Kyū Ban Tai sans Kensei [PV - Ryûzoji Yoshihiro]

C'était aujourd'hui la première fois qu'il y retournait, oui, depuis le départ de son ami pour la Garde Royale. A vrai dire les bâtiments avaient changé oui, normal après out puisqu'une armée avait rasé le Seireitei depuis et qu'un reconstruction avait été lancée. Bref, difficile de s'y retrouver. Le plus étonnant n'était pas le fait que le lieu avait changé, mais plutôt le calme qui y régnait. Impressionnant. Il n'y avait personne dans les couleurs, seules les salles étaient peuplées et les Shinigami présent travaillaient sans aucun bruit. Seuls ses pas résonnaient, il commençait même à se sentir légèrement mal. Un intrus, c'était son impression. Il avait envie de crier pour alerter quelqu'un de sa présence, mais le silence était si parfait qu'il n'osait pas. Ainsi était donc la Division du Lotus : Calme, silencieuse, disciplinée. Reisen n'avait pas à rougir de ses hommes non plus, ils était tous polis et savaient faire leur métier sans devoir répéter ou surveiller toutes les cinq minutes et pourtant cela n'arrivait même pas au calme religieux, s'apparentant pleinement à la fleur qui représentait le neuvième.

Au fond du couloir il aperçut un homme, il pressa donc ses pas pour le rejoindre car c'était une chance inouïe que de trouver un Shinigami dans ces couloirs. Il n'avait même pas besoin de le prévenir de son arrivée, les bruits de ses pas étaient les seuls qui venaient habiller ce silence. Le Kireru se contenant d'ajouter sa plaquette d'officier et de placer sa main sur son Zanpakutō comme n'importe quel soldat du Gotei Treize.

- Yoh ! Je cherche le Capitaine Yakushiji, tu pourrais m'amener à lui ?

Il ne connaissait pas cette homme mais se doutait plus ou moins qu'il était au moins siégé dans cette Division. Pas plus mal après tout.

- J'te jure qu'on faisait pourtant que s'entraîner !
- J'VEUX PAS SAVOIR ! VOUS TROUBLEZ LE CALME DES LIEUX AVEC VOS CONNERIES !
- Euh... t'as pas l'impression qu'en gueulant, t'fais pareil... ?

La réponse n'arriva pas sous forme de hurlements, mais à grands coups de poings. Franchement, j'te jure, c'est pas une femme celle-là, mais un ours ! Elle ne parle pas, elle hurle. Elle ne se montre pas compréhensive, elle cogne sans raison ! J'en faisais une nouvelle fois les frais, c'était loin d'être la première et la dernière des fois qu'elle le ferait. La raison pour aujourd'hui ? Il semblerait que pour une raison qui m'échappe, les quartiers de la division se soient tous plongés dans un silence déconcertant. C'le genre de truc qui arrive souvent et qui a tendance à me prendre la tête, alors à chaque fois que cela se produit, j'vais m'entraîner avec Kagaho, un gars de la neuvième. D'ordinaire, on s'fait pas griller, on est plutôt tranquille. 'Faut croire que cette fois, j'y suis allé un peu trop fort...

Toujours est-il que me faire tabasser une nouvelle fois par l'autre folle m'a foutu en rogne, moi aussi. Elle est vachement contagieuse l'autre peste ! Du coup, c'est le visage amoché, tête baissée, traînant des pieds et murmurant un flot d'insultes que je déambule dans les couloirs de la division. Les autres le savent, ils commencent à me connaître maintenant, 'faut pas venir me faire chier quand j'suis dans cet état. Jusqu'ici, tout se passe bien et on me fout la paix, 'faut dire que y'a pas grand monde, voir personne dans les couloirs. J'sais pas trop où j'vais, ni vraiment ce que j'fais, jusqu'à ce que j'croise ce type. Je l'ai entendu venir vers moi, l'ai observé, un air peu amical sur l'visage. Un gars connaissant bien le Capitaine aurait trouvé un air de ressemblance à ce moment-là.

C'est qu'il ne sourit pas souvent le Capitaine... L'gars qui se tient face à moi ? Un grand, trop grand, cela me plaît moyen d'avoir à lever les yeux pour m'adresser à quelqu'un. J'fronce encore plus les sourcils en m'attardant sur sa petite gueule. Mouai, on a vu mieux dans l'coin quand même. Enfin bref, y'a rien d'anormal qui me saute aux yeux niveau physique, j'passe alors à la... bordel ! Non mais c'est quoi ces espèces de gants à la con ? Il est du genre à se les geler n'importe où ? Tseuh... Même sa tenue est bizarre, quant à son grade, je ne peux m'empêcher de sourire en apercevant l'insigne de Vice-Capitaine. Quel dommage pour ce gars d'être tombé sur moi... Il se trouve que j'ai un léger problème avec les Lieutenants, plus encore avec ceux des autres divisions.

Je n'en respecte aucun, pourquoi faire une exception pour celui de la Treizième ? Surtout pas lorsqu'il déboule au mauvais moment...

- Le Capitaine n'est pas là, repasse plus tard. En fait non, ne repasse jamais, contente-toi de me dire ce que tu lui voulais, on verra si j'suis d'humeur à l'en informer à son retour.

Une journée qui avait commencé de manière plus que banale, sans problème, juste le travail... Du moins jusqu'à présent. En ce levant ce matin et en allant au siège de la droite Kyū ; Ban Tai jamais Reisen n'aurait imaginé tomber sur un type comme ça. C'était-il perdu dans ce grand bâtiment lui aussi, était-il d'une autre Division ? Inutile de préciser qu'il avait immédiatement pensé à un homme du Kenpachi... Et pourtant non, ses paroles semblaient bel et bien indiquer qu'il était sous les ordres de l'expérimenté Capitaine Yakushiji.

A peine son homologue eut-il fini sa phrase plus qu’indélicate que déjà les yeux du Kireru s'étaient écarquillés, ses sourcils s'étaient froncés et son sourire affiché. Sans perdre ne serait-ce qu'une miette de seconde le Fukutaishō libéra son Reiatsu, le sol commença à craquer et les murs se fissuraient. Un grondement sourd venait résonner dans tout le couloir et ses débouchées... La puissance de son énergie spirituelle était aujourd'hui une des plus grande du Seireitei, un des points qui lui avait valu son poste de Vice-Capitaine, il n'avait pas à en rougir et ce même face au Kenpachi ou au Yakushiji. Autour de lui se dessinait son aura aqueuse, laissant les alentours former des ondulations alors que déjà le pauvre fou devait sentir plus lent.

J'te laisse une chance de t'excuser, si tu l'fais je m'arrangerais pour pas te tabasser avant de te foutre en cellule. Gamin.

Tout s'était effacé dans son esprit, le pourquoi de sa présence ici, qui était le type en face de lui, les gens aux alentours qui commençaient à sortir de leur salles, étonnés. Tout ce qu'il voyait désormais était rouge, cela faisait longtemps qu'un soldat n'avait pas réussit à le faire bondir aussi rapidement... Et encore il se retenait, tant en terme de puissance libérée que de rage pure, pourquoi lui aurait il laissé une chance sinon hein ? Pourtant il se doutait bien que cela n'était qu'une futilité, il suffisait de regarder le Shinigami qui lui faisait face. Un type ayant une petite armure sur lui accompagné d'une veste rouge ne pouvait qu'être un extravagant plein de confiance. Sans mentir, il appréciait ce genre de type, sachant s'affranchir des limites sans pour autant rentrer dans la provocation pure. Reisen portait lui même constamment son haut qu'il avait eu à son arrivée Rukongai comme preuve de sa réussite.

Ce qu'oubliait l'homme de la Neuvième et que le Rageux allait se charger de lui rappeler était le fait qu'ils officiaient dans un corps armé, le Gotei Treize, la fierté du Seireitei. Le manque de respect ne pardonnait pas, et la surprise d'entendre de tels mots de la part d'un homme du Lotus était vraiment grande : Tenzen Yakushiji incarnait à lui seul le respect et l'ordre, à l'image du rôle de sa Division.

Malheureusement la sentence n'allait pas être appliquée par lui cette fois...

Sa réaction me laissa quelque peur sur le cul, j'imaginais pas qu'il le prendrait si mal ! 'Fin si, mais qu'il irait aussi loin pour me remettre à ma place, non. Forcément que je m'attendais à ce qu'il me gueule dessus, mais qu'il cherche à me laminer, non. A peine le Vice-Capitaine déversa son énergie spirituelle dans le couloir que mes genoux semblèrent se plier sans mon accord. Un œil aux murs de la neuvième me permit d'observer la puissance de son Reiatsu, ils semblaient sur le point de voler en éclats. Luttant pour ne pas être plaqué au sol, des gouttes de sueur firent leurs apparitions sur mon visage, j'faisais pas l'fier là... Pour autant, pas moyen que j'pose un seul genou à terre, j'le refuse. Il était puissant l'enfoiré, il n'y avait rien à faire pour se dégager de cette étrange impression m'envahissant. Comme s'il venait de me plonger dans de l'eau, mon corps devenant plus lourd, le décors ondulait étrangement, bordel... Que je m'excuse ? M'excuser de quoi ? De vouloir lui botter le cul, clair que c'est pas une chose que devrait penser un troisième siège...

- Tu tiens tant que ça à vouloir t'entretenir avec Yakushiji-Taishô ? J'te le répète, il n'est pas là pour le moment, mais j'peux toujours passer l'message...

Est-ce que j'me foutais de lui ? Pas vraiment, y'avait peut-être moyen de régler le problème sans alerter le Capitaine. Ouai, s'il débarque ici, j'donne pas cher de ma peau. C'est pas un séjour en taule que j'risque, mais aussi d'perdre mon garde, en plus de d'me faire engueuler. Mais d'abord, j'me devais de faire en sorte que cela ne soit pas pour rien, ce qui passe par sortir c'gars d'ici. J'relâchais à mon tour mon Reiatsu, forcément que face au sien, ce n'était rien, mais cela me permettait de mieux respirer, d'me redresser quelque peu. J'manquais encore de puissance, mais vu mon grade, c'était déjà pas mal. Affichant un sourire amusé, je réfléchissais à ce qui pourrait arriver si je parvenais à le faire passer à travers l'un de ses murs. L'idée était tentante, mais impossible, pas sans libérer mon zanpakutô, ce qui était interdit face à un supérieur. J'suis un sale con, mais pas complètement fou. J'tiens à la vie. Si j'parviens à lui en coller une en usant du Hakuda, y'a moyen d'faire quelque chose...

- Tu crois qu'on peut s'arranger pour que personne ne sache rien de cette histoire ? C'est que j'risque gros de me mesurer à quelqu'un de ton grade ! Même si honnêtement, j'comprends pas pourquoi j'dois m'écraser devant un Lieutenant, z'êtes pas si monstrueux !

Bien que c'mec avait une énergie spirituelle affreuse, il reste un Vice-Capitaine, j'suis certain d'pouvoir l'atteindre au moins une fois ! Juste une fois suffirait à me satisfaire. Sans plus attendre, j'forcais sur mes jambes d'un shunpô assez faible, mais qui m'aiderait à mieux me mouvoir, avant de tenter d'abattre mon poing sur la face du Jūsanbantai Fukutaishô. Évidemment, comme le demandait le Hakuda, j'avais rassemblé au mieux de l'énergie spirituelle au niveau de mon poing droit juste avant la frappe. Ainsi, je m'assurais de cogner plus fort, augmentant mes chances de lui en foutre plein la tronche ! Si cela serait suffisant sur un homme de son niveau ? Qui sait s'il ne cherche pas à esquiver, j'ai peut-être une chance.

Ce type était vraiment étrange... Sous le coup de la puissance spirituelle du Fukutaishō ; il fléchissait et déjà ses paroles changeaient... Elles restaient insolentes mais c'était déjà mieux, pourtant il ne semblait pas vouloir lâcher et surtout pas d'excuses. Il se relevait lentement, usant de sa propre énergie pour tenter de résister à celle du Kireru, avant de tenter de soudoyer sans aucune contrepartie son bourreau... Quelle idiotie, de toute manière Reisen ne pouvait passer outre son affront et ne lui pardonnerait en aucun cas, à vrai dire il attendait même qu'il lui donne une raison suffisante pour laisser échapper sa rage. L'autre tenta alors de forcer l'aura du Vice-Capitaine pour lui asséner un coup de poing au visage, ayant rassemblé à l'intérieur de celui-ci une bonne quantité de Reiatsu pour occasionner un maximum de dégâts malgré l'altération qu'il subissait. Reisen ne bougea pas, il cherchait même pas à esquiver ce coup, vu la pression qu'il dégageait il savait très bien que ce coup ne serait pas aussi impactant que l'autre l'espérait. Son poing s'écrasa alors sur son visage, le faisant reculer de quelques centimètres. Comme prévu. Un coup dont le Reiatsu est inférieur à celui qui le reçoit ne peut pas blesser. La main droite du Rageux vint alors encercler fermement le poignet du Shinigami.

Mauvaise réponse.

Sa réaction fut instantanée, sans relâcher une once de pression spirituelle il tira le bras de sa victime vers sa gauche, la paume de sa senestre prête à s'encastrer parfaitement dans son menton barbu. La sentence. Il envoya le corps de son opposant en l'air, le faisant décoller d'une vingtaine de centimètres avant de l'attraper fermement de sa dextre à son col, lui assénant au passage une gauche dans l'estomac. Il le tenait, là, au dessus du sol le bras tendu et le plaqua voilement contre le mur voisin, l'encastrant avec assez de force pour que ce dernier se fissure.

N’alourdis pas ta peine, ne m'oblige pas à te faire perdre conscience pour t'enfermer, traître.

Reisen ne relâchait toujours pas son Reiatsu, ce qu'il tenait en sa main n'était ni plus ni moins qu'un traître. Oui. Il n'avait pas de nom, pas de grade, peut importe qui il était auparavant car désormais il venait de trahir son corps armé. Frapper un supérieur hiérarchique n'était ni plus ni moins qu'un acte de trahison... S'il s'était cantonné à l'indiscipline et le manque de respect il n'aurait passé que quelques jours enfermés dans une cellule après s'être fait sermonner par son Capitaine mais désormais la situation dépassait la simple « prise de tête ». Il enchaîna sans pause, parlant cette fois à la foule d'anges de mort qui s'étaient approchés d'eux.

Amenez-moi immédiatement un responsable de cette Division !

Vous... vous avez face à vous le 3ème siège Ryûzoji, Kireru-Fukutaishō...

Alors allez trouver votre Vice-Capitaine et alertez le Capitaine Yakushiji, je ne lasserais pas ce crime impuni !

C'est avec une surprise non cachée qu'il retourna son regard étonné vers le criminel alors que déjà quelques Shinigami avaient disparus, partis sacquitter de la tâche qui leur avait été confiée. Troisième siège hein... Tout simplement surprenant de la part du droit Yakushiji Tenzen.

Ce gars est plus résistant que je l'imaginais, ou alors c'est ma frappe qui manquait de puissance, toujours est-il que j'ai lamentablement échoué dans mon entreprise. Je l'ai touché, c'est clair vu qu'il n'a pas cherché à esquiver le coup, mais je lui ai rien fait quoi ! Rien de plus rageant, de plus perturbant dans un combat que frapper sans causer de dégâts. Forcément, surpris, j'peux rien faire pour empêcher la suite de l'action. Sa main gauche me percuta avec puissance, m'faisant décoller du sol. Retenu par le Fukutaishô, le second coup atteint également son but, apportant une vive douleur avec lui. Je ne pouvais rien faire pour interrompre l'enchaînement, la première frappe avait été décisive. Sans même m'en rendre compte, le Vice-Capitaine de la treizième venait de me plaquer contre un mur. La force mise dans le mouvement avait manqué de briser la cloison, qui immédiatement me donna une idée.

- Traître hein ? Tu m'as obligé à te frapper ! Et j'vais pas m'arrêter maintenant que c'est fait, j'ai toujours assumé mes actes, qu'ils soient stupides ou intelligents !

Il pouvait bien faire venir Aono et le Yakushiji, le temps qu'ils arrivent, il aura eu le temps d'en reprendre une bonne dans les dents. Pour m'assurer de me libérer de son emprise, je lui balançais un premier coup de poing au niveau du coude, de bas en haut. S'il l'atteignait, son bras risquait de subir une mauvaise fracture, au minimum cela serait suffisant pour qu'il me relâche. La possibilité qu'il s'en sorte sans me lâcher étant toujours présente, j'ajoutais un coup de genou dans les côtes. Il m'a l'air bien solide pour encaisser un coup de poing sans broncher, alors mieux vaut ne pas se retenir. Chaque coup jouissait d'une dose d'énergie spirituelle, causant ainsi de meilleurs dégâts. Suffisant ou pas pour qu'il s'éloigne ? Pas le temps de chercher à comprendre que mon reiatsu s'intensifia dans un but bien précis. Le mur derrière-moi ne supporta pas la pression spirituelle provoqués par nos reiatsu et vola en éclats.

- T'en as assez ou il en faut encore ?!

Les débris devraient suffisamment gêner le Jūsanbantai Fukutaishō pour qu'il ne réagisse pas immédiatement. Et s'il continuait de me tenir après tout cela, alors il n'y avait plus qu'à attendre l'arrivée de mes supérieurs. Quand j'imagine la tête qu'ils vont tirer en constatant les dégâts, j'peux qu'espérer que le Capitaine soit miraculeusement de bonne humeur cette fois. Il reste encore une chance qu'il ait fait une rencontre si exceptionnelle qu'il en retrouve le sourire, qui sait...

Evidemment il ne voulait pas abandonner, évidement qu'un troisième siège ne tomberait pas sous de tels coups. Reisen ne voulait pas en faire plus pourtant, maîtriser sa colère était son obsession première ici même. Il ne devait pas faire du grabuge ici et maintenant non, ile ne pouvait pas. Que le Capitaine Yakushiji soit contre lui dans cette affaire ou pas l'importait peu, mais il savait qu'il ne devait pas tirer sa lame de son fourreau... Les répercutions seraient bien trop importantes à tous les niveaux.

Yoshihiro profita de cet inattention malvenue pour remonter son poing vers le coude du Vice-Capitaine, ce dernier retira son bras in-extrémis, sentant le poing tirer sur son Shihakusho qui s'était pris dans ce dernier. Mais l'habile tactique du San-seki ne s'arrêtait pas là, au même moment il avait déployé sa jambe pour percuter le flanc gauche de Kireru qui ne put éviter cette attaque. Il encaissa le coup sous ses côtes flottantes, repoussé de quelques mètres il libéra son prisonnier qui en profita pour exploser l'entrave qui lui bloquait le dos. Les débris de bois commencèrent à éclater dans tous les sens, Reisen en reçu un sur le nez, pas très gros et sans trop de vitesse et pourtant... Son nez se mit alors à saigner, le coup précédemment reçu avait finalement blessé le Fukutaishō qui comprit instantanément que le bout de bois n'avait fait que dévoiler ce qui était déjà brisé. Il s'essuya rapidement le nez avez la paume de sa main, regardant le sang qui venait s'y étaler maladroitement. C'était trop. Il pointa du doigt son ennemi

Bakudō no Kyū ! Geki !

Sans perdre une seconde il tira Kaabukasen de son fourreau qui se déformait à mesure qu'il le dégainait. Sans aucune semonce il avait libéré son sabre. Trop tard, ses barrières qu'il s'éfforçait de garder en place avaient cédé en même temps que son nez. Sans savoir si son Kidō avait fonctionné il s'était déjà jeté en l'air, son Katana vers le haut traversant le plafond de bois sans laisser de trace. Eirifūtō, le premier mouvement acquis et était à ses yeux le meilleur. Il s’apprêtait à fondre sur son adversaire, à le trancher en deux sans que rien ne puisse l'arrêter...

Mille comme toi ne suffiraient pas à me faire tomber !

Qu'il libère son sabre lui aussi... La haute trahison n'était plus très loin.

Hôrin !

Ses deux bras tendus, un filin d'énergie sortant de chacune de ses mains en direction des deux protagonistes de cette folie. Oui, directement. Pas la peine de commencer par discuter dans ce genre de situation. Alors que Tenzen était en plein cours, un membre paniqué de sa Division lui avait rapporté ce qui se déroulait présentement dans ses quartiers. De manière très laconique, certes, mais cela suffisait pour que la réaction lui vienne d'intervenir sur le champ. D'un ordre sec, il avait donc mis un terme au cours et renvoyé ses étudiants à d'autres occupations. Ensuite, il avait usé de sa vitesse – figurant parmi les plus fulgurantes du Seireitei – afin de rejoindre les baraquements de la Neuvième Division au plus vite. Ce qu'il y vit alors fut très très loin de lui faire plaisir. Pire encore que l'idée qu'il s'en était fait. Un Shikaï était en effet déjà en utilisation, cela ne se limitait donc plus aux mots et aux poings.

Ce pourquoi il ne chercha ni à comprendre ni à poser de questions. Son Bakudo n'était que de bas niveau, mais serait suffisant dans cette situation. Les deux hommes ne portaient pas vraiment attention à un éventuel troisième participant à leur petite rixe. Basant son action sur la surprise, il n'y avait pas besoin de faire appel à une entrave plus puissante. Chacun d'en deux liens s'enroula autour d'un des opposants, cherchant à lui immobiliser les bras. Cela fait, le Yakushiji tira d'un coup sec pour les attirer à lui, contre le mur le plus proche. Une manière de les calmer instantanément : c'était là un Capitaine qui exerçait sa nécromancie sur eux, nécessaire qu'ils en prennent conscience rapidement. Là seulement, il s'approcherait et chercherait à savoir ce qu'il venait de se passer ici...

Expliquez-vous ! Notez qu'il est dans votre intérêt que vous me présentiez la même version...

Si ce n'était pas le cas, cela voudrait dire que l'un au moins lui mentait. Ce qui ne jouerait clairement pas en leur faveur...

Spoiler:

Est-ce que j'étais fier de moi ? Totalement ! J'veux dire, il avait beau eu fait le malin lors du coup de poing de tout à l'heure, en vérité il avait dégusté ! Le sang qui s'écoulait de son nez le prouvait, j'étais largement capable de le blesser. J'étais même parvenu à l'atteindre une seconde fois, au niveau des côtes, me libérant par la même occasion de sa poigne. Celle-ci me laissa une épaisse plaque rouge au niveau du cou et je ne pus résister à l'envie de frotter cette zone de ma main, tandis que j'observais le Fukutaisho. De ce que j'avais compris de ce mec, que je m'en tire de cette manière ne lui ferait pas plaisir, la réaction ne tarderait pas à venir. Si seulement je pouvais parvenir à l'étaler avant l'arrivée de mes supérieurs, la sanction n'en serait que plus grande, mais la satisfaction également ! Lui claquer mon poing dans le pif c'est bien, mais le foutre à terre c'est encore mieux. Une sorte de défi personnel, très dangereux comme défi certes.

- Alors ? J'imagine que tu n'as pas souvent la chance de... Oh le con !

Ce qui m'empêchait de terminer ma phrase ? Ce qui me surprenait autant ? Ni plus ni moins que sa contre-attaque, avec ce doigt tendu en ma direction. J'suis peut-être mauvais en kidô, mais j'suis en mesure de reconnaître les plus basiques. Celui-ci j'le connaissais ! Le Geki... Neuvième technique d'immobilisation, l'aurait-il fait exprès en sachant ma division ? Toujours est-il qu'immédiatement après l'incantation, un halo rouge m'entoura, l'effet fut instantané, je fus paralysé. L'autre ne perdit pas de temps, allant jusqu'à dégainer son zanpakutô et le libérer sous sa première forme, avant de me bondir dessus. Il était prêt à aller aussi loin ? Il devait franchement avoir la rage le pauvre ! Malheureusement, la surprise de l'action et la différence de niveau entre nous firent que forcément, j'eus du mal à me libérer de mon entrave. Alors que mon reiatsu explosait, balayant le kidô, il était déjà sur moi... J'allais prendre cher...

- Hôrin !

Merde... J'étais à la fois soulagé et emmerdé d'entendre cette voix que j'aurais pu reconnaître au milieu d'une dizaine d'autres. Le Yakushiji... Le bakudo du Capitaine stoppa net le Jūsanbantai Fukutaishō dans son élan, m'évitant ainsi une mort ou de sérieuses blessures. Aussi vite que le lien s'enroulait autour du bras de Reisen, il vint faire le tour du mien, ne restait plus qu'au Kyûbantai Taishô de tirer dessus. Pour la seconde fois de la journée, je me retrouvais plaqué contre un mur, de quoi légèrement s'énerver. Mais ce sentiment s'évapora bien rapidement lorsque mon regard croisa celui du Yakushiji, qui ne semblait pas avoir apprécié la scène à laquelle il venait d'assister. Cela aurait été trop beau qu'il soit de bonne humeur... Maintenant qu'il était là et qu'il avait tout arrêté, il exigeait de savoir pourquoi nous en étions venu à nous battre. Mentir serait inutile et honteux face à un Capitaine, d'autant que je n'avais pas l'intention de reporter la faute sur l'autre fou.

J'ai mal parlé à ce type, il s'est foutu en rogne, je lui en ai collé une, ce qui l'a amené à vouloir me trancher en deux, voilà le résumé.

- J'ai manqué de respect au Vice-Capitaine, qui a exigé des excuses sur un ton qui m'a déplu, chose à laquelle j'ai répliqué par un coup de poing. Suite à quoi il s'est laissé emporter par sa colère, juste avant que vous n'interveniez...

Je déclare cela sur un ton neutre, qui ne montre pas que je regrette mon geste ou qui au contraire, prouve que j'y ai pris un malin plaisir. Aucune émotion, aucune envie de tenter de jouer la comédie pour me sortir de ce merdier, j'assume de n'être qu'un sale con.

Dans son élan de rage il n'avait rien pu entendre, pas même un seul souffle émit par le Capitaine Yakushiji qui était arrivé sans aucun bruit. Même lorsqu'il énonça son sort Reisen continuait, de plus en plus proche de sa cible prêt à le tuer. Il ne se rendit compte de l’apparition du Taishō ; qu'au moment ou ses poignets furent liés par le Bakudō ;. Son corps alla s'écraser contre un mur mais il ne lâchait pas son arme, toujours fermement tenue par ses mains pleurant le sang qui n'avait pu couler. Il saisit donc cet instant pour inspirer longuement, replaçant ces idées et calmant ses pulsions pleines de rage, écoutant au passage les brèves explications que lâchait le traître.

Rien à ajouter.

Reisen brisa ses liens en forçant légèrement sur son Reiatsu et replaça Kaabukasen dans son fourreau le scellant ainsi à nouveau. Il s'essuya ensuite le nez et secoua ses vêtements que la poussière du bois avait sali par endroits. Il s'approcha du Capitaine en ayant toujours la mâchoire crispé et le regard sévère. Il savait qu'après l'arrivée de Tenzen il avait perdu sa proie, lui qui était le chef de la justice en ce lieu sacré qu'est le Seireitei et ne pouvait que s'en mordre les doigts... Kireru représentait la Treizième Division, il ne pouvait pas tout se permettre.

Votre arrivée m'enlève l'application de la peine de ce traître qui siège dans vos rangs, Yakushiji-Taishō. Je me retire donc, envoyez le coût des dégâts à la Jū-San Ban Tai je m'en occuperais personnellement.

Il avait prononcé tous ces mots sans le croiser du regard, il ne savait même quelle expression il pouvait arborer. Il était là à côté de lui, regardant le bout de bout du couloir. Il fit un premier pas pour partir mais se stoppa aussitôt. Non, il ne pouvait pas en rester là, impossible malgré tout le respect qu'il accordait à l'homme se trouvant derrière lui.

Dans tous les cas je déconseille à votre siège de s'aventurer hors du Seireitei seul. Avec tout le respect que je vous dois...

Puis il repris ses pas fermes et décidés, prêt à s'aventurer en dehors du bâtiment du Lotus. Il savait que ses mots pouvaient être pris comme un affront mais ne pas les prononcer l'aurait déçu de lui même... Dès qu'il serait sorti d'ici, il allait demander à Hasashi de surveiller l'abrutit de 3ème siège. Il ne le raterait pas.

Kurobara n'allait pas être content...

Citation :: Désolé pour le temps de réponse les mecs... Un peu trop ramé dernièrement.

Comment ils en étaient arrivés à cela ? La raison fut donnée par celui qui s'avérait être le principal coupable. Son troisième siège fit état de son manque de respect, ainsi que du fait qu'il donna le premier coup. Et cela, Tenzen ne saurait le tolérer... Cependant, la riposte de Reisen n'était à ses yeux pas convenable non plus. S'il ne pouvait réellement le blâmer, il n'oubliait pas qu'il revenait à lui et lui seul de punir ses propres subordonnés. Toujours sous le coup de la colère de toute évidence, le Vice-Capitaine de la Treizième Division brisa l'entrave et fit mine de partir, non sans avoir au préalable fait part de son envie de se venger. Le Yakushiji se devait de recadrer un peu les choses, sans quoi il risquait d'y avoir d'autres conséquences fâcheuses à venir.

Je vois... Cependant, n'oubliez pas une chose Kireru-kun. Je suis la seule personne apte à infliger une sanction à un de mes hommes. Cela sera fait, croyez-moi bien, Yoshihiro ne s'en sortira pas aussi facilement. J'y veillerai personnellement...
Si je vous accorde que son comportement a été inacceptable et qu'il sera puni en conséquence, que dire de la démesure d'user d'un Shikaï en plein cœur d'une Division qui n'est pas la vôtre ? Si quelque chose de la sorte devait se reproduire, alors je devrais m'assurer que vous aussi appreniez une leçon. Je pense que je me suis bien fait comprendre...

En effet, s'il laissait passer pour cette fois compte-tenu du manque évident de respect pour un Dieu de la Mort plus haut gradé, il ne pourrait tolérer que cela se reproduise. D'ailleurs, il se donnerait sans doute la peine d'en toucher un mot au Capitaine Shiba afin que cette situation ne vienne pas à envenimer les relations entre ces deux Divisions. Il espérait bien avoir été écouté jusqu'au bout, et surtout clairement compris. Dès lors que Reisen serait parti, alors il resterait un peu en tête à tête avec le Ryûzoji. Il avait déjà une idée claire de la sanction qu'il allait lui donner, et qui ne tarderait certainement pas à advenir !

J'aurais pu imiter l'autre rageux et me libérer de l'entrave du Capitaine, mais j'dois dire que j'en avais pas tellement envie là tout de suite. Pas par peur que le Fukutaishô revienne à la charge, plutôt pour éviter d'être tenté de lui en recoller une. Le simple fait d'observer le Kireru suffisait à me foutre en rogne. Agir comme s'il était la victime dans toute cette histoire, quel enfoiré. Sa petite mise en garde me fit serrer les dents, il s'imaginait pouvoir me faire quoi hein ? Seul ou pas, en dehors du Seireitei ou non, pas moyen qu'un tocard pareil me fasse la peau. J'garde quand même son désir de me retrouver dans un coin d'la tête, des fois que j'trouverai un moment pour aller faire un tour dans le Rukongai... J'souris rien que d'y penser. Là-bas, personne ne viendra nous empêcher de faire quoique ce soit. Là-bas, j'frapperai avec mes poings en plus de mon zanpakutô. Il pourra alors m'insulter de traître autant qu'il le voudra, il mordra tout de même la poussière.

J'aurais bien eu envie d'lui répondre, ou même d'lui dire au revoir, je doute cependant que le Yakushiji l'accepte. Déjà qu'il semble bien préparé à m'en faire baver, autant ne pas lui filer de raison supplémentaire d'aggraver la sanction. J'vais réellement faire un tour en taule ? J'avoue que cela craint un poil quand même, ils vont bien se foutre de moi les autres... Enfin, si j'perds pas mon rang, ce serait déjà pas si mal. J'observe le Kyubantai Taishô, histoire d'essayer de deviner à son comportement, son regard, ce qu'il a derrière la tête, en vain. 'Faut dire qu'il n'est pas très expressif ! Mise à part ce regard dur et indétrônable, y'a pas grand-chose d'autre à se mettre sous la dent. Quel genre de sanction peut-on infliger à une tête de con dans mon genre ? Un tas de trucs en fait. Leçon de morale, des jours d'enfermement, des corvées qui prennent bien la tête, y'en a des façons d'me faire regretter mon geste. 'Fin, en ce qui me concerne, j'sais que je regretterai jamais d'avoir cogné ce Vice-Capitaine.

Il ne restait plus à présent qu'à attendre que ce dernier se décide enfin à dégager d'ici. Tiens en parlant de cela, il n'avait pas quelque chose à lui dire au Capitaine ? J'suis prêt à parier qu'il va s'tirer sans s'en rappeler, vu son état, ce serait pas étonnant...

Reisen avait quitté les lieux, sans répondre à la remarque du Yakushiji. Le Capitaine au Lotus ignorait donc si ses mots avaient porté. Le mieux était sans doute de tenter une rencontre avec le Shiba dès que possible afin que les deux Taishôs puissent discuter de cette altercation et l'étouffer aussi vite qu'elle n'était arrivée. Quoi qu'il en soit, pour l'instant, il se devait d'appliquer sa sanction. Faire comprendre à Yoshihiro que ce n'était certainement pas ce genre de comportement qu'il attendait des membres de sa Division.
Tenzen brisa donc son Horin afin de pouvoir passer à la suite.

Lève-toi. Suis-moi. Pas un mot.

Il venait de le tutoyer... Et le Shirohasu avait pour habitude de vouvoyer tout le monde, peu importe le grade ou ses relations avec la personne en question. Voilà donc déjà une parfaite preuve de son désappointement, et il espérait bien que le Ryûzoji le remarquerait. Ses ordres étaient aussi brefs que clairs en tout cas, et il y avait tout intérêt à ce que son troisième siège s'y plie sans broncher. Tenzen marcha jusqu'à une cour au sein des quartiers de la Neuvième Division, allant jusqu'au centre de celle-ci. D'une signe de la main, il lui indique où se tenir. En plein centre de celle-ci, à trois mètres de lui environ. Là, le Shirohasu s'installe en tailleur, regardant son subordonné de manière sévère.

Incline-toi !

Il sait que Yoshihiro n'est pas bête et qu'il n'ira pas discuter cet ordre, une nouvelle fois. Ce serait folie de sa part, car ne ferait qu'augmenter encore la lourdeur de la peine. Le Yakushiji joint ses mains, ses doigts s'entrelaçant. Il allait tout bonnement profiter que le fautif soit incliné pour lui administrer une punition de son cru. « Gochūtekkan ! ». Le seul mot qu'il prononce. D'entre ses doigts s'échappent cinq disques lumineux. Il lève alors ses poings joints, les feux follets venant s'agencer autour. L'instant d'après, il en frappe le sol, faisant tomber du ciel cinq colossaux piliers d'acier. Les jambes, les bras, la nuque. Voilà les points visés afin de lui empêcher tout mouvement et de le garder face contre sol.

Je n'ai pas envie de gaspiller ma salive. Je n'estime donc pas avoir à te dire en quoi tu as fauter, ni à quel point j'en suis déçu. En place de cela, je vais t'offrir une chose... Du temps ! Le temps de réfléchir sur tes actes. Quarante huit heures dans cette position, sans pouvoir ni bouger ni te nourrir. Voilà qui devrait suffire pour que tu puisses te concentrer sur tes pensées. Si tu adresses la parole à qui que ce soit, je me verrai contraint d'user d'une réprimande plus radicale encore.

Placé à cet endroit, avec une telle charge sur le dos... Personne ne pourrait ignorer le sort de Yoshihiro. De quoi faire un parfait exemple ! Tenzen devrait certes garder sa concentration pour préserver la puissance du sort, mais qu'à cela ne tienne... Cela ferait figure à son sens d'une très bonne leçon, non seulement pour la victime de cette punition mais également pour n'importe quel membre de sa Division. Qu'on se le dise, décevoir le Capitaine Yakushiji est une très mauvaise chose...

Le Bakudo fut instantanément arrêté, dès lors que l'autre enfoiré avait quitté les lieux, me laissant seul avec le Yakushiji. La partie la moins amusante allait désormais pouvoir commencer. Frapper un Vice-Capitaine c'est bien, mais subir la punition du Capitaine, c'est tout le contraire. Trois courtes phrases sortirent de sa bouche, m'ordonnant de suivre sans un mot. Lève-toi. Et non levez-vous, cela craint. Il est vraiment en rogne, j'vais passer un sale moment. Qu'allait-il bien pouvoir mettre en place pour parvenir à me faire amèrement regretter mes actes ? Car je ne ressentais aucun regret en ce moment même, bien au contraire, l'envie de recommencer était bien présente. Sans me freiner cette fois, un vrai combat avec les sabres. Le Jusanbantai Fukutaishô m'avait mise en garde de ne pas quitter le Seireitei, j'étais impatient de découvrir ce qu'il comptait bien me faire une fois chose faite. Mais avant cela, il fallait affronter la colère du Capitaine, rien de bien enthousiasmant...

Suivant sans un mot, nos pas nous menèrent au beau milieu d'une cour de la division, c'est ici qu'aurait lieu la discussion... ou pas. Assis en tailleur au centre de la cour, tout ce qu'il pris la peine de me dire fut sous forme d'un ordre bien clair. S'incliner. Il n'y a pas à hésiter, simplement à s’exécuter. Je fléchis donc les g'noux, ces derniers allant jusqu'à toucher le sol. Ma tête suivant lentement le mouvement, mes yeux n'ont plus que de la poussière à observer. Et maintenant ? Gochūtekkan, ce mot résonne dans ma tête sans que je parvienne à l'assimiler à quoique ce soit. Encore une technique que je ne connais pas... elles sont nombreuses dans ce domaine. Et quelle technique ! Je ne vois pas quoi, mais je sens de grosses masses me tomber d'ssus, me plaquant immédiatement au sol, à plat ventre. Jambes, bras et nuque sont désormais écrasés, sans espoir de pouvoir s'en défaire. Totalement neutralisé. J'ai beau être coriace, l'poids devient très rapidement insupportable. La douleur pointant le bout de son nez.

Si je m'attendais à un truc pareil... La première partie de la peine administrée, ne restait plus qu'à Yakushiji-Taishô de m'achever psychologiquement par un bref discours dont il en avait le secret. Aurais-je pu me sentir plus mal encore ? J'en avais l'impression que non. S'il y a peu, j'étais fier de mon comportement avec le Vice-Capitaine Kireru Reisen, maintenant je me trouvais bien minable... Quarante-huit heures placé ainsi, comme un abruti pas foutu de contrôler son agressivité, sans pouvoir me mouvoir ou bouffer quoique ce soit... Il n'y était pas allé de main morte, mais je le méritais. Tout ce qu'il me fallait, c'était parvenir à me calmer, respirer lentement, réfléchir à tout cela et attendre. Attendre que le temps s'écoule, que les heures passent, bien que cela paraisse durer une éternité. J'ai tenté d'appliquer cette idée dans un premier temps, l'exercice se révéla bien plus compliqué que je l'aurais imaginé. Le poids me clouant au sol, celui de la culpabilité, l'agacement qu'on peut ressentir à rester ainsi sans pouvoir rien faire, insupportable !

J'ai fini par craquer, pestant intérieurement envers l'autre con m'ayant agressé, puis envers le Capitaine, ayant exagéré dans sa sanction. Les maudissant tous les deux, ainsi que cette foutue armée exigeant autant de respect envers ses supérieurs, quelques heures se sont écoulées... Combien de temps depuis le début de cette putain de punition ? J'en ai totalement perdu la notion du temps. J'commence à avoir faim, cela s'ajoutant au besoin de boire présent depuis un p'tit moment déjà. Comme si ne plus sentir les membres écrasés ne suffisait pas... Totalement seul, le Capitaine s'étant tiré, ne restait plus que moi, en pauvre minable que je suis, au beau milieu de cet endroit, devant subir les regards moqueurs des gars de ma division. Enfin, regard pour les moins courageux ou mauvais d'entre eux. Certains ne se génèrent pas pour m'en foutre plein la tronche avec quelques moqueries verbales bien trouvées. 'Faut dire que j'le méritais, d'puis l'temps que j'suis à la Kyubantai, que j'occupe le troisième siège et que j'me comporte comme un connard, ils devaient en rêver.

Le plus cruel dans toute cette histoire ? Cette merde d'interdiction d'causer ! Ne pas pouvoir répliquer, encaisser comme une brave bête enfermée dans une cage les insultes des autres. J'bouillonne à l'intérieur, tentant de ne rien laisser paraître à l'extérieur, mais c'peine perdue...

Quarante-huit heures venaient de s'écouler. Tenzen n'était pas resté auprès de Yoshihiro durant la sanction, sachant pertinemment très bien que s'il était resté, son troisième siège n'aurait pas à endurer les quolibets de ses collègues. Or, c'était là une partie intégrante de la sanction. Une manière de lui remettre les pieds sur terre. Certes, cela pouvait causer un ressentiment envers le Capitaine au Lotus. Mais si son subordonné n'était pas capable de comprendre que cette sanction a pris place pour son bien, afin de le remettre dans le droit chemin, alors c'est qu'il n'est pas digne de cet enseignement, de cette recherche de l'élévation spirituelle que le Shirohasu recherchait en permanence. Si le Ryûzoji voulait aller loin et devenir un Shinigami important au sein du Seireitei, cela passait par là également. Acquérir la dignité nécessaire que pour devenir un exemple positif cette fois.

Voilà tout ce à quoi il aspirait pour la Neuvième Division. Si la Première Division était reconnue pour son excellence, le Yakushiji souhaitait bien placer sa propre section en seconde position. Et une élite ne se permettait pas de se montrer insultant sans raison envers un Dieu de la Mort plus haut gradé, ni même de donner le premier coup sans la moindre justification. Quelle idée que d'avoir provoqué ce conflit avec Reisen, très franchement... Soit !

Le Capitaine au Lotus n'était donc pas resté auprès de son troisième siège, mais n'avait pas non plus eu la possibilité de s'éloigner de ses quartiers durant ces deux jours. Cela aurait eu pour effet de briser son sort... Alors, il était resté à proximité mais pas trop. En plus de cela, il avait dû maintenir sa concentration. Beaucoup d'efforts juste pour une simple sanction, mais c'était là le prix qu'il payait lui-même pour remettre Yoshihiro sur le droit chemin. Et après on irait dire qu'il ne tenait pas à ses subordonnés, mais il ne se donnerait certainement pas autant d'efforts s'il n'avait pas estimé que cela valait la peine de le corriger pour le rendre meilleur... Il y avait un certain potentiel chez ce garçon qui devait juste apprendre à se maîtriser... Malheureusement pour lui, il est un membre de la Neuvième Division et non de la Onzième ! Ce n'est donc pas en simple brute sans cervelle qu'il doit se comporter, et vu le grade qui est le sien il joue un réel rôle de représentation.

C'est donc le moment de voir si la leçon a été apprise ou si, au contraire, le Ryûzoji s'est braqué... Tenzen revient donc à lui, les yeux clos. Se réinstalle en tailleur comme il l'avait fait au moment d'appliquer son jugement.

Tu as la permission de parler à présent. Alors ? As-tu pu réfléchir suffisamment ? Qu'as-tu à me dire maintenant ?

Il n'en était pas encore revenu au vouvoiement. Pour cela, il voulait tout d'abord entendre la réponse de Yoshihiro. Voir ce qu'il avait appris de cette leçon. Il espérait en tout cas que celui-ci reste assez franc que pour lui faire part de ses réelles pensées, et non pas juste lui dire ce qu'il voulait entendre... Il estimait cependant être capable de sentir une manque de sincérité. Peut-être se trompait-il, mais s'il avait l'impression d'être roulé dans la farine... et bien, son Bakudo était toujours en place et pouvait encore le rester, après tout...

J'ai fini par m'endormir, forcément. Deux jours à rester planté là comme un abruti, avec une charge sur le corps qui n'arrange rien, t'fatiguant plutôt qu'autre chose, forcément que j'allais m'endormir. D'épuisement ou d'ennui, j'sais pas trop. C'que j'sais, c'est qu'à mon réveil, j'me suis calmé. J'ressens plus la colère, 'fin pas autant qu'au début des premières vingt-quatre heures. J'ai compris qu'le seul coupable, c'est bien moi. Si j'me retrouve dans une situation qui craint autant, c'est parce que j'suis qu'un pauvre con. Le Capitaine doit l'avoir compris, il veut sans doute me calmer. Il n'a pas tort, même si j'me demande s'il y arrivera vraiment. Sur le moment, après avoir encaissé les remarques de mes camarades de division, j'ai pigé que j'devais changer. Mais après ? Une fois que la sanction sera levée, j'vais devenir quoi ? J'aurais pas de trucs bien lourds pour m'exploser le corps et me faire comprendre que j'emprunte la mauvaise voie. Et 'faudra pas compter sur moi pour me faire coincer une seconde fois.

L'exercice est compliqué. Sans doute pour cela que le Yakushiji m'a offert autant de temps pour réfléchir, un jour n'aurait pas suffi. Maintenant que le second touche à sa fin, j'ressens un p'tit quelque chose. Un début de changement, ou désir de changement. Devenir moins con ? Disons plus respectueux envers mes supérieurs, ce serait déjà une bonne chose. Ce qu'il faudrait, c'est que j'arrête d'imaginer les Vice-Capitaines comme faibles et stupides. J'repense à l'autre rageur avec lequel j'me suis battu, pas moyen que j'le respecte celui-là... Lui j'vais plutôt penser à lui claquer mon poing dans la gueule, on s'comprendra mieux de cette manière. J'n'ai jamais été doué pour causer d'toute, alors aller m'excuser, 'faut pas y penser. J'ai la bouche pateuse, la gorge sèche et l'ventre qui hurle famine. Si j'aurais su ce qui m'arriverait, j'aurais bouffer pour trois hier, ou était-ce avant-hier ? J'sais même plus. L'point positif dans cette histoire, c'est que j'sens que mon corps s'est endurci. Endurer autant pendant quarante-huit heures, cela endurci.

Aussi bien l'esprit que le corps, le Capitaine m'a rendu service sans l'savoir et s'il le savait, alors il m'infligerait une peine plus douloureuse encore, non ? 'Parlant d'type pas vraiment joyeux, le v'là qui débarque. Cela annonce la fin de ma punition. J'tente au mieux d'relever la tête pour observer son visage, pas très beau à voir pour changer... C'gars est sérieusement contrarié à longueur de temps ou quoi ? En fronçant les sourcils d'la sorte, il fait juste flipper. On s'y habitue jamais, j'peux vous l'affirmer. Qu'importe le nombre de fois qu'on aura la malchance de croiser son regard, il offrira irréfutablement un sale frisson dans le dos. 'Fin aujourd'hui c'est plus effrayant que d'ordinaire, étant donné qu'il garde les yeux fermés en s'avançant jusqu'à moi, avant de s'remettre en position du tailleur. La même qu'il y a deux jours. Sur l'instant, j'ai comme un mauvais pressentiment. Comme si mon calvaire ne s'arrêtait pas dès maintenant, qu'il allait être encore un peu repoussé. J'grimace, j'donnerais tout pour me tirer d'ici.

Ce que veut le Capitaine ? La vérité, tout simplement. Cela tombe bien, j'suis pas l'genre de gars qui raconte des conneries pour m'sortir des emmerdes. Si j'ai pu réfléchir ? Oh j'crois que deux jours suffisent ouai. C'que j'ai à dire ? Euh...

- Je tiens dans un premier temps à m'excuser, je suis désolé de vous avoir déçu. Ce sur quoi j'ai réfléchi, c'est mon problème avec le respect de mes supérieurs. J'suis un sale con et j'ai tendance à me comporter comme tel devant n'importe qui, à tort. J'devrais apprendre à me contrôler. Rester à ma place face à un plus haut gradé. Maintenant, pour être tout à fait franc, si le Jusanbantai Fukutaishô devait de nouveau croiser mon chemin, qu'il n'y aurait que lui et moi, je ne sais pas si je retiendrais mon poing d'lui démolir la face...

J'marque un p'tit temps d'arrêt, c'est un sujet sensible, le simple fait d'évoquer son nom suffit à réveiller quelques pulsions.

- Maintenant, c'est uniquement valable dans son cas. Je travaillerai sur moi-même et ferait en sorte de ne plus démarrer au quart de tour, surtout pas devant un supérieur. Cela ne se fera pas en quelques jours, ni même quelques semaines... J'ai conscience que mes actes affectent directement l'image de la division, aussi ferais-je plus attention à l'avenir.

Tenzen hoche simplement du chef dans un premier temps. Il estime la réponse de Yoshihiro parfaitement sincère. Il ne se mettrait pas en danger en affirmant toujours vouloir en découdre avec Reisen si c'était pour mentir sur le reste. Le Capitaine au Lotus se contente de pousser un léger soupir sur ce point. Les Dieux de la Mort sont des militaires, qui aiment régler leurs comptes avec les poings. Et au final, cela ferait sans doute un bon entraînement pour le Ryûzoji que d'affronter un Vice-Capitaine en combat réel. De plus, ce dernier avait affirmé lui aussi être désireux de les voir s'opposer à nouveau. Quoi qu'il fasse donc, il ne pourrait pas empêcher ses deux là d'avoir une « petite discussion » comme lui-même en avait eu une avec le Kenpachi. D'un claquement de doigts, il fait disparaître son Bakudo, libérant ainsi son troisième siège. Afin de lui mettre un peu de plomb dans la cervelle, il avait une nouvelle à lui annoncer et qui participerait peut-être à ce qu'il se montre plus raisonnable à l'avenir.

Je suppose que rien de ce que je pourrai dire vous fera changer d'avis à tous les deux. Et puisque vous avez chacun exprimé l'envie de vous affronter à nouveau... tâchez au moins de faire cela entre hommes responsables ! C'est-à-dire loin de tous regards... Arrangez-vous également pour que cela ne vienne pas à nuire à votre efficacité. Si l'un de vous devait être trop gravement blessé, cela ne pourra pas être sans conséquence.

Toutefois... Je me dois également de vous faire part d'un fait important. Concernant Mitsuko-Fukutaishô... Alors qu'elle tentait d'atteindre le Bankaï, sa tentative a très mal tourné. Sa statue orne désormais les jardins de la Neuvième Division. Comprenez-vous ce que cela implique ?

Grave nouvelle, effectivement. Aono avait perdu son combat face à l'avatar de son Zanpakutô, et avait été victime de son propre pouvoir. La Neuvième Division se retrouvait donc désormais privée de Vice-Capitaine. Par ce fait, Yoshihiro était désormais le plus haut gradé après Tenzen. Ce qui voulait dire que plus encore qu'avant, il se devrait d'être exemplaire. Et qu'il allait devoir se taper plus de boulot aussi, accessoirement...

Il me libéra enfin, estimant ma réponse suffisamment convaincante sans doute, si cela n'avait pas été le cas j'aurais eu du mal à m'en sortir. Car il n'y avait rien de plus à ajouter là-dessus. Si mon comportement ne plaisait pas à mes supérieurs, alors c'était à moi d'y travailler afin de rectifier cela et m'assurer d'être finalement bien vu. Maintenant, on ne change pas en un jour, le travail serait conséquent et les erreurs encore un peu présentes. Avec l'aide du Yakushiji, je pouvais le faire. Quant à ce qui concerne mon différent avec l'autre abruti de la treizième, j'avais bien l’intention de suivre les conseils du Capitaine. Me foutre sur la tronche avec lui oui, mais pas en plein Seireitei où n'importe qui pourra le rapporter. A l'écart de tous regards qu'il disait... l'endroit m'apparaissait très clairement dans ma tête, le Rukongai. J'y ai longtemps traîné avant de devenir un shinigami, c'est d'ailleurs de là que me viens ce comportement agressif. L'habitude de cogner sur les types dont la gueule ne me revient pas.

J'eus l'envie d'ouvrir la bouche, mais le Kyuubantai Taishô m'en empêcha et ce qu'il me dévoila n'allait pas m'aider à le faire. Aono... morte ? En tentant d'atteindre le Bankai ? Statufiée ? Se faire éliminer par son propre pouvoir... est-ce réellement possible ? Je ramasse une énorme claque dans la tronche là, si je m'attendais à une nouvelle aussi grave. C'est qu'on avait développé une certaine amitié et même si c'était pas quelque chose de très solide, apprendre sa mort fout un coup au moral. Surtout que le Capitaine n'annonce pas cela d'une manière très délicate. J'me demande même s'il est atteint par la perte d'Aono. C'pas sa tronche constamment aussi sévère qui va me l'apprendre. J'tente d'ouvrir une première fois la bouche, sans succès. Puis une seconde, à quelques secondes d'intervalles de la première, sans plus de résultat. J'ferme les yeux un moment, j'ai du mal à accepter en fait. Aono est morte. Elle ne reviendra plus me noyer sous les directives, ne fera plus toute la paperasse de la division...

- Merde... Je... comment un truc pareil a pu lui arriver ? C'est dur à avaler... Bordel, elle est morte !

Si je comprends ce que le décès de la Fukutaishô implique ? Si, 'fin pas vraiment dans l'immédiat. J'ai pas envie d'y penser plutôt. Elle accomplissait un travail monstre, pas seulement toute la paperasse. J'vais quand même pas devoir me reprendre ce merdier géant ? J'ai jamais aimé lire des piles de papiers inutiles. Aono, en sa qualité de secrétaire, c'était inné chez elle. Y'a pas que cela, j'deviens également le second homme le plus haut gradé de la Kyuubantai. Mon comportement va être plus surveillé qu'il l'était avant, mes compétences aussi. Cette situation craint et pas qu'un peu ! J'suis assez dégoutté, le point positif par ailleurs c'est que j'vais avoir plus d'occasion de prouver ce que je vaux. On va me confier bien plus de missions et de plus haute importance, y'a moyen de s'amuser un peu plus qu'avant ! J'espère qu'on nous collera pas trop vite un remplaçant, j'tiens pas à devoir me forcer à être sympa avec un abruti que j'accepterai pas comme supérieur. J'suis assez dur à ce niveau là.

- Capitaine... j'aimerais pouvoir la voir plus tard si possible, disons dans plusieurs jours, une fois que j'aurais vraiment accepté cette situation... En attendant, vous pouvez compter sur moi, si vous avez besoin de quoique ce soit, n'hésitez pas. J'vais faire de mon mieux pour gérer ce changement !

Manifestement il avait un peu de mal à encaisser la nouvelle. Chose normale, Yoshihiro et Aono étaient proches à leur manière. Plus que Tenzen ne l'était avec personne en tout cas. Lui n'était pas homme à se lier, l'expérience lui ayant déjà fait savoir à diverses reprises que rien n'était éternel et que la solitude avait pour avantage de vous rendre imperturbable. Si aucune nouvelle ne peut vous choquer, aucune disparition vous peiner, alors la possibilité d'être affecté par ce genre de choses disparaît pour vous laisser apte à tout affronter. C'est du moins ainsi qu'il voit la chose. Sans passion, le trouble et la souffrance ne prennent plus place.

Le « comment » n'a pas tellement d'importance. Elle n'a pas été capable de contrôler et contenir son propre pouvoir et cela s'exprime par un échec si cuisant qu'il est en impossible de faire machine arrière.

Pas besoin de s’appesantir là-dessus pour le moment. Il faudrait à son troisième siège être capable désormais de surmonter cette perte tout en cherchant à tempérer son comportement, et ce malgré une plus grande pression dont il prendrait conscience bientôt si ce n'était pas déjà le cas.

Tu pourras la voir dès lors que tu le décideras. Elle n'a pas vraiment quitté nos quartiers, tu t'en rendras compte bien assez vite.

En effet, la statue d'Aono avait pris place au centre du bassin à carpes que comptait le jardin zen faisait face au bureau du Shirohasu. Pas la peine de le lui préciser pour le moment, comme il venait de le lui dire, il ne manquerait pas de l'apprendre rapidement. Pour le Yakushiji, c'est plus là un acte d'exemple qu'autre chose. Tous les membres de sa Division auraient désormais le témoignage quotidien de ce qu'il en coûtait de vouloir acquérir le Bankaï seul et trop précipitamment. Et ce alors qu'elle avait pour Capitaine celui qui enseigne le Jinzen à l'Académie... Elle aurait pu lui demander de la superviser, mais non, elle avait préféré s'en passer. Il aurait pu le lui déconseiller, ou plutôt la conseiller pour qu'elle parvienne à son but. Il y a quelques mois déjà il l'avait convoqué afin de la faire pratiquer. Et s'était alors rendu compte des difficultés qu'elle avait encore à entrer en contact avec l'avatar de son Zanpakutô au sein de son monde intérieur. Alors, il l'avait aidé et permis de se débloquer, mais cela semblait avoir conduit tout droit à une montée de confiance prématurée lui faisant tenter un des plus grands tests que peut rencontrer un Shinigami.

Pour l'instant, allez plutôt vous nourrir et vous laver ! Malgré votre sanction, vous vous devez de rester présentable. Vous restez malgré tout le troisième siège de la Neuvième Division !

Cette dernière phrase est loin d'être anodine. Cela renvoyait certes d'une manière évidente au fait qu'en tant que haut siégé il se devait de montrer l'exemple. Mais s'il arrivait parfois à Tenzen de radoter, ce n'était pas le cas ici. Le sous-entendu est ce qu'il y a réellement à retenir. Il restait troisième siège. Au lieu de le rétrograder comme il arrivait que cela se fasse en cumul avec une sanction, le Yakushiji témoignait sa confiance en une amélioration en lui laissant ses responsabilités. Et en lui en confiant plus encore...

Prends un peu de repos aussi. Tu en auras bien besoin, la disparition d'Aono répartissant sur nous un surplus de travail somme toute logique mais néanmoins éreintant.

Il se lève alors, refermant ses paupières comme il l'avait fait en arrivant.

Nous en avons terminé, je crois.

Dit-il alors avant de tourner les talons et de s'éloigner. Voilà qui restait très froid malgré les circonstances, mais il se devait aussi de faire comprendre que la fin de cette sanction ne voulait pas dire le pardon absolu. Et qu'une confiance perdue se regagne plus difficilement...

Il considérait la mort d'Aono comme un échec cuisant, mouai. Ramasser ses dents face à un gars est un échec cuisant. Foire totalement une mission est un échec cuisant. Mourir des mains de son Bankai, je vois plutôt cela comme... ridicule ? Sérieusement, imaginer qu'elle finirait de la sorte, c'était impossible. J'suis assez dégoûté de toute cette histoire et si ce n'était pas le Capitaine lui-même qui me l'aurait apprise, je n'y aurais pas cru. Qui aurait pu y croire ? Finir en statue, quelle fin merdique. M'enfin, elle n'aurait pas souhaité que j'me prenne la tête de la sorte, alors autant essayer d'accepter la nouvelle. Peut-être qu'en essayant de faire comme le Yakushiji, y'a moyen de ne pas trop se laisser distraire et garder l’objectif en tête, à savoir améliorer mon comportement.

- Bien, si je trouve le temps de m'y rendre, j'irais lui passer le bonjour.

Invoquer la futur masse de travail qui m'attendait comme prétexte pour ne pas aller voir Aono, c'est petit, mais il faudra faire avec. J'tire la tronche devant la remarque de l'homme à la tête de la neuvième, qu'est-ce qu'il entend par aller me laver ? J'ai l'air de devoir prendre une douche ? Dans la plus grande des impolitesse, j'me renifle les dessous de bras, avant d'retirer la tronche. La grimace que j'affiche démontre bien la mauvaise odeur qui se dégage de mes fringues. 'Faut dire qu'après le combat et deux jours à suer sous cinq lourds piliers, y'avait moyen que je pue la mort. Je m'en étais seulement pas rendu compte. Comme quoi, il y a des hommes à qui rien n'échappe...

Enfin, il y a tout de même une bonne nouvelle à retenir dans toutes ces histoires, j'garde mon poste de troisième siège ! J'cache pas ma joie, j'avoue que j'flippais de perdre mon rang avec mes conneries. 'Faut croire que le Capitaine n'a pas jugé nécessaire de me sanctionner plus lourdement. J'lui suis reconnaissant. Il me conseille également avant de partir, de me reposer, afin d'être d'attaque pour reprendre le travail. Les jours à venir vont être une véritable épreuve pour moi, j'aurais pas intérêt à me planter sous peine de le décevoir une fois de plus... Le Yakushiji ayant quitté les lieux, je fais à mon tour volte face pour retourner à mes appartements, cette journée restera gravée dans ma mémoire durant un certain temps...

Citation :: Fin du rp.

» Ryûzoji Yoshihiro
» Ryûzoji Yoshihiro.
» Mesure et Démesure [PV Ryuzoji]
» Va falloir les calmer les deux là... [Yoshihiro - Reisen]
» A coup de marteau dans la gueule ! [Pv Yoshihiro]

Kyū Ban Tai sans Kensei [PV - Ryûzoji Yoshihiro]

Kyū Ban Tai sans Kensei [PV - Ryûzoji Yoshihiro]

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