Fraude! Si si, m'sieur l'arbitre, y a triche ici, c'pas possible!

Ce mec était sans aucun remord, même quand venait le moment de se faire éclater la gueule. Alors comme ça, il avait été touché par la majorité des coups, mais en fait, il s'était contenté d'exploser. Exploser, là encore, ça passe, hein. Un gros tas d'argile moche qui s'était fendu en douze morceaux distincts. Mais il aurait fallu être un putain de demeuré pour croire que ce bordel avait pu finir aussi facilement. Sérieux, quoi, il ressortait lui-même d'une confrontation contre un homme qui rigolait devant la perte de ses membres, parce qu'il les remplaçait avec des parties insectoïdes translucides. Aussi, c'est pas pour faire chier personne, mais l'irlandais, son visage n'afficha pas grand chose d'autre qu'une expression agacée quand le décor devint interactif. Mais ce tour de passe-passe, c'était pas le pire.

Le pire, c'était la pimbêche au teint de plâtre qui venait à côté de lui pour lui dire de ''ne pas se retenir''. Pardon? PARDON!? Mais il donnait ce qu'Il pouvait, qu'est-ce qu'elle avait à la ramener, cette conne!? Quoi, parce qu'il maniait pas un madrier de deux tonnes pour cogner sur cette tête de bite, il était tout à coup ''en train de retenir ses coups''!? Mais qu'elle aille se faire voir, eh! Y a même pas une heure, il arrivait en avion en voyage d'affaires pour sa compagnie de produits pharmaceutiques! ALORS ELLE LUI FOUTRAIT BIEN LA PAIX, HEIN. T'en foutrai moi, de retenir les coups. Il retiendrait pas ses coups quand il lui coincerait la tête dans le cul, ouais. Soudainement imprégné d'un air indigné propre à lui-même, Calum s'apprêtait alors à relancer la capitaine de quelques remarques de son cru, avant d'être interrompu sans prévenir par... une boîte? Mais c'était quoi encore, c'truc? Qu'est-ce que le mec au bob inventait encore comme saleté, cette f- ah. Sous ses yeux, accompagnée de ses propres cris de fureur l'espace d'une seconde, la capitaine venait d'être aspirée. Elle était plus là. Disparue, envolée. Et s'il fut choqué quelques secondes, le jeune homme acheva ce moment avec un sourire en coin aux lèvres. Bien fait. Qu'elle y pense dans une autre dimension ou il savait pas quoi d'autre, à ses remarques de me-...minute. Depuis quand est-ce qu'il flottait dans les airs?

« ...Houston, on a un problème? »

Absorbé qu'il avait été dans sa satisfaction vis-à-vis de la mauvaise fortune de Miss Plâtre 2010, il était réellement passé outre le fait qu'il avait commencé à s'élever dans les airs. Tout comme le reste des protagonistes, et quelques pièces du décor avec. Sa théorie concernant un autre univers lui revint en tête un bref instant. Peu importait où ils étaient, c'était définitivement pas sur Terre. On la lui faisait pas, à lui. Or, ses élucubrations de fan fidèle au genre de science fiction ne feraient pas long feu. Car la gravité avait beau avoir foutu le camp, y avait quelque chose qui s'apprêtait à sortir du sol, à trois mètres de lui. Ah mais qu'est-ce que c'était cette fois, il allait se faire attaquer par une marmotte sauvage aux dents acéréeeeEEEH!?

Soyons sérieux. Qui, en voyant le sol remuer, s'est déjà attendu à voir un putain de gros requin lumineux et semi-transparent jaillir du trou? Parce que Calum n'en faisait pas partie. Et puis sans déconner, qu'est-ce qu'il était supposé faire devant une surprise comme celle-là, hein? S'en remettre à la chance, voilà ce qu'il avait fait. Et pour une bonne raison. La chance, c'est comme avoir son propre Bat-signal en version de poche. Le héros arrive, règle la situation du mieux qu'il peut dans le temps imparti, et disparait dans les ombres jusqu'à la prochaine intervention. Et pour ce coup-ci, où qu'il soit, Batman avait lâché un gros gravat sur la gueule du requin, déviant quelque peu sa trajectoire. Pas entièrement, mais bon. Il s'était seulement pris un requin géant sur le coin de la gueule, et s'en était sorti projeté dans un mur avec quelques coupures désagréables au bras. Mieux valait ça que de finir DANS la gueule du requin. Merci Batman, où que tu sois.

En dehors de tout ça, tout le monde avait pas perdu une seule seconde pour continuer à se foutre sur la gueule. La femme requin était allée s'écraser dans un coin, encore fumante de sa tournée fabuleuse en mode berzerk. Elle serait sans doute plus très utile, celle-là. Le gros black - no racism intented, promis -, après s'être dandiné un moment comme s'il était en feu, ce con, avait fini par retourner à la charge de plus belle. Le baltringue qui s'en était pris à un pilier dès leur arrivée avait semble-t-il retrouvé ses esprits et visait la bonne cible, maintenant. Content pour lui. Mais il subsistait un autre problème, en fait : y avait la fille pâle et en panique qui s'était réellement mise à faire une scène digne d'un animal sauvage dans cette cage de métal qui l'enfermait. Même de là où il était, il pouvait sentir toute la haine et la rage qu'elle exprimait. Il allait falloir s'assurer de son état, aussi grave que soit la situation. Parce que sérieux, ils se plaindraient comme ils voulaient, mais c'était à la fois con et insensé d'enfermer quelqu'un direct comme ça. Autant d'un point de vue éthique que du point de vue selon lequel ils avaient un connard à démonter. C'était pas le moment de s'enfermer les uns les autres.

...Et juste comme il commença à se diriger vers la cage avec cette pensée qui assaillait son esprit, l'irlandais put voir... une autre cage se former. Non mais c'était une manie ou quoi? En plus, en quoi elle était faite cette cage, hein? En tissu, quelque chose du genre? Putain, une belle bande de bizarres, tous ces geeEH!? La vache, la vieille elle l'avait surpris, nom de Dieu! Y avait une p'tite vieille devant la cage, qui semblait leur parler à lui et la gueulante de la cage d'une voix faiblarde et tremblotante. Elle les avait laissés à l'extérieur, parce qu'ils ''étaient humains''? Ouais bah peu importe la raison, elle avait peut-être confiné le combat l'espace d'un instant, la bonne femme. Elle devait être sacrément discrète, la germaine, il l'avait même pas remarquée! Y avait bien une gamine qui lui était apparue tout à l'heure, très brièvement, mais ça pouvait pas être elle. Les souris se promènent sous les meubles, hein?

« On verra pour les soins, là tout de suite il va falloir faire en sorte qu'on organise ce bordel, ou on s'en sortira pas! »

Et sur ces paroles, de se dire qu'une couche de plus de son cru ferait pas de mal, pour le coup. Freinant brusquement à quelques mètres de la cage métallique, l'irlandais plonge la main dans son dos, pour en ressortir le porte-monnaie. Ouais, le porte monnaie. Et pour quiconque aurait aucune foutre d'idée de ce qu'il comptait faire avec ce truc, ils auraient qu'à rationaliser le fait qu'il se mettrait à mitrailler de pièces le dieu factice avec l'efficacité d'un fusil d'assaut. Mais ce truc, c'était que du vent. Certaines pièces feraient mouche, sans doute, mais leur effet voulu était tout autre. Il avait tenté cette technique au pif contre ce clown de débile mental en ville. Maintenant, il allait le faire avec précision. Et comme de fait... sitôt qu'il eut terminé de ''tirer'', qu'il ne fallut que deux secondes avait qu'un craquement sinistre ne retentisse . L'un des immenses piliers encore debout, eh bah il allait pas le rester longtemps. Craquelant à sa base, l'immense pièce de pierre taillée commença bien vite à chuter... pour percuter un pan de mur, bloquant sur place. C'était une blague. Ça pouvait qu'être une blague. Il ne ratait pas. Tout tombait toujours à point. Il ne pouvait pas se faire foutre de sa gueule comme ça, c'était pas logique. Alleeeez. Allez, allez! Allez, allez, allez!

« MAIS T'ATTENDS UN PUTAIN DE SIGNAL, OUI OU MERDE!? »

Et un pan du mur de se détacher. Le pan de mur de tomber sur le pilier. Le pilier de céder sous l'impact, et de tomber de nouveau juste dans la bonne direction, maintenant accompagné d'un pan de mur. Eh bah voilà. Rien de tel qu'un bon coup de pied au cul pour que le boulot s'accomplisse. Qu'il s'amuse avec les matériaux de construction, c'était cadeau. Pour sa part, il avait d'autres chats à fouetter pour une minute ou deux. Parcourant le peu de distance qui le séparait de la cage, l'irlandais se pencha pour regarder par l'une des ouvertures de la structure. Elle était là, en proie à une sorte de mélange entre le désespoir et une forme pure et dure de rage aussi brutale qu'on puisse imaginer. Ce serait pas facile. Mais il allait devoir prendre une ou deux initiatives, pour le coup.

« Eh! Tu vas bien là-dedans? Calme-toi, je vais tenter de te sortir de là! »

Et de se retourner vers la cage, à l'intention du black baraqué. Avec l'espoir qu'il était pas trop occupé à se faire fendre la gueule pour l'entendre.

« EH! Fais dégager la cage, tu vois bien que si quelque chose va lui faire perdre la carte, c'est vos putains de conneries! »

Et de se pencher de nouveau en cherchant des yeux la jeune femme. Même quand ils étaient entrés, elle avait eu l'air un peu paniquée, désorientée. Il pouvait pas le lui reprocher. Lui-même se demandait encore comment il avait réussi à s'adapter aussi rapidement à la situation dans laquelle ils se trouvaient, en ce moment. Peut-être ses années dans la rue ; la merde avait tendance à tomber à grande vitesse quand on faisait pas gaffe. Fallait avoir l'habitude de réagir au quart de tour, où c'était mort. Allez savoir, elle avait peut-être eu une vraie crasse de vie, celle-là. Raison de plus pour l'aider. S'il pouvait bien témoigner d'une chose, c'est que c'est au moment où l'aide semble la plus improbable qu'elle peut faire le plus grand bien.

« T'inquiètes pas, ça va aller! On va régler tout ça et sortir d'ici, j'te le promets! »

Allez savoir, il arriverait peut-être à faire ressortir quelque chose de positif de toute cette histoire. Pensée naïve ou prémonition divine, l'entreprise valait la peine d'être tentée.

Calum, ton boost est associé aux attaques physiques, tu ne peux pas le joindre à une capacité de pouvoir, il te faut donc changer ça. Signale-le dans le bureau lorsque tu as édité, ou si jamais j'ai mal compris l'usage que tu fais du boost ^^
Merci à toi.

Asuna

Furie culminante. Son enveloppe charnelle se tortille à l'intérieur de sa prison de métal. Encellulée , la prédatrice ne le resterait pas longtemps. Cependant, s'apprête-t-elle à faire de sa cible l'exutoire de son courroux que s'évanouit cette dernière de son champ de perceptions. De se précipiter sur la paroi de la boite pour mieux constater la disparition de sa proie. L'expression choquée. La respiration bloquée. Alors quoi ? Encore une fois, la frustration lui prendrait de ne pouvoir asséner aux responsables de son tourment le juste prix de son désespoir ?

Braillarde quelques secondes plus tôt, plus le moindre son ne s'échappait de sa gorge serrée. Griffer le mur métallique, pour jeter au sol ce regard... Regard de la perdition. Regard de l'aversion. Regard de toutes les possibilités, à commencer par les pires. Commence-t-elle à virevolter dans les airs que la Muda n'en a cure. Une aura puissante la menace. D'à peine lever les yeux pour sentir se ficher dans sa cuisse un premier projectile n'étant que le premier d'une lourde rafale. Une attaque en soi ? Simple avant-goût de ce qui l'attendait. Météore humanoïde qui achève d'ébrécher le plafond pour s'écraser sur son dos. La colonne vertébrale disloquée, l'humaine livide n'a le temps de la remboîter qu'une salve d'épines la perfore de part en part ; l'action se parachevant d'une étreinte piquante. D'enfin souffler ? Une ultime salve de boules d'énergie explosent sur sa peau, entament son habit et brûlent sa chair.

Craquement sec de son épine dorsale. En suspension dans l'espace confiné, la bouche ensanglantée, haletante. Vision trouble. Lourde. D'arracher les corps étrangers de sa chair la fait tressaillir, gémir et frémir. Carcasse flottante qui se vide de son sang. De s'affaiblir, à chaque seconde... Vient-elle à bout des derniers que lui prennent de vifs tremblements. La sueur passant par chaque pore de sa peau pour se mélanger à l'hémoglobine. De se sentir partir à l'idée même de se mouvoir plus... Réduite à l'impuissance... S'évanouir ? Une influence extérieure... une voix... réanime son esprit. Familier ? Non. Rien de moins qu'un inconnu. Que lui veut-il ? De percevoir difficilement le moindre de ses mots. Malgré tout, assez de matière pour deviner le sens. Il s'inquiète ? N'y rien comprendre. Une vie passée à incarner la pestiférée, ne gagnant du vivant d'autrui qu'une ultime angoisse. Une vie entière à conforter cette solitude, pour voir se gagner, en moins d'un mois, l'ébauche d'affections. S'en réjouir ? Non. S'évanouir, le regard creux.