Le Roi Poussière derrière des barreaux de fer

[Elle pète mon allitération hein ? °° Hein m'sieur l'étudiant en lettres, hein ? @A@]

Délectation en s'enfonçant dans les profondeurs du Palais. Des sous-sol très peu utilisés en fin de compte. Le domaine en surface était déjà immensément grand. Les étages inférieurs étaient donc à l'abandon, depuis des dizaines d'années ; parfois, quelques Arrancars y pénétraient pour s'affronter à l'abri des regards, ou pour forniquer tranquillement. Mais nul n'y restait plus que quelques heures.
Son nouveau résident y était enfermé depuis des jours.
Les geôles ne servaient pas beaucoup non plus. La justice du Palais ne comptait d'ordinaire qu'une sanction : la séparation rapide et permanente de la tête du reste du corps. Parfois, des petits ajustements étaient appliqués - au lieu de la tête, c'était un œil, une langue, une main qui étaient désolidarisés de leur point d'ancrage habituel - mais l'enfermement pur, sans sévice, était marginal. Traitement marginal pour un marginal. Santo descendit les marches, ses chausses claquant sur la pierre, qui l'accueillait d'un écho qui se répercutait jusqu'au bout des interminables galeries. Le prisonnier était resté tout ce temps dans le noir complet, dans le froid de sa cellule, dans la solitude absolue. Combien ? Deux jours ? Non, probablement plus ; Riful avait eu le temps d'attaquer et Borick de disparaître. Peut-être une semaine ? Peut-être même plus. La frénésie du règne faisait perdre au Rey la notion du temps. En tout cas, il était dans son trou depuis un moment déjà. Habitué à une retraite loin de tout pair, sans doute qu'il n'avait pas vraiment souffert de cet enfermement. Santo considérait cependant que se retrouver piéger derrière des barreaux renforcés et indestructibles, même pour lui, n'avait pas dû être une expérience agréable.

Il approcha de la cellule, accompagné de ses flammèches, qui éclairaient le chemin à chacun de ses pas. La lueur rougeoyante attirerait nécessairement l'attention du vieillard. Arrivé à destination, Santo discerna la forme de l'incarcéré, qu'il observa avec un plaisir non dissimulé. Deux orbes de feu dansaient en tournoyant autour de lui, comme deux satellites. Mains dans le dos, il était comme un général passant en revue ses troupes.

« Tu as eu plus que le temps de réfléchir, ancêtre. Sur tes actes, sur l'avenir. Sur ton présent. Offre-moi le fruit de ta réflexion. Accompagné de ton nom. »

Depuis les débuts de son incarcération, Vilmar s’est enfoncé au fond de sa cellule, assis en tailleur, ses mains énormes posées sur ses cuisses non moins énormes, et sa mine s’est renfrognée en une expression d’intense introspection dont seule la nuit a été le témoin. Hanté par l’ambition de méditer sur ses actes passés, sur sa colère, sur son désespoir, l’Aïeul s’est penché en lui-même, soucieux de rééquilibrer sa propre stabilité interne. Il médite, il pense, il s’attache à mesurer ses excès, à condamner ses erreurs, à estimer son bon droit. Il croit pouvoir faire son procès en juge impartial, porter son jugement à l’égard de sa personne. Il ne le peut, freiné dans son élan sincère, car les ténèbres se sont voulues longues, et pourtant, elles n’ont duré qu’un seul instant. La lumière qui lui a été ôtée naguère, là voilà qui lui est rendue par la marche hâtive et orgueilleuse d’un roi, qui perce l’obscurité et marche vers lui.
Demeuré dans cette posture qu’il n’a jamais quitté, l’antique souverain ne lève pas même la tête lorsque vient à lui son visiteur. Sa bouche figée, close, ne semble pouvoir se desceller pour laisser s’échapper les mots qui, derrière les lèvres rigides, pourrissent de trop attendre. Ses paupières s’ouvrent lentement ; deux lourds volets qui révèlent un regard aussi peu vif que peut l’être la roche. Les yeux opaques et inexpressifs de l’Ancien se posent sur l’homme moqueur, aussi peu changé qu’il l’était encore hier ; pareil à lui-même dans cette hargne contenue, pleine de fureurs.
Bien qu’assis, la taille imposante du Roi Poussière le met presque à même hauteur que son interlocuteur, et ce dernier peut voir, d’où il se trouve, que le vieil homme ne porte plus trace de son combat précédent, pour se présenter intact dans tout ce qu’il a de royal.
L'Ancien jauge longuement le garçon et dit simplement :

« Tu as perdu patience bien avant moi. »

Vilmar affronte son geôlier avec flegme et impassibilité, et son ton ne comprend de moquerie ou de dédain, n’étant que le fruit d’un constat impartial.

« Le temps que tu m’as accordé n’a été qu’une poignée de secondes. Mes réflexions n’ont pas mûri. Mais je sais mes actes et mon présent. Quant à mon avenir, toi seul en détiens la réponse. »

La lueur pâle bat le visage de l’antique souverain dont la silhouette, à demi émergée dans les ombres, se trouble sous les ondes troubles du feu bleu.

« Je peux te donner mon nom : Vilmar. Mais qu'attends-tu de moi, Roi Aveugle ? »

[Post court, désolé, pas grand chose à dire et je vais pas meubler dans le vide.]

La réponse a été longue à venir. Dans sa position de méditation, celui qui a attaqué son Palais l'a fait attendre. Avec la lenteur d'une plaque tectonique, il a enfin ouvert les yeux.

« Je n'ai malheureusement pas l'éternité devant moi. J'ai des affaires à régler. Et autre chose en tête que de jouer avec toi. »

Santo aurait pu tout aussi bien oublier celui qui disait s'appeler Vilmar et le laisser dans sa prison pour l'éternité. Il semblait se plaindre de ne pas avoir eu assez de temps pour pousser ses réflexions - Santo ne comprenait pas exactement ce qu'il voulait dire par là -, sans doute que quelques siècles de méditation lui auraient été profitables. Le Roi sentait que cet Arrancar serait pénible à gérer. Les énigmes n'étaient pas pour plaire au Rey.

« Tu devras donc me confier le peu que tu as eu le temps de méditer. J'attends de toi de savoir qui tu es et d'où tu viens. Pourquoi tu as attaqué mon peuple. Et quel est ton sentiment à présent. »

Le regard de Santo était sévère, de ceux qui sermonnent et qui grondent. Il l'observait comme il observerait un enfant qui a fait une bêtise. Le Rey avait ce regard pour beaucoup de personnes, en réalité, car il était la voix de l'autorité et de l'ordre. L'âge, la sagesse de Vilmar passaient au second plan. Il avait fauté, d'une des pires fautes possibles. Santo n'espérait pas vraiment une rédemption - l'ancien ne se souciait sans doute guère de tout cela -, mais peut-être une prise de conscience. Sima lui disait que quelque chose, dans cet inconnu, lui serait un jour profitable. Qu'il était lié, par un biais mystérieux, au Dieu Suprême.

« Et j'ajouterai que si je n'ai pas eu la patience d'attendre un millénaire que tu sois prêt à me répondre, je n'ai pas non plus la patience d'attendre une réponse claire de ta part. Assez de tes énigmes, Vilmar. »

Un son sort des lèvres sèches de l’Ancien ; un bruit désagréable, plein de claquements brefs et clairs, comme si l’on frappait deux pierres l’une contre l'autre frénétiquement, jusqu’à les en briser avec force. Ces raclements forment le rire qui secouent le corps rigide du vieillard ; il n’y a pas de joie dans son hilarité, seulement un dédain froid à l’égard du jeune présomptueux, dont l’arrogance parait à l’aune de l’impatience. Les éclats s’épanouissent dans l’air glacial et poussiéreux, et pendant quelques secondes, demeurent comme des échos, suspendus et méprisants, avant de s’apaiser, et mourir à jamais.

« Tu ne conçois qu'à peine l’éternité, déclare-t-il dans un souffle éteint. »

Il secoue la tête lentement, consterné. Que ses mots, son attitude, blessent l’égo de son geôlier, l’ancien souverain n’en a cure. S’il accorde à celui qui se prétend roi une certaine crédibilité par ce qu’il a construit, Vilmar ne le juge toutefois pas encore digne de son estime : il voit en lui des empressements immodérés, des débordements à peine contrôlés, et cette fermeté presque hystérique qui frappe et exige.
Le colosse quitte alors sa posture rigide en se relevant, et surplombe de toute sa masse le garçon couronné ; l’Aïeul s’en rapproche, ses pas lourds écrasant le sol tels des masses les murs, et ses poings gigantesques se serrent autour des barreaux. Son regard éteint se pose dans celui glacé du dirigeant de Nacimiento, pour s’y perdre, dans cette mer arctique azurée.

« S’il te plaît à connaître mon sentiment, ainsi soit-il, Roi Aveugle. Je te crois fou, et ce sont des fous qui te révèrent.

La voix caverneuse du géant tonne, puissante, dans le couloir ; elle roule contre les parois, gronde et se fracasse. Les mots en sont lourds, massifs, assénés pareils à des guillotines. Il n’est de volonté à atténuer leur brutalité, mais au contraire, à la faire sentir dans son entier tranchant.

« Je fus un des seigneurs d’au-delà du Yermo. Avant que l’on ne m’arrachât de ma retraite avec violence, et que l’on me jetât dans l’errance, mutilé et faible. Et je me mis en marche vers ta cité, car elle brillait dans la nuit du désert, plus que tu ne peux t’en douter.

Les doigts puissants du titan se serrent autour du métal, et si celui-ci ne cède, il grince, et se distord légèrement. L’expression perdue dans le lointain, Vilmar s’absorbe dans le martyr qu’a été sa vie depuis son éveil. À la rêverie se joint la douleur.

- Je pus trouver ton royaume sans mal. Je le contemplais longuement, j’en appréciais la grandeur, et je rencontrais certains des tiens pour savoir au mieux ce qu’il fallait en penser. Je ne te cache pas en avoir été impressionné. Notre monde n’a jamais eu, jaillie de ses dunes, une cité toute entière à s’étirer à sa surface, et où auraient vécu les Hollows.
Je méditais, et finalement, je repartis en mon domaine ravagé, et je vis les signes.
Et revenant de nouveau en ta cité, j’ai pris conscience de ce qu’elle représentait réellement.

Les mains du vieillard retombent contre ses flancs, deux masses pendantes, flasques, vaincues. Lui penche la tête vers l’avant, collant son front contre la barrière de sa prison, ne voyant plus, ne regardant rien, excepté un avenir qui le terrifiait.

- J’eus vent du culte dément qui ronge cet endroit, et la colère prit le pas sur la raison, mais la colère n’en fut pas moins dictée par la raison. Ton royaume est une folie qu’il est vital de disperser aux quatre vents rapidement ; il est une belle chose, mais qui a trop grandi. Ce qui m’a blessé s’est nourri de moi : ma certitude est que cette chose a une faim immense. Et tu règnes sur une offrande à son pouvoir.

Il frappe d’un coup soudain son torse, à la poitrine, où le gouffre de son cœur se découvre derrière les fils de sa barbe.

- Entends-tu ce battement ? As-tu le soupçon de ce qui vient à nous pour nous faucher ? »

Santo craignit pendant une seconde que Vilmar ne poursuive ses devinettes. Mais l'ancien redressa sa carcasse, banda ses muscles aussi vieux que puissants et s'approche. Il le surplombait. Cela ne suffit pas à impressionner le Rey. La taille n'a jamais compté à ses yeux, et il ne lui coûtait qu'une légère douleur au cou de soutenir le regard du vieillard. Celui-ci empoigna de ses mains gigantesques les barreaux qui l'emprisonnaient et le Roi espéra à ce moment qu'il serait soit assez conciliant pour donner les réponses qu'il attendait, soit assez fou pour tenter de l'étrangler. La deuxième option serait sans doute celle qui demanderait le moins d'effort et de temps pour sceller le destin du prisonnier.

L'opinion de Vilmar intéressait Santo car il pensait qu'elle reflétait l'opinion des créatures hors de son influence. Il en doutait à présent. Son avis, sa perception était méprisante, presque haineuse. Le Roi ne s'imaginait pas beaucoup d'alliés potentiels dans le Yermo - il avait acquis à sa cause les plus faciles à convaincre - mais il refusait de croire que tous résumaient son œuvre à de la folie.
Ce qu'il faisait était grand, unique, miraculeux.
A l'évocation de son passé, Santo sentit une douleur. Les mots qu'il employa - faiblesse, mutilation - résonnèrent dans son esprit, révélant des failles dans cette armure de pierre. Il n'était pas aussi solide qu'il laissait paraître ; ou du moins, il ne l'avait pas autant été par le passé. La suite intrigue Santo. Il sentait une vérité cachée, à demi-dévoilée. Une vérité qui a une importance cruciale.

« Tu ne prends pas de gants, Vilmar. Une franchise qui t'honore et m'évitera d'avoir à lire au travers de mensonges. Une activité bien trop répandue en ces murs. Cependant, ta vérité manque encore de limpidité. J'ai cependant cru comprendre que tu parlais de mon Dieu. »

Les flammes se fixèrent derrière lui, intensifiant légèrement leur lueur. Il ne voulait pas manquer les expressions de Vilmar. Santo sentait que cette discussion, qui ne devait que concerner l'avenir de l'ancien, tendait peu à peu vers la prophétisation de l'avenir de Las Noches.

« Si tu as la moindre information à son sujet, je te prie de me la confier. La foi des miens s'effrite à mesure que le temps passe. Des échos, l'Appel n'ont plus leur force de conviction d'antan. Tu es critique envers mes fidèles et mon culte, et je n'en comprends pas vraiment la raison. Mais si tu sais quelque chose... Si ce que tu sais peut m'aider à comprendre ton désir de détruire tout mon travail... Je pense que c'est le meilleur moyen pour moi de saisir ces raisons. »

Sans doute que Vilmar ne se ferait pas avoir par cette combine peu habile, mais Santo n'avait guère d'autre moyen que la torture pour le lui faire avouer. Rester l'option de négocier une éventuelle libération. Mais il ne voulait pas être le premier à mettre cette offre sur la table.
Après tout, ce que savait Vilmar ne ferait qu'accélérer le travail déjà entrepris ; Santo ne ferait qu'atteindre son but plus rapidement, mais il l'atteindrait malgré tout.

[Ouais, prophétisation, ca existe pas, mais ça devrait !]

Le vieillard est une chose antique au cœur aussi fermé à la compassion que l’est son esprit à de nouvelles idées, et en découle qu’il n’a cure des sentiments de celui qui le tient gardé. Vilmar fixe celui-ci, attend et écoute ses dires, et l’ancien monarque ne montre jamais ni son dédain ni son absence de pitié. Figé dans sa posture de colosse en cage, il se contente de ne rien dire longuement, et ses yeux, deux billes froides et lointaines, ne laissent qu’entrevoir les pensées qui se cachent derrière.

« Je suis l’ennemi du mensonge, finit-il par déclarer. Je me tiens garant de la vérité, pour qu’elle demeure pure, intacte, et ne puisse être utilisée par d’autres desseins plus sombres. Ce que précisément tu veux faire. Et ce qui fait de toi mon ennemi.

Le regard de colosse ne se voile de haine en se posant sur le dirigeant de Las Noches, toutefois la fermeté qui s’y lit ne laisse que peu de doute quant à ce que seraient ses intentions si d’aventure son interlocuteur se laissait aller à la moindre faiblesse. Les poings monstrueux de l’Aïeul se serrent un peu plus autour du fer de sa prison.

- Je te parle bien d’une créature qui pourrait ressembler à un dieu. Mais celle-ci ne t’appartient certainement pas ; elle n’est pas ton dieu. Elle est la dévastation personnifiée, qui n’a ni chaînes ni maître. Je me questionne sur toi. Sur ta prétention à t’arroger la possession d’une telle créature. Je sais que tu te dis son prophète. Qu’en est-il réellement ? La perçois-tu bien mieux que d’autres ? L’as-tu seulement vue ?
Je ne sais. Tu mens peut-être, ou bien es-tu véritablement son héraut. Cela ferait de toi un traître ou un fou. Que préfères-tu ?

Peut-être le Roi Poussière joue-t-il ses dernières paroles ; il n’a ce souci de sa propre vie néanmoins. S’adresser au chef de ce lieu est tout ce qui compte, tout comme partager ce que lui a réellement perçu lors de sa défaite face à la Bête. La fin de tout, de la vie, et de la mort même. Un néant infini qui ne pourrait être empli ni par les êtres, ni par les choses, ni les idées. L’avènement du vide en somme, bien plus terrifiant que ne le sera jamais celui qui lui fait face.

- Je n’ai pas la moindre raison de conforter ton culte qui est folie. Je ne veux rien de moins que la disparition de cette cité, non pas par envie, ni parce qu’elle m’offense, mais car elle est un danger pour nous. Si tu as vraiment à cœur de préserver ton peuple de sa fin, libère-le. Laisse-le se disperser dans le désert, comme notre race le fait depuis toujours. C’est par là que nous survivrons. Un ogre approche, il a grand faim, et je doute que ton armée et toi puissiez ne lui céder. Vous ne nourrirez que son appétit. Je n’ai des visions d’avenir mais j’ai goûté sa puissance : elle n’a pas de limite. Et par elle, j’ai tout perdu jusqu’à moi-même.

Le vieil homme soudainement usé secoue la tête, l’esprit agité d’une lassitude sans cesse plus oppressante, mordant ses efforts, les minant peu à peu, jusqu’à ce que la défaite lui soit comme une envie.

- Je te conjure, souverain : fais ce qui doit être fait, même si pour cela dois-tu déposer ta couronne et abandonner cette ville. Il vaut mieux régner sur de la poussière que sur un charnier. »

Et à prier ainsi, et à s’entendre le faire, le vieil homme prend conscience que l’espoir est chose fragile ainsi que vaine.

Santo serre les dents. Son esprit bataille, repoussant les mises en garde, combattant les avertissements de Vilmar, annonciateur d'apocalypse, cherche quoi penser, quoi dire. Comme un naufragé en pleine tempête, il ne trouve de solution qu'en s'accrochant à ce qu'il peut : ses convictions. Ce sont elles qui l'ont mené à régner sur Las Noches, à gouverner tous ces Hollows, à enfermer ce vieillard sénile derrière des barres métalliques. Il inspire longuement. Confirme ses décisions. Et répond.

« Tu es vieux et tu n'as plus toute ta tête, Vilmar. Des décennies, peut-être même des siècles de solitude t'ont rendu amer et fou. Ta vision des choses est celle d'un fossile apeuré. Tu crains ce qui est plus fort que toi, et Sima est la force incarnée. On m'a dicté la vraie nature de mon Dieu. On m'a appris comment lui plaire et comment obtenir sa bénédiction. J'ai changé grâce à Sima, je suis devenu plus fort, meilleur. J'ai appris aux autres à suivre mes pas. J'ai soudé les Hollows autour de Sima. J'ai reconstruit Las Noches. Et tu oses prétendre que Sima est néfaste ? »

Comme annonciateur d'une dérive funeste, la température dans les sous-sols du Palais augmente, l'épicentre en est son Roi, qui fulmine. Des années et des années qu'il s'est bâti des certitudes, des croyances, qui s'ébranlent à cause d'un colosse barbu. Le fantôme de ce qu'il était auparavant lui apparait, spectre de sa nature d'antan. Hors de question.

« Tu parles ainsi de mon Dieu parce que tu en as peur. Parce que tu ne sais pas ce qu'il est, ce qu'il représente. Dévastation incontrôlable, dis-tu ? C'est pour moi la plus proche définition de ce qu'est un Hollow et de ce que devrait être le plus puissant de tous les Hollows. Ne sommes-nous pas là pour cela ? Pour détruire ? C'est en tout cas mon but. Détruire les Shinigamis. Détruire les Humains. Et pour ce faire, user de notre plus grande chance : la force d'annihilation de Sima. Un titan à l'appétit infini. A la force impossible à concevoir pour nous autres, pauvres et faibles créatures, ombre de l'ombre de sa puissance. Crains Sima, Vilmar. Car lorsque viendra l'heure de son règne, il récompensera ceux qui ont aidé à son ascension et dévorera ceux qui ont cherché à lui nuire. »

Le visage de Santo, irradié du rouge du feu qui brûle en lui, est déformé par la rage. Il est autant en colère contre Vilmar que contre lui-même, pour avoir douté un instant de sa foi. Il ne doit avoir nulle peur ; tout doute ferait vaciller son pouvoir. Il ne doit avoir nulle hésitation ; car Sima saurait qu'il aurait remis en question sa prédominance. Vilmar est dangereux, autant par la force que par les mots.

« Tes avertissements, garde-les. Tu ignores de quel sujet tu parles. Nourris-toi de ta peur, Vilmar. Sache qu'elle est justifiée sur au moins un point : lorsque Sima nous fera face, tu seras celui qui sera puni. En attendant, je te laisse régner sur ta cellule, Roi déchu. »

Et, luttant contre l'envie d'inonder la cage d'un torrent de feu, Santo s'en alla, avec une nouvelle détermination bouillonnant en lui, comme un défi à l'adresse de Vilmar. Il lui montrerait. Il leur montrerait, à tous, qu'il avait raison. Qu'il était le seul à comprendre Sima.

Sujet: Re: Le Roi Poussière derrière des barreaux de fer

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Le Roi Poussière derrière des barreaux de fer

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