoi faisait-elle des ablutions ? Elle l’ignorait. L’apaisement mental et physique qui en résultait lui suffisait amplement pour l’instant. Shinigami ce jour-là, Humaine autrefois mais l’accès à la volonté de trouver une raison à tout autour d’elle et en elle allait la pousser à en savoir plus. C’était vraiment à ces moments-là qu’Idjouher se mettait à détester Qismat, lui et son honneur de mâle qui lui avait valu sa mort. Elle se mit à broyer du noir en l’affublant de sobriquets idiots pendant qu’elle s’habillait. Elle rangea son bandeau large pour compresser sa poitrine pour le laver en rentrant et mit sa tunique blanche brodée, son pantacourt indigo puis elle scella son poignet et sa cheville par deux bracelets dorés. Ses cheveux étaient en bataille, encore mouillés. Ils allaient sécher rapidement en quelques foulées de shunpô avant d’arriver aux premiers quartiers du Rukongai qui gardaient certains commerces ouverts. Saif-al-jawza était bien sanglée à sa ceinture, un petit sac simple en toile à la main et elle partit en rapides foulées jusqu’aux premiers amas de lanternes en papier coloré pour acheter de quoi sustenter sa maisonnée en rentrant en prenant soin d’apporter quelques douceurs pour les enfants.

La Shinigami prit le luxe de se hasarder dans les ruelles sûres parfumées de soupes, condiments et viandes cuisinées sur place. C’était animé et bien gardé, autre chose que sa zone reculée, plus près des contrées sauvages que du Seireitei. Ne sentant plus danser les épices capiteuses près de son nez, Idjouher reprit sa course folle sur les toits les plus stables jusqu’à un quartier de plaisirs. Plus que ce district à traverser et elle était arrivée.

Soudain, un habitué assez costaud avec un embonpoint de trop vint brailler à ses oreilles quelque chose que son ivresse faisait passer pour une langue morte par deux fois. La seule traduction qu’elle put trouver était « Salut ma jolie, ça te dirait de passer une petite soirée entre amis ? Tu n’as pas grand monde au balcon mais tu as l’air du genre assez facile à intimider vu ta taille par rapport à la mienne. Ceci étant une métaphore pour une éventuelle partie de bêtes à deux dos. »

Bien sûr, avec des mugissements, des marques de négation en moins, des voyelles écorchées avec une lèvre fendue par une bagarre déclenchée sûrement il y a moins d’une semaine, c’était la meilleure traduction possible qui n’eut besoin d’attendre de réponse, impatient comme il était. Maladroitement, il entreprit de poser une main sur son épaule frêle pour l’entraîner à l’intérieur de la maison close ce qui lui avait valu un poignet gauche cassé et une Idjouher calme et sereine juste devant lui montrant avec évidence qu’elle était armée.

Tétanisé, l’homme resta sur ses genoux à pleurer son poignet en maugréant des malédictions sur sa mère qu’elle n’avait jamais connue Humaine et n’en saurait pas plus dans son état de dieu de la mort. Immédiatement, elle quitta la ruelle malfamée en une foulée pour rejoindre les toits. L’air était moins chargé de parfum et de sueur pour son plus grand plaisir. Par prudence, elle se glissa du côté des ombres qui allaient être englouties par une lune chasseresse ascendante. A pas de loup, la main sur la garde de son zanpakûto.

Cela faisait un bail qu'on lui rabâchait d'aller faire quelques courses au compte de la Quatrième, mais il n'écoutait rien. Alors du coup, quand la brise fut venue, il fut bien embêté et se résigna à cette tache. Prenant soin de bien ranger ses affaires et dossiers dans son bureau, il alla chercher la liste des produits à acheter et se mit en route. En fait, il y a toujours a faire dans cette division. Entre les rapports à rédiger, les visites médicales, les médicaments et matériels de guérison à toujours avoir sous la main entre autres, c'était quasiment toujours la même rengaine. Le septième siège poussa un soupir. Non pas que ca le faisait un peu chier d'aller faire les courses, mais il avait l'impression qu'il était le larbin de tout le monde. Ce qui le dérangeait un peu, vu qu'il ne se considérait comme larbin uniquement envers son capitaine, et non au vu des autres. Fallait qu'il fasse quelque chose, taper le premier qui lui chercherait des noises. Un sourire pervers apparut sur son visage. Il avait une idée. Pas une idée brillante, non, ni une qui révolutionnera le monde par son utilité. C'était assez simple en fait, il suffisait juste de... Oh et puis non, vous le saurez le moment venu.

Oh ! C'est la base de mon art ce que tu veux faire la, mon chou. Faudrait te mettre à jour la dessus d'ailleurs !
Scuse, mais j'suis pas d'humeur la.

Elle le savait en plus que son amant n'était pas dans son assiette. Mais elle en profitait quand même. Juste pour faire en sorte qu'il soit encore plus énervé et qu'il se donne à fond si ca dérape, qu'elle puisse prendre son pied. Shin jeta un coup d’œil à la liste et aux endroits où ils devait se rendre. Déjà c'était au Rukongai. District 77 de la zone sud. Tout les ingrédients se trouvent la bas hein ? Ok ça roule.
Sur le chemin, il prit en compte le fait de ne pas s'arrêter dans les bars ou autres, histoire de ne pas se laisser tenter par le jeu, l'alcool et les filles. Surtout les filles. Bien qu'il se soit calmé sur ce côté la depuis son entrée, il n'en reste pas moins un homme pour autant. Certes, il avait Kima'. Mais c'tait son zanpakuto, donc ça compromettait le truc. En plus c'était assez malsain déjà leur relation, donc autant ne pas en rajouter. C'est donc avec un entrain assez mesuré qu'il arriva à destination. Au vu du monde dehors, ca devait être jour du marché. Il y allait avoir forcément des bagarres. surtout qu'à côté se trouvait un petit coin sensible, un quartier chaud. Dans les deux sens du terme. Le garçon apperçut le magasin qu'il cherchait et s'y rendit, afin de finir ces satanées courses.
Pas de chichis, il se contenta de prendre ce que le bonhomme en face lui proposait, et quand il comprenait pas les termes employés par le shinigami, il lui fit une remise sur tout ce qu'il prendrait. Sur le coup, Shin ne comprit pas, puis se dit que c'était surement à cause du zanpakuto qu'il arborait. De la crainte ? Sortant son argent pour payer, il lui dit de garder la monnaie et d'essayer de ne pas se faire voler. Sur le chemin du retour, le médecin en profita pour regarder si tout avait bien été acheté.

Bon, bah j'ai trouvé un petit magasin sympa, j'pourrais prendre quelques trucs par ci par la de temps en temps.
Regarde à tes pieds, t'as fais tomber quelque chose.

Baissant les yeux vers le sol, il aperçut comme une sorte de pierre transparente, brillant sous le coucher de soleil. Ah il allait déjà faire nuit. Fallait donc se hâter. Il ramassa et la mit vers la lumière des derniers rayons du soleil pour contempler la pierre.

Jolie pierre. J'pense en tirer un bon prix !
Dis... J'aurais une faveur à te demander...
Oui ma douce ? Tu veux que je fasse quelque chose pour toi ?
J'aimerais que tu m'emmène à un endroit assez haut, pour contempler le coucher de soleil. Tu veux bien ?
Euh... Oui ok. Je... Sur les toits ca te dit ?
Oui mon coeur.

Allez hop, on cherche une maison assez haute, et on se rend en haut. Vala ! C'est sous un autre jour que se dressa l'horizon pour le garçon. C'était...beau ! Il alla s’asseoir sur le bord, et se laissa emporter par la brise du soir. Des moments comme ca, il lui en fallait davantage en fait ! Il ignorait encore qu'il était loin d'être le seul sur les hauteurs...

Alors qu’Idjouher sautait de toit en toit pour regagner le sien, elle perçut un reiatsu moins imposant que le sien. Un Shinigami dans les parages ? Pourquoi pas ? Après tout, elle n’était pas la seule dans le Rukongai. Rares étaient ses pairs dans les districts les plus éloignés mais un dieu de la mort ne devait certainement pas craindre ses habitants ; après tout, ce paysage n’avait pas la rigueur des bâtiments du Seireitei, ni sa blancheur immaculée. Le Rukongai était une forêt de petites maisons collées les unes aux autres, certains de ces bois étaient plus sauvages que d’autres mais se battre pour avoir sa place faisait que l’on ne pouvait que les trouver plus beaux. La contemplation d’un endroit dont on ne s’est pas rechigné à l’effort et à sa défense était un très beau spectacle que bénissaient les dernières lueurs du soleil couchant. Plus loin, l’horizon s’étalait sur des plaines, elle devinait les plateaux qu’elle visitait souvent. Dans l’un d’eux, elle avait creusé une cavité et dans son sein…

Il suffit, souffla une voix calme et autoritaire.

Saif-al-jawza, son zanpakûto était toujours d’un calme olympien, si bien qu’elle ne parlait presque pas à sa propriétaire sauf dans le besoin. La douceur d’une mère et la rigueur d’un père résonnaient dans cette trancheuse d’âme. Effectivement, cela ne servait à rien de se laisser aller dans la mélancolie.

Soudain, une odeur familière lui vint aux narines. Du sang. Certes, pas frais, donc aucun meurtre à l’horizon mais…

Et si la source était le Shinigami ?

Ni une, ni deux, Idjouher s’élança dans le sens opposé en camouflant son reiatsu en cas d’attaque sur lui. Arrivé non loin de la source, elle rencontra sa silhouette maigrichonne qui se détachait avec la lumière embrasée du crépuscule. Il semblait se complaire dans le paysage. Ne semblant pas le moins du monde blessé, Idjouher laissa quelques minutes s’écouler pour lui en restant en retrait puis, n’ayant vu aucun danger aux alentours, elle sortit de son camouflage et de l’ombre pour venir à son encontre en douceur pour ne pas le prendre par surprise. Déjà, il semblait moins maigre, le visage agréable à regarder encadré de beaux cheveux blancs reflétant de belles lueurs bleutées. La nature en avait fait un bel homme et la mort en avait immortalisé sa beauté, il pouvait en être fier. Cependant, ce n’était guère le moment de s’émerveiller sur le don qu’il avait reçu et gardé mais sur la raison de cette odeur. Il avait des cabas pleins sur lui tout comme elle, aucun percé, une pierre chatoyante dans sa main, pas de traces de lutte sur lui. Bon, c’était déjà ça.

- Bien le bonsoir. Je vous prie de m’excuser pour le dérangement, j’étais alertée par l’odeur de sang sur vous. Je suis contente de vous voir sans aucune égratignure, s’enquit-elle avec calme.

Que cela l’agaçait de devoir s’exercer même en face d’un « collègue » mais étant de la division deux, elle devait savoir conserver de simples informations pour en avoir à son tour. Difficilement, elle se convainquit qu’elle n’était pas là pour faire connaissance mais juste de s’assurer que tout allait bien puis passer son chemin. Elle s’accorda tout de même une inclinaison humble de la tête pour le saluer puis l’interrogea.

- Rien à signaler de votre côté ?

Quelque part, elle espérait qu’il n’avait pas eu tout comme elle de mauvaises rencontres dans la soirée. Après tout, il avait pu gagner cette pierre dans un jeu de hasard. Certains Shinigami allaient dans le Rukongai pour se livrer à leurs penchants après tout. Au pire, il allait éluder et ce n’était pas dans ses prérogatives de surveiller ses pairs, ni les habitants du Rukongai.

Telle ne fut pas la surprise du médecin lorsqu'il entendit une voix féminine derrière lui. Au début il pensa que c'était encore Kimagurenai qui lui parlait, puis en tournant la tête d'un air agacé, il s’aperçut que non ce n'était pas son aimée, mais une jeune fille. Jeune, pour ne pas dire âgée. Elle restait quand même d'apparence jeune. Les shinigami restent quand même les maîtres en la matière de jeunesse éternelle. Enfin, le septième siège pense cela mais il ne sait rien des autres. Peut être les arrancars le sont aussi après tout. La jeune donzelle s'excusa poliment de le déranger, ayant cru que Shin était blessé, avec l'odeur du sang qui l'entourait. Vrai qu'a la Quatrième, l'odeur du sang est présente avec tout ces blessés. Elle lui demanda ensuite s'il n'y avait rien à signaler de son côté. Un petit sourire, puis le jeune garçon reprit sa contemplation de l'horizon. Il aurait très bien pu l'ignorer et faire semblant de dormir, mais non, il était à présent de bonne humeur. Dissipée sa colère, après avoir passé quelques instants en compagnie de sa belle, allongés côte à côte devant ce beau coucher de soleil, en amoureux on pourrait dire.

Non ma belle dame, rien à signaler.

Gardant la pierre qu'il avait trouvé quelques instants plus tôt dans sa main, il l'a mis dans un de ses sacs où se trouvaient ses achats. Il n'allait pas la vendre finalement. Cela allait être un souvenir de cette journée qui avait si mal commencé pour enfin se terminer tranquillement. Apaisé, il invita son invitée à s’asseoir.

Je sais pas ce que vous faites, vous m'avez l'air d'être dans les renseignements, à entendre la façon dont vous communiquez. Ne seriez vous pas d'une quelconque division ?

Question très idiote, vu l'uniforme qu'elle portait. Une simple tunique ne faisait pas d'elle une shinigami du Gotei, mais va savoir, peut être que ... Shin attrapa son zanpakuto qui se trouva à côté de lui et la serra contre lui, comme un enfant qui ne voulait pas qu'on lui vole son doudou. Il faisait cela juste pour faire perdurer cet instant calme, histoire de ne pas devoir subir le réveil de sa douce. Puis il la déposa délicatement à ses côtés, caressant doucement le fourreau, avant de se rallonger.

Profites de ce moment calme pour te reposer ma douce. Tu en as bien besoin.
Merci mon chou. Il est vrai que j'en ai besoin, te reprendre à chaque fois, c'est épuisant.

D'une mine joyeuse, il décida de montrer la pierre qu'il avait trouver auparavant. Peut être que la femme savait quelque chose à ce sujet, qui sait ?

« Ma belle dame ? »

Qismat aurait ri s’il avait été encore là. Ri de tout son soûl et il aurait invité à manger chez elle sans même lui demander la permission. Finalement, elle allait devoir d’une façon ou d’une autre le remercier pour le précieux conseil qu’il lui avait donné une fois. Combien de fois il lui avait demandé de laisser ses cheveux pousser. Il n’était plus question de cacher son sexe pour guerroyer : mâle ou femelle, les Shinigami ne possède pas un zanpakûto pour faire joli. Beau, grand, puissant, cruel ou insignifiant pouvait-elle être, cette lame, pareil à un reflet spirituel de soi, visait le même dessein que celui de son propriétaire.

Donc aucun Shinigami ne pouvait être seul.

Effrayant.

En ce qui concernait le jeune homme devant elle, à voir son regard perdu dans le lointain et ses réponses évasives, oui, Idjouher l’avait bien dérangé et à un point qu’il prit soin de cacher sa trouvaille ; elle n’était certainement pas là pour l’interroger, loin de là. Elle appréciait sa politesse en disant le contraire, bel effort qui méritait un petit sourire léger de sa part, il n’y avait nul besoin de palabrer davantage, il allait bien, c’était l’essentiel. Alors qu’elle s’apprêtait à prendre congés, le Shinigami présenta une place à ses côtés, détendu…voire résigné à voir sa paix brisée. Idjouher s’en voulut un tantinet, c’était par devoir et pour son bien mais elle était bien forcée de constater qu’elle avait rompu une magie d’un moment intime. Cependant avec qui ? Entre deux maux, la kabyle choisit de prendre place en seiza tout en respectant un espace entre eux, apparemment pas assez pour son compère qui s’empara de sa trancheuse pour la garder au plus près de lui pour finalement la déposer amoureusement de l’autre côté.

Qismat était loin d’être aussi respectueux avec la sienne, la seule explication qu’il avait à lui donner était qu’il n’était pas amoureux d’ « elle ». Pour ne pas lui donner de faux espoirs, il la traitait comme une arme et faire d’elle un partenaire loyal et efficace. En gros, il traitait les gens comme son zanpakûo Sheherazad. Y compris Idjouher, sa protégée. Enfin jusqu’à un certain moment.

En tous cas, le Shinigami aux cheveux d’argent respectait son arme avec délicatesse et amour. C’était beau à voir mais pas enviable selon elle. Il redressa la tête vers elle prêt apparemment à entendre la réponse à sa question. Elle ne répondit qu’en montrant rapidement son zanpakûto. Il n’avait pas besoin de savoir davantage. Elle ne le connaissait pas et n’allait pas lui faire confiance si facilement. Enfin… Il fallait bien le récompenser pour sa bonne conduite et se faire pardonner aussi.

- Ne parlons pas devoir. La vue est si belle, éluda-t-elle avec sincérité.

Emporté par le calme et la joie d’une fin de journée délicieuse, il décida de montrer son trésor. Ha. Elle connaissait cette pierre transparente, très jolie et très utilisée, aussi bien par les vivants que par les esprits. Elle avait sûrement été une partie d’un gisement à voir ses formes régulières terminées par des boursouflures de petits cristaux de silice. Il aurait pu faire de beaux bijoux ou des remèdes ou juste une forme de monnaie pour du troc. Chanceux.

- Du quartz. Très belle pierre. Vous l’avez récoltée dans une grotte ou achetée dans les parages ? demanda-t-elle poliment.

Cela ferait un beau cadeau pour Qismat. Il n’avait jamais pu être un homme aussi pur que cette pierre mais cela pourrait faire un bel hommage. Avec un gâteau en plus, bien évidemment. Elle aurait bien voulu la tenir dans ses mains mais elle jugea avoir assez fait pour cette soirée. Il avait l’air si heureux juste en regardant ce quartz et en le montrant à une étrangère comme un enfant aurait abordé un passant pour essayer d’obtenir le même avis que lui.

- Gardez-la précieusement.

Dommage qu’elle ne pouvait pas se voir mais à ce moment précis, Idjouher avait le même sourire qu’elle réservait à Riheb, la petite fille si gentille d’Abbes. Celui qui témoignait qu’une Shinigami comme elle pouvait faire preuve d’un peu de générosité. Dans un sourire, un bonbon et une main tendre dans les cheveux sous l’œil bienveillant de Lalla Zohra, la « mamie » de la famille qui l’attendait un peu plus loin vers le sud.

Tout ce qu'il put obtenir de la jeune fille, c'est qu'elle ne voulait pas parler boulot afin de profiter au maximum de la vue et de l'instant présent. Un simple aperçu de son zanpakuto répondit aux attentes de Shin, qui fit tout pour éviter de poser davantage de questions sur elle. En revanche, la pierre que le médecin lui avait présenté éveilla en elle une sorte de curiosité quasi palpable.
Il s'agissait a priori d'un quartz. Le garçon fut interpellé lorsqu'elle lui demanda où l'avait il trouvé. Peut être y en avait il d'autre dans le coin, va savoir. Ce petit bout de minerai ne lui servait plus à rien maintenant, puisqu'il restait fixé sur le fait que le reste du gisement pouvait être non loin de lui. Gardant son calme, il tourna la tête vers la demoiselle toujours assise à côté de lui, et lui tendit la main, avec la pierre dans sa main.

J'ai trouvé la pierre içi même. Mais je doute qu'elle me serve plus qu'à vous, étant donné votre intérêt pour celle-ci. J'ai vu que vous vouliez la garder pour vous, et puis vous avez l'air de bien vous y connaitre en minerai. Donc je vous la lègue. J'irais m'en trouver une autre.

Il déposa la pierre dans le creux de sa main, puis se releva. S'étirant pendant un long moment, il finit par se rasseoir à sa place. Maintenant, il pensa à la pierre qu'il voudrait avoir. Une pierre rien que pour lui, et elle. De l'Améthyste ou du Rubis. Il l'accrocherais à son zanpakuto, histoire de faire un présent pour sa douce. Mais avant, il fallait la trouvait la dite pierre.

Le soleil venait de se coucher désormais, la nuit gagnait le Rukongai, dévoilant une nouvelle vue du paysage. La garde de nuit prenait le relais, surveillant chaque activité suspecte au sein des districts. Shin était parti de sa division précipitamment, oubliant de dire quand il rentrerait. Pas très grave, vu qu'il était parti faire les provisions pour la Quatrième. Il rentrerait au petit matin. Il voulait absolument profiter de cette nuit hors de sa division, sans devoir faire des rapports.

Mon chou, tu vas m'offrir une pierre ?

Elle s'en doutait la maline. Mais elle se montrait étrangement calme depuis le matin. Traversait elle une période de remise en question ? Etait elle dans un cycle menstruel ? Les zanpakutos féminins auraient donc leurs règles ? Pff, quelle question ! Evidemment que non... Quoique... Shin éclata de rire en imaginant la scène. "Chérie, je suis enceinte !" "Quoi ? Mais j'ai gardé mon fourreau pourtant !"
Ahlala. Quelle histoire quand même. Il était allé pensé tout ca, juste parce que Kimagurenai n'avait pas manifesté sa joie de vivre habituelle si personnelle. Shin se tourna vers l'autre présence féminine et lui posa une énième question.

Désolé de vous interrompre encore une fois, mais... Que faites vous içi, dans ce district ? Avez vous quelque chose à régler, ou autre chose ?

Il voulait en savoir plus sur cette personne, cette experte en minéralogie. Elle semblait connaitre plein de choses sur bien des sujets que Shin venait de se voir insuffler un certain intérêt. Il se voyait maintenant comme un élève, de retour à l'Académie. Et la jeune fille serait son instructeur.

J'aimerais savoir comment vous vous appelez. Par contre, par respect pour vous, je continuerais de vous vouvoyez. Je suis Shin Hayako pour ma part. Enchanté.

Où était passé cette insolence propre qu'il avait développé durant toutes ses années à l'Académie, et qu'il avait montré devant sa capitaine ? Partie ? Envolée ? Non, loin de la. Pour y répondre, disons que même si ca capitaine était une femme, il la considérait plus comme sa supérieure et donc jugeait cela appropriée de ne pas jouer avec cet aspect de sa personnalité. Avec les autres filles, il était différent. Après tout, il restait un homme, et en profitait un peu pour jouer avec cela. Et puis la, il n'était pas en mission, du moins, cette nuit.

La pierre chaude dans sa main, Idjouher dût faire énormément d’effort pour ne pas rougir de surprise. Les cadeaux n'étaient pas réellement son quotidien et même si le Shinigami avait bel et bien envie d’une autre pierre, cela comptait comme un acte de générosité. Préférant cacher ses émotions une bonne fois pour toutes, elle réussit à sourire très légèrement et inclina sa tête pour le remercier. Le monde était petit tout de même ; la manieuse de prismes de lumière à qui on offre un quartz. Le tailler serait une bonne idée pour en faire un prisme ou un pendule. Elle pourra jouer avec les enfants, leur montrer comment faire un joli arc-en-ciel de poche avec sans utiliser ses pouvoirs. C’était bien dommage mais la kabyle refusait obstinément de montrer son arme aux plus jeunes de leur « famille ». Et pourtant, ils allaient bientôt devoir fabriquer les leurs pour se défendre seuls comme avec Riheb autrefois. Le Rukongai avait souvent des allures de Hueco Mundo et sa loi de la jungle, le côté « creux » et blanc en moins.

Au moins, grace à ce présent, elle allait transformer le blanc cruel et uniforme en couleurs bariolées et vivantes. C’était décidé, un prisme ce serait bientôt.

Quelque part, Idjouher aurait aimé en parler, partager sa joie rien qu’avec ce petit projet mais non. Il ne s’agissait pas que de rester dans son coin, ni être un pur produit de la Division 2. Il s’agissait de…

« …moi, hein ? »

Idjouher et Qismat. La femme qu’elle n’a jamais été et les hommes qui seront toujours des hommes. Le blanc et le noir. L’un ou l’autre.

Dans une vie remplie d’oppositions, tout avait un prix.

Elle serra doucement la pierre dans sa main, frottant son pouce contre sa surface, essayant de garder la chaleur de l’autre main qui s’en était saisie plus tôt avec la sienne qui avait toujours été si désespérément tiède.

Elle ne le regardait pas s’étirer. Les yeux accrochés au firmament qui se dessinait, ne notant les gestes de son collègue que par l’ouïe.

Puis sa voix.

- Désolé de vous interrompre encore une fois, mais... Que faites-vous ici, dans ce district ? Avez-vous quelque chose à régler, ou autre chose ?

Elle ne répondit qu’en montrant son propre cabas de courses diverses, de la nourriture et vira son regard de son sac jusqu’à celui du Shinigami pour finalement le regarder dans les yeux en souriant très légèrement en coin d’un air complice. Qu’importait la raison de ses propres achats pourvu qu’il croie qu’elle était là pour le même but. Hors de question qu’il sache où elle habitait. Si quasiment personne ne savait dans sa propre Division, aucune chance que son compère, aussi agréable puisse être sa compagnie, soit de la confidence. Saif-al-jawza vibra doucement contre son flanc comme pour la rassurer sur son choix. Idjouher se sentit beaucoup moins coupable.

- J'aimerais savoir comment vous vous appelez. Par contre, par respect pour vous, je continuerais de vous vouvoyez. Je suis Shin Hayako pour ma part. Enchanté.
- Tama. De même.

Tama. Tout le monde était dans l’erreur. Tout le monde l’appelait ainsi sans réfléchir. Ainsi, il allait la nommer.

Elle inclina sa tête encore une fois. Même dans un océan de mensonges, elle appréciait réellement sa présence et sa spontanéité.

- Je vouvoie presque tout le monde. Je ne demande pas aux autres de faire de même. Chacun sa manière de parler. D’ailleurs, appelez-vous toutes les femmes « ma belle dame » ?

Ca ne l’avait pas quitté depuis. C’était curieux. Non qu’elle soupçonnait de l’ironie sur sa personne mais cela l’intriguait. On la prenait pour une petite, ou un homme parfois. La susceptibilité n’aurait pas été qu’un défaut mais un talon d’Achille de la taille du Seireitei. Définitivement hors de propos.

Elle dit s'appeler Tama. Surement un surnom, ou un pseudonyme. Boarf, peut lui importait au médecin. Il aurait au moins un nom à mettre à ce minois. Le cadeau du quartz avait apparament plu à Tama donc, ce qui fit sourire le garçon. Il ne savait pas pourquoi il riait, serait ce nerveusement ? Ne voulant pas au début lui donner sa précieuse trouvaille, voila maintenant qu'il avait déjà renoncé à son bien, faisant le bonheur de la demoiselle. Un petit sentiment de frustration monta en lui, mais il préféra se taire, laissant Tama parler.
Celle ci déclara vouvoyer tout le monde, ou presque. Cela ne dérangeait pas Shin plus que ça, puisque ca lui accordait une sorte de prestance, presque suffisante pour gonfler son égo dominateur. Puis, elle vint à lui poser une question étrange. Pour lui en tout cas. Le fait d'appeler toutes les filles "ma belle dame". Shin manqua de tomber, et resta bouche bée. En une question, elle venait de lui clouer le bec.

Je...Euh... Comment dire...
Elle te gêne la dame, mon Chou ?

Il fut soulagé pour une fois de l'intervention de sa douce. Elle ne pouvait pas mieux tomber. L'aider à se sortir de cette question embarrassante.

Tu t'es décidé à enfin te réveiller de ton long sommeil, ma douce ! Tu vas pouvoir m'aider quoi dire !
Okay alors déja tu vas te sortir de ton merdier tout seul, j'suis pas ta bonne ! Ah, et tu me feras gouter à ta chair pour la peine. Une entaille moyenne. J't'en dirais plus le moment venu. Sur ce, démmerdes toi !

Plus aucune réponse après. Il l'avait vexé et il allait devoir en payer le prix. Qu'à cela ne tienne ! D'abord s'occuper de répondre à Tama. C'est avec un entrain mesuré qu'il lui répondit, en toute franchise.

Ecoutez, M'zelle Tama, j'appelle chaque fille que je croise par un petit nom, sans trop la flatter non plus. Un nom qui définit la personne. Or vous, vous me semblez plus âgée que moi. Bien sur sans tomber dans ce domaine la, vous avez su conserver une beauté assez particulière je dois dire.

Il était en train de lui sortir son numéro qu'il réservait à toutes ses conquêtes la. Sa douce lui rappela sa punition en se manifestant d'une façon dont seul Shin pouvait l'entendre : Elle innondait sa conscience avec des paroles hors de propos, l'insultant lui et Tama, partant dans son monde de domination par la souffrance, enfin ce genre de choses.
Tout le numéro de Shin n'était cependant pas si anodin. Il voulait en savoir davantage sur Tama. Les rapports à sa capitaine devaient être fini pour bientôt, et il allait devoir demander un entretien avec elle. Faut pas oublier qu'il était venu la pour faire les courses, non pour papoter avec une fille. Mais en même temps, la compagnie de Tama ne lui déplaisait guère.

Votre compagnie me réjouit. Moi qui pensait repartir toujours sur les nerfs après avoir fini ces satanées courses pour la division, je suis maintenant plus apaisé avec votre passage et je vous en remercie. Souhaitez vous continuer cette discussion, ou bien avez vous quelque chose d'autre à faire ?
On m'oublie ?

Shin soupira. Oui, il l'avait oublié, ne serait ce que pendant une poignée de secondes. Tirant hors de son fourreau son zanpakuto, il tendit son bras droit, releva la manche et commenca à passer doucement la lame sur sa chair nue. Les gouttes de sang commencèrent à perler sur le sol. Quelques unes seulement, pas trop. Une fois cela fait, il rengaina, puis se tourna vers Tama.

Désolé de vous avoir imposé ce spectacle quelque peu déplaisant. Je vais donc devoir m'excuser et devoir partir plus tôt que prévu. Avez vous des questions ?

C’était une première. Elle avait réussi à gêner une personne. Intimider, elle savait faire mais seulement dans sa propre division, là, c’était une autre paire de manches. Immédiatement, Idjouher posa la situation à plat dans son esprit pour trouver une manière de s’excuser. Tout d’abord, en quoi sa question était gênante ? Elle avait bien demandé s’il s’agissait d’une expression qu’il utilisait souvent et donc qu’elle allait devoir s’en accommoder, non ? Répétant sa question dans sa tête, ce n’était pas un problème dans sa manière de s’exprimer en japonais. Elle avait tellement souffert pendant un an à apprendre cette langue… La cuisine était par contre un jeu d’enfant, il y avait autant de saveurs que dans ses plats faits maison.

Fin des balbutiements mais point d’explications pour l’instant, pourquoi donc ce relâchement salvateur comme s’il était sorti de son pétrin ?

Il doit communiquer plus que de raison avec son arme, Sai.

Pour une raison qu’elle ignorait, cette donnée lui insuffla plus de méfiance envers le dénommé Shin. Elle allait devoir méditer là-dessus car autant que cette hésitation ait un visage reconnaissable pour tous les Shinigami comme Shin.

Enfin, les cordes vocales de son compère appliquèrent des points de suspension dans ses réflexions.

- Ecoutez, M'zelle Tama, j'appelle chaque fille que je croise par un petit nom, sans trop la flatter non plus. Un nom qui définit la personne. Or vous, vous me semblez plus âgée que moi. Bien sûr sans tomber dans ce domaine-là, vous avez su conserver une beauté assez particulière je dois dire.

Cela était compréhensible mais non une vérité acquise pour Idjouher.

- Nous sommes des âmes, certes individuelles ; cependant, étant vous et moi Shinigami, l’âge comme le physique n’a aucune importance.

Elle ne méprisait pas sa manière de voir leur réalité, Qismat était lui aussi tourné vers l’art de courtiser le beau sexe sans relâche tel un artiste possédé et le faisait bien. Au milieu de cette symphonie de roucoulades et de crescendos de compliments alambiqués, Idjouher ne se sentait pas concernée. Une lame ne pouvait se transformer en une fleur à cueillir le jour, à butiner le soir et à rejeter le lendemain. Certainement pas chérie pour des années non plus.

Au moins, même s’ils possédaient des avis différents, Idjouher appréciait sa compagnie et lui fit savoir par un sourire. Très léger mais un sourire tout de même.

- Je dois aussi continuer mes devoirs, nous nous verrons une autre f…

Un réflexe, un simple réflexe. Un fourreau tiré, le sien aussi et en un shunpô, elle était à quelques pas en arrière dans son angle mort.

Effarant. Il s’entailla la peau si calmement et proprement sans se plaindre, aucun trait trahissant le passage de la douleur ne déforma son visage miroitant la beauté juvénile de l’âge d’or humain. Il était habitué, il n’y avait aucun danger.

Apaisée, la kabyle rengaina son zanpakûto et revint vers Shin, constatant ses blessures. Peu profondes mais assez pour faire couler son sang. Et pourtant, il voulait rentrer au Seireitei ainsi. Rapidement, elle réfléchit. La seule chose qu’elle avait pour juguler l’hémorragie était sa bande de tissu pour comprimer sa poitrine. L’ayant portée toute la journée, ce n’était pas très hygiénique. Puis, elle arracha la manche de sa tunique, dénudant son bras à la peau malmenée par les batailles.

- C’est tout ce que j’ai comme linge propre. J’espère que cela suffira.

Tout ce qui constituait leur monde était fait de reiatsu, elle allait pouvoir repriser sa tunique sans l’aide de personne. Et pourtant, comme le quartz et cette tunique d’ailleurs, les cadeaux ne sont pas faits pour être dénaturés. Si Qismat était encore en vie, il aurait aimé voir son disciple dans le besoin de se faire pardonner. Elle allait le faire mais de son gisant.

- Portez-vous bien, Hayako Shin. Et soignez cela au plus vite je vous prie.

Ainsi, elle disparut en un shunpô.

Arrivée chez elle au soixante-dix-huitième district, Idjouher fut accueillie en trombes par Riheb suivie des autres enfants de la maisonnée. Consciente du rôle de la grande sœur de sa famille, Idjouher confia les friandises à Riheb pour qu’elle distribue aux autres, y compris aux plus jeunes de la ruelle, curieux. Bienveillant, Abbes franchit le seuil de la porte pour accueillir Idjouher au calme.

- Désolée, je suis en retard.
- Mauvaises rencontres ?

Sur cette question, elle sortit la pierre de quartz de sa poche, caressant sa surface lisse puis le bout rugueux.

- A l’image de cette pierre.

Rassuré, Abbes sourit calmement puis accompagna Idjouher dans l’arrière-cour éclairée par les braises du four. Il était temps de nourrir toutes ces bouches chères à son cœur.

La jeune fille avait été surprise par son geste, et d'un shunpo en arrière elle avait sorti son arme, et s'était mise en garde. Il n'avait pourtant rien fait de mal. A part sortir son arme et se taillader le bras, rien de bien méchant. Une fois qu'elle fut remise de ses émotions, elle lui donna un bout de tissu pour panser sa plaie fraichement faite. Geste gentil venant d'elle, mais un peu inutile, étant donné que Shin avait des bandages dans sa sacoche. Il préféra ne rien dire, la remerciant poliment d'un sourire. Il ne tenait pas non plus à la blesser sur son geste, d'autant plus qu'elle s'était montré assez rapide niveau réaction. Elle lui était supérieure dans ce domaine la, mais il ne parut pas plus surpris que ca. Il était dans la Quatrième donc il ne se devait pas de juger les gens sur leurs compétences autres que la médecine.

Merci encore pour ce moment, j'espère en avoir davantage des comme ca à l'avenir.

Il avait apprécié ce moment de calme, tout comme Kimagurenai. Outre sa demande habituelle de se scarifier pour se faire pardonner, elle n'avait pas fait son cirque qu'elle faisait tout le temps quand il se trouvait avec une personne de sexe opposé. La shinigami dit au médecin de soignez cela au plus vite, et après lui avoir poliment dit au revoir, disparut.

Tu vas arrêter d'afficher ce sourrire niais s'il te plait maintenant. La pause thé est finie, retourne au boulot s'pèce de glandu !

Ah, bah il avait parlé trop vite. Sa douce s'était bel et bien réveillé. Mais il garda ce sourire, pour l'embêter certes, mais parce qu'il savait très bien qu'elle avait apréciée elle aussi ce moment. Le garçon remit son zanpakuto en bandouillère, carressant en même temps le fourreau, et repartit vers ses quartiers.

Va falloir que je prenne rendez vous avec la Capitaine, pour mon rendez vous menstruel.
J'aimerais bien la voir pendant ses périodes elle tiens. Ca serait amusant de la voir un peu se tortiller le derche !
Ouais mais non, pas envie que ce soit moi qui en fasse les frais. J'te mettrai entre ses mains, tu en profiteras pleinement aussi, mais en tant que victime cette fois. Ca te calmeras un peu.
Tu es si méchant avec moi... Moi qui te protège tout le temps, qui passe du temps avec toi, partage ma vie avec toi... Est ce donc ainsi que tu me remercie ?

Elle l'avait dit avec une petite voix fluette, comme les petites filles quand elles prennent leur tête de victime lorsqu'elles ont fait une bétise et qu'elles ne veulent pas se faire gronder.

Et que fais tu des nombreuses demandes de scarification pour ton bon plaisir ?
... Ingrat ! Va crever mon Chou. Mais reste vivant pour que je t'achève. Ca sera là la plus belle preuve d'amour que tu pourrais me faire.

Ahlala, les filles... Compliquée mais si intéressantes quand elles se veulent supérieures. Allons, vite, dépêchons nous de rentrer poser ses affaires et se reposer un peu, le travail n'attend pas !

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