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 Entre rêve et cauchemar (PV Slov')

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Sasha Oudranov
Entre rêve et cauchemar (PV Slov') Hum-ind
Sasha Oudranov
Rang : Vampire passionnée

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MessageSujet: Entre rêve et cauchemar (PV Slov')   Entre rêve et cauchemar (PV Slov') Icon_minitimeJeu 30 Oct - 1:10

La nuit est comme une vieille amie. Bien familière et bien courtoise dans sa familiarité, bien pratique et commode ainsi que le linceul qu'on dépose froidement sur le visage d'un mort pour en couvrir l'accusateur regard. Avez-vous déjà croisé les yeux d'un trépassé ? C'est comme parler avec votre âme. Elle vous entretient de la façon dont vous percevez la fin des autres. Il y a peu, ce sujet ne me touchait pas. Pas encore. Avant, j'étais une vampire qui tuait parce que l'acte en lui-même avait quelque chose de charmant. Avant, j'étais un monstre qui se laissait guider par sa fureur et parfois sa douleur. Oubliez les princes de la nuit que vous avez l'habitude de rencontrer au détour d'un écran de cinéma : je n'ai pas leur retenue. Il tempête en moi un grand vent de ténèbres et de violence qu'un zéphyr venu d'Angleterre est venu... brider. Melody MacKenzie.

C'est à cause d'elle si j'erre dans les rues de Tokyo, ce soir. Ma nouvelle proximité avec la rockstar d'Occident a soulevé maintes questions auxquelles je n'ai guère envie de répondre. Je croyais tout savoir de moi mais dans son regard de jade, j'ai vu des choses que j'avais toujours ignorées et dont le reflet a fini par devenir inévitable. Je ne pensais pas qu'il était seulement possible de me considérer de la façon dont elle me considère aujourd'hui. Avec une indulgence et une acceptation d'autrui dont je suis rigoureusement incapable. Monstre moi-même, je suis devenue une tueuse d'abominations. Je ne traque pas les bêtes et démons de ce monde ou d'un autre par devoir, ou guidée par quelque idéologie porteuse de bienveillance à l'égard du genre humain, non...

Je le fais parce que j'ai été dressée dans cette visée et parce que cela me fait plaisir. Plaisir de refermer mes mains sur la gorge de mon ennemi, qui se pensait au comble de la férocité et qui se trouve soudainement face à moi. Jeune fille pâle à la chevelure d'ébène, au regard vairon d'ambre et d'azur, subitement déchaînée en fauve à l'insoupçonnée brutalité. Il y a dans l'extinction du regard de ma proie des délices que les humains ne comprendront jamais. Seuls les monstres savent ce que sont les ténèbres de mon coeur - les mortels me redoutent par ignorance, mais les Hollows le font en toute connaissance de cause. Dévorer, croître, grandir. Dévorer encore, jusqu'à l'inaccessible satiété. Ma soif est éternelle.
Tout comme ma chasse.

Courrez, courrez...
persifflai-je entre mes crocs, le souffle froid de la brise nocturne jouant entre mes mèches. Je finirai bien par vous attraper avant la nouvelle lune.

Et un éclair de ponctuer ma promesse, déchirure de lumière amenant sa mousson. Une lourde bruine s'abattit autour de moi comme, accroupie sur les hauteurs du toit d'un hôpital, j'observais les lucioles urbaines se chevaucher les unes les autres. Etrange comme les humains aiment à s'entourer de phares, de lampes, de réverbères et joyeux belvédères. Moi je me drape avec l'obscur et le sombre, fais disparaître jusqu'à la silhouette de mon ombre avant de, délicatement, me fondre au coeur de l'invisible.

*

Insidieuse tentation. J'avance parmi la foule qui s'imagine pouvoir vivre impunément une fois le soleil disparu. Je ne redoute pas la lumière, ou l'argent ou toute autre aberration de vos littératures rassurantes. Mais la nuit exacerbe ma sombre fantaisie, me pousse au meurtre. Elle me donne l'humeur joueuse d'un chat devant une souris presque morte mais ignorante de sa propre agonie. Elle me donne cette jolie mélancolie qui m'adjoint l'envie de peindre mon monde d'un rouge éclatant. Sweet trempé, pantalon de polymère moulant, capuche rabattue, mains dans les poches. Non pas pour me fermer, mais pour dissimuler leur agitation fébrile. L'attrait est toujours aussi fort depuis le premier jour. Eclater la chair. Rompre les os. Faire sauter la coquille et en recueillir les richesses carmines. Me baigner, ivre et déchaînée, dans une orgie d'existences fracassées !
Mais Khaïl, mon père adoptif, m'en a empêchée - et Melody après lui. Ils m'ont donné la souffrance de la retenue. La bride à ma démesure. Toutefois, ce soir, la laisse est à deux doigts de se rompre. Je sais que je n'ai qu'à tirer un peu sur mon licol, faire jouer les muscles discrets de mon corps gavé de pouvoir... Mon Reiatsu qui enfle, prend une tonalité meurtrière. J'accélère le pas, prend des allées détournées pour cesser de croiser tous ces gens... La capitale n'est pas un bon endroit pour moi. Trop d'agitation et de gorges tendues. Trop de victimes faciles.

Trop de -...

Je me figeais, instantanément. Une présence spirituelle, peu ordinaire, qui sort du lot. Une sorte de perturbation en plein centre-ville - exactement de là d'où je viens. Mes talents de chasseresse se sont affûtés au cours des dernières années et avec eux, ma sensibilité aux âmes. Je fais volte-face et me mets à courir, faisant fi des regards qu'on jette à cette jeune femme, presque encore une adolescente, qui s'enfuit le long des rues battues par la pluie.
J'ignore encore si ce dont je suis aux trousses est un renard qui est entré dans le poulailler, ou plutôt un bête coq égaré qui ne sait sur quel territoire il vient de poser le pied. Cela n'a pas d'importance, par ailleurs. Hollows ou Fullbringers, tous tombent sous le coup de mes humeurs délurées.

Je débouche sur une place baignée des lumières colorées de la ville, parcourue de quelques couples tardifs... et d'une silhouette solitaire. Grande, filiforme, avec un parfum spirituel déjanté. Je m'approche, l'observant de dessous mes mèches de corbeau.

Qu'avons-nous là ? J'hume une senteur d'humanité et de pouvoir... C'est comme la parade de deux orchidées mariées en une seule, prompte à attirer les prédateurs par le chant de ses vives couleurs. Dis-moi, es-tu l'innocent coquelicot des prairies d'Europe ou une plante plus trompeuse au coeur de carnivore ?

J'abaisse ma capuche, laisse les larmes de la nuit laver mon visage. J'esquisse un joli sourire, aimable, plein de chaleur. Je tends vers lui mon regard vairon plein de franchise. Et, l'espace d'un battement de coeur, je brise le masque : mes traits se déforment, s'imprègnent de sauvagerie ; l'ourlet de mes lèvres se mue en un rictus garni de crocs aigus ; une intensité fiévreuse rend acéré l'éclat de mes yeux...
Et je revêts de nouveau mon mensonge d'humanité, redevenant une jeune citoyenne au teint d'albâtre, aux traits empreints d'une élégance racée.

Montre-moi ton visage... susurrai-je avec la douceur d'une lame bien affûtée.
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Slovodan Mitrovic
Entre rêve et cauchemar (PV Slov') Hum-ind
Slovodan Mitrovic
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MessageSujet: Re: Entre rêve et cauchemar (PV Slov')   Entre rêve et cauchemar (PV Slov') Icon_minitimeJeu 30 Oct - 19:46

J'aime le centre-ville. Les couleurs, l'agitation, l’électricité. Rien ne symbolise mieux la vie que ces grands centres pulsatifs. Je crois que je me sens encore mieux dans ces lieux que je ne le serais dans une centrale. Ces dernières ont la finesse d'un avion comparé au vol d'un aigle. Ma bobine procure un tel Rush que je me mets même à penser à des comparaisons et autres métaphores. Je suis un grand poète et pour compléter le cliché, j'écarte les bras en grand comme pour embrasser tout ce nœud d’activité. J'ai vu tellement de touristes le faire à New York que je ne peut m’empêcher d'effectuer la même chose maintenant que je suis dans la peau de l’étranger. C'est bien d'être cliché des fois.

Puis quelqu'un vient te déranger. Presque une gamine en plus. Ne voila-t-il pas que ça envahit mon espace perso, ma sphère privée, ma zone vitale et ainsi de suite. Manquerait plus qu'elle vienne me renverser. Vexé, un visage mixte entre la frustration d'être dérangé et l’incompréhension la plus totale, je ne peux qu’écouter les paroles qui s'échappent des petites lèvres de l’adolescente.


-...


Whuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuut? Dafuck? Donnad, Daffy ou Duck? Ce qu'elle dit n'a pas plus de sens que les bouffé électrique traversant mes neurones au hasard. Les mots entendus se mettent à réapparaître dans mon esprit de manière aussi erratique que mes premières pensées. Orchidée. Prédateur. Prairies d’Europe. Coquelicot. Elle doit être perdue et cherche ses parents sauf que bien sûrs avec mon japonais pourri, j'ai tout compris de travers. Je m’apprête à lui montrer le flic le plus proche quand une ombre passe sur son visage et ses yeux bicolores. Mon corps se met à réagir de lui-même. Mes yeux s'agrandissent et mes jambes me font reculer. Sauf que l'instant d'après, plus rien.

Je, ne saurais même pas juré de ce que j'ai vu. Cela tenait plus d'une intense peur. Primaire. Comme lorsqu'on se réveille la nuit et que les ombres forment des créatures étranges dans ta chambre. Résultat, il ne reste rien qu'un col humide et un cœur battant à sang à l'heure. Je sens même ma bobine se remettre à chauffer, créant de légère électricité statique invisible sur toute ma peau. Un peu plus calme, bien que je ne me rapproche pas plus, je me penche vers l’inconnue, mes yeux se plissant à nouveau, cette fois de suspicion. C'est quelques secondes. Quelques réguliers battements de cœur. Quelques instants de vie au milieu du tumulte prenant les gens tout autour de nous.

-Mon visage? Bah juste là...

Je ne pus m’empêcher de passer ma main devant mon faciès. La petite devait être aveugle. Sans doute un coup des deux yeux étrange. Peut-être une autiste. Ce qui expliquait les paroles tout aussi étranges. Weerdo! Sérieusement, n'y avait-il personne de normal dans cette ville? Ce n'était pas comme s'il y avait un monstre manipulant la brume dans les ruines de Karakura ou des rouquins sans âme pouvant se transformer en golem... Moi qui étais si content de pouvoir créer de l'électricité, je me rendais compte davantage de mon ignorance chaque jour. Ho et je ne parlais même pas des autres monstres et mec avec leurs bestiaux. Tokyo's Great Circus. Voilà où j'étais tombé. Eeeeeeeeeeeeeeeeeet elle s'était échappé du cirque. Voilà. Tout s'expliquait.



-Tu es perdue? On t'a libéré? Tu vas bien?

Parce Que'en grand scientifique que je ne suis pas, je sais que quelqu'un prit d'une crise cardiaque a du mal à émettre des paroles sensées. Peut-être est le cas ici? Peut-être que l'ombre qui m'a fait si peur n'était qu'une simple grimace de douleur. Ce qui me rassurerait beaucoup, je ne le cache pas. En plus, un homme défibrillateur comme moi c'est parfait pour faire repartir un cœur !

-Je peux te soigner tu sais? Je suis... magique.
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Sasha Oudranov
Entre rêve et cauchemar (PV Slov') Hum-ind
Sasha Oudranov
Rang : Vampire passionnée

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MessageSujet: Re: Entre rêve et cauchemar (PV Slov')   Entre rêve et cauchemar (PV Slov') Icon_minitimeSam 1 Nov - 21:20

On ne pouvait pas dire que j'étais la personne la plus bienveillante au monde, ça, c'était certain. Et pourtant, les velléités agressives et un rien sadiques qui enflaient dans mon coeur à la vue de ce Fullbringer ingénu se calmaient devant ce que j'identifiais comme... de l'innocence.
Bien sûr, il pouvait être coupable de tous les crimes de l'humanité possibles pour ce que j'en savais. Mais d'après les mots qu'il me dédiait, d'après non les réponses qu'il faisait mais celles qu'il ne faisait pas, je comprenais qu'il était ignorant de là où je voulais en venir. Ignorant de la guerre des mondes, du conflit entre la Terre et l'au-delà - entre les vivants et les morts. C'est de cette façon précise qu'il me rappelait moi-même, des années auparavant, lorsqu'une Britannique à la crinière ambrée m'avait expliqué ce qu'il se tramait derrière le voile de l'invisible.

Ou alors... ou alors, il se paie ma tête. Or ce n'est guère prudent de se moquer d'une vampire...

-Je peux te soigner tu sais? Je suis... magique.

Je fronçais les sourcils et fit la moue, amenant mon nez à quelques centimètres à peine du sien. Probablement qu'il pouvait déjà, avec cette promiscuité, percevoir les ondes de chaleur qui émanaient de mon corps.

Magique. Alors il a une certaine conscience de son pouvoir, sans toutefois le situer dans le saint triangle de notre monde, la Soul Society et le Hueco Mundo. Il ne sait probablement pas que son âme a de la saveur pour peut-être la moitié des êtres extraordinaires qu'il va rencontrer au Japon. Ici plus qu'ailleurs, la recrudescence des attaques de Hollows a explosé. Ici, plus qu'ailleurs... il est un met dont il serait si bon de se gaver...
Je déglutis, le palais envahi de gourmandise. Je ressens la circulation pulser dans ses veines de la même façon qu'on peut percevoir de lointaines secousses sous nos pieds. Sauf que ces frémissements-là, perceptibles à mes seuls sens, n'ont rien de lointains. Ils sont proches. Si proches... Je n'ai qu'à tendre la main pour les rejoindre. La tendre, et la refermer sur son cou.

Ma langue passa furtivement le long de mes lèvres rougies. Refouler la tentation. Refuser ses avances, ses caresses langoureuses et le murmure lancinant de mon instinct qui me pousse à tuer... A déchirer son corps... Ne serait-ce pas merveilleux ? Vous n'êtes pas sans ignorer les délices qui existent dans le simple fait de séparer les deux moitiés d'un individu... La brutalité d'un filet de sang qui gicle dans l'air frais du soir, le cri de douleur des proies désemparées, brisées par la souffrance et l'effroi. Il y a dans la détresse de l'autre un charme inavouable qui n'a de cesse de me tourmenter.
Laissez-moi tuer...!

Tu es un humain très bizarre, marmonnai-je en soufflant bruyamment par le nez. Comment t'as fait pour survivre, en fait ?

Il fallait l'avouer, la réponse à cette question m'intriguait. Sans être le pire fléau de l'humanité, je n'en demeurais pas moins une catastrophe ambulante au visage de laquelle il valait mieux ne pas se présenter sous son jour le plus alléchant. Ce que son ingénuité et son manque total de discernement vis-à-vis de mes intentions contribuaient un peu à faire, pour l'instant.

Viens par là, le magicien d'Oz, intimai-je en le prenant par la manche.

Je n'en avais pas l'air mais le pouvoir qui animait mon corps lui conférait une excessive force brute et je doutais sincèrement qu'il puisse se dessaisir de ma prise. Un étranger aux accents américains, supposai-je, car sa prononciation présentait une subtile nuance avec celle de Melody. Je nous fis quitter la place éclairée du centre-ville pour gagner ces quartiers de Tokyo où les rues se font étroites, parfois oppressantes aux yeux de certains tant les bâtiments qui les flanquent se font hauts, serrés et encombrés de balcons surchargés. Nous aurions même pu passer pour un couple de l'Occident au regard des nippons, tandis que je le guidais fermement, sourire charmeur aux lèvres, gagnant le coeur congestionné du district ouvrier de la ville. Ici, entrepôts à cette heure déserts et usines empuantissant l'air de la capitale se disputaient sans relâche le peu d'espace restant.

Et moi de le lâcher, avant de faire un pas en arrière. J'ouvris les bras, le dévisageant avec toujours le même rictus qui se voulait affable au premier coup d'oeil, mais dont un examen prolongé révélait l'hypocrite fausseté. Je souriais toujours à ceux que j'allais dévorer.
Les ténèbres m'enveloppèrent alors - et le phénomène n'avait rien de naturel. C'était l'étreinte avide des ombres de mon monde, linceul malsain pour une âme impie.

D'où viens-tu, magicien ?

C'était un murmure langoureux dans le noir. Ce genre de chuchotis qui glisse sur votre épaule, votre nuque et remonte à votre oreille à la façon d'un insecte insidieux. Doux et blessant comme une lame trop bien affûtée.

Quel est ton nom ? Que viens-tu faire au Japon ? Ne sais-tu pas que les démons y sont ici plus nombreux que partout ailleurs ?

Une note de rire dans mes mots. Ma phrase a plus de profondeur qu'il n'y paraît. Je repense à cette Arrancar qui s'était piquée de venir, l'autre soir, fouler de ses pieds le sol de cette ville. Même les monstres ont leurs prédateurs... Je me vante d'en être un redoutable.

Es-tu si dangereux que tu aies survécu jusqu'ici, ou est-ce la main d'un autre qui t'a protégé ?

Une possibilité à ne pas écarter. Et je préfère autant le savoir, si un Fullbringer cherche à en protéger d'autres...
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Slovodan Mitrovic
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Slovodan Mitrovic
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MessageSujet: Re: Entre rêve et cauchemar (PV Slov')   Entre rêve et cauchemar (PV Slov') Icon_minitimeSam 15 Nov - 3:28

Nice. Very Nice. Je ne pouvais détacher mon regard des lèvres de la gamine. Alors je sais, oui, c'est crade, pédophile tout ça. N’empêche que quand on vient à quelques centimètres de ton visage se lécher les lèvres... je sentais ma gorge s’assécher et probablement que mon visage devait être aussi rouge qu'une pivoine. C'est que ça grandit vite les filles de nos jours. Probablement tous les pesticides et les clips à la télé. Lentement, doucement, mes yeux suivent l'absence de courbe de l'enfant pour glisser dans la vallée d'argent. Dans la nuit, dans les ombres projeté par sa robe et les énormes panneaux publicitaires autour de nous. Là, alors que quelques centimètres nous séparent, que son souffle s'agite, que mes veines pulsent avec plus de force dans mon corps, elle semble gagner des années à chaque seconde qui passe. C'est hypnotisant.

Il faut qu'elle m'adresse à nouveau la parole pour me sortir de ma torpeur. Je sens que mes lèvres dessinent une moue niaise, presque amoureuse tandis que mon esprit s’éveille lentement de la luxure qui s'en était emparé. Pendant un temps, les mots n'ont aucun sens avant que ma mémoire leur fournit une signification recherchée. Toutefois, ma réponse ne semble pas être attendue par là, désormais, jeune femme car elle ne tarde pas à me prendre par la main, me menant sans plus de ménagement. Je me laisse alors guider sans résister. Il se dégage une soumission qui fait office de séduction dans mon esprit détraqué. Je m'en réjouis, je m'en régale et en écho, ma bobine tesla me brûle plus profondément la poitrine. La peur et la méfiance semblent bien loin à ce point.

Je m'étonne tout de même des serres qui font office de main. Le parallèle avec le rapace n'est pas anodin tellement la sensation d'avoir mon poignet prisonnier des doigts de l'étrangère est forte. Non pas que ça me dérange encore une fois. C'est bien d'être attaché des fois. La sensation d'être à la merci de l'autre, le danger de ne plus être en contrôle. Cela m'arrive rarement car je suis plus du genre à prendre de force si je peux...enfin jusqu'à ce que j'arrive dans cette ville folle à lier. Tokyo crazy circus avec ses monstres, ses fantômes, ses affrontements journaliers... et ses super héros sortit tout droit de comics et autres œuvres de fiction. Si j'ai fui la police avant que je puisse être identifié, c'est probablement pour m'être mis dans un pétrin encore plus grand.

Toujours était-il que ce soir, à cet instant, je suivais le guide et son sourire désarmant m'amener dans une petite ruelle. Plus on s'en approchait et plus mon esprit partait en conjecture plus sulfureuse les unes que les autres. J'aurais pu me méfier mais ce genre de ruelle ressemblait trop à mon terrain de jeu, là je pouvais assouvir mes envies sans regards indiscrets et repartir sifflotant pour que mon esprit se sente en danger. J'étais en sol connu...jusqu'à ce qu'elle ouvre les bras. Je ne pus empêcher ma tête de se baisser légèrement sur le côté, surpris et curieux à la fois. Cela faisait une tête bizarre, no doubt. Mes yeux se plissèrent à nouveau. Si je n'étais pas ou plus suspicieux de la demoiselle, je n'en restais pas moins étonné. Nop, ce n'était pas comme ça qu'on couchait ensemble. Je n'étais pas d'accord.

Cela dit, l’inconnue ne devait plus non plus être dans l'ambiance. Question de mood, peut-être qu'elle était plus du genre à évoluer sur une scène ou dans la rue, aux yeux de tout le monde. Là, nous divergions, pas spécialement par nature mais plus par survie. J'avais ce petit souci qui arrivait quand j'atteignais l'orgasme et qui laissait des cadavres totalement cuits un peu partout. Mais apparemment on en était pas là non plus. La guide toujours sans nom se remit à prendre la parole, me surnommant magicien du fait de ma précédente déclaration. J'adorais ça.

-C'est marrant ton truc là gam... Miss.

Du doigt, je désignais une zone entourant le corps de la demoiselle que j'avais failli appeler gamine. Force of habit. Le lapsus aurait été particulièrement regrettable. Quelle femme veut coucher avec toi après s'être fait nommer comme une enfant? Well... j'avais quelques noms en tête mais elles n'étaient pas les personnes les plus saines que j'ai rencontrées. Dady issues, you know. Surtout que la voie de ma précieuse dame d'ombre était loin de ressembler à celle aiguë de ces parodies enfantines pour être pervers. Un air, un rythme comme une chanson qui venait entourer votre cerveau, vous gardant aussi fermement sous la grippe de sa créatrice que la main qui m'avait enfermé le poignet. Il n'était que normal que tout ceux-ci viennent de la même personne. Aussi c'est avec un grand sourire et une petite révérence de la main.

-Je suis le grand, le mirifique, le truculent, Slovodan Mitrovic. Et quant aux démons...

Je ne pus m’empêcher d’émettre un petit rire moqueur dans la nuit. Ho oui les démons, les fantômes, je les voyais tous. Non, je ne m'attendais pas à ce qu'il y en ait autant. À la limite des montres sous forme de pigeon géant, pourquoi pas. Des sortes de Godzilla des villes grossis à cause de la pollution et des ondes des satellites. Encore un coup de la CIA. Sure.

-Je connais des démons caché dans l'âme des hommes Ô combien plus pernicieux que ceux qui arpentent votre cité.


Plus vicieux surtout. J'en connaissais quelque chose. Fallait-il reparler des pédophiles et autres ours en peluche qui propose des bonbons à la sortie de l'école? Non, je n'irais pas dans ton camion. Il en résultait tout de même une grande question spirituelle. Si c'était un fait de la nature, de Dieu, peu importe celui que vous supportiez, était-ce si mal? Dans les temps anciens, ne considérait pas la majorité bien plus jeune et allait marier des enfants entre eux? Ceci mis à part... il y avait bien d'autres démons dans le cœur de l'humanité.

-Je suis venu dans votre étrange pays pour aller me recueillir sur le sol tacheté de Karakura. Une catastrophe pareil est un pèlerinage particulier. Côtoyé un tel charnier de si près... j'en ai des frissons rien qu'en y pensant. Les morts ne sont pas toujours si mort que ça et rien de telle qu'entrer dans leurs mausolées pour sentir cette atmosphère particulière lorsque vous
brisez les tabous. C'est parce que c'est illégal. Que. C'est. Fun.


Sans que j'y fasse attention, ma tête se mit à se balancer d'un côté puis de l'autre, suivant le rythme des mots, appuyant chaque syllabe de la fin de ma prise de parole. Un petit air c'était même insufflé dans mes mots comme une célébration de mes idées. De mes plans. De mon âme. De fait, dans mes yeux, une petite douleur familière m'informa que de l’électricité venait parcourir mes pupilles en écho à la bonne humeur qui m'habitait.

-Sinon... dangereux? Moi? Je crois que ça dépend de qui demande. Tu sais, j'ai vu des choses qui te feraient froid dans le dos. Des fantômes invisibles qui te pourchassent partout où tu vas. À côté de ça, qui est vraiment dangereux?

Je détournais alors le regard, levant mon nez fin vers le ciel comme si j'y cherchais une réponse à mes questions. Dans mes yeux éclairés pourtant, des images défilaient, répondant à mes interrogations. C'est d'ailleurs avec un petit sourire que je repris une parole tenant plus du murmure.

-À part ces gars avec leurs animaux peut-être...

Certes, je n'avais pas répondu à la dernière question. Pas vraiment. Pas comme l'adolescente l'aurait voulue. Mais si on dévoile tout, tout de suite, que le mystère s’échappe par la porte ouverte des toilettes, la romance ne dure pas.


Et qui suis-je à part un grand romantique adepte des viols dans les allées ombragés?
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Entre rêve et cauchemar (PV Slov')

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