Je m’étais laissé une journée, une longue et dur journée. J’avais d’abord pensé qu’aller voir Reisen réussirait peut être à me changer les idées, que peut être ainsi je serais alors capable de ne pas y penser. Semblerait-il que je me sois trompé. Malgré tout ce que j’avais pu apprendre sur les Reapers, et le fait que je ne sois pas plus rassuré sur le sujet, ils étaient maintenant devenu le cadet de mes soucis. Je n’hésiterais plus à les rembarrer et qu’ils n’essayent même pas de me chercher des noises car sinon cette guerre c’est avec la mort de l’un d’entre eux qu’elle commencerait !

Heyshiro était à cran et je le sentais ruminer sa colère au fond de mon esprit. Les plaines brûlés avaient refait leur apparition et cela n’annonçait rien de bon. Mon état actuel et cet appel lointain d’un monstre au Hueco Mundo n’aidait pas à lui faire retrouver son calme. Si notre entente c’était clairement amélioré les récents événements n’aidaient en aucun cas à la faire perdurer !

Il était clairement temps d’aller le voir, et d’en parler avec lui. Il s’était sortit de se pétrin en utilisant son ancienneté et sa force, je n’étais pas capable du même effet, surtout pas maintenant que j’avais la tâche sur les épaules. Et Taka qui avait été promu, comme si ce n’était pas suffisant il fallait que je trouve maintenant un remplaçant pour lui. Si j’avais été heureux pour lui, maintenant que je devais m’occuper de six divisions en comptant la mienne j’étais clairement dans une sacré merde… Les Divisions dont les Capitaines n’avaient pas été remplacé, voilà maintenant qu’en plus de la mienne je devais m’occuper d’eux. Et à quel prix…

Je n’avais pour l’instant rien fait. Pas le moindre ordre, pas la moindre décision. J’avais donné la Division à Akiji, qui s’en occuperait comme d’habitude pendant mes absences et je m’étais muré dans ma Division. J’avais personnellement informé mes hommes de la nouvelle, et ils avaient compris je le savais…

Mon entrée aux Phalanges Brisées ce fit pour une fois la mine refermée, pas un sourire, pas même à Atilla qui essaya de me saluer. Un signe de la main fut tout ce que j’avais à lui offrir pour cette fois. Sans même attendre je finis par traverser le bar à sa recherche. L’on me fit comprendre qu’il était occupé et que quelqu’un avait été envoyé le chercher. Je m’asseyais donc à une table séparé des autres et attendrais patiemment l’arrivé du colosse. Il avait beaucoup à gérer j’imagine, entre sa punition qui arriverait probablement un jour et les affaires en relation avec les Reapers il devait avoir énormément à faire. Pourtant j’étais sûr qu’il trouverait du temps à me consacrer. Après tout la situation était assez grave comme ça !

Pour une fois je ne fis pas de manière, prenant un verre de leur meilleur Saké que je tirais en bas d’une traite je demandais finalement que l’on m’amène une bouteille, il aurait lui aussi sûrement soif. Je ne comptais pas me mettre mal, je désirais simplement boire une boisson assez forte pour me faire penser l’espace d’un instant à autre chose…

Il arrivait enfin. Je le ressentais plus que le voyait. Il ne devait probablement pas être bien loin. Son énergie pulsait à travers tout le bâtiment et il n’y avait pas besoin d’être un expert en détection pour s’en rendre compte. Les deux coupelles pleines posées sur la table attendant d’être bu et moi, morose, qui attendait d’enfin connaître son avis sur ce merdier sans nom.

Salut !

- Salut...

Il était en colère et préparait déjà ses plans de bataille. Il allait répartir ses hommes sur le terrain dès ce soir, sans attendre. Il avait déjà le concours des hommes de la Seconde division à ses côtés et Noboru sécuriserait les alentours du bar. Restait à placer ses gars correctement pour que les districts qu'il souhaitait préserver soient sécurisés au mieux. S'opposer à Asuna était inconcevable pour beaucoup. Pas pour lui. Même s'il savait qu'il ne pourrait l'arrêter, il pourrait au moins soustraire son secteur de sa folie meurtrière.

Se posant près de Shu, il attrapa son verre et le vida d'une traite, reposant ce dernier avec une telle violence qu'il fissura le récipient. Oui, il était en colère. Et ça se voyait. La haine irradiait de son corps. Son aura formait une sorte de manteau argenté autour de sa personne, preuve qu'il était instable. Généralement, il ne se laissait aller que lorsqu'il combattait. Pas cette fois. Plus maintenant. Il posa le regard sur son acolyte. Il le comprenait. On lui avait donné les informations manquantes suite à son départ : Noboru lui avait raconté les ordres qui avaient été donnés. Et qui serait l'exécuteur à la place du Kenpachi. Pour la première fois depuis longtemps, Shinjirô était compatissant. Car la tâche qui revenait à Shu aurait dû être la sienne.

- Je suis désolé pour toi, mon pote. Vraiment.

Des mots rares pour lui. Mais qu'il pensait sincèrement. Il n'était pas possible pour le Capitaine de la Dixième d'agir autrement. Il avait déjà déserté une fois. On ne lui accepterait jamais une seconde incartade. Asuna le savait-elle ? Etait-ce pour cela qu'elle l'avait désigné lui et pas un autre ? Elle était suffisamment fourbe pour l'avoir deviné. Peut-être même que la défection du colosse l'avait arrangé. Mais Kiryû ne pensait pas à cela. Il ne pouvait qu'imaginer l'état d'esprit de cet homme. Il n’avait pas le choix... Mais agir briserait sans doute quelque chose en lui.

Il poussa un soupir, contemplant les fissures qui recouvraient désormais le verre face à lui. Que dire. Que dire sans passer pour un traître. Il savait qu'il allait devoir répondre de son attitude. Mais il ne regrettait rien. Et pour cause : il s'organisait déjà. Les hommes de la Seconde l'aidaient à faire passer le message le plus discrètement possible. Le colosse allait prendre les choses en main. Ce bar. Sa demeure. Il serait son nouveau fief. Le centre de la résistance. Shinjirô leva la tête et balaya la pièce du regard. Que des fidèles. Que ses fidèles.

- Attila. On ferme !

Le Shinigam comprit la consigne. Comme un seul homme, les autres Shinigamis se levèrent et sortirent du bar, ne laissant que quatre hommes aux portes, comme pour sécuriser les lieux. Les autres étaient déjà en train de sécuriser l'extérieur. En quelques mots, le colosse venait de garantir que ce qui se dirait ici ne sortirait jamais. Il reprit alors :

- Que comptes-tu faire, maintenant !

Que comptais-je faire maintenant, voilà bien la question la plus existentielle qui soit. J’avais quelques idées sur la question, mais n’arrivait toujours pas à me faire à la principale… Celle qui impliquait que j’allais être l’exécuteur de trois millions de personnes. Car même si je ne le ferais pas moi-même je serais celui qui en donnerait l’ordre, et plus que n’importe qui, celui qui aurait sur la conscience la mort de trois millions d’innocents. Et ça quoi que je ferais je ne suis pas certains que je réussisse un jour à vivre avec. Je n’avais jamais été un meurtrier, les hollows étaient différent et je comprenais et acceptais la raisons qui nous poussait à les purifier, ici même si je comprenais en aucun cas je ne l’acceptais ! Nous allions devoir éliminer des personnes qui n’avaient absolument rien fait, de simples âmes qui n’avaient rien demandé à personne.

Je n’en ai pas la moindre idée !

Je lâchais cette phrase avec dépit, le regard vague. Même ses excuses n’avaient pas eu d’effet, si solennel qu’elle puisse être. Je savais que j’avais là un moment rare et que pour qu’il s’excuse ainsi il devait sincèrement le penser. En temps normal j’aurais su apprécier ce moment probablement extrêmement rare. Pourtant je n’y arrivais pas, comment le pourrais-je ! Je me foutais qu’il soit celui qui en un sens m’ait mis dans cette position, je savais qu’il ne l’avait jamais désiré. Non, celle contre qui ma colère se dirigeait été Asuna. Notre Capitaine Commandant que je ne pouvais que soupçonner de m’avoir volontairement mis dos au mur. Elle en était capable et de tous, j’étais celui avec le moins de marge de manoeuvre…

Je me retrouve propulsé bourreau d’un Génocide qui me répugne ! Je n’ai pas la moindre idée de ce que je suis censé faire ! D’un côté il y a ma conscience et trois millions d’innocents qui vont être abattu comme du bétail et de l’autre la balance des mondes, ce pour quoi nous nous battons depuis toujours et qui est maintenant menacée. Et comme si ce n’était pas suffisant avec mon passé je n’ai pas le moindre droit à l’erreur.

Une part de moi en voulait définitivement au gens comme lui, et comme Haiko qui s’était sortit de toute cette merde sans la moindre hésitation ! Leur punition, si un jour elle tombait, risquait d’être minime. Moi, je jouais ma tête sur ce genre de décision et à ne pas respecter un ordre direct du Capitaine Commandant je deviendrais un renégat à abattre, comme les trois millions d’autres. Je ne parle même pas de prison, au vue des circonstances la dernière chose qu’ils ont besoin c’est de détenus de plus…

Le seul point positif de toute cette merde c’est que je me retrouve en charge d’homme de six Divisions, mienne incluse, et que si tu as besoin d’aide pour quoi que ce soit, mes hommes sont d’ores et déjà à ton entière disposition. Dans tous ce bordel je suis sûr que l’on ne verra pas la différence si seulement cinq divisions prennent part à ce massacre. Il est hors de question que mes hommes y prennent part ! En ce qui concerne ceux de la Troisième, Septième, Neuvième, Treizième, et les Nécromancien… Ils vont devoir apprendre à vivre avec…

Résigné, c’était ce qui décrirait le mieux mon état d’esprit actuel. Le dire à haute voix m’avait conforté sur un point, celui que je n’avais pas le choix et quoi qu’il allait se passer j’allais devoir être celui qui tirerait les ficelles de toute cette merde, celui dont la tête tomberait en premier si problèmes il devait y avoir. Je n’avais toujours pas eu le courage de le regarder droit dans les yeux, la tête baissé, je jouais avec mon verre comme s’il était la seule chose au monde qui importait. Relevant le visage je l’observais. Il était en colère et je l’avais bien ressentit à son arrivé, son énergie fluctuait et il était probablement autant instable que je pouvais l’être ! Mais même s’il avait ses problèmes à gérer tout ce que j’espérais c’est qu’il serait capable de faire en sorte que mes hommes puissent échapper à ce cauchemar.

Pas le droit à l’erreur. C’était une évidence et Shu n’était pas sot : il s’en rendait compte. Cette mission était sans doute la plus importante de toute. Même si elle était aussi la plus cruelle. On ne détruisait pas trois millions d’âmes sans en ressentir la moindre peine. Mais même Shinjirô comprenait ce principe : ils existaient pour maintenir cet équilibre et ils ne pouvaient pas faire autrement. Cela ne justifiait pas tout pour autant. Mais Asuna se devait de respecter cette règle la plus élémentaire de leur monde.

Bien sûr, tête de mule qu’il était, Shinjirô ne l’acceptait pas. Il ne pouvait pas s’opposer réellement mais pouvait au moins faire en sorte de sécuriser quelques quartiers. Ce pourquoi la proposition du Capitaine de la Dixième ne tombait pas dans l’oreille d’un sourd. Si la Dixième joignait ses forces à la Onzième, il pourrait faire de ce quartier un véritable bunker. Et serait alors capable de préserver les coins qu’il comptait protéger.

C’était un risque, bien sûr. Mais Shu avait mit le doigt là où il fallait : dans la masse, il serait difficile de savoir quelle division manquait à l’appel. Surtout si le seul référent, c’était lui. Cela ne sauverait pas les âmes. Mais Shinjirô pourrait au moins choisir avant l’heure ceux qui ne perdraient pas droit de vie. En tout cas, il était agité. Mais ce lieu le rassérénait. Il était chez lui ici et il n’existait qu’une seule et unique règle : ne pas l’emmerder.

- Je prends direct, Shu. La Dixième ne sera pas de trop et j’compte placer mes gars dans c’district pour sécuriser l’coin. On peut pas sauver ces âmes. Asuna sera pointilleuse sur le nombre et s’assurera que le compte y est. Mais personne ne touchera à mon quartier. J’compte aussi envoyer un p’tit message à nos potes Reapers. Histoire de leur montrer qu’on oublie pas leur présence. T’inquiète pas, j’tremperais pas tes gars dans mes magouilles. Par contre j’vais être clair : il est évident que ça va s’ébruiter. Et si le Rukongai se soulève, j’ferais rien pour les matter.

Il savait que le Sotaishô avait demandé de sceller les communications là-dessus. De faire en sorte que personne n’apprenne rien. Ou le plus tard possible. Mais Shinjirô avait déjà veillé à informer son réseau d’informateurs. Il comptait là-dessus pour que l’affaire se fasse entendre.

- Entre cette affaire et celle des Reapers, ça va péter mon pote. Mon p’tit coup d’éclat n’en restera sans doute pas là. Et Noboru va partir sous peu. Si c’est pas déjà l’cas. J’ai un service à te demander. Si on vient me chercher, faudra veiller à c’que Krow cherche pas à m’faire sortir de force. Faut garder mes gars concentrés sur leur mission : protéger cet endroit et se tenir prêt si ces étrangers nous cherchent. Pour le reste, j’en fais mon affaire.

Il restait vague pour ne pas le mettre lui aussi dans les emmerdes. Mais le colosse avait suffisamment de soutien pour se sortir d’un mauvais pas le cas échéant. Il se pencha et attrapa un sac qui se trouvait derrière le comptoir. Alors qu’il l’ouvrait, les billets apparurent en nombre. La récolte de plusieurs semaines. Et il allait s’en servir pour graisser la patte de son réseau.

Je m’occuperais de le garder t’inquiète pas, il bougera pas d’un pouce.

Et c’était bien la la seule chose que j’avais trouvé à répondre à tout ça. Il était au moins d’accord pour mes hommes et je savais que quoi qu’il arrive, hormis un ou autre de confiance personne ne serait impliqué dans cette horreur ! J’allais avoir beaucoup à faire et n’avait pas encore la moindre idée de comment j’allais pouvoir me résoudre à donner l’ordre. Une boucherie aussi dur que celle-là ne pouvait être fait si facilement que ça, et cela nous prendrait du temps avant que l’on en vienne à tuer qui que se soit.

Néanmoins tout ce qu’il dit ensuite aurait presque pu me réjouir il y a quelques jours de ça. Je ne supportais clairement pas ces Reapers, et il me le rendait bien, néanmoins avec ce qui m’était tombé dessus ils étaient devenu le dernier de mes soucis, et j’allais devoir laisser cette tâche au Kenpachi, me contentant d’être prêt le jour où il aurait besoin de moi pour me charger d’eux ! Ils avaient peut être le nombre, mais nous possédions définitivement la puissance brute !

En ce qui concerne le Rukongaï, j’en fais m’en affaire. J’aurais pas le choix de toute façon. Comme si une horreur de ce genre n’allait pas s’ébruiter. J’vais devoir prendre la place du bourreau, et faire mon boulot comme il se doit…

A savoir devenir un tueur implacable, que la foule redoute, et empêcher autant que je pourrais que la foule ne se soulève, car si en plus des Reapers, une armée d’âme du Rukongaï devait se soulever, cela pourrait bien sonner la fin du Seireitei telle que nous le connaissons !

Si tout se passe comme prévu tout sera fini avant que ça n’ait commencé. Je ne vais pas commencer à lâcher une chasse à l’homme et laisser nos hommes se balader dans les quartiers à la recherche de gens à assassiner. Je ne sais pas encore comment mais il va falloir que je trouve un moyen de le faire en masse… Aussi horrible que cela puisse être…

Je devrais trouver un moyen de le faire en masse, de manière aussi indolore que possible. Rien que d’y penser cela me donnait des hauts le coeur. J’avais l’impression d’être un véritable monstre à parler ainsi… Je ne savais pas où tout cela me mènerait mais je n’aimais clairement pas ! Je revoyais mon capitaine, contraint et forcé partir avec moi sur terre à la chasse au Quincy. Non, nous je ne revivrais pas cela ! Les choses allaient se passer différemment !

Pour le reste je ne peux que te faire confiance, avec cette merde je vais pas pouvoir m’occuper de ces arrivistes. Néanmoins compte sur moi le jour où tu en aura besoin, peut importe pourquoi !

Je le regardais droit dans les yeux, soutenant son regard. Je voulais qu’il comprenne que je serais là, et que même si cela impliquait le faire sortir de prison ou participer à une guerre contre les Reapers, il pourrait compter sur moi. Avec Noboru partit au Hueco Mundo il aurait besoin d’homme de confiance, et j’espérais être à la hauteur de son ami de toujours. Je descendais mon verre d’une traite, regardant d’un oeil le tas d’argent qu’il avait là. Il avait donc tout prévu. Même si je ne savais pas si cela serait suffisant pour couvrir un emprisonnement, car selon ses dire, il comptait passer par la case prison…

- C'est bien !

Les informations et précisions de Shu apaisèrent le colosse. Il devait régler ses affaires avant d'agir. Il savait déjà qu'on ne le laisserait pas. Pas après ce qu'il comptait faire. Il ne pouvait impliquer personne, pas même son frère Noboru. Pas même son fidèle ami Shu. Car les choses devaient se faire même s'il les contestait. Il ne pouvait se résoudre à agir. Shu était un homme intègre et allait devoir agir à l'encontre de ses principes. Mais pour le colosse, c'en était trop.Il ne pouvait briser son serment. Pas pour cette cause. Il repoussa les sacs et le verre, poussant un long soupir. Il était las. Pour la première fois depuis longtemps, il se sentait fatigué de cette guerre éternelle. Lui le soldat par excellence, il doutait. Pas de ce qu'il pouvait faire. Pas de ses hommes. Mais du Gotei. On lui avait toujours enseigné la chose suivante : un soldat obéit. Sans poser de question. Sans regard en arrière. Sans contestation. Mais aujourd'hui... Il ne l'acceptait plus. Pas venant de cette femme. Asuna n'avait en rien le charisme de Shunsui. Elle était à cette place car les autres n'avaient pas les épaules. Elle prenait les décisions qui s'imposaient. Mais au fond de lui, Shinjirô ne pouvait lui pardonner le massacre.

Il releva les yeux vers Shu. Que pouvait donc bien y lire son allié ? De la peur ? De l’inquiétude ? Non, simplement de la résignation. Il était devenu plus fort mais à quoi bon, aujourd'hui, si c'est pour retourner son arme contre ceux qu'il se devait de protéger ? Emporté par la colère, il frappa du poing sur la table. Celle-ci se brisa, emportant dans les débris les verres et autres choses qui se trouvaient dessus. Effaré par sa propre stupidité, Shinjirô se tût. Ce lieu. Il l'avait bâti de ses mains avec Noboru. Il allait devoir s'éloigner.

- Ne me cherche pas, mon ami. Quoi qu'il arrive, respecte ta parole. Cet endroit doit être préservé jusqu'à ce que Noboru revienne. Krow doit garder l'esprit de la Onzième. Moi j'agirais comme il se doit. Tu peux rester ici encore un peu, si ça t’dis. Moi j'vais faire un tour.

Alors qu'il se relevait, il posa une main amicale sur l'épaule de Shu. Qui comprendrait ce qu'il s'apprêtait à faire ? Sans doute personne. Mais son propre chemin se dessinait devant lui et il ne pouvait désormais plus se détourner de sa route.

Le Colosse Argenté allait prendre une direction différente...


Fin du rp

La Soul Society allait perdre son guerrier le plus puissant. C’était évident, sans autre certitudes que celle-ci la conversation se termina. Quoi qu’il arrive suite à ce moment il était évident que je ne le reverrais plus avant longtemps, si je le revoyais ne serait-ce qu’un jour… Le regard bas, sans un mot je le regardais partir. Comme dernier souvenir je garderais cette tape d’épaule. Il était un homme comme on en faisait peu, un homme qui ne changerait pas d’idée quel qu’en soit les conséquences. Et cet homme venait de prendre une décision, une grave décision. Si j’avais pu espérer qu’il réussirait à s’en sortir, que ses actions ne seraient pas si grave que cela il était maintenant évident que ce qu’il s’apprêtait à faire l’éloignerait d’une manière ou d’une autre de nous.

Patron, un verre.

J’étais toujours assis, devant les restes de la table qu’il venait de détruire. Le regard vague j’attendais que le verre tant attendu me soit apporté. La Soul Society venait de perdre sa plus fine lame. Son épée la plus aiguisé, celle sur laquelle nous comptions tous pour garder la tête hors de l’eau. Entre la crise qui allait arriver au Rukongaï, les Reapers et la disparition de tous mes amis, je me retrouvais une fois de plus seul au monde. Shinjirô ne reviendrait peut être jamais, Akihiko avait lui aussi disparu sans laisser de trace, la mort de Kamui, Noboru dont le voyage pourrait durer plus longtemps que prévu, Haiko qui avait une fois de plus disparu et Reisen qui ne semblait plus être le même, tous les gens en qui j’avais un jour porté ma confiance avait maintenant disparu. Sans parler de tous les autres. Un instant l’envie de partir me traversa l’esprit. L’envie de fuir, de redevenir un déserteur, et de ne plus jamais revenir en arrière. Oui un instant cet idée me traversa l’esprit, avant de disparaitre, effacé par leur mémoire. Pour eux je me battrais et pour eux je deviendrais la lame que la Soul Society avait besoin. Il était peut être l’homme le plus fort du Gotei 13, cela n’importait plus, il nous fallait de la puissance, et je serais celui qui leur en apporterait !

Une fois le verre apporté, après l’avoir contemplé un instant, je le tirais d’une traite, laissant le liquide venir réchauffé mes entrailles. Dernier verre but à la gloire d’un grand homme qui j’espérais nous reviendrait un jour. Je ne pouvais perdre tous mes amis ainsi, je n’en pouvais tout simplement plus ! Me relevant je me dirigeais vers le bar, où j’y trouverais un autre homme d’importance, un homme qui allait devoir avoir les épaules pour contenir ce qui allait se passer. Un homme qui je n’en doutais pas, deviendrait un grand Capitaine !