« Satisfaction entamée »

→ La monotonie faisait depuis longtemps peser son lourd manteau sur le quotidien de la demoiselle lorsque, ce matin là (ou la Lune luisait tout autant qu’à n’importe quel moment de la journée ou de la semaine au dessus du Yermo), un messager était venu la trouver. Naezka n’avait pas l’habitude qu’on vienne la trouver : ses services étaient peu demandés, et elle s’en plaignait point. Elle avait pour réputation d’être parfois « dangereusement chaotique », et ca n’était, à vrai dire, pas tout à fait faux. Lorsque les messagers venaient parfois la trouver, il y a deux ans de cela quand elle avait débarquée, ils craignaient de se ne point en revenir, dévorés en chemin. Leur peur était fondée, et même à ce jour, des risques demeuraient. Mais l’Arrancar était calme ces temps ci, et se laissait un peu des « casse croûtes ». Elle cherchait plutôt la compagnie, un peu de réelle distraction, et s’énervait de l’absence continuelle de son Espada, qui la laissait sans jouet. Elle accueillît donc le menu fretin avec joie, et même amabilité, lui laissant le privilège de survivre à cet entretien. Avant de disparaitre, il lui avait fait un petit sourire.

Un sourire fendit les lèvres de la serpente, alors qu’elle faisait tournoyer entre ses doigts le petit bout de papier soigneusement plié qu’on lui avait remis. Une excitation sourde l’avait envahie, et la source de celle-ci était loin d’être anodine, vu que pour la première fois, Naezka était sommée de quitter le Hueco Mundo. La missive qu’elle faisait glisser entre ses doigts était en quelque sorte son ticket de train : ca, et les informations qu’on lui avait délivrées. Des évènements récents avaient en effet attiré l’attention de Las Noches, et de son roi lui-même, sur le monde des humains et ce qu’il s’y passait. La serpente, pour sa plus grande joie, était chargée d’y retrouver la Tercera pour lui remettre une note de Borick, et la mettre au courant de leur mission. Car pour une fois, les choses bougeaient ! L’organisation allait peut être enfin se réveiller un peu de sa torpeur, et le quotidien cesser d’être nourrit de querelles vaines et de petits complots. Les choses s’étaient certes misent en marche depuis quelques temps déjà, mais Naezka jusqu’ici n’avait pas eu le loisir d’y être mêlé. Pire : Dark jouait les déserteurs et elle n’arrivait même plus à lui mettre la main dessus ! Il était grand temps que les choses changent.
« Montre moi. » Avait-elle ordonné au messager avant qu’il ne disparaisse. Et d’un geste de la main, projetant son Reiatsu, le clampin avait fendu l’espace pour ouvrir un piètre portail. Mais cela lui suffisait… Le Garganta que Naezka ouvrit devant elle pour quitter ce monde auquel elle ne s’était pas arrachée depuis une éternité était de taille correcte, largement suffisant, et elle se savait capable d’en créer d’autres tout aussi corrects quand le besoin pointerait le bout de son nez.


Ainsi, la Fraccion foulait pour la première fois des pieds le sol du Dangai. Ca n’était pas tout à fait la première fois en fait, mais Adjuchas, Naezka était toujours restée dans le Yermo. C’était donc tout comme, et elle s’amusait de voir ces épaisses parois poreuses, répugnantes et si semblable a une sorte de chair dotée de vie. Elle avait l’impression de se promener dans des intestins.