Paperasse, paperasse et encore de la paperasse ! C’était mortellement ennuyant, et en plus cela me permettait tout sauf oublier la débacle de ce dernier événement qui ne sortait toujours pas de ma tête. La mort probable de ce chien de la Division Zéro et la fuite de l’ennemie numéro 1. J’avais la rage et cette rage ne réussissait pas à disparaitre. Et ce ne serait pas ce travail dans lequel j’essayais désespérément de me plonger qui m’y aiderait. Non définitivement pas ! Je ne pouvais que ressasser inlassablement les images de ce combat ne comprenant toujours pas ce qui avait pu pousser ce débile profond à s’interposer. L’honneur du combat, foutaise ! Une connerie qui ne lui avait servie qu’à mourir comme un chien, sans mauvais jeu de mot.

Ce qu’il me fallait c’était un verre, et un bon ! Pas de thé, j’en avais ma dose pour le moment, non il me fallait quelque chose de fort, et je ne connaissais qu’un seul endroit où je pourrais trouver ce dont j’avais besoin, le bar de la Onzième division ! Et j’espérais en plus faire d’une pierre deux coups et y trouver le gérant ! Oui cet homme serait probablement de mon avis, et j’avais hâte d’entendre son avis sur ce qui s’était passé. Et puis de tous les capitaines présent il était le seul avec qui je me sentais d’avoir cette conversation. Tenzen on oublie évidemment pour des raisons que tout le monde est capable de comprendre. Noboru même notre entente est plutôt bonne je ne nous voyais pas le moins du monde avoir cette conversation. Il ne restait donc plus que l’argenté, avec qui j’avais d’ailleurs déjà bu un verre et que je n’avais toujours pas rencontré dans son propre bar, quand bien même j’y avais été plusieurs fois ! Oui cette fois-ci serait la bonne !

Akiji-san, je me casse d’ici, j’en peux plus !

Mon «Vice-Capitaine» acquiesça sans un mot. Sachant parfaitement les raisons qui me poussaient à partir de la sorte. Nous en avions longuement parlé et même s’il n’y pouvait pas grand chose il m’avait bien aidé à faire redescendre la pression. Du moins le surplus. J’avais profité d’un de nos entrainements pour laisser s’en aller le trop plein, libérer un peu la pression que je m’imposais. Rendant mon Hollow plus nerveux qu’à l’habitude. Il l’avait ressenti et même si je n’avais pas perdu le contrôle il m’avait offert un combat digne de son rang de troisième siège. Si seulement j’étais en mesure de le faire passer Vice-Capitaine, il le méritait. Mais c’était encore trop tôt !

De Shunpô monstrueux ne prenant pas un instant gare à la consommation d’énergie je me déplaçais aussi vite qu’il me l’était possible jusqu’au Rukongaï, là où se trouvait le bar du Kenpachi. Je n’avais que faire de ce que cela me coûterais, j’attendais simplement ce moment depuis trop longtemps et avait réellement besoin de ce moment de repos !

Bonjour, le Capitaine Kiryû est-il là ?

Demandais-je au colosse qui s’occupait des entrées. Celui-ci répondit par l’affirmative, mais me fit comprendre qu’il n’était pas dans le bar même, mais dans une des salles adjacentes. Je lui dis donc de transmettre au Kenpachi un message pour moi lui disant que s’il désirait boire un verre en ma compagnie je l’attendrais au bar. Je ne comptais pas non plus le déranger et attendrais donc patiemment qu’il ait finit ce qu’il pouvait bien être en train de faire.

- Pas besoin. Noboru m'a dit qu'il enverrait deux gars à lui pour m'apporter quelques cagettes. Alors t'attends et tu réceptionnes. Quoi encore ?

Alors qu'il donnait ses consignes pour la réception de plusieurs caisses d'alcool, un de ses gars vint lui signifier la présence du Capitaine Igarashi dans la salle principale. Une heureuse nouvelle en réalité, qui allait permettre au colosse de se sortir de cet inventaire minable. Gérer un bar nécessitait plus de paperasserie qu'il ne l'avait cru initialement et il cherchait régulièrement à se soustraire à ses obligations en déléguant aux autres. Savoir que Shu se trouvait là était une opportunité formidable. Donnant ses derniers ordres, il quitta la salle pour rejoindre le bar. A peine était-il entré dans la pièce centrale qu'il aperçut le Shinigami. Enfin une occasion de se détendre. Parfait.

Prenant place à ses côtés, il fit un signe au barman pour que celui-ci leur apporte une bouteille plus particulière. Un spécial "Onzième" comme aimait l'appeler le Kenpachi. Un simple regard alentours lui permit de faire comprendre aux autres que les déranger serait une erreur grossière. Et généralement, on écoutait les mises en garde muettes de Shinjirô. Attrapant deux verres qui trainaient sur le comptoir, il versa la liqueur dans ceux-ci et poussa le verre de Shu dans sa direction. Le barman était déjà retourné à ses occupations afin de satisfaire les autres clients. Aux Phalanges Brisées marchait du tonnerre et les salles ne désemplissaient pas.

- Santé !

Il avala le verre cul sec et reposa ce dernier face à lui. Le liquide lui brulait l’œsophage alors qu'il continuait sa route dans le corps du géant. Un sourire apparut sur son visage : il aimait cet alcool que Noboru et lui distillaient à leurs heures perdues. Une véritable tuerie. Le regard de Kiryû croisa celui de son frère d'arme. Leur dernière rencontre remontait au combat qui les avait opposés à l'ancien Capitaine de la Douzième division. Bien que les pertes aient été grandes, aux yeux du colosse ils avaient remportés une victoire conséquente. En effet, ils étaient parvenus à bloquer cet usurpateur avant qu'il n'arrive à ses fins - quels qu'ils aient été - et lui avaient infligés de sévères dégâts. Pour une fois, ils avaient réussis à blesser un Mahô Tsukai. En soi, c'était énorme. Même si la mort de Komamura semblait chagriner les autres et notamment Shunsui.

Se resservant un verre, il attendit avant de l'ingurgiter. La mort d'un membre de la division Zéro avait tout de même eu un impact sur lui aussi. Et à force de penser ainsi, son mal de crâne revenait. Se massant doucement la tempe droite, il poussa un grognement et avala ce second verre d'une traite. Ce n'est pas ça qui arrangerait sa migraine et il savait déjà comment cela allait finir. Il allait devoir rendre une petite visite à Fumiko pour que cette dernière lui file un truc costaud afin d'éradiquer son mal. Et il l'entendait déjà l'engueuler. Ah ! Les femmes...

- Alors... Qu'est-ce qui t'amène chez moi ?

"Chez moi". Ce terme n'incluait pas seulement le bar mais le Rukongai dans son ensemble. Il s'agissait là de sa véritable demeure et ce n'était pas sans raison qu'il avait installé son commerce dans le coin. Avoir sa "famille" à l’œil était aussi pratique qu'indispensable. Ici, il était le patron. Et sa carrure parlait pour elle. Même aujourd'hui, alors qu'il ne portait pourtant pas Kaimetsu accroché dans son dos, il donnait cette impression de danger permanent. Son sabre reposait dans la salle voisine. Éviter de la porter ici lui permettait de ne pas abimer son bar par inadvertance.

Santé !

Une arrivée comme à son habitude, pleine d’alcool et qui ne s'embarrasse pas de paroles inutiles. Un homme, un vrai, un de ceux qu’on ne fait plus, voilà ce qu’il représentait pour moi. Une brute épaisse qui ne s’embarrassait jamais de prendre en compte trop de détails et qui allait toujours à l’essentiel. Et pourtant il était malgré tout l’un des Capitaines les plus abordables du Seireitei. Pas le moins du monde ce genre de gars froid à la Tenzen, bien au contraire. Et même si en l’occurrence je serais le seul à lui parler pour le moment je savais parfaitement qu’à peu près n’importe qui au Seireitei pouvait lui parler s’il le désirait, pas qu’il soit le genre oreille attentive, mais lorsque cela était important il était facile de venir à lui.

J’osais espérer être comme lui, abordable et ne pas faire peur à mes hommes et aux autres en général, je faisais mon possible pour être là pour mes hommes, même si je tirais plus sur le côté oreille attentive que lui lorsqu’il le fallait. Mais passons. Il compris immédiatement que je n’étais pas là uniquement pour boire un verre du moins il en donna l’impression. J’étais en quelque sorte venu boire un verre mais pas seulement. Lui parler était essentiel peut être ma colère réussirait-elle à s’échapper un peu. Et je devais avouer que les deux verres cul sec que je venais de boire, sans sourciller tout comme lui m’avaient fait le plus grand bien. C’était probablement du à mon état du moment, mais cela importait peu en l’instant.

Besoin d’un verre, de plusieurs verres même. Et aussi l’envie d’obtenir ton avis. Je n’arrive pas à oublier les derniers événements...

Je nous resservis un verre chacun avant d’avaler la moitié du miens d’une traite, sachant que je devais tout de même faire attention j’allais arrêter de les tirer cul sec même si ce n’était pas l’envie qui manquait en cet instant. Je devais me contrôler, comme je le faisais en permanence sur le monstre qui vivait en moi. J’étais d’un calme impérial en toute circonstance ou tout du moins essayé de l’être et je devais donc appliquer les même principes en cet instant.

Je ne peux que maudire le Capitaine de la Division Zéro qui nous a empêché de mettre fin à la vie d’un de ces êtres de malheurs. Nous aurions eu notre première victoire, nous l’avions à porté de main et voilà qu’il meurt en offrant à notre ennemie la possibilité de fuir pour un honneur qui lui coûta sa vie. Je peux comprendre que nous ayons en quelques sortes obtenu une victoire en étant à deux doigts de le battre, mais au vue des efforts que cela nous à coûté et du nombre connu de Maho Tsukai je ne peux que redouter notre prochain affrontement, et je doute que l’on puisse regrouper de telle élément pour abattre chacun d’entre eux.

Un total de quatre Capitaine de Division plus un cinquième de la Division Zéro, que malgré le fait que je ne puisse plus penser à lui sans une forme de haine profonde envers son être, je ne pouvais dénigrer la puissance dévastatrice. Il venait d’ailleurs en plus de laisser notre ennemie fuir, de nous sucrer une de nos plus puissante force de frappe, lui-même.

Shinjirô grimaçait... Les derniers événements, voilà ce qui trottait dans le crâne de Shu. Il avait visé juste pour une fois. Comme quoi, tout arrive. Les Mahô Tsukai... Ces types commençaient très sérieusement à taper sur le système du colosse, en ayant plus que marre d'en entendre parler à longueur de journées. Il est vrai qu'ils étaient à un tout autre niveau mais le Kenpachi ne pouvait s'empêcher de penser qu'il y avait quelque chose derrière tout ça. Mayuri en était l'exemple parfait : il en avait entendu parler et savait qu'il était puissant. Mais de là à dépasser la force du Kenpachi ? Non, définitivement non. SA force avait été augmentée d'une manière ou d'une autre et sa seule capacité en science ne suffisait pas à l'expliquer. Certes, il était un génie dans son domaine. Personne ne le contestait. Mais jamais il n'avait eu un niveau lui permettant d'affronter plusieurs Capitaines en même temps. Et ce fameux boost était la base de la force de ces idiots.

Mais les propos de Shu étaient tout de même dérangeants. Shinjirô était un guerrier dans l'âme. Il ne courbait jamais l'échine, même lorsque les situations étaient aussi délicates qu'actuellement. Un véritable Capitaine se devait d'aller de l'avant, qu'importe l'adversaire qui se dressait face à lui. Il l'avait déjà prévenu : il avait des hommes sous sa responsabilité et de son mental dépendrait la survie de son unité. Il commençait à le connaître, bien sûr, et savait qu'il n’arborait certainement pas cette tête devant ses gars. Mais même ainsi, il ne pouvait s'empêcher de détester ce qu'il entendait. Il tournait le visage vers lui tout en levant sa main et en lui mettant un taquet derrière le crâne. Une simple pichenette, pour lui, qui avait pour but de réveiller l'Igarashi.

- Si tu doutes, t'es mort ! A un moment, faut quand même arrêter de tortiller du cul pour chier droit.

Délaissant l'alcool, il pivota complétement vers lui afin de se dresser complétement devant l'ancien Général du Kanshu. Cet homme était un Shinigami compétent, bien qu'un peu trop porté sur l'art des sorciers. Il ne méritait pas de se prendre la tête comme cela.

- C'que j'veux te dire, c'est que ces mecs sont balèzes, c'est clair. Mais on peut se les faire. Franchement, t'as eu l'impression de t'être donné à fond pendant le combat toi ? Moi j'ai pas eu le temps hein. Encore quelques minutes et j'te l'envoyais en orbite. Mais t'as pas tort... Ce foutu renard a foutu la merde.

Ce qui soulevait une autre interrogation : cette division zéro était-elle réellement digne de ce nom où n'était-ce finalement qu'une chimère ? Certes, ils avaient sauvés la Soul Society à plusieurs reprises. Mais les Capitaines qui la composaient actuellement n'étaient visiblement pas à la hauteur de leurs prédécesseurs. Et Shinjirô se persuadait qu'il valait mieux qu'eux. Sans doute se voilait-il la face. Mais en son for intérieur, il se considérait comme un grand au-dessus de ces tocards. Et le Renard avait été là pour le lui prouver. Malgré ces événements, il restait serein et confiant. Ils vaincraient. Comment pouvait-il en être autrement après tout...

- Faut qu'on arrête de trop réfléchir. Ce qui se dresse sur notre chemin, on l'écrase. Pas d'honneur, pas de quartiers. Son erreur ne sera pas la nôtre !

Shinjirô était toujours autant direct et j’appréciais ça. Ce n’était pas pour rien que j’étais venu ici, j’avais pour objectif de faire disparaître mes doutes et surtout la colère contre l’homme de cette maudite Division Zéro. Sa pichenette malgré ma faible résistance physique et sa puissance eut l’effet escompté, je l’écoutais les yeux rivés sur lui. Pas le moins du monde en colère contre lui, je comprenais comment il fonctionnait et il ne désirait que me faire retourner sur le bon chemin, même si ses paroles pouvaient être dures il ne cherchait qu’à m’aider.

Il marquait d’ailleurs beaucoup de point dans ce qu’il disait, nous n’y étions pas allez à fond, et même si je voyais ma marge de progressions par rapport à ce que j’avais fait ce jour là assez minime il n’avait pas tord dans le sens où j’étais capable de bien plus, c’était vrai, mais j’avais affronté trois Maho Tsukaï et celui-ci semblait le plus faible, ou alors était-ce que nos forces en présence étaient moins faibles et donc plus enclin à résister ? Dur à dire, toujours est-il que je ne réussissais pas à être parfaitement serein en ce qui concernait la suite. Du moins pas autant que lui. Il n’était après tout pas le Kenpachi pour rien...

Je comprends parfaitement ce que tu veux dire et je suis d’accord, malgré tout je ne suis pas convaincu qu’en solo même toi puisse résister face à de tels monstres, et que former des équipes telles que celle là ne sera pas toujours possible... Mais tu as raisons je réfléchis probablement trop et suis clairement un brin trop défaitiste.

N’empêche que je savais parfaitement ce que j’avais à faire pour progresser et faire disparaitre ce doute, plus que de simplement arrêter de me poser trop de question, je devais m’entrainer. M’entrainer, et m’entrainer encore ! Progresser augmenter mon niveau, l’amener le plus proche possible de monstre comme lui et Tenzen, car même si je me savais fort, je savais parfaitement qu’il me manquait encore ce plus qui me propulserait jusqu’à eux. Il n’était pas les deux Capitaines les plus puissants du Seireitei pour rien. Ils n’hésitaient jamais, ils croyaient en leur pouvoir et ne se demandais jamais si celui-ci serait suffisant. Oui, plus que de la technique, et de la puissance brute, ce qu’il me manquais réellement était surtout de la confiance en mes propres capacités. La sûreté que quoi qu’il arrive je serais capable de faire face. C’était le devoir d’un Capitaine du Gotei 13, et je n’étais en cet instant pas encore capable de le faire.

Mais parlons d’autre chose, j’ai bien trop ruminé ce sujet depuis trop longtemps ! Il faut que j’avance et non que je reste figé sur le passé !

Voilà au moins une décision qui nous ferait du bien à tout les deux, j’étais convaincu qu’il avait du entendre parler de ce sujet bien trop souvent ces derniers temps et que cela commençait à le saouler. Sa grimace au début de la conversation le prouvait bien.

J’ai appris que tu avais un nouveau Vice-Capitaine, il réussit à combler le vide laisser par Noboru ?

Je me demandais comment le Kenpachi vivait la chose, il avait après tout était avec Noboru depuis tellement longtemps, du moins c’est ce que l’un des membres de la Onzième m’avait un jour raconté. J’imagine que cela ne dois pas être facile, pas plus que cela l’a été pour moi de voir Imari disparaître...

Ce n'était pas une nouveauté ça. Le colosse connaissait suffisamment sa force pour savoir qu'il n'avait que peu de chance de survivre à un affrontement direct face à un Mahô Tsukai. Pour autant, ça ne changeait en rien la donne. Le fait d'être conscient de sa faiblesse n'était en réalité qu'une motivation supplémentaire pour supplanter cet obstacle. Le guerrier qu'il était ne pouvait pas ignorer le défi représenté par ces inconnus. Un challenge comme il n'en avait pas relevé depuis bien longtemps, ce qui exacerbait sa combativité. Or à ses yeux, c'était ça la source de son véritable pouvoir. Si toute envie de combattre disparaissait de son coeur, il ne lui resterait alors qu'à mourir. Et de toute évidence, il n'était pas vraiment disposé à passer l'arme à gauche.

Shinjirô s'amusait avec son verre vide, le faisant rouler d'une extrémité à l'autre de sa portion de table, se servant de ses mains comme rempart afin d'éviter qu'il ne se brise au sol. Le bruit du verre roulant sur le bois l'apaisait involontairement. Et plus il réfléchissait, plus le verre gagnait de la vitesse. Finalement, ce fut Shu qui mit un terme à ce petit débat. Sans doute que les arguments et la franchise du Kenpachi avaient suffi à le ramener à la raison, ce qui était plutôt une bonne chose. Pourquoi ruminer ce genre de choses alors que l'on pouvait progresser et faire mieux encore ? On apprend de ses erreurs. Ce n'était jamais aussi vrai que dans un combat.

La discussion bifurquait maintenant sur son nouveau Lieutenant. Shinjirô mit un terme à son petit jeu en arrêtant le verre et en le redressant sur la table. Pas étonnant que la présence de Karot ait déjà fait le tour du Gotei : on ne remplaçait pas Noboru sans que cela ne génère autant de ragots. Pensif, le regard grisâtre du colosse se figea dans celui de Shu. Remplacer son plus fidèle ami n'était évidemment pas possible. Et même si Karot était irréprochable, il n'en restait pas moins qu'un intermédiaire qui n'arriverait jamais aux chevilles de Noboru. Et si en combat il se démerdait, le colosse savait aussi que jamais leur association ne serait du même niveau que celle avec l'actuel capitaine de la Seconde division. Une équipe qui était certainement aujourd'hui la plus compétente et efficace qui soit.

- Le gamin est compétent. Mais il n'arrivera jamais au niveau de Nob' ! Mais j'dois dire qu'il a du talent à revendre et pas mal de couilles pour un môme. La famille le respecte et c'est déjà la preuve qu'il sait y faire. J'l'ai moi-même testé. Et j'dois dire que j'ai aimé c'que j'ai vu. J'crois que se prendre une petite dérouillée par moi lui a aussi fait du bien, ça remet les pieds sur terre et ça permet de voir ce qu'il doit encore faire pour espérer m'atteindre. Son petit séjour à la Quatrième a dû l'y aider, j'pense. Tu verras par toi-même quand tu le verras et tu m'diras c'que t'en pense. Et de ton côté, ça roule ?

Quand le colosse parlait de famille, il parlait évidemment de la Onzième. Son unité qui était bien plus à ses yeux. Il exigeait de tous une cohésion permanente et s'occupait lui-même des abrutis susceptibles de foutre en l'air la réputation de sa division. Et généralement, on évitait de foutre en rogne un homme capable de vous briser les os d'un seul coup. Le respect que ses gars portaient au Kenpachi était grand. Et il demandait la même chose entre eux. Prenant la bouteille, il servait déjà deux nouveaux verres mais pour une fois, ce n'était pas seulement pour le boire d'une traite. Il avait un message à passer...

- A ceux de notre race... Il n'y en a plus des masses !

Il avala cul sec.

A la leur !

Et j’avalais moi aussi mon verre d’une traite, sans même tressaillir ne serait-ce qu’un instant ! C’était ça aussi être Capitaine savoir boire quand il le fallait et avec les bonnes personnes. En cet instant j’avais compris le message que désirait faire passer le Kenpachi et avait donc sans hésité bu avec lu un verre. Avant de saisir la carafe et de nous resservir un verre chacun. Que l’on pourrait boire plus tranquillement évidemment. Je commençais à ressentir les effets de l’alcool sur mon corps et savais parfaitement que quelques verres de plus et je serais vraiment «bien». Il fallait que je me calme un peu, surtout que je comptais aller relâcher un peu de pression à l’extérieur du Rukongaï tout à l’heure, et je savais parfaitement que si je buvais trop j’en ferais forcément trop...

Je suis sûr que tu arriveras à l’emmener jusqu’au sommet !

En même temps son Vice-Capitaine n’aurait pas le choix, l’on ne pouvait pas rester Vice-Capitaine d’un homme pareille en tirant en arrière le niveau de la Onzième, bien au contraire ! Mais j’étais sûr qu’avec ces entrainements dont il avait le secret il réussirait à transformer son nouveau bras droit en un véritable Vice-Capitaine digne de ce nom.

De mon côté les choses avancent plutôt bien, ma Division commencent gentiment à prendre la forme que je veux et mes hommes travaillent de leurs mieux pour ne plus avoir à envier quoi que se soit aux autres. J’suis fier d’eux c’est clair !

Oui je l’étais clairement, fier d’eux. Je n’avais absolument rien à leur reprocher bien au contraire, ils faisaient de leur mieux pour avancer et progresser, et je devais avouer que mes unités longues distances commençaient vraiment à ressembler à quelque chose. J’imaginais déjà les ravages qu’ils seront bientôt capable de créer. Si à contrario de la Onzième ils ne représenteraient pas le Gotei 13 au front, je peux les assurer que bientôt mes gars seront une arrière ligne à la puissance destructive oh ça oui !

Malgré tout il me manque toujours un Vice-Capitaine digne de ce nom... J’ai bien mon troisième siège qui est en quelques sorte le remplaçant et malgré qu’il fasse un boulot parfait dans la gestion de la Division et pour m’aider, il me manque un véritable Vice-Capitaine capable de prendre derrière moi et de me seconder réellement dans les prises de décision importantes. Enfin tu sais de quoi je parles...

Il était en train de le former son véritable Vice-Capitaine, et il en avait eu un avant. Malgré tout Karot mettrais du temps avant d’avoir la même place que Noboru, peut être ne l’aura-t-il même jamais. L’on ne remplace pas un tel homme si facilement. Et pour moi, l’on ne remplaçait pas Imari si simplement que ça... Oui j’avais vraiment besoin de trouver quelqu’un, mais cela prendrait probablement beaucoup plus de temps que je ne l’imaginais...

Mais je perds pas espoir, je trouverais bien la perle rare un jour !

- Il aura pas le choix. S'il ne se montre pas à la hauteur, je le vire de ma division avec un bon gros coup de pied au cul.

Il aurait aimé être aussi sûr que Shu sur ce point précis. Mais seul le temps lui dirait s'il avait fait le bon choix. Choisir un lieutenant n'était pas si facile que ça, surtout pour un homme réagissant à l'instinct, et la comparaison avec Noboru était toujours dans son esprit alors que les deux hommes n'avaient rien en commun. Jamais Karot n'aurait auprès du colosse l'aura qu'avait pu avoir son frère à ses yeux. Ce qui était parfaitement normale. Il ne lui retirait toutefois pas ses qualités mais espérait pouvoir le respecter comme un Lieutenant et non pas comme un simple membre de la Onzième. Le respect qu'il portait à ses hommes était énorme. Mais Shinjirô faisait une nette différence entre un troufion de base et un dirigeant. A ses yeux, Karot n'était pas encore de cette trempe.

La petite étincelle qui brillait dans le regard de Shu alors qu'il parlait de ses propres gars faisait plaisir à voir. Shu s'était parfaitement réintégré et avait su se faire respecter par son équipe. Beaucoup n'aurait sans doute jamais misé un sou sur lui et pourtant il s'en sortait avec brio. Un homme bien. Était-ce l'alcool qui commençait à attendrir le colosse ? Même pas. Il pensait réellement que ce mec était capable de grande chose. Certes, il pouvait encore s’améliorer. Comme n'importe qui. Mais il était digne de confiance.

- Oui, je sais.

Repoussant son verre, il poussa un bref soupir. Le passé était derrière lui et il ne devait pas se focaliser là-dessus. Il se l'était déjà juré et ne reviendrait pas sur cette parole. Afin d'occuper ses mains, il venait de sortir de sa poche plusieurs cure-dents qu'il s'amusait à faire passer de phalange en phalange. Un jeu qui occupait l'esprit et qui l'empêchait de se soucier du quotidien. Après tout, une arme n'avait pas vocation à réfléchir. Et Shinjirô était une arme, sans le moindre doute possible.

- Je ne vais pas tarder à demander une permission à Shunsui. Je veux aller sur terre, jeter un œil sur ce territoire pour lequel mes gars crèvent.

Il venait de passer à tout autre chose et ne s'était pas encore ouvert aux autres de cette envie. Shu ayant vécu sur terre des siècles durant, il était sans doute le mieux placé pour répondre à une de ses questions. Car Shinjirô souhaitait par cette action juger de l'importance de ce monde. Il ne mettait pas en doute les ordres. Il était un soldat après tout. Mais ses gars mourraient dans chaque bataille et il ne connaissait finalement rien de ce monde. Jauger les forces en présence lui paraissait être une bonne idée. Encore fallait-il que Shunsui lui accorde ce droit.

- Voir s'ils en valent le coup. Est-ce qu'il y a là-bas des gars susceptible d'être un challenge pour moi ?

[Excuse pour le petit retard.]

Personne ne provenant du Kanshu en tout cas...

C’était bien plus qu’une évidence. Personne n’était capable de tenir tête à un homme de ce niveau du Kanshu. Une personne traversa un instant mon esprit mais disparut presque aussi tôt. Imari, elle avait tout simplement disparu et même si je savais que si elle avait été là aujourd’hui elle aurait été au niveau du moins j’osais y croire. Mais je ne pouvais plus rester sur des pensées du passé. Aujourd’hui elle n’était pas là et donc en aucun cas je ne pouvais l’envoyer chasser après un fantôme...

Il restait quelqu’un que je savais capable de lui tenir tête, mais pourtant jamais je n'énoncerais son nom ici. Un homme qui était maintenant membre du Gotei 13 et dont je connaissais la toute puissance. Il avait après tout été un ancien Capitaine mais pourtant jamais il ne serait du genre à affronter un homme comme le Kenpachi pour quelque chose d’aussi Trivial que de simplement savoir s’il pouvait tenir tête à l’homme le plus puissant du Seireitei. Non Kamui ne n’était pas un homme comme ça et il ne le serait probablement jamais. Mais c’était là une autre histoire, il n’en restait pas moi un homme à la puissance folle et probablement avec Tenzen l’un des plus puissant nécromancien de toute la Soul Society.

Il y a néanmoins une personne que je pense capable de t’être un challenge...

Une personne dont je ne gardais pas réellement un bon souvenir, bien au contraire. Il était un humain à l’esprit si simple mais pourtant n’en restait pas moins un homme redoutable. Raison pour laquelle je pouvais être pratiquement sûr qu’il voudrait affronter un homme comme Shinjirô s’il apprenait sa venue sur terre.

Un humain à pouvoir qui selon les derniers rapport de la Treizième c’est auto-proclamé défenseur de Karakura après la chute du Kanshu. Mais ne t’y méprends pas, il n’est pas le genre d’homme à sauver la veuve et l’orphelin, bien au contraire, s’il à décider de le faire c’est simplement parce qu’il a des choses à y gagner et qu’il est du genre à aimer se battre. Je ne l’ai rencontré que deux fois mais je peux t’assurer qu’il n’est pas à prendre à la légère. Un pouvoir flamboyant tout comme moi, mais j’imagine que tu voudra découvrir tout ça par toi même.

Je connaissais assez bien l’homme que j’avais en face de moi pour savoir qu’il n’aimerait pas que je lui en dise trop, et puis je n’en savais pas tant plus pour être honnête, une technique ou deux que j’avais pu voir et le fait que c’était selon toute vraisemblance un briquet qui lui conférait son pouvoir. Son totem comme chaque fullbringer !

Si tu te rends là-bas tu n’aura probablement aucun mal à le trouver si tu cherches un peu dans les endroits mal famé, mais rien d’insurmontable pour quelqu’un de ton calibre. Eh eh !

Je m’amusais déjà de l’imaginer sur terre, dans un Gigaï à se promener au milieu d’humain. Une vision de terreur un peu aussi li fallait l’avouer, il avait beau être du côté du bien, si on le prenait mal il pouvait s’avérer dangereux et je ne savais que trop bien qu’il y avait sur terre un bon paquet d’abruti en tout genre.

J’espère malgré tout que tu sera capable de trouver à Karakura les réponses que tu espères, et que tu ne sera pas trop déçu par ce que tu y trouvera...

Je ne le savais que trop bien. Ayant perdu espoir en l’humanité il y a bien longtemps. Je ne les mettais de loin pas tous dans le même sac mais malgré tout je ne savais que trop bien que ceux que l’on voyait le plus était pour la plus part des abrutis. Il se faisait la guerre en permanence et n’arrivait jamais à rester tranquille. Il ne savait profiter de leur chance et de la vie qu’ils avaient devant eux.

- Je verrais bien une fois là-bas, mon pote. J'vais certainement pas me prendre la tête avec ça.

Pourquoi serait-il déçu alors que finalement, il n'attendait rien de précis en dehors de savoir ce qu'il protégeait avec son sang et celui de ses gars ? L'histoire de cet humain par contre réveillait en lui quelques brefs souvenirs. Si sa mémoire était bonne - ce qui n'était d'ordinaire pas vraiment le cas - il s'agissait de l'homme ayant demandé un sabre et un Haori. Il s'en souvenait car la demande avait soulevé un tollé parmi certains gradés même s'ils avaient fini par accepter. Le représentant de la race humaine selon ce qu'il disait. Et visiblement une personne suffisamment forte pour ne pas craindre un capitaine se dressant face à lui. Nul doute qu'il recherchait le gars. Et qu'il le trouverait, bien évidemment.

Qu'importe finalement le pouvoir de ce dernier, ce n'est pas ça qui empêcherait le colosse de chercher à le rencontrer. Pas nécessairement pour l'affronter mais seulement pour s'amuser un peu. Les distractions n'étaient pas nombreuses par ici en ces temps de guerre et même si son propre marché noir fleurissait, il avait besoin d'un challenge à sa hauteur. Restait à convaincre Shunsui de lui lâcher la grappe et d'accepter sa demande, ce qui n'était pas encore fait. Le Sotaishô connaissait les penchants de Shinjirô pour les combats. Prendre le risque de l'envoyer seul sur Terre n'était sans doute pas quelque chose qu'il ferait sans réflexion.

Pour l'heure, il ne pouvait donc que se contenter de boire un verre avec un ami, prenant seulement du bon temps comme rarement il le pouvait. Shu semblait déçu par ce que l'humanité apportait. Pas philosophe pour un sou, Shinjirô ne pouvait en discuter avec lui. Pour avoir vécu si longtemps sur terre, il devait en avoir vue des pas mal, ce qui expliquait sans doute son état d'esprit. De toute façon, il verrait de lui-même en temps voulu.

- Allez, un p'tit dernier et j'me casse. Tu devrais faire pareil, Shu. T'as la gueule d'un mec qui doit dormir.

C'est ainsi que se terminait à son sens cette petite escapade. Il en avait assez fait pour aujourd'hui et aspirait lui-aussi à un repos bien mérité. Un p'tit dernier. Et go !

Citation :

RP terminé pour ma part, merci à toi

J’était peut être sur ce coup là un poil trop déçu pour avoir une vision parfaite de la scène et je devait en oublier à qui j’avais à faire. Après tout je parlais là au Kenpachi et je savais bien qu’il n’était pas réellement celui avec qui je pourrais venir philosopher sur la décadence de l’humanité. Malgré tout je souhaitais qu’il trouve ce qu’il cherche sur terre, et qui sait peut être aurait-il une vision moins défaitiste de la chose. Je comptais bien le revoir une fois son retour fait, car si je pouvais être sûr d’une chose c’est qu’il arriverait à y aller, je ne sais pas comment, mais s’il décidait quelque chose il y avait de forte chance qu’il l’obtienne ! Une fois que ce serait fait il serait alors capable d’avoir la vision d’ensemble qu’il semblait rechercher.

C’est pas faux, mais j’crois pas que je vais aller dormir pour autant eh eh!

Je ne comptais pas le moins du monde rentrer, pas aujourd’hui, pas encore. J’avais envie d’aller me défouler plutôt que de dormir après tout j’étais venu ici en partie pour ça, et passer ici n’était qu’une étape de mon périple jusqu’à l’extérieur du Rukongaï. Profiter de lui parler bien évidemment était une grosse étape, mais je voulais réellement me défouler, sortir ce trop plein de penser négative qui m’embrouillait l’esprit ! Je trinquais donc sur ce dernier verre avec mon collègue Capitaine avant de le boire d’une traite, m’enivrant un peu plus l’esprit pour me mettre dans les conditions idéales à mon entrainement !

A la prochaine alors !

Je disparaissais un peu avant lui, lui laissant le temps de quitter son établissement comme il le désirait, et puis après tout nous ne prendrions pas la même route il ne m’était donc d’aucune utilité de l’attendre et je partais alors tout seul de mon côté enchainant des shunpô pour me déplacer et me retrouver rapidement à l’endroit où je désirais aller. L’alcool qui enivrait mes sens, cette sensation de vitesse encore augmenté, le vent dans mes cheveux. Oui la situation était parfaite il fallait bien l’avouer ! Je n’avais réellement plus qu’à tomber sur un adversaire et cela serait parfait. Mais il ne fallait pas non plus rêver. Croiser quelqu’un si loin du Seireitei et du Rukongaï relèverait du miracle, tout simplement !

Et pourtant si j’avais su que j’allais rencontrer là-bas un Vice-Capitaine étonnant qui ne tarderait pas à devenir Capitaine et avec qui je m’entendrais si bien peut être n’aurais-je pas bu autant, ou me serais-je plus presser d’y aller. Impossible de le dire, mais cette rencontre incroyable resterait marquer dans les mémoires comme le début d’une longue amitié à n’en pas douter !