Je dors debout mais je ne peux pas reculer. Après tout, c’est dur pour tout le monde, je n’ai pas à me plaindre. On rationne nos denrées, l’eau est juste à côté ou venue du ciel. On se prépare à se défendre. Oui, je sais qu’ils ne veulent pas que je me batte. Et oui, c’est ironique. Moi qui n’avais pas voulu que tu te sacrifies à ton tour, je me retrouve dans ton sillage. Tu dois bien rire.

Cette purge est une erreur.

Soit elle rassemble, soit elle divise.

Et diviser les Shinigami en cette heure désignée par les Reapers n’était pas la meilleure option.

La purge est-elle notre seule option ? Lalla Zohra prend cette histoire avec philosophie, les enfants ont peur, les femmes aussi.

Elle dit que l’idée est de ne point chercher un responsable mais une destination.

Le voyage est pourtant clair : traverser un voile d’oubli.

Autant être franche, j’ai aussi peur d’être oubliée.

Ne plus rien avoir.

Plus de foyer.

Rien.


Riheb était enfin couchée après maintes demandes de la part d’Abbes et d’Idjouher, cette dernière faisait un petit tour autour de la maison pour finalement retrouver son compère, pareil à ses habitudes ; bien bâti, les cheveux libres encadrant son visage sévère, il l’attendait devant l’entrée, assis sur une marche en bois comme le reste de la très humble bâtisse où ronflaient ses résidents. Pendant plusieurs minutes, Idjouher restait muette, balayant les herbes folles de son pied pour les humidifier avec les perles d’eau venues de la brume qui s’épaississait. Abbes était non seulement nerveux mais inquiet, il avait beau garder ses lèvres scellées et son air neutre, ils se connaissaient et elle ne l’avait jamais vu comme ça. Pour une fois dans sa vie, on ne lui demandait pas de combattre des bandits pour la famille mais ceux qui étaient censés les garder, les Shinigami. En douceur, la Kabyle s’assit près de son ami et posa sa petite main sur la sienne ; si grande, si froide, ses veines dansaient comme elles le pouvaient pour se réchauffer et ses os craquaient sous la peau calleuse. Il avait toujours été un bâtisseur non un destructeur, avant, c’était juste une cabane branlante et grace à lui, elle avait été agrandie pour accueillir plus de monde, les arbres à l’arrière avaient été abattus pour offrir un accès plus facile à la rivière pour le voisinage et pour avoir assez de bois pour changer les planches pourries. Petit à petit, ils avaient conçu un four en pierre, chassé un peu, fait de la cueillette, installé un système de récupération des eaux pluvieuses pour assurer l’hygiène pour les pensionnaires… En parlant d’hygiène, Idjouher fautait beaucoup ces derniers, s’attendant à la visite musclée de ses congénères tous les jours, elle restait souvent sur le toit pour faire la vigie, son zanpakûto Saif-al-Jawza près d’elle, sans bouger, mangeant à peine miette.

- Et si Lalla Zohra avait raison ? Est-ce le chemin qui nous attend depuis le début ? Revenir sur Terre…
- Ne t’inquiète pas, je me pose sans arrêt la question. Ce dont je suis sûre est ma lâcheté, Abbes, dit-elle, directe.
- Arrête de te torturer… Nous sommes ta famille, il est normal de te dresser contre notre purge. Qu’il y ait de bonnes ou de mauvaises raisons. Il ne s’agit pas de lâcheté, il s’agit d’attachement. De volonté de protéger ce qui te tient à cœur.

Abbes avait raison, comme à chaque fois qu’il ouvrait la bouche, fatiguée, Idjouher posa sa tête contre son épaule, profitant de sa voix grave qui vibrait jusqu’à sa joue. Ce qu’elle aimerait dormir ne serait-ce que cinq minutes.

- Les filles t’ont laissé la bassine de lessive pour faire la tienne, il fait humide mais au lever du soleil, ça sèchera.
- Et toi ?
- Je fais mon tour de garde, va faire un brin de toilette.

Dans un sourire plus volontaire, Idjouher obéit sans discuter, se glissant vers la cour-arrière où trônaient des draps blancs à sécher ainsi que des serviettes de lin bon marché. Derrière tout ce linge de maison se cachait la bassine de lessive en bois. Prudente, Idjouher scruta les environs vierges de toute présence autre que celle de sa famille mais garda bien contre elle son zanpakûto en se débarrassant de sa tunique blanche, la laissant tremper dans l’eau savonneuse pour la frotter et la délester de toute la crasse accumulée. Le froid humide la réveillait doucement, faisant frissonner la peau nue de son dos constellée de cicatrices et de sa poitrine menue. Il lui fallait effectivement laver au moins le haut de son corps. Rapidement, elle étendit à sécher sa tunique, trouva un saut qu’elle remplit et lava son visage, sa nuque et ses bras.

Elle allait aussi devoir couper ses cheveux qui avaient poussé depuis le temps…

« Je suis déçu. »

La voix s’était élevée de derrière elle, et elle aurait pu la reconnaître entre mille. Le Shinigami était debout, sans cachette, mais elle ne le voyait pas. Personne ne le pouvait. Après tout, on ne naissait pas assassin, on le devenait. Et il l’était devenu il y a fort longtemps. Quelle raison pouvait pousser le Serpent a être contrarié ? Elle ne l’avait pas vu venir. Il s’y était pourtant attendu. Il avait évité les quelques pièges avec une facilité déconcertante. Peut-être n’attendait-elle pas de visite autre que celle de simple Shinigamis ? En tout cas, ce système d’alerte, plus que de défense, n’était pas plus dangereux pour le Capitaine de la septième qu’une corde attachée entre deux arbres.

Cela faisait maintenant quelques jours qu’il avait enfin réussi à la retrouver. Elle avait disparu pendant son absence, et il n’avait pas été très difficile de comprendre la raison. La purge. Sa famille. Ses attaches. Il comprenait, mais il ne respecterait pas son choix. La trahison était durement punie au Seireitei. La désertion, d’autant plus. Elle était perdue pour l’armée s’il la donnait.

« De tous mes subalternes qui ont foutu le camp, il a fallu que je te tombe en premier, Idjouhert. »

Le tutoiement était une nouveauté, mais elle s’y ferait. Depuis qu’il avait accepté de porter – virtuellement, faut pas déconner – le haori, il avait pris cette coutume pour le moins déplacée, mis à part avec sa seule supérieure. Déranger ses interlocuteurs avait toujours été un de ses petits plaisirs. La laissant se couvrir – si elle le désirait, après tout elle n’était ni la première, ni la dernière femme qu’elle verrait nue – il prit appui contre un arbre. La journée était claire, parfaite pour la saison. Il savait qu’ils ne seraient pas dérangés.

« Je comprends tes raisons. » ajouta-t-il en jetant un coup d’œil à la bâtisse. Sa famille, évidemment. Toujours prête à se porter garante pour les autres, la Kabyle en avait fait sa principale force, mais aussi sa plus grande faiblesse. « Mais tu ne pourras pas les sauver. Pas comme ça. »

Et elle devait le savoir, il n’y avait pas d’autre possibilité. Ils ne pourraient lutter lorsque les hommes du Capitaine Igarashi Shu leur tomberaient dessus. Elle était douée, et peut-être que ses "petits frères" aussi, mais ils ne pourraient se soustraire à l’autorité du Vizard. Il avait un but, qui était d’éliminer trois millions d’âmes, et il s’y attellerait, le connaissant.

A peine la voix s’élevait qu’elle brandit sa lame pour finalement la baisser quand elle la reconnut. Enfin, il était venu. Inespéré. Si, espéré. Elle n’aurait pas été aussi à l’aise sinon. Pas vu venir certes mais espéré. Pourquoi ce coup de poker ?

« Tu veux réellement que je te réponde ? »

Après tout, la brume ne venait jamais seule mais jusqu’à amener l’objet de sa prière…

- Vous auriez pu signer mon arrêt de mort plusieurs fois, monsieur. Et c’est dans votre droit qui plus est, dit-elle en rengainant sa lame.

Sans se retourner, la Kabyle continuait sa toilette, tant qu’elle l’entendait, c’était tout ce qui importait. Ça lui faisait autant de bien que le froid, rien que sa voix faisait l’effet d’un coup de neuf dans sa tête. Comme elle l’avait écrit, elle avait besoin de ses constantes. Serpiente était sa constante sombre contre sa famille. Et pourtant, en une phrase, il bouscula cet équilibre, assez pour la forcer à tourner la tête vers l’origine de la voix trainante, grave et sifflante de son ancien supérieur.

- Vous êtes réellement venu pour dire que non seulement vous êtes déçu d’être tombé sur moi mais de faire part de votre compréhension sur mes choix ?

Ça n’avait aucun sens et pourtant, ça ne l’empêchait pas de sourire, non pour se moquer, non pour provoquer. Un sourire calme qui tranchait avec les traits fatigués de son visage, un sourire de condamnée car oui, elle savait ce qui l’attendait, tout le monde le savait.

- Vous savez ce qui est le plus hilarant dans cette histoire ? C’est que ma famille partage votre opinion : ils comprennent mais ils savent comment ça va se terminer.

Faisant fi des manières, Idjouher se leva en poussant un soupire las et avança, toujours pieds nus, devant l’arbre sans voir quoi que ce soit mais elle devina son air sombre tout comme ses atours et son dos calé contre l’écorce. Il ne changeait pas.

Dieu merci, il ne changeait pas.

- Vous me détestez à ce point pour pester contre le fait de m’avoir trouvée ? Au point de me narguer avant de me tuer ? Car dans mes souvenirs, nous ne nous sommes jamais entendus. Pas une seule fois.

Elle n’avait aucune colère, aucune peur en elle. Au contraire, la Kabyle l’aimait bien mais il lui fallait un minimum de réponses. Condamnée, ça allait réellement lui servir ? Pour une fois qu’elle ne pensait pas à la fin qui approchait, elle en profitait.

Elle ne comprenait pas. Il secoua la tête lentement. Peut-être ne voulait-elle pas comprendre ? Il n’avait aucun besoin de la voir morte, elle l’était déjà, quelque part. Ce dont il avait besoin c’était de personnes de confiance. Et la confiance, comme tout, se monnayait en ce bas monde.

« Détester ? Ne dis pas d'conneries, on ne me paye pas assez pour ça. »

C’était vrai. S’il avait tout juste le temps de dormir quelques heures par jour, c’est qu’il n’avait très clairement pas le temps pour s’arrêter à aimer ou à hair. Ces sentiments étaient aussi superflus pour lui qu’ils semblaient nécessaires pour elle. Le pragmatisme froid du serpent n’était détourné que par sa propre maladie.

« Et si je te voulais morte, tu le serais depuis bien longtemps, fais moi confiance. »

Là encore, il ne bluffait pas. Un être aussi intéressant qu’Idjouher avait probablement un rôle à jouer, sinon dans ce conflit, au moins dans son acclimatation à son nouveau poste. Elle s’était approchée, sans ateler d’importance aux codes de bonne conduite. Il leva la tête et regarda les feuilles de l’arbre, perdant le fil de la conversation quelques secondes, avant de redescendre le regard sur la Kabyle.

« Et c’est parce que tu n’es pas d’accord avec moi que tu es intéressante. »

Elle avait sa voix, et lui la sienne. Elles étaient opposées, mais étrangement complémentaire. La femme avait été formée à la deuxième, et il savait que c’était là un autre argument en sa faveur. Parce qu’elle savait s’adapter, parce qu’elle savait se faire passer pour qui elle n’était pas, elle était importante. Il sortit un dossier de sa vieille veste en cuir, et lui tendit. Lorsqu’elle s’en empara, il se contenta d’une seule phrase.

« Je vais te faire une offre que tu ne peux pas refuser. »

Le dossier était un ordre de réintégration à la Septième division, au poste de dixième siège.

Idjouher ignorait comment il arrivait à la faire sourire plus volontairement mais il y arrivait, il avait les moyens donc il le faisait. Il avait toujours un plan, une raison, et ceci pour tout. Tout partait d’ici, la peur de ses anciens camarades trouvait sa source dans le fait que le Serpent dominait son territoire, huilait les rouages pour enclencher le système pour obtenir la réaction voulue. Ce contrôle faisait peur. Et pourtant, elle y était complètement à l’aise, elle ne rejetait rien de lui sauf pour des raisons importantes. En regardant les feuilles imbibées d’eau de brume, luisant gentiment dans la lumière, elle se sentait comme ces feuilles qui laissaient la brume faire naître des perles qui glissaient sans le moindre effort. Et sans ces témoins, qui aurait su que le brouillard était passé par là ?

- Non seulement je vous fais confiance pour la mort mais aussi pour le reste.

Encore une fois, aucune ironie. Il n’y avait jamais lieu d’en faire quelque fut son interlocuteur mais lui plus que de raison. Il n’en avait pas besoin tout comme elle. Et tout comme un mirage devenant sa réalité, Serpiente lui tendit un dossier, lui rappelant douloureusement le dossier Eden. Alors qu’elle allait l’ouvrir, elle se ravisa. Elle ne voulait pas refuser, ni accepter. Pas encore.

La Kabyle voulait d’abord dire quelque chose avant que tout soit chamboulé. Car oui, c’était un sport apparemment, ensemencer une graine de chaos pour obtenir ce qu’il désirait.

- Vous n’avez jamais aussi franc envers moi. A moi de l’être. Vous allez sans doute le prendre pour une moquerie mais…

Sur son introduction, Idjouher laissa son petit rire comprimé se libérer, un rire franc, discret, comme si elle peinait à croire ce qu’elle allait dire au légendaire Serpent.

- J’ai prié pour votre venue. Que ça soit pour me tuer sans bavure ou quoi que ce soit et même si vous ne croyez en rien… Les gens auront beau voir un diable noir en vous sans que vous le notiez, je n’y ai jamais cru. Même si vous n’êtes pas assez payé pour prendre en considération mon avis sur votre personne.

Il avait son dossier, elle avait le sien.

Enfin, elle ouvrit la proposition à ne point refuser.

La division impliquant la surveillance du Rukongai. Il avait le pouvoir à ce point. A moins que…

- Félicitations pour votre promotion. Et je suppose que vous ne me donniez pas ce siège seulement par pure charité, n’est-ce pas ?

Il l’avait prévenue, ce n’était pas à refuser. Autant continuer dans la franchise tant qu’elle le pouvait.

Après tout, c’était son seul et unique pouvoir.

« Crois ce que tu veux, tant que ça n’t’empêche pas de faire le boulot. »

Il avait beau être un ange de la mort, il ne la donnait pas pour le salut de leur âme. Ni même de la sienne. Il n’y avait plus grand-chose à sauver de ce côté-là, de toutes façons. Les visages qu’il cotoyait tous les jours, ceux qu’il énumérait avant de s’endormir, en étaient témoins. Il maintint son regard de son œil unique sans sourciller. Elle comprenait qu’il y avait une raison à cette traque. Il y en avait toujours une avec Robert Snake. Passant les compliments, il répondit à son interlocutrice.

« Je laisse la charité aux nonnes » se lança-t-il. « Je débarque dans une nouvelle division, et on me laisse emmener quelques éléments. De plus ce n’est pas là la seule mission que le nouveau boss m’a filé. Je t’en toucherai deux mots plus tard, mais ça risque d’être … intéressant. »

Il venait de lui dépeindre le cadre de leur prochaines péripéties. "Leur" car oui, il ne doutait pas une seule seconde que la Kabyle accepte son offre. Car il ne s’agissait pas là uniquement d’une réintégration. Cela n’était probablement pas grand-chose pour la jeune femme. Après tout, elle pouvait voir sa famille comme un autre chef à servir. La deuxième partie de la proposition devrait finir de la convaincre.

« Mais c’est pas que ça. Tu vas dire à ta "famille" de plier bagage. Fini le Rukongai. Emmènes ta cour des miracles à l’adresse écrite à l’arrière du dossier, je me charge du reste. »

Serpiente esquissa un sourire. « Le statut de capitaine n’a pas que des désavantages au final, surtout quand tu acceptes le rôle ingrat de décider qui peut vivre, et qui doit mourir. »

Une mission. Pour l’élément de la division 2 qu’elle était, pour sûr. Espionnage, surveillance ce qui s’appliquait pour la division 7 mais pas seulement. Sinon, il n’en serait pas aussi amusé, quoi de mieux que le danger pour tromper l’ennui et il attendait quelque chose de précis d’elle. D’où une clef des champs pour les siens. Aucun choix. Aucune foi. Il avait besoin d’elle et elle avait besoin de lui. Un marché.

- A vos ordres mais sachez que je ne suis pas un outil. Ni un pion d’ailleurs.

Pieds dans le plat ou des ailes qui poussaient dans le dos, elle n’allait pas les cacher, ni en avoir honte, il prenait le risque de l’avoir à ses côtés.

- J’ai toujours été une arme.

Rapidement, elle tourna les talons pour fouiller dans un sac qu’elle ouvrit en grand et en sortit son shihakushô. Il n’était pas de la dernière fraîcheur mais le devoir n’attendait pas, entraînée par la folle course contre la montre, au même rythme que son nouveau Capitaine. Elle l’enfila tranquillement, quitta son pantacourt indigo pour le mettre à laver pour plus tard et fixa son hakama ainsi que son zanpakûto qu’elle tira hors de son fourreau et coupa net ses cheveux mi longs. Le signe qu’elle reprenait du service.

- J’ai la prétention d’être plus qu’une arme que vous brandirez à votre guise. Avec ou sans paie à la clef, cela ne me concerne en rien.

Abandonnant l’idée de porter ces affreux tabis, Idjouher refit face à Serpiente et inclina sa tête bien bas.

- Je sais que rien n’est gratuit à vos yeux mais merci de m’aider à protéger les miens. Ça ne m’empêchera pas de faire mon travail. Vous le saviez avant même de venir. Au fait, j’espère que vous avez apprécié les pièges d’une des plus jeunes pensionnaires. Pour une simple âme, elle fait preuve de courage même inutile.

Elle avait vu Riheb faire, elle ne l’avait pas retenue. Ses actes l’avaient sans doute faits rester ici. D’une façon ou d’une autre, Idjouher allait la récompenser pour ses efforts. De plus, faire de nouveau équipe avec Serpiente l’enchantait. A voir ce qu’il promettait comme « intéressant ».

« Tant que tu ne te perds pas. »

Il compte justement sur ça et mon professionnalisme. Comme toi de ton vivant.

- Je vais les évacuer dès aujourd’hui. Ainsi, nous pourrons travailler rapidement.

Dans une inspiration profonde, Idjouher continua :

- Ensemble.

« Ma parole… »

Il l’avait demandée, il l’aurait en entier. Sans contrepartie, sans chichis, ni blablas.

[Fin du RP]