Hurlements.

Folie qui envahissait les geôles froides et désertes du palais trônant fièrement parmi les dunes et le sable avec sa cité se répandant à ses pieds semblable à des vermines autour d'une dépouille. Et la silhouette qui martelait de son front les murs de sa cellule avec une hystérie audible ne pouvait voir ce qui se déroulait dehors. Elle ne pouvait voir les afflux et les mouvements de populations et cela la rendait folle. Il n'y avait pas que çà bien entendu, mais c'était déjà un argument plus que valable pour expliquer la soudaine crise de démence qui emplissait le corps de la femme.

Elle se cambrait, elle devenait tantôt raide comme un arc et puis l'instant d'après aussi molle qu'un coussin de plumes. Elle changeait au rythme de ses crises et colères. Elle avait tentée de garder son calme au début mais la pression et la tension internes avaient eu raison, une nouvelle fois, de toute sa motivation. Elle avait péché comme une hérétique, oui oui elle était coupable. Du moins c'est qu'avait dit son Roi lors de leurs première et dernière rencontre, et elle avait finit alors que son humiliation atteignait son paroxysme lorsque le brun lui arrachait son œil, par le croire. Croire à ce qu'elle refusait lors de sa fugue, adhéré à des principes et des valeurs qui n'étaient pas les siennes mais d'un autre côté qu'avait-elle pour soi? Rien, elle ne croyait qu'en ce qu'on pouvait lui montrer et qu'elle pouvait palper. Hors maintenant elle avait perdue la vue tout pouvait lui paraitre réel. Sa rationalité s'envolait pour laisser place à une folie dévorante et dangereuse, le dragon se détruirait de l'intérieur comme à son habitude.

Pourtant ce n'était pas du tout ce qu'avait prévu la borgne lors de son entrevue avec le dirigeant religieux de sa faction. Une mort rapide et simple voilà ce qu'avait espéré l'aveugle qui ne pouvait s'en prendre qu'à elle même, une fois de plus, et alors qu'elle hurlait de nouveau et que son sang coulait de la base de son crane jusqu'au sol en filets carmins et consistants, la fraccion se tourna vers l'autre côté de la cellule.

Ses mains cherchèrent instinctivement un itinéraire jusqu'aux barreaux afin de sentir et de toucher la présence approchant de sa geôle. Son visage mutilé par des nombreux passages de ses ongles, cassés et en lambeaux, indiquait ce qui se déroulait dans cet espace restreint et hors d'atteinte des ignorants.

Freya souffrait de cécité et ce nouvel handicap s'ajoutant à sa faiblesse, qui n'était pas encore réglé, avait provoqué un effet pervers et malsain qui se révélait au grand jour. Elle ne trouvait que de rares instants de bonheur dans sa douleur et dans le mal qu'elle s'infligeait. Comme une mélodie enchanteresse et délicieuse, comme une drogue dont les effets s'achevaient avant la transe finale le dragon ne pouvait simplement accepter la réalité. Ainsi ses bras et la surface de son corps se couvraient progressivement de sillons plus ou moins longs et profonds dépendant des moyens qu'avait Freya à sa disposition.

Et elle accueillait ce visiteur incongrue de cette manière, avec un corps plus que marqué par son état d'esprit actuel et dépourvue de toute envie de réponse et de discours.

Même ici elle n'était point tranquille. Même ici elle ne pouvait pas s'adonner entièrement à ce que lui dictait sa conduite du moment.

S'ennuyant dans son petit nid, Aessa avait décidé de partir en direction du palais. Assez de provisions pour tenir ces prochains jour, l'heure était venue pour elle de passer un petit peu de temps dans la ville sainte, Nacimiento. Et plus précisément, dans les prisons du palais. Pourquoi là bas ? Tout simplement parce qu'elle avait entendue dire que Freya y avait été enfermée après l'explication de son escapade sur Terre. Pourtant, ce n'était pas faute de l'avoir prévenue. La brune lui avait fait la remarque lors de l'évocation du mot déserter. Preuve de sa sottise, elle en avait fini par payer le prix.

Arrivée sur place, l'Arrancar éclata de rire lorsqu'elle aperçue la Fraccion derrière les barreaux. Force est de constater que le Rey n'avait pas non plus apprécié l'escapade de la borgne. Obliger la Septima à se déplacer sans prévenir qui que ce soit était une manière évidente d'un manque de considération pour sa maitresse. Si cette Freya avait été au service de la belle araignée, elle n'aurait pas eu le temps de songer à déserter avec toute la masse de travail qui lui aurait été donné.

Alors on s'échappe sur Terre sans dire un mot sans rien dire ? Peur de déserter complétement ou inconscience pure et dure ?

La borgne n'était plus, non voyante était là ce qui lui allait le mieux.Faute de voir la beauté de la Vedova, c'était là une manière indirecte et suffisante pour dire qu'elle n'était plus digne de poser les yeux devant tant de charme. Dans la cellule voisine se trouvait un autre prisonnier, plus silencieux. Un Vasto Lorde, rien que ca, à l'apparence d'un vieux barbu gigantesque. Reposant son attention sur l'aveugle, elle s'amusa à s'agiter dans tout les sens pour voir si la bagnarde entendait ou pas. Après tout ce remue ménage, elle repassa à la phase des questions.

C'est le Rey qui t'as fait perdre la vue ? Si c'est le cas, tu peux t'estimer heureuse d'être encore en vie et dans une cage.

Clair que la chasseresse n'aurait pas perdu son temps en la privant d'un de ses sens. Autant en finir tout de suite, afin d'éviter toute autre tentative. Mais Aessa n'était pas celle qui devait surveiller la nouvelle détenue, hélas ou heureusement pour elle.

Alors, pas trop dur de te retrouver dans le noir total H24 ?

L'Exequias n'avait jamais pensé à ce que cela pouvait être. Étant une prédatrice non pas hors paire mais juste douée, son pesquisa et sa manière d'utiliser le camouflage avaient été tellement bien utilisé au fil du temps qu'elle ne voyait pas la privation de sa vue comme gênante. Du moins pour l'instant.

Insolente.

Oui la veuve l'était sans aucun doute beaucoup plus que l'ancienne aveugle. Elle venait ici narguer et toiser avec une aisance supérieur l'aveugle désormais enchainée et cantonnée dans une cellule ressemblant plus à un cagibi qu'à autre chose, elle était prisonnière et c'était néanmoins moins pire que ce qu'elle avait prévue. Du moins sur le plan physique elle restait entière et hormis sa cécité apparente elle pouvait être contente du reste.

Sur le plan psychique en revanche c'était une toute autre affaire, le dragon avait prévue sa mort et avait donc joué sur le plan de la franchise ce qui visiblement avait suffit au Roi pour la prendre comme exemple de ce qui arriverait à ceux tentant de déserter. La désertion ils ne comprenaient donc rien à son geste qui désormais lui semblait limpide comme de l'eau de roche. Si elle ne voyait plus sur plan de la réalité elle avait trouvée une sorte de calme intérieur et ses crises ne changeaient rien en ça.

Ses ongles griffèrent ses bras nerveusement, elle hurlait et se cambrait pour extérioriser sa douleur physique et l'humiliation qui avait conduit à n'avoir que l'obscurité comme compagne pour le reste de ses jours, elle ne voyait rien et elle ne pouvait l'accepter. Tiraillée entre son reste d'orgueil et son calme intérieur la fraccion bouillonnait de rage et de férocité envers ses pairs. Elle n'était plus aussi ingénue et simple d'esprit qu'elle l'avait été en arrivant ici et en fuyant hors de son pays.

Non désormais ses projets et objectifs étaient clair et concis. La puissance, rapidement, lui permettrait d'imposer aux êtres inférieurs sa vision des choses. Elle évoluerait entre hiérarchie et propre vanité tentant d'immiscer dans le cerveau encore fragile des jeunes et nouvelles recrues sa propre vision de ce palais et des occupants qui l'habitaient. Bien sur elle devrait convaincre son Roi de son changement radicale d'opinion et elle comptait bien le faire avec aisance et prestance.

Elle obéirait comme elle aurait du le faire depuis le début tout en gardant en tête que les promotions n'étaient pas faite que pour les autres. Cela prendrait du temps à reconquérir ou à conquérir l'esprit et le coeur de Pastor avec sa confiance mais elle n'était plus pressée. Bientôt sa puissance augmenterait encore et elle commençait à croire que c'était uniquement lorsqu'on lui marchait dessus sans pression que sa force augmentait.

Cela changerait rapidement et dès sa sortie elle s'en assurerait, elle mettrait à bien ses obligations et concilierait travail et désirs personnels. Sa tête se détourna des barreaux alors que sa jambe piétinait sans aucune tension et sans peur du regard de l'araignée le sol.

-Je m'estimerais heureuse d'être en vie lorsque j'écraserais ceux qui se moquent de moi et tu en fais partie araignée.

Le ton dur et froid accompagnait sa propre pique envers la membre de l'exequias au moins être aveugle l'empêchait de voir son visage et son corps et finalement c'était pas si mal.

-Notre Roi a jugé bon de m'ôter la vue comme punition à mon exaction folle et il semblerait que j'ai également le droit à la case prison.

Désormais elle acceptait celui qui dirigeait les arrancars et le mettait en avant. Après tout cela faisait également partit de sa nouvelle politique de socialisation ne plus craindre les autres mais se faire craindre d'eux.

-Sur Terre au moins tu me manquais pas et ton visage disgracieux ne me venait plus en mémoire tu vois être aveugle à ses avantages. Mais dit moi tu n'es pas uniquement venue ici pour nous entendre nous chamailler comme de vulgaires enfants si?

Un rire crystallin et cynique envers celle qui lui avait montré son point de vue sur l'existence de leurs races. Si l'autre ne ripostait pas alors peut être l'aveugle penserait à la remercier.

L'insolence était encore présente dans son corps, même avec les cavités orbitales vides. Elle semblait plus calme et plus sereine. L'occasion de repartir du bon pied ou non. A en croire les dires de la dragonne, la balance penche plutôt du mauvais côté. Aessa ne désirait nullement se prendre la tête avec la servante de la Septima. Aussi choisit elle de mettre les choses au clair.

Je ne suis pas venu pour me moquer ni quoi que ce soit. Juste pour venir te voir, sans aucune animosité de ma part. Voir si tu parviens à te remettre de cette blessure qui aurait pu être bien pire.

Elle était venue voir comment se portait la Fraccion et encore une fois elle se faisait rembarrer parce que madame disait y voir plus clair. Lâchant un soupir, elle regarda la porte de sortie. Elle avait sans doute fait le mauvais choix en venant içi. Agrippant les barreaux, elle resserra son emprise, comme une envie de les briser. Mais elle ne fit rien de tout cela, et préféra s'asseoir sur une sorte de banc, non loin de la cellule. Étendant ses doigts dans les airs, elle commença à scruter l'état de ses ongles.

Tu as sans doute remarqué que l’environnement sur Terre s'avère bien différent qu'içi. Plus de désert, seulement la civilisation. Quel sort t'es t-il arrivé là bas ?

Stoppant de regarder ses ongles et inclinant la tête vers la non voyante, elle rapprocha le banc jusqu'à être en face de la cellule. Retourner au stade de l'enfance, au temps où les parents lisent des histoires avant de s'endormir. Le lieu n'était pas si hospitalier, mais il fallait faire avec. Voyons voir si Freya sait conter des histoires, ou est ce qu'elle est toujours aussi barbante. Ce que l'Araignée priait par dessus tout. Faites que cette pimbêche ait changé en bien.

As tu vu les buildings ? Ceux super hauts dépassant de loin les dunes de sables ? Comment t'es tu sentie lors de ton arrivée ?

La harceler de questions n'était sans doute pas la meilleure solution à faire. Peut être voulait elle juste rester tranquille. Mais devant la soif de connaissance grandissante de la membre de l'Exequias, le choix était vite fait. Sortant un petit sac dans lequel se trouvait un peu de nourriture, elle attrapa la main de la prisonnière et le lui déposa. Libre à elle d'en faire ce qu'elle voulait. Ayant entendu dire qu'en prison c'était pas trop le lieu numéro un en matière de gastronomie, Aessa avait pensé à ramener à manger. Histoire de se remplir la panse en cas de petit creux.

J'ai pensé que tu avais faim. Si tu n'en veux pas, je les donnerais au vieux d'à côté. Tiens, tu sais qui c'est ?

Retrouvailles.

Elle retrouvait la même femme qu'elle avait quittée en fuguant comme une adolescente que ses parents avaient privés de sorties et surtout de rencard avec le beau mec du quartier. Elle était partie en enfant avec une mentalité qui n'était pas en adéquation avec la situation et ce qu'elle était. Elle était morte là bas sur les rues bétonnés de Tokyo alors que le vampire lui avait pratiquement prit son essence vitale et dont l'apparition providentielle de sa maitresse avait permit sa situation d'aujourd'hui. La question était évidente: était elle mieux à présent alors qu'elle souffrait de cécité et que son Roi l'avait envoyé en prison sans état d'âmes et en étant magnanime pour la laisser vivre.

La réponse était complexe et ne pouvait être donné à l'instant présent mais déjà elle allait dans une direction que n'aurait imaginé lors de son retour l'aveugle. La proximité de la mort et la privation d'un de ses sens avait considérablement endurcis l'imbécile qu'elle était. Et désormais elle patientait dans l'ombre que ses forces augmentent en méditant et en songeant à sa libération, le temps n'avait plus d'importance seul comptait la finalité de ce qu'elle allait mettre en place. Elle deviendrait importante, si importante que sa présence ne serait plus celle fantomatique et dérangeante qu'actuellement elle était. Elle posa sa main sous son menton et souffla, elle grandir et accepter des lois auxquelles elle n'adhérait nullement? Elle faisait indéniablement des concéssions que la Freya d'antant n'aurait jamais faite. Mais son passé n'existait plus, tout comme n'existait plus ce qu'elle avait été. Elle endurait sagement les retours de flammes qu'elle avait prit, elle acceptait et ne se résignait plus à une vie placé sous le symbole de l'obéissance.

Car elle n'était rien et aspirait à être tout, car l'ascenseur social ne marchait pas en ces lieux. Car elle ne devait compter que sur elle même et sur les rares 'alliés' qu'elle se ferait à l'avenir. Et c'est à ce moment qu'une lumière irradia son cerveau alors que les rouages de la manipulation se mettaient doucement et difficilement en action. Elle fit volte face à l'araignée et son visage aussi pale que la neige et avec une blancheur maladive qui ne la quittait plus elle se mit à sourire et à passer sa main à travers les barreaux pour effleurer doucement et avec une envie maternel le visage de la femme qui jouissait d'une liberté sans que la jalousie ne dévore le coeur de la prisonnière.

-La Terre n'est en rien comparable à ce que nous connaissons Aessa, un jour lorsque je sortirais, un jour lorsque ma rédemption sera accomplit et que les adversaires d'hier seront poussière alors ce jour là je te ferais voir les paysages des mortels et tu tomberas d'extase devant la diversité qui compose leur monde. Nous sommes réduit à un désert et à une obscurité éternelle alors que nous pourrions connaitre la douceur du soleil et la joie dans leurs environnements.

Elle marqua une courte pause alors qu'à la place de son oeil inexistant quelque chose grattait en elle. Des larmes ne pouvant sortir condamner à être refoulés pour toujours, sa bouche trembla un moment avant qu'à l'emplacement de son masque ne coule une unique larme, une larme à la couleur écarlate et dont le liquide carmin s'écoulait doucement le long de son visage et qu'elle ne chassait pas d'un revers de sa main. La nostalgie et surtout l'amertume ne pas avoir pu vaincre la créature qui avait contribué à son changement. Elle ne pourrait que vivre avec ce ressentiment pour le restant de son existence et avec l'amère gout de défaite et de gouffre géant qui l'avait séparé de la puissance de l'humaine si humaine était la chasseur.

-Je suis morte sur Terre. Comme j'aurais du mourir lors de notre rencontre, comme lors de toutes mes rencontres exceptés celle avec Borick. Lui seul avait à l'époque commencé à me faire comprendre le sens de notre vie. Que sommes-nous donc sinon des êtres dont les désirs et l'amertume ont conduit nos évolution et chasse? Je suis surement la mélancolie incarné mais qu'importe ce n'est pas important. J'ai perdue contre une humaine dont les pouvoirs t'aurait surpassé et dont la morsure a faillit m'emporter. Peut être cela aurait été mieux? Je ne saurais le dire mais j'ai une dette envers la Septima, une encore plus grande qu'auparavant et que je ne pourrais jamais combler.

Ce fut au tour de son corps entier de trembler d'abord doucement puis comme si des convulsions la prenait, les barreaux se tordirent alors qu'elle retournait au fond de sa cellule pour réprimer sa tristesse.

-J'ai entrainé Lies avec moi et désormais je réalise mes fautes, celle ne pas avoir pu me débrouiller seule alors que je le croyais et que je me pensais capable de le faire. Je ne mérite pas la vu et cela me rappellera à l'avenir et à tous ce qu'il en coute de faire une escapade lorsque notre rang indique clairement un manque de puissance. Je n'étais rien et je suis devenu quelque chose, bien sur encore incomplet mais qui deviendra entier avec le temps, j'ai désormais foi en moi et en mon avenir.

Son poing se serra alors que sa colère surgissait avec ses paroles.

-Et ce jour là alors tu me feras payer mon affront tandis que je ne renaitrais tel le phénix pour devenir un véritable arrancar qui ne sera plus tourmenté par des émotions et sentiments trop humains.

Et elle ferma sa bouche car un flot de paroles allait la submerger pour l'emporter dans des territoires inconnus. Elle laissait le temps à Aessa de tout comprendre si elle le pouvait. Et le contraire aurait été prévisible, un tel changement de personnalité dérouterait c'était évident.

Son voyage sur Terre avait été bénéfique dans un sens. Depuis leur dernière entrevue, Freya semblait avoir gagné en maturité. Peut être cela était-ce du au résultat de son pèlerinage improvisé, ou autre chose. Quoi qu'il en soit, ce qu'elle décrivit comme étant le monde sur Terre fit sourire l'Araignée, qui passa la main dans ses cheveux.

Oui, j'ai déjà foulé le sol graveleux des humains une fois, c'était avec ta maitresse justement. Et je dois admettre que ce monde m'a ouvert les yeux sur bien des choses, notamment le décor. Où nous avons juste le désert quand eux ont les buildings, magasins et autres.

La réminiscence de tant de souvenirs fit apparaitre un sourire idiot sur sa trogne. Quel superbe voyage que les deux demoiselles avaient fait. Aessa ne demandait que ca de retenter l'expérience. Une si bonne expérience, il fallait à tout prix retrouver cet univers d'asphalte et de graviers. Assez de sables et de ruines, la jeune fille avait besoin de nouveautés, de reconnaissance et de gens avec qui parler trucs de filles. Sa nature d'Arrancar ne devait pas être une barrière, car elle gardait son apparence humaine. Aucun soucis d'adaptabilité donc. Et c'est là que Freya lui exposa une de ses idées, son futur projet. L'aveugle regagna l'intérêt de la brune qui agrippa aux barreaux et commença à les secouer. Oui, elle voulait plus que tout retourner dans cet univers qu'elle appréciait si bien. Cette ambiance qui ressemblait un peu à celle de Las Noches, sans être aussi hostile.

Oh mais avec plaisir. Depuis mon voyage avec la Septima, je me suis découvert une passion pour ce monde peuplé d'individus mortels. Pour en revenir à ce que tu as dit sur l'avis que tu laissais aux autres, je vais être franche avec toi. Je n'ai pas du tout eu envie de te faire la peau durant notre rencontre. Sauf un peu à la fin, mais c'est parce que tu as parlé boulot. Tu me parles de désertion et aujourd'hui tu te retrouves derrière les barreaux, privée de ta vue pour être partie sans le dire. Tu as aussi obligé ta maitresse à se déplacer en urgence. Donc oui, il y a eu faute de ta part. Mais si ce que tu dit maintenant est ton projet d'avenir, sache que je suis avec toi. A toi de ne pas gâcher cette deuxième chance.

Oui, Aessa aimait bien Freya. Elle se reconnaissait en elle, se voyant à ses débuts avec sa soif de connaissance. Il fallait absolument qu'elle garde un œil sur la non voyante, car elle risquait fort de devenir un élément important pour Las Noches. Comme l'Araignée, si on regarde sa carrière. Pas le même chemin, mais les mêmes envies. Certes maintenant elles étaient différentes. Points de vues, objectifs. Mais elles gardaient un intérêt commun pour ce monde où la civilisation avait prit le pas sur la nature.

Qui te dit que ta renaissance n'est pas entamée avec ton passage derrière les barreaux de feraille ? Tu m'as l'air grandie...

On ne grandit pas en si peu de temps derrière des barreaux, que ce soit en taille ou autre. Seulement, Aessa désirait en savoir plus sur les projets futurs de Freya. Et attendrir sa proie afin de glaner des informations était là une des techniques les plus employées. Sans pour autant se servir de la Fraccion, la membre de l'Exequias désirait plus que tout avancer sur cette conversation. Tortillant une de ses mèches à l'aide de son index gauche, elle pencha la tête de gauche à droite en sifflotant un air qu'elle avait entendu sur Terre. Un air entrainant, parsemé de guitares et de grosses caisses. Ne connaissant pas les paroles, l'Arrancar se contentait de "na-nana-na" pour palier à son manque de connaissances à ce sujet là. Aessa tenait absolument à repartir voir un concert sur terre. La musique était l'une des principales raisons pour laquelle la Veuve tenait à repartir. Fallait à tout prix qu'elle demande à tout le monde si ils pouvaient pas placer une journée pour se rendre sur terre à un concert. Obligés, ils allaient aimer.

Alliance.

Oui il était désormais certains que l'entente entre les deux femmes se renforçait, le sujet de la Terre renforçant leurs liens et étrangement cela plaisait à l'aveugle qui aimait à trouver une arrancar comme elle. Les villes grouillants d'humains auraient bien de la place pour leurs race n'est ce pas? Et si on manquait de place alors il suffirait de tuer et de manger tous les humains présents comme des mouches tombants contre une araignée puissante. Les Hollows étaient légions comme les humains mais lorsqu'ils se réuniraient pour former des Menos suite à la mort des âmes humaines alors leurs nombre chuterait. Au final si les mortels disparaissaient alors l'évolution chez les Hollows augmenterait si rapidement que bientôt, c'était une théorie intéressante, il n'y aurait plus que des adjuchas. Enfin ce n'était que le produit de son imagination fumante et délirante.

Elle se concentra de nouveau sur les paroles croustillantes d'informations venant d'Aessa, visiblement ce n'était pas la première fois que la Septima faisait des escapades en duo, et visiblement à chaque fois sa partenaire avait aimé la Terre, enfin à chaque fois pour le moment elle n'avait en tête que son exemple et le cas de l'araignée. Néanmoins c'était toujours ça de prit et elle s'en contenterait pour le moment alors que continuait l'araignée à parler du changement radical de Freya. Intérieurement celle qui souffrait de cécité était heureuse au plus haut point, de surcroit lorsqu'elle entendait la phrase final de l'araignée qui ne doutait plus ou moins de ce que pouvait accomplir le dragon.

Ainsi la fraccion ne souffrait plus de lâcher des informations sur ce qu'elle ferait après cette case prison de sa vie. Même si cela restait brouillon et confus une idée surplombait la masse rampante et suintante de ses idées: La force, elle se devait d'acquérir la puissance nécessaire pour que stop les regards dédaigneux et toisant qu'elle avait l'habitude de croiser. Même si des gens bien trop élevés dans cette chaine et les rapports de forces étaient présent à Las Noche l'aveugle se contentait d'une ambition modeste, être aussi forte qu'un espada de fin de tableau lui irait très bien pour l'instant. Elle se mit de nouveau à tendre ses mains à travers les barreaux alors que son interlocutrice chantonnait une chanson terrienne. Ici les arts n'existaient plus tout ce qui comptait était la foi et la force que chacun possédait mais cela ne dérangeait plus Freya. Si les normes ne changeait pas alors elle rentrerait violemment dedans en montrant qu'elle était aussi capable que le moindre clampin de l'armée de Pastor de faire mal quand il le fallait.

-Je deviendrais puissante, ce n'est pas compliqué vu mon état actuel mais je le deviendrais à tel point que certains commenceront à me faire des doléances. J'émergerais de la masse qui constitue l'armée et je prouverais qu'une condamnée peut être acceptée parmi les siens. J'entamerais ma rédemption et je combattrais car il est vrai que ce n'est pas déplaisant de sentir ses phalanges s'enfoncer dans la chair de l'adversaire.

Elle en sortait bien plus que grandie, une telle évolution dans le personnage était stupéfiante. En si peu de temps, Freya avait changé sa façon de penser. En déclarant qu'enfoncer les phalanges dans la chair de sa proie n'était pas déplaisant, l’aveugle venait de monter dans l'estime de l'Araignée. Toutefois, ne sachant pas si elle était sincère ou non, Aessa préféra garder une once de méfiance. Ca ne serait pas la première fois qu'on se jouait de sa confiance, mais aujourd'hui elle ne voulait pas montrer son interrogation et préféra afficher un grand sourire.

Contente de voir que tu as des projets. Je serais ravie de t'aider si tu as un quelconque problème.

En déclarant cela, Aessa misait sur l'avenir. Car pour elle, Freya représentait une partie du potentiel à venir de l'armée de Santo. Bien qu'elle savait qu'elle serait elle aussi dans l'équipe montante dans les prochaines années, se mettre dans la poche une comparse était pour elle une façon d'éviter les problèmes. Une certaine lâcheté pour certains, de la tactique chez d'autres. Aessa était simplement une personne qui savait que les grands de maintenant deviendraient les vieux de demain. Et c'est justement pour cela que préférer Freya à quelqu'un de plus haut placé était l'idée qui suivait sa logique.
Qui sait, peut être plus tard les deux iraient sur Terre sans avoir à rendre de compte à qui que ce soit, former une sorte de bande ou je ne sais quoi. Les araignées peuvent vivre en communauté, bien que ce soit pas toujours concluant. La brune allait faire des efforts. L'idée d'une colocation de deux prédateurs sur une même toile n'était pas gênante, vu que c'était la membre de l'Exequias qui tirait les ficelles dans l'ombre. Si Freya ferait une seule chose qui n'entre pas dans les projets prévu par Aessa, Ciao Bella. La vaste étendue de sable était l'endroit idéal pour planquer un corps, vu le nombre de monstres qui y vivaient.

Attrapant les mains de la Fraccion, Aessa sortit une petite portion de son repas et la lui mit dans la main. Elle avait entendu dire qu'en prison ils étaient mal nourri, donc apporter ce petit présent montrait que la Veuve prenait bien soin de Freya. Faire naître un climat de confiance, balayer toute idée saugrenue. Elle ne comptait pas s'en débarrasser, l'aveugle faisait partie de son plan. Elle la hisserait au plus haut rang, éliminant tout ses détraqueurs. Le boulot de l'Exequias lui collait parfaitement à la peau, se félicitant d'avoir suivi son sauveur disparu. Bien entendu, obéir au Rey restait l'objectif numéro un. Voilà pourquoi elle décida de parler de la privation de la vue pour la bagnarde.

Tu dis en voir une sorte de rédemption, mais ne penses tu pas qu'avec ce geste, Pastor te manipule dans l'ombre ? Une sorte d'invitation indirecte à rejoindre son culte ? As tu changé d'avis sur ce Sima, ou bien tu continues à nourrir une certaine interrogation sur cette entité qui reste pour l'instant imaginaire ?

Connaitre l'avis de chacun sur cette chose que le Pastor essayait d'inculquer à ses servants. Aessa avait entendu dire que l'Espada était maintenant basé sur les croyances au Rey, balayant toute idées de puissance. Un étrange choix qui semblait bien fonctionner. N'ayant jamais croisé ce Sima, Aessa n'était pas une suivante religieuse mais bien une suivante de ce Rey. Personnage qui avait réintégré un semblant de piquant dans cet Espada qui se perdait bien avant. Lutte sans cesse pour être le numéro un, le meilleur. Au diable cette barbarie, aimons nous les uns les autres. Pourquoi pas, mais il y avait toujours quelques personnes qui refusaient de se plier à cette idée. Les chiffres les plus éloignés dans l'Espada par exemple.

Entraide.

Les deux femmes trouvaient donc un terrain d'entente et pas des moindres. Les projets futurs des deux phénomènes de Las Noche se rencontreraient-ils un jour? Rien n'était moins sur et pourtant déjà l'aveugle souriait alors qu'en croisant ses mains elle relevait sa tête et fixait de son orbite vide sa compère. Un respect profond commençait à naitre dans le coeur du dragon pour celle qui autrefois l'avait mise en garde. Elle sortait grandit de ses mutilations et diverses blessures, elle allait survivre à ce petit passage avant qu'elle ne retrouve sa liberté et que de nouveau ne se déploient ses ailes.

Le jour tant attendu par l'ancienne borgne approchait, la liberté n'était rien en comparaison de ce qu'elle allait entreprendre. Elle n'était pas forte comme certains et dans bien des domaines il lui restait des efforts à fournir mais qu'importe. La joie était proche et il ne lui restait que deux zones d'ombres qu'elle devait régler avant de passer à la suite.

Avancer sans problèmes ne serait pas évident et longtemps cette réputation la précéderait et il lui serait difficile d'accéder aux hautes sphères de Las Noche sans courber l'échine et à avoir à subir les humiliations et les moqueries des autres, mais déjà avec une base solide et surtout une politique diplomatique ouverte à tous le dragon s'assurait d'avoir des semblants d'alliés pour la suite.

La question de la religion? Elle n'y adhérait pas et cela ne serait probablement jamais le cas, un Dieu? Elle serait son propre idéal et sa propre divinité et quant à savoir si le Roi la manipulait en faisant d'elle un exemple, hé bien elle l'acceptait. L'important dans ces situations était qu'on parle de vous, en bien ou en mal cela changeait rapidement mais l'objectif de Freya était de se faire une réputation et la perfection que les fidèles voyaient en Sima était risible. La religion était faite pour occuper et fédérer des masses autour d'un leader et d'un idéal qu'aucun d'entre eux n'attendraient jamais, en vérité être dans la position de Pastor était plus qu'avantageuse et ô combien parfaite. Toujours assurer que les foules suivent ses désirs et à la moindre tension faire d'un dissident un exemple. Et c'était le cas de Freya, de dissidente et de gêneuse elle deviendrait une martyre, un martyre pour son peuple et surtout un formidable outil dans la main du berger. Comme une actrice elle jouerait son rôle de méchante avant de voir dans Pastor la gloire divine et un moyen de salut et de rédemption.

-Je crois que le monde ne changera pas et que finalement il est possible que des entités existantes côtoient le statut de Dieux ne m'est pas dérangeant bien au contraire cela prouve combien de chemin nous pouvons parcourir n'est ce pas? Quand à savoir que Pastor me manipule je prend ça comme un ascenseur social depuis trop longtemps bloqué au sous sol, alors certes cela peut s'empirer mais après tout qui ne tente rien n'a rien n'est ce pas?

Un ascenseur social hein ? Maintenant qu'elle en parlait, Aessa se rapprochait des gens dans le même but. Procédé différent au but similaire. Voilà qu'elle trouvait un autre point commun avec l'aveugle. Autre point sur lequel la jeune Arrancar trouva à discuter, la religion et le statut de Divinité. Certes le titre était alléchant. Se promener dans Las Noches en portant haut et fier ce grade, voila ce que l'Araignée désirait désormais. Maintenant fallait se trouver un surnom accrocheur, Vedova serait pour les connaissances. Quelque chose qui en jette, un truc cool quoi. Des étoiles dans les yeux, la fille s'y voyait déjà. On ne peut pas lui en vouloir, les rêves de grandeur sont les principaux objectifs que tout le monde recherche.

Un retour en enfance donc, comme lorsque l'on obtient son doudou que l'on garde énormément longtemps, et qu'étrangement une nostalgie nous envahit quand on remet la main dessus après tant d'années. Poussant un long soupir, la brune revient dans le monde réel. La prison, Freya, la discussion...

Ok, c'est décidé. Faut qu'on se fasse une sortie toutes les deux un de ces quatre. Quand tu seras libre et dispo.

Ne pas faire tout les étages, aller directement sur le toit. Les escaliers, très peu pour elle. Pas le temps de mettre au point telle ou telle truc pour se mettre dans la poche la Fraccion. Cette discussion avait suffisamment ouvert les yeux à la membre de l'Exequias pour durer plus longtemps. Elles étaient parties sur de mauvaises bases la première fois, comme quoi la première impression ne fait pas tout.
Tout ça cachait certainement quelque chose, mais même Aessa l'ignorait pour l'instant. Quelque chose qui mettrait cette future amitié à rude épreuve. Pouvoir compter l'une sur l'autre...

T'as pas une idée de quand tu sors ? Ya vraiment rien à faire ici, j'y passerai pas mes vacances en tout cas.

Dit elle en traçant un cercle sur les parois de la bâtisse avec ses ongles. Bêtise ou pas, ses derniers dires étaient vraiment... Bêtes de sens.

Consolidation.

Elle avait désormais de quoi armer une corde à son arc, et c'était Aessa qui remplirait ce rôle ô combien déterminant dans la suite. Oui l'araignée servirait à Freya et si cela plaisait à l'aveugle alors sans doute elle mettrait sa propre personne au service des envies du membre de l'exequias.

Mais elle devait encore réfléchir, elle n'était toujours pas grand chose et elle ne pouvait se risquer à faire encore un caprice qui serait certainement son dernier. La prison était en quelque sorte un cocon dans lequel elle était protégée et évoluait sans risque et à l'abris des regards curieux.

Une sorte à deux? Elles auraient en effet tout le temps de le faire une fois que le dragon aurait finit sa métamorphose, et surtout ses interrogations sur le potentiel Dieu de leur race qui semblait existé. Elles étaient toutes les deux mortes comme les leurs alors ce Dieu l'était forcément à moins qu'il ne soit encore plus ancien et qu'il ne sagisse de la créature à l'origine de ce désert.

Dehors à travers les barreaux de sa fenêtre la lune éclairait son visage mais ça elle ne le voyait pas. Elle ne voyait rien sous cette forme mais se sentait déjà plus intelligente qu'auparavant, remarque ce n'était pas compliqué m'enfin. Oui le temps mettait à l'épreuve la patience de la femme en face d'elle et ça Freya l'observait avec amusement.

Elle n'avait plus la notion du temps et encore moins depuis qu'elle était ici, amusée elle passa ses bras au travers de sa fenêtre et écouta en contre bas les échos de la cité bidonville. Eux aussi étaient en prison, prisonnier d'un rêve et de Pastor. Chaque jour de nouveaux hollows arrivaient et masse et la cité grossissait encore, qui l'eu cru? Et l'aveugle repensa à Riful et ses paroles et son visage se crispa.

Et si en vérité son ascension était beaucoup plus simple. Elle ouvrit la bouche pour congédier et remercier Aessa de son déplacement.

-Je resterais ici autant de temps qu'il le faudra je ne suis plus pressée mais visiblement toi si, alors va et profite de ta liberté. Bientôt je viendrais à toi.

Car pour l'heure de nouveau il lui était permit de choisir entre deux voies.

Devoir attendre que l autre ait fini sa peine. C'est comme si fallait patienter le temps qu'untel termine son contrôle dont il lui aura fallu une semaine pour tout retenir alors qu'à vous une petite heure vous a paru amplement suffisante. Profites de ta liberté qu'elle avait dit. Mais ma belle, t'es gentille mais c'est ce que je fais tout les jours. Aessa aurait pu lui répondre ça, mais préfèra se taire. Point envie de refaire un débat maintenant, elle en avait vraiment marre de cet endroit. Il faisait froid, c'était moche. Un coup à attraper la grippe et rester cloué au lit tout ça. Un dernier regard vers l'état de l'endroit où était enfermé Freya, faire une mine de dégoût puis conclure.

Ouais on fait comme ça. Prend tout ton temps, mais pas trop. Qui sait ce que tu risques de chopper ici ! Hahaha ! Allez, à la revoyure Frey' !

C'était exagéré mais qui sait, peut être avait elle raison. Son rire cristallin s'éleva jusqu'à s'évaporer dans les geôles, dernier endroit où elle irait. Jamais plus retourner ici, sauf si du changement est prévu. La brune savait très bien à quoi servaient les prisons, mais c'était pas une raison pour négliger l'endroit. Un petit coup de ménage de temps en temps et ça serait déjà un peu mieux. Embaucher un ou deux hollows qui lécherait le sol, ça devait pouvoir se faire. Mais en aucun cas elle prendrait part à ça. Plutôt crever que faire des tâches ménagères !

De retour chez elle, l'Arachnide se laissa tomber sur ce qu'elle prenait pour un lit, fixant le plafond de ses yeux. Et si elle se mettait dans l'erreur en restant avec la Fraccion ? Secouant la tête d'un mouvement désapprobateur, elle se remit sur le bon rail. Aessa savait très bien ce qu'elle faisait. Son cercle de contact s'agrandirait davantage sur Terre. Mais pour cela, il lui fallait devenir plus forte. Acquérir de nouveaux tours, être plus affûtée. S'entraîner sur ses prochaines chasses, se surpasser. Oh que oui, Aessa allait bien profiter de sa liberté. Et pas qu'un peu.