Elle est bien bonne celle-là ! Alors que Koshiro était bien peinard, affalé dans son canapé à mater la télévision, voilà qu'il était tombé sur un flash spécial assez divertissant. Voir le maire de Karakura débattre de la lutte contre la criminalité avait en effet un aspect particulièrement marrant pour le Jimushi. Comment ce petit homme dégarni pouvait espérer faire quoi que ce soit ? Résoudre le problème de la drogue ? De la violence ? Peuh ! Pendant qu'il ne pensait qu'à se faire réélire dans une ville explosant perpétuellement de tous côtés, le Jimushi avait étendu son empire. Les Yakuzas rivaux n'étaient plus qu'anecdotiques. Celui qui gérait le commerce, c'était lui, et personne ne touchait à son gagne-pain. Et il devenait évident que toutes les forces de police du pays ne pourrait grand chose face aux Sons of Inferno...

Par contre, ils pouvaient tout de même bien le faire chier. Genre en allant trouver ses hommes de paille et leurs revendeurs. De simples humains, des insectes apprivoisés qui faisaient le boulot tant que ça leur permettait de payer leur loyer et d'avoir de quoi bouffer chaque jour où le soleil se levait. Et pendant ce temps là, Koshiro en tant que véritable cerveau de l'organisation ne se contentait que d'une chose : dissuader tous ceux qui voudraient lui mettre des bâtons dans les roues. Sa partie du taff. La plus risquée, mais pas pour lui. Très lucratif pour peu d'efforts, et il n'avait pas l'intention de voir cela changer. Des rivaux pliés sous sa puissance et son autorité. Des flics corrompus. Une poignée d'êtres puissants, capables de tout faire sauter dans cette ville. Le vrai pouvoir, c'était lui qui l'avait et nul autre. Cette ville est à lui. C'est juste que tous ne sont pas encore au courant. Il allait bien falloir faire un jour la leçon à ce minable politicien. Ce jour semble être venu...


Hashimoto Akiba. Sa cible désormais. Pas la peine de s'en occuper lui-même dans un premier temps. Il pouvait se contenter d'envoyer Paloma enquêter. Prendre connaissance de ses habitudes. Relever quel moment serait le plus judicieux pour lui faire ravaler certains propos. Certes, l'homme était souvent entouré de gardes quand il se montrait en public, mais que pourraient-ils faire face à une Arrancar volante qu'ils ne verraient même pas ? Rapidement, le plan avait semblé parfait. Il suffirait que Paloma vienne l'agripper et s'envole avec lui. Une seule seconde d'inattention, et cela ressemblerait à une disparition soudaine inexplicable. Ces idiots ne pensaient jamais à lever les yeux au ciel. Et si jamais l'un d'eux était frappé de cette idée, ce serait déjà trop tard. La vitesse de Paloma était largement suffisante pour que cela ne se déroule que sur l'instant d'un battement de cils. Alors, Koshiro et Akiba pourraient faire connaissance...


Tout s'était déroulé comme prévu. Une tentative de cri vite étouffée par Paloma, avant qu'ils ne s'envolent et partent lui en un souffle. Bien sûr, les autorités seraient rapidement alertées, mais il serait déjà trop tard. Le Jimushi ne doutait pas également du fait que cette situation serait bien entendu étouffée. Comme à chaque fois. Depuis qu'il était ici, il en avait vu des quartiers partirent en fumée. Et quelle en était la raison d'après eux ? La plupart du temps, des putains de fuites de gaz. Sans déconner... Fallait vraiment être con pour gober ça...

Alors forcément, la disparition inexplicable du maire... Le temps que quelqu'un tente d'établir une vérité à ce sujet, l'homme serait déjà relâché, mort ou vif. Tout cela se déroulerait dans sa cave. Là où ses cris ne pourraient alerter personne. Le petit homme était tombé dans les vapes dès les premiers instants de vol, ne supportant sans doute pas l'altitude. Ou bien était-ce le fait d'être tenu par des bras invisibles à ses yeux ? C'est vrai que ça pouvait être traumatisant. Et ce n'était que le début...

Ficelé sur une chaise, un seau d'eau projeté au visage. De quoi le faire revenir à lui. Pendant qu'il se réveille, Koshiro félicite Paloma d'une bonne grosse pelle bien baveuse. C'était là du bon boulot, aussi méritait-elle qu'il fasse durer, laissant même un instant ses mains se balader. Et à la bosse qui se crée sous son jean's il est aisé de savoir ce qu'il se passerait dès qu'ils en auraient fini avec le maire... Soit ! Pendant que ce dernier s'emballe et se questionne sur ce qu'il peut foutre ici, l'incendiaire termine avec sa belle pour se préoccuper enfin de sa cible. Il le regarde étrangement... Après tout, il vient de le voir embrasser et peloter une femme qui échappait à sa vision, ça ne devait pas le placer dans une situation très confortable, surtout si l'on adjoignait cela à sa capture tout aussi étrange. Bien sûr, Koshiro n'allait pas prendre la peine de lui expliquer cela. Il avait bien d'autre chose à lui dire...

Bienv'nue dans mon humble demeure m'sieur Hashimoto. Moi, c'est Koshiro ! Maint'nant qu'les présentations sont faites, allons à l'essentiel. Mon p'tit poulet, j'veux juste que tu comprennes un truc. Cette putain d'ville est à moi, pigé ? C'est moi qu'assure que c'te ville ne tombe pas en ruine. En contrepartie, y s'trouve aussi qu'c'est moi qui gère le marché... Voyez où j'veux en venir ? Toi, tu t'mêles pas d'mes affaires ! C'qui est à moi est à moi. Alors, la drogue, la violence et tout l'bordel, c'est moi qui gère, pas toi ! Chacun son taff. Tu pourrais y trouver ton compte. On dit qu'l'argent est l'pouvoir. Et j'suis certain'ment le mec le plus riche de Karakura. Y a des gars à moi partout. Là où tu vas becter, là où tu t'procures tes fringues, à n'importe quel coin d'rue, dans les bahuts où vont tes p'tits enfants... J'ai qu'à claquer des doigts et j'me salis même pas les mains, tu piges ? Ça aussi, c'est l'pouvoir, tu trouves pas ?
Donc si on résume, j'ai plus de pognon, j'ai plus d'influence... Toi, t'as quoi ? Rien. Du vent. T'es un putain d'homme de paille, rien d'plus. Et maint'nant, tu vas bosser pour moi !

Laissant un instant flotter, il remarque que le vieil homme avait du mal à respirer. Il ne disait plus rien. Prêt à se pisser dessus, littéralement.

Tu vas fermer les yeux. Tu recevras ton env'loppe, j'suis pas chien. Chacun y trouve son compte. T'as qu'à dire oui et te démerder pour que personne fourre son nez dans mes affaires ! Sinon... Tu feras un nouveau vol au dessus de la ville, mais j'garantis plus la qualité d'l'atterrissage. Alors, t'en dis quoi ?
Je suis en train de rêver. C'est un cauchemar. Je vais me réveiller. Oui, je vais me réveiller.
Un cauchemar ? Yéhéhé ! Tu penses vraiment qu'ton esprit d'insecte aurait pu imaginer quelqu'un d'aussi classe que moi ? T'vas voir, j'vais te l'prouver moi qu't'es pas en train d'rêver !

Il fit alors s'élever son Reiatsu, de manière très mesurée. S'il ne se retenait pas, il allait simplement le tuer. Ce n'était pas le but visé, il lui serait bien plus utile en tant que pantin dans le creux de sa main. Le creux de sa main justement, parlons-en ! Il l'appliqua sur la cuisse du politicien, lui infligeant une brûlure immédiate. Il ne pourrait plus jamais nier la véracité de cette entrevue.

Tu vois ? Aucun rêve peut t'provoquer un truc pareil. Et j'peux te jurer qu't'auras beau cligner des yeux, ça sera toujours là... Jusqu'à la fin d'ta misérable vie ! Maint'nant j'attends plus. Soit t'es avec moi et tu vivras heureux le restant d'tes jours. Soit t'es contre moi, et le restant d'tes jours s'élève à royal'ment cinq minutes. Oui ou non. J'attends !

Il opina simplement. Tout en faisant se déverser un liquide chaud et jaunâtre sur le sol. Cela aurait pu énerver Koshiro, mais il préféra s'en marrer. C'était une victoire. Il lui avait tellement foutu la trouille que jamais ô grand jamais il n'irait le trahir. Exactement ce qu'il voulait !

Bien ! Maintenant que c'est réglé, j'te rends ta liberté. Tu l'aimes hein ? Comme ton semblant de pouvoir, pas vrai ? Maintenant qu't'as compris qu'ces deux choses dépendaient d'moi, tout comme ta misérable vie, j'pense qu'on va bien s'entendre. Des gars à moi prendront contact avec toi régulièr'ment. Te filer un peu d'pognon et t'donner des consignes quand j'aurai b'soin. Et si tu dis le moindre mot sur moi à quiconque, j'te retrouv'rai, n'en doute pas ! En attendant... dégage le plancher !

Un signe de la tête à Paloma. Un coup de sabre de la belle pour défaire les liens et l'emporter... Elle le larguerait quelque part, où il lui resterait à trouver une bonne explication pour sa disparition soudaine. Une bonne chose de faite. Il en resterait une autre encore. Dès que Paloma serait revenue... Il l'attendrait bien sagement sur son plumard, là où tout cela devait forcément les mener...