Ce qui l'avait amené ici, dans cet endroit que les mortels appelaient "Baléares", Borick ne le savait pas vraiment. Mais il ne regrettait pas ce choix aléatoire. Lui qui était sensible aux beautés de cette terre qu'il convoitait, il ne pouvait être déçu par cette destination de rêve. Le soleil était déjà bien haut dans le ciel, baignant de sa lumière les différentes plages qui s'étendaient à perte de vue. Les yeux mi-clos, le blondinet se laissait aller à un des rares moments de calme dont il pouvait bénéficier par ici. Un léger vent soufflait, caressant son visage et il ne pouvait nier qu'il appréciait cette sensation. Un peu de bon temps avant de reprendre son périple, voilà ce qu'il s'accordait réellement.

De sa position, El Emperador ne manquait pas une miette de l'étrange spectacle qui se déroulait en contre-bas. Il dominait la scène, debout dans les airs, observant avec attention les fourmis qui gesticulaient çà et là et qui ne pouvaient voir le demi-dieu qu'il était. Masquer son Reaitsu pour ne pas effrayer ces âmes si fragiles n'était en rien difficile pour un Arrancar de son niveau. Si la plupart de ses semblables préférait jouer avec eux, lui était d'ordinaire plus tempéré. Et cela avait surtout l'immense avantage de ne pas attirer l'attention des Shinigamis sur lui. Un combat contre ces Anges de la Mort alors même que Dark ou Daestra n'étaient pas là n'était pas une option envisageable à ses yeux. Se salir les mains n'étant pas dans ses habitudes, il préférait faire profil bas. Autant que possible du moins.

Mains dans les poches, le Fraccion écoutait le brouhaha qui s'élevait de la plage, observant les mômes et leurs parents profiter de cet endroit. N'ayant plus aucun souvenir de sa vie d'humain, il ne pouvait comprendre le plaisir qu’avaient ces êtres si faibles à nager dans cette eau turquoise. Et en un sens, il les enviait véritablement. Depuis des siècles, il vivait dans le but avoué de devenir le régent de ce monde. Et ce voyage ne faisait que confirmer et affirmer l'envie qui était la sienne. Finalement, ces décennies au service de Fou-Lu n'étaient qu'un prix à payer bien dérisoire pour ce qui l'attendait. Remarquant un coin plus à l'écart et apparemment désert, Borick s'y rendit d'un simple Sonido, foulant pour la première fois le sable chaud de cette plage. La curiosité avait été plus forte que la raison. Ce fut à cet instant qu'il sentit la présence d'une aura plus forte que les autres. On ne pouvait échapper à son Pesquisa si facilement, lui qui était un expert dans la détection des Reaitsu. Détournant le regard vers la source de ce pouvoir, Borick adressa un petit sourire à l'être. Inclinant au passage la tête en guise de salutation, il prit même les devants, afin de bien montrer qu'il n'était pas hostile. Pour le moment...

- Aurais-je troublé votre tranquillité ? Si tel est le cas, je vous prie de m'en excuser. Je suis Borick "El Emperador", pour vous servir mademoiselle.

On avait beau être un Arrancar, on pouvait avoir du savoir-vivre. Là était sa conception de la vie. Un respect élémentaire dont chaque créature - ou presque - avait droit.

Il ne put réprimer un petit rire alors qu'il entendait la jeune femme lui répondre. D'apparence, elle ne semblait pas dangereuse. Mais quelque chose troublait la perception de l'Arrancar et il préférait ne pas se baser seulement sur l'apparence de celle qui se trouvait face à lui. Après tout, elle le voyait. Ce simple fait accréditait la thèse qu'il s'agissait d'une femme possédant des dons particuliers. Et puis au moins maintenant, il avait une personne avec qui discuter. Ce qui n'était pas très courant en réalité lorsque l'on était Arrancar. Les seuls qui pouvaient les voir étant leurs ennemis, d'ordinaire, ça ne laissait que peu de place aux échanges d'affabilités.

- Je n'ai besoin de rien, je vous remercie. Je profite seulement d'un peu de repos et je dois admettre que je n'ai pas pour habitude de voir un soleil si radieux.

Levant les yeux au ciel, Borick lui-même fut éblouis par la lumière de cet astre auquel il aimait se comparer. Car personne ne pouvait déloger une étoile comme celle-ci. Reportant son attention sur la dénommée Imari, Borick constatait avec amusement qu'elle ne s'était peut-être pas rendu compte qu'elle ne s'adressait pas à un de ses semblables. Par semblable, il entendait "humain", bien sûr. Mais il n'avait aucun doute quant au fait qu'elle s'apercevrait rapidement des différences notables le séparant de son espèce. Sans doute que les lunettes qu'elle portait brouillaient quelque peu sa vision des choses. Le Zanpakutô qui pendait sur son côté gauche ne pouvait qu'être un indice plus important que jamais. Et que dire de la partie de masque qu'il camouflait sous la cascade de cheveux blonds qui lui tombait sur le côté du visage.

Afin de ne pas empiéter sur le territoire de celle qui se trouvait là, Borick se reculait de quelques pas, prenant même le luxe de se rapprocher de la rive à proximité. Se penchant vers l'eau, il mit ses mains de sorte à pouvoir recueillir un peu de cette substance, qu'il portait immédiatement à ses lèvres, goûtant ainsi ce liquide particulier. Le goût l’écœura presque instantanément mais afin de ne pas dévaloriser l'image qu'il se donnait, il avala la gorgée avant de grimacer. Comment ces hommes pouvaient-ils se baigner là-dedans ? Puis, reprenant son sérieux, souhaitant réellement savoir ce que pouvait être cette Imari, il reporta son attention sur elle.

- Vous n'avez donc pas remarqué, n'est-ce pas ? Ne le prenez pas mal... Cependant je m'interroge quant aux raisons qui font que vous pouvez me percevoir. Ce ne devrait pas être le cas d'un simple mortel.

Le mouvement de tête avait été presque imperceptible. Presque. Mais cela suffit à attirer l'attention du Seigneur du Hueco Mundo. Laissant de nouveau son Pesquisa prendre le relais, il perçut la présence d'autres créatures capable de capacités particulières. Beaucoup plus ténu toutefois, ce qui voulait dire deux choses : soient-ils étaient jeunes et peu habitués à maîtriser cet art, soient-ils se cachaient volontairement. Étant donné la situation, Borick savait la première situation plus exacte que la seconde. Il en était même amusé. Mais la tension en ce lieu était réelle et la prudence était de mise. Comme venait de le dire Imari, elle se méfiait de lui. Ce qui était tout à fait normal, après tout... Un prédateur restait un prédateur et les humains n'étaient que du gibier. Pour les autres en tout cas.

- Je comprends ce sentiment. Appelons cela instinct... Le vôtre vous pousse à vous méfier de moi et à protéger les vôtres. Le mien ne désire qu'une chose : voir votre tête rouler à mes pieds.

Borick ne menaçait aucunement la jeune femme. Il faisait simplement un constat de la situation dans laquelle ils se trouvaient tout deux. Imari n'était pas sotte et sa réaction précédente prouvait qu'elle attachait de l'importance au fait que les autres ne soient pas impliqués dans cette petite discussion. En prononçant ces mots, El Emperador lui signifiait clairement qu'il les avait également déjà repérés. Un autre Arrancar que lui en aurait évidemment profité, jouant ainsi au chat et à la souris. Mais encore une fois, le mot "instinct" n'avait pas été choisi par hasard par le blondinet. Ce genre de jeu le lassait et s'il avait évolué au rang d'un Arrancar, c'était précisément pour ne plus devoir chasser de façon si primaire. Une humaine ne pouvait de toute façon pas comprendre la vie particulière des Hollows. Et si elle était capable de le voir, si d'autres possédaient sa capacités, c'est qu'en quelque sorte elle se considérait comme capable de le vaincre ou du moins de lui tenir tête.

- Toutefois, à mes yeux, l'instinct est une réaction animale. Une sorte de défense naturelle en quelque sorte. Et vous avez de la chance car je ne me considère pas comme un simple animal obéissant à ses pulsions. Soyez assuré que si j'avais souhaité votre mort, je ne serai pas ici à discuter avec vous. Les autres de mon espèce aime le spectaculaire et le sang. Je préfère pour ma part la sécurité et l'efficacité. Il est donc plus facile de se débarrasser d'un ennemi qui ne vous a pas perçu que d'une personne qui sait ce qui l'attends, n'est-ce pas ?

En d'autres mots, s'il l'avait réellement désiré, il l'aurait tout simplement transpercé de sa lame alors qu'elle se reposait, sans même hausser son Reaitsu afin de rester parfaitement invisible. Il espérait que cela aiderait Imari à comprendre qu'il n'était pas là pour se battre. Toutefois, il était tout aussi évident que si elle persistait à se méfier de lui et qu'elle tentait quoi que ce soit à son égard, il répliquerait. De façon expéditive.

D'un geste élégant du bras, il replaçait une énième fois ses mèches blondes tout en observant la jeune femme. Peu couverte, elle semblait porter les mêmes choses que les autres femelles de son espèce de l'autre côté de cette place. Sans doute une coutume locale leur permettant de se baigner dans cette eau immonde. Laissant quelques temps à Imari pour qu'elle reprenne le contrôle de ses émotions - et surtout qu'elle intègre les propos qu'il venait de prononcer - Borick reprit la parole :

- Vous avez toutefois raison. Je ne suis pas d'ici et je suis bel et bien un Arrancar provenant du Hueco Mundo. Et si vous désirez taire vos propres origines, je n'insisterais pas. Sachez également que ceux que je perçois n'ont rien à craindre de moi. N'ayez pas peur pour leur vie. Considérez cela comme une trêve si cela vous rassure.

Une requête qu'il n'avait pas pu refuser tant la sincérité de la jeune femme semblait réelle. De toute façon, qu'avait-il à gagner à rester ici ? Il était inutile de maintenir la pression ainsi et si elle était rassuré de s'éloigner, alors qu'il en soit ainsi. Après tout, c'était une preuve de non-agression que de suivre une parfaite inconnue et cela prouvait qu'il ne voulait effectivement aucun mal au groupe qui se trouvait à proximité. D'autant qu'elle n'avait pas tort en mettant en avant la jeunesse du groupe et le danger potentiel si ces derniers voyaient un Arrancar proche de celle qui semblait être leur professeur. Ou du moins leur gardienne. D'expérience, Borick le savait, la jeunesse d'âmes causait bien du tort dans ce genre de situation.

Alors qu'ils arrivaient au bivouac, donnant l'impression au blondinet de se jeter en quelque sorte dans la gueule du loup, il eut enfin la réponse à sa question première. Qui était cette jeune femme. Comment était-elle parvenue à le repérer alors que la majeure partie des humains n'en était pas capable. Quincy. Instinctivement, ce mot réveillait d'étranges souvenirs dans la tête de Borick. De mauvais souvenirs évidemment. Car n'était-ce pas cette race qui avait envahi le Hueco Mundo pendant un temps, chassant et se servant des Arrancars comme de vulgaires pions ? Lui-même n'avait pas été pris au piège mais cela n'empêchait pas l'Empereur de repenser à cette période sombre pour ceux de son espèce.

Pénétrant au cœur même de la demeure improvisée par la Shirogane, le Fraccion prit ses aises, mimant son hôte. Alors qu'elle lui proposait une liqueur parfaitement inconnue pour lui, Borick se laissa aller à la curiosité tout en écoutant les propos de la Quincy. Son attention était toutefois portée sur le liquide pétillant. Portant le récipient à ses lèvres, il fut d'abord surpris par le goût. Rien de comparable à l'eau de mer bien sûr. Mais il était là pour expérimenté et Imari lui faisait découvrir un pur bonheur pour le palais. Mais il n'oubliait pas pour autant les questions de la Quincy. Reposant le verre près de lui, il adressait un large sourire à celle qui se tenait face à lui.

- En effet, c'est bien meilleur que l'eau de mer.

Il étudiait le comportement de la jeune femme. Voilà la véritable raison de son voyage : découvrir ce peuple qu'il gouvernerait à terme. Et il en avait un sacré spécimen face à lui.

- Du tourisme ? Non, loin de moi cette idée. Les humains me captivent et je voulais étudier vos mœurs. Vous savez, même parmi ceux de mon monde, je suis considéré comme marginal. Une faiblesse pour beaucoup mais je préfère considérer cela comme un investissement.

Par investissement, même s'il ne le disait pas clairement, il mettait bien sûr en avant son objectif futur : diriger ce monde. Et ces Quincy pourraient à terme opposer une résistance délicate pour sa prise de pouvoir. Ainsi, en un sens, il était bien tombé. Reprenant le récipient, il prit le temps de placer quelques derniers mots avant de siroter son verre.

- Et en votre qualité de Quincy, vous êtes encore plus intéressante que les autres. Une espèce à part entière et si rare... Le groupe que vous protégez est composé exclusivement de Quincy, je suppose ?

Pas une espèce à part ? Il est vrai qu’elle était humaine, la seule différence étant qu’elle possédait des dons bien supérieurs à ceux de sa race. Les Quincy étaient dangereux en bien des points, le blondinet ne se faisait aucune illusion quant à la réelle valeur de ces guerriers. Après tout, un groupe de cette espèce était tout de même parvenu à envahir le Hueco Mundo mais également la Soul Society. Un véritable exploit lorsque l’on connaissait les forces en présence dans ces deux mondes. Nul doute qu’ils pouvaient encore faire bien des dégâts. Alors même que physiquement, elle ne paraissait pas dangereuse pour un sou, El Emperador restait tout de même sur ses gardes, sachant très bien que les apparences étaient trompeuses. Lui-même en étant un exemple parfait. Et l’assurance qu’Imari affichait ne prouvait qu’une chose : elle était sûre de ses capacités. Mais son intelligence la poussait elle aussi à rester sur ses gardes, pas seulement pour préserver sa vie mais aussi et surtout pur ses élèves. Le Fraccion appréciait cela.

- Je prends note de vos remarques. Bien qu’il ne s’agisse ici que d’une étape, évidemment. Je préfère parcourir le monde dans son ensemble tant que je le peux avant de retourner chez moi. C’est ainsi que je pourrais me faire un avis réel sur ces humains.

Métro parisien ? Il prenait note de ce lieu pour le visiter en temps voulu, surtout si cela lui permettait de mieux cerner les habitudes des uns et des autres. Imari lui posait alors une nouvelle question. Plus logique au vu de la situation d’ailleurs. Lui adressant un faible sourire alors qu’il reprenait un peu de cette mixture brune, il se mit à réfléchir réellement à ce qui l’intriguait chez ces Quincy. Cela lui prit une poignée de minutes durant lesquelles aucun mot ne fut prononcé. Imari avait respecté cet instant de silence et le blondinet lui en était reconnaissant. Chercher ses mots n’était pas dans ses habitudes, toutefois il ne s’était véritablement jamais penché sur l’intérêt que suscitaient ces archers pour lui. Reposant le verre désormais vide, il reprit calmement.

- Vous êtes de véritables guerriers… Des hommes et des femmes normaux mais capables de percevoir le monde spirituel qui vous entoure, tout en ayant les armes nécessaires pour défendre votre monde. Selon moi, vous êtes au milieu de tout. Aucune distinction à avoir concernant les Shingamis ou les Hollows… Ils sont tous vos ennemis.

Borick n’en parlait pas sans savoir, même s’il synthétisait grandement les informations qu’il possédait. Dark était un Quincy d’origine, il le savait. Une origine batârde pour un Arrancar. Mais l’on ne choisissait pas ses racines après tout. Au moins lui savait d’où il venait, au contraire du Fraccion. Ainsi El Emperador s’était un peu plus intéressé à cette espèce et avait découvert quelques petites choses. Rien de bien exceptionnel cependant. Ils étaient excellents au combat à distance, sans pour autant négliger le corps-à-corps, capable de se déplacer aussi rapidement que les Shinigamis, une histoire commune et meurtrière reliant d’ailleurs ces deux espèces. Curieux, il reprit :

- En un sens, j’envie votre position. Et votre humanité. Mais passons… je suis simplement curieux de tout. Je suppose qu’une Quincy ne peut que connaître la ville de Karakura, n’est-ce pas ? Je compte m’y rendre de nouveau sous peu. Je sais que je risque de ne pas être aussi bien accueilli qu’ici, toutefois. Des conseils à me donner pour éviter une attaque frontale ?

Il se fichait royalement des conseils pour dire vrai. Mais il souhaitait surtout savoir si cette femme connaissait la ville réellement ou simplement par rumeur. Si elle avait sous sa protection d’autres Quincy, c’est qu’elle ne pouvait que connaître cette région. Quelle fasse ensuite partie de cette organisation dont il avait entendu parler ou non, cela n’était qu’annexe et il ne s’attendait certainement pas à avoir des informations la dessus. Toutefois, un autre regard lui permettrait peut-être de mieux appréhender ses prochaines rencontres avec le Kanshu. Si elle ne connaissait pas ce groupement, elle pouvait toujours être utile pour autre chose, c’était une évidence.

La franchise. Voilà une qualité particulièrement rare de nos jours et Borick appréciait de voir Imari en faire usage. Lui-même n'était pas totalement franc d'ailleurs, que ce soit ici ou bien à Las Noches. Mais il n'avait pas le choix... Toutefois, il ne pouvait suivre le conseil que la jeune femme lui donnait. Karakura, il y retournerait au moins une dernière fois avant de repartir sans son propre monde. C'était indispensable. Il savait de toute façon qu'il ne serait probablement pas repéré tant qu'il resterait sur ses gardes. Faire du grabuge n'était pas dans ses habitudes, sauf si on lui manquait de respect ouvertement. Mais au-delà de ce petit détail, il ne ferait rien à la ville. De toute façon, qu'avait-il à craindre des défenseurs de cette ville séparément ? Strictement rien, il en était persuadé. Bien qu'il n'ait guère eu la possibilité d'en rencontrer beaucoup, celui qu'il avait vu lui avait suffi à se faire une idée de leur mentalité.

- Je prends acte de vos remarques, Imari. Et vous remercie de votre sollicitude. Mais je m'y rendrais tout de même, en restant cependant extrêmement prudent. De toute façon, je ne compte pas m'éterniser plus que nécessaire par ici. Même la discrétion à ses limites et je crains de ne pouvoir me cacher parmi les hommes encore longtemps.

Borick tendit alors la main vers la barre étrange que lui avait glissée précédemment la Quincy. Ne sachant pas ce que c'était - et préférant ne pas l'ouvrir et y goûter pour l'instant - il le glissa dans l'une de ses poches, remerciant d'un sourire celle qui l'avait finalement plutôt bien accueillis. Nul doute qu'il n'aurait pas d'autres occasions à l'avenir de recevoir pareil accueil et le blondinet en profitait donc. Même si à ses yeux, un Empereur ne pouvait qu'être reçu ainsi. Se relevant ainsi, et montrant qu'il se devait de partir maintenant, il n'oubliait pas pour autant la dernière question que lui avait glissé la jeune femme.

Et cette question, il le devinait, n'était absolument pas anodine. Bien sûr qu'il était au courant de certaines de ces expériences. Car ne connaissait-il pas en personne l'un de ces produits d'expérimentation ? Le sourire du blondinet s’effaçait cette fois. Les expériences de ce type, il ne les appréciait que moyennement. Même s'il en comprenait le but.

- Je suis parfaitement au courant de certaines de ces expériences, en effet. Je ne peux toutefois pas vous répondre pour le moment. Normalement, ce complexe ne devrait plus être debout au jour d'aujourd'hui. Mais qui sait réellement ce qui se passe au cœur du Hueco Mundo, après tout ? Pour vous remercier de votre hospitalité, si vous le désirez réellement, je pourrais vous fournir la réponse que vous cherchez. J'obtiens toujours ce que je désire, après tout.

Remettant l'une de ses mèches en place, Borick inclina légèrement la tête en guise de salutation. Reprenant toutefois :

- Je vais prendre congé... Mais avant, est-ce qu'il existe un moyen de vous contacter lorsque je reviendrais sur terre avec l’information que vous désirez ?

Borick allait réellement obtenir cette information. Il savait déjà vers qui se tourner d'ailleurs.